Loger les enfants de tous les Franciliens

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Transcription:

Loger les enfants de tous les Franciliens La satisfaction des besoins page 27 2 La diversité du logement page 33 26

La satisfaction des besoins L évolution de la population par département La perspective retenue pour la population de l Ile-de-France est une augmentation de 0,6 millions d habitants en 990 à,8 en 205 (voir chapitre I-) soit, en rythme annuel, 5 600 habitants supplémentaires, résultant pour l essentiel de l excédent des naissances sur les décès. Cet objectif annuel est à comparer au chiffre de 72 000 par an observé entre 982 et 990. La répartition de cette population nouvelle ne se fera pas de façon uniforme sur les huit départements de l Ile de France. Paris conservera une population stable après avoir connu une légère décrue entre 982 et 990 (moins 3 000 par an). Le département des Hauts-de-seine s efforcera, par une politique renouvelée du logement, de fixer une partie des enfants qui y naissent (plus 2 800 habitants par an à l avenir, comparés à 600 par an entre 982 et 990). Les départements de la Seine Saint-Denis et du Val de Marne connaîtront une progression modérée de leur population (respectivement 2 000 et 2 00 personnes par an en moyenne). La volonté de rééquilibrer le territoire de l Ile-de-France se traduira par une nette décélération de la croissance de la population en grande couronne, particulièrement marquée en Seine et Marne, dans le Val d Oise et dans les Yvelines (voir la carte ci-contre). Les besoins de logements à satisfaire Loger les enfants de tous les Franciliens : c est l un des objectifs fondamentaux du Schéma Directeur. A cette volonté s ajoute la nécessité d accompagner le développement économique envisagé de la région pendant les 25 prochaines années. Bien que l on se place dans l hypothèse d une croissance maîtrisée, satisfaire ces besoins suppose des rythmes de production de logements plus élevés que ceux de la dernière période. Le besoin de logements nouveaux résulte de trois facteurs : - L accroissement démographique déjà évoqué ci-dessus, estimé à 0 000 personnes d ici 205, soit environ % de la population actuelle. - Le renouvellement de la partie la plus dégradée du parc ancien. Le nombre de logements à renouveler sera d autant plus important que l effort de construction sera concentré sur les secteurs déjà urbanisés de la zone centrale. On estime à 825 000 le nombre de personnes à reloger d ici 205 pour compenser le vieillissement d une partie du patrimoine actuel, soit environ 8 % de la population d aujourd hui. - Le desserrement lié à la diminution de la taille des ménages et à la recherche d un plus grand confort (augmentation de la surface par habitant). 27

La satisfaction des besoins Ce phénomène s est ralenti pendant les 0 dernières années, du fait des difficultés économiques et du faible rythme global de production de logements pendant cette période. La volonté de relancer la construction, en particulier en proche couronne et à Paris, et l exigence de confort, devraient entraîner une reprise de ce desserrement. Cela se traduira par un besoin de logements supplémentaires, lié à l accroissement du nombre des ménages à population constante. Le nombre de personnes à loger du fait du desserrement des habitants actuels de l Ile de France, vivant donc dans le tissu bâti existant, est estimé à 80 000 d ici 205 soit environ 8 % de la population actuelle. Au total la population à loger ou reloger dans les logements nouveaux s élèverait à 2 775 000 personnes environ, soit plus de 2 fois le nombre d habitants résultant de la simple croissance démographique. En supposant que la population francilienne n augmente pas, il faudrait néanmoins prévoir le logement de 635 000 Franciliens au cours des 25 prochaines années par les seuls effets de renouvellement et de desserrement. Pour loger 2 775 000 Franciliens, il faudra construire 325 000 logements sur 25 ans (environ 6 millions de m² de plancher), soit une moyenne de 53 000 logements par an. Construire environ 53 000 logements nouveaux par an correspond à une accélération de plus de 0 % du rythme moyen de construction des 0 dernières années (qui n était que de 8 000 logements/an). Les perspectives de construction exprimées en surfaces marquent cependant un fléchissement par rapport à la tendance des dix dernières années cana diminution de la taille moyenne des ménages nécessite de construire des logements en moyenne plus petits. La localisation des logements dans le tissu urbain existant et dans les espaces d urbanisation nouvelle Les logements répondant aux besoins des Franciliens doivent trouver leur place dans l espace de la région, soit dans le cadre du tissu urbain existant, soit dans le cadre des espaces d urbanisation nouvelle à prendre nécessairement pour la plupart sur les espaces naturels actuels. Le rôle dévolu au tissu urbain existant Le Schéma Directeur a pour objectif d économiser les espaces ; aussi le parti retenu a été d assigner au tissu urbain existant, en sus de sa vocation naturelle à répondre aux besoins de renouvellement des logements vétustes et de desserrement de ses actuels habitants, la mission d accueillir une légère part de l augmentation nette de la population. Les études de réceptivité des sites actuels, effectuées dans le cadre des travaux préparatoires au présent Schéma Directeur montrent qu il est possible, par une action volontaire, d implanter dans le tissu urbain existant les programmes résidentiels satisfaisant cet objectif et d accueillir une population supplémentaire nette d environ 70 000 habitants d ici 205, soit moins de % de la population actuelle. 28

La satisfaction des besoins Cet objectif se traduit donc par un accroissement très léger de la densité démographique du tissu urbain existant. Au total, la population à loger ou reloger dans les logements à réaliser au sein du tissu bâti existant s élèverait à 705 000 habitants d ici 205. Le programme de construction qu il conviendrait de mettre en oeuvre dans ce tissu s élèverait à 855 000 logements soit, en rythme annuel, 3 000 logements environ. Le rôle dévolu aux espaces d urbanisation nouvelle La population qu il conviendrait d accueillir dans les espaces d urbanisation nouvelle découle de la différence entre la perspective de croissance de la population francilienne, 0 000 habitants, et la population nette pouvant être accueillie dans le tissu urbain existant, 70 000 habitants. Il conviendrait ainsi d y loger 070 000 habitants au cours des 25 prochaines années. Le programme de construction qu il conviendrait de mettre en oeuvre sur ces espaces d urbanisation nouvelle s élèverait à 70 000 logements, soit, en rythme annuel, 9 000 logements environ. 29

La satisfaction des besoins La répartition des logements par département Afin de pouvoir dimensionner les espaces d accueil des logements et prévoir les équipements, les services, les transports qui les desserviront, le présent Schéma Directeur propose une répartition possible de l effort régional de construction sur chaque département fondée sur : - les perspectives de croissance nette de population de chaque département, telles qu elles ont été définies au chapitre précédent ; - l état du parc existant (exiguïté ou vétusté des logements) ; - les capacités d accueil et les souhaits exprimés par les collectivités locales pour leur propre développement. La carte ci-jointe décline ainsi, pour chaque département, les perspectives de construction envisagées, exprimées en surfaces de logements susceptibles d être construits entre 990 et 205, ainsi que le nombre de logements correspondants. Le rythme effectif de construction dépendra bien entendu de la conjoncture. La carte exprime également, à titre de comparaison, les rythmes annuels moyens de construction au cours des périodes 98-990 et 990-205, exprimés en surfaces de logements, pour Paris et la proche couronne d une part, pour la grande couronne d autre part. C est ainsi qu à Paris. l effort de construction serait stable (5 500 logements par an). En proche couronne. le nombre de logements progresserait sensiblement pour rénover un parc de logements sociaux parfois vétustes et pour faire face à l accroissement naturel de la population, ce qui suppose une politique foncière vigoureuse évoquée plus loin. En grande couronne en revanche, où on avait, durant les années 80, construit de nombreux logements pour accueillir la population excédentaire de l agglomération, le nombre de logements construits ne progresserait que légèrement (26 900 logements par an, contre 26 200 entre 98 et 990). 3

2 La diversité du logement Un autre objectif fondamental du Schéma Directeur est d assurer la diversité des programmes de logements afin de permettre en tous lieux l accueil de populations de catégories différentes. La mise en oeuvre au niveau de chaque commune de programmes de financements variés (logements sociaux, intermédiaires et libres) favorisera la diversité sociale. En particulier, l accueil de populations à faibles ressources : jeunes ménages, étudiants, personnes âgées ou défavorisées, pourra nécessiter une action volontariste des communes en faveur du logement social. En particulier dans la zone agglomérée, les actions de requalification urbaine devront prendre en compte la nécessité de maintenir un parc social de fait, et, en raison d une disparition partielle inévitable de ce parc, de construire des logements neufs, dont une partie significative à caractère social. La taille des logements sera dictée par plusieurs facteurs : le souci de rééquilibrer l offre afin d accueillir des ménages de toutes tailles ; la demande qui s exprime localement, tant en fonction de la population en place que des besoins liés aux emplois existants ou à créer ; les coûts fonciers, qui rendent prohibitif le prix des grands logements dans une partie de l agglomération. Le statut d occupation est également un facteur important de diversité. L Ile-de-France est par nature une région caractérisée par une forte mobilité résidentielle. Dans ces conditions, le maintien d un parc locatif important constitue un enjeu majeur. Or, les évolutions récentes conduisent à une réduction de ce parc très supérieure au flux de construction locative neuve. Les actions de réhabilitation de l habitat privé ancien devront viser à maîtriser ce phénomène, ou à le compenser par un accroissement du flux de production de logements locatifs neufs. Par ailleurs, afin d assurer le logement des ménages à ressources modestes, il est indispensable de relancer le secteur de l accession sociale, y compris en proche couronne. 33