ELEMENTS DE REFLEXION AUTOUR DE LA QUESTION DE L EVOLUTION DES SALAIRES EN ALGERIE

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ELEMENTS DE REFLEXION AUTOUR DE LA QUESTION DE L EVOLUTION DES SALAIRES EN ALGERIE Avril 2006 1

Eléments de réflexion au sujet de la question de l évolution des salaires en Algérie Introduction Cette note a pour objet de présenter quelques éléments de réflexion à propos de la question de l évolution des salaires et du pouvoir d achat en Algérie. Sur la base de ces réflexions, nous suggérons quelques propositions en vue de débloquer la situation actuelle. Ces suggestions se fondent sur l observation et l analyse d un certain nombre de facteurs dont l évolution milite en faveur d un relèvement du pouvoir d achat circonstanciel des travailleurs, dans un premier temps, et de la définition d une politique salariale plus juste sur le plan social, moins coûteuse pour la collectivité nationale et plus efficace économiquement, dans une seconde phase, en intégrant la nécessité de parvenir à faire de la politique salariale un réel élément de motivation, apte à récompenser le mérite individuel ou collectif et à contribuer ainsi à l impulsion d une véritable dynamique de développement. En l absence de données récentes sur les niveaux des salaires pratiqués en Algérie ces dernières années la dernière enquête sur les salaires menée par l Office National des Statistiques (ONS) auprès des entreprises ayant été réalisée en 1996 la question des salaires sera appréhendée à travers l analyse des niveaux et de l évolution des agrégats et indicateurs macro-économiques présentant de fortes corrélations avec les salaires. L agrégat principal qui sera ainsi utilisé est le Produit Intérieur Brut (PIB). L analyse de la part des salaires dans le produit intérieur brut (PIB) constitue en effet une manière universelle d étudier les salaires réels. D autres indicateurs aussi importants et corrélés avec les salaires, tels le Revenu National Disponible Brut, la Consommation finale individuelle des ménages, le Salaire National Minimum Garanti, le taux d inflation, la population active et occupée et le taux de chômage, seront également utilisées. Chaque fois que cela sera possible, il sera également présenté une comparaison avec les situations prévalant dans deux pays maghrébins, en l occurrence le Maroc et la Tunisie. Les statistiques utilisées sont celles produites et diffusées par l Office National des Statistiques pour l Algérie, Le Haut Commissariat à la Planification pour le Maroc et l Institut National de la Statistique pour la Tunisie. 2

Cette note est structurée selon le plan indiqué ci-après : I- LE CONTEXTE MACROECONOMIQUE EN ALGERIE DE 1994 A 2004 1- données du contexte macro-économique de la période 1986-1994 2. Le nouveau contexte macro-économique II- Evolution comparée du PIB, du revenu national disponible brut et de la consommation finale individuelle des ménages en Algérie, au Maroc et en Tunisie de 1995 à 2004. 1. Données sur la masse salariale...2 1.1. Importance de la masse salariale... 2 1.2. Aggravation des inégalités salariales... 5 1.3. Un système de rémunération peu équitable... 6 2. Impacts économiques d une baisse de la masse salariale...7 2.1. Scénario 1 : Baisse de la masse salariale de 1 point du PIB... 7 2.2. Scénario 2 : Baisse de la masse salariale de 1 point du PIB conjuguée à une hausse de l investissement public de 1% du PIB... 9 3. Suggestions...10 3.1. Réformer le système de rémunération... 10 3.2. Mettre en œuvre une véritable gestion des ressources humaines... 11 1. LE PARTAGE DES SALAIRES...4 1.1. LE SECTEUR DES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES : UN PARTAGE DE LA MASSE SALARIALE EN FAVEUR DES SALARIES EN PLACE...4 1.2. LE SECTEUR INDUSTRIEL : UN PARTAGE DE LA MASSE SALARIALE MOINS FAVORABLE A LA CREATION D EMPLOI...6 2. LE COIN FISCAL ET SOCIAL : UN INDICATEUR DE LA TAXATION DU TRAVAIL..7 2.1. LE SECTEUR PRIVE...7 2.2. LE SECTEUR DES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES...9 3. LES COMPARAISONS INTERNATIONALES...10 C11 ANNEXE METHODOLOGIQUE...12 3

I- LE CONTEXTE MACRO ECONOMIQUE EN ALGERIE DE 1986 A 2004 I.1- données du contexte de la période 1986-1994 Il est nécessaire de rappeler que la baisse du prix du pétrole en 1986, a eu pour conséquences : - le ralentissement de l activité économique faisant passer le taux de chômage de 9,7% en 1985 à 24,36% en 1994 et à 28% en 1995 et 1996 ; - la contraction des revenus des salariés (-38,7%) et par voie de conséquence la baisse de 20% en termes réels du revenu disponible des ménages, et de 15,7% du revenu par habitant ; - la forte hausse de l inflation suite à la libéralisation des prix et à la dévaluation, se traduisant par l accroissement du taux d inflation de 12,3% en 1986 à 29% en 1994 et 1995 ; - une croissance négative du PIB estimée en termes réels à -3,4% par an durant cette période. I.2- Le nouveau contexte macro-économique L initiation de programmes de stabilisation et la mise en place d instruments législatifs et réglementaires que requière l économie de marché se sont traduites par une amélioration substantielle des principaux indicateurs macro économiques. On citera la forte hausse du PIB et la baisse remarquable du taux d inflation et celui du chômage, notamment au cours de la période 2000-2004. Pour l année en cours, on s attend à une croissance du PIB de l ordre de 6 %, à un taux d inflation en dessous de 3 % et à un taux de chômage de. %. La productivité du travail, qui a enregistré à partir de 1986, un trend décroissant, amorce depuis 1999 un début de redressement, selon les données de la Banque mondiale et de l ONS ( citées dans l étude publiée par l Institut Méditerranéen «FEMISE» en janvier 2006 portant sur le marché du travail en Algérie). D une façon générale, l économie nationale est revenue sur le chemin de la croissance depuis 1999. Mais les acteurs économiques et sociaux et les pouvoirs publics ne parviennent pas à s entendre, sur les modalités du partage de cette croissance, ni sur les mesures nécessaires pour permettre son ancrage dans la 4

durée, non plus que sur les taux de croissance pouvant être ciblés pour les années à venir afin de juguler réellement la précarité et la pauvreté dans notre pays. Ils sont cependant tous d accord que les chances d un cycle de croissance à long terme sont bonnes. Le climat général s est sensiblement amélioré et la reprise de la conjoncture s est peu à peu étendue aux branches actives sur le marché intérieur. I.3- Quelques considérations générales sur l évolution des salaires Vu cette évolution positive et compte tenu de la situation économique des travailleurs, les questions salariales prennent aujourd hui une importance particulière. Nous pensons que si ces discussions devaient se prolonger, un certain nombre d éléments devraient être pris en considération ; ces éléments sont les suivants : - La consommation privée est un élément important de la croissance pour l économie algérienne. En tant que moteur de la croissance, elle est responsable du fait que le taux de croissance du PIB dépassera les en 2005. - Le relèvement du pouvoir d achat est aujourd hui une demande sociale irrépressible. C est une préoccupation pour les fonctionnaires, comme pour tous les algériens. L Etat doit faire sa part du chemin, en concertation avec les organisations syndicales et patronales. Mais la solution, ici encore, passe par des mécanismes nouveaux et volontaristes qui changent l organisation du travail. 5

A. Evolution comparée du PIB, du revenu national disponible brut et de la consommation finale individuelle des ménages en Algérie, au Maroc et en Tunisie de 1995 à 2004. On observe à partir des données du tableau 1 ci-dessous, que durant la dernière décennie (de 1995 à 2004), i) Le PIB ainsi que le Revenu National Disponible Brut (RNDB) ont augmenté beaucoup plus rapidement en Algérie que dans les pays voisins du Maghreb. En 2004, la valeur du PIB exprimée dans une même monnaie, le $US, est de l ordre de 85 milliards de $US pour l Algérie, contre 61,5 milliards de $US pour le Maroc et 34,1 Milliards de $US pour la Tunisie. Les taux de croissance correspondants, indiquent qu en dix ans, la richesse produite a triplé en Algérie (306%), a doublé en Tunisie (206%) et a augmenté de moitié au Maroc (157%), ii) La Consommation finale individuelle des ménages, a plus que doublé en Algérie avec un taux de 212%, en Tunisie 207% ; elle a été multipliée par 1,4 au Maroc. Cependant si l on examine pour chacun de ces trois pays, la part de la Consommation finale individuelle des ménages dans le PIB et son évolution entre 1995 et 2004, on remarque que c est en Algérie que les ménages ont bénéficié le moins de l accroissement de la richesse créée. En effet, la Consommation finale des ménages représentait en 1995, 68,4% du PIB au Maroc, 62,9% du PIB en Tunisie et seulement 55,6% du PIB en Algérie. En 2004, soit dix ans plus tard, elle a diminué de 17% en Algérie avec une part de 38,5% du PIB, de 8% au Maroc avec 60,4% du PIB; elle a par contre augmenté de 0,3% en Tunisie avec 63,2% du PIB. 1. Le PIB et son affectation Tab1. PIB, Revenu National Disponible Brut et Consommation finale individuelle des ménages Unités : Valeurs en millions de la monnaie nationale (DA, DH, DT) Algérie 1995 2000 2004 2004/1995 2004/2000 Le PIB 2 004 4 123 6 126 994,7 513,9 668,3 306% 149% 1 877 3 753 5 712 Le RNDB 457,5 594,7 585,4 304% 152% Consomma.ménages 1 114 1 714 2 357 808,8 188,0 978,7 212% 138% % RNDB/PIB 93,6 91,0 93,2 6

% Consom/PIB 55,6 41,6 38,5 % Consom/RNDB 59,4 45,7 41,3 Maroc 281 701,9 354 207,8 443 672,8 157% 125% Le P I B Le R N D B 290 397,0 372 407,3 481 951,3 166% 129% Consomma.ménages 192 706,9 225 823,2 267 952,3 139% 119% % RNDB/PIB 103,1 105,1 108,6 % Consom/PIB 68,4 63,8 60,4 % Consom/RNDB 66,4 60,6 55,6 Le PIB 17 051,8 26 650,8 35 104,0 206% 132% Tunisie Le R N D B 16 944,3 26 496,0 35 528,9 210% 134% Consomma.ménages 10 728,3 16 187,4 22 195,0 207% 137% % RNDB/PIB 99,4 99,4 101,2 % Consom/PIB 62,9 60,7 63,2 % Consom/RNDB 63,3 61,1 62,5 2. Evolution comparée du Salaire National Minimum Garanti Le Salaire National Minimum Garanti de chacun des trois pays, ramené pour les besoins de comparabilité au même volume horaire mensuel (160Heures/Mois) et à une même devise (Euro) est donné au tableau 2 cidessous. On observe sur la base des données de ce tableau, que si de 2000 à 2004, le SNMG a évolué plus rapidement en Algérie (67%) qu en Tunisie (15%) et au Maroc (10%), réduisant ainsi l écart de 4% par rapport au Maroc et de 9% par rapport à la Tunisie, il n en demeure pas moins que le niveau du SNMG reste, comparativement au Maroc et à la Tunisie, nettement plus bas en Algérie : en 2004, il est de l ordre de 112 /Mois en Algérie contre 172 /Mois au Maroc et 140 /Mois en Tunisie, soit un écart négatif de 35% par rapport au Maroc et de 20% par rapport à la Tunisie Tab 2. Evolution comparée du SMIG SNMG (en DA/Mois) Taux de change DA/ Algérie SNMG en /Mois 2000 2004 Variation 6 000 10 000 67% 69,4422 89,6 86 112 7

Maroc Tunisie SMIG (en DH/Mois) Taux de change DH/ SMIG en /Mois SMIG (en DT/Mois) Taux de change DT/ SMIG (en /Mois) Ecart Algérie -Maroc en % Ecart Algérie -Tunisie en % Source : Valeurs en : nos calculs 1404,8 1545,6 10% 9,941 9 141 172 156 180 15% 1,2517 1,3 125 140-39% -35% -4% -31% -20% -9% 3. Ressource humaine Le taux de chômage en 2004 est nettement plus bas au Maroc (10,8%) et en Tunisie (13,9%) qu en Algérie (17,7%), bien que son évolution soit plus marquée dans ce dernier pays. En effet, si en Tunisie le taux de chômage a diminué de moins de 2% en dix ans (15,6% en 1995 et 13,9% en 2004), en Algérie le taux de chômage a régressé de 10% dans la même période, il passe de 28,1% en 1995 à 17,7% en 2004. Tab 3. Ressource humaine 5. Population en milieu d'année (en milliers) 5.1. Population active (en milliers) Algérie Maroc Tunisie Algérie Maroc Tunisie Algérie 2003 2004 31 848 32 364 29 892 9 840 9 932 8 762 9 470 10 707 11 015 3 461 3 329 6 684 7 798 8

5.1.1. Population occupée (en milliers) Taux de chômage (%) Maroc Tunisie Algérie Maroc Tunisie 9 484 9 822 2 951 2 855 23,7 % 17,7 % 11,4 % 10,8 % 14,3 % 13,9 % Part de l'emploi salarié dans l'emploi total Algérie 65 % 60 % (en %) Maroc 68 % 68 % B. La problématique des salaires en Algérie Comment la richesse créée a été répartie? On tentera d y répondre ci-après par l analyse des indicateurs macro économiques les plus fortement corrélés avec le niveau de vie de la population. 2.1- Le PIB et ses emplois Le tableau No 4 donne les emplois du PIB ou en d autres termes la répartition de la richesse créée entre les principaux agents qui sont : l Entreprise à travers l Excédent Net d Exploitation et les amortissements de ses équipements (Consommations de Fonds Fixes), l Etat à travers les Impôts indirects nets des subventions, enfin, les Ménages à travers la Rémunération des salariés. Tab.4 Les Emplois du PIB 1.Le PIB 1.1.Excédent net d'exploitation Valeurs en millions de DA 1995 2000 2004 2,004,994.7 4,123,513.9 6,126,668.3 906,789.1 2,214,810.6 3,379,553.2 9

1.2 Impôts indirects nets de subventions 1.3 Consommation de Fonds Fixes 1.4.Masse salariale globale 387,704.9 756,981.1 1,093,395.1 141,742.3 267,105.1 409,143.1 568,758.3 884,617.0 1,244,576.9 Ratios % Excédent net d'exploitation/pib 45% 54% 55% % Impôts indirects nets de subventions/pib 19% 18% 18% % Consommation de Fonds Fixes/PIB 7% 6% 7% % Masse salariale globale/pib 28% 21% 20% Il ressort à l examen de ces données, qu entre 1995 et 2004, la part des Amortissements et celle des Impôts indirects dans le PIB sont restées stables, respectivement de l ordre de 7% et 18% du PIB. Par contre la part revenant à l Entreprise sous forme d Excédent Net d Exploitation estimé à près de 3 380 milliards de DA en 2004 a augmenté de 10% en passant de 45% du PIB en 1995 à 55% du PIB en 2004 alors que dans la même période, la masse salariale, estimée en 2004 à près de 1 245 milliards de DA, ne représente que 20% du PIB soit 8% de moins qu en 1995. La diminution de la part de la masse salariale globale dans le PIB de 8% entre 1995 et 2004 résulte à la fois de la baisse de la part de la masse salariale des branches productives qui passe respectivement de 15,6% du PIB à 10,6% du PIB soit une diminution de 5%, et de la baisse de la masse salariale de l Administration qui passe au dessous de 10% du PIB en 2004 contre 12,7% en 1995, soit une diminution de 3,4%. Il est à signaler que les salaires des agents de l Administration représentent 96% de la masse salariale des branches non productives. Tab 5. Evolution de la Masse salariale par Branches Valeurs en millions de DA 1995 2000 2004 Le PIB 2,004,994.7 4,123,513.9 6,126,668.3 Masse salariale globale 568,758.3 884,617.0 1,244,576.9 10

Dont : branches productives 313,742.2 479,700.3 648,263.7 branches non productives 255,016.1 404,916.7 596,313.3 Administrations publiques 243,607.6 387,830.7 571,669.8 Ratios % Masse salariale globale/le PIB 28% 21% 20% Dont % M.S.branches productives/le PIB 15.6% 11.6% 10.6% Dont% M.S.branches non productives/le PIB 12.7% 9.8% 9.3% % M.S.Administrations publiques/le PIB 12.2% 9.4% 9.3% 2.2 Population salariée et masse salariale Durant ces cinq dernières années (de 2000 à 2004), les salariés représentent près de la moitié (49%) de la population active, alors que leur importance dans la population occupée a diminué de 8% en passant de 68% en 2000 à 60% en 2004 et ce au profit des employeurs indépendants qui représentent en 2004 près du tiers (32%) de la population occupée soit un gain de 5% par rapport à 2000. En dépit du fait que le salaire moyen mensuel par occupé ait augmenté de 17 423 DA en 2000 à 22 128 DA en 2004, soit un accroissement de 27% en cinq ans, il n en demeure pas moins que la répartition de la richesse créée reste inéquitable au regard des autres indicateurs : les salariés qui représentent 60% de la population active occupée ne perçoivent que 20% du PIB comme indiqué au tableau No 6 ci-dessous, Le salaire moyen mensuel par occupé estimé à 22 128 DA en 2004 ne représente que 2,2 fois le SNMG alors qu en 2000, le salaire moyen mensuel (17 423 DA) représentait 2,9 fois le SNMG, L accroissement du SNMG de 9,6% en moyenne par an dans la période 1995-2004 et celui des revenus des salariés de10,2% tous secteurs confondus et de 9,9% pour les fonctionnaires en moyenne par an sur cette même période, sont bien en deçà de l accroissement du PIB/Habitant estimé à 13,3% en moyenne par an entre 1995 et 2004, pour permettre de rattraper le niveau du pouvoir d achat d avant 1986.. Tab 6. Population selon la situation dans la profession et revenus Valeurs en millions de DA, populations en milliers sauf précisions 2000 2004 1. Population en milieu d'année 30 416 32 364 11

1.1. Population active 8 691 9 470 1.1.1. Population occupée 6 180 7 798 1.1.1.1 Salariés (Permanents+Non Perm+Apprentis) 4 231 4 687 1.1.1.1.1 Salariés des Administrations publiques 1 979 1 400 1.1.1.2 Employeurs et Indépendants 1 646 2 471 Le PIB/Habitant (DA) 135 570,8 189 250,1 Consomma finale individuelle des ménages 1 714 188,0 2 357 97,7 Masse salariale globale 884 617,0 1 244 576,9 Masse salariale des Administrations publiques 387 830,7 571 669,8 8. SNMG (DA) 6 000 10 000 Ratios % Salariés/population active 49% 49% % Salariés/population occupée 68% 60% % Employeurs/population occupée 27% 32% Taux de chômage 28,89% 17,70% Salaire moyen mensuel/occupé (en DA) 17 423 22 128 Salaire moy mens/occupé de l'adm pub (en DA) 16 331 34 028 Salaire moy mens Occupé/SNMG 2,9 2,2 Salaire moy mens Occupé Administrations pub/snmg 2,7 3,4 % Consommation finale individuelle des ménages/pib 41,6% 38,5% Sources : nos calculs pour les ratios 12

A N N E X E S G R A P H I Q U E S 13

G1. Part (%) du Revenu National Disponible dans le PIB 110 108,6 105 103,1 101,2 100 99,4 95 93,6 93,2 90 85 Algérie Maroc Tunisie 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 G2. Part de la Consommation finale des ménages dans le Revenu National Disponible 70,0 65,0 60,0 55,0 66,4 63,3 59,4 60,3 59,8 57,2 62,5 55,6 50,0 45,0 40,0 Algérie Maroc 41,3 Tunisie 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 14

G3. SMIG mensuel (en équivalent Euros) 172 180 160 140 141 125 112 140 120 100 86 80 60 40 20 0 2000 2004 Algérie Maroc Tunisie G4. Evolution du Taux de chômage 25 23,7 20 17,7 14,3 13,9 15 11,4 10,8 10 5 0 Algérie Maroc Tunisie 2000 2004 15

G5. Les emplois du PIB 60% 50% 55% 40% 45% Excéd. Net Exploitation Impôts Indirects 30% 28% Rémunéra.Salariés Amortissements 20% 19% 20% 18% 10% 7% 7% 0% 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 16

G6. Evolution de la part (%) de la masse salariale dans le PIB 30% 28% 25% 20% 15% 10% 5% 16% 12% % MS/PIB % MS.branches produc/pib 20% 11% 9% 0% % MS.Adm publiques/pib 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 G7. Evolution du taux de Chômage 29,0% 29,3% 27,0% 28,1% 25,0% 23,0% 21,0% 19,0% 17,0% 17,7% 15,0% 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 17

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