Rein et VIH. DIU Prise en charge VIH Bujumbura. Dr Cédric Arvieux - Université Rennes 1. DIU VIH-SIDA des grands lacs 2011 : Rein et VIH

Documents pareils
INTERET PRATIQUE DU MDRD AU CHU DE RENNES

chronique La maladie rénale Un risque pour bon nombre de vos patients Document destiné aux professionnels de santé

Professeur Diane GODIN-RIBUOT

GUIDE D INFORMATIONS A LA PREVENTION DE L INSUFFISANCE RENALE

L ORDONNANCE CHEZ L IRC: PIEGES ET BALISES. Dr Parotte M-C Néphrologue CHPLT Verviers 27 Avril 2013

Les Jeudis de l'europe

La filtration glomérulaire et sa régulation

Guide du parcours de soins Titre ACTES ET PRESTATIONS AFFECTION DE LONGUE DURÉE. Hépatite chronique B

NEPHROGRAMME ISOTOPIQUE EXPLORATION DE L HYPERTENSION RENO-VASCULAIRE

Pas anodine, la créatinine!

Le VIH et votre foie

Grossesse et HTA. J Potin. Service de Gynécologie-Obstétrique B Centre Olympe de Gouges CHU de Tours

PRISE EN CHARGE DES PRE ECLAMPSIES. Jérôme KOUTSOULIS. IADE DAR CHU Kremlin-Bicêtre. 94 Gérard CORSIA. PH DAR CHU Pitié-Salpétrière.

LISTE DES ACTES ET PRESTATIONS - AFFECTION DE LONGUE DURÉE HÉPATITE CHRONIQUE B

Marseille 25 octobre 2012 Accompagnement du traitement chez les co-infectés VHC-VIH en pratique

TRAITEMENTS MEDICAMENTEUX DU DIABETE DE TYPE 2 (Hors Insuline) MAREDIA Dr Marc DURAND

Observation. Merci à l équipe de pharmaciens FormUtip iatro pour ce cas

La maladie de Berger Néphropathie à IgA

Bonne lecture!! et si vous souhaitez consulter le document de l AFEF dans son intégralité, c est ici

Prise en charge du. Dr FERNANE.Arezki Hôpital André Grégoire Montreuil

Fibrillation atriale chez le sujet âgé

Pathologie VIH. Service maladies infectieuses Archet 1. Françoise ALEXIS, infirmière Monique BORGHI, infirmière 15 octobre 2013

ÉVALUATION DE LA PERSONNE ATTEINTE D HYPERTENSION ARTÉRIELLE

Insuffisance rénale. Définition. o Insuffisance rénale aiguë

Algorithme d utilisation des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)

Suivi ambulatoire de l adulte transplanté rénal au-delà de 3 mois après transplantation

INFORMATION À DESTINATION DES PROFESSIONNELS DE SANTÉ LE DON DU VIVANT

Atelier N 2. Consultation de patientes porteuses d une maladie générale

INSUFFISANCE CARDIAQUE «AU FIL DES ANNEES»

Traitement de l insuffisance rénale chronique terminale: Place de la greffe de donneur vivant

Anti-Inflammatoires Non stéroïdiens

CONCOURS DE L INTERNAT EN PHARMACIE

LA TUBERCULOSE Docteur ALAIN BERAUD

Nouveaux anticoagulants oraux : aspects pratiques

HTA et grossesse. Dr M. Saidi-Oliver chef de clinique-assistant CHU de Nice

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS. 7 janvier 2009

Les nouveaux anticoagulants oraux, FA et AVC. Docteur Thalie TRAISSAC Hôpital Saint André CAPCV 15 février 2014

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS DE LA COMMISSION. 10 octobre 2001

TRAITEMENT DE L ANÉMIE AU COURS DE L INSUFFISANCE RÉNALE CHRONIQUE DE L ADULTE

Diabète de type 1 de l enfant et de l adolescent

S o m m a i r e 1. Sémiologie 2. Thérapeutique

Traitements de l hépatite B

Programme de prise en charge et de suivi en anticoagulothérapie

L investigation chez la personne infectée par le VIH

Conférence De néphrologie. Lille Internat DCEM3 E. Faure

Cours de Mme Ollivier. Le

E04a - Héparines de bas poids moléculaire

Carte de soins et d urgence

Le VIH et votre apparence physique

Compte rendu d hospitalisation hépatite C. À partir de la IIème année MG, IIIème années MD et Pharmacie

Les nouveaux anticoagulants ont ils une place aux Urgences?

e-santé du transplanté rénal : la télémédecine au service du greffé

I - CLASSIFICATION DU DIABETE SUCRE

Ordonnance collective

Recommandations de la Société de Pneumologie de Langue Française sur la prise en charge de la tuberculose en France

Le RIVAROXABAN (XARELTO ) dans l embolie pulmonaire

Quoi de neuf dans la prise en charge du psoriasis?

27 ème JOURNEE SPORT ET MEDECINE Dr Roukos ABI KHALIL Digne Les Bains 23 novembre 2013

Information pour les patients dialysés qui prennent du chlorhydrate de sévélamer (RENAGEL)

TRAITEMENT DE L HÉPATITE B

Innovations thérapeutiques en transplantation

1- Parmi les affirmations suivantes, quelles sont les réponses vraies :

HEPATITES VIRALES 22/09/09. Infectieux. Mme Daumas

Infiltrats pulmonaires chez l immunodéprimé. Stanislas FAGUER DESC Réanimation médicale septembre 2009

Le VIH et votre cœur

LE PSORIASIS ET SES CO-MORBIDITES PARTICULIEREMENT LE DIABETE

HVC CHRONIQUE MOYENS THERAPEUTIQUES ET BILAN PRE-THERAPEUTIQUE CHAKIB MARRAKCHI.

Co-infection HVB HVC CO-infection VIH HVB et HVC

Monographie de produit

L hépatite C pas compliqué! Véronique Lussier, M.D., F.R.C.P.C. Gastroentérologue Hôpital Honoré-Mercier 16 avril 2015

Anémie et maladie rénale chronique. Phases 1-4

SYNOPSIS INFORMATIONS GÉNÉRALES

Recommandations SFC/ALFEDIAM sur la prise en charge du patient diabétique vu par le cardiologue

Traitement des hépatites h chroniques virales B et C

L obésité et le diabète de type 2 en France : un défi pour la prochaine décennie. DANIEL RIGAUD CHU de Dijon

Laurence LEGOUT, Michel VALETTE, Henri MIGAUD, Luc DUBREUIL, Yazdan YAZDANPANAH et Eric SENNEVILLE

Aspects pratiques du traitement de la MTEV

Evaluation du risque Cardio-vasculaire MOHAMMED TAHMI

Les NOACs en situation de crise

Actualisation de la prescription en biologie rhumatologie

Hémostase et Endocardite Surveillance des anticoagulants. Docteur Christine BOITEUX

epm > nutrition Formation & Conseil

Pharmacologie des «nouveaux» anticoagulants oraux

La prise en charge de votre insuffisance cardiaque

ACTUALITES THERAPEUTIQUES DANS LE DIABETE DE TYPE 2. Docteur R.POTIER

Les nouveaux anticoagulants dans la Fibrillation atriale en pratique

TUBERCULOSE Nouveautés 2009

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE. Avis. 10 mars 2010

Thérapeutique anti-vhc et travail maritime. O. Farret HIA Bégin

GUIDE AFFECTION DE LONGUE DURÉE. Hépatite chronique B

journées chalonnaises de la thrombose

Assurance maladie grave

Plan. Introduction. Les Nouveaux Anticoagulants Oraux et le sujet âgé. Audit de prescription au Centre Hospitalier Geriatrique du Mont d Or

Cas clinique 2. Florence JOLY, Caen François IBORRA, Montpellier

Ischémie myocardique silencieuse (IMS) et Diabète.

Activité physique et diabète de type 2

SANTÉ. E-BOOK équilibre. stop. cholesterol diabete hypertension. Réduire le cholestérol, l hypertension et le diabète SANS MEDICAMENT!

Traitement de l hépatite C: données récentes

French Version. Aciclovir Labatec 250 mg (For Intravenous Use Only) 02/2010. Product Information Leaflet for Aciclovir Labatec i.v.

Transcription:

1 Rein et VIH DIU Prise en charge VIH Bujumbura Dr Cédric Arvieux - Université Rennes 1 Remerciements à Marie Hessig et Johann Cailhol pour le prêt de leurs diaporama

Objectifs Connaître les principales causes de dysfonction rénale chez les patients VIH Pouvoir expliquer la survenue des complications rénales Savoir prévenir la survenue de ces anomalies Savoir surveiller la fonction rénale et interpréter les anomalies Savoir adapter les posologies des ARV et principaux médicaments anti-io 2

Plan Cas clinique 1 Rappels de physiologie Surveillance et outils diagnostiques Rein et VIH Conduite à tenir en pratique Cas clinique 2 3

Cas clinique 1 Homme 50 ans Consulte pour AEG depuis 2 mois et dysphagie récente Examen clinique Poids 42kg (normale 70) Candidose buccale Discrets oedèmes des membres inférieurs Examens complémentaires NFS, ionogramme sanguin, créatininémie 4

Cas clinique 1 Résultats créatinine: 150 µmol/l (créatinine il y a un an normale) Ionogramme sanguin: Na et K normaux NFS: Hb 8g/dl Ly 600/mm 3 PNN 1200/mm 3 Plaq 120 000 5

Hypothèses diagnostiques? 1. VIH stade OMS 4 - AEG, cachexie - Candidose oesophagienne 2. Insuffisance rénale sur déshydratation ou HIVAN 6

Comment explorez-vous cette IRA? - Albuminémie: 25g/l - BU: protéinurie 3+ - Échographie - reins de taille normale - pas de dilatation des CPC - Ionogramme urinaire: natriurèse >40 7

Quelle est votre hypothèse pour l IRA? HIVAN probable VIH stade 4 non traité Syndrome néphrotique Protéinurie Hypoalbuminémie IRA 8

CAT? - Estimation fonction rénale - DFG Cockroft= 37 ml/min - Traitement candidose oesophagienne, adapté à la fonction rénale - Fluconazole - DFG entre 10 et 50 ml/mn : 50% de la dose - è 100mg J1 puis 50mg 21j - Traitement ARV, adapté à la fonction rénale - AZT: 300 mg x 2/j ou ABC 600 mg/j - 3TC: 150 mg x 1/j - EFV: 600mg en une prise 9

Physiologie rénale: rappels 10

A quoi sert le rein???? Rôle central = homéostasie maintien volume et composition ionique des fluides Excrétion des déchets métaboliques Détoxification Catabolisme des protéines Production d hormones 11

Les différentes fonctions du rein Glomérule Filtration sélective Vaisseaux Maintien d une pression artérielle optimale pour la filtration rénale Tubulo-interstitium Réabsorption-sécrétion sélective Glomérule Vaisseaux Tubule 12

Les outils de suivi des atteintes rénales Filtration glomérulaire Estimation / mesure du débit de filtration glomérulaire (DFG) N ~ 100 120 ml/min/1,73 m 2 Estimation / mesure de la protéinurie (Pu) N : < 300 mg/j Analyse du sédiment urinaire Hématurie : N < 5000/mL Leucocyturie : N < 10 000/mL Réabsorption / sécrétion tubulaire Estimation des réabsorptions tubulaires (Phosphore (Pi), Glucose) N : Réabsorption proximale Pi : ~ 80-85 % Glu : ~ 99 % 13

Les outils de suivi des atteintes rénales Estimation du DFG La créatinine plasmatique dépend de : La vitesse de production Masse musculaire Apport alimentaire (viande, complément alimentaire) L élimination rénale Filtration glomérulaire Sécrétion tubulaire inhibée par Cotrimoxazole augmentée en situation d insuffisance rénale avancée Il faut privilégier les formules d estimation du DFG au calcul de la clairance de la créatinine sur 24 h 14

Les outils de suivi des atteintes rénales Estimation du DFG 1. Cockcroft et Gault: DFG (ml/min) = (140 - âge) x poids x K x k créatininémie K = 1,23 (homme) ou 1,04 (femme) k = 1,18 (si origine africaine) Poids en kg Age en années Créatininémie en µmol/l 2. Modification of Diet in Renal Disease (MDRD) abrégé: DFG (ml/min/1.73 m 2 ) = 186.3 x (créatininémie/88.4) -1.154 x poids -0.203 x K x k K = 1 (homme) ou 0,742 (femme) k = 1.212 (si origine africaine) Poids en Kg Créatininémie en µmol/l 15

DFG et maladie rénale chronique Débit de filtration glomérulaire Description > 90 ml/min/1,73 m 2 Maladie rénale sans IR (Stade 1) 60 90 ml/min/1,73 m 2 IR débutante (Stade 2) 30 60 ml/min/1,73 m 2 IR modérée (Stade 3) 15 30 ml/min/1,73 m 2 IR sévère (Stade 4) < 15 ml/min/1,73 m 2 IR terminale ou épuration extrarénale (Stade 5) Classification par traitement T si transplantation D si dialyse, T si transplantation 16

Les outils de suivi de l atteinte rénale Evaluation / mesure de la protéinurie 17 Evaluation de la protéinurie Bandelette urinaire Faux positif : urines alcalines, ammonium quaternaire Faux négatif : protéinurie tubulaire (globuline, etc), Bence Jones Mesure de la protéinurie Dosage sur 24 h Recueil contraignant et souvent faux Examen fréquemment retardé (ou non réalisé) par le patient Ú Utilisation du Rapport protéinurie/créatininurie Sur échantillon le matin Si exprimé en g/g Ú reflet de la Pu/24 h exprimée en g/j Exp : P/C = 1,5 g/g équivalent à Pu = 1,5 g/j Yeni. Rapport 2010 : prise en charge des personnes infectées par le VIH

Facteurs de risque d atteinte rénale en cas d infection par le VIH Infection VIH active Traitement antirétroviral néphrotoxique Hépatite C Diabète Hypertension Dyslipidémie Intoxication tabagique Terrain génétique 18

Principes de la prise en charge d une néphropathie (quelle qu en soit l étiologie) 19 Nephroprotection Contrôle de la volémie et de la pression artérielle Valeur cible de PA : 130/80 mmhg Régime désodé ± diurétiques si augmentation de la volémie Contrôle de la protéinurie Inhibiteurs du système rénine-angiotensine (IEC, Sartans) à visée anti-protéinurique (Pu < 0,5 g/j) Contrôle des facteurs de risque cardiovasculaires Tabac, surpoids, cholestérol (valeur cible LDL : 1 g/l) Limitation des médicaments néphrotoxiques (AINS) et des produits de contraste iodés

Atteinte rénale chronique 100 ml/min DFG 60 Le concept de «néphroprotection» Maladie rénale chronique Evénement intercurrent Insuffisance rénale modérée à sévère 15-60 Néphroprotection Insuffisance rénale terminale < 15 < 10 ml/min dialyse 20

Prise en charge des complications de l insuffisance rénale Anémie Ú fer Erythropoiétine si possible Phosphocalcique : 25 (OH) vitamine D, apport de calcium 21

Pathologies rénales et VIH 22

La néphropathie liée au VIH NA-VIH n HIVAN 23 Epidémiologie 4% des patients VIH+ en Afrique du Sud Risque +++ dans population d origine africaine (gène de susceptibilité probable [MYH9?] ) Terrain Infection VIH active et évoluée avec charge virale élevée mais aussi patients avec CD4 > 200/mm 3 Atta, Adv CKD, 2010. 52

HIVAN (2) Physiopathologie Maladie du podocyte avec collapsus du floculus glomérulaire Dilatations tubulaires microkystiques Infiltrat interstitiel lymphocytaire et fibrose Clinique Protéinurie abondante (> 3 g/j) Diminution rapide du DFG Sédiment urinaire normal Diagnostic Biopsie rénale si disponible 24

NA-VIH, en l absence de biopsie rénale Principaux diagnostics différentiels accessibles à une prise en charge spécifique Glomérulonéphrite (GN) immune liée au VHC GN extramembraneuse du VHB Néphropathie diabétique AINS 25

NA-VIH : prise en charge Traitement antirétroviral +++ A débuter «en urgence», quel que soit le nombre de CD4 Inhibiteur du système rénine-angiotensine (IEC/Sartan) Augmentation de la survie rénale dans une étude prospective non randomisée chez 44 NA-VIH prouvées histologiquement (Wei, Kidney Int, 2003. 1462) 26

Pu>1g/J, OMI HTA Hématurie Urines «mousseuses» Terrain VIH non contrôlé Maladie générale, Diabète Ú Néphropathie glomérulaire HTA Terrain vasculaire Ú Néphropathie vasculaire Éléments étiologiques Hypophosphatémie, acidose rénale Reins de contours bosselés Lu aseptique Traitements néphrotoxiques (ARV, AINS) Atcd urologiques Ú Néphropathie tubulo-interstitielle 27

Rein, VIH et médicaments 28

Toxicité médicamenteuse des ARV Tenofovir: tubulopathie avec hypophosphatémie, diminution DFG Atazanavir : lithiases urinaires : douleur aiguë cristallisations intra rénales avec parfois insuffisance rénale Mécanisme inflammatoire 29

Que penser du ténofovir Risque de tubulopathie proximale mais très faible Conséquences possibles: acidose, hyperphosphaturie, hypercalciurie, glycosurie, diminution DFG, protéinurie (peu abondante) Surveillance régulière DFG (et phosphorémie si possible), comparaison valeurs initiales Arrêter si apparition d une hypophosphorémie ou diminution importante DFG 30

Toxicité rénale des médicaments des IO Cotrimoxazole: néphrite interstitielle immunoallergique, cristaux (urines acides) Acyclovir (voie IV trop rapide) Sulfadiazine: cristallurie (urines acides) 31

Adaptation des ARV à la fonction rénale (source: rapport Yéni 2010) 32

Adaptation des ARV à la fonction rénale (source: rapport Yéni 2010) Pas d adaptation de dose pour les antiprotéases (Lopinavir) et les non analogues nucléosidiques (Efavirenz et Nevirapine) 33

Adaptation des médicaments IO à la fonction rénale Nom Rifampicine-TB isoniazide pyrazinamide éthambutol Élimination/ métabolisation foie foie Mét toxiques 80% rein Adaptation au DFG <10 10-29 30-49 >50 20-25mg/kgx3/sem 15-20mg/kgx3/sem Ciprofloxacine PO rein 50% posologie N Cotrimoxazole PO rein 50% posologie N, 0 si <15 Acyclovir PO rein 200mg/j 400mg/j 600mg/j 200mgx5/j Fluconazole PO rein 50% posologie N Ampho B rein Réduire poso ou espacer perfusions 34

ARV FDR CV VIH Toxicité directe Vaisseau Rein Autres méd AINS IO, méd IO VHB, VHC 35

Recommandations Première visite Poids, pression artérielle PA Créatinine plasmatique Bandelette urinaire (protéinurie, glycosurie) Protéinurie/créatininurie si BU positive Suivi Poids, pression artérielle PA Créatinine plasmatique Tous les 6 mois si CD4 > 500/mm 3 Tous les 3-4 mois si CD4 à 50-500/mm 3 Si traitement antirétroviral par ténofovir Protéinurie (bandelette = faux négatifs) Phosphore sérique 36

Cas clinique 2 37

Cas clinique Patient de 55 ans, burundais Consulte pour toux et cachexie Découverte tuberculose pulmonaire, révélant le VIH Bilan initial Cachectique, TA 180/120 mmhg, 45kg, toux sèche CD4 = 250/mm 3 Créatinine 200µmol/l, ionogramme et bilan hépatique normal, anémie 9g/dl 38

Comment investiguez-vous la créatinine élevée? Interrogatoire: antécédent de créatinine élevée? antécédent d HTA? de diabète? Examen clinique recherche d oedemes Bandelette urinaire Examens paracliniques échographie rénale calcémie 39

Résultats Antécédents HTA non traitée car non suivie «on m a dit que la TA était élevée il y a 15 ans, je n ai jamais rien pris» Pas d oedèmes BU normale Hypocalcémie Echographie rénale: petits reins, pas d obstacle des voies excrétrices, pas de dilatation des cavités pyélo-calicielles 40

S agit-il d une insuffisance rénale aiguë ou chronique? Chronique taille des reins anémie hypocalcémie 41

Quelle est l étiologie la plus probable de cette anomalie rénale? Probable IRC sur néphropathie hypertensive antécédent HTA ancienne non traitée petits reins pas d anomalie à la BU Nécessité de confirmer sur 3 mois la chronicité de l anomalie rénale et de l HTA 42

Comment allez-vous prendre en charge ce patient? Calcul DFG (CG) DFG = (140-55) * 45 * 1,23 * 1,18= 27 ml/min 200 è Stade 4 de la classification MRC Tuberculose Quadrithérapie, adaptée à la fonction rénale: Isoniazide 4mg/kg/j = 180mg/j Rifampicine 10mg/kg/j = 450mg/j Pyrazinamide 20mg/kg/3j x = 900mg x 3/sem Ethambutol 20mg/kg/3j = 900mg x 3/sem 43

Prise en charge (suite) VIH Trithérapie, après 2 mois de ttt anti-tuberculeux, adaptés à la fonction rénale AZT: 150mgX2 en surveillant NFS ou D4T: 15mg/j HTA + 3TC: 50mg/j + EFV: 600mg en une prise antihypertenseur (inhibiteur calcique, IEC..) Mesures associées Vitamine D, calcium, régime hypoprotéique, hyposodé 44

Conclusion: le rein est fragile Facteurs liés au VIH toxicité virale directe et indirecte atteinte rénale des IO toxicité médicamenteuse: ARV, IO Facteurs indépendants du VIH médicaments autres: ex AINS HTA, diabète, FDR cardio-vasculaires VHB, VHC 45

Etude MRC au Burundi 46 4 centres de prise en charge VIH 300 patients vus à 3 mois d intervalle BU, créatinine, TA, ionogramme 50% anomalie BU et/ou DFG < 90ml/min/1.73m 2 20% DFG < 90 Origine multifactorielle: - peu de protéinurie - leucocyturie 18% des anomalies à la BU - peu d HTA et diabète

Est-ce que vous avez atteint les objectifs? = Evaluation de l enseignant! Connaître les causes principales causes de dysfonction rénale chez les patients VIH Pouvoir expliquer la survenue des complications rénales Savoir prévenir la survenue de ces anomalies Savoir surveiller la fonction rénale et interpréter les anomalies Savoir adapter les posologies des ARV et principaux médicaments anti-io 47