PRINCIPES GENERAUX DU TRAITEMENT DES FRACTURES

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Transcription:

439 PRINCIPES GENERAUX DU TRAITEMENT DES FRACTURES Philippe Chiron, Service de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique, CHU Rangueil, e-mail orthrang2@free.fr Pour la préparation de l Internat, ce cours a rapport avec les questions numéro 201, 237, 238, 239, 283. Nous n aborderons dans ce cours que les grands principes du traitement des fractures sans aborder les cas particuliers pour chaque localisation de fracture et les indications. En effet aucune fracture ne se ressemble. Le traitement dépend de l os fracturé, du type de la fracture (transversale oblique courte, spiroïde en aile de papillon, à double étage ou comminutive), de sa localisation sur l os (diaphysaire, métaphysaire, épiphysaire ou articulaire), du fait que la fracture soit ouverte ou non et s il y a une plaie qu elle soit souillée ou non, de l âge du malade et de la qualité de l os, de l existence ou non d une fracture pathologique (ostéoporose, tumeur primitive et secondaire, hyperparathyroïdie ), du terrain (diabétique, obèse, immuno-déprimé, artéritique...), et de l état vasculo-nerveux (terrain artéritique ancien ou lésions vasculo-nerveuses récentes). 439

440 Les méthodes de traitement doivent permettre d appliquer un certain nombre de grands principes généraux. I LES PRINCIPES GENERAUX. 11 TRAITEMENT DE LA DOULEUR L'os est peu innervé, innervation vagale et non sensitive. La douleur d un foyer du fracture est liée directement aux lésions des tissus qui entourent l os ( les muscles, les vaisseaux, les nerfs et la peau ), à la présence d un hématome péri-fracturaire et surtout à la contraction réflexe qui essaie de lutter contre la mobilisation du foyer. Il est exclu bien entendu de calmer la douleur en urgence par des antalgiques par voie orale qui pourraient masquer la symptomatologie d'un traumatisme cranien ou abdominal associé. Le meilleur moyen de lutter contre la douleur est d immobiliser le foyer de fracture sur les lieux du traumatisme par une orthèse adaptée. La douleur est avec l hypovolémie un des éléments du choc; immobiliser est donc un des moyens avec le remplissage de traiter le choc traumatique. 12 LES FRACTURES OUVERTES L ouverture de la peau en regard d un foyer de fracture est à l origine d une part de la perte de l hématome péri-fracturaire utile à la consolidation et d autre part d un risque infectieux par exposition du foyer et contamination bactérienne. Il convient de réaliser un lavage et un parage de la plaie asociés à une antibiothérapie par voie générale et à une prévention anti-tétanique, si possible dans les six heures qui suivent le traumatisme. La désinfection de la plaie doit commencer sur les lieux du traumatisme ainsi que sa couverture par des pansements occlusifs. Avant six heures si possible, au bloc opératoire, il faut ensuite enlever l ensemble des corps étrangers et des esquilles osseuses libres, puis réaliser un lavage de la plaie avec un antiseptique ( ex. Bétadine ). La peau peut être enfin refermée ou non en fonction de son état selon le jugement du chirurgien. 440

441 13 PREVENTION DES SEQUELLES FRACTURAIRES Les séquelles des fractures sont l absence de consolidation ( pseudarthrose ), les cals vicieux, les raideurs articulaires et une infection chronique. * Il convient pour obtenir la consolidation : - de conserver l hématome péri-fracturaire, - de transmettre les contraintes en compression, - de neutraliser les contraintes en cisaillement. * Pour éviter les cals vicieux il faut réduire le déplacement initial et stabiliser le foyer de fracture pour éviter un déplacement secondaire. * Pour éviter les raideurs articulaires, il faut préserver les mobilités articulaires grâce à une réeducation précoce sans entrave. * Pour lutter contre le risque infectieux, il convient d éviter chaque fois que possible l abord direct du foyer et de réaliser un lavage soigneux lorsque la plaie est ouverte. De même il est indispensable de prescrire une antibiothérapie les 48 premières heures à titre préventif. 441

442 II - APPLICATION DES PRINCIPES GENERAUX DU TRAITEMENT DES FRACTURES EN FONCTION DES MOYENS. 21 TRAITEMENT ORTHOPEDIQUE Traitement "orthopédique" voudrait dire le traitement qui permet de redresser les enfants. On entend en fait par traitement orthopédique une contention du foyer de fracture par des méthodes externes à l os fracturé en immobilisant les articulations sus et sous jascentes. 211- Traitement au lit par attelle. Il est possible de stabiliser le foyer de fracture et donc de lutter contre la contraction musculaire douloureuse en réalisant une traction par des poids dans l axe de l os fracturé. Il est de règle de tracter sur l os du tibia lors d une fracture de jambe en mettant en place une broche calcanéenne ou de tracter sur l os du fémur en mettant en place une broche tibiale. La broche doit toujours être mise en laissant une articulation au dessous de l os fracturé pour éviter une contamination du foyer de fracture par une éventuelle infection autour de la broche. Ce type de traitement chez l adulte n est pratiquement plus utilisé à titre thérapeutique mais plutôt en attente d une intervention chirurgicale pour calmer la douleur et lutter contre le choc. Cependant chez l enfant il est encore utilisé régulièrement notamment dans le cadre des fractures du fémur. En effet chez l enfant il n est pas nécessaire d obtenir une réduction parfaite notamment en longueur d une fracture. L inégalité de longueur sera compensée ensuite par la croissance. Inversement une fracture trop bien réduite peut conduire à une inégalité de longueur. 442

443 212 -Traitement orthopédique par un appareil platré ( ou résine, ou attelle prémoulée). Il s agit d une contention externe qui a pour principe de stabiliser les articulations sus et sous jacentes. Par exemple pour une fracture de jambe, il faut que le plâtre immobilise le genou et la cheville. Le plâtre doit donc être un plâtre cruro-pédieux qui commence au niveau de l aine et se termine au niveau des articulations métatarsophalangienne.la contention par un plâtre a pour avantage de ne pas aborder le foyer de fracture ce qui diminue le risque infectieux et la perte de hématome qui participe à la consolidation osseuse. 443

444 Cependant il existe un certain nombre de complications et de séquelles propres à ce type de contention qui ne sont pas négligeables. Les complications sont le risque de déplacement secondaire, de compression de la peau des vaisseaux et des nerfs, de phlébite avec le risque d embolie pulmonaire qui met en jeu le pronostic vital. Les séquelles sont le risque de raideurs articulaires, le risque de cals vicieux et le risque de séquelles neurologiques et musculaires: par exemple le syndrome de Volkmann au coude par compression de l artère humérale qui entraine une ischémie des muscles de l avant-bras avec une perte complète de la fonction des muscles extrinsèques et intrinsèques de la main. 444

445 Même s il est possible par gypsotomie ( modification de l'axe du platre sans le changer ) de corriger un éventuel déplacement sous plâtre, ce type de traitement est de moins en moins utilisé de nos jours. Il est réservé aux fractures non déplacées et stables chez l adulte et aux fractures de l enfant. 445

446 22 L OSTEOSYNTHESE L ostéosynthèse est une méthode de fixation de l os qui s appuie sur l os lui-même laissant libre les articulations sus et sous jacentes. Il existe différents moyens de réaliser une ostéosynthèse. 221 Ostéosynthèse par vis: il existe des vis qui ont des formes de filetage différents en fonction qu il s agit de vis pour l os cortical ou de vis pour l os spongieux. Ainsi une vis permet de stabiliser un foyer de fracture lorsqu il existe par exemple deux fragments avec une fracture bien nette. La vis mise en compression, c est à dire avec le filetage qui ne prend qu à la partie distale, permet de stabiliser la fracture et de neutraliser les forces de cisaillement en faveur des forces de compression. Ainsi même si l on pense ensuite mettre en place une plaque, une première vis de compression est la clé de voûte de l ostéosynthèse. Dans le cadre des fractures articulaires, un vissage simple permet souvent d obtenir une bonne congruence articulaire et éviter ainsi le risque d arthrose. 446

447 Ces vis peuvent être mises en place à foyer ouvert avec le risque de perte de l hématome mais peuvent aussi dans certains cas être mises en place à foyer fermé, guidées par des broches, comme par exemple les vis mises en place pour synthéser une fracture cervicale vraie du fémur. L avantage est de stabiliser à minima le foyer de fracture en le mettant en compression sans perdre l hématome péri-fracturaire et en limitant les pertes sanguines et l hématome post-opératoire. 447

448 222 Ostéosynthèse par plaque: une plaque appliquée contre une corticale osseuse et stabilisée par des vis permet également de stabiliser un foyer de fracture. Il est possible, grâce à la forme des vis et de la plaque, de réaliser une compression au niveau du foyer de fracture par l intermédiaire de la plaque. Le risque de la mise en place d une plaque est de dévasculariser les fragments osseux tout en ouvrant le foyer de fracture avec le risque de perte de l hématome. Une plaque qui ne permet pas de mettre bien en contact les fragments osseux ponte les contraintes en compression avec un risque de pseudarthrose. 448

449 223 Ostéosynthèse par vis plaque : le système de vis plaque est particulièrement adapté aux fractures épiphysaires souvent avec des plaques spéciales. Il est ainsi possible de stabiliser les fragments épiphysaires des os longs par exemple les fractures des extrémités inférieures du fémur, de l extrémité supérieure du tibia, du pilon tibial. Par exemple, pour les fractures de l extrémité supérieure du fémur, une ostéosynthèse par une grande vis centrale passant par le trochanter, le col du fémur et prenant prise dans le centre de la tête, est un des meilleurs moyens de fixation. Cette vis est couplée à une plaque prenant prise sur la face externe du fémur par l intermédiaire d un canon dans lequel elle peut glisser. Ainsi les contraintes en varus et cisaillement sont neutralisées alors que les contraintes en compression sont favorisées. Ce système est largement utilisé aujourd hui dans les fractures trochantériennes et les fractures cervicales. 449

450 224 Le clou : 2241 Le clou dynamique : le clou est une tige métallique de gros diamètre mise au centre de l os dans le canal médullaire allant d une épiphyse à l autre. Le clou permet ainsi de neutraliser les forces de cisaillement et de favoriser les forces de compression dans l axe. Le foyer n est pas directement abordé, et l hématome périfracturaire est conservé. Les fragments osseux ne sont pas dévascularisés. Cependant le clou contrôle mal les rotations et l enfoncement. 2242 Le clou verrouillé : il est possible de verrouiller le clou en haut et en bas par des vis qui passent dans l os et le clou. L enfoncement et les rotations sont alors contrôlées mais les contraintes au niveau du foyer sont en partie pontées. L enclouage centro-médullaire verrouillé est le système le plus souvent utilisé dans les fractures diaphysaires des os longs (tibia, fémur, humérus). Lorsqu on utilise un clou verrouillé il est possible secondairement d enlever les vis, ce qui s appelle une dynamisation et permet d obtenir la consolidation d un retard de consolidation ou d une pseudarthrose. 450

451 225 Ostéosynthèse par clou et vis: Le clou gamma : il est possible d utiliser un petit clou à l extrémité supérieure du fémur, verrouillé en bas. A travers ce clou passe une grosse vis qui traverse le trochanter, le col et vient se fixer au centre de la tête. Il s agit d un système d ostéosynthèse des fractures de l extrémité supérieure du fémur qui est aussi largement utilisé en paralèlle avec la vis plaque dynamique. 451

452 226 Le fixateur externe : il s agit d une ostéosynthèse à distance du foyer de fracture. Des broches sont positionnées perpandiculairement au dessus et au dessous du foyer de fracture et reliées à l extérieur par des barres. Le foyer de fracture est ainsi stabilisé, sans abord direct du foyer. Ce matériel est utilisé essentiellement lorsqu il existe une fracture ouverte avec un risque de nécrose cutanée ; ce type de lésion pourrait faire courir un risque d infection supplémentaire si l on insérait un matériel d ostéosynthèse interne. Ce matériel a encore comme avantage de pouvoir permettre une réduction secondaire d une fracture déplacée. Cependant il s agit d un montage moins stable avec comme autre inconvénient la survenue d infections autour des broches, fermant la porte à toute autre ostéosynthèse interne ultérieure Il existe aujourd hui des fixateurs externes qui permettent la mise en compression du foyer. 452

453 EN CONCLUSION, traitement orthopédique et ostéosynthèse ne sont que des moyens qui permettent d appliquer des grands principes. Pour chaque malade, il faut tenir compte du rapport bénéfice risque et choisir le matériel d ostéosynthèse faisant courir le moindre risque tout en permettant d appliquer les principes généraux, mise en compression du foyer, conservation de l hématome péri-fracturaire, mobilisation des articulations sus et sous jacentes, lutter contre le risque infectieux. 453