Mortalité des huîtres creuses. Bilan des expérimentations menées sur l Etang de Thau

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Transcription:

Mortalité des huîtres creuses Bilan des expérimentations menées sur l Etang de Thau Erika GERVASONI : gervasoni@cepralmar.org Janvier 015

Suivi sentinelle de la dynamique des agents infectieux impliqués dans les mortalités CONTEXTE Depuis 011, le CEPRALMAR réalise en partenariat avec les autres centres techniques (SMIDAP, SMEL, CREAA), un suivi des agents infectieux impliqués dans les mortalités d un lot commun d huîtres déployé sur l ensemble du littoral français : herpès virus : OsHv-1 ; Vibrio splendidus et Vibrio aestuarianus (bactéries).? VIRUS ET BACTERIE Le virus prolifère uniquement en infestant une cellule (il fusionne son matériel génétique avec celui de la cellule hôte) La bactérie se reproduit seule par division cellulaire Taille des bactéries (1 à 10 microns) >> Taille des virus (au maximum 0,5 microns) Traitement contre les bactéries : antibiotiques Traitement contre les virus : vaccination RESULTATS (Etang de Thau) HERPES VIRUS Forte prévalence et charge infectieuse en herpès virus pendant les mois de mai - juin, période où est constaté le pic de mortalité. V. SPLENDIDUS V. splendidus présent tout au long de l année sauf quand la température de l eau dépasse 4 c. V. AESTURIANUS Absence quasi-totale de V. aestuarianus. RECOMMANDATIONS ZOOTECHNIQUES Ne pas transférer d huîtres contaminées 30 8 6 4 PÉRIODEÀ RISQUE Vérifier le statut sanitaire avant la mise à l eau Différer l ensemencement hors des périodes à risque Limiter les biomasses d élevage Entretenir les concessions ostréicoles Température de l'eau c 0 18 16 14 1 10 8 6 4 0 01/01 15/01 01/0 15/0 01/03 15/03 01/04 15/04 01/05 15/05 01/06 15/06 01/07 15/07 01/08 15/08 01/09 15/09 01/10 15/10 01/11 15/11 01/1 15/1 011 01 013 014

Evaluation du gain de survie apporté par la sélection génétique des huîtres en écloserie et la sélection naturelle dans le milieu? SELECTION GENETIQUE La sélection génétique consiste à ne conserver et faire reproduire que les organismes vivants qui ont les caractéristiques souhaitées par le sélectionneur. Jusqu à présent les travaux de sélection des écloseries répondaient à un objectif d optimisation de la croissance des huîtres. Aujourd hui c est leur résistance qui est devenue le principal enjeu. L étude MOREST (Ifremer) a mis en évidence en 007 l héritabilité de la capacité de survie des huîtres. Aussi, la sélection génétique est une des pistes à privilégier pour faire face aux mortalités estivales de nais- SUIVI DES HUITRES D ECLOSERIE Les écloseries travaillent depuis plusieurs années sur des programmes de sélection génétique pour faire face à la problématique de mortalité des ostréiculteurs. Depuis 013, les centres techniques suivent sur leurs bassins respectifs de production des lots d huîtres en provenance de diverses écloseries afin d estimer le gain de survie apporté par les travaux de sélection en cours. RESULTATS OBSERVES SUR LE BASSIN DE THAU 013 -Thau 014 -Thau 10 10 8 6 8 6 Ecloserie A n Ecloserie A 3n Ecloserie B 3n Ecloserie C 3n Naturel Charente % de gain de survie pour le naissain n d écloserie/naissain naturel 8% de gain de survie pour le naissain 3n d écloserie/naissain naturel de gain de survie pour le naissain n d écloserie/naissain naturel 34% de gain de survie pour le naissain 3n d écloserie/naissain naturel NB : Les gains de survie sont supérieurs dans les autres bassins de production où la pression de mortalité est moins importante > nécessité d avoir une sélection adaptée aux conditions méditerranéennes.? SELECTION NATURELLE La sélection naturelle est l un des mécanismes moteur de l évolution des espèces. Elle peut être définie comme étant l avantage reproductif procuré par les conditions de l environnement aux individus les plus adaptés à cet environnement. SUIVI DES HUITRES ISSUES DU CAPTAGE NATUREL Depuis 010, du captage naturel est réalisé à petite échelle sur l étang de Thau. (PRONAMED) Les huîtres issues de ce captage montrent une très bonne résistance en méditerranée comme en atlantique. 8 6 10 8 6 011 -Suivi CEPRALMAR -Etang de Thau Captage Thau Captage Arcachon Captage Bernerie Captage Fouras Ecloserie 3n Ecloserie n Captage Bouzigues Captage Mèze Captage Marseillan Captage Thau tardif Captage Fouras Ecloserie A n Ecloserie A 3n Ecloserie B n Ecloserie B 3n Naturel Charente 014 -Suivi SMIDAP -Bernerie en Retz

Projet SIGNAGENE 1 : Validation d une «signature génétique,» marqueur de la capacité de survie chez l huître creuse (013) CONTEXTE Dans le cadre de collaborations entre l Ifremer (UMR Ecosym) et la société Skuldtech les mécanismes moléculaires et les bases génétiques impliquées dans la survie des huîtres à des maladies infectieuses ont été explorées par des approches de génomique. Ces travaux ont permis de caractériser une signature de survie constituée de 14 gènes dont l expression est prédictive de la capacité des huîtres à survivre à une vibriose en conditions expérimentales. OBJECTIF PROTOCOLE Valider la signature de survie in situ (étang de Thau) RESULTATS Mise en évidence d une signature de survie constituée de 8 gènes (parmi les 14 gènes identifiés en laboratoire). Cette signature discrimine les huîtres qui sont capa- bles de survivre de celles qui vont mourir avec 8 de prédiction de survie. Source : E. Bachere Projet SIGNAGENE : Analyse de l héritabilité de la signature de survie (014-015) 015) PROTOCOLE Criblage par qpcr d huîtres ne présentant pas la signature de survie [S-] et d huîtres présentant la signature de survie [S+]. Réalisation de croisements : Famille [S+] : 5 mâles [S+] x 5 femelles [S+] Famille [S-] : 5 mâles [S-] x 5 femelles [S-] Comparaison des capacités de survie in situ des huîtres issues des deux familles [S+] et [S-] L analyse qpcr des huîtres issues des familles [S+] et [S-] permettra de déterminer si la signature de survie peut être transmise à la descendance ou non. RESULTATS En cours Les résultats seront disponibles en juin 015.

Influence de l élevage en subsurface sur la survie des huîtres Prégrossissement de naissain 3n T6 à Marseillan (011) pearl-net 3 pearl-net 1 3 Huîtres du pearl-net 3 pearl-net 1 Huîtres du pearl-net 1 Nb : Résultats similaires obtenus en 011 avec du naissain naturel et en 01 avec du naissain triploïde. En subsurface : Jusqu à 3 de mortalité en moins ; Croissance en taille ralentie : durcissement de la coquille ; Taux de chair supérieur. Grossissement d huîtres T15 en casiers flottants à Mèze (014) Huî tr e gro s En casiers flottants : sie en sub sur fac e 1 de mortalité en moins Croissance en taille ralentie : durcissement de la coquille ; Huîtres propres (économie de temps de travail & moins de déchets) re Huît gros eur ond f o r np sie e

Influence de la date de mise à l eau du naissain sur sa survie PROTOCOLE Suivi de la survie d un même lot de naissain (n écloserie) réparti en 3 sous-lots et mis à l eau à différentes périodes (février/septembre) : sous-lot 1 : mis à l eau en février 013 sur l étang de Thau ; sous-lot : mis à l eau en septembre 013 sur l étang de Thau après avoir été maintenu en vie en nurserie au SMEL ; sous-lot 3 : mis à l eau en septembre 013 sur l étang de Thau après avoir été maintenu en vie sur un parc isolé en Normandie. RESULTATS 10 de gain de survie en différant l ensemencement en fin d été (aout-septembre). 8 6 1 3 Résultats d une enquête menée en 014 auprès de 35 entreprises conchylicoles du LR Mesures prises Période d ensemencement différée en août (79%des ent.) Diminution des densités (55% des ent.) Diminution des manipulations (5% des ent.)