QUATRIEME JOURNEE ANNUELLE AUTOUR de la PATHOLOLOGIE FONCTIONNELLE DIGESTIVE Dyspepsie fonctionnelle Démarche diagnostique Objectifs: Définir la dyspepsie et les sous groupes Connaitre les causes de la dyspepsie et leur prévalence Planifier une stratégie d investigations appropriée Dr LAYAIDA.K Service de gastroentérologie Pr T.BOUCEKKINE CHU Mustapha
Cas clinique Enseignante âgée de 49 ans Douleurs épigastriques à type de brulures sans irradiations depuis 8 mois, aggravées par la prise d aliments Ballonnement épigastrique Perte de poids involontaire de 3 kg Anxiété +++ Antécédents personnels et familiaux: négatifs Examen clinique: normal
Complétez l interrogatoire?
Complément de l interrogatoire Calendrier plus précis des symptômes: fréquence hebdomadaire, continus, intermittents Identification du(des) symptôme(s) prédominant(s) Notion d épisode infectieux ayant précédé la symptomatologie Autres symptômes associés: troubles du transit. Rechercher la notion de prise médicamenteuse*: AINS: classiques, anticox2, acide acétyl-salicylique IPP: sujets sains après arrêt du traitement Biphosphonates Erythromycine Tétracyclines Sildénafil et tadalafil Théophilline Tabac, alcool: ++++ Best Practice & Research Clinical Gastroenterology 24 (2010) 109 120
Chez note patiente Médicaments: - Alcool, tabac: - Symptômes intermittents, 2-3 fois / semaine Patiente surtout gênée par la douleur Absence de symptomatologie basse
Définition Critères Rome III 1+2+3 1. Au moins un des symptômes suivants: -Plénitude postprandiale gênante -Satiété précoce -Douleur épigastrique -Brûlure épigastrique 2. Absence de maladie organique expliquant les symptômes 3. Critères présents sur les 3 derniers mois et ancienneté des symptômes de plus de 6 mois
Rome III Sous groupes Sd de dyspepsie postprandiale («détresse» post prandiale) 1. Plénitude postprandiale gênante: -Après repas normaux -Plusieurs fois par semaine 2. Satiété précoce: -Empêchant de terminer un repas -Plusieurs fois par semaine Critères additionnels: -Ballonnement épigastrique, nausées postprandiales, éructations ± sd douloureux épigastrique Sd douloureux épigastrique Douleurs ou brûlures: Epigastriques 1 par semaine Intermittente Non diffuses ou localisées à d autres régions abdominales ou thoraciques Non soulagée /gaz - selles Non biliaire Critères additionnels: Brûlure non rétrosternale Modifiée par repas - à jeun ± sd de dyspepsie post prandiale peut coexister
L endoscopie haute est elle nécessaire? Quelles sont les lésions les plus fréquemment retrouvées
Signes d alarme Age > 55 ans Amaigrissement involontaire Dysphagie progressive Vomissements persistants Hémorragie digestive: hématémèse/méléna Anémie ferriprive inexpliquée Syndrome inflammatoire à la biologie Anomalie à l examen clinique: masse abdominale, ADP, ictère Contexte personnel, familial ou ethnique de risque néoplasique
La prévalence de lésions sévères en cas de signes d alarme (amaigrissement, anémie, dysphagie) reste faible Etudes sont hétérogènes: -Prévalence du cancer gastrique différente -Seuil pour dire qu un signe d alarme est présent CLINICAL GASTROENTEROLOGY AND HEPATOLOGY 2010;8:830-837
Prévalence des lésions endoscopiques retrouvées Définition large de la dyspepsie Définition de la dyspepsie critères de Rome CLINICAL GASTROENTEROLOGY AND HEPATOLOGY 2010;8:830 837
Prévalence des lésions endoscopiques retrouvées Asie vs Pays occidentaux Asie Occident CLINICAL GASTROENTEROLOGY AND HEPATOLOGY 2010;8:830 837
La patiente a demandé à être explorée Biopsies: gastrite antrale atrophique sans métaplasie intestinale et sans lésions de dysplasie, Hp+++
Rôle de l infection par Hp Etudes d éradication montrent l absence d effet ou un effet modeste sur les symptômes Métaanalyses les plus optimistes incluant > 3000 patients: bénéfice 1/15 patients traités Cependant maintien du bénéfice à long terme chez les patients éradiqués Longstreth GF. Functional dyspepsia-managing the conundrum. N Engl Med 2006;354:791-3
Quel sera votre attitude? Eradication Hp /trithérapie ou traitement séquentiel? Cholecystectomie ou abstension?
Conclusion Les critères de Rome 3 distinguent la dyspepsie posprandiale du syndrome douloureux épigastrique Bilan clinique: Identifier facteurs de gravité et sélectionner les malades à explorer Patients à faible risque: traitement Age <55 ans Absence de signes d alarme EOGD indiquée si: Haut risque de lésion organique et/ou Echec du traitement Dans la majorité des cas les malades dyspeptiques n ont pas de lésion organique Ne pas répéter les explorations inutilement Effet placebo bonne relation médecin/malade