Mieux qu avant la crise: d excellentes perspectives pour le marché financier suisse



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Mieux qu avant la crise: d excellentes perspectives pour le marché financier suisse par Hans-Ulrich Doerig, Président du Conseil d'administration du Credit Suisse Group (Neue Zürcher Zeitung, 11 septembre 2009) Comment la place financière suisse a-t-elle résisté jusqu ici à la crise économique et financière mondiale? Quelles sont ses chances à un horizon de 2 à 5 ans? En dépit des nombreuses pressions exogènes, les raisons d être optimiste ne manquent pas. Deux ans ont passé depuis que la planète financière et, dans son sillage, les économies nationales ont été frappées par une crise d une ampleur et d une durée inattendues. Le moment est venu de dresser un bilan objectif. Beaucoup de choses ne seront plus jamais comme avant. On assiste à un rebrassage général des cartes, à la redéfinition des modèles d affaires, au changement des rapports de force sur le marché, à la renégociation des règles à travers une lutte sans pitié. Les deux années d'adaptation difficile qui nous attendent seront décisives pour la capacité concurrentielle de notre secteur financier et pour la place helvétique dans son ensemble, sachant qu il en va de l emploi, de la substance fiscale, importante s il en est, et du financement des PME. Premier pays à surmonter la crise La crise économique a durement touché la Suisse, créant bien sûr un sentiment d insécurité et suscitant même de la colère auprès d une partie de la population. Cela dit, on oublie souvent,qu'en comparaison internationale,la Suisse a surmonté plus qu efficacement la plus grave crise financière de ces 80 dernières années. Sur les 100 plus grands établissements financiers, 70 environ ont reçu, sous différentes formes, un soutien direct de l Etat. En Suisse, celui-ci ne représente que 8% du produit intérieur brut (PIB), contre 36% en moyenne dans les pays industrialisés et même 81% aux Etats-Unis (voir encadré 1). Aides financières étatiques pour le secteur financier en % du PIB 2008 (encadré 1) Suisse 8% Ø des pays industrialisés¹ 36% France 19% Allemagne 22% Japon 22% Etats-Unis 81% Grande-Bretagne 82% ¹ FMI 9.6.09: 11 pays d Europe, Etats-Unis, Japon; ex CH; ex Irlande, Italie comme valeurs extrêmes; tous les chiffres arrondis Si l on considère la valeur brute que le secteur financier a créée dans chaque pays, le bilan pour la Suisse est encore deux fois «meilleur». La gestion de la crise dans notre pays a été bonne, déterminée et rapide. Aucune banque n a fait faillite. La Suisse est considérée comme le premier pays à s être libéré de la crise financière mondiale. Tant les 1/5

autorités de surveillance que le monde politique et les banques ont démontré leur capacité d agir. Des erreurs ont été commises, mais lorsque cela s est révélé nécessaire, les grandes banques ont su adapter promptement leur modèle d affaires et la gestion du risque, renforcer leur base de capitaux, diminuer les ressources, réduire les bilans d environ 25% et orienter encore davantage leur politique de rémunération vers le long terme et la maîtrise du risque. On oublie souvent que 60% environ des actifs des grandes banques auraient pu être réalisés en l espace de 3 à 6 mois - toutefois avec des conséquences négatives pour la répartition des risques et la compétitivité. Là où la base de capitaux devait être renforcée, elle l a été avec des moyens privés, à une seule exception près sur plus de 300 banques. La crise économique va certainement entraîner des pertes sur crédits supérieures à la moyenne, mais la répartition des risques permettra de les gérer. Les nouvelles CDI impliquent une mise en œuvre rapide sur le front de la clientèle. On peut toutefois s attendre à ce que la place financière suisse se trouve, en comparaison internationale, dans une position encore meilleure qu avant le début de la crise. Cela tient à diverses raisons, mais probablement surtout au fait que dans notre pays, les milieux concernés ont tiré les leçons des crises précédentes: crise immobilière des années 1990, changements dans la gouvernance, gestion des risques, compliance. La branche profite aujourd hui de la précocité avec laquelle elle s est différenciée, spécialisée et consolidée. Comparée à d autres pays, la Suisse dispose d un système financier hybride bien marqué composé d un secteur bancaire solide et très étendu ainsi que d un marché des capitaux bien développé, notamment grâce à des moteurs comme l investment banking et le private banking. Présence nécessaire des grandes banques Actives dans le monde entier, les banques spécialisées dans la clientèle entreprises et l investissement sont les piliers du paysage bancaire helvétique, notamment grâce au modèle intégré avec répartition internationale des revenus et des risques. Sans ces banques, les exportations suisses et l attractivité du pays pour les entreprises internationales auraient énormément souffert, sans parler de l excellent niveau de formation, de la relève du management pour les tiers et du bon fonctionnement des infrastructures financières. Le fait qu au cours des dernières années, les grandes banques suisses aient joué dans le monde un rôle de pionnier avec leur modèle de banque universelle apparaît aujourd hui comme un atout d une importance stratégique capitale: ce modèle combine les trois secteurs Investment Banking, Private Banking et Asset Management; il est envié par la concurrence et copié, autant que possible, à l étranger. Grâce à l innovation - produits, processus, distribution -, les grandes banques constituent aussi une charnière indispensable entre les besoins de financement et de placement les plus divers des entreprises, des clients privés fortunés, des épargnants et des pouvoirs publics. Il faut rappeler qu avec une part de marché supérieure à 50%, les grandes banques jouent un rôle de leader dans le secteur des crédits en blanc aux PME; s y ajoutent les crédits, consortiaux et autres, en faveur des entreprises d une certaine taille. Le financement des PME au moyen de crédits bancaires nécessite précisément aussi des capitaux étrangers, fonds que les grandes banques sont pratiquement les seules à pouvoir lever sur le marché des capitaux et auprès de clients privés fortunés à l étranger. Ainsi, les prêts que les deux grandes banques consentent aux clients en Suisse dépassent de plus de 30 milliards de francs les avoirs des déposants nationaux. Ce montant est refinancé pour l essentiel à l étranger, un facteur important pour les marges d intérêt relativement étroites également pratiquées envers les PME. De plus, seules l orientation internationale et la taille des grandes banques ont permis, dans les années 1990, d éponger sans aucune aide publique les importantes pertes sur crédits causées par la crise immobilière en Suisse. De même, seul l effet stabilisateur des grandes banques a permis dans le passé de sauver les banques locales en mauvaise posture. Comme on peut l observer partout dans le monde, les 2/5

grands établissements financiers sont seuls capables d assurer la pérennité d un centre financier de premier plan. Le private banking, numéro un mondial Le haut niveau qualitatif du private banking moderne tient avant tout au modèle d affaires intégré des grandes banques. Il ne doit rien au secret bancaire. Aujourd hui, les besoins de la clientèle, nationale et internationale, sont sensiblement plus grands et plus complexes qu il y a encore quelques années. Le private banking profite ici du modèle de banque universelle des grands établissements financiers, en particulier de la capacité d innovation, de la réactivité, de l orientation internationale et d une présence mondiale, de l expertise spéciale et du volume de marché de l investment banking, comme en témoigne par exemple le placement tout récent d actions UBS d une valeur de plus de 7 milliards en quelques heures. Certes, la réputation du private banking suisse a souffert ces derniers mois. D aucuns objecteront que la reprise des normes mondiales de l OCDE en matière d entraide administrative dans le domaine fiscal et l accord conclu avec les Etats-Unis au sujet d UBS ont affaibli durablement le secret bancaire suisse. Sans compter que nous sommes à la veille de négociations avec d autres pays. Et pourtant: après des adaptations parfois douloureuses, le private banking suisse, en particulier, va rester le numéro un mondial incontesté de la branche et pouvoir encore affermir sa position. Les points forts qui font la réputation de la place helvétique ainsi que les modèles d affaires rénovés et adaptés (voir encadré 2) nous garantiront la confiance des investisseurs. Des chances pour la Suisse Aujourd hui, l industrie financière helvétique est forte en comparaison internationale. Et un regard prospectif montre que la Suisse dispose à présent des meilleures chances pour renforcer encore son rôle de grande place financière mondiale. Premièrement, les atouts qui font depuis si longtemps sa force sont plus appréciés que jamais. Deuxièmement, l aide étatique apportée à UBS a été modeste en comparaison internationale. Et, troisièmement, la crise économique mondiale a fait ressortir les gros avantages du modèle de banque universelle. Permettant de réduire les risques et de les diversifier au niveau des revenus comme sur le plan géographique, l actuel modèle d affaires intégré du Credit Suisse est considéré comme viable par les analystes étrangers, les investisseurs et la presse internationale spécialisée. Ce sont avant tout les bailleurs de fonds étrangers qui en ont reconnu les qualités: 80% du capital-risque du Credit Suisse proviennent de l étranger, ce dont - soit dit en passant - nos PME profitent aussi. Structurellement, les conditions sont parfaitement réunies pour assurer un avenir prospère à la place financière suisse. Au final, ce sont toutefois les efforts de réglementation actuellement en cours dans le monde entier qui devraient en décider. Des règles harmonisées à l échelle internationale portant par exemple sur la base de capitaux, la rémunération, la liquidité, la gestion du risque, la liquidation d une organisation sont tout à fait essentielles. Les banques suisses soutiennent tous les efforts raisonnables intégrant des considérations de coût/bénéfice. Dans leurs échanges avec les autorités de surveillance, elles militent pour la création d un secteur financier plus stable et plus pérenne garantissant aussi une saine concurrence internationale. Soumettre spécialement les grandes banques à des réglementations nationales draconiennes aurait des conséquences fatales: les capitaux étrangers, essentiels, ne tarderaient pas à fuir; de même, des prescriptions extrêmes en matière de liquidités renchériraient le financement des PME au point de le limiter ou de le rendre inaccessible. Le nouveau taux d endettement exigé restreint déjà sensiblement la taille et 3/5

la flexibilité des bilans; une atteinte supplémentaire au modèle d affaires affaiblirait durablement la place financière, mais aussi la place économique suisse tout entière. Comme la crise l a montré, la résistance d une banque ne se mesure pas seulement à l aune de la taille, mais aussi à celle du modèle d affaires, de la répartition des risques, de la flexibilité, de la réactivité et du management; des adaptations orientées vers le risque systémique suivront. Perspectives Les changements en cours dans le cadre de l OCDE conduisent à une clarification des rapports juridiques, à l amélioration de la réputation internationale ainsi qu à un environnement de concurrence réglementée («level playing») entre tous les centres de private banking. La protection légitime de la sphère privée doit continuer à revêtir la plus haute importance. En Suisse, d énormes progrès ont été accomplis ces dernières années sur le modèle d affaires: beaucoup de gérants de patrimoines privés se sont en effet préparés aux développements actuels. L adjonction au savoir-faire classique d une nouvelle expertise issue de l investment banking constitue une autre avancée prometteuse. C est seulement ainsi que nous pourrons répondre aux besoins des segments de clientèle les plus exigeants, telles les familles d entrepreneurs actives dans le monde entier. Enfin: la lutte concurrentielle internationale est une guerre sans merci dont les enjeux sont la compétitivité relative et les avantages comparatifs. La concurrence se déplace actuellement du plan de la fiscalité vers celui de la compétence, de l expertise spéciale, de la fiabilité, de la diversité des produits et des services, de la stabilité. Lorsque la concurrence s exercera sur les compétences, cela bénéficiera au private banking suisse. Adapter et renforcer notre position de leader, telle est la solution: diversification et professionnalisation encore plus poussées de l offre, nouvelles offensives sur le front de la formation, strictes normes de compliance et de gouvernance, transparence des bilans, prévention du blanchiment d argent, gestion intensive de la durabilité et de la réputation, procédures efficaces, suppression du droit de timbre, gestion des fonds de placement. La Suisse doit se concentrer sur ses points forts en s en portant garante et en les remettant quotidiennement sur le métier - l assiduité au travail, la discipline et le professionnalisme sont inattaquables de l étranger. Le bilan suivant s impose en conclusion: la place financière et économique suisse se trouve aujourd hui dans de très bonnes conditions relatives pour renforcer sa pérennité et sa compétitivité. Les experts et investisseurs étrangers semblent être les premiers à s en être aperçus. Du côté suisse, il est temps de desserrer le frein mental et de participer avec assurance à la réorganisation de l industrie financière, nationale et internationale. Il importe dans le même temps que le grand public reconnaisse et soutienne les acquis et bien plus encore le potentiel futur d un secteur bancaire suisse polymorphe et performant. Pour le plus grand bien de l emploi et de la substance fiscale. 4/5

Marché financier rénové et banques en Suisse: une combinaison attractive de douze points forts à un horizon de 2 à 5 ans (encadré 2) Place helvétique dotée de forces complémentaires exceptionnelles, dont l'esprit d'ouverture Havre de sécurité et de stabilité Protection de la propriété protection contre l expropriation pas de menace latente de l Etat dignité de l individu Protection de la sphère privée, mais pas contre la soustraction d impôt au sens où l entend l OCDE: discrétion assurée. Aucun pays n a un secret bancaire plus complet. A la rigueur, impôt compensatoire ou à la source en faveur des pays étrangers dignes de confiance Système de formation et de perfectionnement moderne incluant des examens de conformité réguliers Service «Swiss Made» hors pair global, national et international: fiabilité, constance, performance, sens du devoir, intégrité, prévisibilité et célérité Orientation client extrême avec service comme tradition: multilinguisme, amabilité, relations et organisation internationales attractive et différenciée par segment de clientèle: transparence, explications sur les risques et pertinence Marché et banques dotés d infrastructures modernes; systèmes de paiement et de règlement stables: swiss value chain Depuis 100 ans et presque comme nulle part ailleurs, la couverture de toute la gamme de produits et services financiers placements et négoce ne cesse d être améliorée: la Suisse, havre universel Base de capitaux supérieure à la moyenne, gestion convaincante des risques, liquidité, refinancement et compliance Les banques d une certaine taille complètent leur palette avec des instruments de différenciation supplémentaires comme l investment banking mondial orienté client, le négoce des titres et les spécialités de placement Le modèle attractif de banque universelle avec risques de marché réduits permet de proposer une vaste gamme mondiale de financements: les banques suisses sont des banques «to go to» sans «stigmates fiscaux» pour le client 5/5