DANGER! EDITO. La source d'information de l'union Professionnelle des Médecins Libéraux de Bourgogne MARS 2004

Documents pareils
Les Jeudis de l'europe

LES FACTEURS DE RISQUE

L obésité et le diabète de type 2 en France : un défi pour la prochaine décennie. DANIEL RIGAUD CHU de Dijon

ÉVALUATION DE LA PERSONNE ATTEINTE D HYPERTENSION ARTÉRIELLE

PREMIERE CAUSE DE MORTALITE: /an

Ischémie myocardique silencieuse (IMS) et Diabète.

ntred 2007 Résultats de l étude Description des personnes diabétiques

Vade-mecum. Tableau de bord wallon des maisons médicales. Encodage, extraction, analyse. Tout ce que vous devez savoir pour participer au projet

Automesure de la tension artérielle

Télé-expertise et surveillance médicale à domicile au service de la médecine générale :

Le VIH et votre apparence physique

Logiciels d éducation à la Nutrition et à l activité physique

Evaluation du risque Cardio-vasculaire MOHAMMED TAHMI

SANTÉ. E-BOOK équilibre. stop. cholesterol diabete hypertension. Réduire le cholestérol, l hypertension et le diabète SANS MEDICAMENT!

GUIDE D INFORMATIONS A LA PREVENTION DE L INSUFFISANCE RENALE

PROGRESSEZ EN SPORT ET EN SANTÉ. Mieux vivre avec ma maladie chronique, Me soigner par l activité physique Programmes Santé

MALADIES VASCULAIRES CÉRÉBRALES

Diabète de type 1 de l enfant et de l adolescent

La preuve par. Principaux enseignements du bilan des PRT et. du recensement des projets télémédecine 2013

Insuffisance cardiaque et télémédecine: Exemple du Projet E care : prise en charge à domicile des insuffisants cardiaques en stade III

Le VIH et votre cœur

Grossesse et HTA. J Potin. Service de Gynécologie-Obstétrique B Centre Olympe de Gouges CHU de Tours

LE GRAND LIVRE Du. Pr Jean-Jacques Altman Dr Roxane Ducloux Dr Laurence Lévy-Dutel. Prévenir les complications. et surveiller la maladie

TRAITEMENTS MEDICAMENTEUX DU DIABETE DE TYPE 2 (Hors Insuline) MAREDIA Dr Marc DURAND

Surpoids et obésité de l adulte : prise en charge médicale de premier recours

EVALUATION DES TECHNOLOGIES DE SANTÉ ANALYSE MÉDICO-ÉCONOMIQUE. Efficacité et efficience des hypolipémiants Une analyse centrée sur les statines

CENTRE DU DIABETE CLINIQUE SAINT-JEAN. Centre de traitement multidisciplinaire pour personnes diabétiques

Dr Laurence FAYARD- JACQUIN Cœurs du Forez Mise à jour

THEME 2 : CORPS HUMAIN ET SANTE : L EXERCICE PHYSIQUE

Évaluation du risque cardiovasculaire dans le contexte de l hypertension artérielle et de son traitement

LE PSORIASIS ET SES CO-MORBIDITES PARTICULIEREMENT LE DIABETE

INNOVATION De la rééducation au sport santé. LPG crée le Neuro

Date De Création 14/05/2013. PIC Poitou Charente. Préparé par : Cécilia CHARTIER. Modification 14/05/2013

Diabète et risque cardiovasculaire: Le syndrome métabolique en question

APRÈS L'ACCIDENT CORONAIRE

Femmes, prenez soin de votre cœur! LIVRET DE PREVENTION

ACTUALITES THERAPEUTIQUES DANS LE DIABETE DE TYPE 2. Docteur R.POTIER

Hypertension artérielle. Des chiffres qui comptent

Cazenove & Stédo. départ pour : RCV. Nous ne sommes pas que des super héros, nous sommes avant tout des Hommes comme les autres! Scénario.

Caisse Primaire d Assurance Maladie de La Charente

Le traitement pharmacologique du diabète de type 2 : que devez-vous savoir?

Contraception après 40 ans

e-santé du transplanté rénal : la télémédecine au service du greffé

UN ENNEMI DU CŒUR ET DES ARTÈRES

éviter UNE RÉCIDIVE APRÈS UN ACCIDENT VASCULAIRE CÉRÉBRAL AVC

PRINTEMPS MEDICAL DE BOURGOGNE ASSOCIATIONS ANTIAGREGANTS ET ANTICOAGULANTS : INDICATIONS ET CONTRE INDICATIONS

OBESITE ET EPS. Cf national, nutrition santé, courbe de corpulence)

TITRE : «Information et consentement du patient en réadaptation cardiovasculaire»

Le cœur et les artères des femmes sont en danger

REMBOURSEMENTS DES MUTUALITES DES PRESTATIONS DU DIETETICIEN

Principales complications de la grossesse Hypertension artérielle gravidique Item 17 - Module 2

La prise en charge de votre artérite des membres inférieurs

REPOUSSER LES LIMITES DE LA CHIRURGIE BARIATRIQUE DANS LES OBESITES MASSIVES AVEC COMORBIDITES

BILAN projet DIABSAT Diabétologie par Satellite

epm > nutrition Formation & Conseil

REPUBLIQUE FRANCAISE AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS. LA COUR DE CASSATION, DEUXIÈME CHAMBRE CIVILE, a rendu l arrêt suivant :

Programme de prise en charge et de suivi en anticoagulothérapie

Un diabète de type 2. Vers un programme Sport Santé pour les personnes vivant avec. Atelier animé par :

Activité physique et diabète de type 2

Programme de réhabilitation respiratoire

DEFICIENCES METABOLIQUES ET ACTIVITES PHYSIQUES ADAPTEES. OBESITE DIABETE I et II (M. AMATO)

GUIDE AFFECTION DE LONGUE DURÉE. Artériopathie oblitérante des membres inférieurs

PRISE EN CHARGE SYSTÉMATISÉE DES PERSONNES ATTEINTES. collectives D HYPERTENSION ARTÉRIELLE

Si votre vie vous tient à COEUR

I - CLASSIFICATION DU DIABETE SUCRE

Les formalités médicales ci-dessous sont celles prévues aux conditions générales du contrat assurance emprunteur çaassure n 24.

APPLICATION THOMSON HEALTHCARE GUIDE D UTILISATION

Une vision d avenir. Il était deux petits navires. Mise en contexte. Rapport Perrault. Forum des générations (2004) En bref...

Bouger, c est bon pour la santé!

Primeurs en cardiologie I

Obésité et psoriasis Données actuelles et questions au spécialiste en nutrition

maladies des artères Changer leur évolution Infarctus du myocarde Accident vasculaire cérébral Artérite des membres inférieurs

CATÉGORIE B TEST D ORIENTATION TECHNIQUES D'EXPRESSION ÉCRITE

APS résumé partie III

23. Interprétation clinique des mesures de l effet traitement

INTERET PRATIQUE DU MDRD AU CHU DE RENNES

Les nouveaux anticoagulants oraux, FA et AVC. Docteur Thalie TRAISSAC Hôpital Saint André CAPCV 15 février 2014

N.-B. 18 à 34 24,3 28,1 20,1 24,4. 35 à 54 36,7 23,0 31,6 49,3 55 à 64 18,7 18,7 21,3 16,9 65 et plus 20,3 30,2 26,9 9,4

Pour la prévention des maladies cardiovasculaires dans le diabète, le taux d'hba1c cible recommandé est <7,0% (<53 mmol / mol).

Pathologie VIH. Service maladies infectieuses Archet 1. Françoise ALEXIS, infirmière Monique BORGHI, infirmière 15 octobre 2013

CAHIER SPÉCIAL Nathalie Ferron

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS. 7 janvier 2009

Mise au point. Dossier. Zoom. Moi, mon diabète, mon entourage. Observance aux règles d hygiène de vie et au traitement

Le diabète en pédiatrie

Surpoids et obésité de l adulte : prise en charge médicale de premier recours

Sachez mesurer vous-même votre tension

Unité mobile de télémédecine au service de l urgence et du soin chronique M-V. Moreno, P. Chauvet, O. Ly

Un nouveau regard de l assurance au féminin : la «Hub Decider Woman» Paris, le 8 juin 2011

CONVENTION. «Etude épidémiologique sur la santé des mineurs et jeunes majeurs confiés à l Aide Sociale à l Enfance en Languedoc-Roussillon»

Effets sur la pression artérielle rielle des traitements non-médicamenteux

Approche centrée e sur le patient

L APS ET LE DIABETE. Le diabète se caractérise par un taux de glucose ( sucre ) trop élevé dans le sang : c est l hyperglycémie.

Dépistage et gestion du diabète

EXCEL et base de données

Télésurveillance à domicile de patients chroniques et pratiques collaboratives : arrêt sur image vu d un Industriel

Actions prévues pour l année à venir & synthèse des actions menées durant l'année écoulée

Après chirurgie bariatrique, quel type de tissu adipeux est perdu? Dr Emilie Montastier Hôpital Larrey, Toulouse

Les effets nocifs du bruit sur l'homme

Maternité et activités sportives

LA VIE APRES VOTRE INFARCTUS

Transcription:

MARS 24 La source d'information de l'union Professionnelle des Médecins Libéraux de Bourgogne L observatoire bourguignon des facteurs de risques cardio-vasculaires L'incidence des maladies vasculaires croît de façon exponentielle avec le nombre de FRV. Antécédents p.6 Diabète p.6 Tabac p.3 DANGER! chaque ensemble correspond à un facteur de risque vasculaire (FRV) Notre échantillon 3 patients recrutés par 15 médecins volontaires (spécialistes et généralistes) 1 questionnaire de 68 items 2 557 fiches ont été exploitées. 1) les enquêteurs généralistes à 83 % parmi les spécialistes 6% des réponses proviennent d endocrinologues 5% de cardiologues 4% d angéïologues Les plus étudiés sont la Côte d' Or à 43 % et la population urbaine à 54 %. A titre de comparaison, la répartition démographique des quatre départements bourguignons est la suivante : Saône et Loire : 34 %, Côte d Or : 3, Yonne : 2, Nièvre : 14 %. p.2 Obésité p.2 Sédentarité 5 4 3 2 1 p.5 HTA p.4 Dyslipidémie EDITO Cet observatoire a été mis en place par l' Union Professionnelle des Médecins Libéraux de Bourgogne (UPMLB) simultanément avec 3 autres URML (Champagne Ardenne, Auvergne et Limousin) avec le soutien du FAQSV (Fonds d'aide à la Qualité des Soins de Ville). Cette action a été justifiée par la forte prévalence des maladies cardio-vasculaires en BOURGOGNE, maladies qui sont la première cause de décès d les années 1995 1997 notamment chez les plus de 65 et d la population masculine (32,7 %). Cette prévalence est supérieure à la moyenne nationale. Synthèse réalisée par le Dr Luc Haury (cardiologue) et Matthieu Picard (UPMLB) 2) les patients Les patients étaient recrutés parmi la clientèle tout venante au choix du médecin s discrimination ni de sexe, ni d'âge, ni de pathologie. 14 11 + 9 Répartition des patients par décennie et par sexe 82 48 8-9 262 159 7-8 249 258 29 216 6-7 5-6 249 16 4-5 Femmes Hommes 176 19 59 47 82 55 54 57 3-4 2-3 1-2 - 1

FRV n 1 Le poids Classement des patients selon les seuils classiques de l'imc (Index de Masse Corporelle). Les chiffres obtenus sont pratiquement superposables chez l'homme et la femme. âge - 2 2-3 3-4 4-5 5-6 6-7 7-8 Qu'est-ce qu'un facteur de risque? Un facteur de risque de maladie est un état physiologique (âge, sexe, hérédité ) un état pathologique (hypertension artérielle, dyslipidémie) ou une habitude de vie (alimentation, tabac, sédentarité, alcool ) qui s'associe à une incidence accrue de la maladie. Les Facteurs de Risque Vasculaire (FRV) se classent en deux groupes majeurs : Les non influençables : - âge, sexe, hérédité... Les influençables, les principaux étant : - l hypertension artérielle ou HTA (11 Millions en France) - l hyperlipidémie (1 Millions en France) - le diabète de type 2 (2 Millions en France) Maigre Normal Surpoids Obésité Obésité morbide 6 16 % 15 % 6 % 6 % 5 % 3 58 % 44 % 39 % 3 28 % 3 8 % 27 % 36 % 38 % 39 % 45 % 8 % 13 % 2 29 % 7 6 5 4 3-2 2-3 3-4 4-5 5-6 Une analyse plus fine faite en fonction des tranches d'âges objective la nocivité d'être super obèse, obèse et même maigre puisque ces populations disparaissent au fil des années L'obésité est une forte pourvoyeuse de diabète, de maladies ostéo-articulaires invalidantes et coûteuses, d'insuffisance cardiaque, puisque le risque d'insuffisance Cardiaque augmente de 5 chez la femme s'il y a surpoids, encore plus s'il y a obésité, et entre 2 et 9 respectivement chez l'homme avec augmentation du risque linéaire corrélé à l'imc, s effet de seuil. La remontée tritoire du pourcentage de maigreur à partir de 7 s explique probablement par la dénutrition qui s aggrave chez les personnes âgées poly-pathologiques. Répartition par tranche d'âge des IMC 6-7 F acteur 14 12 1 8 6 4 2 7-8 8-9 + 9 FRV n 2 La sédentarité Maigre Normal Surpoids Obésité Obésité morbide de risque reconnu, redoutable, mais sur lequel on peut agir. Répartition de la sédentarité selon le sexe 34 % 66 % 46 % 54 % Femme Homme 46 % 54 % Sédentaire Actif Ne sait pas Notion très subjective, tant pour les patients que pour les médecins ; il semble utile de rappeler que l activité physique se définit actuellement par 3 séances d exercice par semaine, d une heure chacune, à un bon train (75% de la fréquence cardiaque maxima théorique). Cette notion, aussi difficile qu elle soit à quantifier, reste un paramètre incontournable de la prévention primaire (avant l accident vasculaire) et secondaire (après l accident vasculaire) d la pathologie cardio-vasculaire. 8-9 1 4 3 16 % + 9 63 % 38 %

FRV n 3 Le tabac Au fil des années, la proportion de fumeurs diminue. Après 5 il y a moins de fumeurs, autant d'ex-fumeurs, ce qui traduit bien probablement l'amélioration de la survie chez les non fumeurs. Tabagisme (population totale) 9 8 7 6 5 4 3 2 1 13-18 Fréquence de fumeurs, non fumeurs, ex-fumeurs par classe d'âge 18-3 3-4 4-5 5-6 6-7 7-8 8-9 + 9 Fumeur 15 % 68 % Ex-fumeur Non fumeur Fumeur Ex-fumeur Non fumeur Fumeurs et non fumeurs chez les 4-5 25% 15% Fumeurs et non fumeurs chez les 8-9 18% 2% 6 8 Tabac et Diabète Nous avons comparé les données sur le tabagisme en terrain diabétique à la population générale. On s'aperçoit : que la proportion de fumeurs est plus faible chez les diabétiques (1 versus ) 28 % 1 Diabétiques Fumeur Fumeurs et diabète 6 Ex-fumeur Non diabétiques 13 % 7 Non fumeur que la proportion d'ex-fumeurs est plus importante que d la population non-diabétique avec 28 % versus 13 % ce qui témoignerait d'une prise de conscience du tabac chez le diabétique. Tabac et Hypertension Le tabagisme chez l'hypertendu semble aboutir à des conclusions identiques : Chez les hypertendus : 1 de fumeurs 2 d'ex-fumeurs Chez les non-hypertendus : 2 de fumeurs 1 d'ex-fumeurs Tabac et Obésité Constat classique, les patients maigres fument plus que les obèses. Tabac et Dislipidémie Il y a peu de différences d les habitudes tabagiques selon le taux de lipides : 13 % de fumeurs chez les dislipidémiques. 18 % d la population à lipidémie normale. Ces résultats reflètent la mauvaise prise de conscience de l association de ces deux facteurs de risque. L hyperlipidémique se sent «moins malade» que le diabétique. Tabac selon le sexe Les femmes fument moins que les hommes (13% contre 21%). 47 % des hommes se déclarent fumeur ou ex fumeur contre 2 pour les femmes. 14 12 1 8 6 4 2 564 Tabagisme selon le sexe 1217 231 199 282 Hommes Femmes 112 Non fumeur Fumeur Ex-fumeur La proportion de femmes (3) fumant de 2 à plus de 4 cigarettes par jour est beaucoup moins importante que celle des hommes fumeurs (46 %) Tabac et Sédentarité Peu de différences entre les patients sédentaires et actifs : 15 % de fumeurs chez les sédentaires 18 % chez les actifs Tabac et Hérédité 28 % des fumeurs ont un antécédent familial cardio-vasculaire. Cela reste important et est, peut être, biaisé par des conduites à risque contagieuses du parent ayant présenté la pathologie cardio-vasculaire. Nous avons cerné le tabagisme chez les jeunes en sélectionnant la tranche des 13-18, représentée par 58 patients dont 2 sont déjà fumeurs, et à prédominance féminine. Fumeurs et non fumeurs chez les 13-18 21% Fumeur Non fumeur 79% Le faible recrutement d cette tranche d'âge n'a aucune puissance statistique. Mais une tendance se dessine, semblant correspondre à ce que l'on peut constater à la sortie du collège.

FRV n 4 L'hypertension Le nombre d'hypertendus en France est estimé à 4 millions. 38 % des patients de notre échantillon ont une hypertension connue dont 36 % sont des femmes et 4 des hommes. Cette proportion est importante puisque la prévalence de la maladie est très rare avant 25 (), plus fréquente vers la cinquantaine (1) et encore plus fréquente après 65 (33 % de la population). Notre chiffre témoigne donc de la surconsommation médicale des patients hypertendus, ou tout au moins de leur sur-représentation d une consultation de médecine générale tout venant. La Pression Artérielle Systolique (PAS) 36 % de la population a une pression systolique supérieure à 14, ce qui définit l'hypertension. 3 25% 15% 5% 14% Pression Artérielle Systolique 23% <12 12 à 13 27% 13 à 14 21% 14 à 15 8% 15 à 16 4% 16 à 17 2% 1% 17 à 18 Pl us de 18 1 9 8 7 6 5 4 3 De à 3 De 3 à 4 De 4 à 5 Les deux courbes concernant l'hta en fonction de l'âge sont très démonstratives pour montrer la montée en puissance de ce FRV au fil des. La proportion de patients hypertendus s inverse lorsque l on passe d la tranche d âge 6-7. 59 % d'hypertendus entre 6 et 7 contre 39 % avant 6 La Pression Artérielle Pulsée (PAP) Nous n avons pas envisagé la prise en compte de la Pression Arterielle Pulsée (PAP) malgré sa valeur prédictive se précisant actuellement. Cette pression étant fortement liée à la Pression Artérielle Systolique dont on connaît l intérêt pronostic majeur, surtout après 5 la PAD ayant un intérêt pronostic plus marqué avant 5. HTA par tranche d'âge De 5 à 6 5 4 3 De 6 à 7 45% Moins de 8 De 7 à 8 La Pression Artérielle Diastolique (PAD) 13 % des patients ont une pression artérielle diastolique supérieure à 9, ce qui définit l'hta. 37% 6% OUI De 8 à 9 8 à 85 85 à 9 9 à 1 NON Pl us de 9 Pression Artérielle Diastolique 2% 1% 1 à 11 P lus de 11 1 9 8 7 6 5 4 3 P.A.S. et H.T.A. déclarée -12 12-13 13-14 14-15 15-16 16-17 17-18 +18 HTA Connue Pas d'hta connue Le nombre des patients hypertendus non équilibrés est important. Parmi les patients ayant une pression systolique entre 14 et 15, 4 ne sont pas déclarés comme hypertendus par le médecin, dont 16 % avec une pression systolique supérieure à 15. 16% des patients! PAS > 15 ne sont pas reconnus comme hypertendus ayant une 1 9 8 7 6 5 4 3 P.A.D. et H.T.A. déclarée -8 8-85 85-9 9-1 1-11 +11 HTA Connue Pas d'hta connue A noter que 26 % des patients avec une PAD entre 9 et 1 ne sont pas reconnus comme hypertendus. Parmi les patients avec une PAD > 9, 2 sont déclarés ne pas avoir d hypertension.

15 1 5 Les appareils de mesure utilisés 162 (46 %) 1131 (48 %) 141 (6 %) Mercure Aiguilles Elect. Les appareils électroniques tendent à devenir la norme, et certains sont validés pour l'usage à domicile, en évitant les appareils de poignet. Les appareils au mercure demeurent la référence mais leur usage risque prochainement d'être prohibé en raison de la toxicité du métal. Les appareils à aiguille sont peu précis, le ré-étalonnage régulier est nécessaire mais non réalisé. Les problèmes de l'hta de la blouse blanche sont ainsi contournés. Les probables 25 % de traitements inutiles actuellement supposés pourraient être évités. FRV n 5 L hyperlipidémie D l'échantillonnage 3 des patients sont hyperlipidémiques, avec proportion égale d'hommes et de femmes. Seuls 9 % présentent une hypertryglycéridémie pure. Les traitements : Parmi les 31% des patients interrogés présentant une dyslipidémie, 52% sont des femmes et 48% sont des hommes. Les statines sont utilisées d 39 % des cas. Les règles hygièno-diététiques d 31% des cas seulement mais difficultés d'implication du médecin. Les règles diététiques devraient se trouver en tête des traitements. Cholestérol total (en %) 38 % 13 % La corrélation la meilleure entre les chiffres tensionnels et la morbi-mortalité cardio-vasculaire est obtenue avec la mesure ambulatoire, qu'il s'agisse de la MAPA sur 24 heures ou de l'auto-mesure Le HDL : 9 % des mesures d HDL recensées sont en dessous du seuil de,4. Ce qui constitue en soi un facteur de risque déterminant. L hypertriglycéridemie : Hyper TG chez < 2. 2. à 2.3 3 2.3 à 2.5 > 2.5 tensionnelle par le patient. 4 des dyslipidémiques.

FRV n 6 L'hérédité F acteur de risque majeur, sur lequel il n'y a pas de moyen d'action. Il n y a pas non plus de moyen de prévention (à venir peut être avec le génie génétique). Par contre cela doit rendre le médecin et le patient d autant plus vigilant et actif sur les autres facteurs de risque. 44 % des consultants ont une hérédité soit cardio-vasculaire soit diabétique. La prédominance cardio-vasculaire est nette à 36 % mais si on retient le problème cardio-vasculaire chez un patient avant l'âge de 5, seules 28 % des personnes ayant cette hérédité correspondent au critère qui est le facteur de risque actuellement reconnu. L'antécédent familial diabétique est de 13 % soit 5 fois la prévalence du diabète d la population française. hérédité! une 28%ont FRV n 7 véritable hérédité cardio-vasculaire Le stress Le stress n'a pas été étudié. Difficile à quantifier, il serait peut-être à envisager lors d'une prochaine étude : la personnalité de type A, caractérisée par l'hyper-activité, le travail sous pression, le besoin d'être le meilleur, est associée à un doublement du risque vasculaire notamment au niveau cardiaque. FRV n 8 Le diabète D notre échantillon, 1 sont diabétiques, soit 4 fois plus que la prévalence d la population générale (2,2 à 3%). La prévalence évolue selon l'âge : Avant 65 : - au niveau national 2 à 5 % - 7,6% d notre échantillon. Après 75 : - au niveau national 15 à 2-15,7% d notre échantillon. Aucune prévention du diabète n est connue, par contre la prévention des FRV associés doit être renforcée. Diabète NON 89 % OUI 1 24 % des patients diabétiques sont en surcharge, 39 % sont obèses donc... 63 % doivent maigrir. 26 % Non réponse Moins de 2 IMC d la population non diabétique 1 29 % 25 % De 2 à 25 De 25 à 3 8 % De 3 à 4 Plus de 4 HTA connue d la population diabétique 28 % HTA connue On retrouve 7 d hypertendus chez les diabétiques alors qu ils sont 33 % chez les non diabétiques. HTA connue d la population non diabétique 66 % Non répondu HTA connue 7 Pas d'hta connue 33 % Pas d'hta connue L étude UKPDS (Lancet 1998) la plus grande et la plus longue étude (3 années) chez le diabétique, a montré que : La réduction de 1 mm de Hg de la pression systolique : - diminuait l infarctus de 2 - diminuait les AVC de 44 % - diminuait la micro angiopathie de 37 % La baisse de,9 % de l hémoglobine glyquée : - diminue la mortalité de - diminue l infarctus de 16% - diminue la micro albuminurie de 33% - diminue l ensemble des évènements morbides de 12%.? Ne serait-il pas plus logique de rembourser l auto-tensiomètre plutôt que le glucomètre

Sédentarité d la population Non diabétique 56 % 3 % 58 % 4 Sédentaire Maladie cardio-vasculaire Actif Diabétique 37 % 6 de la population diabétique est sédentaire contre 4 d la population non diabétique. Maladie cardio-vasculaire d la population diabétique 4 NSP 6 Pas de maladie cardio-vasculaire La prévention du diabète n existe pas. Par contre, la prévention des FRV associés doit être renforcée et les conduites à risque prévenues, «éviter le gros qui ne bouge pas...!» Caractéristiques de notre échantillon : forte représentation féminine. forte consommation des hypertendus. très forte consommation des diabétiques qui absorbent 2% du budget de la sécurité sociale. Pourtant, on estime que 5. à 8. diabétiques ne sont ni connus, ni suivis, ni traités. parc encore très important des appareils à tension à aiguilles, qui ne sont pourtant pas la référence. médiocre équilibre tensionnel de la population générale. La fréquence des FRV d l échantillon bourguignon est la suivante : forte prévalence de l'obésité et de la surcharge pondérale : 6 de surpoids dont 2 d obèses. prévalence moins nette de la sédentarité, malgré sa prééminence, mais non corroborée par la surcharge pondérale ; beaucoup de patient surévaluent leur activité physique. Seulement 4 se définissent comme sédentaires. proportion élevée d'hypertendus d l'échantillonnage (38%) témoi- gnant de ce motif majeur de consultation, et par ailleurs constatation du nombre relativement important d'hypertendus non encore équilibrés et non reconnus. proportion élevée de diabétiques,4 à 5 fois plus forte que la prévalence d le pays. tabagisme variant selon l âge : chez les 13-18 4 chez les 18-4 25% chez les 4-5 décroissance régulière selon l âge. fréquence des dyslipidémies, constituant également un motif fréquent de consultation. Pour 3 des personnes, le statut lipidique n est pas connu. L'homme! semble surtout s'imaginer non sédentaire Cumul des FRCV L homme domine d tous les Facteurs de Risque Vasculaires sauf d la sédentarité. 46% 43% 36% 48% 41% 36% FRCV selon le sexe 32% 28% Hommes Femmes 21% 21% 18% 13% 16% 8% Antécédents familiaux Sédentarité HTA Dyslipidémie Obésité Tabac Diabète

En synthèse Les messages à faire passer sont à orienter vers deux populations Le patient Un message à faire passer dès l enfance : > Lutter contre la SÉDENTARITÉ - TERMINÉES les dispenses de gymnastique! - MODERATO sur les écr (télévision, consoles mais également ordinateur ) > Lutter contre la SURCHARGE PONDÉRALE - manger des fruits et des légumes - manger lentement - ne pas grignoter - ne pas sauter de repas - éviter fritures et panures > Lutter contre le TABAC en ciblant - les 12-16 - les 2 à 4 Le médecin traitant Faire apparaître l'imc (rapport du poids divisé par la taille du carré) d chaque dossier médical. Cette notion statistique devrait être améliorée par la prise du périmètre abdominal, facteur de risque plus personnel dont la fiabilité se précise. Il fait partie des critères diagnostic du "Syndrôme Métabolique", facteur de risque vasculaire majeur d identification récente en France, mais classique aux USA. Adapter le parc des tensiomètres en développant les appareils électroniques validés. Utiliser de manière intensive l'indice de COCKROFT, qui devrait apparaître d chaque dossier, cela facilité par un logiciel ou par une réglette comme cela existe déjà. Certains laboratoires d analyses le fournissent depuis peu. > Promouvoir L AUTO MESURE TENSIONNELLE chez l hypertendu pour améliorer l observance. > Etre conscient de son HÉRÉDITÉ - pour l HTA et le diabète de type 2 - pour les maladies vasculaires en général - il faut alerter les patients sur les autres FRV (car une prévention peut être réalisée) > Connaître son statut glycémique en cas de surcharge pondérale ou de diabète familial > Connaître son statut lipidique à partir de 3 ou s il y a un problème sévère d la famille Age IMC + Périmètre Abdominal Creatinine + Cockroft Insister à chaque consultation sur les règles préventives et curatives :exercice physique, alimentation équilibrée, surveillance du poids, arrêt du tabac Être plus exigeant sur les CIBLES à atteindre d le traitement de l HTA chez le tout venant, mais encore plus chez le diabétique et l insuffisant rénal. Ne pas hésiter à recourir à la MAPA ou à l auto mesure en cas de doute. > Connaître le STATUT LIPIDIQUE de ses patients de plus de 3 Ne pas hésiter à RÉFÉRER le patient aux spécialistes concernés (néphrologue, endocrinologue, cardiologue ou ophtalmologue). > INFORMER à grande échelle - campagnes d informations à travers les médias professionnels ou grandpublic - campagnes de l Assurance Maladie - messages de prévention de la part du médecin de famille de 2 millions diabétiques d le monde! chaque +3%année 333 millions prévus en 225 > Cerner le CUMUL DES FACTEURS DE RISQUES Une notion qui doit inciter à inverser le raisonnement : ce patient, devant moi, a de nombreux FRV, il est donc considéré, JUSQU À PREUVE DU CONTRAIRE, comme atteint d une maladie vasculaire, coronarienne notamment. Pour matérialiser cette notion de cumul de facteurs de risques vasculaires, nous vous proposons, ci joint, le tableau d'évaluation du risque de mortalité cardio-vasculaire qui vous permettra d'appréhender votre patient de manière globale s se focaliser sur un facteur plus marquant. Bibliographie "Prevention of coronary Heart Disease in clinical practice" Oct. 1994 : European Heart Journal and Atherosclerosis. Eur. Heart Journal 23 24 ; 987-23 Pour en savoir plus : www.escardio.org UPMLB - Le Major 17 avenue Jean-Jaurès - 21 DIJON Tél : 3 8 58 84 88 Fax : 3 8 58 85 7 http://www.upmlbourgogne.org E-mail : upmlbourgogne@liberalis.org Directeur de la publication : Dr Régis GIET Réalisation : JPM Interactive 3 8 56 28 11 ISSN en cours Dépôt légal à parution