RÉFÉrences - Réseau Économique de la Filière Équine L élevage équin en région Centre A l initiative des Haras nationaux et de l Institut de l Elevage, un nouveau dispositif de recherche sur les structures équines s est mis en place en 2007 dans une douzaine de régions françaises. Il est financé à la fois sur les Fonds Eperon, et sur les crédits nationaux et régionaux. La région Centre fait partie de ce dispositif, les Chambres d Agriculture du Cher, de l Indre et du Loir-et-Cher assurent le suivi des exploitations de références. Dans le cadre de la mise en place de ce dispositif, l Institut de l Elevage a réalisé en 2008, une étude typologique des éleveurs de chevaux, à partir de l analyse des fichiers du SIRE, et d enquêtes téléphoniques menées auprès d un échantillon représentatif d éleveurs. Le travail d enquête, coordonné par l Institut de l Elevage, et mené par des étudiants de l ISARA de Lyon, a été réalisé auprès de 128 éleveurs de chevaux et poneys de la région. Les résultats de cette étude permettent d une part, de décrire l élevage équin de la région, et d autre part, de caractériser les différents profils d éleveurs. Ce document présente une partie des résultats de ces travaux. Il a été réalisé avec l appui financier du CASDAR (Compte d Affectation Spécial pour le Développement Agricole et Rural) du Ministère de l Agriculture, dans le cadre du Plan Régional de Développement Agricole de la région Centre.
> SOMMAIRE Caractérisation des élevages de chevaux de la région 3 Eleveurs de chevaux de sport 4 Eleveurs de chevaux de course 5 Eleveurs de chevaux de trait 6 Eleveurs de chevaux de loisir 7
Caractérisation des élevages de chevaux de la région > De nombreuses petites structures Les éleveurs ont généralement de petits élevages, de une à deux juments saillies, avec moins de 15 chevaux pour 85% d entre eux. Ils élèvent leurs équidés sur des exploitations de petite dimension, moins de 10 ha, dans 6 cas sur 10. Les élevages de 6 juments et plus sont plus rares, ils ne représentent qu un cas sur dix, soit 135 élevages environ. Et seulement 3% des structures ont plus de 30 chevaux. > Où le cheval est une passion avant tout La notion d économie n est pas une priorité pour les éleveurs interrogés. Près de 70% d entre eux affirment chercher avant tout à se faire plaisir. D ailleurs, la plupart des éleveurs se considère plutôt comme des éleveurs amateurs, seuls 15% d entre eux se reconnaissent comme des professionnels. En revanche, ils sont tout de même plus de 6 sur 10 à avoir un objectif économique, d équilibre entre charges et produits surtout (47%), mais aussi de recherche de revenu (16%). Peu d éleveurs vivent simplement de l activité équine, ils représentent 16% des éleveurs. Cependant, le cheval fait partie de l activité professionnelle de près d un éleveur sur deux. Par conséquent, peu de temps est consacré à l élevage, 70% des éleveurs répondent y accorder moins de 0,5 ETP, soit 4h par jour. Et, la main-d œuvre est essentiellement familiale, le recours à de la main-d œuvre extérieure est quasi-inexistant. > Place du cheval dans l activité professionnelle > Qui produisent surtout des chevaux de sport > Objectifs de production des éleveurs > Dans des élevages plutôt expérimentés La moitié des élevages est en place depuis plus de quinze ans. D ailleurs, près d un éleveur sur deux a plus de 57 ans. Dans la région Centre, l élevage de chevaux de sport domine. Près d un quart des éleveurs produit des chevaux de course, essentiellement des Trotteurs français. Et 2 éleveurs sur 10 élèvent des chevaux de trait. La production de chevaux de loisir est moins représentée. 6 éleveurs sur 10 souhaitent vendre des chevaux de niveau professionnel. La plupart du temps, les chevaux vendus sont au minimum débourrés voire travaillés. Seulement un tiers des éleveurs parvient à vendre facilement ses produits, tous les autres éprouvent quelques difficultés pour les commercialiser. Seuls 30% des éleveurs de plus de 50 ans envisagent la succession de leur élevage, et principalement dans le sport. > Où l éleveur est agriculteur dans un cas sur deux 5 éleveurs sur 10 sont agriculteurs, dont 2 spécialisés dans le cheval. 30% des éleveurs combinent le cheval à une autre activité agricole, il s agit très souvent d un élevage de bovins allaitants ou de cultures céréalières. > Activité professionnelle des éleveurs 3
Eleveurs de chevaux de sport > Des cavaliers qui ont souvent une autre activité professionnelle, qui élèvent des chevaux de saut d obstacles pour un niveau professionnel, et qui diversifient leurs activités autour du cheval Des selle-français élevés pour la compétition de niveau professionnel Les éleveurs de chevaux de sport sont les plus nombreux, ils représentent 40% des élevages équins de la région Centre. Ils élèvent principalement des chevaux selle-français pour le saut d obstacles. Ils produisent aussi quelques chevaux de races étrangères, des anglo-arabe et des poneys. Certains sont valorisés en concours complet d équitation. Très souvent, les éleveurs destinent leurs chevaux à un niveau professionnel. Ils vendent essentiellement des chevaux valorisés, au minimum débourrés, voire travaillés. Les trois quart des éleveurs font sortir leurs chevaux en compétition. Plus de 80% d entre eux affirment être cavaliers, mais seulement un tiers a une licence compétition. Des petites structures Les élevages sont plutôt de petite taille : 7 élevages sur 10 ont 1 à 2 juments saillies, et très souvent moins de 15 chevaux. Les élevages à 6 juments et plus sont quasi-inexistants, ils ne représentent que 7% des élevages de la région. Les chevaux de sport sont élevés sur des exploitations de 42 ha en moyenne, avec seulement un quart de la surface consacrée au cheval. Presque aucun élevage est issu d une reprise d un élevage antérieur. Et un élevage sur deux a moins de 15 ans d existence. Seulement un tiers des éleveurs a recours à l aide familiale, mais ce sont toutefois ceux qui emploient le plus de salariés (19%), et de stagiaires (11%). La plupart des salariés de l élevage équin dans la région Centre travaille chez des éleveurs de chevaux de sport. > Races principales des élevages Diversité des objectifs poursuivis Dans ce secteur, la moitié des éleveurs se considère comme des amateurs réguliers, et plus d un quart s estime éleveur professionnel. Même si 60% des éleveurs cherchent à se faire plaisir avant tout, ils sont quand même deux tiers à poursuivre un objectif économique, soit d équilibre entre charges et produits, soit de revenu. D ailleurs, c est en sport où le plus d éleveurs calculent le prix de revient de leurs chevaux. En fait, parmi ces éleveurs, la moitié d entre eux atteint son objectif d équilibre ou de revenu. 8 éleveurs sur 10 affirment vendre tous leurs chevaux plus ou moins facilement. Les chevaux qui ont du mal à être commercialisés sont gardés, ou vendus pour une autre utilisation. La vente à la boucherie est quasiment inexistante. Si l on s intéresse à tous les éleveurs, le cheval est une dépense pour 50% des éleveurs, un équilibre pour 28%, et un gain pour 22% d entre eux. Le cheval fait partie de l activité professionnelle de la moitié des éleveurs, et il représente l activité principale de seulement 20% d entre eux. 70% des éleveurs sont en activité. Il s agit plutôt d éleveurs qui ont une autre profession non liée au cheval (46%), ou d éleveurs spécialisés dans le cheval (32%). Peu d éleveurs associent le cheval à un autre atelier agricole, cela représente 2 éleveurs sur 10. En revanche, la diversification des activités autour du cheval est plus courante. Près de la moitié des éleveurs de sport propose d autres activités équines telles que la prise en pension de chevaux, l enseignement et l étalonnage. D après les éleveurs, c est le secteur où cette prestation d étalonnage est la plus pratiquée. > Objectifs prioritaires des éleveurs de sport > Utilisations des chevaux de sport > Objectifs économiques poursuivis 4
Eleveurs de chevaux de course > Des agriculteurs qui élèvent des poulains principalement pour les courses de trot Les élevages de chevaux de course représentent 23% des élevages équins de la région Centre. Il s agit essentiellement d élevages de trotteurs français. Ils sont généralement installés depuis plus longtemps que les autres producteurs. 65% ont plus de 15 ans d existence. Un élevage sur cinq est issu d une reprise d un élevage antérieur. Les éleveurs sont plus âgés, un quart d entre eux a plus de 68 ans. Des petites structures avec souvent un autre atelier agricole Ce sont des élevages de petite taille, moins de 15 chevaux, avec la plupart du temps 1 ou 2 juments saillies. Cependant, 40% d entre eux ont plus de trois juments saillies par an. Les exploitations des éleveurs de trotteurs ont une surface moyenne de 77 ha, mais seulement un quart est consacré aux chevaux. 4 éleveurs sur 10 associent le cheval à un autre atelier agricole, il s agit généralement de cultures céréalières, et de bovins viande, plus rarement des chèvres, des brebis, ou des granivores. Un tiers des éleveurs a une autre activité axée autour du cheval, et plus particulièrement l entraînement ou la pension travail. La main d œuvre de ces élevages est essentiellement familiale, ils n ont quasiment pas recours à de la main-d œuvre extérieure. Les chevaux sont produits pour un niveau professionnel, et sont vendus plutôt avant débourrage. Seulement un quart des chevaux est travaillé. Peu d éleveurs sont cavaliers, ils ne représentent qu un tiers de la population, et 25% ont une licence compétition. La plupart des éleveurs confie leurs chevaux à des professionnels. Le cheval fait partie de l activité professionnelle de 63% des éleveurs, et représente la totalité de l activité pour seulement 23% d entre eux. Les éleveurs de trotteurs se considèrent comme des amateurs réguliers (47%), et des professionnels (40%). C est d ailleurs dans cette catégorie où l on trouve le plus d éleveurs se définissant comme professionnels. La moitié des éleveurs recherche la performance et la rentabilité de ses chevaux. A la différence des autres secteurs de production, quasiment tous les éleveurs ont un objectif économique, qu il soit d équilibre entre charges et produits ou de revenu. Un tiers des éleveurs cherche à dégager un revenu, et les autres visent plutôt l équilibre. Seuls 4 éleveurs sur 10 atteignent leur objectif. Et pourtant, un éleveur sur deux calcule le prix de revient de ses chevaux. Au final, 20% des éleveurs de trotteurs parviennent à dégager un bénéfice du cheval. > Objectifs prioritaires des éleveurs > Objectifs économiques poursuivis > Vous sentez-vous? 5
Eleveurs de chevaux de trait > Des agriculteurs souvent retraités qui élèvent des poulains pour se faire plaisir Les éleveurs de chevaux de trait représentent 21% des éleveurs équins de la région Centre. Des petites structures avec une diversification agricole Ce sont souvent des petits élevages à moins de 15 chevaux, même si près de 4 éleveurs sur 10 ont plus de 3 juments saillies. Ils élèvent les chevaux de trait sur des exploitations de 54 ha en moyenne, mais ils consacrent que 17% de leur surface aux chevaux. La moitié d entre eux associe le cheval à un autre atelier agricole, tels que des cultures céréalières, des chèvres, des brebis, des granivores, et des bovins-viande. (40%), voire dégager un revenu (10%). D ailleurs, les éleveurs de chevaux de trait sont les moins nombreux à calculer le prix de revient de leurs chevaux (20%). Au final, la production de chevaux de trait est une dépense pour 74% des éleveurs, un équilibre pour 20% et un gain pour seulement 6% d entre eux. > Activité professionnelle des éleveurs > Objectifs prioritaires des éleveurs Les éleveurs de chevaux de trait sont plutôt âgés, près d un éleveur sur deux est retraité, et tous les autres éleveurs ont au minimum 40 ans. Dans un cas sur deux, l élevage a plus de 15 ans d ancienneté. 25% des élevages sont issus d une reprise d un élevage antérieur. La main d œuvre est exclusivement familiale. Le trait est le secteur où les agriculteurs sont les plus représentés. Sept éleveurs sur dix sont ou ont été dans le monde agricole. Par contre, presqu aucun éleveur ne diversifie ses activités autour du cheval. En fait, les éleveurs de chevaux de trait sont les moins nombreux à être cavaliers (22%), et aucun ne possède une licence compétition. > Place du cheval dans l activité professionnelle des éleveurs Des ventes pas seulement pour la viande La destination des produits trait est variable ; ils sont vendus principalement pour la viande, mais aussi pour la traction et le loisir. Dans 8 cas sur 10, ils sont vendus avant débourrage. Seulement un tiers des éleveurs parvient à vendre tous ses chevaux plus ou moins facilement, les chevaux qui ont du mal à être commercialisés sont gardés, ou vendus à la boucherie. Un élevage hors activité professionnelle Les éleveurs se considèrent plutôt comme des amateurs, très peu se définissent comme des professionnels (<25%). 40% des éleveurs intègrent le cheval dans tout ou partie de leur activité professionnelle. Près de 8 éleveurs sur 10 recherchent le plaisir avant tout. La moitié des éleveurs n a pas d objectif économique et l autre moitié recherche plutôt l équilibre entre charges et produits 6
Eleveurs de chevaux de loisir > Objectifs financiers poursuivis > Des cavaliers qui vendent des chevaux valorisés pour un niveau amateur Les éleveurs de chevaux de loisir sont peu nombreux, ils ne représentent que 15% des éleveurs équins de la région Centre. Ce sont les élevages les plus récents de la région, plus d un sur deux a moins de 15 ans. Et presque aucun élevage n est issu d une reprise d un élevage antérieur Des éleveurs double-actifs Peu d éleveurs ont un autre atelier agricole (12%). En fait, les agriculteurs ne représentent qu un quart des éleveurs de chevaux de loisir. Les éleveurs ont souvent une autre activité professionnelle non liée au cheval. En fait, pour 74% des éleveurs, le cheval est en dehors de leur activité professionnelle. Seuls 9% des éleveurs ont le cheval comme activité principale. Peu d éleveurs diversifient leurs activités autour du cheval, 20% des éleveurs proposent des prestations de pension. Une vente facilitée par des utilisations variées Les chevaux sont vendus pour un niveau amateur. Il s agit plutôt de chevaux vendus valorisés au minimum débourrés, voire travaillés. Les éleveurs sont très souvent cavaliers, mais seulement un tiers d entre eux possède une licence compétition. D après les éleveurs, ils parviennent à vendre quasiment tous leurs chevaux plus ou moins facilement, et les quelques chevaux qui ont plus de mal à être commercialisés sont gardés, prêtés, loués ou vendus pour une autre utilisation. Les débouchés des chevaux de loisir sont multiples : randonnée, obstacle, enseignement, endurance, technique de randonnée équestre de compétition (TREC) > Activité professionnelle des éleveurs > Utilisations des chevaux de loisir Ils produisent des chevaux de selle de races françaises et étrangères, dont 42% de selle français, dans des petits élevages de moins de 15 chevaux. Près de 4 éleveurs sur 10 ont plus de 3 juments saillies par an. Les chevaux de loisir sont élevés sur des exploitations de petite taille, de l ordre de 18 ha, avec la plupart de la surface attribuée aux chevaux. Les éleveurs n ont généralement pas recours à de la main-d œuvre extérieure, ils travaillent pour la moitié d entre eux avec des membres de leur famille. 90% des éleveurs cherchent avant tout à se faire plaisir. Très peu d entre eux s estiment professionnels, se considérant plutôt comme amateurs occasionnels. D ailleurs, les trois quarts des éleveurs n ont pas d objectif financier. Le cheval est une dépense pour 8 éleveurs sur 10. Seuls 8% parviennent à dégager un bénéfice de cette activité. 7
Auteurs : Marine Leroy et Amélie Maisaine - Stagiaires Supagro Montpellier Benoît Foisnon- Chambre d Agriculture du Loir et Cher Nathalie Foisnon - Chambre d Agriculture du Cher Philippe Rochais - Chambre d Agriculture de l Indre Sophie Boyer - Institut de l Elevage Sources : Enquêtes téléphoniques menées auprès de 128 éleveurs de la région Centre en 2008 - ISARA Lyon Système d Information Relatif aux Equidés - SIRE Observatoire Economique et Social du Cheval - OESC Conseil des Equidés de la région Centre - CERC Librairie des Haras nationaux les écuries du Bois 61310 LE PIN AU HARAS Tél : 02 33 12 12 27/Fax 02 33 39 37 54 www.haras-nationaux.fr Institut de l Élevage 149, rue de Bercy 75595 PARIS CEDEX 12 Tél : 01 40 04 51 50/Fax 01 40 04 52 75 www.inst-elevage.asso.fr Auteurs Institut de l Elevage - Maquette : Institut de l Elevage (M. Allié) - Impression : Lefevre Graphic (Verdun) Novembre 2008 - crédits photos : Institut de l Elevage - Haras nationaux - Coll. de l Aulne - DR N IE : 250852023 - ISBN : 978-2-84148-531-4