MONITEUR DE LA BRANCHE INDUSTRIE MEM. Avril 2015

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Transcription:

MONITEUR DE LA BRANCHE INDUSTRIE MEM Avril 2015

Éditeur BAKBASEL Rédaction Dr. Florian Zainhofer Traduction Virginie Jaquet, Employés Suisse Adresse BAK Basel Economics AG Güterstrasse 82 CH-4053 Basel T +41 61 279 97 00 F +41 61 279 97 28 info@bakbasel.com http://www.bakbasel.com Le texte allemand fait foi. 2015 by BAK Basel Economics AG Droits d auteur détenus par BAK Basel Economics AG. L utilisation et la reproduction des informations fournies dans ce produit sont autorisées avec la mention suivante: «source: BAKBASEL».

Sommaire 1 Production et situation actuelle... 2 2 Prévisions... 4 Liste des illustrations Ill. 1-1 Prix à la production...2 Ill. 1-2 Production industrielle...2 Ill. 1-3 Exportations des sous-branches I...2 Ill. 1-4 Exportations des sous-branches II...2 Ill. 1-5 Évolution du nombre d'actifs dans les sous-branches I en équivalent plein temps...3 Ill. 1-6 Évolution du nombre d'actifs dans les sous-branches II en équivalent plein temps...3 Ill. 2-1 Évolution de la création de valeur brute réelle, 2015-2017...5 Ill.2-2 Nombre d'actifs, 2015-2017...5

1 Production et situation actuelle Au début de l année 2014, on a produit plus dans presque toutes les sous-branches de l industrie MEM qu au trimestre de l année précédente (ill. 1-2). Cependant, le cours de l année a montré que la reprise conjoncturelle a été clairement plus lente et moins marquée en raison de nombreuses insécurités inattendues. Ainsi, la croissance de la production industrielle a clairement ralenti durant le deuxième trimestre 2014 dans toutes les sous-branches à l exception de celle des appareils de traitements des données et montres. Alors que ce ralentissement a continué au troisième trimestre dans la construction des machines et les équipements électriques, on a à nouveau pu produire plus dans la métallurgie. Après un véritable sprint final durant le quatrième trimestre, toutes les sous-branches ont atteint sur l ensemble de l année une croissance de la production dans la métallurgie, les appareils de traitements de données et montres, cette croissance a été plus forte, dans la construction des machines et les équipements électriques, elle a été plus faible. L année passée, les prix à la production ont été sous pression dans toutes les branches MEM (cf. ill. 1-1) : sur l année, la sous-branche des appareils de traitement des données et montres a dû subir la plus forte baisse des prix, suivie de la métallurgie et des équipements électriques. Ces baisses de prix pourraient en partie être attribuées à la longue baisse des prix du pétrole qui réduit de façon importante les coûts de production. Dans la construction des machines uniquement, les prix se sont maintenus à un niveau relativement constant. Ill. 1-1 Prix à la production Ill. 1-2 Production industrielle En ce qui concerne les exportations (ill. 1-3 et 1-4), la métallurgie a connu un succès relatif avec une croissance honorable de 3,8 %. Le faible deuxième trimestre (-0,1 % par rapport au trimestre de l année précédente) n a en l occurrence que peu de poids. La construction de machines, qui exporte plus de la moitié de ses produits, n a pu exporter, après un premier trimestre très fort, durant le cours de l année restant qu approximativement au même niveau que les trimestres de l année précédente. Sur l ensemble de l année, il a toutefois résulté une croissance nette d environ 3 %. La sous-branche des appareils de traitement des données et montres a aussi atteint une forte croissance des exportations en 2014. Le fait qu elle ne soit pas encore plus importante est dû en première ligne à la technique médicale électrique et au domaine de l électronique et de l optique. Les exportations de l horlogerie ont à nouveau agi comme une locomotive des sous-branches durant l année 2014. Dans le domaine des équipements électriques, la dynamique d exportation négative s est accentuée l année passée : durant tous les trimestres de 2014, les exportations ont clairement été inférieures aux valeurs correspondantes des trimestres de l année précédente. Dans l ensemble, l évolution de la production, les prix et les exportations confirment l image d une reprise conjoncturelle timide. Ill. 1-3 Exportations des sous-branches I Ill. 1-4 Exportations des sous-branches II Les illustrations 1-5 et 1-6 montrent l évolution des équivalents plein temps dans les sous-branches MEM. En raison de l évolution ralentie de l emploi, la production qui a été freinée en 2012 a conduit dans toutes les sous- 2

branches à une forte baisse de l emploi en 2013. Dans la sous-branche des appareils de traitement des données et montres, les baisses d emploi n ont été cependant que d une courte durée (cf. ill. 1-6). Les équivalents plein temps ont à nouveau augmenté de manière importante dans ce domaine déjà dès le troisième trimestre 2013. La branche a enregistré durant chaque trimestre 2014 plus de 2% d équivalent plein temps en plus qu au même trimestre de l année précédente. Cette croissance pourrait être due en première ligne à l industrie horlogère en expansion. Dans la construction des machines, la suppression d emploi de 2013 a continué en 2014, toutefois avec une dynamique qui s est clairement ralentie. Durant le quatrième trimestre, le nombre d équivalents plein temps a seulement stagné. Dans la métallurgie, l emploi s est développé de manière erratique en 2014 : après que le nombre d équivalents plein temps a augmenté durant les trois premiers trimestres, une forte baisse soudaine a eu lieu durant le quatrième trimestre. En moyenne, l emploi a par conséquent stagné là aussi. Comme dans la construction des machines, l emploi dans le domaine des équipements électriques a continué à diminuer. A la différence de la construction des machines, la baisse s accélère ici cependant encore au cours de l année. Ill. 1-5 Évolution des actifs dans les sous-branches I en équivalent plein temps Ill. 1-6 Évolution des actifs dans les sous-branches II en équivalent plein temps 3

2 Prévisions Les indicateurs actuels du climat sur une perspective à court terme pour la branche MEM livrent une image plutôt pessimiste : ainsi, l indice des directeurs d achats a clos en février encore plus bas qu en janvier et s est donc trouvé sous le seuil de croissance au deuxième mois de l année. L année passée, il s est trouvé en moyenne encore clairement dans la zone d expansion. Dans l enquête périodique de Swissmem de janvier, trois fois plus d entreprises interrogées prévoyaient une diminution des commandes durant les douze mois à venir que lors de l enquête faite à l automne Ce climat de base pessimiste est cependant à notre avis fortement marqué par le choc de la surévaluation du franc au début de l année. En l occurrence, il est trop peu pris en considération que l environnement conjoncturel global se présente de manière intacte : plus particulièrement aux Etats-Unis, il semble qu une tendance positive visible déjà depuis quelques temps se confirme. Ainsi, nous attendons une demande en produits de l industrie exportatrice suisse qui s accélère et qui s accompagne d investissements importants des entreprises. Parmi les facteurs de risque qui pourraient annuler ce scénario de prévision, il faut compter par exemple la sortie de la Grèce de la zone euro («Grexit») ou un renforcement des tensions en Ukraine ou dans le monde arabe. Le scénario le plus probable est toutefois pour nous la poursuite d une dynamique globale qui s accélère. Concernant le franc suisse, nous partons du principe que le choc de la surévaluation pourrait tomber moins fortement qu il n était à craindre au début de l année encore, immédiatement après l abolition du taux plancher. BAKBASEL part du principe d une relation moyenne entre l euro et le franc suisse à 1,09 CHF/EUR pour 2015. Pour 2016, nous attendons 1,13 CHF/EUR. Nous partons aussi du principe d un dollar américain fort (2015 : 1,02 CHF/USD, 2016 1,12 CHF/USD). Sur l ensemble, la valeur extérieure du franc pondérée par le commerce extérieur pourrait augmenter encore de 6,3 % en 2015 par rapport à 2014 selon nos estimations. Les grandes entreprises suisses de l industrie MEM peuvent en plus, en raison de la chaîne de création de valeurs globalisée, profiter jusqu à un certain degré des couvertures des monnaies naturelles, ce qui pourrait amortir l effet de la surévaluation. BAKBASEL attend à nouveau pour l année en cours une croissance de la création de valeur réelle de l industrie MEM de 1,3%, ce qui est légèrement supérieur la croissance de 1 % attendue pour l ensemble de l économie. Pour l année 2016, une croissance légèrement inférieure à la moyenne de 1,6 % (ensemble de l économie : +1,8%) est pronostiquée (cf. ill. 2-1), En ce qui concerne le nombre d actifs, BAKBASEL compte en 2015 avec une croissance légèrement inférieure dans la branche MEM de 0,3 % (ensemble de l économie +0,4%). Durant l année à venir, les actifs dans la branche MEM pourrait augmenter à la même cadence que l ensemble de l économie de 0,5 % (cf. ill. 2-2). Des facteurs de détermination fondamentaux importants pour la progression de l industrie MEM nationale sont l évolution du commerce global et la compétitivité internationale, qui sont étroitement liées entre elles. L accord commercial signé l été dernier avec la Chine pourrait avoir des conséquences positives, car il renforce la compétitivité des entreprises nationales sur le marché chinois en réduisant les barrières tarifaires. On peut attendre la même chose de l accord avec l Inde qui est encore en négociation, car l Inde est pour la branche MEM un marché en développement important. L établissement de nouvelles barrières commerciales aurait par contre des conséquences négatives. Si, par exemple, les accords bilatéraux devaient être résiliés suite à l initiative sur l immigration, les barrières techniques commerciales (évaluations de conformité) avec les pays de l UE pourraient à nouveau renaître. Cela affaiblirait la compétitivité des branches MEM dans un commerce important avec les pays de l UE. Les conséquences négatives de l initiative sur l immigration pourraient aussi émaner sous la forme d un renforcement de la pénurie de main-d œuvre qualifiée. Des accords de recherche pourraient notamment aussi être concernés par la mise en œuvre de l initiative. Pour la branche MEM justement, de la main-d œuvre qualifiée bien formée et des coopérations avec des institutions de recherche sont essentielles pour assurer l avancée de la technologie et de l innovation par rapport aux concurrents en pleine expansion des pays à bas salaires. 4

Ill. 2-1 Création de valeur brute réelle, 2015-2017 Ill. 2-2 Actifs, 2015-2017 Variation en % par rapport à l année précédente, aux prix de 2000 Variation en % par rapport à l année précédente 5