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J Gynecol Obstet Biol Reprod 1999 ; 28 : 719-723. Recommandations pour la pratique clinique Prise en charge des fibromes utérins Myomes utérins. Modalités diagnostiques : indications et places respectives de l échographie (transabdominale, transvaginale, hystérosonographie, techniques et imageries exclues) J-P. Bernard, H. Ezzanfari, F. Lecuru Service de Gynécologie-Obstétrique, Hôpital Boucicaut, Paris. L échographie en gynécologie est considérée par certains comme un prolongement de l examen clinique et par d autres comme un véritable examen complémentaire. Seule la deuxième pratique est soumise à des études cliniques permettant son évaluation et est source de publications. Les études les plus anciennes ne font pas état de méthodologie stricte d évaluation. La technique la plus ancienne est l échographie transabdominale vessie pleine, réalisée avec une sonde de basse fréquence (3 MHZ) qui permet de visualiser les anomalies de contours et l augmentation de volume de l utérus, en revanche, les différences d organisations tissulaires restent mal perçues. Sont apparues par la suite les sondes transvaginales autorisant un abord plus direct de l utérus. Elles utilisent des fréquences plus élevées, de 5 à 10 MHZ, qui permettent une meilleure résolution mais avec une pénétration plus faible. L étude de l architecture tissulaire est facilitée, cette information ne sera cependant pas accessible sur la totalité de la masse si celle-ci est volumineuse. L introduction du Doppler à codage couleur a rendu accessible deux autres paramètres : la cartographie des vaisseaux utérins et de la vascularisation propre du myome avec l étude hémodynamique de ces vaisseaux. L étude des rapports entre le myome et l endomètre, et l éventuelle responsabilité de celui-ci dans la symptomatologie est un domaine de faible pertinence nécessitant l utilisation d autres techniques. L hystérosonographie ou E.V.A.C (échographie vaginale avec accentuation du contraste) par instillation de sérum physiologique dans la cavité à l aide d un petit cathéter a amélioré les performances de l échographie [1]. Le myome peut revêtir différents aspects échographiques. Il s agit toujours d une structure arrondie bien limitée par rapport au myomètre adjacent pouvant être hypoéchogène, échogène, voire anéchogène en cas de nécrobiose, ou encore entouré d images calciques pour les lésions les plus anciennes. Les techniques et les indications thérapeutiques s étant considérablement enrichies dans les dix dernières années (analogues, hystéroscopie, cœlioscopie, embolisation ), le rôle des examens complémentaires est non seulement de permettre l évaluation la plus précise des caractéristiques du ou des myomes, et des pathologies associées mais encore de porter avec le plus de justesse l indication thérapeutique. L échographie permet de compter les myomes, d évaluer leur taille au mieux par trois mesures orthogonales, de préciser leurs rapports avec la cavité utérine, avec la séreuse, et pendant la grossesse, avec le col utérin. Elle doit préciser les mesures du corps utérin et du col de l utérus, l aspect du myomètre, l aspect de la cavité utérine, la présence ou l absence d images anéchogènes cerclées, la présence de myomes. Les myomes doivent être mesurés dans trois plans orthogonaux, l échographie doit apprécier leur variété (sous-séreux pédiculé, sous-séreux sessile, interstitiel pur, interstitiel et sous-muqueux, sous-muqueux à développement intra-cavitaire) (tableau I). MASSON, Paris, 1999.

J-P. Bernard et collaborateurs Tableau I Biométrie Corps A B C Col A B Myomes A B C Myomètre Normal Hétérogène Myomes jointifs Endomètre Normal Déformé Mesure de l empreinte Localisation des myomes Interstitiel Sous-muqueux Composantes SM ou SS Description des myomes Échogénicité Anéchogène, hétérogène, hyperéchogène A = Longueur en millimètres B = Diamètre antéro-postérieur en millimètres C = Largeur en millimètres Limites Imprécises, nettes, halo anéchogène périphérique Myome intra-cavitaire Implantation du pédicule Sous-séreux Sessile ou pédiculé Vascularisation Encorbellement Contingent interne Une information échographique importante est l existence ou non d un halo périphérique hypo ou anéchogène témoin de l existence d un plan de clivage chirurgical, c est un des éléments du diagnostic différentiel avec l adénomyose et avec le leyomyosarcome. VOIE TRANSABDOMINALE OU VOIE TRANSVAGINALE? VOIE TRANSABDOMINALE ET VOIE TRANSVAGINALE! La voie transabdominale : elle offre un angle de vue plus large et des plans de coupes plus variés. La fréquence basse des sondes transabdominales permet une pénétration plus importante mais une résolution plus faible. La voie transvaginale : elle offre une meilleure étude de la structure tissulaire. La technique doit abandonner la notion de plans de coupes sériés et orthogonaux au profit de coupes centrées sur l organe [2]. Il existe un consensus [3-8] pour reconnaître la meilleure qualité des images par voie transvaginale. L apport d informations est généralement supérieur pour l ensemble des diagnostics. Cependant il est à noter que dans toutes les séries (NP4) : 5 à 10 % des examens restent plus contributifs par voie transabdominale, la supériorité de la voie transabdominale est constamment retrouvée pour le diagnostic des volumineux myomes et pour la localisation des myomes multiples, ainsi que pour l exploration des annexes des femmes porteuses de volumineux utérus polymyomateux, la supériorité de la voie transvaginale est admise pour le diagnostic des lésions endométriales associées. Il existe un consensus pour reconnaître la nécessité d associer les deux temps de l examen. De nouveaux logiciels utilisent les harmoniques de fréquences permettant d associer une très bonne pénétration du faisceau à une très bonne résolution de l image ainsi l exploration du pelvis par voie transabdominale est améliorée. L HYSTÉROSONOGRAPHIE (E.V.A.C) Elle consiste à remplir la cavité utérine d un produit de contraste (sérum physiologique) à l aide d un cathéter permettant de décoller les deux faces de l endomètre et de mouler les structures intra-cavitaires. Son coût est faible et l inconfort est mineur pour la patiente. [9-11]. Son indication de choix est représentée par le bilan des métrorragies [12-14]. Les différents auteurs retrouvent des sensibilités proches de 100 % et des spécificités supérieures à 95 % dans toutes les séries importantes, il existe un petit taux de méprise entre polype et myome. Deux études ont dans leur protocole calculé la sensibilité et la spécificité de l E.V.A.C pour le diagnostic de myome sous-muqueux [15, 16] (tableau II). L hystérosonographie fournit des précisions sur l implantation du myome et peut permettre de passer directement à l hystéroscopie opératoire [12, 13]. La localisation et la taille du myome sousmuqueux paraissent mieux précisées par l E.V.A.C [16]. Ainsi avec un (NP3), l E.V.A.C apparaît amé- 720 MASSON, Paris, 1999.

Recommandations pour la pratique clinique Myomes utérins. Modalités diagnostiques Tableau II Ref15 (N = 17)/ ref16 (N = 13) Écho transvaginale Écho avec accentuation de contraste Hystéroscopie Il n y a pas de publication avec un niveau de preuve suffisant pour quantifier l amélioration diagnostique due à la cartographie couleur. Sensibilité 82/90 94/100 88/100 Spécificité 98/98 98/100 100/100 Valeur prédictive positive 82/90 89/100 100/100 Valeur Prédictive négative liorer les performances de l échographie dans le diagnostic et le bilan des myomes sous-muqueux. Les produits sophistiqués de contraste (Echovist) n ont pas fait preuve en pratique d un intérêt supplémentaire par rapport au sérum physiologique et au sérum glucosé, leur coût est un obstacle à leur utilisation dans cette indication. LE DOPPLER COULEUR 96/98 99/100 98/100 Il permet de réaliser une cartographie des vaisseaux du myome, ceux-ci sont typiquement anastomosés à partir des deux artères utérines en encorbellement autour du myome, il existe également un très grêle contingent centripète. Il permet au premier trimestre de la grossesse d éliminer des faux positifs liés à des contractions utérines [17]. Il permet également d augmenter la pertinence du diagnostic vis-à-vis de l adénomyose qui ne présente pas de vascularisation périphérique en encorbellement [18]. Il permet d étudier l hémodynamique sur laquelle était fondé l espoir de prédire l évolutivité du myome. Sosic [19] a montré que les constantes hémodynamiques varient en fonction de la taille et de la position du myome. Par ailleurs l hémodynamique est également sous la dépendance du volume global utérin [20]. Tsuda [21] a montré que l évolutivité dépend plus des données de la cartographie (les myomes vascularisés évoluent plus et plus vite que ceux qui sont muets en Doppler) ce qui est en accord avec les observations faites lors des traitements utilisant les analogues au GnRH [22]. En définitive, le doppler pulsé ne paraît pas apporter d information en clinique, sur l évolutivité des myomes (NP4). LE MYOME ASYMPTOMATIQUE Dans la mesure où un myome asymptomatique ne nécessite pas de traitement [23, 24], l indication de l examen complémentaire repose sur la nécessité d éliminer un diagnostic différentiel potentiellement plus grave. Seules des études anciennes [25] ont comparé les performances de l examen clinique et de l échographie transabdominale mais à une période où la qualité de l information ultrasonore n était pas comparable à celle d aujourd hui : l échographie ne s avérait alors pas plus pertinente. Nous n avons retrouvé qu une publication [26] qui recommande un examen échographique systématique en période de ménopause avant l instauration d un Traitement Hormonal Substitutif (THS). Toutefois, le faible effectif (moins de 100 patientes), l absence d étude coût bénéfice et l étude globale des pathologies utérines et annexielles ne permettent pas d adhérer à cette opinion. Le travail de C. Jamin ne montre pas qu il existe un intérêt théorique à diagnostiquer un myome chez une femme asymptomatique avant d initialiser une contraception ou un THS. Pendant la grossesse il existe trois échographies de dépistage. Compte tenu des implications de l association myome et grossesse (cf P. Lopes dans le même rapport), il paraît souhaitable qu une partie de l examen soit réservée à la recherche de myomes. Lorsqu un myome est connu et qu il reste asymptomatique, sans modifications de l examen clinique il n y a pas de publication montrant l intérêt d un suivi échographique. PERFORMANCES DE L ÉCHOGRAPHIE DANS LE DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL (ADÉNOMYOME, ADÉNOMYOSE DIFFUSE, LEYOMYOSARCOME) L adénomyose peut être diffuse ou de localisation nodulaire (adénomyome). L adénomyome est représenté par une image hétérogène mal limitée associée à des images anéchogènes bordées d un liseré hyperéchogène sans vascularisation en encorbellement en Doppler couleur. J Gynecol Obstet Biol Reprod / Volume 28, n 7, 1999 721

J-P. Bernard et collaborateurs Pour l adénomyose diffuse, le myomètre est globalement hétérogène avec les mêmes petites images en cocarde ; il existe de plus une discordance de taille entre la face antérieure et la face postérieure qui est le plus souvent la plus épaisse et refoule la cavité vers l avant. Le myome est quant à lui bien limité avec une vascularisation en encorbellement. Cinq études [27-31] ont calculé les performances de l échographie pour ces pathologies (tableau III) : EN CONCLUSION Bien que l échographie soit en pratique quotidienne l outil le plus utilisé pour la prise en charge des complications des fibromes, la littérature ne contient que peu de publications permettant d expertiser son utilisation avec un niveau de preuve élevé. C est la technique la plus récente (hystérosonographie) qui a bénéficié des études apportant le meilleur niveau de preuve. RÉFÉRENCES LE MYOME SYMPTOMATIQUE : LES MÉNO-MÉTRORRAGIES C est sur ce point qu il existe le plus d études comparant les performances des différents examens complémentaires, échographie transvaginale versus hystéroscopie, échographie avec accentuation du contraste ou hystérosonographie versus hystéroscopie. Ces études sont décrites par Y. Benzakine dans le même rapport. Les performances dépendent du référentiel retenu. Si l échographie ou l hystérosonographie sont comparées à l hystéroscopie, il apparaît un manque de spécificité des techniques ultrasonores, en revanche ce manque de spécificité s amenuise lorsque les techniques sont évaluées par rapport à l anatomopathologie [32]. Indman [33] introduit une variante intéressante : lorsque les facteurs de risque de cancer de l endomètre sont élevés, l hystéroscopie serait l examen de première intention, au contraire lorsque ce risque est faible, l échographie devient l examen de première intention. 1. Bronz L, Suter T, Rusca T. The value of transvaginal sonography with and without saline instillation in the diagnosis of uterine pathology in pre and postmenopausal women with abnormal bleeding or suspect sonographic findings. Ultrasound Obstet Gynecol 1997; 9: 53-8. 2. Andolf E, Jörgensen C. A prospective comparison of transabdominal and transvaginal ultrasound with surgical findings in gynecologic disease. J Uktrasound Med 1990; 9: 71-5. 3. Coleman BG, Arger PH, Grumbach K et al. Transvaginal and transabdominal sonography: prospective comparison. Radiology 1988; 168: 639-43. 4. Guy RL, King E, Ayers AB. The role of transvaginal ultrasound in the assessment of the female pelvis. Clinical Radiology 1988; 39: 669-672. 5. Mendelson EB, Bohm-Velez M, Joseph N, Neiman HL. Gynecologic imaging: comparison of transabdominal and transvaginal sonography. Radiology 1988; 166: 321-4. 6. Hurley V. Imaging techniques for fibroide detection. In: Tindall B, ed. Baillière s Clinical Obstetrics and Gynaecology 1998 (vol 12). 7. Weisssman AM, Barloon T, J. Transvaginal ultrasonography in nonpregnant and postmenopausal women. American Fam Physic 1996; 1: 2065-72. 8. Steinkampf MP. Transvaginal sonography. The J Reprod Med 1988; 33: 931-8. 9. Van Roessel J, Wamsteker K, Exalto N. Sonographic investigation of the uterus during artificial uterine cavity distention. JCU J Clin Ultrasound 1987; 15: 439-50. Tableau III Adénomyose Sensibilité Spécificité V.P.P V.P.N ATZORI 87 % 96 % 68 % 98 % Fedele 80 % 74 % 81 % 73 % Adénomyose Sensibilité Spécificité V.P.P V.P.N Botsis 82 % 88 % 85 % 87,5 % Fedele 87 % 98 % 74 % 98,6 % Myome Sensibilité Spécificité V.P.P V.P.N Botsis 95 % 82 % 91 % 86 % Fedele 96 % 83 % 98 % 36 % 722 MASSON, Paris, 1999.

Recommandations pour la pratique clinique Myomes utérins. Modalités diagnostiques 10. Perrot N, Frey I, Bigot JM. [Ultrasono-hysterography: techniques and indications]. J Radiol 1996; 77: 687-90. 11. Laughead MK, Stones LM. Clinical utility of saline solution infusion sonohysterography in a primary care obstetric-gynecologic practice. Am J Obstet Gynecol 1997; 176: 1313-6; discussion 1316-8. 12. Bernard JP, Lecuru F, Darles C, Robin F, de Bievre P, Taurelle R. Saline contrast sonohysterography as first-line investigation for women with uterine bleeding. Ultrasound Obstet Gynecol 1997; 10: 121-5. 13. Goldstein SR, Zeltser I, Horan CK, Snyder JR, Schwartz LB. Ultrasonography-based triage for perimenopausal patients with abnormal uterine bleeding. Am J Obstet Gynecol 1997; 177: 102-8. 14. Lev-Toaff AS, Toaff ME, Liu JB, Merton DA, Goldberg BB. Value of sonohysterography in the diagnosis and management of abnormal uterine bleeding. Radiology 1996; 201: 179-84. 15. Schwarzler P, Concin H, Bösch H, Berlinger A, Wohlgenannt K, Collins WP, Bourne TH. An evaluation of sonohysterography and diagnosti hysteroscopy for the assessment of intrauterine pathology. Ultrasoun Obstet Gynecol 1998; 11: 337-42. 16. Transabdominal Sonohysterography Transvaginal sonography and hysteroscopy in the evaluation of submucous myomas. Cicinelli E, Romano F, Anastasio PS, Blasi N, Parisi N, Galantino P. Obstet Gynecol 1995; 85: 1. 17. Kessler A, Mitchell DG, Kuhlman K, Goldberg BB. Myoma vs. contraction in pregnancy: differentiation with color Doppler imaging. J Clin Ultrasound 1993; 21: 241-4. 18. Sampson JA. The blood supply of uterine myomata. Surg Gynecol Obstet 1912; 14: 2115. 19. Sosic A, Skupski DW, Streltzoff J, Yun H, Chervenak FA. Vascularity of uterine myomas: assessment by color and pulsed Doppler ultrasound. Int J Gynaecol Obstet 1996; 54: 245-50. 20. Alatas G, Aksoy E, Akarsu C, Yakin K, Bahceci M. The effect of uterine volume on uterine artery Doppler velocimetry in the myomatous state. Gynecol Obstet Invest 1997; 43: 55-9. 21. Tsuda H, Kawabata M, Nakamoto O, Yamamoto K. Clinical predictors in the natural history of uterine leiomyoma: preliminary study. J Ultrasound Med 1998; 17: 17-20. 22. Yoshioka N. [Usefulness of Doppler ultrasound in predicting the effect of gonadotropin-releasing hormone agonist (GnRHa) on myoma uteri]. Nippon Sanka Fujinka Gakkai Zasshi 1995; 47: 1255-60. 23. Reiter RC, Wagner PL, Gambone JC. Routine hysterectomy for large asymptomatic uterine leiomyomata. Obstet Gynecol 1992; 79: 481-4. 24. Freidman AJ, Haas ST. Should uterine size be an indication for surgical intervention in women with myomas? Am J Obstet Gynecol 1993; 168: 751-5. 25. Brien W, Buck DR, Nash JD. Evaluation of sonography in the initial assessment of the gynecologic patient. Am J Obstet Gynecol 1984; 149: 598-602. 26. Jirapinyo M, Theppisai U, Leelapatana P, Krasaesub S. Sonographic findings of uterus and ovaries in normal pre- and postmenopausal women. J Med Assoc Thai 1998; 81: 527-31. 27. Fedele L, Bianchi S, Dorta M, Zanotti F, Brioschi D, Carinelli S. Transvaginal ultrasonography in the differential diagnosis of adenomyoma versus leiomyoma. Am J Obstet Gynecol 1992; 167: 603-6. 28. Fedele L, Bianchi S, Dorta M, Arcaini L, Zanotti F, Carinelli S. Transvaginal ultrasonography in the diagnosis of diffuse adenomyosis. Fertil Steril 1992; 58: 94-7. 29. La Torre R, Scarpellini F, Fusaro P, Silvestri A, Coacci F, Cosmi E. Transvaginal ultrasonographic diagnosis of adenomyosis in female patients suffering from uterine fibromatosis. Clin Exp. Obst. Gyn 1996; XXIII: 4. 30. Botsis D, Kassanos D, Antoniou G, Pyrgiotis E, Karakitsos P, Kalogirou D. Adenomyoma and leiomyoma: Differential diagnosis with transvaginal sonography. J Clin Ultrasound 1998; 26 (1): 21-25. 31. Atzori E, Tronci C, Sionis L. Transvaginal ultrasound in the diagnosis of diffuse adenomyosis. Gyn Obstet Invest 1996; 42: 39-41. 32. Towbin NA, Gviazda BS. Office hysteroscopy versus transvagginal ultrasonography in the evaluation of patients with excessive uterine bleeding. Am J Obstet Gynecol 1996; 174: 1678-1682. 33. Indman PD. Abnormal uterine bleeding accuracy of vaginal probe ultrasound in predicting abnormal hysteroscopic findings. The J Reprod Med 1995; 40: 545-548. J Gynecol Obstet Biol Reprod / Volume 28, n 7, 1999 723