SERIES DE NOTES D'ORIENTATION DE L'IAIST JUILLET 2013 - No 02 LE SUIVI DU PROGRÈS DES INVESTISSEMENTS DANS LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET LE DÉVELOPPEMENT EXPÉRIMENTAL (R&D) EN AFRIQUE The African Obser vatory of Science, Technology and Innovation (AOSTI)
LE SUIVI DU PROGRÈS DES INVESTISSEMENTS DANS LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET LE DÉVELOPPEMENT EXPÉRIMENTAL (R&D) EN AFRIQUE Résumé Les indicateurs de la science, de la technologie et de l'innovation (STI) sont indispensables pour suivre l'évolution scientifique et technologique de l'afrique, pour formuler, examiner et mettre en œuvre des politiques et stratégies STI, et avant tout, pour orienter le continent sur la voie de la réalisation de son objectif d'investissement de 1% du PIB dans la R&D. L'histoire de la mesure et du suivi de l'information scientifique et de la technologie (S&T) en Afrique est disponible sous forme d'estimations basées sur des données et indicateurs indirects liés à l'utilisation de la technologie, le commerce, l'investissement, l'éducation, la science, la technologie et les organisations internationales. Les organisations internationales ont rassemblé des données provenant des différents pays dans des bases de données internationales. Toutefois, les données S&T dans de nombreux pays africains ne sont pas représentées dans ces bases de données internationales. L'Afrique doit renforcer sa capacité de capturer et d'analyser les données STI. On ne peut pas clairement déterminer si les pays africains ont fait des progrès en vue d'atteindre l'objectif d'investissement de 1% du PIB dans la R&D, cela en raison du manque de données. L'absence d'un ensemble commun d'indicateurs robustes STI a également limité la capacité du continent à prendre des décisions STI sur des données probantes. L'Initiative africaine sur les indicateurs sur la science, la technologie et l'innovation (ISTI) a été créé en 2007 pour orienter les politiques à différents niveaux de leadership et de fournir, entre autres mesures, des indicateurs de suivi des progrès vers la réalisation de l'objectif d'investissement de 1% du PIB pour le R&D par les Etats membres de l'union africaine (UA). Cette note d'orientation vise à donner une évaluation de la mesure dans laquelle les décisions prises pour stimuler la R&D pour la croissance socio-économique et le développement de l'afrique ont abouti. Elle propose aussi certaines recommandations basées sur l'analyse. Introduction et contexte La Science, la technologie et l'innovation (STI) sont essentielles pour le développement et l'avancement de l'afrique, pour passer d'une dépendance des ressources naturelles vers une économie basée sur la connaissance. Le besoin de transformation des économies axées sur les ressources vers des économies basées sur la connaissance est souligné par le fait que les nations qui s'enrichissent dépendent de la production et de l'application des connaissances plutôt que de leurs ressources naturelles. C'est pourquoi l'investissement dans la recherche et le développement expérimental (R&D) reste essentiel dans la lutte pour éradiquer la pauvreté, atténuer et s'adapter au changement climatique, et promouvoir la prospérité partagée, la croissance inclusive et le développement durable. Ayant reconnu la nécessité d'investir dans la R&D, les gouvernements africains, à travers diverses assemblées de l'union africaine (UA), se sont engagés à investir au moins 1% de leur produit intérieur brut dans la R&D. Ces appels à l'augmentation des investissements dans la R&D remontent à la Déclaration de Monrovia de 1979, au Plan d'action de Lagos (PAL) pour le développement économique de l'afrique (1980-2000), à la Huitième session ordinaire du Conseil exécutif de l'ua, qui s'est réuni en 2006 à Khartoum, au Soudan et à la Neuvième réunion du Conseil exécutif de l'ua, tenue à Addis-Abeba, en Ethiopie en 2007. Ces appels étaient basés sur le fait que les pays africains n'investissent pas suffisamment de ressources dans la R&D et aussi le fait qu'il n'existait pas de cadre pour capturer des données fiables et suivre les progrès. Afin d'aider les États membres dans le suivi de l'investissement total national en R&D, la Conférence ministérielle africaine sur la science et la technologie (AMCOST) en 2005 à Dakar, au Sénégal, a - 1
adopté le Plan d'action consolidé sur la technologie et la science en Afrique (CPA) comme cadre pour guider le développement S&T sur le continent. Parmi les projets proposés, le CPA articule la mise en place de l'initiative des indicateurs de la science, de la technologie et de l'innovation en Afrique (IAIST). L'IAIST a été créé en septembre 2007 à Maputo, où le Comité intergouvernemental de la réunion IAIST a décidé que les pays africains doivent appliquer des mécanismes et des lignes directrices reconnues internationalement pour évaluer les programmes d'innovation et la R&D. Les manuels de Frascati et les manuels d'oslo/ocde (Organisation pour le développement économique) ont été recommandés comme points de référence essentiels pour la réalisation d'études et l'élaboration d'indicateurs de STI en Afrique. L'IAIST en tant que mécanisme de suivi des investissements en R&D pour l'afrique L'objectif principal de l'iaist est de contribuer à l'amélioration de la qualité des politiques de STI aux niveaux national, régional et continental. Plus précisément, l'iaist vise à: développer et faire adopter des indicateurs STI comparables au niveau international, renforcer les capacités humaines et institutionnelles pour le développement et l'utilisation d'indicateurs STI et la réalisation d'études et enquêtes, permettre aux pays africains de participer à des programmes internationaux sur les indicateurs STI, et informer les pays sur la situation STI sur le continent. Pour la première fois, l'afrique a développé des mécanismes et des lignes directrices reconnues internationalement pour évaluer la R&D et les programmes d'innovation dans les pays africains et suivre la mise en œuvre des décisions d'investir 1% du PIB dans la R&D. Les avantages du suivi des investissements dans la R&D Malgré les déclarations et les appels à l'action, en raison du manque de données, on ne peut pas clairement déterminer si les pays africains ont fait des progrès en vue d'atteindre l'objectif d'investir au moins 1% du PIB dans la R&D. L'Afrique n'a pas de tradition de mesure et de gestion de l'information scientifique et technologique. La plupart des données sur l'afrique sont basées sur des mesures indirectes dans des secteurs tels que le commerce et l'investissement, l'éducation, ainsi que des données sur la science et de la technologie capturées par les organisations internationales. Les organisations internationales ont regroupé des données de différents pays dans des bases de données internationales. Malheureusement, les données S&T de nombreux pays africains n'apparaissent pas dans ces bases de données. L'Afrique doit renforcer sa capacité de capturer et d'analyser les données STI. Les indicateurs STI sont essentiels pour suivre l'évolution scientifique et technologique de l'afrique, la formulation, l'examen et la mise en œuvre des politiques et stratégies STI, et avant tout, pour orienter le continent vers la réalisation de son objectif d'investissement de 1% du PIB R&D. Compte tenu de l'importance des indicateurs STI dans le développement de l'afrique, l'absence d'un ensemble commun d'indicateurs STI robustes limite la capacité du continent à prendre des décisions probantes sur les investissements en R&D. En 2008, l'iaist a effectué une étude couvrant la période 2005-7 dans dix-neuf pays africains pour évaluer leurs investissements et leurs effectifs en R & D. Les pays choisis avaient manifesté leur volonté de faire faire partie de l'étude. Treize pays ont permis de générer des données pour l'étude R&D. L'étude a évalué les investissements en R&D des entreprises, du gouvernement, de l'enseignement supérieur et des organismes à but non lucratif. Cependant, ces études étaient des projets pilotes et tous les secteurs ne figurent pas pour certains pays. Ainsi, le secteur des entreprises n'a pas été pris en compte dans certains pays, ce qui est une grave omission (AIO, 2010). Ainsi il faut exercer une grande prudence dans l'interprétation de ces données. L'investissement en R&D a été déterminé selon les dépenses en termes de services, de produits consommables, des infrastructures et - 2
du personnel (salaires / rémunérations), nécessaires pour entreprendre les activités R&D effectuées par les institutions publiques et privées. Principales conclusions de l'iaist-1 La première phase de l'étude pilote IAIST couvrait le secteur de l'entreprise, du gouvernement, de l'enseignement supérieur et les organismes privés à but non lucratif. Un cadre de mesure commun a été adopté et les indicateurs de base s'établissent comme suit: 1. Les dépenses intérieures brutes de R&D (DIRD) par source de financement et secteur d'exécution, et 2. Le personnel de R&D (effectif et équivalent à temps plein), selon le sexe, le secteur d'exécution, le niveau de qualification et la profession, ainsi que les chercheurs selon le sexe et le domaine d'étude / de recherche. Les résultats de l'étude sur les dépenses de RD ont indiqué que: Les investissements en R&D dans les pays étudiés varient entre 0,2% et 0,48% du PIB et seulement trois pays (le Malawi, l'ouganda et l'afrique du Sud) ont réalisé l'objectif de 1% de leur PIB (Figure 1) (AOI, 2010). La plupart de ces données ont été remises en question (Par exemple, le DIRD de l'ouganda et du Malawi). Dans le cas de l'afrique du Sud, le ratio DIRD / PIB est toujours un peu en dessous de 1%, à 0,92% (Centre pour la science, la technologie et l'innovation, (CesTII), Afrique du Sud, communication personnelle). L'écart entre les résultats présentés dans le rapport AIO-2010 et CesTII peut être attribué à différents facteurs de conversion utilisés. Ainsi, les données de cette étude pilote doivent être interprétées avec prudence et doivent être comparées à l'avenir avec des données provenant d'autres études telles que le rapport AIO 2013; Le secteur public (gouvernement et enseignement supérieur) est le premier secteur R&D, sauf en Afrique du Sud et au Malawi, où le secteur privé est dominant; Le gouvernement est la source de financement la plus importante des activités de R& D, en particulier si l'enseignement supérieur est regroupé avec le gouvernement (Figure 2). Le Kenya et l'ouganda (et dans une certaine mesure la Zambie) se sont démarqués comme les seuls pays où le secteur de l'enseignement supérieur représente une part considérable du financement de la R&D; Les activités en R&D sont dans une large mesure financées par des donateurs internationaux et d'autres sources étrangères. Parmi les pays étudiés, le Mozambique est le pays le plus dépendant des donateurs étrangers, puisque plus de 50% de la R&D ont été financés par l'étranger, suivis par le Mali (49,0%), la Tanzanie (38,4%), le Sénégal (38,3%) et le Malawi (33,1%). Il est important de noter ce soutien financier, car la dépendance financière devrait être amenée à diminuer avec le temps, même si le soutien international reste important au niveau du renforcement des capacités. Le Nigeria et la Zambie démontrent une très faible dépendance à l'égard des financements étrangers, avec seulement 1,0% (figure 2); Le secteur des entreprises représente une part considérable du financement des activités de R&D dans certains pays (Ghana 50,9%, Afrique du Sud 42,7% et le Malawi 22,8%), tandis que dans la plupart des pays, cette part du financement est inférieure à 10% (figure 1). Le secteur de l'entreprise au Ghana se distingue parce qu'il a lourdement financé la R&D. Les données sur les chercheurs ont révélé des informations très intéressantes. Parmi les pays étudiés, l'afrique du Sud a de loin le plus grand nombre de ressources humaines (effectifs) disponibles pour - 3
les activités de R&D, avec un ratio de 825 chercheurs par million d'habitants. Le Sénégal n'était pas loin derrière avec un ratio de 635 chercheurs par million d'habitants. À l'autre extrémité de l'échelle on trouve le Mozambique (avec un ratio de 24.4 chercheurs). L'Ouganda (25,4) et le Ghana (27,1) eux aussi sont loin derrière. Il est difficile de savoir pourquoi de telles différences sont observées entre les pays. Une des raisons possibles pourrait être le fait que la définition du terme «chercheur» varie entre les pays. Cette question mérite une étude plus approfondie. Figure 1: Dépenses intérieures brutes de R & D en pourcentage du PIB 1.8 1.6 1.4 1.2 1 0.8 0.6 0.4 0.2 0 0.47 Gabon 2008 0.38 Ghana 2007 0.48 Kenya 2007 1.7 Malawi 2007 Mali -2007 0.28 0.25 0.2 Mozambique*à-2007 Nigeria* -2007 0.48 Senegal 2008 1.05 South Africa 2007 0.48 Tanzania* 2007 1.1 Uganda -2007 0.37 Zambia 2008 Sources : Etudes IAIST R&D, UNDP (2010); données population et PIB de AfDB (2010) Note : Certains secteurs ne sont pas représentés pour certains pays. Pour ces pays le résultat ne reflète pas le DIRD réel. * Les données n incluent pas le secteur des entreprises commerciales Les données ne comprennent pas les institutions / organisations privées à but non lucratif Figure 2: DIRD par source de financement (en pourcentage) 100% 90% 80% De l étranger 70% 60% Les Organisations privées sans but lucratif 50% 40% Secteur Enseignement Supérieur 30% 20% Secteur Gouvernement 10% Secteur Entreprises 0% Ghana Kenya Malawi Mali Mozambique Nigeria Senegal South Africa Tanzania Uganda Zambia Note : Certains secteurs ne sont pas représentés pour certains pays. Pour ces pays le résultat ne reflète pas le DIRD réel. - 4
L'évaluation des mesures par lesquelles un pays consacre ses ressources financières à la recherche et au développement expérimental, et la façon dont ces ressources sont réparties entre les secteurs, est sans doute l'indicateur R&D le plus reconnu sur le plan international. Cependant, il est également important de tenir compte des ressources humaines disponibles et utilisées, pour faire des recherches dans un pays. La part des chercheurs au sein du personnel de R&D est, en règle générale, entre 55% et 75% dans la plupart des pays de l'ocde (OCDE 2010). Dans le cas de l'afrique du Sud, elle s'élevait à 67,5%. Parmi les pays étudiés, seuls quelques pays avaient des ratios aussi élevés. Dans certains pays, ce taux n'était que de 25% (Malawi et Mozambique) et environ 30% (Ghana et Zambie). Ces données peuvent être interprétées de différentes manières. Si le ratio ' normal' chercheur/personnel de recherche se situerait entre 55% et 75%, comment alors expliquer le fait que le rapport était beaucoup plus faible dans certains pays? Cela pourrait signifier que les chercheurs dans certains pays sont assistés par un personnel beaucoup plus nombreux que dans les autres pays, cela n'est pas nécessairement une mauvaise chose. Toutefois, il pourrait aussi indiquer qu'il y a un problème d'inefficacité dans ces pays. Une autre explication assez simple est les différentes définitions du terme «chercheur» utilisées dans les pays étudiés. Cette question nécessite davantage de recherche. Défis à surmonter pour les études STI en Afrique Cette étude était la première de ce genre pour certains pays et elle a permis de souligner plusieurs points : le besoin d'harmonisation des méthodologies et de précision des définitions. Les pays doivent identifier et délimiter les indicateurs importants pour leur système national d'innovation (SNI), tout en maintenant la comparabilité internationale. Certains obstacles à la collecte de données R&D en Afrique ont été identifiés comme suit: L'absence d'institution ou d'organisme spécialisés dans la collecte d'indicateurs STI; La collecte de données STI n'est pas une priorité dans les budgets nationaux; Manque de sensibilisation sur l'importance et l'utilisation des informations STI; Une capacité insuffisante pour mener des études STI: effectif, infrastructures et institutions. Recommandations La mise en œuvre du programme IAIST a démontré que l'afrique a créé une fondation pour continuer à mesurer les effets des STI sur la transformation économique et sociale des pays participants. Cependant les pays participants doivent: Faire des indicateurs STI une priorité dans leur programme de développement national; Faire preuve d'un engagement politique dans le processus par le biais de la collecte de données; Promouvoir la participation continue et l'adoption générale du programme IAIST au niveau des pays; Renforcer les acquis dans la collecte et l'analyse des données sur les STI en allouant des ressources suffisantes pour se conformer à l'objectif de 1% du PIB investi en R&D. Cela aiderait à soutenir le programme IAIST et accroître son importance pour le développement et la mise en œuvre des politiques STI; Effectuer le travail supplémentaire nécessaire, y compris l'utilisation des indicateurs STI pour la formulation, l'examen et la mise en œuvre des politiques; - 5
Renforcer les capacités statistiques des pays participants pour améliorer la qualité des données grâce à des investissements dans le développement du capital humain et l'infrastructure des technologies de l'information de communication (TIC); Renforcer la collaboration et les liens entre les ministères de tutelle du secteur des sciences et de la technologie et le bureau national des statistiques. Ces recommandations permettront de promouvoir l'efficacité des études sur la R&D faites annuellement et de s'assurer que les données capturées deviennent des statistiques nationales officielles. La compilation et l'analyse des données R&D permettront aussi un contrôle systématique des investissements en R&D ainsi que des comparaisons des indicateurs entre les pays. Références AfDB (African Development Bank) AfDB (2010), African Statistical Yearbook,AfDB, Tunis. OECD (2002), Frascati Manual. Proposed Standard Practice for Surveys on Researchand Experimental Development, OECD, Paris. OECD/Eurostat (2005), Oslo Manual. Guidelines for Collecting and Interpreting Innovation Data, OECD, Paris. OAU (Organization of African Unity) (1980), Lagos Plan of Action for the economic development of Africa 1980-2000, OAU, Addis-Ababa. OECD (2010). Main Science and Technology Indicators, OECD, Paris. AU (African Union) (2007), Addis Ababa Declaration on Science, Technology and Scientific Research for Development, Assembly/AU/Decl.5(VIII), Assembly of the African Union Eighth Ordinary Session, 29-30 January 2007, AU, Addis Ababa, Ethiopia, http://www. africa-union.org/root/au/conferences/past/2007/januray/summit/doc/decisions NEPAD (2005), Africa's Science and Technology Consolidated Plan of Action, NEPAD, Johannesburg. NEPAD (2007), Report of the First Meeting of the African Intergovernmental Committee on Science, Technology and Innovation Indicators, Maputo, Mozambique, September, 2007, NEPAD, Johannesburg. NEPAD (2010), African Innovation Outlook, NEPAD, Johannesburg. UNDP (United Nations Development Programme) (2010), Human Development Report 2009, UNDP, New York. - 6
Pour plus d'informations veuillez contacter : Prof Luke E. Mumba Coordinateur du programme Agence de la planification et de la coordination du NEPAD Centre pour la science, technologie & l'innovation du NEPAD (NSTIH) Halfway House 1234 Midrand-Johannesburg, Afrique du Sud e-mail: lukem@nepad.org Tel: +27 12 841 3904 Fax: +27 12 841 3906 Dr. Philippe Mawoko Directeur par intérim. Observatoire africain pour la science, la technologie et l'innovation (OASTI) Commission de l'union africaine (CUA) Sipopo Conference Centre P.O. Box 549 Malabo, Guinee équatoriale e-mail: mawokop@africa-union.org; info@aosti.org The African Obser vatory of Science, Technology and Innovation (AOSTI)