Mixité fonctionnelle dans les opérations de rénovation urbaine - Analyse transversale Journée du CES de l ANRU 15/10/2010 Étude de l IAU Ile-de-France C. Delaporte, B. Guigou, M. Hervouët, C. Mangeney
La commande du CES de l ANRU n Objectifs de l étude IAU sur la mixité fonctionnelle n Une conception élargie de la mixité fonctionnelle : Activités économiques et artisanales Commerces Équipements et services
Quels attendus de la mixité fonctionnelle? n Que disent les textes de loi depuis 2003? n Une notion qui «parle peu» aux porteurs de projet des 10 sites n Néanmoins 61% des conventions mentionnent la MF n Et sur le terrain, les acteurs «font de la MF», même quand l objectif n est pas affiché dans la convention n Une notion floue et consensuelle
Une minorité des financements consacrés à la MF n Part de la MF dans la base de financement prévisionnel total (source: 90 conventions) 10,5% en moyenne Dont 8,9% pour les équipements et locaux associatifs et 1,6% pour l aménagement des espaces commerciaux et artisanaux n Échantillon des 10 sites : 12% en moyenne, soit 25,5M sur un montant moyen de 212M n Des chiffres inférieurs à la réalité des interventions terrain
Mais des écarts d une convention à l autre (source : 90 conventions) Répartition des conventions selon la part de la MF dans le financement total du projet 40 35 30 25 20 15 10 5 0 0-5 05-10 10-15 15-20 20-25 >=25 P art de la MF dans le coût total du projet
Quelles interventions programmées? Quelle fréquence des interventions? (source : 90 conventions) Des équipements variés dont les espaces verts Des commerces dans une convention sur deux Le volet développement économique peu développé, sans être totalement absent Nombre de conventions ayant des actions programmées dans les différents types d'équipements/activités Ecole/groupe scolaire Commerces Equipement sportif Centre socio-culturel Salle de quartier/locaux associatifs Espace vert Petite enf ance Equipement culturel Equipement administratif / service public Centre de loisirs/jeunesse Equipement de santé/social Bureaux/locaux d'activités Equipements pour l'emploi Maison des services publics Salle polyvalente Couveuse/pépinière d'entreprise/hôtel d'entreprise Autre 5 7 6 15 15 19 17 22 21 26 35 34 0 10 20 30 40 50 60 70 36 39 47 49 61
Les équipements au service du projet urbain n Des conventions floues, souvent lacunaires Entretiens et visites indispensables pour comprendre les intentions et les pratiques de MF n Le diagnostic préalable au PRU : Positif sur le plan quantitatif Critique sur le plan qualitatif n La programmation s appuie sur une connaissance empirique des «besoins»: Réunions publiques, conseil de quartier, têtes de réseaux, études
Les interventions sur les équipements sont d abord au service du projet urbain n Parmi des interventions urbaines différenciées, les plus fréquentes sont : Remise aux normes Extension de l offre et/ou regroupement de services Valorisation architecturale Le plus ambitieux: relocalisation et/ ou création nouvelle pour conforter le projet urbain, renforcer la centralité, consolider des parcours d habitants: L équipement est utilisé comme levier du projet urbain Peu de création d offre nouvelle de services
Des réalisations «emblématiques» n Au Havre: l Atrium, un pôle d animation socio-culturel Pour les habitants du quartier n A Meaux: la Maison pour tous Pour le quartier, et audelà n A Lyon, la Halle d athlétisme Pour l agglomération
Des interventions sur les équipements : pour qui? n D abord pour les habitants du quartier : Ceux qui y vivent aujourd hui, Et parfois les «nouveaux» habitants n Dans certains cas pour mieux répondre aux attentes des catégories les plus fragiles n Certains projets font de l équipement un support pour attirer des populations extérieures dans le quartier n Les équipements phare restent construits en centre ville, sauf exception
Dans la moitié des sites, des projets d espaces verts de grande qualité reliant les quartiers à la ville Lorient : des rives du Ter au quartier Meaux : le parc naturel du Pâtis Le projet du parc des Coteaux à Lormont Le parc du Vallon à Lyon Le parc du château de Montgeon au Havre n Pourquoi ces projets nous semblent pouvoir jouer un rôle de levier dans l évolution des quartiers?
Des divergences dans la capacité à s appuyer sur l investissement pour construire du projet intégré n Deux exemples : Un équipement culturel de quartier conçu d emblée comme un élément d une politique culturelle locale Un équipement polyvalent neuf pour les habitants du quartier dont le directeur travaille à une meilleure intégration dans les politiques locales (effet rétroactif)
Les commerces : une condition impérative pour la mixité fonctionnelle Un diagnostic récurrent Les interventions financées dans le cadre du PRU: Visent à répondre à des besoins de proximité des habitants Se déclinent en interventions récurrentes: Démolition de centres commerciaux existants, diminution fréquente des surfaces, installation de commerces en pied d immeuble, Des avancées sur ce champ: meilleure connaissance du fonctionnement du commerce par les porteurs de projet, Consensus sur une «bonne forme urbaine»
Commerces : de nombreux obstacles Des problèmes de phasage : Une gestion de l entre-deux délicate Des difficultés pour anticiper les aménagements des locaux Complexité de l intervention en site occupé Des difficultés pour assurer le portage des projets : Manque de rentabilité des petites opérations EPARECA se positionne sur les opérations rentables Réticences fréquentes des bailleurs
Les activités économiques et artisanales Est un thème peu développé dans les conventions, même s il y a un périmètre ZFU Pour une partie des porteurs de projet : Le quartier n est pas la bonne échelle Et/ou la convention n est pas la bonne temporalité Absence de consensus sur la «bonne» forme urbaine Pose une question centrale pour la mixité fonctionnelle : celle de la taille de la maille urbaine Manque de culture économique des porteurs de projet mais expertise mobilisable
Mais des interventions intéressantes, avec ou sans financements ANRU n Clichy/Montfermeil : hôtel d activités n Lormont Carriet : perspective de la rue, une fois le parc actif terminé Et des avancées sur l emploi/insertion avec les chartes de l ANRU (peu étudié)
Avancées et limites : à creuser n Mise en place d un «dispositif vertueux» dans certains sites, avec l apport du dispositif ZFU : Création d entreprises plus importante que dans l unité urbaine de référence Mise en réseaux d acteurs «Cercle vertueux» ZFU/PRU n Des problèmes dans la mise en œuvre des opérations : Phasage Portage n Un manque d appui sur les ressources locales et les potentialités des populations
Un des apports du PNRU : miser sur l effet levier n Équipements, commerces, activités économiques ne sont pas suffisants à eux seuls pour changer la dynamique du quartier n Mais peuvent, sous conditions, avoir un «effet levier» : Apport réel de l ANRU dans la capacité à mobiliser des moyens financiers importants dans un temps très limité Mise sur un effet de système et de simultanéité pour transformer le quartier sur le plan urbain Mais le volet «social» est le «parent pauvre» des projets
Enjeux et propositions n Mettre en réseau, capitaliser les expériences, soutenir la qualification des équipes projets n Pérenniser n Assurer la tranquillité n Mettre en cohérence les décisions de planification à différentes échelles n Construire un projet intégré
Pérenniser les investissements n Faire fonctionner et entretenir les équipements : Des charges importantes de salaires, maintenance Un besoin de soutien financier pour les CL pauvres n Mettre en place des méthodes pour une gestion adaptée des équipements, commerces, activités. n Soutenir les porteurs de projet dans la gestion de la transition (chantier, démolitions des commerces )
Assurer la tranquillité publique n Récurrence de problèmes de dégradations, sentiment d insécurité, tensions En lien avec l activité économique, commerciale qui a besoin de tranquillité pour fonctionner n S appuyer sur les démarches partenariales de CLSPD à la bonne échelle Les relais locaux Le levier des chartes d insertion et de médiation
S appuyer sur les outils de planification territoriale n Veiller à la cohérence des décisions entre les échelons territoriaux : Au travers des SCOT, PLD, PLH, PLU : Un exemple de positionnement du quartier dans la stratégie de développement de l agglomération au travers du Scot La mise en œuvre suppose une volonté politique et une collaboration étroite entre acteurs du projet urbain et social et de la planification
Construire un projet intégré n S appuyer sur les outils au service de la cohésion sociale et territoriale : Au travers des CUCS, CLSPD, PLIE n Un exemple d articulation n La mise en œuvre suppose une volonté politique et une collaboration étroite entre acteurs du projet urbain et social
Merci de votre attention