Cette seconde partie de notre spécial REER qui a débuté le mois dernier dresse un portrait des sociétés de fonds communs de placement (FCP) dont la direction est située au Québec et dont les produits peuvent être distribués à travers le réseau traditionnel de conseillers. Il nous semblait important de faire connaître davantage ces «PME» des FCP au Québec. Nous avons donc demandé à leurs dirigeants en quoi leur société se démarquait des grandes entreprises de ce secteur d activité. Vous pourrez prendre connaissance de leur Spécial démarche de placement, de la spécificité de leurs produits et de leur stratégie d affaires. Ce survol permettra par ailleurs au conseiller d avoir sous la main une fiche concise REER de ces firmes qu il pourra utiliser pour sa clientèle intéressée à investir dans des compagnies de fonds de placement établies au Québec. Histoire de poursuivre sur le thème du placement québécois, nous avons aussi fait une petite incursion du côté des fonds de travailleurs, ces fonds qui fournissent du capital de risque aux PME de la province. Bonne lecture! 12
Fondaction DE LA CSN Fonds de solidarité DE LA FTQ En plus des avantages du REER, deux fonds qui permettent d obtenir des crédits Bernard Gauthier Photos : Sonia Jam supplémentaires de 30 %. Le Fondaction de la CSN et le Fonds de solidarité FTQ sont essentiellement des sociétés à capital de développement (ou de risque) qui investissent l épargne des travailleurs dans des PME pour favoriser le maintien et la création d emplois au Québec. En retour, les épargnants peuvent accumuler un pécule intéressant à la retraite à un taux de rendement acceptable. En plus d offrir les avantages fiscaux que comporte le REER, l acheteur obtient un crédit d impôt supplémentaire de 30 %, ce qu aucun autre fonds ne peut offrir en vertu des lois existantes au pays. Les actions peuvent être transférées dans un REER autogéré. C est donc dire qu un investisseur, dont le taux d imposition est de 50 % et qui devrait payer au fisc 1 000 $ cette année, recevrait un remboursement d impôt de 800 $. Le calcul est simple : 500 $ remboursable grâce au REER et 300 $ par le biais du crédit d impôt. Ce 800 $ peut facilement être réinvesti dans un fonds commun de placement admissible à un REER, lequel accordera à l épargnant un remboursement supplémentaire de 400 $. Ainsi, le client obtiendra un investissement de 1 800 $ NOVEMBRE 2000 13
Geneviève Morin directrice aux finances et au développement corporatif, Fondaction de la CSN. Guy Versailles vice-président, communications, marketing, relations publiques, Fonds de solidarité de la FTQ. pour un déboursement net de 600 $. La limite admissible au crédit d impôt est de 5 000 $. Que ce soit à la CSN ou à la FTQ, la loi est la même : les capitaux peuvent être versés jusqu à concurrence de 60 % dans les entreprises québécoises. Le reste est partagé dans diverses obligations et des actions d entreprises reconnues. Pour ce qui est des critères d investissement, les deux fonds recherchent un bon conseil d administration capable de prendre des décisions appropriées et d avoir des alliés stratégiques intéressants, une entreprise bien positionnée qui dispose d un accès facile sur le marché, d un bon produit et d une idée originale. La Caisse de dépôt et placement du Québec ne participe pas au développement de ces fonds. Les fonds sont accessibles non seulement aux travailleurs syndiqués, mais à l ensemble de la population. Les fonds sont disponibles dans les milieux syndiqués et autres milieux de travail, ou simplement aux sièges sociaux des deux syndicats. CSN : trois créneaux À la CSN, le Fondaction est relativement jeune. Il est disponible sur le marché depuis 1996. Déjà, les résultats sont encourageants : un actif sous gestion de 150 M$, une croissance moyenne annuelle de 50 % et une participation de 28 000 actionnaires. «Nous avons investi dans 36 entreprises de tous les secteurs d activité, du manufacturier à la technologie, explique la directrice aux finances et au développement corporatif de Fondaction, Geneviève Morin. Les résultats sont plus élevés que nous l aurions cru. Notre objectif était de 100 M$ en cinq ans et nous avons atteint les 150 M$.» Le rendement annuel moyen est de 6,3 %. La CSN favorise trois types d entreprises : celles qui sont liées à l environnement pour la fabrication d un produit ou qui doivent répondre aux normes antipollution; celles en gestion participative, alors que la CSN croit fermement à la notion de développement durable lorsque les travailleurs collaborent aux décisions économiques de l entreprise; et finalement, les coopératives et les entreprises d économie sociale. La CSN estime qu il existe peu de sources de financement disponibles pour ces entreprises, qu il s agit plutôt de capital de risque dans ces cas, et que le mouvement des travailleurs se sent à l aise et comprend les problématiques entourant ce segment de marché. «Dans un proche avenir, nous voulons nous tailler une place pour nous permettre d agir de façon plus significative. Nous croyons qu il est nécessaire de grossir pour intervenir à différents niveaux, notamment pour ce qui est du développement de l économie durable. En 2001, le Fondaction devrait être en mesure d ajouter un 50 M$ additionnel afin d atteindre les 200 M$.» FTQ : présent partout Le Fonds de solidarité de la FTQ a été lancé en 1983. Son actif sous gestion atteint 3,86 milliards et compte 426 000 actionnaires. Si l on tient compte de ses fonds régionaux et de 14
ses fonds locaux, le Fonds de solidarité FTQ est présent dans 1 700 entreprises du Québec. La structure est la suivante : le Fonds FTQ investit généralement 1 M$ et plus dans les entreprises, alors que la limite des 17 fonds régionaux varie de 50 000 $ à 500 000 $, et parfois même jusqu à 750 000 $ s il s agit d un réinvestissement dans une même entreprise. En À la retraite plus tôt avec une meilleure rente Claude Grégoire et Lucia Leblanc, tous les deux âgés de 58 ans, sans enfants, habitent Beloeil. Jusqu au premier septembre dernier, M. Grégoire était travailleur autonome, sans fonds de pension à la retraite. Son épouse, infirmière, obtiendrait une pension de 22 000 $ si elle quittait son poste maintenant. Son employeur lui propose de racheter cinq années de service pour améliorer sa pension. Malheureusement, elle n a pas les moyens financiers d accepter l offre.tous les deux possèdent des REER inutilisés d environ 12 500 $ chacun. Encore une fois, le couple ne dispose pas des montants nécessaires pour obtenir les avantages des REER. STRATÉGIE En février 1999, le directeur de la succursale et conseiller en placement du Groupe Option Retraite à Longueuil, Jacques Valiquette, leur propose d investir dans le Fonds de solidarité FTQ, afin d obtenir une réduction d impôt additionnelle de 30 %, tout en contribuant à leur REER. Au terme d une période de cinq ans, leur rendement moyen sera de 12 % environ. «Cette stratégie doit être appliquée essentiellement aux personnes qui envisagent de prendre leur retraite au cours des cinq prochaines années seulement. C est une question de sécurité et de rendement. Autrement, il y a d autres moyens qui offrent un rendement nettement supérieur mais à long terme.» Pour mettre de l avant la stratégie, le couple emprunte 5 000 $ chacun. Total de la dette : 10 000 $. Les remboursements d impôt s élèvent à 7 700 $. Ce montant sert à racheter les années de service de Madame Leblanc, qui valent 7530 $. RÉSULTAT Un an plus tard, la même stratégie se répète et les remboursements d impôt servent maintenant à payer la majeure partie des prêts. Résultat : le couple accumule 20 000 $ dans le Fonds de solidarité FTQ, madame prend sa retraite quatre ans plus tôt et touchera une pension de 30 000 $ au lieu des 22 000 $ qu elle aurait eus sans la stratégie utilisée. Très heureux des résultats, Claude Grégoire et Lucia Leblanc sont prêts à témoigner de leur expérience. ce qui a trait aux 86 fonds locaux, l écart de leur participation va de 5000 $ à 50 000 $. Au cours des six derniers mois, l actif du Fonds de solidarité FTQ a atteint les 226 M$ pour un rendement moyen annuel de ses parts de 8,06 % au 30 juin dernier. «Nous investissons dans tous les secteurs d activité économique du Québec, exception faite du commerce de détail puisqu il s agit de substitution d emplois», affirme le vice-président aux communications, marketing et relations publiques du Fonds de solidarité FTQ, Guy Versailles. «Nous sommes présents partout : les mines, les richesses naturelles, le textile, le meuble, l aéronautique et tout particulièrement les biotechnologies et les technologies de l information. Nous sommes l un des plus importants fonds de capital de risque au Canada.» M. Versailles avance que la majorité des autres firmes qui gèrent des capitaux de risque se situent dans le secteur de la nouvelle économie en raison des rendements extraordinaires. «Mais, dit-il, ce qui nous préoccupe, c est la création d emplois. Et en ce sens, nous sommes encore très présents dans l économie traditionnelle.» Le Fonds de solidarité de la FTQ est divisé en équipes sectorielles, lesquelles sont composées de cinq à six conseillers. Chacun des conseillers devient un spécialiste du secteur industriel ou du secteur économique dans lequel l entreprise évolue. Les problématiques sont ainsi mieux abordées et résolues de part et d autre. Pour en savoir davantage sur ces deux fonds à capital de risque, vous pouvez visiter les sites Internet suivants : www.fondaction.com www.fondsftq.com NOVEMBRE 2000 15
L ASSOCIATION BLC-EDMOND DE ROTHSCHILD DE PARIS Une valeur ajoutée aux rendements des portefeuilles Roch Dumais président de BLC Services financiers. C est la filiale BLC Services financiers, propriété exclusive de la Banque Laurentienne du Canada, qui assume entre autres la distribution des fonds communs de placement dans le réseau des succursales de la Banque. L entreprise dispose de deux familles de fonds, soit : les fonds IRIS et les fonds R. FAMILLE IRIS À elle seule, la famille IRIS possède un actif de 600 M$ et 46 000 clients. IRIS n impose pas de frais d acquisition. «La philosophie de la famille IRIS est de permettre au client d obtenir une présence sur les marchés canadien et américain en vue de l élaboration d un portefeuille structuré, selon les buts du client, affirme le président de BLC Services financiers, Roch Dumais. L objectif de nos fonds est d optimiser le rendement avec un minimum de risque et d offrir la possibilité d investir dans tous les marchés.» Au chapitre des commissions de service, les taux peuvent atteindre jusqu à 1,25 % pour les fonds d actions, 0,75 % pour les fonds équilibrés et 0,50 % pour les fonds de titres à revenu fixe. FAMILLE R L association entre la Banque Laurentienne et La Compagnie Financière Edmond de Rothschild de Paris, l automne dernier, a permis de mettre sur le marché 13 fonds communs de placement, les Fonds R. Ces fonds sont en circulation depuis janvier 2000. «Nos partenaires européens ont 200 ans d histoire; ce sont des experts en gestion de portefeuilles mondiaux et nous voulions une association avec une société ayant un style différent des concurrents, explique le président et chef de la direction de BLC-Edmond de Rothschild, André Bolduc. Les équipes de gestion ne sont pas dispersées à travers la planète, mais sont plutôt concentrées à Paris, ce qui nous procure un avantage. Dans le marché d aujourd hui, on doit gérer globalement et cela a toujours donné d excellents résultats.» Pour ce qui est de l association avec la Banque Laurentienne, les raisons qui ont mené à ce partenariat reposent sur la qualité d un excellent réseau de distribution et d un service développé avec plus de 8 000 représentants financiers. «On se concentre sur un créneau mondial; on croit fermement au potentiel que représente l offre de fonds internationaux exclusifs tout en exploitant le créneau de gestion privée et institutionnelle. Et il semble que nos produits soient très bien accueillis dans le milieu du courtage et des planificateurs financiers.» La croissance de cette nouvelle famille de fonds est exceptionnelle avec un actif dépassant les 100 M$ et plus de 11 000 clients depuis sa mise en marché en janvier dernier. La commission de vente varie de 0 à 5 % pour les frais d achat payés au moment de la souscription, et est de 5% pour les frais d achat reportés. La commission de service est quant à elle de 1,25 % lorsque les frais d achat sont payés au moment de la souscription et de 0,50 % lorsque les frais d achat sont reportés. Les fonds sont disponibles chez tous les courtiers et dans le réseau de la Banque Laurentienne. M. Dumais mentionne que d autres fonds seront annoncés sous peu dès que la Commission des valeurs mobilières du Québec (CVMQ) aura donné son approbation. Pour en savoir davantage : www.banquelaurentienne.ca 16