Desjardins, Capital régional et coopératif Ouest de Montréal 16 septembre 2015 Les entreprises de l Ouest de Montréal dans le contexte économique actuel Jimmy Jean Économiste principal Mouvement Desjardins
1. Quel est le contexte économique mondial? En 2015, on observe une légère amélioration du côté des pays industrialisés et une réduction de cadence des pays émergents. Les indices boursiers sont instables. La croissance économique mondiale : modérée en 2015. La zone euro : fera mieux cette année sans battre de record. Les pays en émergence : la Chine et l Inde se repositionnent (Inde en meilleure posture). la Russie et le Brésil sont en difficulté. Les prix du pétrole : le surplus important pourrait perdurer.
2. Aux États-Unis, comment ça va? Économie : un démarrage difficile en début d année, mais un raffermissement tout au cours de 2015. La création d emplois se poursuit. Le marché de l habitation reprend du tonus. Les investissements des entreprises sont inégaux : le secteur de l énergie agit comme un boulet. La force du dollar américain nuit aux exportations. Les taux d intérêt devraient augmenter graduellement cet automne.
3. Au Canada, quel est le portrait? Économie : une récession non conventionnelle par son ampleur, sa durée, sa localisation et son contexte. Il y a tout de même de la création d emplois. Les exportations sont en hausse, l optimisme est prudent. Les investissements des entreprises sont à la baisse : recul attendu en 2015. La confiance des entreprises décline. Le dollar canadien demeurera sous la parité pour encore longtemps. La Banque du Canada ne devrait pas changer les taux directeurs avant plusieurs trimestres. Scénario de long statu quo. Une reprise modérée est attendue à l automne.
4. Au Québec, voit-on un peu d amélioration? L économie croît très modérément en 2015. Le bilan de l emploi depuis le début de 2015 est positif. Le marché de l habitation tourne au ralenti. Du côté des entreprises : Les exportations internationales sont à la hausse. L investissement des entreprises serait à la hausse en 2015, mais tarde à se redresser. La confiance des PME fait du surplace. l Indice précurseur Desjardins prend de la vigueur.
Québec Évolution des indicateurs depuis septembre: 5. Et Montréal dans tout cela? Défis Rénover les infrastructures de transport. Améliorer le transport en commun. Mettre en branle les projets structurants attendus depuis longtemps. Surmonter le pessimisme et le cynisme ambiant. Rehausser la productivité. Atouts Accès rapide au marché américain. Main-d œuvre formée et bilingue. Ville universitaire et de centres de recherche. Des coûts d exploitation avantageux en Amérique du Nord (selon KPMG). Une mobilisation de plus en plus grande des milieux d affaires.
Québec Évolution des indicateurs depuis septembre: 6. Le Grand Montréal économique : faut-il croire la rumeur? (1) La perception Montréal stagne et ne connaît aucune croissance de son économie. Les faits Le PIB nominal a crû de 5,0 % de 2011 à 2013 vs 5,1 % pour le Québec. Lors de la récession de 2009, la croissance de la RMR de Montréal est demeurée plus rapide que celle du Québec (1,5 % contre 0,9 %). Montréal ne crée aucun emploi. Emploi : 2012 à 2014 Montréal Québec Total +2,3 % +1,3 % Services +2,6 % +2,0 % Fabrication +2,6 % +0,7 %
Québec Évolution des indicateurs depuis septembre: 6. Le Grand Montréal économique : faut-il croire la rumeur? (2) La perception Le taux de chômage montréalais demeure très élevé et ne diminue pas. Les faits Il est passé de 8,4 % en 2011 à 8,2 % en 2014, soit un recul de 0,2 point. Au Québec, il est passé de 7,9 % à 7,7 % au cours de cette période, soit un repli de 0,2 point. Le taux de chômage dans la RMR de Toronto était de 8,0 % en 2014, contre 8,2 % pour la RMR de Montréal. «Il ne se passe rien à Montréal» : la croissance des investissements demeure anémique. Dans la métropole, les investissements ont crû de 21,8 % de 2011 à 2014 (le résidentiel s est accaparé 33,0 % des investissements) vs 6,4 % au Québec (le résidentiel s est accaparé 34,0 % des investissements).
Québec Évolution des indicateurs depuis septembre: 6. Le Grand Montréal économique : faut-il croire la rumeur? (3) La perception «Montréal se vide» : l accroissement démographique est pratiquement inexistant. Les faits La population a augmenté de 3,6 % dans la métropole de 2010 à 2014, contre 2,6 % au Québec. Selon les prévisions de l ISQ de 2014, une croissance de 22,4 % de la population est attendue dans la métropole de 2011 à 2036, contre 17,3 % au Québec. Montréal s appauvrit. Le revenu d emploi médian a progressé de 46,8 % dans la RMR de Montréal de 2000 à 2013, contre 31,7 % dans la RMR de Toronto.
7. À Montréal, quels secteurs pourraient profiter de la remontée graduelle de l économie nord-américaine? Les entreprises qui font des affaires aux États-Unis : le secteur manufacturier, en général et par ricochet, les services de transport de marchandises. Les secteurs liés aux entreprises manufacturières comme les produits métalliques, l usinage, la fabrication de machines notamment. Les secteurs liés de près à la construction résidentielle et non résidentielle (produits du bois, meubles, produits métalliques.).. Le secteur touristique.
8. Avec un dollar sous la parité, est-ce encore nécessaire d augmenter la productivité? Oui, même sur le marché américain. Une stratégie d affaires reposant sur un huard faible : pas viable. Les entreprises américaines veulent des partenaires qui peuvent les suivre technologiquement (chaînes de valeur). Les entreprises québécoises ont de nombreux atouts : souplesse (capacité d adaptation); production sur mesure; proximité; qualité des produits, qualité de la main-d œuvre; respect des délais de livraison. Il faut allier ces atouts avec les gains de productivité.
9. Petite parenthèse : la faiblesse du dollar canadien n est pas un phénomène isolé R ussie B résil N o rvège Suède T urquie N.-Z. M exique Z o ne euro D anemark C anada A fr. du Sud A ustralie Japo n C o rée Indo nésie Suisse T haï lande R.-U. C hine Inde Variation du dollar américain par rapport aux principales devises depuis le début de 2014 (5) 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 En % Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques
10. Exporter, est-ce un luxe ou une nécessité? Dans un contexte où la croissance de la population sera très modérée dans les prochaines années, c est loin d être un luxe pour toute entreprise qui veut croître. Exportations en k$ 80 000 80 000 70 000 États-Unis Monde 70 000 60 000 60 000 50 000 50 000 40 000 40 000 30 000 30 000 20 000 20 000 10 000 10 000 0 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 0 Au cours des dernières années, les échanges commerciaux avec les pays émergents et en développement (PÉD) se sont accrus (mais la part demeure à moins de 10 %).
11. Quels sont les plus grands risques qui pourraient faire chavirer ces scénarios de croissance? La faiblesse des économies émergentes. La Chine? Une dégringolade prolongée des marchés boursiers. Une longue stagnation de l économie européenne. Des exportations qui s essoufflent au Canada. Un recul prolongé des prix du pétrole. Une correction rapide et brutale du marché immobilier canadien. Un marché du travail qui rechute au Québec.
12. S il fallait résumer, qu est-ce que l on retiendrait? De façon générale, les prochains trimestres seront plus encourageants. L économie américaine croîtra plus rapidement et aura un effet positif sur les exportations du Canada et du Québec. L économie canadienne reprendra un peu de tonus. L économie québécoise profitera de cet élan, mais très modestement. Le dollar canadien sera maintenu sous la parité. Les taux d intérêt directeurs demeureront bas.
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