PRISE EN CHARGE ET SUIVI DU PATIENT HYPERTENDU PAR UN MEDECIN GENERALISTE EN FRANCE

Documents pareils
Ischémie myocardique silencieuse (IMS) et Diabète.

ÉVALUATION DE LA PERSONNE ATTEINTE D HYPERTENSION ARTÉRIELLE

Les Jeudis de l'europe

S o m m a i r e 1. Sémiologie 2. Thérapeutique

Grossesse et HTA. J Potin. Service de Gynécologie-Obstétrique B Centre Olympe de Gouges CHU de Tours

Le VIH et votre cœur

INTERET PRATIQUE DU MDRD AU CHU DE RENNES

chronique La maladie rénale Un risque pour bon nombre de vos patients Document destiné aux professionnels de santé

PREMIERE CAUSE DE MORTALITE: /an

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS. 7 janvier 2009

LES FACTEURS DE RISQUE

Recommandation Pour La Pratique Clinique

Épreuve d effort électrocardiographique

PRISE EN CHARGE SYSTÉMATISÉE DES PERSONNES ATTEINTES. collectives D HYPERTENSION ARTÉRIELLE

Diabète de type 1 de l enfant et de l adolescent

APRÈS L'ACCIDENT CORONAIRE

Hypertension artérielle. Des chiffres qui comptent

Le VIH et votre apparence physique

GUIDE D INFORMATIONS A LA PREVENTION DE L INSUFFISANCE RENALE

LISTE DES ACTES ET PRESTATIONS - AFFECTION DE LONGUE DURÉE HÉPATITE CHRONIQUE B

UN PATIENT QUI REVIENT DE LOIN. Abdelmalek AZZOUZ GRCI 29/11/2012 Service de Cardiologie A2 CHU Mustapha. Alger Centre. Algérie

INSUFFISANCE CARDIAQUE «AU FIL DES ANNEES»

I.TRAITEMENT DE CRISE -ANTALGIQUES SIMPLES -ANTINFLAMMATOIRES BIPROFENID -TRIPTANS

Automesure de la tension artérielle

Principales complications de la grossesse Hypertension artérielle gravidique Item 17 - Module 2


INSUFFISANCE CARDIAQUE DROITE Dr Dassier HEGP

HTA et grossesse. Dr M. Saidi-Oliver chef de clinique-assistant CHU de Nice

LE GRAND LIVRE Du. Pr Jean-Jacques Altman Dr Roxane Ducloux Dr Laurence Lévy-Dutel. Prévenir les complications. et surveiller la maladie

GUIDE AFFECTION DE LONGUE DURÉE. Artériopathie oblitérante des membres inférieurs

Cas clinique n 1. Y-a-t-il plusieurs diagnostics possibles? Son HTA a t elle favorisé ce problème?

Cardiopathies ischémiques

Le traitement de l'insuffisance cardiaque chez le chien

Dr Laurence FAYARD- JACQUIN Cœurs du Forez Mise à jour

Migraine et Abus de Médicaments

EVALUATION DES TECHNOLOGIES DE SANTÉ ANALYSE MÉDICO-ÉCONOMIQUE. Efficacité et efficience des hypolipémiants Une analyse centrée sur les statines

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

CENTRE DU DIABETE CLINIQUE SAINT-JEAN. Centre de traitement multidisciplinaire pour personnes diabétiques

Thérapeutique anti-vhc et travail maritime. O. Farret HIA Bégin

I - CLASSIFICATION DU DIABETE SUCRE

Pathologie VIH. Service maladies infectieuses Archet 1. Françoise ALEXIS, infirmière Monique BORGHI, infirmière 15 octobre 2013

Caisse Primaire d Assurance Maladie de La Charente

LE PSORIASIS ET SES CO-MORBIDITES PARTICULIEREMENT LE DIABETE

Télé-expertise et surveillance médicale à domicile au service de la médecine générale :

PRISE EN CHARGE DES PRE ECLAMPSIES. Jérôme KOUTSOULIS. IADE DAR CHU Kremlin-Bicêtre. 94 Gérard CORSIA. PH DAR CHU Pitié-Salpétrière.

La prise en charge de votre insuffisance cardiaque

TITRE : «Information et consentement du patient en réadaptation cardiovasculaire»

Insuffisance cardiaque

Effets sur la pression artérielle rielle des traitements non-médicamenteux

L obésité et le diabète de type 2 en France : un défi pour la prochaine décennie. DANIEL RIGAUD CHU de Dijon

Parcours du patient cardiaque

TRAITEMENTS MEDICAMENTEUX DU DIABETE DE TYPE 2 (Hors Insuline) MAREDIA Dr Marc DURAND

MEDICAMENTS DE CARDIOLOGIE Partie I. Nathalie SAUREL 22 septembre 2009

prise en charge médicale dans une unité de soins

PRINTEMPS MEDICAL DE BOURGOGNE ASSOCIATIONS ANTIAGREGANTS ET ANTICOAGULANTS : INDICATIONS ET CONTRE INDICATIONS

SANTÉ. E-BOOK équilibre. stop. cholesterol diabete hypertension. Réduire le cholestérol, l hypertension et le diabète SANS MEDICAMENT!

La prise en charge de votre maladie, l accident vasculaire cérébral

Evaluation du risque Cardio-vasculaire MOHAMMED TAHMI

Plan. Introduction. Les Nouveaux Anticoagulants Oraux et le sujet âgé. Audit de prescription au Centre Hospitalier Geriatrique du Mont d Or

Le cœur et les artères des femmes sont en danger

maladies des artères Changer leur évolution Infarctus du myocarde Accident vasculaire cérébral Artérite des membres inférieurs

Colette Franssen Département d Anesthésie Réanimation CHU Sart Tilman LIEGE

Obésité et psoriasis Données actuelles et questions au spécialiste en nutrition

Guide du parcours de soins Titre ACTES ET PRESTATIONS AFFECTION DE LONGUE DURÉE. Hépatite chronique B

ntred 2007 Résultats de l étude Description des personnes diabétiques

Cazenove & Stédo. départ pour : RCV. Nous ne sommes pas que des super héros, nous sommes avant tout des Hommes comme les autres! Scénario.

Les différentes maladies du coeur

Sachez mesurer vous-même votre tension

Tronc Artériel Commun

D o s s i e r. d u C N H I M. SARTANS : antagonistes de l angiotensine II. Revue d évaluation sur le médicament SOMMAIRE. Évaluation thérapeutique

La prise en charge de votre artérite des membres inférieurs

Ordonnance collective

Surpoids et obésité de l adulte : prise en charge médicale de premier recours

Insuffisance Cardiaque de l Adulte.

SEMEIOLOGIE CARDIO-VASCULAIRE Mesure de la Pression Artérielle

Fibrillation atriale chez le sujet âgé

e-santé du transplanté rénal : la télémédecine au service du greffé

Céphalées. 1- Mise au point sur la migraine 2- Quand s inquiéter face à une céphalée. APP du DENAISIS

Pour la prévention des maladies cardiovasculaires dans le diabète, le taux d'hba1c cible recommandé est <7,0% (<53 mmol / mol).

La fibrillation auriculaire : au cœur du problème

La maladie de Berger Néphropathie à IgA

N.-B. 18 à 34 24,3 28,1 20,1 24,4. 35 à 54 36,7 23,0 31,6 49,3 55 à 64 18,7 18,7 21,3 16,9 65 et plus 20,3 30,2 26,9 9,4

PRISE EN CHARGE DES PATIENTS ADULTES ATTEINTS

Projet de grossesse : informations, messages de prévention, examens à proposer

Diabète et risque cardiovasculaire: Le syndrome métabolique en question

Migraine et céphalées de tension: diagnostic différentiel et enjeux thérapeutiques

Evaluation des médicaments antihypertenseurs et place dans la stratégie thérapeutique

Femmes, prenez soin de votre cœur! LIVRET DE PREVENTION

L APS ET LE DIABETE. Le diabète se caractérise par un taux de glucose ( sucre ) trop élevé dans le sang : c est l hyperglycémie.

RAPPORT D ORIENTATION. Développement de la prescription de thérapeutiques non médicamenteuses validées

éviter UNE RÉCIDIVE APRÈS UN ACCIDENT VASCULAIRE CÉRÉBRAL AVC

Point d Information. Le PRAC a recommandé que le RCP soit modifié afin d inclure les informations suivantes:

PROGRESSEZ EN SPORT ET EN SANTÉ. Mieux vivre avec ma maladie chronique, Me soigner par l activité physique Programmes Santé

Système cardiovasculaire - CV CV111 CV110. aliskirène Rasilez

HEL de Des maladies dépistées grâce aux examens préventifs

La prise en charge de l AVC ischémique à l urgence

Votre guide des définitions des maladies graves de l Assurance maladies graves express

Diabète Type 2. Épidémiologie Aspects physiques Aspects physiologiques

Treatment of hypertension : present and perspectives Key-words (Index medicus): Antihypertensive agents. Hypertension. Préventive medecine.

LASER DOPPLER. Cependant elle n est pas encore utilisée en routine mais reste du domaine de la recherche et de l évaluation.

Transcription:

SOMMAIRE 1. INTRODUCTION 2. DEFINITION ET ETIOLOGIES 3. SIGNES ET SYMPTOMES 4. DIAGNOSTIC 5. STRATEGIE THERAPEUTIQUE 6. SUIVI DU PATIENT HYPERTENDU 7. ARRET DU TRAITEMENT 8. RECOMMANDATIONS 9. CONCLUSION

PRISE EN CHARGE ET SUIVI DU PATIENT HYPERTENDU PAR UN MEDECIN GENERALISTE EN FRANCE 1. INTRODUCTION Premier motif de recours en médecine générale en France : 14 % des actes, 94 % des patients hypertendus suivis en soins primaires. Une personne souffrant d HTA consulte son médecin généraliste 6 à 10 fois par an, soit pour renouveler son ordonnance soit pour soigner les maladies fréquemment associées à l hypertension (diabète, hypercholestérolémie ). Le médecin généraliste dispose de 6 mois pour contrôler l HTA de son patient après confirmation du diagnostic. Le traitement médicamenteux est mis en place si selon le niveau de la PA du départ les règles d hygiène indiquées dans l HTA légère à modérée ne suffisent pas.

2. DEFINITION ET ETIOLOGIES L HTA est définie pour l OMS comme une pression systolique (PAS) supérieure ou égale à 140 mm Hg et/ ou une pression diastolique (PAD) égale ou supérieure à 90 mm Hg. Lesdegrésdesévéritédel HTAselonl OMS sont repris par la tableau suivant :

CATEGORIE PA Systolique PA Diastolique Grade 1 HTA légère Sous groupe limite 140 159 140 149 90 99 90 95 Grade 2 HTA modéré 160 179 100 109 Grade 3 HTA sévère 180 110 HTA systolique isolée Sous groupe limite > 140 140 149 < 90 < 90 Crise hypertensive Elévation des chiffres tensionnels > 230/120 mm Hg avec des signes neurologiques et/ou cardiologiques menaçant le pronostic vital.

L HTA est essentielle dans 95 % des cas. Sa fréquence augmente avec l âge et varie en fonction de sexe (avant 40 ans, la femme est plus rarement hypertendue). Les principales étiologies de 5 % d HTA secondaires sont : rénales (maladie rénovasculaire, glomérulonéphrite, polykystose rénale), anomalies endocriniennes (phéochromocytome, maladie de CUSHING, syndrome de CONN, acromégalie, thyrotoxicose, hyperphasie congénitale des surrénales), grossesse, coarctation de l aorte, médicaments (corticoïdes, pilules contraceptives contenant des œstrogènes, stéroïdes anabolisants).

3. SIGNES ET SYMPTOMES En général, l HTA n a pas de signe propre. Elle est parfois responsable de céphalées. On peut retrouver des symptômes de la maladie causale en cas d HTA secondaire.

4. DIAGNOSTIC 4.1. Bilan initial Il a pour objectif de rechercher un retentissement viscéral, des facteurs de risque cardiovasculaires et une cause identifiable d HTA. L anamnèse porte sur les antécédents familiaux d HTA, d affections cardiaques ischémiques, de diabète, de dyslipidémie. Il faut également rechercher les éléments de mode de vie personnel (consommation de tabac et/ou d alcool, les habitudes alimentaires, l activité physique et les contextes psychosocial, familial et professionnel). La prise de la TA est réalisée en l absence d effort physique ou intellectuel (repos de 5 à 10 mn), d anxiété, de douleur, d accident aigu.

Procéder au moins à deux mesures successives par une méthode auscultatoire avec un manomètre ou un appareil électronique validé, au niveau des deux bras avec un brassard adapté, le patient étant en position assise ou couchée depuis plusieurs minutes. La mesure de la TA en position debout permet de dépister une éventuelle hypotension orthostatique. La répétition de la TA au cours de 3 consultations différentes est un élément essentiel du diagnostic d HTA permanente et de la décision thérapeutique. L examen clinique comprend aussi la mesure du poids et un examen du cœur, des poumons et des vaisseaux.

Un examen biologique est effectué avant toute prescription médicamenteuse et comporte : dosages sanguins : créatinémie, kaliémie, natrémie, glycémie et bilan lipidique complet. Ce bilan est complété par une recherche d hématurie, de protéinurie, de micro albuminémie et de glycosurie. Deux techniques sont validées pour affiner la mesure de la TA : la mesure ambulatoire de la pression artérielle (MAPA) et l automesure à domicile. elles permettent notamment de dépister l effet blouse blanche ou l HTA de la consultation.

L ECG de repos est effectué au cours du bilan initial puis à titre systématique tous les 3 ans. Un fond d œil est réalisé tous les ans en cas de lésion vasculaire, tous les 3 ans en l absence de lésions. 4.2. Stratification du risque Elle a pour objectif d élaborer une stratégie par étapes successives combinant l approche non médicamenteuse et le traitement médicamenteux. La prise en charge de l HTA est établie sur l application du risque cardiovasculaire individuel qui prendencompte: les chiffres de la pression artérielle, les autres facteurs et indicateurs du risque cardiovasculaire : âge supérieur à 45 ans chez l home et à 55 ans chez la femme, antécédents familiaux précoces de maladies cardiovasculaires (avant 55 ans chez le père et avant 65 ans chez la mère), tabagisme, diabète, HDL cholestérol < à 0,35 gr/l, LDL cholestérol l atteinte des organes cibles l hypertrophie ventriculaire gauche. Niveau de risque en fonction de la situation clinique :

HTA légère HTA modérée HTA sévère PAS : 140 159 ou PAD : 90 99 mm Hg PAS : 140 159 ou PAD : 90 99 mm Hg PAS : 140 159 ou PAD : 90 99 mm Hg Pas d autre facteur de risque Risque faible Risque moyen Risque élevé 1 à 2 facteurs de risques Risque moyen Risque moyen Risque élevé 3 facteurs de risque et plus, atteinte d un organe cible, diabète Risque élevé Risque élevé Risque élevé

Risque faible : mesures hygiéno diététiques seules pendant 6 à 12 mois, puis réévaluer tous les 3 à 6 mois. Risque moyen : mesures hygiéno diététiques pendant 6 mois puis évaluation tous les mois. Risque élevé : mesures hygiéno diététiques + traitement médicamenteux. Evaluation tous les mois.

5. STRATEGIE THERAPEUTIQUE 5.1. Objectifs Chez tous les hypertendus, le maintien des chiffres tensionnels à l objectif permet de réduire la morbi mortalité liée à cette pathologie. Dans le cas général, maintien de la PA au dessous de 140/90 mm Hg. Chez le diabétique, une TA de 140/80 mm Hg est recommandée pour prévenir la survenue des micro angiopathies ou éviter leur progression. Chez l insuffisant rénal, une tension <130/85 mm Hg. Si la protéinurie est >1 g/24 h, une TA au dessus de 125/75 mm Hg. Prévention, dépistage et traitement des complications de l HTA. Détection et prise en charge des facteurs de risque. Favoriser l observance. 5.2. Traitements 5.2.1. Mesures thérapeutiques non pharmacologiques : Objectifs : réduction de la surcharge pondérale, limitation de la consommation d alcool, obtention de l arrêt du tabac, favoriser une activité physique régulière, diminution de la consommation des liquides saturés, manger davantage de légumes et de fruits, limiter les apports sodés à moins de 6 gr/jour.

5.2.2. Traitement médicamenteux Choix d un médicament Poursuivre Oui Objectif atteint Non Pas de réponse ou effets secondaires gênants remplacer par un médicament d une autre classe (diurétique si non utilisé) Non Réponse insuffisante Traitement bien toléré ajouter un médicament d une autre classe (diurétique si non utilisé) Poursuivre Oui Objectif atteint Non Réponse insuffisante, traitement bien toléré ajouter un 3 ème médicament d une classe différente

Toutes les classes anti HTA peuvent être utilisées en première intention sauf les centraux : Les diurétiques : * Hypokaliémiants (diurétiques de l anse, thiazidiques et apparentés.) FUROSEMIDE (LASILIX) HYDROCHLOROTHIAZIDE (ESIDREX) * diurétiques épargneurs de potassium SPIRONOLACTONE (ALDACTONE) * ESIDREX + ALDACTONE = ALDACTAZINE, MODURETIC. * FUROSEMIDE + ALDACTONE = ALDALIX, LOGIRENE Les inhibiteurs calciques : AMLODIPINE, TILDIEM, LOXEN, ADALATE, ISOPTINE. Les bétabloquants : SECTRAL, TENORMINE, DETENSIEL, SELOKEN, AVLOCARDYL.

Les inhibiteurs de l enzyme de conversion : LOPRIL, RENITEC, ZESTRIL, TRIATEC, COVERSYL, FOZITEC. Les antagonistes de l angiotensine : APROVEL, ATACAND, KENZEN, MICARDIS, COZAAR. Les antihypertenseurs d action centrale : ALDOMET, HYPERIUM, EUPRESSYL, CATAPRESSAN. L association de deux classes différentes est conseillée si l objectif n est pas atteint au bout de 4 à 6 semaines de traitement bien observé. Privilégier l association à la majoration des doses pour limiter les effets secondaires. Le rapport coût/bénéfice étant +/ équivalent entre les classes thérapeutiques, choisir le moins cher (diurétique, bétabloquants, IEC ).

Certaines pathologies associées favorisant le choix de certaines choses pharmacologiques : Diabète type 1 avec protéinurie : IEC Diabète de type 2 : Bétabloquants cardiosélectifs, IEC et diurétiques à faible dose. Insuffisance cardiaque G avec fonction d éjection du VG (FEVG) altérée = IEC + β bloquants + diurétiques. Infarctus du myocarde : Bétabloquants, IEC ( en cas de dysfonction systolique). Insuffisance rénale : Bétabloquants + inhibiteurs calciques C = CALCIBLOQUANTS). Hypertension systolique isolée du sujet âgé : diurétiques thiazidiques, IEC de longue durée d action.

5.3. Evaluation et adaptation du traitement initial L efficacité et la tolérance sont évaluées après 4 à 8 semaines de traitement. Au bout de compte, lorsque l objectif tensionnel n est pas atteint, plusieurs mesures doivent être prises : vérification de la technique de mesure de la pression artérielle, évaluation de l observance, recherche d une HTA secondaire, renforcement de la prise en charge non médicamenteuse, demander un avis spécialisé. 6. SUIVI DU PATIENT HYPERTENDU Trois ou quatre consultations annuelles sont raisonnables chez l hypertendu équilibré. Leur but est de vérifier l atteinte de l objectif tensionnel et l apparition éventuelle de nouveaux facteurs de risque ou maladies cardiovasculaires associées. L observance nécessite une négociation entre le médecin et le patient tenant compte des objectifs tensionnels et des effets secondaires. Les paramètres biologiques sont régulièrement évalués en fonction des facteurs de risque et des traitements prescrits. Le risque cardiovasculaire est réévalué une fois par an. 7. ARRET DU TRAITEMENT L arrêt ou la diminution de la posologie du traitement antihypertenseur peut être envisagé sans risque lorsque les chiffres tensionnels sont redevenus normaux depuis au moins 6 à 12 mois. La réduction doit être lente et progressive, soigneusement accompagnée.

8. RECOMMANDATIONS Au terme de cet exposé, nos recommandations s adressent particulièrement aux médecins généralistes amenés à prendre en charge les patients hypertendus. Les questions auxquelles répondent ces recommandations sont les suivantes : Comment est définie l HTA essentielle et quelles sont les cibles tensionnelles? Quelles sont les techniques de mesure de la pression artérielle et leurs indications? Quels sont les objectifs de l évaluation d un hypertendu? Quelle est la stratégie de prise en charge non médicamenteuse et médicamenteuse? Quelle est la fréquence de suivi d un patient hypertendu? Concernant la République Démocratique du Congo, ces recommandations doivent s adapter aux réalités du terrain : inaccessibilité aux soins suite aux difficultés financières, le recours aux tradipraticiens, la croyance erronée qui laisse croire que l hypertension artérielle est une pathologie spécifique aux pays développés

9. CONCLUSION L hypertension artérielle constitue aujourd hui un problème de santé publique majeur au niveau mondial. Selon un rapport de l OMS de 2012, un adulte sur trois en est atteint. En République Démocratique du Congo, l HTA et ses complications représentent la deuxième cause de mortalité chez l adulte après les maladies infectieuses. La prise en charge et le suivi des patients hypertendus ne doivent pas être l apanage des seuls pays développés mais aussi émergents et surtout sous développés ou de nombreux cas de décès évitables sont déplorés comme l attestent les statistiques en République Démocratique du Congo.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1. Collège National des Généralistes Enseignants en France : Prise en charge et suivi des pathologies chroniques 2003 2. Agence Nationale d Accréditation et d Evaluation en Santé : Prise en charge des patients adultes atteints d HTA essentielle. Recommandations pour la pratique clinique. Paris : ANAES, 2000 3. Prescrire Rédaction. Indications et choix des antihypertenseurs REV Presse 1999 ; 19 (194) : 281 96 4. DAVIDSON : Médecin Interne l essentiel, Editions MALOINE 2011 5. Collège National des Généralistes Enseignants de France : Thérapeutique en Médecine Générale 2 ème édition 2013 Docteur Emmanuel ENDJONGA BOYENGE Spécialiste en Médecine Générale