SÉJOURS POUR PNEUMOPATHIE À STREPTOCOCCUS PNEUMONIAE ENTRE 2004 ET 2008 EN RÉGION CENTRE

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Transcription:

SÉJOURS POUR PNEUMOPATHIE À STREPTOCOCCUS PNEUMONIAE ENTRE 2004 ET 2008 EN RÉGION CENTRE Leslie Grammatico-Guillon Réunion de Santé Publique Tours, 5 novembre 2009 1

Introduction

INTRODUCTION S. pneumoniae 1 ère cause de pneumopathie communautaire (130 000 / an) 1 ère cause de décès par maladies infectieuses (10 000 décès / an) Infection par le pneumocoque : fréquente et grave 30 à 50 % hospitalisées mortalité de 10 à 30 % à l hôpital Vaccination depuis 2002 le risque d infections invasives à pneumocoques, la résistance du pneumocoque aux antibiotiques Vaccination permettrait d éviter une augmentation du nombre de cas de pneumopathie à pneumocoque durant la pandémie grippale à virus H1N1 3

OBJECTIFS DE L ÉTUDE Étude des séjours hospitaliers pour pneumopathie à pneumocoque en région Centre Étude de la couverture vaccinale antipneumococcique avant et après le séjour 4

Matériels et Méthodes

MATÉRIEL Base extraite La base des séjours a été extraite de la base régionale du PMSI 2004-08 Base des séjours hospitaliers des résidents de la région, quel que soit leur lieu de prise en charge (en région ou hors région Centre) Séjours pour pneumopathie à pneumocoque sélectionnés si le résumé contenait le code J13 de pneumopathie à Streptococcus pneumoniae 6

MÉTHODES Définition de cas Retenus comme cas : Codage J13 en diagnostic principal (DP) ou en diagnostic relié, Association du code J13 en diagnostic associé significatif avec un code d infection en DP, de maladies chroniques ou terrain associé au pneumocoque Tous les autres cas ne répondant pas à cette définition ont été retirés de l analyse Exclusion notamment des séjours liés à l attractivité des établissements de santé de la région Centre (habitants domiciliés hors région Centre : 126 séjours (7,6 % de la base extraite) 7

MÉTHODES Analyse Analyse des séjours Nombre de séjour / patient, durée de séjour, période Analyse des patients Par sexe et âge, comorbidités et terrain, Présence d une vaccination antipneumococcique sur un échantillon de patients (retour dossier) 8

Résultats

RÉSULTATS Séjours 1 541 séjours en région Centre 25,7 % de cas domiciliés dans le Loiret, 23,5% dans l Indre-et-Loire, 18,8% dans l Eure-et-Loir, 13,7% dans le Loir-et-Cher et 5,8% dans l Indre Les fuites représentaient 9,9 % des cas Durée moyenne de séjour était de 9,9 jours (médiane 7 jours, étendue : 0 106 jours) 10

Nb séjours 140 120 18 - Cher 100 28 - Eure-et-Loir 80 60 40 20 36 - Indre 37 - Indre-et- Loire 41 - Loir-et-Cher 45 - Loiret 0 2004 2005 2006 2007 2008 Années Figure 1 - Évolution du nombre de séjours pour Pneumopathie à Streptococcus Pneumoniae, Région Centre, 2004-2008

RÉSULTATS Patients 1 417 patients Sexe ratio = 1,24 (55,4 % d hommes) Age moyen : 49,7 ans (médiane : 57 ans, étendue : 2 mois - 106 ans) Gravité : 15,4 % des séjours avec passage en réanimation, IGS2 moyen à 43 (médiane 41 ; étendue : 20-80) 6,3 % de passage en unités de soins intensifs 68 (4,4 %) séjours retrouvaient une forme invasive d infections à pneumocoque (septicémie, méningite) 12

300 283 260 250 215 200 173 163 150 111 110 100 50 30 66 53 75 0 <1 1-9 10-19 20-29 30-39 40-49 50-59 60-69 70-79 80-89 90-99 >=100 2 Figure 2 Nombre de séjours pour pneumopathie à Streptococcus pneumoniae, par tranche d âge, Région Centre, 2004-08

RÉSULTATS Terrain Complications le plus souvent retrouvées : respiratoires 20% (insuffisance respiratoire aigue, épanchement pleural..), septiques 8% (fièvre, état de choc, septicémie) diabète déséquilibré 3% Comorbidités le plus souvent retrouvées : l alcoolisme (3,3%), l insuffisance respiratoire chronique (3%), le diabète (3%), l insuffisance cardiaque chronique (2%), un cancer (1,5% dont ¼ de localisations 14 pulmonaires)

RÉSULTATS Évolution Évolution : Augmentation annuelle du nombre d hospitalisation pour pneumopathies à pneumocoque ( + important dans le Loiret) Nombre de décès hospitaliers : 6%, stable dans le temps moyenne d âge lors décès = 72,6 ans (médiane 77,5 ans, étendue : 17-101 ans), avec présence d un décès chez un jeune de 17 ans 15

Nb séjours 250 212 200 150 100 50 174 165 160 108 95 90 47 59 114 115 202 0 Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre Figure 3- Nombre de séjours par mois pour pneumopathie à S. pneumoniae, Région Centre, 2004-08 Les séjours étaient plus fréquents en période hivernale (pic décembre et janvier) 16

RÉSULTATS (5) Couverture vaccinale La couverture vaccinale était inférieure à 20% avant la survenue de la pneumopathie à pneumocoque (meilleure couverture chez les enfants) La prescription d une vaccination ou la recommandation vaccinale au décours de l hospitalisation était de 30 % 17

Discussion - Conclusion

SÉJOURS de PNEUMOPATHIE à PNEUMOCOQUE Durée de séjour importante (10 jours en moyenne) Passages en réanimation ou soins intensifs fréquents (20 %) Taux de décès important (6 %) Ces résultats d épidémiologie hospitalière = reflet du codage sous-estimation probable Les pneumopathies à pneumocoque pris en charge à l hôpital sont plus graves que celles traitées en ville : formes invasives d infections à pneumocoque plus fréquentes L augmentation du nombre de cas dans le département du Loiret semblerait liée à un «effet codage» (sous-estimation du codage au début de la période) 19

VACCINATION ANTI-PNEUMOCOCCIQUE La couverture vaccinale n était pas optimale dans notre population d étude (30%) La vaccination post hospitalisation reste à améliorer Une meilleure couverture vaccinale dans le cadre des recommandations reste à promouvoir Diminution du nombre d infections à pneumocoque (et les formes graves) Une étude coût-efficacité montrait l efficience de la vaccination anti-pneumococcique des populations à risque sur le plan médico-économique (coût d une dose vaccinale = 13,87 ) [Amazian K, Nicoloyannis N, Colin C et al. Etude cout-efficacité de la vaccination pneumococcique chez les personnes âgées en France. Med Mal Inf 2002 ; (32) : 405-417 ]

CONCLUSION Les séjours pour pneumopathies à pneumocoque sont encore fréquents dans la région La promotion d une meilleure couverture vaccinale dans le cadre des recommandations permettrait éviter des hospitalisations et des décès.

Merci de votre attention!