Topographie : du terrain au traitement et au SIG en quelques minutes avec Excel Auteur : Guilhem Turgis : g.turgis@archeodunum.fr Archeodunum SAS 500 Rue Juliette Récamier 69970 Chaponnay Thématique : Archéologie Logiciels ESRI : ARCGIS Public Visé : Tout Public Mots-Clés : Topographie, Station totale, XML, GML, SVG La pratique de la topographie en archéologie préventive doit répondre à plusieurs défis. Le premier est technique. Il s agit de réaliser des plans masse des fouilles à l issu de la prise des relevés de terrain. Le temps de traitement doit être réduit à quelques minutes pour que dès le lendemain le topographe prenne des relevés sur un autre chantier. Et cela avec une contrainte financière, celle de ne pouvoir investir dans les meilleurs outils de topographie du marché, tant matériel que logiciel. La première étape a été de répondre aux attentes des archéologues. Et ces attentes s inscrivent dans une longue habitude autoentretenue par les cursus universitaires, la conception de plans sur Illustrator. Les plans ne sont pas traités différemment des figures et coupes de terrain et sont bien souvent des rendus finaux insérés dans le rapport scientifique. Cependant ces habitudes évoluent sous l impulsion d universités (Tours, Besançon, Paris 1, ) et de certaines administrations (par exemple, le Service Régional d Archéologie de Bretagne exige des.shp dans les rapports archéologiques). De plus en plus d archéologues comprennent les enjeux du SIG mais sans oser franchir le pas ou tout le moins sans vouloir changer leurs habitudes de travail. Plutôt que de forcer au changement, nous avons opté pour un glissement en douceur des pratiques en facilitant l étape technique de passage au SIG. Le but est que tout de suite après la phase de
terrain, le topographe puisse générer un fichier lisible par Illustrator ainsi qu un fichier compris sur Autocad et un autre lisible d un logiciel SIG. En quelques clics, on peut projeter les données du terrain sur d autres couches (WMS par exemple). Et déjà la première barrière psychologique d une feuille vide sur un logiciel inconnu est dépassée par des données connues tout juste créées. Cela permet de mieux s approprier l outil. Autre aspect, le choix de support. Tous nos ordinateurs sont équipés d Excel et les archéologues sont habitués à l utiliser. Du coup les outils ont été développés en VBA et occupent un simple menu d un fichier excel. Topographie et codification Pour la partie purement topographique, le fichier est couplé à une méthode particulière d enregistrement des points. Sur le seul champ de nom de points on intègre le type de forme, le numéro de la structure et le numéro de point. Pourquoi ne pas utiliser la géocodification? Car nous possédons quelques vieilles machines ne disposant pas de champs de saisie supplémentaires et qu un seul champ de saisie simplifie la compréhension aux yeux des archéologues. L outil développé sur Excel permet ensuite d interpréter le champ de saisie mais aussi de le modifier à partir d un formulaire. Visualisation et traitement des données Un autre outil de dessin génère un plan directement sur Excel pour visualiser les données et éventuellement corriger des erreurs de saisie sans faire un appel à un autre logiciel. A partir de 3 points connus, un outil de géoréférencement permet de passer de coordonnées relatives en Lambert et un autre, de triangulation, de calculer des coordonnées à partir des distances horizontales. Outil de géoréférencement : les 3 points de référence sont saisies en Lambert et en relatif. Endessous la liste des points à recalculer.
Visualisation d une structure sur Excel et le menu flottant permettant de modifier nom et typologie de l objet A partir des trois formes de géométrie de base (point, ligne, polygone), on peut indiquer et même créer des formes (murs, fossés, foyer, piquets ). Ces formes seront par la suite intégrées dans les données attributaires. Fichiers en sortie En sortie, le VBA peut générer des fichiers texte, ce qui permet de créer des fichiers de type XML (Extensible Markup Langage, langage à balise) : le SVG pour le dessin vectoriel et le GML pour la sortie SIG. Pour cette dernière, les colonnes au-delà de I sont récupérées en données attributaires. Un simple menu flottant pour interface et le fichier gml est créé. Le fichier.xsd d organisation des données XML est également généré automatiquement en fonction des types de données utilisées. Dernier point, compte tenu de la prévalence d Illustrator dans les méthodes des archéologues, un outil encore en cours de développement permet d extraire la géométrie d un fichier svg et les noms de calques et sous-calques, à partir d un calque Illustrator renseignant les coordonnées de deux points connus. Les formes sont recalculées sur Excel et peuvent être exportées vers ArcGIS et les noms des calques et sous-calques sont intégrés dans la base attributaire.
Le dessin de ce mur a été vectorisé sur Illustrator. Deux points de calage ont été reporté sur le dessin et leurs coordonnées saisies dans le calque Illustrator «SVG calage». Le fichier Illustrator est enregistré en svg puis simplement ouvert sur Excel. Le choix d Excel peut paraitre original, voir critiquable, et à contre-pied de la complexification des outils SIG. Il ne répond pas à une optimisation technique mais à une autre logique, simplifier la prise en main du néophyte. En effet, cet outil a été pensé pour les archéologues dans un souci d efficacité et de simplicité. Il traite les données terrain et sert de passerelle à plusieurs types de logiciels en
sortie. Il reste limité dans ses possibilités et n a pas vocation à remplacer les poids lourds du domaine. Simplement les quelques outils traités sont les plus couramment utilisés en archéologie et peuvent être utilisés par des novices en topographie, y compris l export gml vers ARCGIS.