Prendre soin des personnes âgées du Canada Recommandations pour répondre aux besoins d une population vieillissante
Le 3 octobre 2017 est la porte-parole nationale des fournisseurs de soins de longue durée qui offrent des services de santé financés par l État aux personnes âgées partout au Canada. Depuis sa création en 2002, ses membres travaillent ensemble pour échanger de l information, des pratiques exemplaires et des données probantes afin d améliorer la qualité des soins fournis aux résidents des établissements de soins de longue durée, peu importe l endroit où ils vivent. Les données du recensement de 2016 publiées par Statistique Canada révélaient que, pour la première fois dans l histoire du Canada, le nombre de personnes âgées de 65 ans ou plus dépassait le nombre de personnes âgées de moins de 14 ans. 1 Les projections de population indiquent, pour leur part, que l écart entre ces deux groupes d âge continuera de se creuser, les données suggérant que la partie de la population canadienne âgée de 65 ans ou plus connaîtra une hausse d environ 25 % d ici 2036. 2 Le nombre de personnes âgées de 80 ans ou plus devrait doubler entre 2011 et 2036. 3 Les personnes âgées vivent, en effet, plus longtemps et, au moment de leur admission dans des établissements de soins de longue durée, sont plus fragiles que jamais. Alors, que le nombre de personnes âgées et l espérance de vie au Canada augmenteront, la nécessité d avoir des soins améliorés, des soins plus complexes et une capacité accrue dans les établissements de soins de longue durée augmentera aussi. Les provinces canadiennes sont déjà aux prises avec cette demande croissante pour des soins. Par conséquent, il est clair que le gouvernement fédéral doit aider à faire en sorte que les personnes âgées bénéficient d un système de soins de longue durée qui répond à leurs besoins existants et futurs. La CALTC est impatiente de s associer au gouvernement fédéral pour veiller à ce que le système de soins de longue durée réponde aux besoins de la population croissante et vieillissante. Les recommandations stratégiques qui suivent énoncent des mesures réalistes, abordables et axées sur les résultats que le gouvernement fédéral peut prendre immédiatement pour veiller à ce que les personnes âgées reçoivent les soins dont elles ont besoin et qu elles méritent. 25% Ce changement démographique laisse à supposer que la partie de la population canadienne âgée de 65 ans ou plus connaîtra une hausse d environ 25 % d ici 2036. Ce changement démographique laisse à supposer que la partie de la population canadienne âgée de 65 ans ou plus connaîtra une hausse d environ 25 % d ici 2036. Candace Chartier Présidente, Association canadienne des soins de santé 1 Statistique Canada. Âge et sexe Faits saillants en tableaux, Recensement de 2016. 2 Statistique Canada. Annuaire du Canada 2012, Aînés. 3 Statistique Canada. Annuaire du Canada 2012, Aînés.
1. Imposer et financer une solution pour la collecte de données normalisée à l échelle du Canada afin de créer une ligne de base à partir de laquelle des changements peuvent être apportés pour améliorer la qualité des services de soins de longue durée. Au cours de la dernière décennie, les provinces et les territoires du pays ont reconnu l importance liée à la collecte de renseignements cliniques et financiers pour mesurer la redevabilité dans le domaine des soins de longue durée. Beaucoup de provinces ont commencé à utiliser le fichier minimal (MDS), l instrument d évaluation des résidents fichier minimal 2.0 (RAI-MDS 2.0) et des systèmes d information de gestion (SIG) pour mesurer et informer les investissements dans les ressources, évaluer la performance, planifier la demande et améliorer les soins fournis aux résidents dans le cadre de processus normalisés de planification et d évaluation. Malgré ces efforts, nous croyons que l information qui est mesurée et communiquée doit être améliorée. A. Mesurer les besoins des résidents en matière de soins et de qualité des soins Le fichier minimal (MDS) consiste en un ensemble de base de questions d évaluation qui examinent 16 aspects clés de la santé d un résident et de ses besoins cliniques en établissement de soins de longue durée. Les questions fournissent une méthode structurée pour dresser un portrait complet de l état fonctionnel d un résident dans un langage qui est utilisé dans toutes les disciplines. L instrument d évaluation des résidents fichier minimal 2.0 (RAI-MDS 2.0) est un outil complet et normalisé qui contient plus de 500 éléments de données qui évaluent les caractéristiques cliniques et fonctionnelles des résidents des établissements de soins de longue durée. Le RAI-MDS 2.0 fait accroître la participation des résidents et de leur famille, ce qui permet de détecter les forces, les préférences, les besoins et les risques potentiels des résidents pour informer un plan de soins plus holistique, interdisciplinaire et individualisé. Les données recueillies auprès des établissements de soins de longue durée sont habituellement agrégées afin de produire des indicateurs de la qualité (IQ), ce qui est communiqué par l Institut canadien d information sur la santé (ICIS). Utilisation du RAI-MDS 2.0 au Canada À l heure actuelle, tous les établissements financés par les fonds publics en Alberta, au Nouveau-Brunswick, en Ontario et à Île-du-Prince-Édouard transmettent leurs données du RAI-MDS à l ICIS. Une portion des établissements de Colombie-Britannique, du Manitoba, de Terre-Neuve-et-Lab rador, de la Nouvelle-Écosse et de la Saskatchewan soumettent leurs rapports, mais aucun établissement ne communique ses données RAI MDS au Québec.Le coût de la mise en œuvre de ce système peut être prohibitif pour certains établissements dans certaines provinces et cela signifie que la communication de ces normes n est pas uniforme à l échelle du pays. La CALTC croit qu environ 25 % des établissements ne sont toujours pas en mesure de mettre en œuvre cette importante initiative. La CALTC croit qu environ 25 % des établissements ne sont toujours pas en mesure de mettre en œuvre cette importante initiative.
B. Mesurer le financement et assurer la redevabilité des exploitants Le système d information de gestion (SIG) est un cadre qui définit les normes de communication des données financières et statistiques liées aux activités quotidiennes des organismes de services de santé canadiens. Élaborées par l Institut canadien d information sur la santé (ICIS), ces normes nationales ont pour but d améliorer l efficacité et l efficience des établissements de soins de longue durée au Canada et d autres organismes de services de santé au moyen de meilleures données et mesures de la performance. Utilisation du SIG au Canada Une partie des établissements canadiens communiquent actuellement les données financières et statistiques du SIG pour la plupart des services de soins de santé à l ICIS afin qu elles soient incluses dans la base de données du SIG canadien. Des coordinateurs du SIG ont été nommés dans chaque province pour faciliter la mise en œuvre du SIG à l échelle provinciale. Toutefois, à l heure actuelle, toutes les provinces n utilisent pas la même version du SIG, ce qui entraîne des divergences dans la communication et ce qui rend impossible de mesurer et de comparer avec exactitude les efficacités et les pratiques exemplaires dans l ensemble du pays. La CALTC croit qu environ 40 % des établissements ne sont toujours pas en mesure de mettre en œuvre cette importante initiative. La CALTC croit qu environ 40 % des établissements ne sont toujours pas en mesure de mettre en œuvre cette importante initiative. demande au gouvernement fédéral d imposer un système normalisé de collecte des renseignements sur les résidents et sur la performance financière dans les établissements de soins de longue durée au moyen du RAI-MDS 2.0 et du SIG, à l échelle du pays. Pour instaurer ces systèmes dans des établissements du Canada tout entier, l ACSLD demande au gouvernement fédéral d appuyer les provinces en investissant 13,5 $M pour la mise en œuvre du RAI-MDS 2.0 et 19,5 $M pour la mise en œuvre du SIG. L ACSLD demande aussi la somme additionnelle de 28 $M par année pour les opérations du RAI MDS 2.0 à l échelle de la nation. En outre, la CALTC recommande que le gouvernement fédéral améliore le système RAI-MDS 2.0 afin d y inclure les besoins comportementaux des résidents atteints de démence, un aspect clé qui est absent du système RAI-MDS 2.0 actuel. La mise en œuvre d un système de collecte de données normalisé et actualisé permettrait d accroître la qualité et la comparabilité des données dans l ensemble du système de soins de longue durée canadien. Elle soutiendrait aussi les politiques et les décisions en matière de répartition des ressources fondées sur les données probantes et améliorerait l analyse des besoins en matière de soins et l étalonnage dans le domaine des soins de longue durée.
2. Se préparer pour offrir de meilleurs soins à la population vieillissante en bâtissant de nouveaux établissements de soins de longue durée et en modernisant les établissements existants. Les personnes âgées dont nous prenons soin aujourd hui sont bien différentes de celles d il y a dix ans. En vivant plus longtemps et en demeurant à la maison plus longtemps, les personnes âgées sont admises dans les établissements de soins de longue durée à une étape plus tardive dans leurs maladies et sont atteintes de problèmes de santé plus complexes que jamais auparavant. La plupart des résidents des établissements de soins de longue durée sont atteints de maladies chroniques multiples. La prévalence des maladies chroniques et des déficiences cognitives chez les résidents a considérablement augmenté au cours des six dernières années. De plus, la proportion des résidents recevant des soins de longue durée qui sont atteints de la maladie d Alzheimer ou d une autre forme de démence n a pas cessé de croître, 87 % des résidents étant touchés par cette maladie depuis 2010. 4 On prévoit que ce pourcentage augmentera alors que le nombre de Canadiens atteints de démence devrait doubler pour atteindre 1,4 million de personnes d ici 2031. 5 De plus, la proportion des résidents recevant des soins de longue durée qui sont atteints de la maladie d Alzheimer ou d une autre forme de démence n a pas cessé de croître, 87 % des résidents étant touchés par cette maladie depuis 2010. Bâtir de nouveaux établissements et rénover les vieux établissements Les changements quant au volume et à la complexité des résidents admis dans un établissement de soins de longue durée ont entraîné une modification importante dans la manière dont nous leur fournissons des soins. Malheureusement, l infrastructure dans laquelle les soins sont fournis n a pas évolué avec les changements démographiques. Partout au Canada, les établissements de soins de longue durée subissent de plus en plus de pressions en raison de l infrastructure dépassée. Beaucoup d établissements ont été conçus en fonction de normes de conception qui ne conviennent plus aux personnes âgées d aujourd hui, offrant trois à quatre chambres ressemblant à des salles d hôpital, des toilettes et des installations de bain partagées, des salles à manger encombrées, des couloirs étroits et des postes de soins infirmiers situés trop près des chambres des résidents. En comparaison, les établissements nouveaux ou rénovés offrent aux résidents des chambres privées ou semi-privées de plus grande taille, ressemblant à celles d une maison. Ces modifications, en plus des multiples aires de repas, des couloirs plus larges pour permettre les déplacements en fauteuils roulants et déambulateurs, des aires communes spacieuses et des toilettes et des installations de bain modernisées, permettent d avoir une plus grande intimité et de meilleurs soins. Les conceptions modernes et l intimité accrue sont particulièrement importantes pour les résidents atteints de démence, qui peuvent se fâcher et devenir agressifs s ils ne peuvent obtenir l espace personnel dont ils ont besoin. 4 Institut canadien d information sur la santé (ICIS). SISLD Système d information sur les soins de longue durée : Profil des résidents d établissements de soins de longue durée en 2015-2016. ICIS 5 Une nouvelle façon de voir l impact de la maladie d Alzheimer et des maladies apparentées au Canada. Société Alzheimer, 2012. 6 Association canadienne des compagnies d assurances de personnes. Améliorer l accessibilité, la qualité et la viabilité des soins de longue durée au Canada. Rapport de l ACCAP sur la politique en matière de soins de longue durée. Juin 2012.
Malheureusement, la modernisation de l infrastructure existante ne sera pas suffisante pour répondre à la demande croissante alors que le changement démographique se poursuit au Canada. À l échelle du pays, les provinces sont aux prises avec des pénuries de lits pour soins de longue durée et, par conséquent, les personnes âgées occupent des lits dans les hôpitaux (lits d autre niveau de soins), ce qui entraîne des coûts beaucoup plus élevés pour le système de soins de santé environ 842 $ par jour comparativement à 126 $ par jour dans un établissement de soins de longue durée. 6 Le renforcement de la capacité de soins de longue durée en bâtissant de nouveaux établissements et en rénovant d anciens établissements signifiera que nous serons mieux équipés pour prendre soin des personnes vieillissantes et les plus vulnérables. Cela signifiera aussi que nous pourrons prendre soin des personnes âgées nécessitant des soins en tout temps dans le meilleur environnement possible. À l échelle du pays, les provinces sont aux prises avec des pénuries de lits pour soins de longue durée et, par conséquent, les personnes âgées occupent des lits dans les hôpitaux, ce qui entraîne des coûts beaucoup plus élevés pour le système de soins de santé environ 842 $ par jour comparativement à 126 $ par jour dans un établissement de soins de longue durée. Dans le rapport La démence au Canada : Une stratégie nationale pour un Canada sensible aux besoins des personnes atteintes de démence du Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie, on recommande un investissement national de 540 millions de dollars dans l infrastructure des soins de longue durée. demande aux gouvernements fédéral et provinciaux d accroître la capacité pour des projets d établissements en autorisant le recours au financement de l Accord sur la santé afin de créer de nouveaux établissements de soins de longue durée et de rénover les établissements existants à l échelle du pays.