Chapitre 7. L Offre agrégée et la demande agrégée. Objectifs. Objectifs (suite) Expliquer les déterminants de l offre agrégée

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Chapitre 7 L Offre agrégée et la demande agrégée 1 Objectifs Expliquer les déterminants de l offre agrégée Expliquer les déterminants de la demande agrégée Expliquer l équilibre macroéconomique 2 Objectifs (suite) Expliquer les effets des changements de l offre et de la demande agrégées sur la croissance économique, l inflation et les cycles économiques Expliquer la croissance économique du Canada ainsi que l inflation et les cycles économiques à l aide du modèle de l offre et de la demande agrégées 3

Objectif: Expliquer les déterminants de l offre agrégée Le modèle de l OFFRE ET DE LA DEMANDE AGRÉGÉES nous aide à mieux comprendre: la croissance du PIB potentiel l inflation les fluctuations du cycle économique 4 Principes de l offre agrégée La quantité offerte de PIB réel (Y) dépend : 1. de la quantité de main-d œuvre (L) 2. du stock de capital (K) 3. de l état de la technologie (T) La fonction de production agrégée décrit comment ces facteurs influencent le PIB réel: Y = F(L, K, T) 5 Principes de l offre agrégée À n importe quel moment dans le temps, la quantité de capital et l état de la technologie demeurent inchangés. La population est également fixe alors que la quantité de main-d œuvre peut varier. Des salaires plus bas entraînent de plus grandes quantités de main-d œuvre demandée. Des salaires plus élevés entraînent de plus grandes quantités de main-d œuvre offerte. 6

Principes de l offre agrégée Le taux de salaire d équilibre est le taux de salaire pour lequel la quantité de maind œuvre demandée est égale à la quantité de main-d œuvre offerte. À ce taux de salaire, il y a plein emploi. Même en situation de plein emploi, l activité économique est telle qu il existe des personnes à la recherche d un emploi. Tout comme aussi, il existe des firmes à la recherche de personnes à embaucher. 7 Principes de l offre agrégée Le taux de chômage pour lequel l économie est au plein emploi est appelé taux de chômage naturel. Au plein emploi, la quantité offerte de PIB réel est le PIB potentiel. Au cours du cycle économique l emploi fluctue autour du taux de chômage naturel et, le PIB réel fluctue autour du PIB potentiel. 8 L offre agrégée à long terme L économie est sans cesse bombardée d événements qui éloignent le PIB réel du PIB potentiel (et éloignent le taux de chômage de celui du plein emploi). Le long terme en macroéconomie est une période de temps suffisamment longue pour permettre aux forces favorables au rapprochement du PIB réel et du PIB potentiel de réaliser le plein emploi. 9

L offre agrégée à long terme L offre agrégée à long terme est la relation entre la quantité offerte de PIB réel et le niveau des prix lorsque, à long terme, le PIB réel équivaut au PIB potentiel. La courbe d offre agrégée à long terme est verticale et se situe au PIB potentiel. 10 L offre agrégée à long terme Niveau des prix (indice implicite du PIB = en 1992) OALT 140 PIB potentiel 90 0 700 750 800 850 900 950 11 L offre agrégée à long terme Le PIB potentiel est indépendant du niveau des prix. Ainsi, sur la courbe OALT le niveau des prix, le taux de salaire nominal et les autres prix des facteurs doivent nécessairement augmenter (ou diminuer) du même pourcentage. Ceci a pour conséquence que les prix relatifs et le taux de salaire réel demeurent inchangés. 12

L offre agrégée à court terme Le court terme macroéconomique est la période durant laquelle le PIB réel est soit plus bas, ou soit plus élevé que le PIB potentiel. Ceci s accompagne d un taux de chômage qui est soit supérieur, ou soit inférieur au taux de chômage naturel. 13 L offre agrégée à court terme L offre agrégée à court terme est la relation entre la quantité offerte de PIB réel et le niveau des prix à court terme, lorsque le salaire nominal, tous les autres prix des facteurs et le PIB potentiel demeurent constants. La courbe d offre agrégée à court terme (OACT) a une pente positive et est égale à OALT lorsque le PIB réel équivaut au PIB potentiel. 14 L offre agrégée à court terme Niveau des prix PIB réel (indice implicite du PIB) (en milliards de dollars de 1992) a 700 b 105 750 c 800 d 115 850 e 900 15

L offre agrégée à court terme Niveau des prix (indice implicite du PIB = en 1992) 140 90 0 OALT OACT d e c b a PIB réel inférieur PIB réel supérieur au PIB potentiel au PIB potentiel 700 750 800 850 900 950 16 Les mouvements le long des courbes OALT et OACT Une augmentation du niveau des prix accompagnée d une augmentation équivalente (en pourcentage) du salaire nominal et des autres prix des facteurs fait que les prix relatifs et le salaire réel demeurent inchangés. Le PIB réel demeure constant et équivaut au PIB potentiel. Il y a ainsi déplacement le long de l OALT. 17 Déplacements le long des courbes d offre agrégée Niveau des prix (indice implicite du PIB = en 1992) 140 90 0 OALT 700 750 800 850 900 950 Le niveau des prix et le salaire nominal augmentent d un même pourcentage OACT 18

Les mouvements le long des courbes OALT et OACT Lorsque le niveau des prix augmente alors que les salaires et les prix des autres facteurs demeurent inchangés, la quantité offerte de PIB réel s accroît; il y a donc un déplacement le long de l OACT. 19 Déplacements le long des courbes d offre agrégée Niveau des prix (indice implicite du PIB = en 1992) 140 90 0 OALT Le niveau des prix augmente et le taux de salaire nominal demeure inchangé. 700 750 800 850 900 950 OACT 20 Les variations de l offre agrégée Les variations du niveau des prix entraînent un déplacement le long des courbes d offre agrégée. De tels changements ne modifient pas l offre agrégée. Il y a déplacement de la courbe d offre agrégée lorsque l un des facteurs qui peuvent influer sur la production, mis à part le niveau des prix, subit un changement. 21

Les variations de l offre agrégée Lorsque le PIB potentiel change, il y a déplacement à la fois de l offre agrégée à court terme et de l offre agrégée à long terme. Les trois sources principales à la base du changement du PIB potentiel sont: 1) Les variations du niveau de plein-emploi de la main-d œuvre 2) Les variations dans le stock de capital 3) Le progrès technologique 22 Variation du PIB potentiel Niveau des prix (indice implicite du PIB = en 1992) 140 90 0 Augmentation du PIB potentiel OALT 0 OALT 1 700 800 900 OACT 0 OACT 1 23 Les variations du PIB potentiel Comment le niveau de plein emploi de la main-d œuvre affecte-t-il le PIB potentiel? Le PIB potentiel s accroît lorsque le niveau de plein emploi de la maind œuvre augmente. Les fluctuations de l emploi au cours du cycle économique ne représentent pas des changements du PIB potentiel et ne modifient pas l offre agrégée à long terme. 24

Les variations du PIB potentiel Comment le stock de capital affecte-t-il le PIB potentiel? Pour une économie prise dans son ensemble, plus élevé est le stock de capital, plus productive sera sa maind œuvre et donc plus élevé sera le PIB potentiel. Le capital comprend le capital humain. 25 Les variations du PIB potentiel Comment les progrès technologiques affectent-ils le PIB potentiel? Les progrès technologiques peuvent augmenter le PIB potentiel, même dans une situation dans laquelle le niveau de la maind œuvre et du stock de capital sont fixes. Ces progrès sont, et de loin, la principale source de l augmentation de la production durant les deux derniers siècles. 26 Les variations du salaire nominal et des autres prix des facteurs Les variations du salaire nominal et des autres prix des facteurs modifient la courbe d offre agrégée à court terme mais ne modifient pas l offre agrégée à long terme. Les variations du salaire nominal affectent l OACT car, pour les entreprises, elles constituent des changements dans les coûts. L OALT n est pas affectée car les variations du salaire nominal s accompagnent d une variation du niveau des prix par un même pourcentage. 27

Niveau des prix (indice implicite du PIB = en 1992) Variation du taux de salaire nominal 140 90 0 Hausse du taux de salaire nominal OALT 0 b a 700 800 900 OACT 1 OACT 0 28 Objectif: Expliquer les déterminants de la demande agrégée La quantité demandée de PIB réel est la somme des valeurs réelles des dépenses de consommation (C), des dépenses d investissement (I), des dépenses gouvernementales (G) et des exportations (X) moins les importations (IM). Y = C + I + G + X IM 29 La demande agrégée La quantité demandée de PIB réel est la somme des biens et services finis produits au Canada que les ménages, les entreprises, les gouvernements et les clients étrangers ont l intention d acheter. Les intentions d achat dépendent: Du niveau des prix Des politiques budgétaire et monétaire De l économie mondiale Des anticipations 30

La courbe de demande agrégée La demande agrégée est la relation entre la quantité demandée de PIB réel et le niveau des prix. Toutes choses étant égales par ailleurs, plus le niveau des prix est élevé, plus la quantité demandée de PIB réel est faible. On illustre la demande agrégée par un barème de demande agrégée et une courbe de demande agrégée. 31 La demande agrégée Niveau des prix PIB réel (indice implicite du PIB) (en milliards de dollars de 1992) a' 90 900 b' 850 c' 800 d' 750 e' 700 32 Niveau des prix (indice implicite du PIB = en 1992) La demande agrégée 140 90 0 e' d' c' Diminution de la quantité demandée de PIB réel. Augmentation de la quantité demandée de PIB réel. b' a' DA 700 750 800 850 900 950 33

La courbe de demande agrégée La courbe de demande agrégée a une pente négative pour deux raisons: L effet de richesse Les effets de substitution 34 L Effet de richesse Toutes choses étant égales par ailleurs, lorsque le niveau des prix monte, la richesse réelle diminue. La richesse réelle est le montant des actifs (argent en banque, obligations, actions et autres actifs) que les gens possèdent, mesuré en termes de biens et services que tous ces actifs permettent d acheter. Les gens essaient de rétablir leur richesse en augmentant l épargne et en réduisant la consommation. Il s ensuit une diminution de la quantité demandée de PIB réel. 35 Les effets de substitution Toutes choses étant égales par ailleurs, lorsque le niveau des prix monte, les taux d intérêt montent aussi. Les gens substituent leur consommation future à la consommation présente (c.-à-d. réduisent leurs achats présents) en raison des taux d intérêt plus élevés: il s agit ici d un effet de substitution inter temporelle. Par ailleurs, comme les biens étrangers deviennent plus abordables en raison de coûts plus faibles à l étranger, les consommateurs canadiens vont substituer les biens importés aux biens domestiques. 36

Les variations de la demande agrégée Toute variation de l un des facteurs qui peuvent influer sur les intentions d achat, mis à part le niveau des prix, entraîne un changement de la demande agrégée, soit un déplacement de la courbe de demande agrégée. Les principaux facteurs pouvant ainsi déplacer la demande agrégée sont : Les politiques budgétaire et monétaire L économie mondiale Les anticipations 37 La politique budgétaire et la politique monétaire Le gouvernement se sert de la politique budgétaire pour tenter d influer sur l économie en établissant et en modifiant le montant des impôts, des paiements de transfert et des dépenses gouvernementales. Les modifications d impôts ou de paiements de transfert affectent le revenu disponible des ménages. Le revenu disponible est le revenu agrégé moins les impôts plus les paiements de transfert. 38 La politique budgétaire et la politique monétaire Une augmentation du revenu disponible entraîne une augmentation de la demande agrégée. La politique monétaire consiste en des changements des taux d intérêt et de la quantité de monnaie dans l économie. Une augmentation de la quantité de monnaie entraîne une augmentation de la demande agrégée. Des taux d intérêt plus faibles entraînent une augmentation de la demande agrégée. 39

L économie mondiale Le taux de change et les revenus des pays étrangers influent sur la demande agrégée. Le taux de change est le montant d une devise étrangère qu on peut acheter avec un dollar canadien. Lorsque le taux de change monte, la demande agrégée diminue. Lorsque les revenus des pays étrangers augmentent, la demande agrégée augmente. 40 Les anticipations Les anticipations relatives aux revenus, à l inflation et aux profits futurs influent sur les intentions d achat d aujourd hui. Une augmentation des anticipations quant au revenu futur entraînera une hausse de la demande agrégée. Une augmentation du taux d inflation anticipé provoque une augmentation de la demande agrégée. Une augmentation des profits anticipés entraîne une augmentation de la demande agrégée. 41 Déplacement de la courbe de demande agrégée Niveau des prix (indice implicite du PIB = en 1992) 140 90 Diminution de la demande agrégée DA 2 Augmentation de la demande agrégée DA 0 700 750 800 850 900 950 DA 1 42

Déplacement de la courbe de demande agrégée La demande agrégée diminue si : La politique budgétaire entraîne une diminution des dépenses gouvernementales, une augmentation des impôts et des taxes, ou une diminution des paiements de transfert. Le taux de change augmente ou le revenu des pays étrangers diminue. La politique monétaire fait diminuer la masse monétaire et augmenter les taux d intérêt. Les anticipations sont à la baisse quant au revenu disponible, à l inflation ou aux profits. 43 Déplacement de la courbe de demande agrégée La demande agrégée augmente si : La politique budgétaire entraîne une augmentation des dépenses gouvernementales, une diminution des impôts et des taxes, ou une augmentation des paiements de transfert. Le taux de change diminue ou le revenu des pays étrangers augmente. Les anticipations sont à La politique monétaire fait la hausse quant au augmenter la masse monétaire revenu disponible, à et diminuer les taux d intérêt. l inflation ou aux profits. 44 Objectif: Expliquer l équilibre macroéconomique Le modèle de la demande et de l offre agrégées vise à expliquer les changements du PIB réel et le niveau des prix. Pour cela il faut combiner l offre et la demande agrégées et déterminer ainsi l équilibre macroéconomique. 45

L équilibre macroéconomique Il y a équilibre macroéconomique à court terme lorsque la quantité demandée de PIB réel est égale à la quantité offerte de PIB réel. L équilibre macroéconomique à court terme est le point d intersection de la courbe DA et de la courbe OACT. 46 L équilibre macroéconomique à court terme Niveau des prix (indice implicite du PIB = en 1992) 140 90 e' d' c' d c b b' a Les entreprises augmentent la production et les prix. Les entreprises réduisent la production et les prix. DA 700 750 800 850 900 950 e e' OACT Équilibre macro-économique à court terme 47 L équilibre macroéconomique Lorsqu il y a équilibre macroéconomique à court terme, le salaire nominal est fixe. Il ne s ajuste pas pour permettre l atteinte du plein emploi. Par conséquent, le PIB réel peut être à court terme inférieur, supérieur ou égal au PIB potentiel. À long terme il y a ajustement du salaire nominal. 48

L équilibre macroéconomique Il y a équilibre macroéconomique à long terme lorsque le PIB réel est égal au PIB potentiel ou de manière équivalente, lorsque l économie est sur la courbe d offre agrégée à long terme. L équilibre macroéconomique à long terme est le point d intersection de la courbe DA et de la courbe OALT. 49 L équilibre à long terme Niveau des prix (indice implicite du PIB = en 1992) 140 90 OALT Au long terme le salaire nominal s ajuste OACT DA 700 750 800 850 900 950 50 Objectif: Expliquer les effets des changements de l offre et de la demande agrégées sur la croissance économique, l inflation et les cycles économiques Au fil des ans, il y a croissance économique en raison de l augmentation de la maind œuvre, de l accumulation de capital et des progrès technologiques. Ces changements déplacent OALT vers la droite. 51

La croissance économique et l inflation L inflation a lieu au fil des ans, lorsque la courbe de demande agrégée augmente à un rythme plus rapide que ne le fait la courbe d offre agrégée à long terme. En d autres termes, il y a inflation lorsque le déplacement vers la droite de la courbe de demande agrégée est plus élevé que celui de la courbe d offre à long terme. 52 Niveau des prix (indice implicite du PIB = en 1992) La croissance à long terme et l inflation 140 90 0 Une augmentation de OALT entraîne de la croissance économique Croissance économique OALT 0 OALT 1 800 900 DA 0 DA 1 Une augmentation de DA supérieure à celle de OALT entraîne de l inflation 53 La croissance économique et l inflation Le principal facteur qui influe à long terme sur la demande agrégée est la croissance de la quantité de monnaie. Au cours du cycle économique le PIB réel fluctue autour du PIB potentiel. L inflation fluctue aussi au même moment. 54

Les cycles économiques Il y a des cycles économiques parce que la demande agrégée et l offre agrégée à court terme fluctuent mais les ajustements du salaire nominal ne se font pas assez rapidement pour maintenir le PIB réel au niveau du PIB potentiel. 55 Les cycles économiques L équilibre de chômage est un équilibre macroéconomique à court terme pour lequel le niveau du PIB réel est inférieur à celui du PIB potentiel. Le montant auquel le PIB potentiel dépasse le PIB réel est appelé écart récessionniste. 56 Niveau des prix (indice implicite du PIB = en 1992) Équilibre de chômage 0 Écart récessionniste a OALT DA 0 780 800 820 OACT 0 57

L équilibre à long terme Il y a équilibre à long terme lorsque le PIB réel est égal au PIB potentiel. L équilibre macroéconomique à long terme a lieu lorsque les courbes de demande agrégée et d offre agrégée à court terme se croisent à l intersection des courbes de demande agrégée et d offre agrégée à long terme. 58 Équilibre de plein emploi Niveau des prix (indice implicite du PIB = en 1992) 0 OALT Plein emploi OACT 1 b DA 1 780 800 820 59 L équilibre de suremploi L équilibre de suremploi est un équilibre macroéconomique à court terme pour lequel le niveau du PIB réel est supérieur à celui du PIB potentiel. Le montant auquel le PIB réel dépasse le PIB potentiel est appelé écart inflationniste. 60

Équilibre de suremploi Niveau des prix (indice implicite du PIB = en 1992) 0 Écart inflationniste OALT 780 800 820 OACT 2 c DA 2 61 Fluctuations du PIB réel 820 800 780 Écart récessionniste PIB actuel PIB potentiel a b Plein emploi Écart inflationniste 0 1 2 3 4 5 6 7 8 Année c 62 Les variations de la demande agrégée Le PIB réel fluctue autour du PIB potentiel, en raison notamment des variations de la demande agrégée. Que se passe-t-il lorsque la demande agrégée augmente? 63

Effet à court terme d une augmentation de la demande agrégée Niveau des prix (indice implicite du PIB = en 1992) OALT 140 OACT 0 115 90 DA 1 DA 0 0 700 800 850 64 Les variations de la demande agrégée L économie ne peut pas produire indéfiniment au-delà son potentiel. Alors que le niveau des prix monte, le salaire nominal demeure par contre inchangé. Il y a donc à la fois diminution des salaires réels et augmentation des profits. Les travailleurs demanderont des salaires plus élevés; les entreprises vont satisfaire à leurs exigences. Le nouvel équilibre à long terme a lieu lorsque le salaire nominal augmentera d un même pourcentage que l augmentation du niveau des prix. 65 Effet à long terme d une augmentation de la demande agrégée Niveau des prix (indice implicite du PIB = en 1992) OALT 140 OACT 1 125 OACT 0 115 90 DA 1 0 700 800 850 66

Les variations de l offre agrégée Le PIB réel fluctue autour du PIB potentiel, en raison notamment des variations de l offre agrégée à court terme. Que se passe-t-il en cas d augmentation substantielle, mais temporaire, du prix du pétrole? 67 Une diminution de l offre agrégée Niveau des prix (indice implicite du PIB = en 1992) 140 90 0 OALT OACT 1 OACT 0 AD 0 700 750 800 850 900 950 Une augmentation du prix du pétrole entraîne une diminution de l offre agrégée à court terme. 68 Éléments clés d un cycle économique Confiance des consommateurs Contexte général (TC, Taux d intérêt, OM,Solde commerciaux) Consommation Confiance des entreprises Dépenses d investissement Production Efficacité Niveau des prix 69

Indicateurs Indicateurs de la confiance des consommateurs: taux de chômage (chômage fl confiance consommation ) Indicateurs de la consommation: ventes au détail, mises en chantier Indicateurs de la confiance des entreprises: commandes en carnet, enquêtes sur les investissements Indicateurs de l efficacité: taux d utilisation de la capacité(pib/stock de K): si (>85.5%) il y a surcapacité. On surutilise le capital et devient moins efficace. 70 Exemple Cycles: Si confiance des consommateurs Consommation Investissements Production (PIB ) On engage plus de monde et de capital dans le processus de production même les ressources les moins habiles et adaptées 71 Exemple (suite) Les producteurs se forcent pour répondre à la demande Le coût marginal de production le niveau des prix (L IPC ) : inflation L inflation mine la confiance des consommateurs On recommence la boucle mais en descendant D où le cycle 72

Séries clés du cycle économique Taux directeur de la BDC: - en récession: la BDC baisse le taux pour stimuler l économie - En expansion: la BDC hausse le taux pour stimuler l économie Taux de chômage: - en récession: le taux augmente - En expansion: le taux baisse 73 Séries clés du cycle économique Mises en chantier: - en récession: baissent - En expansion: augmente Faillites d entreprises: - en récession: augmentent - En expansion: baissent Ratio livraisons/stocks: - en récession: baisse - En expansion: augmente 74 Séries clés du cycle économique Croissance du PIB : - en récession: baisse - En expansion: augmente Utilisation de la capacité : (PIB/stock de K) - en récession: baisse (plus efficace) - En expansion: augmente (moins efficace) Inflation: - en récession: baisse - En expansion: augmente 75

Objectif: Expliquer la croissance économique du Canada, l inflation et les cycles économiques à l aide du modèle OA-DA L économie est continuellement en changement. Comment l économie canadienne a-t-elle évolué depuis 1971? 76 La demande agrégée et l offre agrégée: 1971 1998 77 La croissance économique Le PIB réel a augmenté au fil des ans. Les forces à la base de la croissance économique sont celles qui augmentent le PIB potentiel. Ces forces sont: la croissance de la quantité de main-d œuvre, l accumulation du capital humain et physique et les progrès technologiques. Leur action a été la plus forte au cours des années 60, au milieu des années 80 et à la fin des années 90. 78

L inflation Le niveau des prix a augmenté au fil des ans mais a chuté en 1998. La principale force responsable de cette augmentation soutenue du niveau des prix est la tendance de la demande agrégée à augmenter à un rythme plus rapide que ne le fait l offre agrégée à long terme. Le taux de croissance de la masse monétaire explique la persistance de l inflation. 79 Les cycles économiques Les cycles économiques s expliquent du fait que l augmentation de l offre agrégée à court terme, de même que la croissance de la demande agrégée, ne suivent pas un rythme stable et fixe. 80 L évolution de l économie de 1971 à 1998 Au début des années 70, il y a eu une forte hausse du PIB réel accompagnée d un faible taux d inflation. Vers le milieu des années 70 il y a eu à la fois récession et accélération de l inflation (soit une stagflation). Une série d augmentations importantes du prix du pétrole a d une part diminué OACT (déplacement vers la gauche); d autre part, des augmentations rapides de la masse monétaire ont augmenté DA (déplacement vers la droite). 81

L évolution de l économie de 1971 à 1998 La récession a pu avoir lieu parce que le déplacement de la courbe d offre à court terme vers la gauche s est effectué beaucoup plus rapidement que ne l a été le déplacement de la demande agrégée vers la droite. Le reste des années 70 a connu une inflation élevée et une croissance modérée du PIB réel. 82 L évolution de l économie de 1971 à 1998 À partir de 1980, l inflation était un problème majeur et, la Banque du Canada a pris des mesures vigoureuses pour la réduire. Les taux d intérêt ont augmenté pour atteindre des niveaux sans précédent. La demande agrégée diminua. À partir de 1992, l économie sombra dans une profonde récession. 83 L évolution de l économie de 1971 à 1998 De 1983 à 1989, l accumulation de capital et les progrès soutenus de la technologie ont provoqué un déplacement régulier vers la droite (augmentation) de la courbe d offre agrégée à long terme. La courbe d offre agrégée à court terme a également augmenté. La croissance de la demande agrégée a suivi celle de l offre agrégée; ce qui a permis a PIB réel de poursuivre sa croissance et de maintenir le taux d inflation relativement stable. 84

L évolution de l économie de 1971 à 1998 Une diminution de la demande agrégée a provoqué la récession de 1990-1991. En 1992, l économie est entrée dans une nouvelle phase d expansion, toujours présente en 1999. Le PIB réel avoisinait le PIB potentiel et l économie était presque au plein emploi. 85 FIN 86