DIU Soins Oncologiques de Support Novembre Antalgiques opioïdes. Dr Pauline LEROY Service d oncologie et soins de support

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Transcription:

DIU Soins Oncologiques de Support Novembre 2015 Antalgiques opioïdes Dr Pauline LEROY Service d oncologie et soins de support

PALIER 2: OPIOIDES FAIBLES

Palier 2 : codéine Puissance 1/10 morphine Seule : Dicodin LP (12h) En association avec paracétamol (Codoliprane, Dafalgan codéiné ), aspirine, caféine 30 à 60 mg/4h ES et CI : ceux de la morphine

Palier 2 : Tramadol Puissance 1/10 morphine Morphinique faible et IRSNA Seul : Zamudol, Contramal, Topalgic IV et per os en association avec paracétamol, forme LI (4h) Ixprim, Zaldiar... 100 à 400 mg/j per os, 600 mg/j IV Précautions chez >75 ans, ttt antidépresseur, insuffisance rénale, hépatique, respiratoire ES et CI : ceux des morphiniques et convulsions, vertiges, syndrome sérotoninergique

Palier 3 : les opioïdes forts Morphine Oxycodone Hydromophone Fentanyl Action en périphérie, au niveau spinal et supra spinal Récepteurs opioïdes endogènes principalement récepteurs µ, κ et Δ

Palier 3 : la morphine Suc de pavot utilisé depuis l antiquité Morphine isolée en 1806 (Sertuerner) Métabolisme hépatique en 3 métabolites actifs Elimination rénale Douleurs intenses et/ou rebelles aux antalgiques de palier plus faible Dose de départ : 0,5 à 1 mg/kg/j, par voie orale, 6/j forme à libération immédiate (LI), 1 à 2/j libération prolongée (LP)

Palier 3 : la morphine Pas d effet plafond: augmentation de dose en fonction de la douleur Pas de dose maximale Voie orale à utiliser en priorité 1 per os = 1/2 sous cutané = 1/3 intra veineux Pompe portative : PCA (Patient Control Analgesia) Voies péridurale, intrathécale, intraventriculaire

Palier 3 : la morphine, effets indésirables Nausées et vomissements - 30 à 60% des patients lors de la première prise - transitoires, cèdent en 8 à 10 jours - ttt : halopéridol, métoclopramide, dompéridone per os ou sc Constipation - constante, dose dépendante - à prévenir systématiquement dès le début : ttt laxatif (mono ou bithérapie) et conseils hygiénodiététiques - surveillance quotidienne du transit, information du patient

Palier 3 : la morphine, effets indésirables Somnolence - chez près de 50% des patients - souvent simple dette de sommeil parfois premier signe de surdosage Autres EI : confusion, sédation/excitation, cauchemars, hallucinations (sujet âgé), dépression respiratoire, dysurie voire rétention urinaire (adénome prostatique, sténose urétérale), prurit et rougeur

Palier 3 : l oxycodone Dérivé synthétique de la morphine Métabolisme hépatique en métabolites inactifs Elimination urinaire Douleur cancéreuse, en première intention 0,25 à 0,5 mg/j per os, forme LI et LP Forme IV et SC Mêmes EI que la morphine

Palier 3 : l hydromorphone Dérivé semi synthétique de la morphine Métabolisme hépatique, élimination rénale Douleur cancéreuse, en seconde intention Forme LP seule disponible en France Mêmes ES que la morphine

Palier 3 : le fentanyl 100 fois plus puissant que la morphine Métabolisme hépatique, élimination urinaire Utilisation en patch trandermique ou par voie transmuqueuse, forme injectable Douleur cancéreuse stable (patch trandermique) Accès douloureux paroxystiques (forme transmuqueuse) Prudence en cas de fièvre/patch Mêmes EI que la morphine

Principaux opioïdes forts disponibles

Palier 3 : quel morphinique en 1 ère intention? Les AMM Morphine : douleurs intenses et/ou rebelles aux antalgiques de palier plus faible Oxycodone : douleurs d origine cancéreuse intenses ou rebelles aux antalgiques de palier plus faible Hydromorphone : douleurs intenses d origine cancéreuse en cas de résistance ou d intolérance à la morphine Fentanyl transdermique : douleurs d origine cancéreuse intenses ou rebelles aux antalgiques de palier plus faible, en cas de douleurs stables Fentanyl transmuqueux : accès douloureux paroxystiques chez des patients recevant déjà un traitement morphinique de fond équilibré

Palier 3 : LI ou LP? Forme à libération immédiate : - Permet une titration en début de traitement - Nécessaire en urgence ou pour les pics douloureux Forme à libération prolongée : - Lorsque la douleur est contrôlée - Si forme LI non disponible - Réévaluation possible après 12h à 24h

Palier 3 : prescription Sur ordonnances sécurisées Prescription en toutes lettres Durée maximale de 28 jours, 7 jours pour la morphine injectable sans système actif de perfusion (PCA) L ordonnance est effective le jour de la prescription et pas le jour où le patient va à la pharmacie

Palier 3 : surdosage Somnolence, fréquence respiratoire <12/min, myosis, hypotension, coma - 10<FR<12/min : 50% morphine - 8<FR<10/min : morphine - FR<8/min : morphine, Oxygène, appel médecin, antidote : naloxone (1 amp dans 10 cc sérum physiologique, injection ml par ml)!! Effet en 1 à 2 min IV, Durée d action : 30 min

Palier 3 : rotation d opioïdes Changement d un opioïde par un autre, en tenant compte des doses équianalgésiques Indications: - Survenue d effets indésirables rebelles malgré un traitement symptomatique adéquat (intolérance à l opioïde utilisé) - Phénomène de tolérance : absence d efficacité de l opioïde malgré une augmentation de doses - Nécessité de changer de voie d'administration

Table d équianalgésie

Quelques idées reçues sur les morphiniques Il faut attendre le plus longtemps possible avant de prendre son médicament contre la douleur. Vrai ou faux?

FAUX L objectif des traitements contre la douleur est de soulager la douleur en continu. Il faut à la fois la soulager et l empêcher de réapparaître. Pour cela, les antalgiques doivent être pris à heures fixes, même si la douleur n est pas réapparue depuis la dernière prise et tant que la cause de la douleur n a pas été éliminée.

Si on supprime la douleur avec des médicaments, je ne pourrai plus savoir si la maladie empire! Vrai ou faux?

FAUX Les patients comme leurs proches pensent parfois qu en supprimant la douleur, les antalgiques risquent de camoufler les signes d évolution de la maladie. Il existe des méthodes bien plus fiables pour surveiller l évolution de la maladie (consultations et examens médicaux réguliers, surveillance de certains symptômes).

Les antalgiques ne soignent pas la cause de la douleur. Vrai ou faux?

VRAI et FAUX Certaines personnes refusent les médicaments antalgiques car ils ne traitent pas la cause de la douleur, c est-à-dire le cancer. Or, soulager la douleur permet de mieux traiter le cancer. Le patient s alimente mieux, dort mieux, est moins anxieux, supporte mieux les traitements du cancer. Le traitement de la douleur est ainsi, indirectement, une méthode pour faciliter le traitement du cancer.

Si on me propose la morphine, c est que c est grave! Vrai ou faux?

FAUX L utilisation de la morphine est liée à l intensité de la douleur et non à la gravité de la maladie. Il n y a pas de lien systématique entre intensité et gravité. Les douleurs de la rage de dent ou de la colique néphrétique ne sont-elles pas parmi les douleurs les plus intenses?

Avec de la morphine, les gens dorment toute la journée, ce n est pas une solution. Vrai ou faux?

VRAI et FAUX La somnolence est fréquente au début du traitement par morphine ou lorsque les dosages augmentent. Cet effet est dû à la fois au manque de sommeil accumulé à cause de la douleur et à l action sédative des opioïdes. La somnolence est généralement passagère et s atténue progressivement : il faut laisser au corps le temps de s adapter au traitement et de récupérer de la fatigue causée par la douleur.

La morphine est une drogue. Vrai ou faux?

VRAI et FAUX La morphine est un opioïde, c est-à-dire un dérivé de l opium. Elle est classée comme stupéfiant et son utilisation est très réglementée. Ce contexte fait peur et certaines personnes imaginent donc être plus en danger en ayant recours à une drogue qu en supportant des douleurs intenses. Elles craignent à tort de devenir toxicomanes.

Si je prends de la morphine maintenant, plus rien ne marchera quand j aurai encore plus mal! Vrai ou faux?

FAUX Si patient a besoin de morphine à un instant précis de la maladie, cela ne signifie pas qu elle ne sera plus efficace à un autre moment. En revanche, si la douleur reste trop longtemps mal soulagée, elle risque de s installer et de devenir de plus en plus forte => nécessité d avoir besoin de doses plus importantes de morphine, cela expose à un risque accru d effets indésirables.

Les effets indésirables liés à la morphine sont encore pires à supporter que la douleur. Vrai ou faux?

Ni VRAI ni FAUX La morphine a des effets indésirables, comme tous les médicaments, qu il ne faut pas négliger. Ils ne sont pas systématiques et peuvent être contrôlés par des traitements adaptés : notamment les antiémétiques pour lutter contre les nausées en début de traitement et les laxatifs quotidiens contre la constipation.

Cas clinique n 1 M. P, 50 ans, présente un cancer bronchique avec des métastases osseuses multiples provoquant des douleurs rachidiennes lombaires. Traitement actuel : - Skénan LP 120 mg à 8h et 20h, - Actiskénan 20 mg si douleurs, jusqu'à 4/j - Jamylène 2 cp 8h, 12h, 20h 1. Que peut on dire concernant son traitement antalgique? Depuis quelques jours, ses douleurs s'aggravent, progressivement (EVA entre 5 et 8/10). 2. Comment adapter le traitement antalgique? 3. Quelle surveillance s'impose?

1. - La posologie de l'interdose est faible : 1/10 à 1/6 de la dose des 24 h : 24 à 40 mg/prises - Bolus prescrits toutes les 6h : plutôt /4h - Pas de paracétamol 2. - Augmentation de la dose de fond : 120mg x2 + 20x4 = 320mg /jour Passage à 160 mg matin et soir - Augmentation de la dose des bolus : 35 à 50 mg/prises jusqu'à 6 fois/jour

3. - Surveillance du transit: conseils hygoénodiététiques, ttt laxatif - Nausées et vomissements en début de traitement - Somolence, confusion, hallucinations, délire - Fréquence respiratoire (normale entre 16 et 20/min)

24 h après l'augmentation de posologie, M. P devient somnolent, ralenti, avec une baisse de la vigilance et des hallucinations nocturnes 4. Que recherchez-vous?

4. - Surdosage en morphine : fréquence respiratoire - Traitement psychotrope concomitant qui peut majorer l'effet de la morphine - Insuffisance rénale

Après avoir diminuer les doses, les symptômes persistent (surdosage éliminé). 5. Vous envisagez une rotation d'opioïdes, comment procédez-vous?

5. Rotation d'opioïdes : - Skénan vers Oxycontin : attendre 12h après la dernière prise de Skénan pour débuter Oxycontin LP, Oxynorm LI dans l'intervalle si douleurs - Skénan vers fentanyl transdermique : dernière prise de Skénan et pose du patch en même temps, bolus de morphine LI si douleurs

Par la suite, la douleur est soulagée sous Oxycontin LP 200 mg/j mais il persiste des accès douloureux 2 fois par jour, qui dure quelques minutes, pour lesquels il prends de l Oxynorm LI 30mg mg qui le soulage seulement au bout d'une heure et qui le rend somnolent. 6. Quel type de douleur identifiez-vous? Que pouvez-vous lui proposer?

6. - Accés douloureux paroxystique ou ADP - Remplacer l Oxynorm LI par du Fentanyl transmuqueux en commençant à 100µg et en augmentant la posologie si inefficace.!! La posologie ne dépend pas de la dose de fond de morphine Délai d'action : 5 à 15 min, durée de l'antalgie : 2h

Quelques semaines plus tard, la fréquence des ADP augmente avec 4 prises de Fentanyl transmuqueux par jour, mais il en aurait besoin de plus. La douleur de fond reste bien soulagée par l Oxycontin LP à 300 mg/j. Il décrit des douleurs à types de décharges électriques et de brulures, irradiant vers les orteils. Il n y a pas de déficit neurologique. Ces douleurs le réveillent la nuit. 7. Qu en pensez-vous 8. Que lui proposez-vous?

7. Apparition de douleurs d allure neuropathique en plus des ADP 8. - Imagerie d évaluation devant la modification de la douleur - Ajout d un traitement antineuropathique Ex: Lyrica 50mg matin et soir avec une augmentation progressive de la posologie

Cas clinique n 2 Mme M, 80 ans, atteinte d'une démence sévère présente un cancer du colon qui vient d'être découvert avec des métastases osseuses. Les soignants notent qu'elle est douloureuse malgré son traitement antalgique : Tramadol 400mg/j. 1. Comment ont-ils pu repérer la douleur? Quelles échelles utiliser pour cette patiente? 2. Que peut-on proposer pour la soulager?

1. Observation : - changement de comportement - grimaces, gémissements, opposition aux soins... - contexte (toujours se poser la question de la douleur) Echelles d'hétéroévaluation : Doloplus, ECPA, Algoplus

2. - Arrêt du palier 2 inefficace, relais par un palier 3. - titration avec un morphinique en débutant à 0,25 à 0,5 Mg/kg/j per os (12,5 à 50 mg/j si 50 kg) : morphine orale LI (actiskénan, sévredol, oramorph ) 5 mg/6h si douleurs (20mg/j max) morphine SC 2 mg/6h si douleurs - paracétamol 1g/6 à 8h - coantalgiques en fonction étiologie douleur : corticoïdes, antineuropathique...

3. Après 48h, elle prend 4 fois 5 mg d'actiskénan /j et semble être soulagée, que proposez-vous?

3. - - relais par un morphinique LP : - Skénan 10 mg/12h - Interdoses en cas de douleur : 5 mg actiskénan toutes les 6h si douleurs - poursuite paracétamol - - Surveillance des effets secondaires, ttt laxatif - - réévaluation