LA VILLE TRADITIONNELLE constituée sur des principes implicites: densité, mixité des fonctions, bâti continu un lieu d'échange des marchandises, d'habitat, à vocation militaire, à vocation d'administration civile et de siège du pouvoir avec des espaces publics urbains «reconnus»: rues, places, boulevards, allées, mails, jardins,... et un rapport «monuments» / architectures ordinaires implicite et ses défauts: surdensités, insuffisance des réseaux viaires, confinement des populations et activités, absence massive d'hygiène, moins de 5% de la surface urbanisée construite avant 1830 1 LA VILLE TRADITIONNELLE CONDAMNEE Un «discours sur la ville» se construit à partir de la fin du 18 siècle et surtout au 19 siècle qui dénonce la ville existante comme porteuse de maux sanitaires et sociaux majeurs. Ce sont des médecins, non des architectes, qui portent ce discours: naissance de l'hygiénisme. 2 1
LA VILLE TRADITIONNELLE CONDAMNEE «Il y a dans Paris un million d'hommes, de femmes et de malheureux enfants entassés dans un cercle étroit où les maisons se heurtent et se pressent, exhaussant et superposant leurs 6 étages écrasés; puis 600 000 de ces habitants vivent sans air ni lumière, sur des cours sombres, profondes, visqueuses, dans des caves humides, dans des greniers ouverts à la pluie, au vent, aux rats, aux insectes. Et depuis le bas jusqu'en haut, de la cave aux plombs, tout est délabrement,méphitisme, immondice et misère» Victor Considérant 1848 3 LA VILLE TRADITIONNELLE CONDAMNEE «Ce n'est pas seulement dans les quartiers surpeuplés des cités tentaculaires que l'on trouve la maison obscure, malpropre et meurtrière; le village aussi a ses chaumières aux fenêtres étroites qui ne s'ouvrent jamais, au sol battu souillé de germes redoutables; il a ses masures décrépites et insalubres, nids d'infection où la misère est rendue encore plus poignante par le contraste avec la sereine splendeur de la nature». Ligue nationale contre les taudis 1920 4 2
AMELIORER LA VILLE... Intervenir sur la ville existante? Le «réformisme urbain» : l'hausmanisme, les «plans d'embellissement» 5... OU REFAIRE LA VILLE? Inventer la ville nouvelle Des «non-villes»: le Familistère de Guise Des utopies au risque de la réalité: Cerda, Soria y Mata Des quartiers nouveaux: le Lyon de Tony Garnier Des expériences: le Weissenhofsiedlung... mais les quartiers existants poursuivent un processus de dégradation ainsi que d'abandon par les couches aisées de la population 6 3
L'APRES GUERRE: UNE SITUATION CATASTROPHIQUE 70 départements ont subi des destructions 1 800 communes déclarées sinistrées 2.600.000 immeubles détruits ou endommagés, 5.000.000 sans logis 10 000 ponts détruits Priorité à la reconstruction des équipements collectifs et à la remise en marche de l'appareil productif La reconstruction du logement démarre avec le Plan Marshall et surtout le II Plan (1954-1957) 7 L APRES-GUERRE : UNE OPPORTUNITE D'UN URBANISME NOUVEAU Une population désireuse de retrouver les «villes d'avant» Mais des pouvoirs publics et des urbanistes désireux d'une «ville nouvelle»: spécialisation fonctionnelle des quartiers, rejet de l'urbanisme d îlots et de rues, industrialisation de la production 8 4
L APRES-GUERRE : UNE OPPORTUNITE D'UN URBANISME NOUVEAU Reconstruire les villes détruites sur des bases nouvelles Un urbanisme novateur pour des quartiers nouveaux Des techniques industrielles adaptées à une production de masse: chemins de grue, pré-fabrication lourde Eradiquer l habitat insalubre voire la ville existante 9 LE RETOURNEMENT DES ANNEES 1970 Des causes de natures diverses premier choc pétrolier de 1973 désenchantement social dans les quartiers populaires neufs vite et massivement construits mais au détriment de la qualité de l'environnement et des services la ville existante, abandonnée à elle-même, devient une sorte de ghetto où, une fois la journée de travail terminée, il ne reste que les populations captives L'aspect culturel n'est pas absent de cette redécouverte de la ville ancienne: tard arrivé dans la notion de patrimoine bâti, le patrimoine urbain fait son apparition dans les outils de protection 10 5
LE RETOURNEMENT DES ANNEES 1970 Un urbanisme du «désenchantement» Abandon des constructions de tours et de barres et de démolition/reconstruction de quartiers anciens La maison individuelle et le lotissement comme «modèle social» Des outils opérationnels et financiers pour la réhabilitation: Agence Nationale pour l'amélioration de l'habitat en 1971 Opérations Programmées d'amélioration de l'habitat en 1977 11 ENJEUX DU «RENOUVELLEMENT URBAIN» Faire revenir vers les quartiers historiques des populations aisées...... sans rejeter les plus modestes restés sur place améliorer de façon massive les conditions de vie: en premier lieu habitat, assainissement, réseaux, trafic/stationnement 12 6
ENJEUX DU «RENOUVELLEMENT URBAIN» Intervenir de façon spécifique sur les «cités» Création de l'agence nationale pour le renouvellement urbain (ANRU) dont 1 politique de démolition/reconstruction 13 UNE VILLE HABITABLE mixité des activités habitat commerce tertiaire mixité des populations versus quartiers «ghettos» limitation contrôle du trafic / stationnement / transports «propres» une «ville durable» une ville pensée comme des «quartiers articulés» et non plus comme «hypercentre/périphérie» 14 7
DES CONSTATS PROVISOIRES Des politiques urbaines désormais tournées vers la réhabilitation Qui se traduisent par une réalité économique Une volonté explicite de limiter les extensions urbaines et d'intervenir sur la ville existante Une tendance forte à la «patrimonialisation» de la ville Une difficulté à conjuguer protection patrimoniale et politiques de performances 15 8