Judite BLANC LA REPRESENTATION DE LA MALADIE CHEZ LES ADOLESCENTS HAITIENS PORTEURS DU VIH Cas de 10 adolescents accueillis au Foyer «La Maison L'Arc-enciel» situé à Port-au-Prince Mémoire de master 1 de Psychologie du Développement de l Enfant et de l Adolescent Directeur de recherche : Prof. Marc Zabalia Juin 2008
PROBLEMATIQUE Etre infecté au VIH, une maladie chronique, représente un défi énorme pour le sujet adolescent. Car, cette maladie chronique comme tant d autres affecte : La croissance et la puberté Le dévelop pement psycho sexuel La scolarité Les relations familiales et amicales L image de soi et la construction identitaire L observance thérapeutique ( Trocmè, 2002)
VIH : maladie incurable et mortelle VIH : maladie chronique Représentations sociales négatives Est associé à la mort, la déchéance physique comportement sexuel déviant
Carence de données scientifiques sur les représentations cognitives de cette maladie par les jeunes patients infectés En dépit de ce vide, nous avons tenté d explorer ce phénomène à la lumière du Modèle de Régulation de la Personne ou Common Sense Model ( CSM) de Leventhal et al. ( 1980). Suivant ce modèle, les patients regroupent leurs idées de la maladie en éléments cohérents. Ce phénomène est désigné sous le terme de «Perception de la maladie» en psychologie de la santé. Celle-ci détermine les stratégies de coping, ainsi que les réactions face aux risques encourus ( Petrie & Weinman, 1997).
Chaque patient possède une représentation de la maladie qui lui est propre Cette représentation est influencée par trois sources de données : Connaissances collectives Informations médicales Expérience actuelle de la maladie par le patient
Le patient construit son modèle personnel de la maladie ainsi que ses composantes, telles que: : Identité Cause Chronologie Conséquences Contrôlabilité Cohérence Représentations émotionnelles. Toutes ces composantes regroupées forment le Questionnaire de la Perception de la maladie (Weinman, Petrie, Moss-Moris & Horne, 1996; Weinman, 2001; Moss-Moris & al, 2002).
La question de recherche : quelle représentation les adolescents haïtiens infectés au VIH ont-ils de leur infection? Hypothèse : La représentation de la maladie de l adolescent mis sous antirétroviraux diffère de celle du pair non traité Objectif : Vérifier par une approche comparative, l incidence du stade de l infection à VIH et du traitement suivi sur la représentation de celleci par les adolescents infectés.
EXPERIMENTATION PARTICIPANTS Un groupe de cinq adolescents dont la moyenne d âge est de 14 ans 1/2 non traités, accueillis au Foyer «La Maison l Arc-en-ciel» à Port-au-Prince. Un groupe de cinq adolescents dont la moyenne d âge est de 15 ans 1/2 déjà sous ARV, accueillis au même Foyer.
Instrument d enquête : Illness Perception Questionnaire for HIV ( IPQ-R for HIV) composés des échelles : Identité Chronologie aigue et chronique Chronologie cyclique Conséquences Contrôle personnel Contrôle du traitement Cohérence de la maladie Représentations émotionnelles Causes ( ajout)
RESULTATS scores aux échelles échelles Chronologie aigüe et chronique du Conséquences du VIH échelle C o n t r ô l e d u Traitement sur le VIH échelles Cohérence du VIH Représentations émotionnelles du VIH Adolescents sous traitement Ecart moyen : 3, 42 Adolescents non traités ( à un stade moins avancé du VIH)
Echelle Contrôle personnel du VIH Adolescents non traités Adolescents traités Les échelles Identité du VIH Chronologie cyclique du VIH Causes possibles du VIH Adolescents non traités Adolescents sous traitement
CONCLUSION Les résultats démontrent des tendances. Les adolescents sous ARV possèdent un nombre plus élevé de croyances en ce qui a trait à la durée sur le long terme du VIH, ses effets, et l'efficacité du traitement. Ils ont également une meilleure compréhension de cette maladie qui suscite davantage d émotions négatives chez eux par rapport à leurs pairs non traités. Ces résultats vont aussi dans le sens du modèle de régulation de la personne de Leventhal, selon lequel le patient a une représentation de la maladie qui lui est propre. Nos données ont particulièrement démontré l influence des informations médicales et l expérience actuelle de l infection sur la manière dont elle est perçue par ces adolescents.
Perspectives et limites Etude prospective pour une recherche à plus grande échelle sur ce thème Absences : Pas de données sur les éventuelles corrélations entre les échelles. Des entretiens semi-directifs pourraient compléter nos données, notamment concernant la place des représentations sociales du VIH dans celle que construit l adolescent infecté, et son vécu de cette maladie ( le poids du secret de la séropositivité, la dépendance au traitement, etc).
MERCI DE VOTRE ATTENTION!