L économie écologique pour penser la post-croissance et façonner de nouveaux indicateurs de soutenabilité?

écologique pour penser la post-croissance et façonner de nouveaux de soutenabilité? Géraldine Thiry GRICE - UCL - Louvain-la-Neuve 22 février 2017

intègre la science UCL

I Incertitudes d un genre nouveau I "Anthropocène" I Rôle de l intellect humain sur son propre devenir

Si l économie (comme discipline) façonne l économie (comme système), de quelle discipline économique avons-nous besoin pour accompagner la transition vers une société post-croissance?

I "On ne résout pas les problème avec les modes de pensée qui les ont engendrés" (Einstein) I Questionner les racines conceptuelles de l économie néoclassique I Important car l économie néoclassique I Domine le champ des idées I Légitime les valeurs, les schémas de pensée et les comportements de nombreux acteurs sociétaux.

I écologique semble un mouvement fécond I Le renouveau dont la pensée économique a besoin?

I Un domaine dans lequel l économie écologique peut jouer un rôle transformateur I Les de soutenabilité I Choix conventionnels // Visions du monde I Balises politiques et normatives I Les fondements conceptuels des sont essentiels dans l orientation des sociétés.

I Balises normatives consubstantielles à la naissance du mouvement I "The science and management of sustainability" I Efficience allocative vs. Echelle, distribution et allocation

I Baumgärtner et Quaas (2010) I Focale sur relation Humain-Nature I Prise en compte du futur et de l incertitude I Justice intra- et intergénérationnelle I Allocation efficiente des ressources I Reconnaissance de la complexité I Motif de la recherche : enjeu de société I Economiste = acteur politique

I Incertitude I Valeurs I Pluralité de perspectives légitimes

I Incertitude : conflictualité I Enjeux de valeurs : difficile consensus I Pluralité de perspectives légitimes : enjeu démocratique Juger la pertinence externe de l indicateur autant que sa cohérence interne

Le fait que l économie écologique soit guidée par des préoccupations normatives propres implique la coexistence de plusieurs courants dont les options méthodologiques, les présupposés ontologiques, et parfois même les valeurs divergent.

I Ces divergences sont particulièrement visibles dans la manière de rendre compte des interactions humains-nature. I Nous distinguons trois "courants".

I Constat initial : la dégradation des services est due au manque de valorisation de ces services I Problèmes environnementaux conçus comme "défaillances de marché" I Hypothèse sous-jacente : meilleure information = meilleure allocation

I Conscience des limites des analyses à travers le prisme du marché I Choix stratégique I L extension de la comptabilité est un corollaire de cette posture.

I TEEB (The Economics of Ecosystems and Biodiversity) I Démarche inspirée du Rapport Stern I (2007) I Idée : appliquer démarche Stern aux services I Objectif de cette comptabilité monétaire I porter l attention sur les bénéfices économiques globaux de la biodiversité I mettre en lumière les coûts croissants de la perte de biodiversité et de la dégradation des écosystèmes

I Débats quant à l opportunité de monétariser la nature I Trois familles de critiques I Manque de robustesse et de crédibilité scientifique I Ne pas traiter les problèmes environnementaux comme "externalité" I Crainte d une marchandisation de la nature

I Reconnaissance d une comptabilité élargie au capital naturel I Questionnement direct de la croissance économique I Enjeux d échelle au coeur des travaux

I Economie stationnaire = meilleure solution aux problèmes actuels I Idée d un développement sans croissance repose sur distinction entre : I Echelle I Distribution I Allocation I Priorité donnée à l échelle optimale et à la distribution

L usage pragmatique des de l économie dominante, combiné à l importance de respecter une échelle optimale de l économie, a donné lieu à plusieurs types d.

I Indicateurs synthétiques (ISEW, GPI) I Indicateurs d éco-efficience (Facteur 4, Facteur 10) I Indicateurs de flux d énergie et de matières I Sustainability Gaps

ISEW - GPI I Daly et Cobb (1989) - Cobb et Cobb (1994) I Indicateurs synthétiques monétaires I Intègrent : travail domestique, dépenses publiques non défensives, dépenses privées défensives, coûts des dégradations de l environnement, dépréciation du capital naturel,... I Pondérés par les inégalités de revenus I Validation de l hypothèse de seuil (Max-Neef 1995)?

Indicateurs d éco-efficience I «est-elle susceptible de produire plus de richesse avec moins de ressources matérielles et/ou énergétiques?» I Indicateurs relatifs exprimés en unités de matières ou d énergie par unité de PIB I Accent sur la dématérialisation de l économie I Attention toutefois à garder à l esprit les objectifs absolus

Indicateurs de flux d énergie et de matières I Voir Fischer-Kowalski et al. (2011) I Exclusivement exprimés en termes physiques I Objectif : rendre compte de la taille du métabolisme de l économie I Catégories compatibles avec celles de la CN

Indicateurs de flux d énergie et de matières UCL

Sustainability Gaps I Comparent des performances environnementales avec des standards de soutenabilité I Standards définis en respectant une distinction entre deux types de fonctions qu assure la nature : I Les "functions for" I Les "functions of " I Une fois les standards écologiques définis, il devient possible de calculer les "écarts" I En termes physiques, monétaires ou en "années de soutenabilité"

I Frange européenne de l EE I Enjeux d échelle et de distribution importants I Mais I courant plus alarmiste I posture politique et militante I distanciation nette de l économie orthodoxe

I Approche interdisciplinaire et hétérodoxe I Changement systémique I Pauvreté et distribution I Marchés comme constructions sociales I Institutions alternatives I Enjeux de pouvoir liés à interface science-politique

I Refus d une analyse en termes d externalités I Refus de la monétisation I Ontologie politique vs. homo economicus I Analyses multicritères

Exemple d analyse multi-critères

Une ligne de fracture apparaît entre... I les partisans d un changement fondamental et structurel du système I et les tenants d une posture stratégique, adoptant la rhétorique et les outils analytiques de l économie néoclassique Ces deux postures sont-elles inconciliables?

A quelles conditions l articulation des différentes propositions serait-elle susceptible de baliser la transition sociale et écologique?

Intérêt d un "étagement" (Braudel) des perspectives dans le temps I Court terme : pénétrer les rationalités dominantes - ACB? I Moyen terme : Rendre compte de la matérialité des économies - Eco-efficience? I Long terme : Changements plus fondamentaux - AMC?

Merci! www.geraldinethiry.be

Place au débat! Si vous étiez en charge de la politique environnementale, quelle option de choisiriez-vous?