Les groupes bancaires européens sont-ils s proies faciles pour les grans banques américaines? Octobre 2004
Introduction Les rnières opérations rapprochement engagées en Europe et aux États-unis dans le secteur bancaire relancent les rumeurs d une possible reprise du mouvement concentration du secteur bancaire en Europe. Les débats engagés à la mi-septembre par les ministres s finances l Union Européenne sur les obstacles aux fusions bancaires transfrontalières en Europe reflètent cette préoccupation s milieux professionnels. La menace d une prise contrôle groupes bancaires européens par s concurrents américains plus puissants apparaît bien réelle et repose la question la taille critique et du niveau capitalisation boursière s établissements européens. Cette étu vise à apprécier l attractivité du secteur bancaire européen pour les banques américaines vue sous l angle du positionnement s principaux acteurs bancaires et d une évaluation du niveau concentration respectif s marchés européens et américains. Eurogroup Page 2
Sommaire 1 Positionnement s principaux acteurs 2 Caractéristiques s marchés européen et américain 3 Appréciation l attractivité du marché européen pour les banques américaines Page 3
Les groupes bancaires européens apparaissent imposants face à leurs homologues américains Les 10 premiers groupes bancaires chaque zone (US, UE) constituent notre panel référence Les 10 premières banques européennes représentent 6 631 Md d actifs, soit 70% plus que les 10 premières banques américaines. 7 s 10 premiers groupes sont européens, dont 2 français Au sein du panel, le différentiel taille reste important : les 5 premiers groupes se situent autour d un niveau d actifs proche 800 Md les 5 rniers groupes affichent s actifs inférieurs à 300 M! L actif cumulé s 10 premiers groupes européens est équivalent à celui s 210 banques américaines figurant dans le Top 1000 mondial Les 10 premières banques européennes capitalisent 250 Md Tier 1, soit seulement 7% plus que les 10 premières banques américaines. A niveau d actifs comparable, les groupes américains disposent capitaux Tier 1 supérieurs à ceux s groupes européens. Le Tier 1 cumulé s 5 premiers groupes représente près 3 fois celui s cinq rniers groupes du classement. Citigroup totalise plus ux fois le Tier 1 du premier groupe français, BNP Paribas. Page 4
même si les rapprochements 2004 ont renforcé la position s trois premiers groupes américains Rapprochements intervenus en 2004 NB: extrapolation sur base s chiffres 31/12/2003 Bank of America - Fleet Boston JPMorgan&Chase - Bank One CDC IXIS - Caisses d'epargne Ces opérations voient l actif cumulé s trois premiers groupes bancaires américains croître 19% à 2 617Md. Cinq groupes, dont ux européens, se distinguent avec un montant capitaux Tier 1 supérieur à 40 Md. JP Morgan&Chase et Bank of America, respectivement 7ème et 9ème notre panel en terme d actifs à fin 2003, se positionnent aux 3ème et 7ème rangs après consolidation. Page 5
Cependant, sous l angle PNB / Actifs, les groupes américains distancent nettement leurs homologues européens A l issue s rapprochements intervenus sur le marché américain en 2004, les trois géants du secteur approchent ou dépassent la barre s 40 Md PNB, pour un PNB plus proche 20Md pour le trio tête européen. Avec un PNB 13 Md, BSCH (Santanr) intègre ce classement, bien qu étant classé au-là s 10 premiers européens en terme d actifs. Avec 351 Md d actifs, ce groupe présente un ratio PNB/Actifs 3,7%. A taille comparable, les banques américaines se situent très favorablement en terme génération PNB. Pour 6 631 Md d actifs cumulés, les 10 premières banques européennes génèrent un PNB 168 Md, soit un ratio PNB/Actifs 2,53%. Les 10 premières banques américaines génèrent un PNB 202 Md pour 3 871Md d actifs, pour un ratio PNB/Actifs 5,21%, double celui s banque européennes. Page 6
Le coefficient d exploitation ne constitue pas un critère distinctif s banques européennes et américaines Le coefficient d exploitation s 10 premières banques européennes (en terme d actifs) se situe autour d une moyenne 62,3%, pour une moyenne 60,9% pour les 10 premières banques américaines. Si la recherche d une taille critique est souvent évoquée dans le cadre d opérations rapprochement, il n apparaît pas corrélation directe entre la taille du bilan s établissements et leur coefficient d exploitation. Il convient toutefois souligner l importance s écarts coefficient d exploitation, 45% pour US Bancorp à 91% pour Metlife. Page 7
La force frappe s banques américaines s exprime dès lors que l on observe les acteurs sous l angle la rentabilité Des écarts significatifs apparaissent dans le classement par résultat net avant impôt Moins génératrices PNB, les banques européennes nécessitent ux à trois fois plus d actifs pour produire un résultat équivalent Avec un RNAI 20,9 Md, Citigroup se détache très nettement. La faible rentabilité s banques européennes tient plus à un manque génération PNB qu à un niveau trop élevé s charges d exploitation. La taille n est pas systématiquement synonyme rentabilité dans les banques US car, pour un PNB qui varie 1 à 10 entre la première et la dixième banque, le RNAI ne varie que 1 à 6,7. Page 8 Pour 6 631 Md d actifs cumulés, les 10 premières banques européennes génèrent un RNAI 62 Md, soit un ratio RNAI/Actifs 0,93%. Les 10 premières banques américaines génèrent un RNAI 73,2 Md pour 3 871Md d actifs, pour un ratio RNAI/Actifs 1,89%, double celui s banque européennes.
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Les principaux groupes bancaires américains affichent s tailles niveau mondial alors que leur part marché domestique meure faible Part s actifs s banques américaines Source : The Banker Répartition du marché s dépôts aux Etats-Unis Source : FDIC Les 210 banques américaines figurant dans le top 1000 mondial totalisent 6 180 Md d actifs A fin 2003, le marché américain compte environ 9.200 institutions financières, dont 7.800 banques commerciales. Les 10 premières banques américaines ne détiennent que 34% du marché s dépôts et les 50 premières seulement 54%. Les 10 premiers groupes bancaires américains totalisent 62% s actifs l ensemble s banques américaines du top 1000 mondial. A l exception BOA-Fleet Boston qui s en approche, le seuil détention 10% du marché domestique s dépôts (Riegle Neal Act) n est atteint par aucun autre acteur. Le marché meure fragmenté malgré nombreux facteurs d homogénéité : langue, culture, habitus consommation, rapport à l argent constituent autant caractéristiques communes d une population 290 millions d habitants. Page 10
Les potentialités restructuration du marché domestique américain meurent néanmoins importantes L industrie bancaire américaine s est longtemps développée dans un environnement législatif qui a favorisé le morcellement du secteur bancaire. L assouplissement s règles géographiques avec l adoption du Riegle-Neal Act en 1994, autorisant les rapprochements bancaires entre états, a accéléré le phénomène consolidation. Source : FDIC Néanmoins, le nombre groupes bancaires américains d envergure nationale reste encore relativement restreint. En 2003, on dénombre plus 270 opérations fusion/acquisitions dans ce secteur. Le mouvement concentration du secteur bancaire aux Etats-Unis est appelé à se poursuivre. Le marché américain recense un nombre important d opportunités pour s acteurs domestiques souhaitant renforcer leur position au niveau national mais aussi pour s groupes bancaires non américains. Page 11
Vu comme un ensemble, le marché bancaire européen apparaît également fragmenté Les 10 premiers groupes bancaires européens totalisent 34% s actifs l ensemble s banques européennes du top 1000 mondial. Part s actifs s banques européennes Source : The Banker Avec 380 millions d habitants dans l Europe s 15 (453 millions dans l Europe s 25), le marché bancaire européen représente un potentiel clients supérieur 30% au marché américain (60% dans l Europe s 25). Contrairement au marché américain qui présente une certaine homogénéité, plusieurs obstacles peuvent expliquer le faible nombre s opérations trans-frontières sur le marché européen : s cultures et s habitus consommation différentes s contraintes réglementaires qui tennt à diminuer mais s distorsions fiscales qui subsistent s synergies revenus difficiles sur s marchés nationaux matures s enjeux politiques et sociaux, le secteur bancaire étant encore considéré comme un secteur stratégique qui reste sous la surveillance s autorités nationales. Les 270 banques européennes (Europe s 15) figurant dans le top 1000 mondial totalisent 19 306 Md d actifs Page 12
mais une analyse par territoire montre une forte concentration s acteurs sur leurs marchés nationaux Le mouvement consolidation en Europe a commencé dans les années 80 du fait la déréglementation, la surcapacité et l absence taille critique s acteurs. Cette consolidation s est essentiellement effectuée au niveau domestique avec l émergence champions nationaux : Part s 5 premières banques au sein quelques pays européens Source : EFMAA au Royaume-Uni, 85% du marché s dépôts et s crédits est entre les mains s cinq premiers établissements bancaires en France, le nombre d acteurs a été divisé par ux entre 1989 et 2002. Aujourd hui, 80% s dépôts et 65% s crédits sont détenus par cinq groupes bancaires. Sur le plan national, à l exception l Allemagne, l Italie et l Espagne, le marché bancaire est en fait trois à quatre fois plus concentré en Europe qu il ne l est aux Etats-Unis. Des expériences transfrontalières pourraient être le début d un mouvement consolidation pan-européen : HSBC-CCF, SCH- Abbey National, Fortis-BCP. Page 13 Les niveaux consolidation atteints sur certains marchés domestiques sont tels que les opportunités consolidation domestiques seront peu nombreuses et problématiques (parts marché, risque social ). L issue passe par s opérations transfrontalières, sous réserve que les conditions marché les rennt attractives.
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Trois géants bancaires américains disposent d une force frappe exceptionnelle pour procér à s acquisitions Les trois premiers groupes bancaires américains se détachent aujourd hui nettement en terme taille et résultats. Citigroup, BoA/Fleet Boston et JP Morgan/Bank One cumulent à eux trois 48 Md RNAI, 138 Md PNB et 2748 Md d actifs. Soulignons que Citigroup représente à lui seul près 40% sur ces trois indicateurs. A actifs cumulés comparables, les trois premiers groupes bancaires européens que sont le Crédit Agricole, HSBC et Deutsche Bank totalisent moitié moins PNB et résultat net. Page 15
Ces groupes ont notamment les moyens réaliser s acquisitions en Europe Le résultat net avant impôts Citigroup pour la seule année 2003 représente plus 50% la capitalisation boursière huit s dix premiers groupes bancaires européens. Le rapprochement BoA / Fleet Boston positionne ce même ratio à plus 35% pour ce groupe. ux à trois ans résultats nets permettraient, en théorie, à Citigroup ou Bank of America / Fleet Boston se porter acquéreur l un s trois premiers groupes bancaires français Remarque : les résultats 2002, ainsi que les premières annonces s résultats s premiers mois 2004 confirment que les niveaux atteints en 2003 ne présentent pas un caractère exceptionnel. Page 16
.pour autant que cela soit intéressant Rapportée à leurs actifs, la rentabilité s banques européennes est moins intéressante que celle leurs homologues américaines. Tant que s opérations consolidation resteront possibles sur le territoire américain, on peut considérer que les cibles européennes seront financièrement moins attractives. Page 17
A l inverse, les groupes bancaires européens disposent également marges manœuvre sur le marché américain Au-là s trois géants américains, la capacité financière s principaux groupes européens les autoriserait à envisager s prises position significatives aux Etats-Unis. ABN Amro, HSBC et Royal Bank of Scotland bénéficient déjà solis positions outre Atlantique, leurs filiales américaines se classant respectivement en 10ème, 11ème et 12ème positions s banques américaines avec plus 120 Md$ d actifs chacune. BNP Paribas s est également engagé dans une stratégie positionnement sur ce marché. Page 18
Si la concentration du secteur financier européen dans la banque d investissement a surtout profité aux grans banques d affaires américaines, la donne reste ouverte dans la banque détail Lorsque le marché bancaire américain sera mûr et si le marché européen crée les conditions son unité qui qui sera sera alors alors le le mieux mieux placé placépour pour agir agir? Page 19 Resserrement du du nombre nombre d acteurs du du fait fait la la poursuite s s mouvements concentration domestiques et/ou et/ou opérations prioritaires croissance menées par par les les banques américaines sur sur s s marchés considérés plus plus porteurs (Asie, ) Seuil Seuil réglementaire 10% 10% s s dépôts dépôts approché par par plusieurs groupes bancaires Taux Taux d équipement s s clients clients avoisinant les les taux taux observés en en Europe Europe (plus (plus proches 6 à 8 produits par par client client que que 2 à 3 actuellement) Levée Levée s s tentations protectionnistes s s Autorités tutelle tutelle nationales Harmonisation réglementaire et et fiscale, fiscale, notamment en en ce ce qui qui concerne l épargne Homogénéisation s s cadres cadres protection s s consommateurs Atténuation s s différences culturelles, s s comportements et et s s mos mos consommation produits bancaires A court court terme, terme, les les géants géants américains disposent d un d un véritable avantage lié lié à leur leur capacité financière mais mais le le temps temps joue joue en en faveur faveur s s groupes européens les les obstacles obstacles qui qui freinent freinent les les opérations opérations transfrontalières transfrontalières mettront mettront du du temps temps à à s estomper s estomper les les priorités priorités stratégiques stratégiques s s groupes groupes bancaires bancaires américains américains apparaissent, apparaissent, pour pour l heure, l heure, tournées tournées vers vers s s marchés marchés plus plus porteurs porteurs croissance croissance qui qui poursuivent leur leur stratégie développement et et se se renforcent autour autour :: consolidations consolidations ««à à taille taille humaine humaine»» sur sur le le marché marché européen européen (Santanr- (Santanr- Abbey, Abbey, Fortis-BCP) Fortis-BCP) relais relais croissance croissance à à l étranger l étranger ou ou au au sein sein l Europe l Europe élargie élargie selon selon les les affinités affinités culturelles culturelles ou ou historiques historiques s s pays pays (pays (pays l Europe l Europe l est, l est, Amérique Amérique Latine ) Latine ) prises prises positions positions sur sur le le marché marché américain américain (ABN (ABN Amro, Amro, HSBC, HSBC, RBoS, RBoS, BNPP, ) BNPP, )
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