PARTIE 2 LA RECHERCHE-ACTION SOLIDARCITE



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PARTIE 2 LA RECHERCHE-ACTION SOLIDARCITE

Chapitre 1 LA MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE-ACTION 28

Pour rappel, notre dispositif méthodologique s appuyait sur deux méthodes particulières : - la 4 th generation evaluation, - l observation participante 1. 4 th generation evaluation : du déficit de participation à la participation à la recherche. Cet outil constitue le noyau méthodologique de la recherche. Il en est la pièce centrale. Notre volonté était que cette étude soit réellement une recherche-action qui non seulement évalue, mais contribue au programme Solidarcité et participe concrètement à la formation et à la maturation personnelle des jeunes engagés dans le cadre de cette année citoyenne. En ce sens, l outil méthodologique devait pouvoir apporter une plus-value à la fois pour le programme et pour les jeunes eux-mêmes. Cette volonté, cette double plus value est rencontrée par la 4 th generation evaluation (Guba et Lincoln, 1989). Il s agit d une forme d évaluation qui table sur la négociation (plus que sur la mesure, la description ou le jugement qui caractérisaient les trois générations précédentes). Dans cette optique, l évaluation est considérée comme le résultat d une construction processuelle et collective par les personnes concernées et le chercheur. Elle est conçue de manière à ce que toutes les parties soient, en même temps, en apprentissage y compris le chercheur (parce qu un savoir se construit) et renforcé dans son pouvoir et son émancipation (empowered) puisque la participation à la construction d un savoir collectif implique la considération des points de vue de chacun et donne l opportunité à chacun de critiquer, corriger, approuver et de se positionner par rapport à ceux d autrui. Techniquement, ce type d évaluation repose sur la constitution d un cercle herméneutique et dialectique regroupant des personnes concernées par l évaluation (voir schéma). Ce cercle est herméneutique puisqu il vise la construction d interprétations et dialectique puisqu il table sur la mise en commun des interprétations, leur comparaison et la mise en évidence des convergences et divergences. Plus concrètement, ce cercle s organise dans un premier temps sur des entretiens individuels qui s enchaînent sur un mode sériel. En quelque sorte, les entretiens individuels rebondissent les uns sur les autres et s enrichissent mutuellement. C est le chercheur qui établit le lien. Plus simplement, l entretien avec la personne A fait l objet d un travail de synthèse et d analyse par le chercheur. Les informations recueillies auprès de A et le travail d analyse sont réinjectées dans l entretien suivant avec la personne B. Celle-ci, outre le développement de son point de vue, se positionne et explique son positionnement par rapport au point de vue de A (étonnement, désaccord, accord complet ou partiel ). Cet entretien avec B fait l objet d un nouveau travail de synthèse et d analyse par le chercheur qui sera réintroduit dans l entretien avec la personne C et ainsi de suite. Les tours de cercle peuvent être multiples. Par ailleurs, le cercle n est pas totalement fermé puisque le chercheur peut enrichir le processus en introduisant des informations extérieures (provenant par exemple d autres cercles ou d entretiens avec d autres personnes plus extérieures au cercle proprement dit). D une part, l évaluation, la construction d un savoir, se construit et s affine progressivement au cours de ce processus. D autre part, les personnes sont amenées à découvrir une altérité qui interroge leurs perceptions, leurs stéréotypes ; ce qui les amène à déconstruire et reconstruire leur point de vue sur une problématique particulière. L objectif, à terme, est de trouver un accord sur l évaluation ; que l évaluation soit réellement le résultat d une élaboration collective. Ce qui ne signifie pas, à notre sens, un consensus global sur les questions débattues, mais un consensus sur le résultat de l évaluation, y compris sur la mise en évidence de divergences ou de conflits. Cette phase est précisément l objet du second 29

temps. Suite à l enchaînement sériel des entretiens individuels, l organisation d entretiens collectifs avec les personnes rencontrées permet encore de clarifier et de collectiviser l élaboration du savoir, qui devient alors véritablement une construction collective. Cet outil méthodologique nous semble particulièrement intéressant, à la fois pour l évaluation proprement dite et comme contribution à l action et au programme de Solidarcité. - D une part, il a permis le recueil d informations fines et riches, directement valorisables et opératoires pour les responsables du projet. - D autre part, en invitant les jeunes à se positionner en acteurs participant concrètement à l élaboration du savoir, cet outil a encouragé la réflexivité individuelle, la maturation personnelle, la rencontre de l altérité et a constitué un terrain d expérimentation, pour les jeunes eux-mêmes, amenés à découvrir comment on construit du sens, du savoir, un point de vue, et comment on l exprime, à la fois individuellement et collectivement. 2. Observations participantes : Dans l esprit de la participation sociologique, définie par A. Rea (2001) comme la négociation d un cadre entre le sociologue et les publics investigués, définissant les tenants et les aboutissants du travail d enquête, donc en articulation avec l outil d évaluation de 4 ième génération, nous avons réalisé des observations participantes lors de diverses activités de formation et d action de solidarité organisées au cours de l année dans le cadre de Solidarcité. Cet outil poursuit deux objectifs. Premièrement, cette optique a octroyé aux jeunes, dans une relation de proximité avec les chercheurs, la capacité de réagir et de modifier le processus de recherche, de préciser les rôles qu ils entendent jouer, les identités qu ils souhaitent exprimer et de faire valoir leur point de vue. Cet outil, particulièrement adéquat dans les groupes constitués qui marquent une volonté de réflexion et de mobilisation, a permis d adoucir une relation de type vertical, trop figée, et de se distancier d une recherche de l aveu. Nous restons bien là dans l optique d une construction collective d un savoir. La présence régulière auprès des groupes de jeunes et la participation à certaines activités a induit en outre l atmosphère de confiance nécessaire aux méthodes que nous avons mises en œuvre. Deuxièmement, en considérant les incivilités dans une optique interactionniste, nous nous situons dans le sillon creusé par les sociologues de l Ecole de Chicago (tels que Goffman, Becker ou Hughes). On sait combien l observation in situ est un outil particulièrement intéressant pour saisir les formes d interaction d une part et en comprendre le sens qui soustend ces formes d interaction pour les acteurs en présence. La participation des chercheurs à diverses activités du programme Solidarcité permettra, à travers une grille d observation structurée autour des thématiques citées plus haut (valorisation identitaire, participation active, échange, décloisonnement, rencontre, altérité, mobilité, solidarité, citoyenneté, ), d engranger un certain nombre d informations importantes quant aux formes de rencontre de l altérité, aux formes de solidarité, aux modes de prise de parole, aux structurations identitaires Enfin, ces informations complémentaires ont nourri la réflexion au sein des cercles herméneutiques. 30

Schéma des cercles herméneutiques. Entrée dans un second tour de cercle Animateur Jeune 8 Jeune 1 Informations extérieures qui viennent nourrir les réflexions du cercle et qui proviennent : Jeune 6 C7 C6 Cn C1 Entretiens individuels enchaînés sur un mode sériel Participation active des jeunes du programme Solidar ité à la construction collective d une évaluation et plus largement d un savoir C2 C3 Jeune 2 Des entretiens individuels avec des personnes extérieures concernées par le projet Solidar ité (formateurs, publics rencontrés lors des actions de solidarité Des observations participantes. Jeune 5 C5 C4 Jeune 3 Des deux autres cercles Les C1 à n correspondent au travail de synthèse et de compréhension des chercheurs suite à chaque entretien. Travail sur lequel se structure l entretien avec la personne suivante. Jeune 4 Schéma inspiré des travaux de E.G. GUBA and Y.S.LINCOLN, Fourth Generation Evaluation,, Newbury Park, Sage Publication, 1989, p. 152 31

3. Concrètement - Au sein du programme Solidarcité 2002-03, chacune des trois équipes de huit jeunes et leur animateur constitue un cercle herméneutique. En tout, trois cercles de ce type. Pour rappel, trois catégories d acteurs devaient être rencontrées pour rendre compte des - différents Au cours points de l année, de vue nous dans avons l évaluation réalisé, pour de chacun cette année des trois citoyenne cercles, quatre : tours d entretiens (trois pour la troisième équipe). - les volontaires, - - les animateurs de Solidarcité (responsables d équipes et responsables de Solidarcité), Ces tours d entretiens individuels enchaînés sur un mode sériel se sont accompagnés de quatre entretiens collectifs - les organisés partenaires pour chacun impliqués des trois dans cercles les différents (trois pour chantiers la troisième et formations équipe). réalisés cette année. - 3.1. Ce dispositif Le point méthodologique de vue a des constitué volontaires le fondement de cette recherche-action qui a permis, non seulement d évaluer le projet, mais aussi a contribuer au programme Solidar ité et participer à la formation et à la maturation Nous personnelle voulions des accorder jeunes engagés une place dans centrale cadre de aux cette volontaires année citoyenne, dans le processus par leur participation de rechercheaction. construction En quelque d une évaluation sorte, aux et d un trois savoir axes collectif. prévus par le guide méthodologique de Solidarcité, à effective à la savoir les axes chantiers, formations et maturation personnelle, nous ajoutions un axe particulier qui encourageait la réflexivité des volontaires sur le projet Solidarcité lui-même et sur leur propre expérience au sein de ce projet. 3.1.1. Entretiens et observations De façon concrète, chacune des trois équipes de huit jeunes constituaient un cercle. En tout, trois cercles de neuf personnes (en ce compris le responsable d équipe) avec lesquels nous avons réalisés des entretiens individuels enchaînés sur un mode sériel (voir schéma). Au cours de l année, nous avons réalisé 4 tours de ce type. Ce qui nous a permis d une part de pousser chaque fois plus loin le processus de construction de l évaluation et d autre part, de tenir compte des éventuelles modifications de point de vue et repositionnements des uns et des autres. Au cours de l année, 4 entretiens collectifs ont été organisés avec chacun des trois cercles (3 avec la dernière équipe): Le premier entretien a permis de présenter la recherche, ses principes et de clarifier notre rôle. Préciser par exemple que nous ne sommes pas là pour évaluer chacun des jeunes, mais pour les amener à construire collectivement un point de vue utile à l évaluation du projet Solidarcité dans son ensemble. Les deux entretiens intermédiaires ont permis de s ajuster mutuellement, de discuter collectivement et d élaborer progressivement un savoir commun en mettant à plat les convergences et les divergences du groupe. Ce fut aussi l occasion, pour les chercheurs, d enrichir chacun des cercles (chaque équipe) par les points de vue et les enseignements dégagés dans les deux autres cercles (les autres équipes). Le dernier entretien collectif a permis aux participants de trouver un accord sur les enseignements principaux à dégager de la recherche. Au total, au cours de l année, nous avons réalisé avec les volontaires pas moins de : - 70 entretiens individuels (en moyenne 3/4 heure par entretien, environ 53 heures d entretiens individuels en tout), - 10 entretiens collectifs (8 d une demi journée et 3 d une journée complète, environ 53 heures d entretiens collectifs en tout), - 16 observations participantes. 32

Entretiens avec les volontaires : Equipe de Khalid Equipe de Pascal Equipe de Yannick (a commencé en février 2003) Octobre 2002 1 er entretien collectif Novembre-décembre 2002 1 er tour d entretiens individuels 1 er tour d entretiens individuels Février 2003 2 d entretien collectif 2 d entretien collectif 1 er entretien collectif Mars 2003 2 d tour d entretiens individuels 1 er tour d entretiens individuels Avril 2003 2 d tour d entretiens individuels Mai 2003 3 e entretien collectif 3 e tour d entretiens individuels 2 d entretien collectif 3 e tour d entretiens individuels 3 e entretien collectif 2 d tour d entretiens individuels Juin 2003 4 e entretien collectif 4 e entretien collectif 3 e entretien collectif 4 e tour d entretiens individuels 4 e tour d entretiens individuels 3 e tour d entretiens individuels Observations participantes Axe chantiers Axe formations Axe maturation personnelle Autres Semaine d immersion, chantier à Formation Asmaë Journées de maturation personnelle préparation du voyage au Sénégal Cynorhodon (Mission Locale de Bruxelles) Chantier bâtiment à Bouillon de Culture Formation Mémoire vivante Evaluation du projet au Sénégal Opération Thermos Chantier d animation en maison de repos (JAVVA) Animation discussion à l école René Cartigny sur le thème de la mutliculturalité dans le cadre du chantier vidéo CFA Chantier (aménagement d espaces extérieur et bâtiment) au Coron Chantier d animation au Rallye Benjamin secouriste à Neufchâteau Formation secourisme et préparation du rallye Benjamin secouriste Projections de courts métrages réalisés dans le cadre des chantiers CFA, au Botanique Semaine d évaluation à Virton 33

3.1.2. Travail d analyse avec les volontaires Le travail d analyse s est réalisé au cours de l année, puisque l option méthodologique des cercles herméneutiques impliquait que les différentes phases d entretiens se nourrissent des analyses des entretiens précédents. Sur base des entretiens réalisés, et donc de la parole des volontaires, nous avons progressivement analysé le point de vue des jeunes volontaires sur cette année citoyenne. Le choix méthodologique impliquait que les volontaires participent aussi à la recherche et à l analyse. Ceci a été réalisé, puisque à plusieurs reprises, nous les avons amenés à se positionner et à réagir aux analyses et aux textes que nous rédigions et que nous leurs soumettions. Au bout du compte, c est un véritable travail de réflexion collective qui s est réalisé avec les volontaires, de sorte que l analyse de leur point de vue, que nous avons rédigée, constitue une synthèse fidèle et nuancée des réflexions, commentaires et critiques qu ils ont émis à l égard du projet Solidarcité. De façon très concrète, ce travail a débouché sur un document, illustré par quelques photos choisies par les volontaires, amendé par leurs remarques et avalisé par eux Ce document leur a été distribué lors de la journée de clôture, comme «carnet de bord de leur année citoyenne». En outre, pour cette journée de clôture, nous avons préparé avec eux une exposition de photos commentées et quelques témoignages personnels de cette année citoyenne. Par ailleurs, ce document, constitue une partie du rapport final de recherche, celle qui concerne le point de vue des volontaires. 3.1.3. Les volontaires ayant abandonné leur année prématurément En supplément, un entretien individuel a été réalisé, dans le courant du mois de juin, avec la plupart des volontaires dont l engagement avait pris fin avant le terme de l année. 3.1.4. Les anciens volontaires En mineur, quelques entretiens individuels ont été réalisés avec des volontaires des années précédentes. 3.2. Le point de vue de l équipe éducative de Solidarcité Le point de vue de l équipe éducative de Solidarcité repose sur : - quelques observations participantes à l occasion : de deux réunions d équipe (octobre 2002), de deux journées pédagogiques (novembre et décembre 2002), et de la réunion trimestrielle avec l équipe d animateurs de Solidarcité (janvier 2003) 34

- quelques entretiens collectifs : Présentation et discussion du rapport intermédiaire lors d une journée pédagogique (février 2003), Présentation de l avancement de la recherche, préparation du dernier entretien individuel dans le cadre de l évaluation de fin d année et préparation de la journée de clôture (juin 2003), Présentation et discussion des résultats de recherche (août 2003) En outre, le point de vue plus spécifique des responsables de Solidarcité à été complété par - Un entretien individuel avec Annick, Benoît et Simon, - Un entretien collectif regroupant les trois responsables de Solidarcité (juillet 2003) Enfin, le point de vue plus spécifique des responsables d équipes a surtout été nourri par : - leur participation aux tours d entretiens individuels et aux entretiens collectifs réalisés dans leur équipe au cours de l année, - un entretien collectif regroupant les trois responsables d équipe (juillet 2003) 3.3. Le point de vue des partenaires Afin de bénéficier aussi du point de vue des partenaires impliqués dans le projet, nous avons réalisé des entretiens avec une douzaine d entre eux, à savoir : - Asmae, - Le Bataclan, - Bouillon de Culture, - Le CFA, - La Croix-Rouge, - Le Coron, - La Gerbe, - Maison en Plus, - Mémoire Vivante, - La Mission Locale de Bruxelles, - Le Mrax, - Nos Pilifs «la Ferme» - Une volontaire du Service volontaire Européen (JAVVA) 4. Les effets de la recherche-action sur cette année de service volontaire à Solidarcité Les différents retours au sujet de la recherche elle-même ont confirmé à la fois la satisfaction des volontaires et de l équipe éducative de Solidarcité. Il convient de souligner que la dimension «action» de cette recherche a été rencontrée, apportant à la fois une plus-value : - pour les jeunes eux-mêmes en termes d enrichissement et de maturation personnelle, de réflexivité sur le projet dans lequel ils se sont engagés, de participation, etc - pour l équipe éducative en apportant un regard extérieur et une analyse de la parole des volontaires qui ont enrichi leurs réflexions dans l optique d aménager le projet afin de l adapter encore davantage à la réalité des volontaires et de rencontrer mieux encore les objectifs. 35

Il faut souligner que cette plus-value à la fois pour le programme et pour les jeunes eux-mêmes n aurait pas pu exister sans la participation des volontaires et des animateurs de Solidarcité. A cet égard, la collaboration a été idéale. 5. L exploitation du matériel empirique récolté. La matériel récolté grâce à ce dispositif méthodologique s est avéré très riche et très consistant. Notre travail a été de réaliser un tri dans le contenu des entretiens réalisés et de le réorganiser autour de thématiques spécifiques. Sur ce principe, dans ce rapport, nous présentons : - la parole des volontaires (complétée par la parole des volontaires ayant rompu leur engagement en cours d année et celle d anciens volontaires) ; - la parole des responsables d équipe ; - la parole des partenaires ; - la parole des responsables de Solidarcité. Dans la perspective de la recherche-action, nous avons voulu rester le plus proche possible de l expérience et du vécu. Par ailleurs, nous voulions éviter de lisser la complexité de la réalité, en laissant par exemple, de côté certains points de vue plus minoritaires. Ceci explique la présence de nombreux extraits d entretiens, parfois relativement longs dans ce rapport. Enfin, l effet de saturation qui constitue le critère de validité d une recherche de type qualitatif se traduit par certaines répétitions dans le rapport. D autant plus que certaines thématiques ont été abordées par les différents acteurs. Du fait de la structure «par acteurs» que nous avons retenue, certaines thématiques, développées de façon relativement semblable, se répètent dans les différents chapitres. 36