TITRE Dépistage et évaluation de la douleur - Hospitalier DÉFINITION RSI.006 Février 2008 Page 1 de 6 La douleur étant une donnée subjective, seul le résident peut signifier sa douleur. Si un usager exprime de la douleur, celle-ci doit, en conséquence, être considérée comme telle. L inverse n est cependant pas vrai. En effet, on ne peut pas affirmer qu un résident n est pas souffrant parce qu il ne formule aucun commentaire en ce sens. Évaluation de la douleur CONTEXTE Démarche active auprès du résident en lui demandant directement s il éprouve de la douleur ou en observant, de façon structurée, certains paramètres validés afin de qualifier la douleur sur différents aspects sélectionnés. En conformité avec l article 36 de la Loi sur les infirmières et les infirmiers, L.R.Q., ch. 1-8, les infirmières évaluent l état de santé des personnes, déterminent et assurent la réalisation du plan de soins et de traitements infirmiers et prodiguent les soins et les traitements infirmiers et médicaux. Elles évaluent la condition physique et mentale d une personne symptomatique, administrent et ajustent des médicaments ou d autres substances lorsqu ils font l objet d une ordonnance et assurent la surveillance clinique de la condition des personnes dont l état de santé présente des risques, incluant le monitorage et les ajustements du plan thérapeutique infirmier, de même qu elles effectuent le suivi infirmier des personnes présentant des problèmes de santé complexes. Dans le cadre de leurs activités décrites à l article 37 (p) et 37.1 (5) du Code des professions, L.R.Q., ch. C-26, les infirmières auxiliaires contribuent à l évaluation de l état de santé des personnes et à la réalisation du plan de soins, prodiguent des soins et des traitements infirmiers et médicaux. Elles observent l état de conscience d une personne, surveillent les signes neurologiques et administrent, par des voies autres que la voie intraveineuse, des médicaments ou d autres substances, lorsqu ils font l objet d une ordonnance. Considérant nos processus de travail et l importance accordée au travail d équipe et à la complémentarité du personnel soignant, dans nombre de situations, l importance des observations de tous les membres de l équipe soignante lors des soins et en particulier celles des préposés aux bénéficiaires, doit être signifiée aux infirmières. Il est essentiel dans bien des situations, notamment en ce qui concerne la douleur, que les observations de tous les membres de l équipe soignante, y compris particulièrement les préposés aux bénéficiaires, soient rapportées aux infirmières. Celles-ci recherchent alors et valident ces observations afin d assurer l évaluation de la douleur. L évaluation de la douleur doit faire l objet d une révision régulière et systématique en utilisant les instruments adaptés. INTERVENANTS CONCERNÉS Les infirmières Les infirmières auxiliaires Les préposés aux bénéficiaires
RSI.006 Dépistage et évaluation de la douleur - hospitalier Février 2008 Page 2 sur 6 CLIENTÈLE CIBLE Cette règle s applique pour tout usager des installations hospitalières du CSSSG. SECTEURS / SERVICES / PROGRAMMES VISÉS Urgence, unités de soins, secteur ambulatoire des hôpitaux. CONDITIONS Les infirmières auxiliaires et préposés aux bénéficiaires transmettent à l infirmière toute observation pouvant être reliée à de la douleur. L infirmière s assure de la réalisation et de l application du plan thérapeutique infirmier. DIRECTIVES 1.1 L infirmière assure un dépistage systématique de la douleur pour tous les résidents, dès l évaluation initiale et tout au long de son hébergement lors d une modification de l état de santé, d un changement de comportement significatif ou lors d une plainte. 1 Dépistage de la douleur L infirmière est sensible à l observation du langage non-verbal, de la mimique ou des comportements quand elle dépiste une douleur éventuelle. 1.2 L infirmière auxiliaire contribue au dépistage et à l évaluation de la douleur et informe l infirmière des particularités le cas échéant. 1.3 Le préposé aux bénéficiaires avise l infirmière ou l infirmière auxiliaire lorsqu un résident exprime ou semble ressentir de la douleur Il est de la responsabilité de l infirmière d évaluer la douleur des résidents. 2.1 Pour évaluer une nouvelle douleur, l infirmière : 2 Évaluation de la douleur explore les différentes caractéristiques spatiales, temporelles, d intensité et psychosociales de la douleur «PQRST» auprès du résident qui peut bien participer au processus utilise l échelle numérique 1-10 ou l échelle verbale descriptive pour évaluer l intensité de la douleur du résident selon sa compréhension ou sa préférence adapte ces échelles ou utilise une échelle analogique selon la compréhension du résident, pour celui présentant des difficultés cognitives ou de communication allant de légères à modérées effectue un examen physique en lien avec les éléments obtenus (examen visuel, palpation, mobilisation, etc.) compile les données obtenues et l aspect évolutif documente au dossier les épisodes de douleur
RSI.006 Dépistage et évaluation de la douleur - hospitalier Février 2008 Page 3 sur 6 Pour l usager présentant des problèmes cognitifs sévères ou des difficultés importantes de communication, l infirmière : utilise l ECPA pour dépister et évaluer la douleur avant et pendant les soins et inscrit les résultats aux dossiers. ÉCHELLE NUMÉRIQUE ÉCHELLE DESCRIPTIVE ECPA
RSI.006 Dépistage et évaluation de la douleur - hospitalier Février 2008 Page 4 sur 6 7 à 10 4 à 6 0 à 3 Insupportable (i) Sévère (s) Pénible (p) Gênante (g) Légère (l) pas de douleur (0) 2.2 Suivi de l évaluation de la douleur 10 / 16 à 16 /16 5 / 16 à 9 /16 0 / 16 à 4 / 16 Lorsqu un usager présente une douleur, pendant toute la durée de l évaluation et du suivi du traitement pharmacologique et/ou non pharmacologique l infirmière : précise dans le plan thérapeutique infirmier et/ou le plan de travail : l échelle d intensité utilisée auprès du résident soit l échelle numérique 1-10 ou l échelle verbale descriptive ou l échelle analogique ou encore l utilisation de l ECPA la fréquence et les moments d évaluation de l intensité de la douleur en fonction de la nature de la douleur et celle du traitement. recherche et évalue les effets indésirables des analgésiques et coanalgésiques utilisés Lors des prestations de soins, l infirmière auxiliaire : se réfère au plan thérapeutique infirmier pour la planification, des interventions et l application des soins et accompagnements (suivi de la douleur) compile les données obtenues, informe l infirmière de l aspect évolutif et sollicite son intervention si le résident est non soulagé documente au dossier les épisodes de douleur. Note les différentes caractéristiques spatiales, temporelles, d intensité et psychosociales de la douleur «PQRST» et les données pour apprécier la douleur (échelles ou ECPA) transmet à l infirmière toute nouvelle observation pouvant être reliée à une nouvelle douleur Lors des prestations de soins, le préposé au bénéficiaire : transmet à l infirmière toute information verbale, sur la douleur, fournie par le résident. transmet à l infirmière tout comportement non-verbal, mimique ou gestes compatibles avec l expression de douleur.
RSI.006 Dépistage et évaluation de la douleur - hospitalier Février 2008 Page 5 sur 6 applique les directives du plan thérapeutique infirmier relative à la prestation des soins de base. L infirmière est responsable de transmettre les données du dépistage et de l évaluation de la douleur aux autres membres de l équipe soignante. Elle doit : 3 Communication des données informer, verbalement et/ou par le plan de travail, les membres de son équipe de la démarche de dépistage ou d évaluation, ou de tout changement significatif, dans le suivi de l évaluation de la douleur; informer le médecin de toute nouvelle douleur présentée par l usager et, au besoin, informer aussi le physiothérapeute, l ergothérapeute et la pharmacienne; documenter au dossier, dans les notes d évolution (note en soins infirmiers), les résultats de l évaluation de toute nouvelle douleur en précisant les caractéristiques temporelles, spatiales, d intensité et psychosociales de celle-ci ou en précisant les éléments pertinents de l ECPA ou encore en analysant les grilles utilisées documenter dans les notes d évolutions les éléments pertinents de l évaluation au cours de l ajustement et du suivi du traitement, y compris les effets médicamenteux indésirables observés ou les effets et/ou bienfaits des approches non-pharmacologiques. DOCUMENTS COMPLÉMENTAIRES Le protocole médical sur l utilisation des opiacés est considéré un outil complémentaire de gestion de la douleur. RÉFÉRENCES Ligne directrice sur les pratiques exemplaires en soins infirmiers - Évaluation et prise en charge de la douleur, RNAO, nov. 2002 L Évaluation et le soulagement de la douleur aiguë et chronique : Le rôle primordial de l infirmière, Guide du participant, activité de formation continue, OIIQ 2006-2007 (Céline Gélinas, Gisèle Besner) Le mieux est l ennemi du bien, soulager la douleur du patient, mais attention (Line Duschenes) Le médecin du Québec, volume 39, no : 7, juillet 2004 L évaluation et le soulagement de la douleur chez la personne âgée, Céline Gélinas, perspective infirmière mars/avril 2007 Le thermomètre d intensité de la douleur : un nouvel outil pour les patient adulte en phase critique, Céline Gélinas, Perspective infirmière mars/avril 2007 Avis de surveillance clinique des clients qui reçoivent des médicaments ayant un effet dépressif sur le système nerveux central, OIIQ, oct. 2004 L analgésie à l urgence, lignes directrices du Collège des médecins du Québec, mars 2006 La douleur comme cinquième signe vital : Du souhait à la réalité, atelier thématique, oct. 2006
RSI.006 Dépistage et évaluation de la douleur - hospitalier Février 2008 Page 6 sur 6 congrès OIIQ, Ginette Provost, Patricia Bourgault, Johanne Lapré L administration des médicaments : Rappel des obligations déontologiques, syndic de l OIIQ, journal nov. 2004 vol.2 no. 2 Règle de soins sur l évaluation de la douleur, Institut Universitaire de Gériatrie de Montréal Règle de soins sur l évaluation de la douleur, centre de santé et de services Sociaux Gatineau CH. RÉDIGÉ PAR Conseillères en soins infirmiers, secteur formation, CSSSG Comité clinique, Santé physique, DSPAM, DQPPSI, pour l élaboration du protocole médical Surveillance clinique subséquente à l administration d opiacés SIGNATURE DE LA DIRECTION DES SOINS INFIRMIERS Gilles Coulombe, directeur 10 mars 2008