LES JEUNES FILLES ET LES FEMMES DANS LE SPORT



Documents pareils
o Anxiété o Dépression o Trouble de stress post-traumatique (TSPT) o Autre

LE SPORT POUR CHACUN! Docteur CASCUA Stéphane Médecin du sport

Mention : STAPS. Sport, Prévention, Santé, Bien-être. Objectifs de la spécialité

Les jeunes non mariés

APS résumé partie III

Sport et maladies métaboliques (obésité, diabète)

Carlo Diederich Directeur Santé&Spa. Tél / c.diederich@mondorf.lu

w w w. m e d i c u s. c a

Au programme. Les blessures fréquentes chez les coureurs de fond

L exercice à la retraite. Dr. Bich-Han Nguyen Résidente II, Physiatrie Université de Montréal

LA CIBLE Ce que nous savons des 9-13 ans

Prise en charge des fractures du fémur par enclouage intra-médullaire

Surveillance des troubles musculo-squelettiques dans les Bouches-du-Rhône

Directives canadiennes en matière de comportement sédentaire

Information destinée aux patients Votre rééducation après une opération du ligament croisé antérieur du genou

Activité physique et santé Document de base

Dr Laurence FAYARD- JACQUIN Cœurs du Forez Mise à jour

Les femmes, l'égalité des sexes et le sport

Présentation du Programme Excellence CSJV Boursier

Programme «DoSanté Lycée» Présentation et évaluation

Le mouvement vitalité! Un pas vers la forme! Sport-Santé. Acti March

Maternité et activités sportives

Traumatologie en odontostomatologie du sport

N.-B. 18 à 34 24,3 28,1 20,1 24,4. 35 à 54 36,7 23,0 31,6 49,3 55 à 64 18,7 18,7 21,3 16,9 65 et plus 20,3 30,2 26,9 9,4

REEDUCATION APRES RUPTURE DU LIGAMENT CROISE ANTERIEUR OPERE

Projet de recherche. Patrick Gendron, B. Sc. Pht Clinique de médecine du sport CHUM et Université de Montréal

QUI PEUT CONTRACTER LA FA?

Faites marcher votre cerveau, il a besoin d exercice!

Activités physiques et

OFFRE DE FORMATION SCIENCES ET TECHNIQUES DES ACTIVITÉS PHYSIQUES ET SPORTIVES STAPS 2015/2016

AVIS DE LA FÉDÉRATION QUÉBÉCOISE DE L AUTISME DANS LE CADRE DE LA CONSULTATION PUBLIQUE SUR LA LUTTE CONTRE L INTIMIDATION

Bouger, c est bon pour la santé!

Découvrez un nouveau métier :

TROUBLES MUSCULO-SQUELETTIQUES (TMS)

QUESTIONS ECRITES. 5 Egalité des Chances entre les hommes et les femmes Catherine FONCK, Ministre de la Santé, de l Enfance et de l Aide à la Jeunesse

Ce livret a été élaboré par le département d ergothérapie de L Hôpital d Ottawa, Campus Général.

(septembre 2009) 30 %

- CONSEIL RÉGIONAL DE LA MARTINIQUE

«Bouge, une priorité pour ta santé!»

Manuel de l ergonomie au bureau

Diplôme Personal Trainer et spécialisations FORMATION AGREEE PAR LE DISPOSITIF CHEQUES FORMATION DE LA REGION WALLONNE.

& BONNES POSTURES TMS TROUBLES MUSCULO-SQUELETTIQUES. Le guide. Guide offert par la MNT

Une vision d avenir. Il était deux petits navires. Mise en contexte. Rapport Perrault. Forum des générations (2004) En bref...

L obésité et le diabète de type 2 en France : un défi pour la prochaine décennie. DANIEL RIGAUD CHU de Dijon

LES TROUBLES MUSCULO- SQUELETTIQUES

Aimerais-tu en connaître davantage sur les troubles alimentaires? Clique sur chacune des sections pour avoir plus de détails

Le point sur les compléments alimentaires

assurance collective Denis Gobeille, M.Sc. R.I., CRHA Conseiller en assurance collective

Ma vie Mon plan. Cette brochure appartient à :

présentation générale

Quoi manger et boire avant, pendant et après l activité physique

L'Obésité : une épidémie?

Préfaces Introduction... 8

«Evaluation de l activité physique chez les enfants et adolescents à l aide d une méthode objective» SOPHYA

LES TROUBLES MUSCULOSQUELETTIQUES. Le 2 décembre 2008

Le traitement conservateur des tumeurs malignes des membres a largement remplacé les amputations

TMS LIGNES DIRECTRICES DE PRÉVENTION. Lignes directrices de prévention des TMS pour l Ontario PARTIE 1 : TROUBLES MUSCULO-SQUELETTIQUES

SAINT JULIEN EN GENEVOIS

Qu est-ce qu un trouble musculosquelettique (TMS)?

Les compléments alimentaires

LE GRAND LIVRE Du. Pr Jean-Jacques Altman Dr Roxane Ducloux Dr Laurence Lévy-Dutel. Prévenir les complications. et surveiller la maladie

L arthrose, ses maux si on en parlait!

PROMOTION DE L ACTIVITÉ PHYSIQUE CHEZ LES ENFANTS ET ADOLESCENTS DIABÉTIQUES DE TYPE I

ERGONOMIE au bureau lutter contre les TMS

Analyse trimestrielle du marché des jeux en ligne en France. Autorité de régulation des jeux en ligne Données T1 2014

AQUASYNCHRO Genève DOSSIER DE SPONSORING. Nos nageuses ont besoin de votre soutien...

Challenges. Seniors. des. Dossier de presse. Village santé

Master recherche. Spécialité «Savoirs et Expertises de l Activité Physique» Master

La migraine. Foramen ovale perméable. Infarctus cérébral (surtout chez la femme)

L APS ET LE DIABETE. Le diabète se caractérise par un taux de glucose ( sucre ) trop élevé dans le sang : c est l hyperglycémie.

Chapitre 1 : Introduction à la rééducation périnéale

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

Journal de la migraine

Quand le stress nous rend malade

Le Test d effort. A partir d un certain âge il est conseillé de faire un test tous les 3 ou quatre ans.

STATUTS Edition juillet 2013

Introduction. La démarche des SES à travers l'étude du sport

Dossier de presse. - Juillet #sportsurordonnance #maif. Contacts presse :

STAGE TENNIS INTENSIF & TOURNOIS (- 18 ans) 2015 sans hébergement, avec repas à midi CONDITIONS GENERALES D INSCRIPTION :

DENSITOMÉTRIE OSSEUSE : CE QUE LE RADIOLOGUE DOIT SAVOIR

Bougez! Maximisez votre activité physique après une arthroplastie de la hanche ou du genou

Programme Gym Après Cancer Fédération Française d Education Physique et Gymnastique Volontaire

Démarche d évaluation médicale et histoire professionnelle

Résumé du projet (french) Karl Krajic Jürgen Pelikan Petra Plunger Ursula Reichenpfader

Appareil Thérapeutique pour le Soin du Dos

Des recommandations internationales récentes définissent des niveaux d activité physique bénéfiques pour la santé

Rédaction : Sonia Dugal Conseillère Kino-Québec, Régie régionale de la santé et des services sociaux de Québec

PROGRESSEZ EN SPORT ET EN SANTÉ. Mieux vivre avec ma maladie chronique, Me soigner par l activité physique Programmes Santé

AVENANTS ET DES GARANTIES

L analyse documentaire : Comment faire des recherches, évaluer, synthétiser et présenter les preuves

Prévention des chutes

Diabète Type 2. Épidémiologie Aspects physiques Aspects physiologiques

«Promotion de la santé au travail : Sommeil & nutrition en lien avec le travail posté» Entreprise COCA-COLA MIDI SAS - Signes

En savoir plus sur le diabète

DIABETE ET SPORT. Dominique HUET Hopital Saint Joseph PARIS

Prenez soin de votre dos. Informations et astuces contre les douleurs lombaires

Incontinence urinaire : trop souvent taboue

PROTOCOLE DE SÉLECTION DU PROGRAMME DE HAUTE PERFORMANCE BOXE CANADA ANNÉE DE PROGRAMME

L incontinence au féminin : des conseils pour chacune

COMMENT OUVRIR UN CLUB DE BOXE OLYMPIQUE

Transcription:

Note d information sur LES JEUNES FILLES ET LES FEMMES DANS LE SPORT Commission médicale du CIO, groupe de travail femme et sport Présidente : Dr Patricia Sangenis Cette note a été élaborée lors du Congrès «femme et sport», tenu à Lleida (Lérida), Espagne, du 18 au 20 avril 2002. Directeurs du programme scientifique : Dr Francisco Biosca et Dr Patricia Sangenis. Auteurs : Dr Lyle Micheli : Dr Angela Smith : Directeur, Département de médecine sportive, Boston Children s Hospital Professeur associé de chirurgie orthopédique, Ecole de médecine de Harvard Vice-Président de la Fédération Internationale de Médecine Sportive (FIMS) Ex-président (1990 1991) de l American College of Sports Medicine Professeur associé de chirurgie orthopédique, membre du corps enseignant de l Université de Pennsylvanie, The Sports Medicine and Performance Children s Hospital, Philadelphie Présidente de la commission d éducation de la FIMS (2002-2005) Ex-présidente (2001-2002) de l American College of Sports Medicine Dr Francisco Biosca : Professeur d anatomie à l INEFC de Lleida Président de la Société espagnole de traumatologie du sport Vice-président de la Société européenne de traumatologie du sport Dr Patricia Sangenis : Directrice de l Institut Deporte y Salud de Buenos Aires Membre de la commission médicale du CIO Présidente du groupe de travail femme et sport de la commission médicale du CIO Membre élu du comité exécutif de la FIMS (1998-2002) Membre de l American College of Sports Medicine Avec la collaboration de Mark Jenkins Ces 25 dernières années, les possibilités de pratiquer un sport ont considérablement augmenté pour les femmes et les jeunes filles. Il y a 20 ans, les femmes concourraient dans des disciplines athlétiques «distinguées» ou «raffinées» telles que le tennis, le plongeon, le patinage artistique et la gymnastique. Aujourd hui, elles s engagent dans des sports très variés, considérés dans le passé comme l apanage des garçons et des hommes. Le rugby et l haltérophilie sont deux exemples parmi d autres de sports typiquement masculins que des femmes pratiquent aujourd hui avec passion pour obtenir des titres mondiaux.

La commission médicale du CIO considère que le sport est une activité ouverte à tous. Les jeunes filles et les femmes ne devraient en aucun cas être exclues de la pratique d une activité athlétique en raison de leur sexe. Comme pour toutes les populations, les avantages de la pratique sportive dépassent de loin les risques éventuels pour les jeunes filles et les femmes. La commission médicale du CIO encourage les efforts qui sont faits pour comprendre les préoccupations particulières éventuelles des athlètes féminines, de façon à élaborer et mettre en œuvre des mesures destinées à limiter les blessures dont elles sont victimes et améliorer la qualité de la pratique sportive. Avantages liés à la pratique du sport Les avantages d une activité physique vigoureuse sont connus et ont des conséquences importantes pour les femmes qui la mènent. Ces avantages sont aussi bien physiques que psychosociaux. Avantages physiques Risques réduits de maladies telles que les cardiopathies, l hypertension, le diabète et le cancer de l endomètre et du sein Rapport muscles-graisses/constitution tissulaire améliorés Système immunitaire fortifié par une activité physique modérée Diminution des troubles menstruels Os plus solides et risques réduits de développer une ostéoporose plus tard dans la vie Avantages psychosociaux Amélioration de l estime de soi, de la confiance en soi et de la perception des compétences; meilleurs résultats dans les études scolaires et universitaires Risque moindre de grossesse non désirée Risque moindre d alcoolisme et de toxicomanie Risques liés à la pratique du sport Comme pour toute activité de compétition qui requiert de la force, de l endurance et de l audace, le sport implique un risque de «préjudice» physique. Cependant, il est utile de rappeler une fois encore que les avantages liés à la pratique du sport sont supérieurs aux inconvénients. Autrement dit, compte tenu des dangers inhérents à un mode de vie sédentaire, qui comprennent différentes maladies chroniques, les conséquences de l inactivité physique surpassent les risques potentiels qu implique la pratique du sport. Les deux questions les plus fréquentes concernant la pratique du sport par les femmes et les jeunes filles sont les suivantes : Les jeunes filles/les femmes sont-elles plus exposées à certains types de blessures?

Les jeunes filles/ les femmes se blessent-elles plus souvent? Blessures «féminines»? Les blessures spécifiques à un sexe sont rares et les inquiétudes relatives à l activité sportive des femmes sont désuètes et non fondées. Les organes reproductifs de la femme sont mieux protégés que ceux de l homme contre les blessures graves liées à la pratique sportive. Les blessures graves à l utérus ou aux ovaires sont extrêmement rares. Les blessures du sein, l un des arguments récurrents contre la participation des jeunes filles à des sports de force, sont parmi les moins fréquentes, même lorsque les femmes pratiquent un sport de contact comme le rugby. Davantage de blessures? Les blessures aiguës sont causées par un traumatisme soudain, tel qu un choc ou une torsion. Les blessures sportives graves les plus fréquentes sont les fractures des os, les élongations des ligaments, les déchirures musculaires et les contusions. Les jeunes filles et les femmes ne sont pas, en règle générale, plus exposées que les athlètes masculins au risque de subir des blessures «aiguës». Les blessures aux ligaments croisés antérieurs (LCA) pourraient constituer une exception à cette règle. Des études démontrent que les athlètes adolescentes et en âge d aller à l université, en particulier les joueuses de football et de basket-ball, sont trois à quatre fois plus susceptibles de souffrir de blessures aux LCA que leur homologues masculins. Les causes de ce phénomène ne sont pas totalement élucidées mais pourraient être liées à une association complexe de facteurs de risques intrinsèques et extrinsèques, notamment des différences anatomiques, hormonales et de condition physique. Des mesures peuvent être prises pour réduire le nombre de blessures aux LCA chez les athlètes féminines, par exemple : 1) le raffermissement des muscles de la jambe qui stabilisent le genou, en particulier le muscle ischio-jambier; 2) l amélioration de la capacité aérobie afin de prévenir les erreurs dues à la fatigue; 3) la transformation de la manœuvre habituelle de «cutting» ou de «marche en escalier», c est-à-dire passer d un mouvement en deux temps à un mouvement en trois temps, de manière que le genou ne soit jamais complètement étendu; 4) la pratique de sports qui impliquent de courir et de pivoter en portant le poids sur la partie avant de la plante des pieds, l accent étant mis sur les réceptions de saut en douceur; et 5) la formation des entraîneurs au risque accru de blessures aux LCA chez les athlètes féminines et l amélioration de leur capacité d évaluer les aptitudes, la condition physique et le degré de préparation à la pratique sportive des athlètes féminines. Les blessures liées au surmenage sont causées par des microtraumatismes répétés dans les tissus. Les plus fréquentes sont les fractures de fatigue, les tendinites et les hygromas. Les athlètes féminines seraient plus exposées aux blessures liées au surmenage. Les deux raisons qui expliqueraient ce phénomène seraient un manque de préparation à long terme à l entraînement aux sports de force et le fait de ne commencer l entraînement sportif qu au plus fort de la croissance (généralement entre 11 et 13 ans), quand la fréquence des blessures musculo-squelettiques est généralement plus grande chez tous les enfants. Le fait que la femme ait un bassin plus large et

l angulation plus importante du genou féminin sont en partie responsables de la fréquence accrue des problèmes de rotules chez les jeunes filles/les femmes que chez les garçons/les hommes. Une augmentation rapide du rythme d entraînement est la cause la plus courante des blessures liées au surmenage. Par conséquent, il est important que les jeunes filles et les femmes qui débutent un programme d exercice physique ou sportif augmentent progressivement la fréquence, l intensité, et/ou la durée de leur régime d activité, surtout si elles n ont pas été particulièrement actives depuis la petite enfance. Les athlètes féminines sont peut-être plus exposées au risque de fractures dues à la fatigue. L expression «triade de l athlète féminine» a été créée pour décrire la succession la plus courante des phénomènes aboutissant à ce type de blessures : 1) Un entraînement intensif associé à des désordres alimentaires favorise les anomalies de la menstruation, en particulier lorsque l apport nutritionnel est insuffisant pour couvrir les besoins énergétiques nécessaires à l entraînement 2) Les anomalies de la menstruation sont liées à la baisse des œstrogènes nécessaires à la résistance osseuse, ce qui, associé à un régime carencé, peut conduire à une ostéoporose ou une diminution du contenu minéral des os; et 3) Des os plus fragiles sont vulnérables aux fractures dues à la fatigue liée au programme d entraînement de l athlète. Le syndrome de la «triade de l athlète féminine» est plus fréquemment rencontré chez les coureuses de fond et les athlètes qui pratiquent des disciplines telles que la gymnastique, le patinage artistique et la danse, des sports où la maigreur est considérée comme un atout et où les désordres alimentaires sont malheureusement endémiques. Le traitement de ce syndrome devrait être pluridisciplinaire. Ainsi, les athlètes qui en souffrent bénéficieront de l intervention de psychologues et de nutritionnistes du sport qui connaissent bien ces désordres, ainsi que du soutien d un orthopédiste spécialisé en médecine sportive et d un physiothérapeute/entraîneur d athlétisme. La fréquence disproportionnée des blessures dues à la fatigue chez les athlètes féminines résulterait en partie de facteurs sociologiques qui font que la condition physique des jeunes filles est inférieure à celle des garçons. Etant donné que les habitudes sociales changent et que les jeunes filles commencent à pratiquer régulièrement et plus tôt des activités sportives et de mise en condition physique, l incidence des blessures devrait diminuer, les femmes étant en meilleure condition physique. Des facteurs de risque supplémentaires, liés au sexe, existent également : les facteurs «extrinsèques» tels que le manque de connaissances de certains entraîneurs quant à l entraînement des jeunes filles et des femmes, et les facteurs «intrinsèques», comme les différences hormonales et tissulaires avec les garçons/les hommes, par exemple (la liste n est pas exhaustive) une structure osseuse plus fine et des différences de proportions des parties supérieure et inférieure du corps, en termes de longueur et de force. Ces différences sont présentes dans toutes les populations et ne sont pas modifiées par l entraînement. La recherche qui est menée pour améliorer les méthodes d entraînement des jeunes filles et des femmes continuera à réduire les écarts dans l incidence des blessures, mais en attendant que cette recherche porte ses fruits, ceux-ci ne devraient pas empêcher ou décourager les femmes de participer à une activité sportive.

Recommandations destinées à minimiser le risque de blessures et à promouvoir la pratique sportive Le sport revêt une importance grandissante dans la vie des jeunes filles et des femmes. Le nombre croissant des femmes qui pratiquent un sport de compétition ou de loisir doit être considéré comme une évolution positive. Pour pérenniser et renforcer les progrès accomplis en la matière dans de très nombreux pays, et donner une impulsion dans ceux où aucun progrès n a été réalisé, la commission médicale du CIO formule les recommandations suivantes : Les instances sportives dirigeantes devraient : conformément à la Règle 2, paragraphe 5, de la Charte Olympique, veiller à la promotion des femmes dans le sport à tous les niveaux et dans toutes les structures, et notamment dans leurs organes exécutifs (y compris les commissions médicales); encourager la participation des jeunes filles et des femmes dans leur discipline sportive; tenir des statistiques sur les blessures et les maladies dont souffrent les jeunes filles et les femmes dans leur discipline sportive. Les professeurs d éducation physique, les entraîneurs et autres professionnels de l exercice physique et de la santé devraient : s employer à mieux comprendre les paramètres spécifiques des athlètes féminines; se concentrer sur l aide aux jeunes athlètes féminines (5-18 ans) afin qu elles acquièrent un large éventail d aptitudes à travers la pratique de différents sports; une spécialisation sportive avant l âge de 10 ans n est pas souhaitable; s assurer que l augmentation du rythme de l entraînement n est pas telle qu elle entraîne des blessures liées à la fatigue. Les parents devraient : encourager leurs filles à faire du sport et à mener une activité physique dès leur plus jeune âge; acquérir une meilleure connaissance des avantages et des risques liés au sport pour les jeunes filles et les femmes; se dire régulièrement que les enfants pratiquent un sport d abord pour se divertir. Les travaux de recherche devraient : se concentrer sur la collecte de données épidémiologiques relatives à la fréquence des blessures, de façon à mettre au point des stratégies efficaces de prévention des blessures.

Sources Comité ad hoc FIMS/OMS sur le sport et les enfants Micheli LJ (Président), Armstrong N, Bar-Or O, Boreham C, Chan K, Eston R, Hills AP, Maffulli N, Malina RM, Nair NVK, Nevill A, Rowland T, Sharp C, Stanish WD, Tanner S. Sports and Children : Consensus statement on organized sports for children. Bulletin de l Organisation mondiale de la santé. 1998; 76(5):445-447. Clinics in Sports Medicine (The Young Athlete) Vol 19, No. 4, 2000. Ministère de la Santé et de la Protection sociale des Etats-Unis. The Surgeon General s call to action to prevent and decrease overweight and obesity (2001). Rockville, MD : Ministère de la Santé et de la Protection sociale des Etats-Unis, Service de la santé publique, Bureau du directeur général de la santé; document disponible auprès de : US GPO, Washington. Rapport du président du Council on Physical Fitness and Sports Physical Activity & Sport in the Lives of Young Girls : Physical & Mental Health Dimensions from an Interdisciplinary Approach (1997). Washington DC : Président du Council on Physical Fitness and Sports. Wein D, Micheli LJ. Nutrition, Eating Disorders & The Female Athlete Triad. In : Mostofsky DL, Zaichkowsky LD, éd. Medical and Psychological Aspects of Sports and Exercice. Morgantown, WV : Fitness Information Technology, Inc. 2002 : 91-102. Tofler IR, Stryer BK, Micheli LJ, Herman LR. Physical and emotional problems of elite female gymnasts. New Engl J Med. 1996; 335(4):281-283. Omey ML, Micheli LJ, Gerbino PG 2nd. Idiopathic scoliosis and spondylolysis in the female athlete. Tips for treatment. Clin Orthop. 2000; (372):74-84. Micheli LJ, Metzl JD, Di Canzio J, Zurakowski D. Anterior cruciate ligament reconstructive surgery in adolescent soccer and basketball players. Clin J Sport Med. 1999; 9(3):138-41 The Encyclopaedia of Sports Medicine, Volume VIII : Women in Sport. Edité par Barbara L. Drinkwater. Une publication de la Commission médicale du CIO en collaboration avec la Fédération internationale de médecine sportive.