ADMISSION AU COLLEGE UNIVERSITAIRE Mardi 28 juin 2011 SCIENCES ECONOMIQUES ET SOCIALES durée de l épreuve : 4h



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Transcription:

ADMISSION AU COLLEGE UNIVERSITAIRE Mardi 28 juin 2011 SCIENCES ECONOMIQUES ET SOCIALES durée de l épreuve : 4h Avertissement au candidat : le candidat sera évalué sur sa capacité à réaliser l ensemble de l épreuve. Dans la première partie, il est attendu du candidat qu il aille à l essentiel et rédige des réponses synthétiques. Le sujet comporte 6 pages, y compris celle-ci. La calculatrice n est pas autorisée. Dans le cas où un candidat repère ce qui lui semble être une erreur typographique, il le signale très lisiblement sur sa copie, propose la correction et poursuit l épreuve en conséquence. Si cela le conduit à formuler une ou plusieurs hypothèses, il le mentionne explicitement.

La calculatrice n est pas autorisée Première partie (12 points) 1 a- Retrouvez à l'aide des données chiffrées en milliards d euros, l'équilibre comptable de la Nation en 2010. (Document 1) b- Que concluez-vous de la comparaison des contributions de la consommation des ménages et de l investissement à la croissance du PIB en 2010? (Document 1) 2 a- Comparez les contributions respectives à la croissance de chacun des deux facteurs de production et de la productivité sur la période 1980-2000. (Document 2) b- La contribution de l investissement à la croissance est-elle de même nature dans le document 1 et dans le document 2? 3 a- Comment les données du document 3 ont-elles évolué sur la période 1997-2001? b- Quelle(s) relation(s) peut-on établir entre l évolution du taux d utilisation du capital et l évolution de l investissement entre 1984 et 1994? (Document 3) 4 Comment expliquez-vous la relation constatée entre les évolutions des taux d'autofinancement et d endettement sur la période 1978-2008? (Document 4) 5 La baisse de la part de la masse salariale dans la valeur ajoutée s accompagne-t-elle généralement de la hausse du taux d investissement? (Document 5) 6 Comment l investissement des entreprises non financières évolue-t-il par rapport à leur valeur ajoutée? (Document 6) 7 D après le document 7, quelle est l importance des variables financières dans la décision d investir? 8 Précisez, à l aide de la phrase soulignée, le lien établi par Keynes entre investissement et croissance économique. (Document 8) Deuxième partie (8 points) Quelles relations l investissement entretient-il avec la croissance? 2

Document 1 Le PIB et les opérations sur biens et services in Insee, «Les comptes de la Nation 2010», Insee Première, n 1349, mai 2011. Document 2 Contributions à la croissance annuelle moyenne de la valeur ajoutée 1980-2000 1980-1990 1990-2000 1990-1995 1995-2000 Volume de la valeur ajoutée (en %) 1,88 2,42 1,35 0,50 2,20 Total TIC, dont Matériels informatiques Logiciels Matériels de communication Autres équipements Bâtiments et infrastructures Travail, dont Effectifs Durée du travail Productivité globale des facteurs 0,25 0,11 0,08 0,06 0,56 0,36-0,47-0,11-0,36 1,19 0,24 0,11 0,07 0,05 0,63 0,43-0,60-0,20-0,40 1,74 0,27 0,11 0,08 0,07 0,49 0,29-0,34-0,02-0,32 0,64 0,17 0,08 0,05 0,05 0,57 0,44-0,83-0,69-0,14 0,15 0,36 0,15 0,12 0,09 0,40 0,14 0,15 0,67-0,50 1,13 Champ : économie marchande française Source : G. Cette, J. Mairesse, Y. Kocoglu, «Croissance économique et diffusion des TIC : le cas de la France sur longue période (1980-2000)», Notes d'études et de recherche, Banque de France, 2001. 3

Document 3 Taux d utilisation du capital et investissement des entreprises en volume 1985 =100 En % Note : Taux d utilisation = Taux d utilisation du capital fixe Source : Insee, comptes nationaux, calculs OFCE, in OFCE, L économie française 2011, La Découverte, Repères, 2010. Document 4 Taux d autofinancement et d endettement net des entreprises Epargne/Investissement (en %) En % de la valeur ajoutée Source : OFCE, L économie française 2011, La Découverte, Repères, 2010. 4

Document 5 Taux de marge et taux d investissement Document 6 Evolution de la valeur ajoutée et de l investissement des entreprises non financières Glissement annuel en % Notes : 1. Prévisions au-delà du pointillé. 2. L évolution de la valeur ajoutée peut servir d approximation de la demande anticipée. Source : Insee, Note de conjoncture - Investissement, juin 2009. 5

Document 7 Facteurs influençant l investissement (Enquête auprès des chefs d entreprise de l industrie manufacturière) Solde d opinion, en % des réponses Moyenne 1991-2009 En 2009 (constat) En 2010 (prévision) Perspectives de demande intérieure 49 20 17 Perspectives de demande étrangère 54 17 17 Perspectives de profits 83 66 64 Niveau de l autofinancement 13-4 -8 Niveau d endettement -6-14 -16 Niveau des taux d intérêt 1 9 12 Conditions globales de financement 7 0 1 Facteurs techniques (1) 62 51 53 Autres facteurs (ex : aides fiscales) 21 26 27 (1) Développements technologiques et contraintes d adaptation de la main d œuvre à ces nouvelles technologies. Note : Le solde d'opinion est défini comme la différence entre la proportion de répondants ayant exprimé une opinion positive et la proportion de répondants ayant exprimé une opinion négative. Source : Insee, «Selon les chefs d entreprise, l investissement dans l industrie manufacturière baisserait en 2009 et plus modérément, en 2010», Informations rapides, n 291, 10 novembre 2009. Document 8 [ ] si la propension marginale à consommer est voisine de un, de faibles fluctuations de l investissement donnent lieu à de vastes fluctuations de l emploi ; mais alors il suffit d un accroissement relativement faible de l investissement pour conduire au plein emploi. Si au contraire la propension marginale à consommer est voisine de zéro, de faibles fluctuations de l investissement n entraînent que de faibles fluctuations corrélatives de l emploi ; mais alors un accroissement considérable de l investissement peut être nécessaire pour déterminer le plein emploi. Dans le premier cas, le chômage involontaire est un mal facilement guérissable, mais susceptible de s aggraver rapidement si on le laisse se développer. Dans le second cas, l emploi peut être moins instable mais il tend à se fixer à un faible niveau et à s y montrer réfractaire à tout remède autre que les plus énergiques. Dans la réalité existante la propension marginale à consommer semble se situer entre ces deux points extrêmes, mais beaucoup plus près de un que de zéro ; le résultat est que nous cumulons, en un sens, les inconvénients des deux sortes de monde ; les fluctuations de l emploi sont considérables, et cependant il faudrait pour déterminer le plein emploi un accroissement de l investissement trop important pour être plus facilement maniable. Source : J. M. Keynes, Théorie générale de l emploi, de l intérêt et de la monnaie, Editions Payot, 1996 (1936). 6