«L Homme est un animal mobile»

Transcription

1 présente : «L Homme est un animal mobile» walk in progress chantier graphique - création

2 L Homme est un animal mobile, un être en quête perpétuelle de nouveaux horizons et de repères. Une périlleuse recherche d équilibre entre la découverte et une place au coin du feu, dans laquelle le rapport à l autre est déterminant. Un autre qui nous attire autant qu il nous effraie. Mais comment rencontrer sereinement quelqu un que l on ne connait pas? Durant 3 jours et 3 nuits, le spectacle interroge les regards croisés des uns et des autres, au moyen de supports artistiques complémentaires et aux temporalités différentes : l image fixe et l image animée, à travers l affichage, la peinture et le film d animation. Il se déroule là où ces questionnements sont les plus tangibles : la rue.

3 L OEIL DU PASSANT Dans une petite rue, deux passants se penchent sur un coin de mur. Ils observent une trace entourée à la craie, et des données sur une étiquette : Ref. : RJD BRUME - OPR - 12/04/15. Ici et là, d autres traces sont repérées. Au bout de la rue, des hommes en noir s affairent autour d une fissure. A la manière d archéologues fantaisistes, ils analysent et prennent des photos. Débouchant sur une place, des curieux s arrêtent sur une autre tache. Renforcée d un trait de peinture, elle prend une vague forme humaine. À plusieurs, elles forment une petite fresque à la manière de scènes rupestres. Seul un flash code affiché dénote. En le scannant, on retrouve sur son smartphone cette fresque en mouvement : un être étrange prend vie et court sur le mur. Plus loin, cette silhouette humaine est affichée en grand. On retrouve les hommes en noir qui s activent et en collent de nouvelles, les unes à la suite des autres. Ils occupent la place, étalent des rouleaux de papier sur des tréteaux. Le sol est jonché de seaux, de piles de journaux, de pots de peinture, de chiffons et de pinceaux.

4 Au coeur de cet atelier à ciel ouvert, un chariot muni d un appareil-photo et d un vidéo-projecteur est supervisé par un opérateur qui capture des images et en diffuse de nouvelles. Une petite cabine, greffée au dispositif, invite le public à un visionnage intime des séquences tournées en direct. Au mur, une nouvelle fresque s est déployée : un personnage marchant, dans un mouvement décomposé à la manière futuriste.

5 A la nuit tombée, l atelier s enrichit d écrans de verre, de miroirs, de nouveaux dispositifs de projection et d éclairages. Au centre, un peintre donne vie à la silhouette projetée sur le mur. Après une série de coups de pinceau, il sort du cadre. L équipe se met en place. L opérateur faire les dernières vérifications. «Photo!» Après chaque image, tous reprennent leur poste et s activent. Puis le passant est sollicité. Placé entre le mur et les appareils de prise de vue, il est guidé photo après photo, dans des mouvements lents et entrecoupés. Sur un écran exposé aux yeux du public, il intègre l image sous une forme fantomatique et colorée. Chacun de ces 3 jours sera rythmé par des scènes intimistes, des moments d atelier déchainés, et des temps forts nécessitant une participation des passants dans une chorégraphie orchestrée par les hommes en noir. Une mise en scène qui fera monter en puissance le spectacle jusqu au final.

6 LA PROJECTION FINALE : UN BALLET GRAPHIQUE La place est plongée dans l obscurité. Quelques points lumineux laissent apparaître des affichages, peintures, issus de l atelier. Le bruit de moteur d un projecteur se fait entendre. Sur la façade, un rectangle s éclaire, des images de murs usés, tachés, fissurés défilent. Le peintre s installe devant une vitre, et son assistant sur une autre, juste derrière. Les traits et taches qu ils posent se mélangent aux traces sur le mur. Leurs gestes sont repris par le son. Les photos s enchaînent de plus en plus vite, donnant à ces empreintes une forme mouvante. Sous les coups de pinceaux, elle devient animale. Puis prend des aspects plus humains. Au bout du mouvement, c est une petite silhouette qui se dresse sur le mur. Le personnage commence à appréhender le décor autour de lui. Un autre carré s allume sur le mur. Une main noire tente d ouvrir une bouche d aération. Sur un autre écran encore, une tête regarde par une fenêtre. En bas, un pied se pose au sol. Plusieurs cadres lumineux se répondent, donnant à cette grande façade un air de page de bande dessinée.

7 La rumeur d une foule interpelle le personnage qui part à leur rencontre, de nouveau animé en direct par le peintre. Il croise des passants, pressés et flous. Bousculé, ignoré, rejeté, le sol finit par se dérober sous ses pieds. Dans une longue chute, on découvre des bribes de son parcours. En atterrissant au sol, il se retrouve nez à nez avec un énorme flash code. Il s approche, le touche, l attrape, en joue, perd le contrôle. Les pixels s animent, se multiplient et finissent par donner de nombreux petits hommes qui envahissent la façade. Sur chaque petit écran, des scénettes s engagent, retraçant des moments de vie, scènes d amour, scènes quotidiennes, scènes de ménage. Des sons, paroles, bruits de la ville, guident le regard et la narration. Petit à petit ces mouvements s accélèrent, puis se dérèglent. Les personnages sont expédiés d un bout à l autre de l écran-mur. Les sons se mélangent dans un brouhaha infernal. L ensemble devient frénétique jusqu à un puissant flash blanc, véritable big-bang visuel. Le mur est vide, seul un personnage reste. Il jette un oeil alentour : des restes de peintures, des bouts d affichages. Il s assoit, pensif. Lentement, il se transforme en une silhouette plus ronde, plus figurée. Il se redresse fièrement, et reprend sa marche, guidé par le peintre. D un mouvement sec, il repousse la main de l artiste. Il quitte le cadre, se déplace dans l ombre. Réapparaît plus loin, sur un toit. Traverse d une façade à l autre, ça et là. Il se délite peu à peu, prend l aspect de traits vibrants, puis disparaît dans les aspérités des murs.

8 UN SCENARIO EVOLUTIF Selon les lieux visités, le contenu de ce ballet graphique final changera. Il évoluera en fonction de l environnement, de l actualité, du décor urbain présent : poubelle, interphone, marquages au sol, panneaux, circulation, rassemblement, inspireront de nouvelles séquences. La narration sera enrichie par les opportunités et les hasards, les habitants et la vie urbaine : une scène d attente sous un abri bus bondé, un mégot mal éteint met le feu à la silhouette, la lueur d un lampadaire créé des ombres effrayantes sur le mur, des géraniums sur un rebord de fenêtre donne lieu à une déclaration d amour, une place fréquentée se transforme petit à petit en une grande scène de bal

9 NOTE D INTENTION Evoluant sur 3 jours, ce spectacle révèle un personnage partagé entre le désir de se fondre dans la masse et le besoin d exister aux yeux des autres. A travers son cheminement, nous souhaitons retracer celui de l Homme, l Homme qui est là, celui qui arrive, l étranger, nous même. Un Homme curieux, effrayant, fascinant, paradoxal, drôle et incongru. Il part à la recherche de lui même dans les signes laissés par le hasard et le temps et ceux d une conscience collective imprimée au fil des siècles et des générations. Il se mêle à cette ville en mouvement. Il est invisible et partout, il se glisse dans les interstices, disparaît et revient. Une fissure devient alors une frontière, une tache de mousse, une ville embrumée. Cette forme noire en mouvement évolue au fil des jours : du rien, du point, de la molécule elle devient crevette, cafard, puis prend une apparence humaine. De la tache au figuratif, elle se personnalise et change, en fonction de ses états d âme. Elle est mouvante, passant du noir au blanc, du plein au vide, jusqu à laisser voir ses entrailles. Cet univers graphique volontairement épuré s appuie sur le papier journal, support aux collages, qui nous renvoie aux médias, rappelant chaque jour des faits occultant tous les aspects qui nous relient les uns aux autres.

10 Cette création est aussi une composition qui joue avec le temps, inscrite dans la durée. Elle confronte le temps réel vécu par les passants, le temps cinématographique recomposé image par image, et le temps de l Histoire. Ces fresques murales qui resteront les jours suivants le chantier, laisseront une empreinte de plus, révélant un passage furtif mais inscrit dorénavant dans la durée. Des symboles des peintures pariétales de la préhistoire au code binaire informatique, l humanité a toujours ressenti le besoin de communiquer, de symboliser, de coder. Ce spectacle met aussi en avant comment la technologie peut devenir une barrière à l intégration dans la société. Notre nouvelle aire, façonnée par les évolutions numériques, voit l avénement du flashcode, code-barre évolué d apparence simple, mais que seules les machines traitent, l homme n étant plus en mesure de le décrypter. A travers l évolution de ces traces visuels, on peut esquisser un arc direct entre la naissance de l homme et un présent périlleux

11 Un atelier à ciel ouvert Ce projet plonge les passants dans un laboratoire sensible et mouvant à la frontière des genres, arpentant le bitume et transformant le quartier en une galerie à ciel ouvert. Devenus spectateurs, ils sont immergés dans un processus de création par des (choré-)graphistes, hommes en noirs personnalisés selon leurs fonctions : le peintre créateur, l opérateur suprême, le lumineux projectionniste, le grand archiviste, la tour de contrôle, l homme des bruits... Plusieurs dispositifs sont déployés à vue dans une atmosphère de chantier, de jour comme de nuit où se mêlent échafaudages, seaux, tréteaux, échelles, rouleaux de papier, tubes métalliques, balisage, cales, vitres, plastiques de protection, lampes frontales, éclairages de chantier Telle une tribu qui part en cueillette, l équipe quitte par moments cet atelier central pour ramasser dans les rues environnantes des sources locales en tout genre pour alimenter ses projections. A la manière des visuels, se déroule une récolte gourmande de tous les univers sonores, adaptée aux lieux visités. De quoi mêler des chants ou des choeurs aux interviews des habitants, mixer des fanfares ou des orchestres locaux avec les bruits de la ville. Note multimédia Les applications que permettent les nouvelles technologies multimédia font partie intégrante du spectacle : - le dispositif de tournage est équipé d une borne vidéo diffusant (de façon aléatoire ou non )simultanément l évolution du tournage en action, le direct et le résultats de l animation en cours de réalisation et d éventuelles traces des tournages précédents pouvant faire irruption à certains moments de la diffusion. - le flash code (ou QR code) : Ce code graphique d apparence simple, constitué de modules noirs disposés dans un carré à fond blanc, se révèle ultracomplexe. Au service d une communication numérique, il permettra aux spectateurs de suivre la progression du spectacle sur internet, à partir de leurs smartphones ou leurs tablettes, où qu ils soient dans la ville.

12 Distribution (en cours) : Marc Ménager a démarré sa carrière artistique dans le domaine des arts de la rue en tant qu acteur, décorateur, plasticien, comédien et scénographe dans les compagnies Royal de Luxe, Katertone, le Phun, les Cyranoïaques, Color y Calor, Co-fondateur de La Ménagerie, depuis 15 ans il est également auteur et réalisateur de films d animation aux identités graphiques et plastiques fortes, pour la plupart diffusés en télévision et sélectionnés dans de nombreux festivals. Auteur graphique du projet, il met également ses talents de peintre et son expérience du spectacle de rue au service de cette création. Joanna Jéquier développe depuis son arrivée à La Ménagerie de nombreuses interventions en cinéma d animation auprès de publics variés, dans les institutions comme dans la rue, les quartiers, les prisons. Elle a également une connaissance du milieu des arts de la rue par ses collaborations avec les compagnies KomplexKapharnaüm et Le Phun, et contribue par ses expériences dans le multimédia, le VJ ing et la performance au développement du spectacle. Elle est co-auteur de «L Homme est un animal mobile». Nicolas Lemée est réalisateur et scénariste de films d animation. Il connaît le monde du spectacle dans sa pratique en tant que constructeur de décors, accessoiriste et serrurier notamment à travers ses collaborations avec les compagnies La Machine, Royal de Luxe et Escarlata Circus, mais aussi au TNP de Villeurbanne et au Théâtre de la Bohème. Nicolas Lemée est également co-auteur de la création présentée ici. Guillaume Hoenig a une connaissance de l image particulièrement aguerrie par ses nombreuses collaborations en tant que technicien, assistant réalisateur, chef opérateur, sur une centaine de films de fiction, publicitaires, de télévision, en prises de vues réelles comme en cinéma d animation. Il supervisera la partie technique de la création, s assurant de la qualité de l image en tous points. Mino Malan, compositeur, musicien, comédien, il a travaillé avec plusieurs compagnies de théâtre, spectacles pour enfants et spectacles de rue notamment Le Phun et La Machine dans laquelle il évolue depuis 2006 («La Symphonie Mécanique», «Les mécaniques savantes»,...). Il est co-auteur de «L homme est un animal mobile» et assurera toute la partie sonore du projet, également sollicité pour orchestrer la chorégraphie de l équipe de tournage dans les différents dispositifs qu elle aura à mettre en œuvre. John Barrie, est développeur multimédia, informaticien, musicien, et curieux de tout. Ingénieur de pointe, il a développé des applications pour de grands groupes d édition (Casterman, Nathan, Milan). En charge de la configuration d un système de tournage et de projection, il développera un système adapté au projet permettant la diffusion des séquences réalisées en simultané du tournage et assurera la retransmisssion des images sur une page internet dédiée. Accompagneront cette équipe : un technicien vidéo en charge de la diffusion, un graphiste et un régisseur.

13 Studio d animation, ateliers d initiation, résidences d artistes, spectacles de rue, développement d outils de création : l association La Ménagerie explore depuis 14 ans toutes les formes d expression possible du film d animation. Reconnu pour son savoir-faire dans l animation traditionnelle, ce collectif développe des projets d auteurs privilégiant des démarches artistiques originales et engagées, avec à son actif une quinzaine de courts-métrages, deux séries TV, de plus de 150 films d ateliers. Dans ce souci de sensibilisation du plus grand nombre, La Ménagerie a dès ses débuts développé le tournage dans l espace public de courts-métrages d animation. Il s agissait avant tout de sortir le processus d animation des studios, invitant le spectateur à participer à la réalisation de courtes séquences à la découverte des astuces et trucages de tournage en image par image. La Ménagerie a aussi contribué à des créations de compagnies de spectacle de rue : Le PHUN (On Sème, Besançon 2011), KomplexKapharnaüm (SPP, Villeurbanne 2012), et actuellement le Boustrophédon (Bleu Violon), en y apportant son savoir-faire dans l image animée. Forte de ces expériences, La Ménagerie est à présent en mesure de proposer une nouvelle forme de spectacle pour l espace public, techniquement et artistiquement innovant et ambitieux, porté par des auteurs qu elle accompagne depuis de nombreuses années. C est ainsi qu est née l envie de produire «L Homme est un animal mobile», une forme spectaculaire qui s inscrit résolument dans le domaine des arts de la rue. La Ménagerie poursuit ainsi sa démarche de croisement des formes et des domaines artistiques, pour bousculer et enrichir la création, et promouvoir les nouvelles technologies au service de l imaginaire et de la créativité.

14 Calendrier de production Mars-juin 2014 Écriture du spectacle ; Recherches graphiques ; Tests de dispositifs d animation pour l extérieur. Septembre-décembre 2014 : 2e série de recherches graphiques ; Conception et tests des dispositifs de tournage et de projection ; Recherche et développement informatique. Janvier-mai 2015 : Résidences de création : collecte d images et de sons, réalisation de fresques en extérieur, travail en situation sur façades, mise en scène et chorégraphie de l équipe, travail des scènes avec des groupes constitués ou non ; Présentations d étapes de création en public ; Conception de la scénographie ; Construction des dispositifs de tournages et de projection. Juin-juillet 2015 : Répétitions générales. Avant-première en public. Août 2015 : Première présentation publique dans la programmation officielle du Festival international de théâtre de rue d Aurillac sous le label «Auteurs d espaces».

15 c/o L Usine - Z.I. Pahin 6,impasse Marcel Paul TOURNEFEUILLE T : lamenagerie@lamenagerie.com Production : Hélène Bauche : / helene@lamenagerie.com Artistique et technique : Joanna Jéquier : / joanna@lamenagerie.com