Les stratégies BoP en France Étude bibliographique relative aux clientèles dites «fragiles»

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1 Département Évaluation des Politiques Sociales Les stratégies BoP en France Étude bibliographique relative aux clientèles dites «fragiles» Synthèse de l'étude réalisée à la demande de l IMS Juin 2012 Décrire et définir les «clientèles fragiles» Selon l enquête barométrique de la Drees, en 2010 la pauvreté est la première cause de préoccupation personnelle des Français (citée par 94 % des Français), devant le chômage et le cancer (tous les deux cités par 89 % des Français) 1. Entre 2000 et 2010, cette hiérarchie reste stable et les chiffres sont en légère hausse concernant la pauvreté (+3 points entre 2008 et 2010). En raison de la crise économique et financière, les personnes en situation de fragilité sont de plus en plus nombreuses. Face à ce constat dans les pays dits «développés», les entreprises ont choisi de ne plus réserver le concept «Bottom of the pyramid» (BoP) aux seuls pays en voie de développement mais de le développer aussi en France. Qui sont alors ces clients «fragiles» auxquels s intéressent aujourd hui les entreprises dans le cadre des stratégies dites «BoP»? Cette étude s appuie sur une analyse documentaire des études existantes, y compris celles réalisées par les différents partenaires de l IMS. Cependant, des choix ont été opérés afin de synthétiser la connaissance sur les «clientèles fragiles» sur la base d études de référence qui pourront faire consensus afin de proposer aux membres du réseau IMS un socle de connaissances commun qui nourrira leur réflexion dans une visée opérationnelle. 1 Suivi barométrique de l opinion des Français à l égard de la santé, de la protection sociale, de la précarité, de la famille et de la solidarité. Synthèse des principaux enseignements de l étude, sondage BVA réalisé pour la Drees, janvier 2011, 58 p. Ces données nous permettront de construire des hypothèses de travail qui pourraient être approfondies dans le cadre d une étude de nature plus qualitative. Afin de recouvrir ce phénomène de fragilité dans toute sa complexité, la notion de précarité, souvent assimilée abusivement à la pauvreté, apparaît être la plus complète. La définition de la précarité est cependant loin de faire consensus. Selon le dictionnaire 2, la précarité renvoie à deux notions qui se recoupent : l instabilité et la fragilité. Par instabilité, on entend des changements fréquents de situations ou de statuts, dans les sphères professionnelle ou privée, qui engendrent un rapport incertain à l avenir. Par fragilité, on entend la vulnérabilité sociale et économique aux divers événements de la vie (maladie, chômage, divorce, etc.). La définition institutionnelle de la précarité adoptée par les Nations unies est la suivante 3 : «La précarité est l absence d une ou plusieurs des sécurités, notamment celle de l emploi, permettant aux personnes et familles d assumer leurs obligations professionnelles, familiales et sociales, et de jouir de leurs droits 2 Le Petit Robert. 3 Cette définition a été adoptée par le Conseil économique et social sur la base du rapport : Joseph Wrésinski, Grande pauvreté et précarité économique et sociale, Rapport au Conseil économique et social, 1987, 104 p. Elle a ensuite été reprise par les Nations unies, notamment par la Commission et le Conseil des Droits de l Homme dans les travaux portants sur l extrême pauvreté et les droits de l Homme. 1

2 fondamentaux. L insécurité qui en résulte peut être plus ou moins étendue et avoir des conséquences plus ou moins graves et définitives. Elle conduit à la grande pauvreté quand elle affecte plusieurs domaines de l existence, qu elle devient persistante, qu elle compromet les chances de réassumer des responsabilités et de reconquérir ses droits par soi-même, dans un avenir prévisible.» Trois éléments sont à retenir de cette définition : la précarité est multidimensionnelle : elle peut toucher à l alimentation, aux relations sociales, aux loisirs, à la mobilité, à l emploi, à la formation, à l éducation, à la santé ou encore au logement. Elle peut être à caractère économique, relationnelle, ou encore familiale. La précarité doit être envisagée comme une notion relative et subjective : - La précarité se définit par rapport à une situation plus ou moins «acceptable» au sein d une société donnée. La précarité va donc varier dans le temps et dans l espace d où la difficulté d établir des comparaisons transversales et longitudinales. - La précarité est également ressentie diversement d un individu à l autre. Ainsi, certaines personnes que l on pourrait identifier comme étant «objectivement» dans une situation de précarité ne se vivront pas nécessairement comme des «précaires» et inversement. La précarité doit être envisagée comme un processus, qui recouvre un continuum de situations allant jusqu à l exclusion sociale 4. D autres approches viennent compléter cette définition officielle et rappellent la plasticité du terme. Dans cette synthèse, nous ne présentons pas les débats et difficultés 4 Pour une présentation détaillée de la notion voir : Emmanuel Didier, «De "l exclusion" à l exclusion», Politix, vol. 9, n 34, 1996, p Dans cet article, l auteur recense les occurrences de la notion d exclusion sociale ainsi que les différents acteurs qui ont contribué à la traduction de cette notion et à la construction de modèles sociaux qui renvoient à des individus réels. L auteur montre ainsi la performativité de la notion et ses différents usages. autour de la définition cette notion afin de retenir une définition qui nous permette de décrire par la suite les clientèles dites «fragiles». La mesure de la précarité : une diversité des approches statistiques La précarité et la pauvreté sont des notions familières pourtant difficiles à définir. Il en découle une multiplication des approches statistiques : il n existe pas un indicateur unique qui permettrait d évaluer un niveau ou un taux de précarité/pauvreté. La description des «clientèles fragiles» implique donc de présenter ces diverses approches afin de comprendre les choix méthodologiques et leurs conséquences sur les résultats obtenus et disponibles. Les principaux indicateurs de pauvreté en France Les indicateurs de pauvreté sont les indicateurs les plus fréquemment utilisés pour tenter d approcher la précarité. L approche la plus courante 5 consiste à fixer un seuil de pauvreté selon différentes méthodes, dont les principales sont les suivantes : - La pauvreté relative : dans cette approche, sont considérées comme pauvres les personnes qui ont un niveau de vie inférieur au reste de la population. On construit alors un seuil de pauvreté à partir de la distribution nationale des revenus. C est cette méthode qui est utilisée la plus fréquemment pour décrire la pauvreté, en particulier dans les comparaisons internationales. Aujourd hui, le plus souvent, la pauvreté monétaire relative est fixée à 60 % du revenu médian. En complément de cet indicateur, un taux de pauvreté monétaire ancré dans le temps fixé à 60 % du revenu médian (avec un seuil initial fixé à 2006) est aussi calculé. Il permet de mesurer les évolutions de la pauvreté par rapport à un niveau antérieur revalorisé de l inflation «moyenne» (sans tenir compte de la structure des dépenses spécifique à 5 La présentation de la mesure de la pauvreté s appuie sur une étude du CRÉDOC : Christine Olm, et al., La perception de la pauvreté en Europe, Cahier de recherche du CRÉDOC, n 144, septembre 2000, p

3 chaque type de ménage, et notamment des ménages les plus pauvres) ; - La pauvreté «administrative» liée aux minima sociaux (ou encore pauvreté sociale) : dans cette approche, sont considérés comme pauvres les bénéficiaires de prestations destinées aux plus démunis (les minimas sociaux). Le seuil de pauvreté est ici défini comme le seuil de ressources correspondant au critère d éligibilité aux minima sociaux fixés par l État. Cet indicateur ne tient pas compte des effets du non-recours ; - La pauvreté subjective : dans cette approche, le seuil de pauvreté est fixé par les ménages eux-mêmes dans le cadre d une enquête auprès d un échantillon représentatif de l ensemble des ménages. Chaque personne interrogée indique le montant mensuel qui lui semble nécessaire pour subvenir aux besoins d un ménage type ou d un ménage équivalent au sien. Les seuils de pauvreté obtenus sont plus élevés que ceux obtenus par d autres méthodes. La pauvreté est dite subjective car on s intéresse davantage au ressenti des personnes qu à leurs conditions de vie concrètes et à leurs besoins réels. Mais selon l Insee : «La dénomination de pauvreté subjective retenue [ ] est de fait abusive : il s agit de fait de "difficultés à équilibrer son budget"» 6 ; - La pauvreté en conditions de vie (ou pauvreté d existence) : la mesure de la pauvreté en termes de conditions de vie repose sur le repérage d un certain nombre de privations/restrictions d éléments qui permettent d atteindre un bien-être «normal» dans la société métropolitaine actuelle. Si cette approche permet de tenir compte du caractère multidimensionnel de la pauvreté, elle implique cependant que l accumulation de privations/restrictions est exclusivement liée à la faiblesse durable des ressources. Par ailleurs, cet indicateur est construit de sorte que le nombre de personnes pauvres en conditions de vie corresponde au nombre de personnes en situation de pauvreté relative. Selon l Insee, l approche de la pauvreté par les conditions de vie est de fait 6 Daniel Verger, «Bas revenus, consommation restreinte ou faible bien-être : les approches statistiques de la complémentaire de l approche monétaire : «En 2007, en France métropolitaine, 12,2 % des personnes de 16 ans ou plus sont pauvres en conditions de vie et 13,1 % sont pauvres au sens monétaire. Mais "seulement" 4,6 % des personnes sont simultanément pauvres au sens monétaire et en conditions de vie, 8,5 % sont pauvres "uniquement" au sens monétaire, et 7,6 % "uniquement" en conditions de vie. Au total, c est-à-dire en ajoutant pauvreté monétaire et pauvreté en conditions de vie, la pauvreté concerne environ 21 % des personnes en Cette non concomitance des deux formes de pauvreté révèle que les conditions d existence ne s ajustent pas, ni immédiatement, ni systématiquement, au revenu» 7. Bien que l indicateur de pauvreté monétaire soit le plus utilisé, il comporte des faiblesses importantes : - Des effets de seuil importants : il suffit de disposer de revenus immédiatement supérieur au seuil pour ne pas appartenir à la catégorie de «pauvres» alors même que les conditions de vie des individus concernés peuvent être proches de celles des personnes en situation de pauvreté. De telles approches ne rendent donc pas compte du continuum de situations caractéristiques de la précarité. - Selon le seuil retenu, les valeurs ne sont pas les mêmes. Un exemple éclairant concerne celui du taux de pauvreté monétaire. Selon que le seuil au revenu médian est de 60 % ou 50 %, le nombre de personnes en situation de pauvreté diminue de moitié. On comprend ainsi le caractère arbitraire du choix des seuils et les écarts de mesure qu ils engendrent. pauvreté à l épreuve des comparaisons internationales», Économie et statistique, n , 2005, p Mathilde Clément, Pascal Godefroy, «La pauvreté en conditions de vie a touché plus d une personne sur cinq entre 2004 et 2007», in Insee, Vue d ensemble Conditions de vie France, portrait social, 2010, p

4 Seuil en % du revenu médian Valeur mensuelle du revenu médian (en euros) pour une personne seule, en 2001 Taux (en %) Nombre de personnes (en millions) 40 % % % % % % % % Source : Observatoire national de la pauvreté et de l exclusion sociale, Le seuil de pauvreté est défini de façon conventionnelle. Par exemple, dans le cas de la pauvreté en conditions de vie, la construction du seuil ne s appuie pas sur une identification des besoins et des ressources nécessaires pour vivre «décemment» dans une société donnée. présenté ci-dessous regroupe les principaux indicateurs et les résultats les plus récents sur les personnes en situation de pauvreté selon différentes entrées (pauvreté monétaire, situations d emploi précaires, déscolarisation, bénéficiaires de minima sociaux). - La précarité ne renvoie pas seulement à un manque de ressources : c est un cumul de fragilités dans divers domaines de la vie quotidienne (emploi, logement, santé, ressources, vie sociale). D autres méthodes ont été développées pour tenter de mesurer la pauvreté autrement, comme nous le verrons plus tard. Au-delà des débats entre experts, il est important de garder à l esprit que la méthode retenue a des conséquences sur les résultats obtenus. Seules les situations de «grande pauvreté», qui concernent environ 2 % de la population française, sont toujours incluses dans les résultats des indicateurs quelle que soit la définition 8. Les principales données de l ONPES sur la pauvreté en France Dans le cadre de l engagement du président de la République Nicolas Sarkozy de réduire la pauvreté d un tiers au cours de son quinquennat, un ensemble d indicateurs a été défini par l Observatoire national de la pauvreté et de l exclusion sociale (ONPES) afin de suivre les évolutions de la pauvreté dans ses différentes dimensions (accès à l emploi, au logement, à la formation, aux soins, exclusion bancaire) et selon différents publics (enfants, jeunes, personnes âgées). Le tableau 8 Christine Olm, et al., La perception de la pauvreté en Europe, Cahier de recherche du CRÉDOC, n 144, septembre 2000, p

5 Intitulé de l indicateur Dernière valeur connue Dernières tendances d évolution connues Pauvreté monétaire Données générales Taux de pauvreté monétaire au seuil de 60 % du revenu médian équivalent : 13,5 % :+0,4 % (en partie due à l augmentation du niveau de vie médian) Taux de pauvreté monétaire ancré dans le temps avec un seuil initial en 2006 fixé à 60 % du revenu médian équivalent : 11,8 % : - 6 % (avec une quasi stabilité entre 2008 et 2009) Intensité de la pauvreté monétaire : 19,0 % : +4,0 % Taux de persistance de la pauvreté : 6,3 % - Taux de difficultés de conditions de vie : 13,3 % :+7 % Nombre de ménages surendettés : : 17 % Comparaison selon l âge Taux de pauvreté ancré dans le temps 2006, seuil à 2009 : 18,3 % : - 12 % 60 % des ans 7 Taux de pauvreté relatif, seuil à 60 % des : 22,5 % :+2 % ans Taux de pauvreté ancré dans le temps 2006, seuil à 2009 : 8,1 % : - 12 % 60 % des +65 ans Taux de pauvreté relatif, seuil à 60 % des +65 ans 2009 : 10,4 % - Pauvreté en emploi Taux de travailleurs pauvres : 6,7 % - Minima sociaux Évolution du nombre d allocataires de minima sociaux d âge actif (RMI, AAH, API, ASS+AER, RSA) Au 31/12/2010 : : +2,5 % : +10,5 % Ralentissement de la progression des effectifs d allocataires de minima sociaux d âge actif (y compris en 2011) Non accès aux droits fondamentaux Écart du taux de renoncement aux soins pour 2008 : 6,9 % : +33 % raisons financières des bénéficiaires de la CMU-C et des bénéficiaires de complémentaire santé privée 9 Taux de sortants du système scolaire à faible niveau d études : 13,0 % : stable 1 Le taux de pauvreté monétaire au seuil de 60 % du revenu médian équivalent est la proportion de personnes vivant dans des ménages dont le revenu, net des impôts directs par unité de consommation (niveau de vie), est inférieur à un montant équivalent à 60 % du niveau de vie médian de la population (954 en 2009). 2 Le taux de pauvreté monétaire ancré dans le temps est la proportion de personnes vivant dans des ménages dont le revenu, net des impôts directs par unité de consommation (niveau de vie), est inférieur à un montant équivalent à 60 % du niveau de vie médian de la population, apprécié au début de la période de référence et réévalué les années suivantes en fonction de l indice des prix à la consommation. 3 L intensité de la pauvreté monétaire est l écart relatif (exprimé en pourcentage du seuil de pauvreté) entre le niveau de vie médian de la population pauvre et le seuil de pauvreté (calculé à 60 % de la médiane du niveau de vie). 4 Le taux de persistance de la pauvreté monétaire est la proportion des individus ayant un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté (60 %) pendant plusieurs années consécutives (année courante et au moins deux années sur les trois années précédentes). 5 Le taux de difficultés de conditions de vie est la proportion de ménages subissant au moins huit carences ou difficultés de conditions de vie parmi vingt-sept privations définies par l Insee à partir de données qualitatives de l enquête «budget des familles» - qui couvrent quatre dimensions de la vie quotidienne : l insuffisance des ressources, les retards de paiement, les restrictions de consommation pour raisons financières et les difficultés de logement. De façon conventionnelle, on considère qu une personne est pauvre en conditions de vie si le ménage auquel elle appartient cumule au moins huit privations ou difficultés parmi ces vingt-sept. Chaque privation/difficulté a la même importance dans l indicateur global. 6 Le nombre de ménages surendettés est le nombre de ménages dont la situation, selon l'article L du code de la consommation, est caractérisée par l'impossibilité manifeste pour le débiteur de bonne foi de faire face à l'ensemble de ses dettes non professionnelles exigibles et à échoir. 7 Le taux de pauvreté monétaire ancré dans le temps des ans (respectivement des 65 ans et plus) mesure la proportion des personnes âgées entre 18 et 24 ans (respectivement des personnes âgées de 65 ans et plus) qui vivent dans des ménages dont le revenu, net des impôts directs par unité de consommation (niveau de vie), est inférieur à un montant équivalent à 60 % du niveau de vie médian de la population, apprécié au début de la période de référence et réévalué les années suivantes en fonction de l indice des prix à la consommation. 8 Le taux de travailleurs pauvres est la proportion des personnes qui ont un emploi plus de la moitié de l année et qui vivent dans un ménage pauvre par rapport à l ensemble de la population en emploi. 9 L écart du taux de renoncement aux soins pour des raisons financières des bénéficiaires de la couverture maladie universelle complémentaire et des bénéficiaires de complémentaire santé privée mesure, à partir d enquêtes, la différence entre le taux de renoncement aux soins au cours des douze derniers mois déclaré par les bénéficiaires de la couverture maladie universelle complémentaire et celui déclaré par les bénéficiaires d une complémentaire santé privée. 10 Le taux de sortants du système scolaire à faible niveau d études est la proportion de la population âgée de ans n étant ni en formation initiale ni en formation continue et ne possédant aucun diplôme égal ou supérieur au CAP.

6 Les publics les plus touchés par la pauvreté Les familles monoparentales parmi les plus touchées La pauvreté touche les individus et les ménages de façon inégale. Ainsi, le taux de pauvreté monétaire : - est plus de deux fois supérieur à la moyenne au sein des familles monoparentales (32,9 % contre 14,2 % en moyenne selon l Insee, en 2009, au sein des ménages dont la personne de référence à moins de 65 ans) ; - est d autant plus élevé lorsque la famille monoparentale est composée de mères inactives (60,3 % selon l Insee, en 2009, au sein des ménages dont la personne de référence à moins de 65 ans). Cependant, si les familles monoparentales et les personnes seules sont plus fréquemment en situation de pauvreté, elles sortent aussi plus souvent de la pauvreté, selon l Insee. Entrées, sorties et persistance de la pauvreté : des facteurs multiples Le risque d entrée dans la pauvreté en conditions de vie est relativement élevé. Selon l Insee : «Une année donnée, le risque moyen d entrer en pauvreté en conditions de vie l année suivante est de 5 % mais ces risques se cumulent et, entre 2004 et 2007, 22 % des adultes de France métropolitaine ont été pauvres en conditions de vie à un moment donné. Toutefois, la pauvreté n est pas fatalement permanente : parmi les personnes qui ont été pauvres un moment, celles qui ne l ont été qu une seule année sont les plus nombreuses et représentent 9,2 % de l ensemble des personnes, tandis que 4,3 % ont été pauvres deux ans, 3,8 % trois ans et 4,3 % pendant les quatre ans. Chaque année, le taux de sortie de la pauvreté en conditions de vie est proche de 60 %, mais certaines sorties semblent fragiles. Par exemple, plus d un tiers des personnes qui connaissent plusieurs années de pauvreté (mais pas quatre) sont sorties, puis entrées à nouveau en pauvreté, pendant les quatre ans» 19. Le taux de sortie de la pauvreté est de 59 % en moyenne dans la population en 2004, selon l Insee. Mais il est plus faible au sein de certaines catégories : - il est de 56 % chez les ans et les ans ; - il atteint 52 % chez les sans diplômes ; - il est de seulement 38 % chez les chômeurs ; - il atteint 40 % chez les personnes déclarant un mauvais ou très mauvais état de santé. Par ailleurs, les changements dans la composition du ménage - augmentent la probabilité d entrer en situation de pauvreté, particulièrement les divorces et séparations (14 % contre 5 % en moyenne, selon l Insee en 2004) - augmentent aussi la probabilité de sortir de la pauvreté (64 % contre 59 % en moyenne). Le taux de persistance de la pauvreté monétaire traduit l intensité de la pauvreté dans le temps. Selon l Insee, «ceux pour qui la pauvreté est persistante ne sont pas les plus nombreux mais leur pauvreté est plus profonde ; plus le temps passé en pauvreté est long, plus le nombre de difficultés est grand» 20 Le taux de persistance dans la pauvreté 21 varie selon la catégorie socioprofessionnelle. Si les ouvriers sont plus touchés que la moyenne (10,9 % contre 7,9 % en moyenne), il faut aussi noter que les artisans commerçants, chefs d entreprise et surtout les agriculteurs ont un taux de persistance de la pauvreté monétaire particulièrement élevé par rapport à la moyenne (respectivement 11,7 % et 20,8 %). De plus, selon l Insee, «la pauvreté persistante touche davantage les non- 19 Mathilde Clément, Pascal Godefroy, «La pauvreté en conditions de vie a touché plus d une personne sur cinq entre 2004 et 2007», in Insee, Vue d ensemble Conditions de vie France, portrait social, 2010, p Ibid. p L intensité de la pauvreté monétaire est l écart relatif (exprimé en pourcentage du seuil de pauvreté) entre le niveau de vie médian de la population pauvre et le seuil de pauvreté (calculé à 60 % de la médiane du niveau de vie).

7 diplômés, les personnes d origine étrangère et les personnes qui se déclarent en mauvaise santé.» 22. Les déterminants d entrée et de sortie de la pauvreté sont donc multiples : événements de la vie qui peuvent affecter le niveau de revenu (naissance, décès, etc.), changement de profession, etc.), niveau de diplôme, catégorie socio-professionnelle, âge, sexe. On ajoutera aussi l environnement économique local, qui peut être mesuré par le taux de chômage du département de résidence. Cette dernière dimension a un impact significatif selon l Insee. En effet, la situation économique locale préserve de la pauvreté et, dans une moindre mesure, favorise la sortie de la pauvreté 23. Précarité de l emploi : les jeunes et les femmes sont les plus touchés Selon l Enquête emploi de l Insee, en 2010, les emplois précaires (contrats qui ne sont pas de type CDI) représentent 11,7 % des emplois en France métropolitaine. Ce constat général masque de fortes disparités selon les classes d âge puisque les emplois précaires représentent presque la moitié des emplois salariés chez les ans (48,7 %), alors qu ils représentent une faible part des emplois chez les plus de 50 ans (5,3 %). Les emplois précaires touchent inégalement les hommes et les femmes : 12,9 % des emplois occupés par des femmes sont des emplois précaires contre 10,6 % parmi les emplois occupés par les hommes. Le travail à temps partiel peut également être une forme d emploi précaire lorsqu il est subi et non choisi. Selon l Insee, en 2010, 16 % de personnes en emploi sont à temps partiel, dont un sur trois souhaiterait travailler davantage (soit 5 % des personnes emploi). On parle aussi dans ce cas de sousemploi. Il touche surtout les femmes, et en particulier celles qui appartiennent à la catégorie sociale des employées (employées de commerce, services aux particuliers, etc.). En 2010, personnes sont en situation de sous-emploi femmes 22 Madior Fall, et al., «Trajectoires individuelles et pauvreté», In Insee, Les revenus et le patrimoine des ménages, Insee références, Édition 2010, p et hommes. Si le taux de sousemploi pour les hommes oscille autour de 3 % depuis 20 ans, le taux de sous-emploi des femmes (en moyenne de 9 % sur la période) est largement supérieur à la moyenne de l ensemble de la population (environ 5 % en moyenne). Précarité relationnelle : les multiples facteurs de la solitude et de l isolement En 2003, après l été caniculaire, un rapport sur l isolement a été publié qui rappelle judicieusement la distinction entre isolement et solitude : «L isolement, notion objective, sera entendu comme une carence de relations sociales, et le sentiment de solitude, notion subjective, comme la souffrance éprouvée quel que soit le degré d isolement réel». 24 L isolement est une forme de précarité : la précarité relationnelle. Souvent elle se cumule avec d autres formes de précarité (économique, de l emploi, familiale, etc.) et est une conséquence des fragilités dans d autres dimensions de la vie. L isolement est donc une illustration du caractère multidimensionnel de la précarité. Le sociologue Jean-Claude Kaufmann souligne que : «Au plus près du risque de solitude, les cercles secondaires (groupe de copains, voisins, club sportif, etc.) s effacent au profit des deux éléments qui apparaissent les plus intégrateurs : la famille et le travail. La fragilisation de l une ou de l autre constitue alors la menace majeure» 25. Il ajoute ensuite : «La figure centrale du pauvre devient celle d un être privé de relations, privé d un capital de liens opératoires permettant la performance sociale et des liens intégrateurs essentiels : le travail et la famille.» 26 En janvier 2010, une étude sur l isolement relationnel en France a été réalisée par la 23 Ibid. p Pour sortir de l isolement, un nouveau projet de société, Rapport Boutin au Premier ministre, 2003, p Jean-Claude Kaufmann, «Vie hors couple, isolement et lien social : figures de l inscription relationnelle», Revue française de sociologie, vol. 35, n 4, 1994, p Jean-Claude Kaufmann, «Vie hors couple, isolement et lien social op. cit. p

8 Fondation de France. Le rapport 27 souligne cinq résultats importants au sujet des liens sociaux et de l isolement des personnes en situation de précarité : - la précarité économique multiplie par deux le risque d isolement 28 : 18 % des personnes déclarant des revenus inférieurs à par mois sont en situation d isolement objectif contre 9 % dans l ensemble de la population (soit 4 millions de personnes) ; - les situations de précarité aggravent les risques d isolement induits par les autres facteurs (veuvage, départ des enfants, etc.) ; - les personnes en situation de précarité expriment plus souvent que les autres un sentiment d isolement voire d exclusion : 39 % des personnes en situation de pauvreté déclarent qu il leur arrive de se sentir seules, contre 24 % en moyenne ; - Pour 29 % des personnes en situation de pauvreté monétaire, la vie sociale s organise uniquement autour des relations de voisinage. «Derniers remparts contre l isolement des personnes en situation de pauvreté», les sociabilités amicales et de voisinage ne sont cependant «pas nécessairement d une densité suffisamment forte pour permettre une vie sociale totalement satisfaisante, mais elles ont le mérite d éviter les situations d isolement les plus radicales» 29. Une rupture conjugale peut entraîner une précarisation économique et relationnelle des membres du couple 30. Selon le sociologue Jean-Claude Kaufmann, à la suite d une rupture conjugale, il existe : - un risque de repli familial des femmes qui ne trouvent pas d emploi alors qu elles étaient dépendantes économiquement de leur mari : une partie de leur réseau de sociabilité (conjugal) se trouve fragilisé ; 27 Les solitudes en France : l impact de la pauvreté sur la vie sociale, Rapport de la Fondation de France, juin Dans cette étude, la notion de pauvreté renvoie à la pauvreté monétaire au seuil de 60 % de la médiane des revenus. 29 Les solitudes en France op. cit. p Ibid. p un risque de désinsertion familiale et parentale des hommes, voire un risque d entrer dans un processus d isolement-exclusion. «Il n est pas rare que pour les hommes la rupture conjugale subie, aggravée par la rupture du lien avec les enfants, fasse perdre l étayage qui donne sens à l action et débouche sur un licenciement, engrenage menant à la précarisation» 31. Enfin, les situations d emploi peuvent être des facteurs d isolement : - les personnes en emploi précaire et faiblement rémunéré ont davantage de difficultés à utiliser leur activité professionnelle pour s insérer durablement dans la vie sociale ; - les personnes en situation de précarité travaillant à temps partiel ont trois fois plus de chances de se trouver en situation d isolement objectif qu en moyenne (27 % contre 9 % en moyenne) ; - les effets du chômage sur la vie relationnelle sont sensiblement plus marqués chez les hommes que chez les femmes : sur la tranche des ans, 24 % des hommes en recherche d emploi contre 17 % des femmes sont en situation d isolement relationnel. Quelques pistes de réflexion pour décrire et mesurer la précarité Les limites des données existantes nous amènent à envisager de construire d autres données pour décrire les clientèles dites «fragiles». Nous avons pu identifier trois principales pistes de réflexion méthodologiques pour enrichir les données disponibles sur la précarité : - Prendre en compte l environnement : à partir des analyses de l économiste Amartya Sen 32, il semble nécessaire de ne pas seulement envisager la précarité comme une privation ou une instabilité des ressources (au sens large) ; il faut prendre en compte le «champ des possibles» pour les individus en 31 Jean-Claude Kaufmann, «Vie hors couple, isolement et lien social op. cit. p Amartya Sen, «Equality of what?», The Tanner Lectures on Human Value, Salt Lake City, Université of Utah Press, 1979, p

9 situation de précarité en considérant l environnement dans lequel ils évoluent. - Prendre en compte la subjectivité : le décalage entre la situation ressentie et la situation objective invite à intégrer la subjectivité des individus pour ne pas s arrêter à une description «objective» qui limite l étude du phénomène. - Prendre en compte le caractère multifactoriel de la précarité : aujourd hui, il n existe pas d indicateur synthétique qui croise toutes les dimensions de la précarité. Il faudrait donc construire un indicateur qui intègre les différentes dimensions de la précarité qui touchent un même individu (santé, travail, alimentation, etc.). Arbitrages de consommation et précarité Les phénomènes de précarisation consécutifs au développement du chômage de masse ont contribué à la perte du statut occupé de longue date par la sphère professionnelle. Les classes sociales résulteraient aujourd hui des «styles de consommation» 33. Pour les personnes précaires, l accès à la consommation constitue donc le moyen privilégié d intégration sociale et la possibilité d échapper au statut d «exclu». La consommation est devenue «la condition sine qua non de l accès à la dignité sociale» 34. Cette aspiration à des normes de consommation est aussi le signe d une domination culturelle pour les individus issus des catégories les moins favorisées. De ce fait, les priorités de consommation se sont trouvées progressivement bouleversées, rendant caduques les définitions décrivant le consommateur comme un acteur rationnel. La confusion croissante entre désirs et besoins a montré en effet que les définitions traditionnelles de la consommation ne correspondaient plus à la réalité de nos sociétés : le désir de consommation s est ainsi peu à peu étendu à l ensemble des classes sociales et aux différents secteurs de la consommation. 33 Jeanne Lazarus, «Les pauvres et la consommation», Vingtième siècle, n 91, 2006, p Loïc Wacquant, Parias urbains : ghetto, banlieues, État, Paris, La Découverte, 2007, 336 p. La topique des motivations Deux études menées par le CRÉDOC ont permis établir quatre types de motivations différentes d achat de produits ou de services 35. Cette «topique des motivations» place les différents besoins ou désirs d achats en fonction des sphères dans lesquelles évolue le consommateur. Les motivations de base et les motivations logistiques concernent l ensemble des individus. Une grande majorité de la population est également concernée par la sphère des motivations stratégiques. En revanche, seule une faible partie de la population se situe dans la sphère exploratoire qui est notamment celle des loisirs. Les différents postes de dépenses, ou fonctions de consommation, définis par l Insee, ont ainsi été regroupés selon la «topique des motivations» définie par le CRÉDOC 36 : Motivations de base : Produits alimentaires et boissons non alcoolisées ; Santé ; Loyer. Motivations logistiques : Tissu habillement, articles habillement et chaussures ; Charges de logement : eau, gaz, électricité et autres combustibles ; Ameublement, équipement ménager et entretien courant de la maison. Motivations stratégiques : Transports individuels et collectifs, services de transport ; Communications et services postaux; Enseignement et services éducatifs. Motivations exploratoires : Boissons alcoolisées, tabac et stupéfiants ; Loisirs et culture ; Hôtellerie, café, restauration. Les fonctions de consommation correspondent ici à des motivations d achat de nature différente. Comme l a 35 Saadi Lahlou, et al., Où en est la consommation aujourd hui? Une enquête sur le consommateur français des années 90, Cahier de Recherche du CRÉDOC, n 46, Fanette Recours, et al., Effets de génération, d âge et de revenus sur les arbitrages de consommation, Cahier de recherche du CRÉDOC, n 258,

10 montré le sociologue Simon Langlois 37 il est difficile d établir un lien entre les motivations et les objets consommés. Les dépenses d habillement peuvent être par exemple considérées à la fois comme des motivations logistiques (se couvrir, ne pas avoir froid) ou comme des motivations exploratoires (porter des habits de luxe). Pour expliquer les différences de choix de consommation et notamment l importance du désir de consommation, le CRÉDOC a comparé les arbitrages de consommation par le biais de l analyse générationnelle en tenant compte des différences observées selon les classes de revenu. L histoire de chacun et l époque à laquelle il appartient sont deux dimensions qui pèsent sur les choix de consommation. Les différentes générations n ont pas les mêmes attentes et cherchent à assouvir des besoins hiérarchisés d'une façon qui leur est propre. Dans l étude réalisée par le CRÉDOC en 2008, l hypothèse a été faite que les jeunes générations se placent directement au niveau des motivations exploratoires et stratégiques alors que les générations nées avant-guerre se situent surtout au niveau des stades précédents : dans une société d «hyperchoix» grandissante, les jeunes générations sont en recherche constante de satisfaction de leur désir de consommation immédiat, alors que les générations précédentes acceptaient de ne s équiper (en automobile, logement, etc.) qu après un certain âge 38. Tranchant avec l époque où l ouvrier et l employé consacraient près de 80 % de leur budget aux dépenses de logement, d habillement et d alimentation (données INSEE, 1946), l importance de la part du budget des ménages à bas revenus consacré aujourd hui à l achat de téléphones portables, d écrans plats et autres outils de communication et multimédia participent des pratiques consommatoires souvent perçues par une partie de la population comme «déraisonnables», voire «incompréhensibles» 39. Cependant, les biens d équipement au sein 37 Simon Langlois, Consommer en France, La Tour d Aigues, Éditions de l Aube, 2006, 267 p. 38 Fanette Recours, et al., Effets de génération op.cit. 39 Jeanne Lazarus, «Les pauvres et la consommation op. cit. desquels ils se rangent sont de plus en plus souvent jugés «indispensables». Les arbitrages de consommation parmi les populations les plus précaires L analyse par poste de consommation nous permet de souligner à quel point les motivations peuvent différer d une génération à l autre. Elle permet aussi de voir dans quelle mesure cette évolution est génératrice d inégalités, les personnes cumulant les handicaps en termes de revenu, de diplôme, de situation familiale étant celles qui ont le plus de difficultés à se hisser au niveau des dépenses exploratoires. L enquête «Budget des familles» de l Insee montre que conformément à des résultats connus (loi d Engel, pyramide de Maslow), la différence de dépenses entre les ménages les moins aisés et les ménages les plus aisés est plus élevée pour les produits répondant à des besoins «supérieurs», tels que le tourisme (hôtellerie-restauration, transports), les loisirs et la culture 40. Les dépenses du quatrième quartile de revenu sont ainsi 3,7 fois supérieures à celles du premier quartile pour cette catégorie de besoins. En revanche, les dépenses en communication connaissent des écarts plutôt faibles, compte tenu de la démocratisation de l usage du téléphone portable : l écart de dépenses est seulement de 1,1. La comparaison entre la consommation des plus démunis et celle des plus aisés doit cependant être affinée par d autres paramètres, tels que les représentations, les goûts et les motivations, liés à l âge et à la génération d appartenance. Si l on observe les dépenses de consommation totale par unités de consommation (UC) aux différentes années d enquêtes Budget des familles de l Insee, on constate qu elles ont globalement augmenté depuis 1979, passant de par an (constants, base 2005) en 1979 à en Les variations ne vont pas tout à fait dans le même sens selon qu il s agisse des bas ou des hauts revenus (1 er et dernier quartile) : tandis que les premiers ont vu leurs dépenses diminuer jusqu en 40 Philippe Moati, Martial Ranvier, Contrainte budgétaire des ménages, segmentation des marchés et stratégies de la grande distribution, Cahier de recherche du CRÉDOC, n 235, 2007, 56 p. 10

11 1995 et augmenter ensuite, les dépenses des seconds ont plutôt augmenté de façon constante. Entre 1989 et 2005, les dépenses des 25 % les plus aisés ont augmenté de 25 % alors que ceux des 25 % les plus pauvres ont augmenté de seulement 15 %. L effet de génération, également présent dans les deux classes extrêmes de revenu, est plus marqué chez les plus modestes. En effet, au sein des catégories les plus modestes, l élévation de la consommation entre 1995 et 2005 (liée à une augmentation de revenu) est forte dans chaque génération et conduit les deux dernières générations à un niveau global de consommation plus élevé que les générations précédentes au même âge. Comme le montrent les résultats issus des enquêtes Budget des Familles de l Insee, la dynamique de répartition des postes de consommation n'est pas la même selon les catégories de ménages. Le logement est le premier poste budgétaire des ménages les plus modestes, s élevant à 24,8 %, contre 10,8 % pour les ménages les plus aisés. De même, l alimentation mobilise 17,2 % du budget des ménages les moins favorisés, contre 12,9 % des ménages les plus favorisés 41. Fait notable, l effet de génération semble plus marqué parmi les catégories les plus pauvres. Selon Simon Langlois 42, qui observe le même effet au Canada, cela indique une amélioration de leur situation objective et relative sur la période étudiée ainsi qu une diminution globale des inégalités économiques. En termes de niveau de consommation, l écart le plus important entre les ménages les plus aisés et les ménages les plus modestes, qui se situait au niveau du poste alimentation en 1979 (-16,9 points), est observable en 2006 au niveau du poste logement, eau et énergies (-13,5 points). La question est de savoir si, pour les différents postes, le coefficient budgétaire Insee, enquête Budget des familles, Simon Langlois, Niveau de vie et structure de la consommation au Canada : beaucoup de similitudes avec la France, Cahier de recherche du CRÉDOC, n 185, Selon l Insee, un coefficient budgétaire est le rapport de la dépense consacrée à un bien ou service particulier (ou à une catégorie de biens ou services, par exemple l'alimentation, le logement,...) à la dépense totale. augmente ou diminue avec le revenu, même si le revenu n est pas le seul paramètre à considérer. Les travaux de Maurice Halbwachs 44 ont montré que l organisation d un budget familial est un fait social trop complexe pour s ordonner à partir de seules variables de ressources. Le revenu agit bien sur la structure des budgets mais à travers le système de goûts et de préférences que les individus se sont formés dans leur milieu. Ces goûts sont influencés par les conditions sociales d existence et de travail, les traditions familiales, la culture locale, le système de valeurs. Ainsi, à revenu égal, un ouvrier d origine rurale ne se nourrit pas et ne se loge pas de la même façon qu un ouvrier d origine urbaine. De même, l alimentation des employés de bureau s oppose nettement à celle des ouvriers qualifiés dont les revenus sont à peu près similaires : les premiers dépensent en effet davantage par personne et par an pour leur alimentation 45. Leur alimentation est plus coûteuse mais leur permet d économiser du temps : ils achètent davantage de conserves et davantage de surgelés (légumes, plats préparés et surtout poisson). Par ailleurs, l alimentation des employés est plus conforme aux modes diététiques. Enfin, un ouvrier dont le revenu s élève vit «comme un riche ouvrier et non comme un cadre» 46. Les dépenses de base Parmi les dépenses de base, les secteurs de l habillement et de l alimentation montrent, par le poids qu ils représentent dans les dépenses globales, que les inégalités se sont fortement atténuées depuis une vingtaine d années, tandis que les dépenses de santé connaissaient un fort développement dans la population, à l exception notable des jeunes générations des ménages les plus modestes. Dans le secteur de l habillement, les inégalités se sont amenuisées entre 1979 et 2006, passant d un rapport de 1,5 à 0,8 entre les dépenses du dernier quintile par 44 Christian Baudelot, Roger Establet, Maurice Halbwachs. Consommation et société, Paris, PUF, 1994, 128 p. 45 Claude Grignon, Christiane Grignon, «Styles d'alimentation et goûts populaires», Revue française de sociologie, vol. 21, n 4, 1980, p

12 rapport au premier. Par contre on observe de très nettes différences de dépenses en habillement selon la taille d unité urbaine : dans les zones les plus rurales, les dépenses sont nettement plus faibles que dans les zones de plus de habitants. Le type d activité professionnelle et la fréquence des sorties expliquent en grande partie ces différences. En ce qui concerne l'alimentation, une convergence s'est opérée au cours des trente dernières années : en 1979, elle représentait en effet 35 % du budget des 20 % des ménages les plus modestes et 18 % de celui des 20 % les plus aisés, soit un écart de 17 points. Depuis, cette part a décru nettement plus vite chez les premiers (en moyenne 0,6 point par an) que chez les seconds (moins de 0,2 point par an) 47 : en 2006, l'écart n'était plus que de 4,5 points. Le constat est identique lorsque l'on compare les structures de consommation des différentes catégories socioprofessionnelles : chez les ménages d'agriculteurs ou d'ouvriers, la part de la dépense alimentaire n'excède plus que de 4 points celle observée chez les cadres supérieurs et professions libérales, contre 11 points en La part de l'alimentaire ne peut plus être, comme autrefois, considérée comme un bon indicateur du niveau de vie d'un ménage. Il faut souligner que les jeunes générations arbitrent souvent en défaveur de la consommation alimentaire. Parmi les jeunes, ce sont les plus modestes qui consacrent la plus faible part de leurs ressources à l alimentation. Parallèlement, l Insee montre que, depuis quarante ans, la consommation effective des ménages en biens et services de santé a augmenté en volume plus rapidement que l ensemble de la consommation 48. En moyenne, la hausse s est élevée à 6,2 % par an. En revanche, la progression des prix des biens et services de santé a été un peu moins soutenue que 46 Christian Baudelot, Roger Establet, Maurice Halbwachs op. cit p. 23, cité par : Jeanne Lazarus, «Les pauvres op. cit. p Source : Insee. Cité par Fanette Recours, et al., Effets de génération op.cit.. 48 Elisabeth Rignols, «La consommation des ménages depuis 40 ans : perte de vitesse des dépenses traditionnelles», Insee Première, n 832, février celle de l ensemble de la consommation : + 4,8 %, contre + 5,5 %. Il en résulte que la part de cette consommation dans l ensemble de la consommation des ménages a augmenté progressivement en quarante ans, passant de 6 % à 13 %. Lorsque l on regarde l évolution des dépenses par UC, il apparaît que l augmentation des dépenses a davantage concerné les plus aisés. Lorsque l on observe les effets générationnels selon les classes de revenu, on distingue une opposition : - chez les plus aisés, toutes les générations ont largement augmenté leurs dépenses de santé en même temps, suivant un effet d époque; - chez les plus modestes, l effet de génération est plus prononcé : seules les générations les plus anciennes ont nettement augmenté leurs dépenses dans ce domaine. Les dépenses logistiques Les dépenses logistiques concernent prioritairement celles relatives au logement, à son équipement et à son approvisionnement en énergies. Le coefficient budgétaire pour les charges de logement est plus faible chez les plus aisés, témoignant de l inégalité devant les charges «contraintes». Le poids de ces charges diminue à mesure que le revenu augmente. À cet égard, la qualité du bâti peut être une donnée à prendre en compte. Les logements les mieux isolés permettent de réduire les dépenses en chauffage, qu il soit électrique, au gaz ou au fioul. Or, les moins aisés sont mécaniquement moins nombreux à vivre dans de tels logements. Leur situation s apparente alors à une forme de «double peine», parce qu elle cumule un pouvoir d achat faible et une dépense accrue en énergie du fait d un déficit dans l équipement du logement 49. Cet effet est cumulé pour les personnes les plus âgées ayant des revenus faibles. Ainsi, en 49 Le Boston Consulting Group (BCG) a développé le concept de «double peine» pour les ménages situés en dessous du seuil de pauvreté, lorsqu «en plus de subir un pouvoir d'achat plus faible, ils peuvent, sur certains types d'achat payer le même bien ou service plus cher par unité de consommation que le consommateur médian». in «Entreprise et pauvreté : qualification de la "double-peine" et enjeux pour les entreprises», BCG,

13 2002, les plus de 60 ans étaient 11 % à vivre dans un logement construit après 1982 contre 29 % pour les ans. En avançant en âge, l ancienneté du logement progresse aussi : 24 % des 60 ans et plus vivent dans un logement construit avant 1914 contre 18 % des ans, avec un pic à 37 % pour les plus de 90 ans. Les biens d équipement sont devenus pour certains des biens considérés comme de première nécessité : les équipements électroménagers tels que le réfrigérateur ou le four, les meubles comme les lits, tables et chaises répondent à des besoins logistiques forts des individus. À l opposé, le petit électroménager, les articles d ameublement, tapis et autres se rattachent plus à l univers du confort et de la décoration. Ces biens, moins nécessaires, seront d autant plus consommés que les ménages disposent de ressources financières importantes : l effet revenu est ici encore fortement discriminant. Avec des revenus croissants, les ménages peuvent non seulement s équiper mais surtout multiplier de mêmes équipements : ce sera par exemple la possession de différents services de vaisselle, l un consacré à la cuisine du quotidien et l autre réservé aux repas exceptionnels (fêtes, réceptions). Le coefficient budgétaire des biens d équipement augmente donc avec le revenu. Les dépenses stratégiques Il s agit essentiellement des dépenses de transport et de communication. Plus l on vit dans une zone urbaine et moins le budget transport est important en raison notamment des distances de transport domicile-travail. L utilisation de l automobile est nettement plus forte en région rurale et occasionne des dépenses plus conséquentes. Pour les bas revenus, le poids des dépenses de transport progressent avec l âge après avoir baissé durant la jeunesse, ce qui n est pas le cas pour les ménages aisés : le coefficient budgétaire des transports est faiblement orienté à la baisse avec l âge pour cette catégorie. Pour les ménages à bas revenus, la nécessité des dépenses de transports est perceptible entre 30 et 60 ans, correspondant à la vie active, quelle que soit la génération (cartes de transport en commun, achat d une, voire de deux, véhicules pour chaque adulte du foyer qui travaille, achat de carburant). Autant de dépenses qui grèvent le budget. La part des dépenses en carburant est plus élevé dans les classes modestes que dans les classes aisées. L augmentation des prix de l énergie a donc d autant plus d impact sur le pouvoir d achat de ces catégories. Les dépenses de communication, dépendant des motivations stratégiques, sont de plus en plus perçues comme «nécessaires» par les ménages, même les moins aisés. Ceci peut expliquer le coefficient budgétaire plus élevé des communications chez les ménages les moins aisés. Les dépenses exploratoires Le niveau exploratoire est un niveau d abstraction supplémentaire dans la hiérarchie des motivations : l individu cherche à optimiser ses buts et non plus seulement ses stratégies. Les Français affichent des dépenses en volume de services culturels et de loisirs structurellement en croissance de 3 % par an en moyenne sur la période Cette croissance s est accélérée sur la période , au rythme annuel moyen de 4,8% par an (pour une moyenne des dépenses de consommation de 2,8 %). Les dépenses culturelles sont fortement tributaires du niveau de diplôme et de l âge de l individu. Plus on est âgé et diplômé, plus l on aura recours aux services culturels. Bruno Maresca a analysé les déterminants des dépenses culture-médias en France : concernant les spectacles vivants (théâtre, danse, concert, etc.), l effet le plus important est l effet du diplôme 50. Il existe également un effet d âge dû à la période scolaire des ans, qui viennent gonfler les taux de fréquentation des théâtres. Concernant la sortie cinéma, l effet d âge est très fort, puisque ce sont les jeunes, quelle que soit la génération, qui y vont le plus : la fréquentation décroit avec l âge. Sur la période longue, la démocratisation des services culturels est le fait de l élévation du niveau moyen d études 50 Bruno Maresca, Faites provision de temps libre. L utopie de la civilisation des loisirs, Cahier de recherche du CRÉDOC, n 162,

14 de la population : le taux de pénétration du spectacle vivant ne progresse pas par PCS ; mais l augmentation du nombre d individus au sein des PCS supérieures fait mécaniquement croître le taux de pénétration du spectacle vivant dans l ensemble de la population française. Cette augmentation du poste «culture loisirs» concerne donc en priorité les individus plutôt diplômés, ayant bien souvent des revenus supérieurs à la moyenne. Le critère du revenu est le plus discriminant en ce qui concerne les dépenses culturelles : plus l on dispose de revenus élevés, plus l on consacre une part importante de son revenu aux dépenses «culture loisirs». Les individus à fort potentiel économique utiliseront aussi ces consommations consciemment ou non comme un indicateur de statut social. Outre le fait que les hauts revenus consacrent une part de plus en plus importante de leurs dépenses aux loisirs et à la culture, nous n observons pas ou peu d effet générationnel positif chez les bas revenus. En d autres termes, les enfants des bas revenus ne privilégient pas plus les loisirs et les activités culturelles que leurs parents. Pour les dépenses consacrées à l hôtellerie-restauration, le premier effet discriminant est encore le revenu : plus l on dispose de revenus élevés, plus l on consacre une part importante de son budget aux frais d hôtels et de restaurants. L analyse des effets générationnels montre un effet positif fortement significatif : les jeunes générations, à âge égal, accordent une part plus importante que leurs aînés aux dépenses d hôtels et restaurants, signe là encore de la priorité données aux motivations exploratoires par rapport aux générations précédentes. Effet de revenu et effet de génération Ronald Inglehart s était intéressé aux changements de valeurs entre générations et plus précisément au passage des valeurs matérialistes, centrées sur la sécurité matérielle, aux valeurs post-matérialistes, tournées vers l expression de la personne 51. Dans l étude menée par le CRÉDOC en 2008, trois grands groupes apparaissent : Les jeunes générations que l on peut qualifier de «sacrifiées» en termes de pouvoir d achat : elles privilégient les motivations stratégiques et exploratoires. Ces générations consacrent une part plus importante de leur budget que leurs ainées aux dépenses en hôtels et restaurants et en communication. Elles sont contraintes de dépenser plus en loyer et arbitrent en défaveur de l alimentation et de l habillement. À l opposé, les générations plus anciennes ont tendance à consommer dans les champs des motivations de base et des motivations logistiques : équipement du logement, charges du logement, habillement et alimentation. Les générations intermédiaires qui ont eu le parcours économique le plus favorable et disposent du plus fort pouvoir d achat privilégient de nombreux postes des motivations stratégiques et exploratoires : loisirs et culture, transport (notamment l automobile), éducation. Par contre, elles arbitrent en défaveur de l équipement du logement. Elles sont aussi les plus fortes dépensières en matière de santé. C est bien dans le domaine des dépenses exploratoires que les inégalités se révèlent les plus fortes. Et c est bien la confusion du désirable et du nécessaire qui concède à l hédonisme un rôle capital dans les pratiques de consommation. 51 Ronald Inglehart, La transition culturelle dans les sociétés avancées, Paris, Économica, 1993, 576 p. 14

15 Conclusion À partir des données existantes, nous avons pu identifier quelques caractéristiques générales de la précarité et des «personnes fragiles ainsi que certains éléments de rupture dans les trajectoires des individus qui favorisent l entrée dans la précarité : quantitative. En effet, les entretiens et les observations des lieux de vie permettront de comprendre en détails les mécanismes qui conduisent à différents degrés de fragilité, voire au basculement dans la pauvreté, dans le but de proposer des solutions opérationnelles adaptées aux situations mais aussi aux trajectoires, aspirations et préférences des individus concernés. - les formes de précarité varient selon différentes caractéristiques sociodémographiques (sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, situation familiale, forme d emploi, etc.). Il faudra donc adresser des réponses différentes selon la forme de précarité ; - les différents facteurs de précarité sont cumulatifs mais les données existantes ne permettent pas d adopter une approche transversale; - les changements familiaux représentent une source de déstabilisation majeure des ménages qui peut conduire à diverses formes de précarité : économique, relationnelle, etc. ; - une fraction des classes moyennes peut aussi être touchée par certaines formes de précarité De plus, il existe une sorte de fossé générationnel en termes de consommation : au-delà des arbitrages, c est le sens même de la consommation et de ce que les individus recherchent dans leur vie qui diffèrent. La définition du nécessaire n est pas figée dans le temps, chaque génération la construit ; le superflu n est pas là où on l attend. La société de consommation qui se dessine actuellement n est plus celle du monde des objets, de l accumulation que décrivait Georges Pérec 52, mais une société de services permettant de relier les individus entre eux, d occuper du temps libre, seul ou ensemble. Les données disponibles, statistiques pour l essentiel, sont limitées. Pour décrire plus finement les différents «types» de parcours de vie que recèlent ces résultats statistiques et pouvoir s adresser de façon pertinente et adaptée aux «clientèles fragiles», il est nécessaire de recourir à une approche qualitative complémentaire de l approche 52 Georges Pérec, Les choses, Paris, Pocket, 2002 [1965], 167 p. 15

16 ALIMENTATION ACTEURS DE REFERENCE Ministère de l Agriculture et de l agroalimentaire, ministère de la Santé, Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES), Conseil national de l alimentation. ENJEUX La consommation alimentaire souffre d inégalités importantes. Les générations les plus jeunes ne privilégient plus l alimentation dans leurs arbitrages de consommation. La précarité alimentaire est plus forte au sein des ménages les moins aisés et les moins diplômés. Les programmes nutritionnels (comme les PNNS 1,2 et 3) mis en place visent à redonner des repères alimentaires et des préoccupations d équilibre aux populations les plus en situation de risque alimentaire (notamment les plus sujettes au surpoids et à l obésité). À RETENIR Contrairement aux générations précédentes, les jeunes générations arbitrent souvent en défaveur de la consommation alimentaire. Parmi les jeunes, ce sont les plus modestes qui consacrent la plus faible part de leurs ressources à l alimentation. L effet d âge et l effet de génération amplifient les risques de déstructuration alimentaire dans les classes les moins favorisées La qualité de l alimentation se différencie essentiellement selon le niveau de diplôme et assez peu selon le niveau de revenu : Les plus diplômés sont les plus «minces» : ils ont le meilleur score nutritionnel et sont ceux qui varient le plus leur consommation de légumes. Les plus diplômés (notamment les hommes et les ans) sont aussi ceux qui considèrent le plus souvent que la manière dont les personnes de leur foyer mangent a une influence sur leur état de santé. Les plus forts écarts entre les 10 % des ménages les plus aisés et les 10 % des plus pauvres s observent sur les dépenses en poissons et en fruits. C est davantage la qualité et la diversité des aliments que leur quantité qui clivent les populations les plus aisées par rapport aux populations les moins aisées. 16

17 SANTÉ ACTEURS DE REFERENCE ministère de la Santé, communes, Agences régionales de santé, Assurance maladie, mutuelles, associations. ENJEUX Les inégalités sociales de santé ainsi que les difficultés d accès aux soins et le renoncement aux soins sont les enjeux majeurs. À RETENIR Les ouvriers ont une espérance de vie plus courte et vivent moins longtemps en bonne santé : on parle de «double peine des ouvriers» 53. Depuis 1999, toute personne résidant en France de façon stable et régulière (depuis plus de trois mois) et n ayant pas de protection maladie a droit à la couverture maladie universelle (CMU). En 2010, selon le Fonds CMU, 2,2 millions de personnes bénéficient de la CMU. 6 % de la population, soit environ 4 millions de personnes, n ont pas de complémentaire santé en 2008 en France métropolitaine 54. En 2010, le Fonds de financement de la couverture maladie universelle 55 estimait à environ 4,3 millions de personnes le nombre de bénéficiaires en France de la Couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) - outil étatique destiné à rendre accessible au plus grand nombre la complémentaire santé. Il existe aussi une aide à la complémentaire santé (ACS). Initialement appelée «crédit d impôt», ce dispositif est une aide financière à la souscription à un contrat d assurance maladie complémentaire. Il est destiné aux personnes dont les revenus se situent entre le plafond de la CMU-C et ce même plafond majoré de 35 % 56. Des écarts d état de santé entre les bénéficiaires de la CMU-C et le reste de la population se maintiennent. Ainsi, le taux de prévalence des maladies est plus fort chez les bénéficiaires de la CMU-C que dans le reste de la population, particulièrement pour les maladies telles que le diabète, les affections psychiatriques de longue durée, les infections liées au VIH et les maladies du foie. Selon la Drees, les déterminants principaux des dépenses de santé et de non recours aux soins pour raisons financières sont la catégorie sociale et le niveau de couverture complémentaire 57. «Les expériences de la précarité passée, présente mais aussi anticipée jouent sur l accès financier aux soins, ceci même quand le revenu et les autres variables socioéconomiques sont prises en compte. Elles participent d un même mécanisme de construction d une vulnérabilité de long terme. La précarité apparaît multifactorielle, toutes ses dimensions ayant une influence sur le renoncement aux soins pour raisons financières, à niveau de revenu donné» Emmanuelle Cambois, et al., «La "double peine" des ouvriers : plus d années d incapacité au sein d une vie plus courte», Population et sociétés, n 141, Marc Perronnin, et al., «La complémentaire santé en France en 2008 : une large diffusion mais des inégalités d accès», Questions d économie de la santé, n 161, 2011, p Source : 56 Sources : 57 Denis Raynaud, «Les déterminants individuels des dépenses de santé : l influence de la catégorie sociale et de l assurance maladie complémentaire», Études et résultats, n 378, Le tableau suivant est tiré de ce document. 58 Caroline Després, et al., Le renoncement aux soins : une approche socio-anthropologique», Questions d économie de la santé, n 169,

18 CULTURE-LOISIRS ACTEURS DE REFERENCE Ministère de la Culture, communes, associations. ENJEUX L enjeu principal est de démocratiser la culture c est-à-dire de rendre les biens culturels accessible à tous. Se pose alors immédiatement la question de la définition des biens culturels. Le risque est d aboutir à une définition arbitraire, appuyée sur le modèle de culture «légitime» aux yeux des catégories supérieures ou savantes 59. À RETENIR Les formes de gratuité des biens culturels sont au centre des réflexions des politiques culturelles. L évaluation de la gratuité des musées et monuments nationaux le premier dimanche de chaque mois souligne une augmentation de la fréquentation des musées par les catégories populaires. Cependant, le déséquilibre avec les catégories les plus favorisées reste important, au regard de la composition de la population française. De plus, l expérimentation met en évidence la méconnaissance des dispositifs de gratuité pour 70 % des visiteurs, en particulier parmi les catégories auxquelles sont destinées ces mesures (bénéficiaires du RMI et du minimum vieillesse, chômeurs, etc.) 60. Il est donc difficile de conclure à des effets de la gratuité sur la démocratisation de la culture. Surtout, ces dispositifs sont discutés car ces mesures provoqueraient des effets d aubaine en rendant l accès gratuit à des catégories déjà habituées à fréquenter les musées et prêtes à payer ces loisirs 61. Pour certains auteurs, les inégalités face à la culture seraient structurées notamment par un principe de légitimité : les catégories populaires et les plus fragiles ne se sentiraient pas légitimes pour fréquenter les musées 62. Une socialisation précoce à la fréquentation de musées à travers l école pourrait être une solution plus efficace, mais plus longue, afin d obtenir un impact réel et durable sur les pratiques culturelles 63. Récemment, une étude du CRÉDOC 64 sur les dépenses culture-médias montre la corrélation positive entre la présence d enfants et le niveau de dépenses en matière de culture-médias ; la permanence des écarts entre catégories sociales dans le temps ; des effets d âge et de générations ; des disparités géographiques entre les communes rurales et la capitale. que le budget des ménages est le premier facteur explicatif des dépenses culturemédias. ; que l âge est le deuxième facteur important pour expliquer la diversité des comportements de consommation culturelle des ménages. 59 Cette thèse est défendue par Pierre Bourdieu dans La Distinction. Critique sociale du jugement, Paris, Minuit, 1979, 672 p. 60 Jacqueline Eidelman, Benoît Céroux, «La gratuité dans les musées et monuments en France : quelques indicateurs de mobilisation des visiteurs», Culture Études, vol. 2, n 2, 2009, p Pour une discussion de l échec de la démocratisation culturelle voir : Philippe Coulangeon, «L échec de la démocratisation de la culture», in Louis Marin, Patrick Savidan, dir., L état des inégalités en France, Paris, Belin, 2009, p Olivier Donnat, «Pratiques culturelles, Dynamiques générationnelles et pesanteurs sociales», Culture études, vol. 7, n 7, 2011, p Chloé Tavan, «Les pratiques culturelles : le rôle des habitudes prises dans l enfance», Insee première, février Bruno Maresca, et. al., «Dépenses culture-médias des ménages en France au milieu des années 2000 : une transformation structurelle», Culture études, vol. 3, n 3, 2011, p

19 LOGEMENT ACTEURS DE REFERENCE Ministère de l Égalité des territoires et du logement et ses Directions départementales du territoire (DDT), conseils généraux, communes, préfectures, sous-préfectures, associations. ENJEUX Le champ du logement est un secteur où l action des acteurs publics est très prégnante, notamment parce que le logement est un «droit» depuis Le traitement des problématiques s appuie sur un grand nombre d associations, bras armés des acteurs publics. L imbrication des difficultés sociales et la difficulté d en sortir sans logement à soi, de qualité ou adapté à sa situation, sont résumées par le terme maintenant usuel de «mal-logement». À RETENIR Plus de 8 millions de personnes sont confrontées à un problème de logement. Il s agit dans l ordre décroissant de surpeuplement (> 3 millions), d inconfort (> 2 millions), d impayé (>1 million) et d absence de logement autonome ( ). Le PDALPD (Plan départemental d Action pour le Logement des Personnes Défavorisées) est le principal outil d intervention. Les critères d éligibilité les plus utilisés pour la distribution des aides financières sont le revenu par unité de consommation (accès ou maintien dans le logement selon des barèmes prévus dans le PDALPD) et le quotient familial (pour la CAF, pour le versement de l Aide Personnalisée au Logement et de l Aide au Logement). Aux thématiques traditionnelles du mal-logement (sans domicile, inconfort, impayé, surpeuplement) s est ajoutée celle des copropriétés dégradées, repérée dès la fin des années

20 ÉNERGIE ACTEURS DE REFERENCE Ministère de l Égalité des territoires et du logement, ministère de l Écologie, du développement durable et de l énergie, ANAH, communes, CAF. ENJEUX La précarité énergétique est une situation définie par la loi Grenelle 2 de Elle s applique à «toute personne ayant des difficultés particulaires pour disposer de la fourniture d énergie nécessaire à la satisfaction de ses besoins élémentaires, ce qui comprend les situations d inconfort thermique et celle qui connait des difficultés à s acquitter de sa facture d énergie». Depuis peu, cette approche financière, privilégiée par l action publique, est complétée par la prise en compte de l insatisfaction exprimée à l égard des qualités thermiques du logement. À RETENIR En France, quelques 3,5 millions de ménages (13 %) dépensent plus de 10 % de leurs revenus en facture énergétique. Le taux d effort énergétique dépend de paramètres corrélés, au premier rang desquels se trouvent les caractéristiques socioéconomiques et les conditions de logement. Le taux d effort moyen des ménages est de 5,5 %. La réduction des cas ou des risques de précarité énergétique passe en priorité par trois démarches : le développement d une politique ambitieuse (c'est-à-dire avec des aides financières et des intervenants techniques formés) pour la rénovation des logements existants. Les actions en cours mériteraient d être amplifiées ; des aides financières avant consommation, grâce à l instauration maintenant automatique d une tarification sociale de l énergie (en électricité et gaz), sur le seul critère d être éligible à la Couverture Maladie Universelle Complémentaire (CMUC) ; en réflexion : l instauration d un service minimum pour les plus démunis, pour à la fois garantir une fourniture d énergie et limiter les charges financières. 20

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