L organisation administrative et politique de la République fédérale d Allemagne

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1 Sommaire L organisation administrative et politique de la République fédérale d Allemagne... 2 Les seize Länder allemands... 3 Les dernières élections nationales Résultats des élections législatives du 27 septembre Les différentes élections locales mars 2001 : élections régionales Länder du Bade-Wurtemberg et de Rhénanie- Palatinat mars 2001 : élections municipales, Land de Hesse septembre 2001 : élections municipales, Land de Basse-Saxe septembre 2001 : élections municipales, Hambourg octobre 2001 : élections régionales, Berlin avril 2002 : élections régionales de Saxe-Anhalt septembre 2002 : élections régionales, Land de Mecklembourg-Poméranie février 2003 : élections régionales en Basse-Saxe et Hesse mai 2003 : élections régionales à Brême septembre 2003 : élections régionales en Bavière février 2004 : élections municipales à Hambourg juin 2004 : élections régionales en Thuringe juin 2004 : élections municipales en Thuringe septembre 2004 : élections régionales en Sarre septembre 2004 : élections régionales en Saxe et Brandebourg septembre-10 octobre 2004 : élections municipales en Rhénanie du Nord- Westphalie février 2005 : élections régionales au Schleswig-Holstein mai 2005 : élections régionales en Rhénanie du Nord-Westphalie mars 2006 : élections régionales en Rhénanie-Palatinat, Bade-Wurtemberg et Saxe-Anhalt mars 2006 : élections municipales en Hesse septembre 2006 : élections régionales à Berlin et dans le Mecklembourg- Poméranie occidentale mai 2007 : élections régionales à Brême janvier 2008 : élections régionales en Hesse et en Basse-Saxe février 2008 : élections régionales à Hambourg septembre 2008 : élections régionales en Bavière janvier 2009 : élections régionales en Hesse août 2009 : élections régionales en Saxe, Sarre et Thuringe septembre 2009 : élections régionales en Brandebourg septembre 2009 : élections régionales au Schleswig-Holstein mai 2010 : élections régionales en Rhénanie du Nord-Westphalie février 2011 : élections régionales à Hambourg mars 2011 : élections régionales en Saxe-Anhalt mars 2011 : élections régionales en Rhénanie-Palatinat et dans le Bade- Wurtemberg mai 2011 : élections régionales à Brème septembre 2011 : élections régionales en Mecklembourg-Poméranie occidentale septembre 2011 : élections régionales à Berlin

2 - 25 mars 2012: élections régionales dans la Sarre mai 2012 : élections régionales au Schleswig-Holstein mai 2012: élections régionales en Rhénanie du Nord-Westphalie Les prochaines élections locales LES 16 LANDER ALLEMANDS L organisation administrative et politique de la République fédérale d Allemagne Le niveau national : Le Président de la République fédérale d Allemagne est élu au suffrage universel indirect pour 5 ans par l Assemblée fédérale (Bundesversammlung) composée des membres du Bundestag et de représentants élus par les Landtag. Le gouvernement fédéral est composé du Chancelier fédéral, élu par le Bundestag, et des ministres fédéraux. Le Parlement comprend une chambre haute (Bundesrat, composé d élus de chaque Land, il comprend 69 membres) et une chambre basse (Bundestag, composé de 627 députés élus au suffrage universel direct pour 4 ans). Les compétences exécutives de l Etat fédéral sont limitées à quelques domaines (par exemple, les Affaires étrangères, les Finances). Les niveaux territoriaux : Les Länder sont au nombre de 16 dont 3 sont des villes-etat (Stadtstaaten : Berlin, Hambourg, Brême). Les Länder disposent de leur propre gouvernement (Landesregierung) et de leur propre Parlement (Landtag) dont les membres sont élus au suffrage universel direct. Les découpages territoriaux et les répartitions de responsabilités varient d un Land à l autre. Les Länder sont chargés d exécuter les lois fédérales. Ils ont par ailleurs le droit de légiférer dans les domaines non réservés à la République fédérale. Ils détiennent des compétences législatives propres en matière de culture, d enseignement, d universités, d affaires communale et de police. Il existe d importantes différences entre les Länder quant à leur taille et leur 2

3 population. Ainsi, le Land de Brême couvre 404 kms 2 alors que la Bavière a une superficie d environ kms 2. La population du Land de Brême est inférieure à un million, quand la Rhénanie du Nord-Westphalie compte dix-huit millions d habitants. Les arrondissements sont au nombre de 323. Ils regroupent plusieurs communes de taille variable. Chaque arrondissement est administré par une Diète, dont les membres sont élus au suffrage universel. Les arrondissements remplissent des compétences qui dépassent les moyens financiers et les capacités de gestion des communes comme la construction et l entretien de routes intercommunales, des hôpitaux et des lycées, l aide sociale et à la jeunesse, l aménagement du territoire, l entretien des parcs naturels et la collecte et la gestion des ordures ménagères. Ils disposent également de compétences facultatives en vertu du principe d autonomie communale. Les communes sont au nombre de communes. Leur statut et leur structure interne diffèrent d un Länder à l autre. Elles disposent de compétences propres découlant du principe de la libre administration des communes, de compétences propres mises à la charge des communes par la loi et de compétences déléguées par l Etat. Les seize Länder allemands - le Bade-Wurtemberg (6 voix) - la Basse-Saxe (6 voix) - la Bavière (6 voix) - Berlin (4 voix) - Brandebourg (4 voix) - Brême (3 voix) - Hambourg (3 voix) - la Hesse (5 voix) - le Mecklembourg-Poméranie occidentale (3 voix) - la Rhénanie-du-Nord-Westphalie (6 voix) - la Rhénanie-Palatinat (4 voix) - la Sarre (3 voix) - la Saxe (4 voix) - la Saxe-Anhalt (4 voix) - le Schleswig-Holstein (4 voix) - la Thuringe. (4 voix) 3

4 Les dernières élections nationales - Résultats des élections législatives du 27 septembre 2009 Participation : 70,8 % Scrutin uninominal Nombre Pourcentage Formations de voix des suffrages politiques recueillies exprimés Union chrétiennedémocrate (CDU) Union chrétiennesociale (CSU) Parti socialdémocrate (SPD) Parti libéraldémocrate (FDP) Sièges Scrutin proportionnel Nombre Pourcentage de voix des suffrages Sièges recueillies exprimés Total des sièges , , , , , , Parti de gauche (L) , , Verts , , Autres , Analyses et résultats commentés : Les différentes élections locales La participation aux élections régionales est, en Allemagne, toujours inférieure à celle des élections fédérales, mais supérieure à celle des élections européennes. Elle baisse cependant régulièrement depuis les années 70. Au fil des années, on observe une réduction du nombre des formations politiques au profit des grands partis (Union chrétienne démocrate (CDU), Parti social démocrate (SPD) et Parti libéral (FDP), les extrêmes ayant été quasiment éliminés. Enfin, rappelons que, depuis 1949, tous les chanceliers allemands ont eu une expérience politique régionale avant d être élu à la tête du pays, ce qui témoigne de l importance des liens existant entre les Länder et la Fédération. La durée des mandats électifs est différente selon les Länder. Le Parlement régional est élu pour 5 ans dans les Länder du Bade Wurtemberg, Basse-Saxe, Bavière, Berlin, Brandebourg, Rhénanie-Palatinat, Sarre, Saxe et Thuringe et pour 4 ans dans ceux de Brême, Hambourg, 4

5 Hesse, Mecklembourg-Poméranie, Rhénanie du Nord-Westphalie, Saxe-Anhalt et Schleswig- Holstein mars 2001 : élections régionales Länder du Bade-Wurtemberg et de Rhénanie-Palatinat La majorité CDU a été plébiscitée dans le Bade-Wurtemberg et la majorité SPD dans celui de Rhénanie-Palatinat. Le Bade-Wurtemberg est présidé par une coalition SPD/FDP, situation unique sur l ensemble de l Allemagne. La CDU enregistre son meilleur résultat depuis l arrivée d Erwin Teufel à la tête du gouvernement du Land en Les Républicains, formation située à l extrême droite de l échiquier politique, disparaissent du Parlement du Bade-Wurtemberg, ne recueillant que 4,4% des suffrages. Résultats des élections régionales dans le Land du Bade-Wurtemberg, 25 mars 2001 Participation : 63,3% Pourcentage des suffrages exprimés Évolution des pourcentages Union chrétienne démocrate (CDU) 44,8 + 3,5 Parti social démocrate (SPD) 33,3 + 8,2 Les Verts (Die Grünen) 7,7-4,4 Parti libéral démocrate (FDP) 8,1-1,5 Les Républicains (REP) 4,4-4,7 Divers 1,7 + 0,2 Source : Ambassade d Allemagne à Paris En Rhénanie-Palatinat, le SPD gagne cinq points, passant de 39,8% aux dernières élections régionales de 1996 à 44,7% en 2001.L abstention a été de cinq points plus importante que lors du dernier scrutin et s élève à 37,7%, un record dans ce Land. Résultats des élections régionales dans le Land de Rhénanie-Palatinat, 25 mars 2001 Participation : 62,3% Pourcentage des suffrages exprimés Évolution des pourcentages Parti social démocrate (SPD) 44,7 + 4,9 Union chrétienne démocrate (CDU) 35,3-3,4 Parti libéral démocrate (FDP) 7,8-1,1 Les Verts (Die Grünen) 5,2-1,7 Divers 7 + 4,8 Source : Ambassade d Allemagne à Paris 5

6 - 18 mars 2001 : élections municipales, Land de Hesse La CDU a obtenu une victoire surprise aux élections municipales du Land de Hesse, recueillant 39,6% des suffrages, soit 6,6 points de plus que lors du scrutin municipal d il y a quatre ans. De son côté, le SPD se maintient à son niveau de La participation a été extrêmement faible, 54%, soit douze points de moins que lors des dernières élections de ce type. - 6 septembre 2001 : élections municipales, Land de Basse-Saxe La CDU est arrivée en tête lors des élections municipales de Basse-Saxe, améliorant même son résultat d il y a cinq ans. La participation électorale a été la plus faible jamais enregistrée lors d élections locales dans ce Land. Le SPD parvient à conserver la municipalité de Hanovre, principale ville de la région. Herbert Schmalstieg, le plus âgé des maires allemands en exercice, créant la surprise en s imposant avec 51% des suffrages dès le premier tour. Résultats des élections municipales dans le Land de Basse-Saxe, 6 septembre 2001 Participation : 56,2% Pourcentage des suffrages exprimés Union chrétienne démocrate (CDU) 42,6 + 0,9 Parti social démocrate (SPD) 38,6-0,1 Les Verts (Die Grünen) 6,7-2,3 Parti libéral démocrate (FDP) 6,2 + 1,6 Source : Ambassade d Allemagne à Paris - 23 septembre 2001 : élections municipales, Hambourg Évolution des pourcentages La coalition SPD/Verts au pouvoir perd la majorité aux élections municipales de Hambourg. Si les sociaux démocrates arrivent en tête dans la ville hanséatique, ils ne peuvent cependant seuls conserver la mairie. La grande surprise de cette élection vient du Parti pour l offensive de l État de droit, créé quelques mois avant les élections, qui recueille 19,4% des suffrages, un résultat jamais atteint en Allemagne par une formation se présentant pour la première fois aux suffrages des électeurs. Le PRO est dirigé par Ronald Schill, surnommé le juge impitoyable, qui a fait toute sa campagne sur la sécurité. La suppression de la criminalité, le renvoi des «faux demandeurs d asile» et l extradition «des trafiquants de drogue africains» constituaient les principaux points de son programme. Une coalition inédite, regroupant la CDU, le FDP et le PRO, s installe donc à la mairie de Hambourg. Signalons que la participation est en progression de deux points par rapport au précédent scrutin de

7 Résultats des élections municipales de Hambourg, 23 septembre 2001 Participation : 70,9% Pourcentage des suffrages exprimés Évolution des pourcentages Parti social démocrate (SPD) 36,5 + 0,3 Union chrétienne démocrate (CDU) 26,2-4,5 Les Verts (Die Grünen) 18,5-5,4 Parti libéral démocrate (FDP) 15,1 + 1,7 Parti pour l offensive de l État de droit (PRO) 19,4 Source : Ambassade d Allemagne à Paris - 21 octobre 2001 : élections régionales, Berlin Si le SPD arrive en tête des élections régionales de la capitale, il ne dispose pas avec ses partenaires verts d une majorité suffisante pour gouverner le Land. Plutôt qu avec le PDS, la coalition SPD/Verts a choisi de gouverner avec le FDP qui fait un retour remarqué avec 7,50% des suffrages. Lors du dernier scrutin, la formation avait obtenu un résultat trop faible pour être représentée au Parlement régional. La CDU s effondre lors de ces élections, perdant dix-huit points par rapport au dernier scrutin. Le SPD, quant à lui, ne fait pas le plein des voix que lui promettaient les sondages. Les Verts se maintiennent après avoir enregistré de nets reculs au niveau national sur les dix-sept scrutins régionaux consécutifs. Enfin, le PDS est en nette progression (+ 5,6 points par rapport aux dernières élections). Notons que les électeurs communistes se concentrent à l Est de la capitale, la formation totalisant 35% des suffrages dans cette partie de la ville, pour seulement 6% à l Ouest. Résultats des élections régionales de Berlin, 21 octobre 2001 Participation : 68,2% Pourcentage des Nombre de sièges suffrages exprimés Parti social démocrate (SPD) 30,9 44 Union chrétienne démocrate (CDU) 26,88 35 Les Verts (Die Grünen) 10,19 14 Parti du socialisme démocratique (PDS) 19,55 33 Parti libéral démocrate (FDP) 7,50 15 Source : Agence France-Presse - 21 avril 2002 : élections régionales de Saxe-Anhalt Le 21 avril 2002, l Union chrétienne-démocrate (CDU) est sortie victorieuse dans le Land de Saxe-Anhalt avec 37,5% des suffrages, le Parti du socialisme démocratique (PDS) devenant à l issue de ce scrutin la deuxième formation du Land avec 20,5% des voix. Le Parti social démocrate a perdu sa majorité régionale, recueillant 19,5% des suffrages et permet aux conservateurs de devenir majoritaires à la Chambre haute du parlement fédéral, le Bundesrat. 7

8 - 22 septembre 2002 : élections régionales, Land de Mecklembourg-Poméranie Les sociaux démocrates (SPD) ont remporté les élections régionales du Land de Mecklembourg-Poméranie, recueillant 40,63% des voix et enregistrant une progression de 6 points par rapport au précédent scrutin d il y a quatre ans. Les chrétiens démocrates (CDU) progressent légèrement (+ 1,5 points) et obtiennent 31,34% des voix. Les communistes du PDS s effondrent en perdant 8% de leurs voix et obtenant 16,4% des suffrages. Enfin, les Verts et le Parti libéral démocrate ne parviennent pas, contrairement aux précédentes élections, à atteindre les 5% nécessaires pour entrer au Parlement. - 2 février 2003 : élections régionales en Basse-Saxe et Hesse Le Parti social démocrate (SPD) a connu une véritable déroute lors des élections régionales de Basse-Saxe et de Hesse le 2 février 2003, enregistrant son plus mauvais résultat depuis l après guerre et étant la seule des quatre grandes formations à perdre des suffrages. En Basse-Saxe, deuxième Land du pays par sa superficie et fief de Gerhard Schröder (le chancelier a dirigé ce Land de 1990 à 1998), le SPD recule de 14,5 points (33,4% des suffrages) et perd 20 sièges au Parlement régional ; en Hesse, la formation sociale démocrate chute de 10,3 points et perd 13 sièges. L analyse des résultats montre que le Parti social démocrate perd plus d un quart de son électorat ouvrier et des ans et que les jeunes ont massivement voté en faveur des chrétiens démocrates. Le CDU Roland Koch, étoile montante du Parti chrétien démocrate, se maintient à la tête du Land de Hesse. A l issue de ces élections régionales, l Union chrétienne démocrate contrôle désormais la majorité du Bundesrat, où elle dispose de 41 des 69 sièges. Participation : 67% Résultats des élections régionales en Basse-Saxe, 2 février 2003 Pourcentage des suffrages exprimés Évolution du pourcentage de suffrages 2003/1999 Nombre de sièges obtenus Évolution du nombre de sièges 2003/1998 Parti social démocrate 33,4-14, (SPD) Union chrétienne 48,3 + 12, démocrate (CDU) Les Verts (Die Grünen) 7,6 + 0, Parti libéral démocrate (FDP) 8,1 + 3, Source : Agence France-Presse 8

9 Participation : 64,6% Résultats des élections régionales de Hesse, 2 février 2003 Pourcentage des suffrages exprimés Évolution du pourcentage de suffrages 2003/1999 Nombre de sièges obtenus Évolution du nombre de sièges 2003/1999 Parti social démocrate 29,1-10, (SPD) Union chrétienne 49,8 + 5, démocrate (CDU) Les Verts (Die Grünen) 10,1 + 2, Parti libéral démocrate (FDP) 7,9 + 2, Source : Agence France-Presse - 25 mai 2003 : élections régionales à Brême Le Parti social démocrate (SPD) remporte une victoire surprise aux élections régionales de Brême le 25 mai 2003, recueillant 42,3% des suffrages (+ 2,3 points par rapport au dernier scrutin du 6 juin 1999). Les chrétiens démocrates enregistrent un recul important (-7,2 points par rapport à il y a quatre ans). La chute de la CDU s explique en partie par la situation particulière du Land de Brême contrôlé depuis 1946 par le SPD qui, depuis 1995, gouverne avec les chrétiens démocrates au sein d une grande coalition. Le très populaire ministre Président Henning Scherf avait déclaré avant les élections qu il refusait de s allier aux Verts et qu il souhaitait poursuivre son alliance avec la CDU. Paradoxalement, des électeurs chrétiens démocrates brémois ont donc pu voter en faveur du SPD pour permettre à la CDU de conserver son pouvoir. Par ailleurs, les conservateurs ont pâti de la percée de la formation populiste (Parti pour l offensive de l État de droit, PRO) de Ronald Schill, qui a recueilli 4,3% des suffrages. La formation d extrême droite, l Union du peuple allemand (DVU), conserve son unique siège au sein du Conseil des citoyens brémois, nom traditionnel du Parlement régional. Le nouveau gouvernement régional aura la lourde tâche d assainir les finances publiques dans un Land où l endettement cumulé s élève à 9,4 milliards d euros et où le taux de chômage atteint 13,5% de la population active (10,8% dans l ensemble du pays). Participation : 61,4% Résultats des élections régionales à Brême, 25 mai 2003 Pourcentage des suffrages exprimés Évolution du pourcentage de suffrages 2003/1999 Nombre de sièges obtenus Parti social démocrate (SPD) 42,3-0,3 40 Union chrétienne démocrate (CDU) 29,9-7,2 29 Les Verts (Die Grünen) 12,8 + 2,9 12 Parti libéral démocrate (FDP) 4,2 + 1,7 1 Parti pour l offensive de l État de 4,3 0 0 droit (PRO) Union du peuple allemand (DVU) 2,3-0,6 1 9

10 Source : Agence France-Presse - 21 septembre 2003 : élections régionales en Bavière Neuf millions de personnes, soit près de 15% de l électorat allemand, étaient appelées aux urnes le 21 septembre 2003 pour renouveler le Parlement régional de Bavière. La participation a été très inférieure à celle enregistrée lors des dernières élections régionales de 1998 (- 12,5 points). Edmund Stoiber, battu de voix par Gerhard Schröder aux élections législatives du 22 septembre 2002, a pris sa revanche sur le chancelier en remportant une large victoire sur les forces gouvernementales. L Union chrétienne sociale (CSU), formation sœur de la CDU, recueille 60,7% des suffrages exprimés et 124 des 180 sièges du Parlement régional, progressant de 7,8 points par rapport au dernier scrutin de 1998 et permettant ainsi à la CDU/CSU d obtenir la majorité des deux tiers de l assemblée régionale, une première dans l histoire de la République fédérale. Dans sa circonscription de Bad Tölz-Wolfratshausen, le leader chrétien démocrate obtient 73,5% des voix. Cette victoire pourrait permettre à Edmund Stoiber de renforcer sa position au sein de la CDU face à Angela Merkel, actuel chef de file des conservateurs allemands au Bundestag, et à Roland Koch, ministre Président du Land de Brême et étoile montante du parti. Le Parti social démocrate passe sous la barre des 20% (19,6%) et obtient le pire résultat de son histoire (- 9,1 points par rapport à il y a cinq ans). Les Verts réalisent un résultat honorable, recueillant 7,7% (+ 2 points). Les écologistes sont préservés du vote sanction qui touche le Parti social démocrate et concurrencent aujourd hui le Parti libéral démocrate dans le rôle de pivot entre les deux principaux partis allemands. Le parti d extrême droite, les Républicains, poursuit sa chute amorcée au début des années quatre vingt dix. Résultats des élections régionales de Bavière, 21 septembre 2003 Participation : 57,3% Pourcentage des suffrages exprimés Évolution du pourcentage de suffrages 2003/1999 Parti social démocrate (SPD) 19,6-9,1 Union chrétienne sociale (CSU) 60,7 + 7,8 Les Verts (Die Grünen) 7,7 + 2 Parti libéral démocrate (FDP) 2,6 + 0,9 Les Républicains (REP) 2,3-0,9 Libre choix 3,9 + 3,9 Divers 3,8-3,6 Source : Agence France-Presse - 29 février 2004 : élections municipales à Hambourg La formation du chancelier Gerhard Schröder (SPD) enregistre un net recul lors des élections municipales anticipées de Hambourg, recueillant 30,5% des suffrages, soit six points de moins que lors du précédent scrutin de Le Parti social démocrate enregistre le plus mauvais résultat de son histoire dans la ville hanséatique qui fut pendant plus de quarante ans l un de 10

11 ses bastions. La formation du maire, Ole von Beust (CDU), progresse quant à elle de vingt et un points par rapport à son résultat d il y a trois ans et obtient 47,2% des voix. Les déclarations de Ronald Schill, leader de la formation populiste le Parti pour l offensive de l État de droit (PRO), sur l homosexualité du Bürgermeister (maire) de la ville, après que celui-ci eut écarté l un de ses collaborateurs, avaient conduit en décembre 2003 Ole von Beust à rompre la coalition CDU-FDP-PRO qui dirigeait jusqu alors la ville (et à laquelle Ronald Schill appartenait) et à convoquer des élections anticipées. Après les propos publics du leader populiste sur la liaison du maire avec le ministre de la Justice de la ville, Roger Kusch, ce dernier avait été agressé à coups de couteau par une déséquilibrée. Ole von Beust sort finalement grand gagnant de ces élections anticipées, réussissant à mobiliser largement au-delà de l électorat traditionnel de sa formation. Le maire a notamment recueilli le vote de la majorité des ouvriers qui avaient fait le succès de Ronald Schill en 2001 mais qui ne se sont pas, comme attendu, reporté sur le Parti social démocrate. La personnalité d Ole von Beust a été déterminante dans ces élections municipales, le maire permettant à l Union chrétienne démocrate, traditionnellement faible dans cette ville d Hambourg qui compte une population jeune et aisée, de s imposer largement. Ronald Schill, exclu de son propre parti, présentait sa propre liste mais ne parvient pas à obtenir les 5% nécessaires pour être représenté au conseil municipal (3,1%). Si le SPD est en recul, les Verts, autre formation de la coalition qui gouverne l Allemagne, progressent nettement (+ 3,7 points) et recueillent 12,3% des suffrages. En revanche, le Parti libéral démocrate, membre de l ancienne coalition au pouvoir dans la ville, enregistre un net recul (- 2,3 points) et ne sera pas présent au sein du conseil municipal. Résultats des élections municipales à Hambourg, 29 février 2004 Participation : 69,3% Pourcentage des Evolution suffrages exprimés 2004/ , Union chrétienne démocrate (CDU) Parti social démocrate (SPD) 30,5-6 Les Verts (Die Grünen) 12,3 + 3,7 Liste Ronald Schill 3,1-16,3 Parti libéral démocrate (FDP) 2,8-2,3 Source : Agence France Presse - 13 juin 2004 : élections régionales en Thuringe Le Parti social démocrate (SPD) essuie une défaite historique aux élections régionales du Land de Thuringe qui se sont déroulées le 13 juin, le même jour que les élections européennes en Allemagne. Les sociaux démocrates arrivent en troisième position derrière les conservateurs de l Union chrétienne démocrate (CDU) et le Parti du socialisme démocratique (PDS), recueillant 14,5% des suffrages, soit 4 points de moins que lors du dernier scrutin régional de Le PDS confirme ses résultats de 1999, obtenant 26,1% des voix, soit près de 5 points de plus qu il y a cinq ans, et 28 sièges, contre 15 au Parti social démocrate.. L Union chrétienne démocrate arrive largement en tête de ces élections régionales, recueillant 43% des suffrages et 45 sièges. Néanmoins, les chrétiens démocrates sont en recul de 8 points par rapport aux dernières élections régionales, les conservateurs étant donc, comme leurs adversaires sociaux démocrates, également frappés par la désaffection des électeurs. 11

12 Les Verts et le Parti libéral démocrate (FDP) ne parviennent pas à atteindre le seuil des 5% obligatoires pour être représentés au Parlement régional. Les deux formations sont cependant en progression depuis le dernier scrutin de 1999, obtenant respectivement 4,5% des voix pour les Verts et 3,6% pour le Parti libéral démocrate. Les partis d extrême droite -Les Républicains et le Parti national démocrate d Allemagneenregistrent également une légère progression par rapport aux élections régionales d il y a cinq ans. Résultats des élections régionales en Thuringe, 13 juin 2004 Participation : 53,8% Nombre de voix Pourcentage des Nombre de sièges obtenues suffrages exprimés Parti social démocrate (SPD) Union chrétienne démocrate (CDU) Parti du socialisme démocratique (PDS) Les Verts (Die Grünen) Parti libéral démocrate (FDP) Les Républicains (REP) Libre choix Parti national démocrate d Allemagne (NPD) Source : Land de Thuringe - 27 juin 2004 : élections municipales en Thuringe Le 27 juin, soit deux semaines après le scrutin régional, se sont déroulées en Thuringe les élections municipales. Celles-ci ont confirmé les résultats des précédentes régionales, l Union chrétienne démocrate (CDU) arrivant largement en tête avec 40,9% des suffrages (433 sièges) devant le Parti du socialisme démocratique (PDS), 24,6% des voix (268 sièges) et le Parti social démocrate (SPD), 15,6% et 166 sièges. Comme deux semaines auparavant, les Verts et le Parti libéral démocrate (FDP) ne dépassent pas les 5% de suffrages exprimés, recueillant respectivement 3,5% et 4,7% des voix. 12

13 Résultats des élections municipales en Thuringe, 27 juin 2004 Participation : 50,6% Nombre de voix Pourcentage des Nombre de sièges obtenues suffrages exprimés Parti social démocrate (SPD) Union chrétienne démocrate (CDU) Parti du socialisme démocratique (PDS) Les Verts (Die Grünen) Parti libéral démocrate (FDP) Source : Land de Thuringe - 5 septembre 2004 : élections régionales en Sarre Le Parti social démocrate (SPD) enregistre sa huitième défaite depuis les élections législatives du 22 septembre 2002 lors des élections régionales qui se sont tenues le 5 septembre 2004 dans l un de ses anciens fiefs, le Land de Sarre, limitrophe de la France et du Luxembourg et l un des moins peuplés du pays. Les sociaux démocrates recueillent leur plus faible résultat depuis plus de quarante ans, 30,8% des suffrages, soit 13,5 points de moins que lors du précédent scrutin de 1999 où la formation talonnait les conservateurs de l Union chrétienne démocrate (CDU) qui ne la devançait que de voix. Le leader régional du SPD, Heiko Maas, a estimé que cette «défaite amère» tenait à deux raisons. Tout d abord, à la «situation difficile» que vivait actuellement le Parti social démocrate au pouvoir en raison des nombreuses réformes mises en place par le gouvernement de Gerhard Schröder mais également aux critiques émises par Oskar Lafontaine, ancien président du parti, ancien ministre des Finances et ancien chef du gouvernement sarrois. Toujours membre du SPD, Oskar Lafontaine a remis en cause les réformes menées par le gouvernement et menacé de créer sa propre formation. Il a plusieurs fois demandé la démission du chancelier et participe aussi régulièrement aux manifestations, organisées chaque lundi dans le pays et regroupant les opposants à la réforme dite Hartz IV, qui prévoit de réduire les prestations versées aux chômeurs de longue durée. «Ce qu Oskar Lafontaine a fait sert le Parti national démocrate (formation d extrême droite)» a déclaré pour sa part Peter Müller, chef du gouvernement régional et également responsable des Länder pour les relations avec la France. L Union chrétienne démocrate conserve donc la majorité absolue au Parlement régional. Peter Müller a pu s appuyer sur son bilan économique, les résultats de la Sarre se situant plutôt audessus de la moyenne nationale. En dépit d une progression de 2 points, la CDU doit cependant se garder de tout triomphalisme, puisqu elle recule de voix par rapport à 1999 et ne récupère donc pas les voix perdues par son principal rival social démocrate De leur côté, les Verts sont en progression, recueillant 5,6% des suffrages et dépassant le seuil obligatoire de 5% des voix qui leur permet d accéder au Parlement régional. Le Parti libéral démocrate (FDP) enregistre également une augmentation de son résultat des précédentes élections de 1999, obtenant 5,2% des voix et retrouvant le Parlement du Land après dix ans d absence. L Assemblée de la Sarre comprendra donc dorénavant quatre formations politiques ( CDU, SPD, Verts et FDP) contre seulement deux auparavant (CDU et SPD). 13

14 Mais la véritable surprise électorale est venue de la percée des petits partis extra gouvernementaux. Ainsi, la formation d extrême droite, le Parti national démocrate (NPD) recueille 4% des suffrages, soit juste un point en dessous des 5% permettant d accéder au Parlement, le Parti des familles, 3%, et le Parti du socialisme démocratique (PDS), 2,3%. Le politologue Bernhard Wessels relativise cependant la percée du Parti national démocrate. «Dans cette région, le NPD ne revêt pas l apparence des partis d extrême droite classiques tels qu on les connaît en Allemagne de l Ouest. Il est plus protestataire qu idéologique : ses tracts sont, hormis la question des étrangers, très proches de ceux du Parti du socialisme démocratique» affirme t-il. Une enquête effectuée à la sortie des urnes pour la chaîne de télévision ZDF a révélé que le NPD avait attiré un grand nombre d ouvriers et de chômeurs, une population qui, jusqu alors, votait en faveur du Parti social démocrate. L an passé, la Cour constitutionnelle de Karlsruhe avait annulé pour vice de forme la procédure d interdiction de la formation d extrême droite lancée par le ministère de l Intérieur. Un peu plus de la moitié des électeurs se sont rendus aux urnes pour ces élections régionales (55,5%), une participation en recul de 13,2 points par rapport au précédent scrutin de Résultats des élections régionales en Sarre, 5 septembre 2004 Participation : 55,5% Pourcentage des Nombre de sièges suffrages exprimés 47,5 27 Union chrétienne démocrate (CDU) Parti social démocrate (SPD) 30,8 18 Verts 5,6 3 Parti libéral démocrate (FDP) 5,2 3 Parti national démocrate 4 0 (NPD) Parti de la famille 3 0 Parti du socialisme démocratique (PDS) 2,3 0 Source : Agence France Presse - 19 septembre 2004 : élections régionales en Saxe et Brandebourg Les élections régionales des Länder de Brandebourg et de Saxe qui se sont tenues le 19 septembre 2004 ont vu la défaite des deux grandes formations nationales allemandes. Le Parti social démocrate (SPD), qui pour la première fois depuis deux ans a réussi, dans le Land de Brandebourg, à contenir son inéluctable déclin, n a cependant pas hésité à se considérer comme vainqueur de ce scrutin. Le chancelier Gerhard Schröder s est d ailleurs déclaré «optimiste» au lendemain des élections. Le SPD arrive en effet en tête des élections régionales de Brandebourg, recueillant 31,9% des suffrages, enregistrant un recul de 7,4 points par rapport au dernier scrutin de 1999 mais devançant de 12,5 points l Union chrétienne démocrate (CDU) qui obtient 19,4% des voix, soit un recul de 7,2 points par rapport à ses résultats d il y a cinq ans. Le chef du gouvernement régional, Matthias Platzeck, dont la popularité, selon un sondage réalisé par l institut Forschungsgruppe, a été le facteur prédominant du succès du SPD et en qui certains voit le successeur de l actuel chancelier 14

15 Gerhard Schröder, avait choisi durant sa campagne électorale de soutenir et d expliquer les réformes actuelles menées par le gouvernement. Les résultats ont été différents dans le berceau historique du Parti social démocrate, le Land de Saxe, région frontalière de la Pologne et de la République tchèque, où le SPD est passé sous la barre symbolique des 10% et a recueilli 9,8% des suffrages. Il recule de 2 points par rapport au précédent scrutin et se situe loin derrière (31,3 points) l Union chrétienne démocrate qui perd cependant la majorité absolue qu elle détenait dans ce Land depuis La CDU, emmenée par le président sortant du gouvernement régional Georg Milbradt, enregistre dans ce Land un recul historique par rapport à 1999 (- 15,8 points). La présidente du parti au niveau national et candidate du parti conservateur au poste de chancelier, Angela Merkel, qui avait défendu le compromis avec le gouvernement sur les réformes sociales, se retrouve donc affaiblie à l issue de ce scrutin. Les «petites» formations gouvernementales, les Verts et le Parti libéral démocrate (FPD), ne profitent pas des faiblesses des deux grands partis. Toutefois, avec 5,1% des suffrages, les Verts entrent au Parlement régional de Saxe, l une des cinq Assemblées régionales dont ils étaient jusqu alors absents. Les libéraux retrouvent également une institution dont ils avaient été exclus lors du précédent scrutin régional. Dans ces deux Länder de l Est de l Allemagne, les deux grandes formations devront également composer avec le Parti du socialisme démocratique (PDS), donné pour mort il y a quelques années et qui s affirme aujourd hui comme la deuxième force politique en Saxe, où il recueille 23,6% des suffrages, soit un résultat comparable à celui du précédent scrutin régional, comme dans le Brandebourg, où, emmené par Dagmar Enkelmann, il obtient 28% (+ 4,7 points). Les résultats du parti en Saxe ont probablement été affectés par les révélations durant la campagne électorale sur le passé d agent de la Stasi de la tête de liste Peter Porsch. Mais la surprise de ces élections régionales est venue de la percée réalisée par les formations d extrême droite. En Saxe, le Parti national démocrate (NPD), emmené par Holger Apfel, a recueilli 9,2% des suffrages, soit 7,8 points de plus qu en 1999 ( voix) et quasiment égalé le résultat des sociaux démocrates. Le NPD accède donc pour la première fois depuis trente-six ans à un Parlement régional. Dans le Brandebourg, l Union du peuple allemand (DVU) obtient quant à lui 6,1% des voix et améliore légèrement son résultat d il y a cinq ans (+ 0,8 point) alors que les succès de l extrême droite n avaient jusqu alors jamais dépassé le temps d une législature. Fondé en 1964, le Parti national démocrate, dont le nombre de membres est évalué à cinq mille (dont huit cents en Saxe), a connu son heure de gloire en 1968 en entrant au Parlement régional du Bade-Wurtemberg avec 9,8% des suffrages. Avant cette date, il était parvenu à dépasser le seuil de 5% des suffrages obligatoire pour être représenté au Parlement dans cinq Länder. Depuis les législatives de 1969, le NPD était retombé dans l oubli (0,4% des voix aux élections législatives du 22 septembre 2002). Aujourd hui, selon le politologue Oskar Niedermayer, le Parti national démocrate s appuie sur une double stratégie : courtiser les milieux intellectuels et manifester à côté des groupuscules néo nazis tout en se forgeant une image modérée et présentable pour remporter des sièges aux élections régionales. De son côté, l Union du peuple allemand a été créée en 1987 par le riche éditeur de journaux, Gerhard Frey. Crédité de onze mille cinq cent membres, la DVU avait obtenu 12,8% des voix aux élections régionales de Saxe-Anhalt en 1998, le meilleur résultat obtenu par une formation d extrême droite dans l Allemagne d après guerre. Cette tendance politique est donc désormais présente dans trois Parlements régionaux allemands, Brême, la Saxe et le Brandebourg. Rappelons que le Parti national démocrate et l Union du peuple allemand avaient passé un pacte de non-agressionn pour ces élections régionales, le NPD se réservant la Saxe tandis que la DVU investissait le Brandebourg. Les deux formations ont également 15

16 décidé de faire liste commune aux prochaines élections législatives prévues en septembre L électorat de l extrême droite est composé de jeunes : le NPD est le deuxième parti, après le Parti du socialisme démocratique, pour lequel ont voté les ans. En outre, le NPD a su mobiliser les abstentionnistes, les chômeurs et les ouvriers. La Saxe comptait en août ,7% de personnes sans emploi, le Brandebourg, 18,5%. Les analystes politiques ont cependant minimisé les inquiétudes engendrées par les résultats électoraux et souligné qu au sein des parlements régionaux, les formations d extrême droite sont toujours restées isolées des autres parlementaires, ont été victimes de leurs divisions internes et de leur incompétence et ne sont jamais parvenues à proposer quelque chose de véritablement nouveau. «Elles finissent par se disqualifier elles-mêmes. La démocratie est suffisamment forte pour supporter ce phénomène» a ainsi déclaré le politologue Jürgen Falter, ajoutant «qu il y a peu d extrémistes de droite convaincus parmi leurs électeurs». Pour les politologues, le succès des formations d extrême droite révèle le «manque d enracinement du parlementarisme» et la «continuité avec l ancien régime de la RDA». Pourtant, la démocratie allemande traverse bien une crise si l on en croit les enquêtes d opinion qui révèlent que les deux tiers des Allemands (65%) sont critiques à l égard de l ensemble des formations politiques, la moitié d entre eux (54%) déclarant qu il ne fait aucune différence de voter pour l un ou l autre de ces partis. Les symptômes de cette crise sont aggravés à l Est du pays où seul un habitant sur deux se déclare satisfait du système démocratique, près de six sur dix estimant par ailleurs qu il faudra plus de dix ans pour que les Länder de l ex RDA rattrapent le niveau de ceux de l Ouest. La participation s est élevée à 59% dans la Saxe et 57% dans le Brandebourg, des taux plus faibles qu à l Ouest du pays mais dans la moyenne de ceux habituellement enregistrés dans les Länder de l Est. Participation :59 % Résultats des élections régionales en Saxe, 19 septembre 2004 Pourcentage des suffrages exprimés Nombre de sièges obtenus Évolution en points du pourcentage de suffrages exprimés 2004/1999 Union chrétienne démocrate (CDU) 41, Parti social démocrate (SPD) 9,8 13-0,9 Verts 5, ,5 Parti libéral démocrate (FDP) 5, ,8 Parti national démocrate (NPD) 9, ,8 Parti du socialisme démocratique (PDS) 23, Source : Agence France Presse 16

17 Résultats des élections régionales dans le Brandebourg, 19 septembre 2004 Participation : 57% Pourcentage des suffrages exprimés Nombre de sièges obtenus Évolution en points du pourcentage de suffrages exprimés 2004/1999 Union chrétienne démocrate 19,4 20-7,2 (CDU) Parti social démocrate (SPD) 31,9 33-7,4 Verts 3, ,7 Parti libéral démocrate (FDP) 3, ,4 Union du peuple allemand (DVU) Parti du socialisme démocratique (PDS) Source : Agence France Presse 6, , ,7-26 septembre-10 octobre 2004 : élections municipales en Rhénanie du Nord-Westphalie Le 26 septembre 2004, les quatorze millions d électeurs du Land le plus peuplé d Allemagne (dix-huit millions d habitants), la Rhénanie du Nord-Westphalie, ont voté dans environ quatre cents communes pour élire leurs maires et conseillers municipaux, un scrutin qui avait valeur de test à huit mois des élections régionales qui auront lieu dans ce Land en mai Le premier tour de ce scrutin municipal a été remporté par l Union chrétienne démocrate (CDU) malgré un net recul par rapport aux précédentes élections de La formation conservatrice obtient 43,4% des voix (- 6,9 points par rapport à 1999). Elle remporte les villes de Düsseldorf et de Solingen dès le premier tour avec 51% des voix, Gudrun Hock (SPD) ne recueillant que 37,5% des suffrages. La présidente du parti au niveau national, Angela Merkel, sort fragilisée de ce nouveau scrutin, à tel point que certains analystes n hésitaient pas à affirmer que la course au poste de candidat à la chancellerie était relancée au sein de la CDU. La formation conservatrice va devoir rapidement faire son choix entre son soutien à une politique sociale populaire défendu par certains de ses membres et son désir d une politique plus libérale qui a la préférence d une autre partie de la formation. La confusion semble en effet avoir gagné les électeurs qui ne semblent pas convaincus par le fait que l Union chrétienne démocrate pourrait mener une politique différente de celle du SPD si elle était au pouvoir. Un sondage réalisé quelques jours avant les élections pour le compte de ma deuxième chaîne de télévision publique allemande, la ZDF, révélait que pour la première fois les Allemands étaient majoritairement convaincus de la nécessité des réformes dans les domaines de la santé, des retraites, de la politique de l emploi et de la fiscalité (48%, contre 35% seulement en février dernier). Toujours selon ce même sondage, la côte de popularité de Gerhard Schröder atteindrait désormais celle d Angela Merkel. L Union chrétienne démocrate reste néanmoins la première force politique de la Rhénanie du Nord-Westphalie et la présidente de la CDU a beau jeu de rappeler que son résultat est supérieur à celui cumulé du SPD et des Verts. Le Parti social démocrate (SPD) recueille 31,7% des suffrages (- 2,2 points par rapport aux précédentes élections) et enregistre le plus bas résultat de son histoire dans un Land qui est 17

18 l un de ses bastions (dans les années soixante dix, le SPD atteignait régulièrement les 60% des voix) et qu il dirige en coalition avec les Verts depuis Au premier tour, le Parti social démocrate a aisément conservé sa suprématie dans l ancienne capitale de l Allemagne fédérale, Bonn, a repris les villes de Dortmund, Aix-la-Chapelle et gagné celle de Münster. Le tassement des deux grandes formations a profité aux Verts qui continuent leur marche en avant, recueillant 10,3% des suffrages (+ 3 points par rapport à 1999). Le Parti libéral démocrate (FDP) progresse quant à lui de 2,5 points et obtient 6,8% des voix. Enfin, le Parti du socialisme démocratique (PDS) recueille 1,4% des suffrages. Lors du deuxième tour qui s est déroulé le 10 octobre, l Union chrétienne démocrate a remporté la ville de Duisburg ( habitants), fief social démocrate depuis 1946, et celle de Wuppertal où les sociaux démocrates ont pâti d un scandale de corruption qui a éclaboussé le maire précédent. En revanche, les conservateurs ont cédé Gelsenkirchen, conquise lors du précédent scrutin municipal, Leverkusen, Hagen, Remscheld et Möchengladbach qui passe pour la première fois au SPD depuis la fin de la guerre. La participation à ces élections municipales, qui concernaient un peu plus du cinquième des électeurs allemands, a été la plus faible depuis Elle s est élevée à 53,5% au premier tour, soit 1,5 point de moins qu il y a cinq ans, et a oscillé entre 40% et 52% selon les villes au deuxième tour. Les jeunes âgés de seize ans étaient autorisés à voter tout comme, grâce à l élargissement de l Union européenne du 1 er mai 2004, la communauté polonaise du bassin de la Ruhr février 2005 : élections régionales au Schleswig-Holstein Le Parti social-démocrate (SPD) a essuyé un nouveau revers aux élections régionales qui se sont déroulées dans son fief du Schleswig Holstein le 20 février La formation du chancelier Gerhard Schröder recueille avec 38,7% des suffrages, soit 4,4 points de moins que lors du précédent scrutin du 27 février 2000, son plus mauvais résultat dans le Land depuis Le SPD remporte vingt-neuf des soixante-neuf sièges du Parlement régional. De son côté, la principale formation d opposition, l Union chrétienne démocrate (CDU), emmenée par Peter Harry Carstensen, 47 ans, progresse fortement, obtenant 40,2% de voix (+ 5 points) et trente sièges. L opposition avait centré sa campagne sur le thème de l endettement qui atteint 19,6 milliards d euros au Schleswig Holstein, soit euros par habitant, contre euros en Bavière. L Union chrétienne démocrate avait également mobilisé sur le chômage qui a dépassé en janvier le seuil des cinq millions de personnes pour la première fois depuis la deuxième guerre mondiale. Mais les dissensions internes qui se sont fait jour dans les mois précédant le scrutin au sein de la CDU ou encore le programme très libéral du parti semblent avoir empêché la formation d opposition de s imposer de façon plus large. Les Verts restent stables, recueillant 6,2% des suffrages, soit un résultat identique à celui obtenu lors du précédent scrutin régional, et remportant quatre sièges. La formation écologiste, qui jusqu alors progressait lors de chaque élection régionale depuis le scrutin législatif du 22 septembre 2002, a peut-être pâti du scandale récent mettant en cause le ministre (vert) des Affaires étrangères, Joschka Fischer. Celui-ci est accusé d avoir octroyé il y a quelques années des visas de tourisme à des centaines de milliers d immigrés d Europe orientale venus travailler en Allemagne. Le Parti libéral démocrate (FDP) perd un point par rapport au scrutin de 2000 et obtient 6,6% des voix (quatre sièges). Ensemble, les sociaux démocrates et les Verts remportent donc trente-trois sièges, les chrétiens démocrates et les libéraux, trente-quatre. Aucune majorité réelle ne se dégageant, la 18

19 Fédération des électeurs du Sud Schleswig (SSW), qui recueille 3,6% des suffrages et obtient deux sièges, s est donc retrouvée en position d arbitre de ces élections régionales. Les deux élus de ce parti régional, non tenu de dépasser la barre des 5% des suffrages exprimés pour être représenté au Parlement régional puisqu il représente une minorité ethnique (la minorité danoise), étant plus proches du Parti social démocrate, ce dernier conserve donc d extrême justesse le Schleswig Holstein. Seule femme à diriger l un des seize Länder allemands, Heide Simonis (SPD), 61 ans, en poste depuis 1993 la région, reste donc la présidente de la région la plus septentrionale du pays qu elle gouvernera avec le soutien des Verts et de la Fédération des électeurs du Sud Schleswig. Les deux tiers des électeurs se sont rendus aux urnes (66,6%), soit une participation, légèrement inférieure à celle des précédentes élections de 2000 (- 2,9 points). Résultats des élections régionales au Schleswig-Holstein, 20 février 2005 Participation : 66,6% Pourcentage des suffrages exprimés Nombre de sièges obtenus Parti social démocrate (SPD) 38,7 29 Union chrétienne démocrate (CDU) 40,2 30 Parti libéral démocrate (FDP) 6,6 4 Les Verts (Die Grünen) 6,2 4 Fédération des électeurs du Sud Schleswig (SSW) 3,6 2 Parti du socialisme démocratique (PDS) 0,8 0 Parti national démocrate (NPD) 1 0 Autres 3,9 0 Source : Commission électorale du Schleswig Holstein - 22 mai 2005 : élections régionales en Rhénanie du Nord-Westphalie Le Parti social-démocrate (SPD) a enregistré une véritable déroute le 22 mai lors des élections régionales qui se sont déroulées dans son plus ancien fief, la Rhénanie du Nord-Westphalie. La formation actuellement au pouvoir en Allemagne dont la liste était conduite par le ministre-président sortant Peer Steinbrück, a recueilli 37,1% des suffrages, soit 5,7 points de moins que lors du précédent scrutin du 14 mai 2000 et son plus bas résultat depuis 1954 (34,5%). Les Verts, autre formation gouvernementale, sont également en recul, ils obtiennent 6,2% des voix (- 0,9 point). Principale formation d opposition, l Union chrétienne-démocrate (CDU), emmenée par Jürgen Rüttgers, atteint l un de ses plus hauts scores, recueillant 44,8% des suffrages (+ 7,8 points par rapport à 2000). En revanche, le Parti libéral-démocrate (FDP), conduit par Ingo Wolf, enregistre un recul de 3,6 points par rapport aux précédentes élections régionales et obtient 6,2% des voix. La liste de l Alternative pour le travail et la justice sociale (WASG), formation regroupant des déçus du Parti social-démocrate, des syndicalistes, des altermondialistes et des militants d extrême gauche et fondée en 2004 par des responsables syndicaux (en particulier des membres du syndicat IG Metall) et des membres du Parti socialdémocrate contestant la politique menée par Gerhard Schröder, recueille 2% des suffrages. 19

20 La participation s est élevée à 63%, soit 6,3 points de plus que lors des précédentes élections régionales du 14 mai 2000 où l abstention avait atteint son plus haut taux de l histoire du Land. La défaite sans appel du Parti social-démocrate dans son fief de Rhénanie du Nord- Westphalie signe véritablement la fin d un monde. Beaucoup d analystes politiques avaient estimé qu un tel événement signerait même la fin des réformes mises en place par le gouvernement de Gerhard Schröder mais le chancelier a fait mentir ces prévisions et surpris l ensemble de la classe politique comme des médias en annonçant, deux heures seulement après l annonce des résultats du scrutin régional, sa volonté de convoquer des élections législatives anticipées pour l automne 2005, soit un an plus tôt que la date prévue de septembre «Pour la poursuite des réformes de l Etat providence, je considère que l appui clair de la majorité des Allemands est requis. C est donc mon devoir et ma responsabilité de faire en sorte que aussi rapidement que possible, c est-à-dire de manière réaliste pour l automne de cette année, la voie soit ouverte à de nouvelles élections au Bundestag» a déclaré le chancelier. En dépit de l impopularité croissante du gouvernement, de ses difficultés à faire appliquer sa politique et de la succession de ses échecs électoraux (en 1999, le Parti social-démocrate était majoritaire dans onze des seize Länder, contre cinq seulement en 2005), personne n avait imaginé que Gerhard Schröder se lancerait dans ce pari à haut risque, qualifié de «fuite en avant» par certains mais approuvé par 67% des Allemands selon une enquête d opinion express réalisée par la chaîne de télévision ARD. L annonce de Gerhard Schröder a quelque peu éclipsé la victoire de l Union chrétienne démocrate et celle de son leader régional, Jürgen Rüttgers. Agé de 53 ans, celui-ci a été ministre de l Education, de la Science, de la Recherche et de la Technologie dans le gouvernement dirigé par Helmut Kohl de 1994 à 1998 et avait échoué, une première fois en 2000, à prendre la direction du Land face à l actuel ministre de l Economie, Wolfgang Clement. Interrogé sur la façon dont il compte redresser l économie de la Rhénanie du Nord- Westphalie, le nouveau ministre-président du Land a répété durant sa campagne électorale qu il «allait falloir travailler plus pour le même prix afin de baisser le coût du travail et rester compétitif». Premier Land d Allemagne par sa population (dix-huit millions d habitants), la Rhénanie du Nord-Westphalie représente également un cinquième du corps électoral d outre-rhin. De culture très ancienne (Aix-la-Chapelle fût la capitale de l Empire de Charlemagne) et encore très active aujourd hui, la région, la dernière du pays à être dirigée jusqu à ces élections régionales, comme au niveau national, par une coalition rouge-verte (Parti socialdémocrate/verts), est située dans le bassin de la Ruhr, berceau de l industrialisation de l Allemagne et plus largement de l Europe. Si la Rhénanie du Nord-Westphalie était indépendante, il serait la quatorzième puissance économique mondiale et la septième de l Union européenne. C est d ailleurs pour limiter sa puissance qu après la deuxième guerre mondiale la Rhénanie du Nord a été fusionnée avec la Westphalie, plus rurale. La région représente plus d un cinquième du PIB de l Allemagne (21,9%) et 18% des exportations nationales. Mais la Rhénanie du Nord-Westphalie traverse aujourd hui, comme toute l Allemagne, une importante crise économique et sociale. En dépit du récent développement du secteur des services et notamment des médias (de nombreuses sociétés de production de film et de télévision se sont installées à Cologne), le Land compte un million de chômeurs, soit le deuxième taux le plus élevé d Allemagne (12,1%) derrière le Land de Brême. Certaines 20