OUVERTURE. Par Richard MARTINEAU, directeur de la DRAC Nord-Pas de Calais

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1 OUVERTURE Par Richard MARTINEAU, directeur de la DRAC Nord-Pas de Calais Monsieur le Conseiller Technique Monsieur le Président de l Université de Lille 1 Monsieur le Directeur Régional des Affaires Culturelles Messieurs les Recteurs Mesdames et Messieurs, Je voudrais tout d abord remercier le comité de pilotage qui, à l initiative du Ministère de la Culture et de la Communication, a initié aux côtés de l Université de Lille 1 et de son service culturel ce premier séminaire interministériel ayant pour objet «le patrimoine culturel universitaire». Ce comité, en regroupant : les services du Ministère de la Culture et de la Communication, les services du Ministère de la Jeunesse, de l Education Nationale et de la Recherche par sa direction de l enseignement supérieur et sa direction de la recherche, le directeur du conservatoire national des arts et métiers, ainsi que des chercheurs et des responsables des services culturels des universités, constitue un premier pas en avant. Il nous permet aujourd hui d ouvrir cette réflexion avec l aide de personnalités françaises et européennes compétentes.

2 Partons d un bref repérage de ce qui constitue le périmètre du «patrimoine de l université» : les bâtiments, les collections scientifiques et techniques, les œuvres exposées sur les campus dans le cadre du 1% mais aussi les traces écrites de la matière grise de nos universités : thèses, actes des colloques et manuscrits pédagogiques et les collections des beaux arts I. Que peut apporter la coopération des deux ministères vis-à-vis de ce patrimoine culturel que détiennent les universités? Un bref regard sur les textes de référence des missions des universités nous paraît en mesure d éclairer une possible convergence d intérêt. La loi de janvier 1984 assigne aux universités la mission de diffuser la culture et de soutenir la création dans le domaine des arts, des lettres, des sciences et techniques. Elle affirme que le service public de l enseignement supérieur assure la conservation et l enrichissement des collections confiées aux établissements et que les établissements qui participent à ce service public peuvent également assurer la création, la rénovation ou l extension de musées». Le Ministère de la Culture peut aider les universités à répondre à ces missions, par l assistance de ses experts et sa connaissance notamment du cadre législatif d inventaire, de gestion et de mise en valeur. La deuxième journée de ce séminaire est d ailleurs organisée autour de cette mise en commun qui pourrait s articuler autour de :

3 CONNAITRE, PROTEGER, CONSERVER et VALORISER! CONNAITRE et PROTEGER Le patrimoine culturel de l université pour son inscription dans la formation et la construction du savoir, pour la connaissance de la société qui l a produit et, par filiation, pour la connaissance de la société actuelle. «Le témoignage de l art est également un fait social, Il nous apporte des informations qui s ajoutent à celles que nous tirons de l étude des autres formes d activités d une époque.» écrit Francastel. Car, si le patrimoine est un Témoin muet qu il s agit de faire parler, il crée aussi des devoirs vis-à-vis des générations futures. Il est partie constitutive de l identité collective, d un territoire voire d une nation. Et c est pourquoi, à travers lois et règlements, la puissance publique intervient dans sa gestion et sa conservation. La deuxième partie de cette matinée abordera d ailleurs cette problématique du sens de l héritage et de la place des collections dans les universités européennes.

4 CONSERVER et VALORISER CONSERVER, c est s interroger sur le lien organique entre la conservation et la construction du savoir qui se nourrit de cette conservation. Ce qui se résume dans cette affirmation de l architecte Jean Prouvé : «pas de création véritable sans un bagage culturel total du passé». VALORISER c est notamment prendre en compte le rapport dialectique entre la culture d hier et celle d aujourd hui les créateurs contemporains notamment se nourrissent du Patrimoine et ont répondu à cette crainte de muséification d une société où l usage nouveau d un lieu peut revivifier l objet patrimonial. Soulages et ses vitraux de l abbaye de Conques, Kossuth et son travail d écriture en référence à la pierre de rosette à Figeac et tout le travail mené aujourd hui par MONUM sur l intervention des artistes contemporains dans les lieux historiques. «CONNAITRE, PROTEGER, CONSERVER et VALORISER!» Pour participer donc à la formation de l étudiant mais aussi à sa construction en tant qu individu. Car si le patrimoine est multiforme, il va des objets ayant appartenu à une personnalité, en passant par l usine (patrimoine industriel) au lieu culturel, au manuscrit portant les repentirs de tel ou tel écrivain aux collections

5 scientifiques et techniques de tel ou tel amateur éclairé Cette liste se complétant par le patrimoine immatériel et vivant (langages - costumes - traditions ), il est aussi lié à une dimension affective : le bâtiment de l université est le lieu de vie quotidien de l étudiant. Et ce lieu se rattachera à ses souvenirs de jeunesse, qu ils aient pour cadre l écrin des fresques de Puvis de Chavannes, du grand amphithéâtre de la Sorbonne ou les halls anonymes d universités répondant au souci de démocratisation des années 80. Les universitaires retraités, qui aujourd hui animent les groupes de réflexion sur la culture scientifique et technique à Toulouse et dans d autres universités, ne me démentiront pas. Conclusion Le Pourquoi de cette convergence entre les missions respectives de nos deux ministères, s il apparaît au travers de ce simple argumentaire, sera repris lors des discussions que vous allez mener en ateliers et lors des débats. Mais je voudrais finir en remerciant ceux qui, notamment au sein d associations comme Art + Université + Culture ou dans des groupes de réflexion associant enseignants-chercheurs et services culturels, comme à l université Paul Sabatier, à Montpellier, à Grenoble et dans d autres universités, sensibilisent la communauté universitaire par différents «regards sur le patrimoine culturel des universités»

6 au sein de projets en liaison avec les Directions Régionales des Affaires Culturelles (DRAC) dans un partenariat souvent élargi aux collectivités territoriales, aux Centres de Culture Scientifique, Technique et Industrielle (CCSTI) et aux structures culturelles et au sein de colloques comme celui-ci où la confrontation des réflexions et des expériences peut aider à la clarification de nos objectifs communs.