Repères dans la jungle des appareils

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1 Services Matériel Le GPS sait toujours où il se trouve, même dans le brouillard tant que les piles fonctionnent. Photo : Robert Bösch Repères dans la jungle des appareils Développement rapide du marché des récepteurs GPS En pratique, les récepteurs GPS sont des balises électroniques permettant de se situer même dans le brouillard. Mais il est difficile de trouver son chemin dans la jungle des appareils proposés sur le marché. Mettons un peu d ordre dans ce fouillis! Texte : Uli Benker, Erlangen (D) (trad.) Perdu? Egaré? C était avant l avènement du (récepteur) GPS, qui aide à trouver son chemin dans les randonnées et les courses en montagne. Il suffit d appuyer sur un bouton pour que le récepteur satellite indique en quelques secondes la position à mètres près, parfois plus précisément encore, partout dans le monde, et à tout moment. Voilà des avantages appréciés des randonneurs hors sentiers et des montagnards qui s aventurent dans des régions éloignées. Traverser dans le brouillard un glacier crevassé? Trouver la bonne voie de descente dans l obscurité? Avec un GPS, on arrivera au but même si l on n a aucune chance de l atteindre en utilisant une carte et une boussole. Le GPS offre le confort supplémentaire d un «guide satellitaire» lorsqu on y introduit d avance les données de la course. Il suffit alors d un coup d œil sur l écran pour savoir où l on est. Ce n est pas tout : on trouve à télécharger sur différents sites, presque toujours gratuitement, un grand choix d itinéraires balisés GPS. Il y en a pour tous les types de courses, qu il s agisse d alpinisme ou de randonnée à pied, à skis ou à vélo. De plus, le GPS apporte une contribution à la sécurité. Accident? Situation de détresse? Si l on peut donner les coordonnées de l emplacement où l on se trouve, c est un temps précieux, parfois d importance vitale, gagné pour les secours. Points de route, itinéraires et tracés Les points de route (waypoints), itinéraires (routes) et tracés (tracks) sont à la base de la navigation GPS. Le point de route (waypoint) désigne une position dans le terrain, enregistrée dans le GPS sous forme de paire de coordonnées (par exemple les valeurs en plan et en altitude dans le réseau topographique suisse). Il peut s agir d une bifurcation, d une cabane ou de tout autre point. Les points de route sont marqués sur place avec le GPS, ou reportés depuis une carte numérique ou papier. Une fois enregistré, chaque point de route peut être déterminé comme but vers lequel le GPS conduira. Pour cela, ce dernier compare les coordonnées de la position actuelle à celles du but et calcule la direction et la distance entre elles. On planifie par exemple des courses entières sous forme d itinéraires préparés à l ordinateur avec une carte numérique. Le parcours est alors défini par une série de points de Mars

2 Services Matériel Selle Birkkarhütte (2640 m) Birkkarspitze (2749 m) Sommet 1 Selle Birkkarhütte (2640 m) Birkkarspitze (2749 m) Sommet route fixés chacun par un clic de souris. Le GPS mène alors au but en suivant l itinéraire d un point à l autre. Lorsque les cartes ne sont pas aptes au calcul automatique d itinéraires (routage ou routing), ou en l absence de chemins, les points sont reliés en ligne droite. Plus il y a de points fixés sur de tels itinéraires, et plus la configuration sera exacte. Les cartes aptes au routage permettent une planification particulièrement rapide : il suffit de quelques points de route pour donner le parcours approximatif, et le logiciel relie automatiquement les points à des chemins existants, comme le font les navigateurs équipant les véhicules routiers (> fig. 1). En chemin, la navigation est particulièrement aisée si l on a chargé la carte topographique sur le récepteur satellite. On peut alors suivre l itinéraire sur la carte, avec sa propre situation figurée par un petit triangle. Mieux encore, le GPS représente le chemin parcouru sous forme de tracé (track) affiché à l écran, un excellent outil de navigation. On peut ainsi facilement revenir au point de départ : un grand avantage en cas d accident ou de mauvais temps, ou si l on veut refaire une course. Les tracés sont aussi à la base de nombreux sites Internet sur lesquels on peut télécharger, généralement gratuitement, des courses entièrement préparées. Ceci ne dispense toutefois pas le randonneur d une planification sérieuse de sa course. Les cartes numériques permettent en outre de préparer des courses sous forme de tracés plutôt que d itinéraires (série de points de route), même sans routage. Et pour finir, les tracés conviennent particulièrement bien à la constitution d une collection de courses associée à des cartes numériques. L équipement des récepteurs GPS Avant de profiter des avantages de la navigation GPS, il faut choisir l appareil adapté à l usage qu on va en faire. Quelles sont les fonctions utiles, et lesquelles ne sont que des gadgets? Les appareils basiques comme l etrex H ou le Foretrex 401 de Garmin sont déjà pourvus de toutes les fonctions de base nécessaires, de la navigation par itinéraires à celle par tracés. Tous les boîtiers des récepteurs GPS sont à l épreuve du vent et des intempéries. Les différences importantes se manifestent dans l affichage, la facilité de manipulation, l autonomie des piles (ou de l accu) et l offre cartographique incluse. Selle Birkkarhütte (2640 m) Birkkarspitze (2749 m) Sommet Caractéristiques de réception Heureusement, les modèles bon marché ne font pas de compromis en termes de réceptivité et de précision (> fig. 1). L affichage Il y a de grandes différences dans l affichage. L affichage en couleur, qui présente de nets avantages pour la représentation des cartes, s est imposé comme un standard si l on excepte quelques modèles de base. Les affichages à haute résolution des appareils modernes représentent même les plus petits détails des cartes avec une netteté impressionnante, mais habituellement seulement si le rétroéclairage de l écran est activé. Lorsque l ensoleillement est diffus ou que le rayonnement incident est oblique, il faut en général régler l éclairage au plus haut (surtout pour les écrans tactiles) si l on veut distinguer quelque chose. Actuellement, c est sur la série GPSMAP 62 de Garmin que l on trouve les affichages les mieux lisibles, consultables sans rétroéclairage dans la plupart des situations. De même pour les appareils etrex, un peu plus anciens. La lisibilité des écrans des appareils Satmap, TwoNav et MyNav, par exemple, est aussi très bonne, mais en général seulement avec rétroéclairage allumé. Un conseil : lors de l achat d un appareil, il faut absolument l essayer devant le magasin, et si possible dans des conditions critiques de lumière naturelle. Ecran tactile ou touches? Les modèles à écran tactile sont pour la plupart d un maniement facile. De plus, la préparation d itinéraires sur la carte de l appareil ou l introduction de descriptions se font relativement rapidement (> fig. 3). 36 Mars 2011

3 2 4 3 Les modèles comme le Garmin GPSMAP 62S(t) ou le Satmap Active 10 prouvent qu une bonne séquence de menus permet aussi le maniement aisé et rapide avec des touches. Sur les appareils Garmin par exemple, le marquage ou l appel de points de route se fait avec des touches dédiées. Les manipulations sont aussi souvent plus faciles au moyen de touches si l on porte de gros gants. Les fabricants astucieux comme Lowrance ou TwoNav proposent pour cette raison une combinaison d écran tactile et de touches. De la mémoire pour les données et les cartes On n a jamais trop de mémoire, et cela vaut aussi pour les récepteurs GPS. La plupart des modèles permettent de mémoriser au moins 1000 points de route, 50 itinéraires et 100 tracés (avec au moins points), ce qui devrait suffire pour des expéditions de plusieurs semaines. Seuls des modèles Garmin plus anciens, comme la série etrex que l on trouve encore dans le commerce, sont dotés de mémoires ne permettant d enregistrer (par exemple) que 20 tracés avec 500 points. Il vaut donc la peine de choisir un modèle plus récent. Pour la mémoire sur carte, il faut veiller à choisir un modèle à carte mémoire amovible, ce qui va presque de soi aujourd hui. Il peut y avoir un problème d espace mémoire dans les modèles disposant d une mémoire fixe de faible capacité. Par exemple, les 850 MB du Garmin Dakota 10 suffisent pour charger la carte Topo Suisse, mais pas pour Topo Deutschland 2010 (environ 3 GB). Boussole et altimètre Les appareils GPS dotés d une boussole (> fig. 4) et d un altimètre offrent divers avantages : la boussole pointe en direction du but, même si l on est immobile ou si l on progresse très lentement (par exemple en terrain escarpé). Sur les modèles dépourvus de boussole, la direction n est indiquée que lorsque l on progresse à une vitesse «normale». La boussole permet aussi de faire souvent des relevés simples et même (chez Garmin) de les mémoriser. Il vaut la peine aussi de disposer d un altimètre barométrique indiquant l altitude (et donc les dénivelés positifs et négatifs) plus exactement que le GPS. Il est en général complété d un baromètre servant aux prévisions météorologiques. (Auto)routage et guidage vocal L (auto)routage (calcul automatique d itinéraire sur indication d un but) fait aussi son entrée dans les modèles outdoor. Cette fonction est subordonnée à l existence d une fonction de routage sur le GPS (modèles dès 280 francs environ). On en lira davantage au chapitre traitant des cartes. On trouve maintenant les premiers modèles à guidage vocal chez My- Nav ou VDO, par exemple. Si l on veut parcourir les Alpes en silence, on peut désactiver cette fonction et par là économiser l alimentation électrique. Consommation de courant électrique La consommation de courant est un élément important lors des randonnées et des courses en montagne. L autonomie (piles ou accumulateur rechargeable) se paie par le surpoids. Les capteurs plus performants, les écrans à haute résolution, le rétroéclairage et les processeurs rapides augmentent fortement la consommation d énergie de nombreux appareils. Ce n est qu avec de coûteuses piles au lithium ou des accumulateurs puissants (dès 2500 mah) que l on peut espérer obtenir l autonomie de 8 à 20 heures nécessaire aux courses d une journée ou d un week-end. Heureusement, certains appareils disposent de fonctions d économie d énergie, comme la désactivation de l écran : ce dernier s éteint complètement, alors que toutes les fonctions de base se maintiennent en arrière-plan. Bien que la plupart des appareils fonctionnent avec deux piles Mignon, on trouve de plus en plus de modèles équipés d accumulateurs interchangeables. Pour les longues courses sans accès au réseau électrique, il est nécessaire que les appareils (par exemple ceux de Satmap, MyNav/VDO et TwoNav Aventura) puissent aussi fonctionner sur piles. Les appareils plus anciens ont l avantage de consommer moins de courant : par exemple, le Garmin etrex Vista HCx «tient» environ 25 heures avec des piles alcalines au manganèse, moins chères! Interface avec l ordinateur Tous les appareils GPS comportent aujourd hui une prise de raccordement à l ordinateur pour la préparation des courses. Le format standard GPX pour l échange des données assure la compatibilité de tous les appareils avec toutes les cartes et tous les logiciels de planification. Malheureusement, la plupart des cartes et des programmes n existent qu en version Mars

4 Services Matériel 6 PC, à l exception par exemple des logiciels cartographiques BaseCamp de Garmin et SatSync de Satmap. Autres fonctions De nombreux appareils disposent de fonctions supplémentaires plus ou moins utiles, comme le baladeur MP3, le dictaphone ou la caméra. Dotés de cartes routières, la plupart des modèles compatibles avec le routage se muent en simples navigateurs routiers, parfois même avec guidage vocal. 5 Cartes pour appareils GPS Abstraction faite des modèles de base, tous les appareils GPS (dès 250 francs) peuvent être dotés de cartes numériques. On trouve maintenant une vaste palette de cartes topographiques convenant aussi aux courses alpines. La navigation GPS est facilitée par le fait qu il suffit d un coup d œil à l écran pour savoir où l on est. Un modèle que l on ne peut pas doter de cartes, comme le Garmin etrex H, exige le fastidieux report des coordonnées sur une carte papier. Si l on envisage l acquisition d un récepteur GPS sur lequel on peut installer des cartes, il faut absolument examiner l offre du fournisseur : en règle générale, on ne peut charger sur l appareil que ses propres cartes, respectivement celles qui sont à son format. On ne peut pas charger des cartes Satmap sur les appareils Garmin, ni inversement. Les cartes Il existe deux sortes de cartes numériques : les cartes vectorielles et les cartes raster. Les deux peuvent être utilisées avec les appareils GPS, ainsi qu avec l ordinateur pour la préparation de courses. Les cartes raster (ou «cartes pixel») ont l apparence des cartes papier et offrent par conséquent une vue familière du terrain. Les cartes topographiques comme Swiss Map ou les cartes numériques de l Alpenverein donnent une image très détaillée du terrain (par exemple des structures rocheuses ou glaciaires), ce qui les prédestine à l usage en courses alpines. Les cartes vectorielles (bien connues comme cartes routières dans les navigateurs routiers) affichent une image schématique et souvent simplifiée du terrain. Maintenant, les cartes telles que Topo Suisse ou Topo Deutschland 2010 atteignent le niveau qualitatif de représentation des cartes raster (> fig. 5). Des différences subsistent pourtant : les cartes raster ne sont nettes que dans une zone étroite de zoom. Les cartes vecto- 38 Mars 2011

5 7 rielles peuvent être agrandies à volonté sans perte de netteté. Le nombre de détails affichés augmente aussi avec l agrandissement. Par exemple, on verra de plus en plus de petits chemins et de courbes de niveau. La carte reste nette à tous les niveaux de zoom (> fig. 6). Autre avantage : les cartes vectorielles comportent en règle générale un grand nombre d objets identifiés, qu il s agisse de sommets de montagnes, de cabanes ou de stations d essence, que l on peut rechercher et afficher sur la carte, ou désigner comme but à l instar des localités. Le routage n est possible qu avec les cartes vectorielles. Les cartes sont habituellement proposées sur cartes mémoires SD ou MicroSD que l on insère simplement dans l appareil. Seul Garmin joint aux cartes un DVD chargé des données cartographiques. On installe la carte sur l ordinateur avant de transférer son contenu (après déblocage) sur un appareil ou sur une carte mémoire (maximum deux transferts). La version éditée sur carte SD/MicroSD peut être utilisée sur n importe quel appareil. Quelques cartes (rares exceptions) ne sont livrées que sur CD, comme la version CD de Garmin Topo Suisse. Garmin, Satmap et CompeGPS TwoNav convainquent par leur vaste assortiment de cartes topographiques pour randonnées en montagne et courses alpines couvrant de nombreux pays européens, mais aussi des buts de voyage appréciés comme les Etats-Unis ou l Australie. Les cartes de Garmin, Magellan, MyNav/VDO et CompeGPS permettent même de préparer des courses à l ordinateur. Astuce : pour planifier des courses avec la version de Topo Suisse sur MicroSD/SD, il faut brancher à l ordinateur l appareil GPS ou un lecteur de carte muni de celle-ci. La carte sera alors automatiquement chargée dans le logiciel Basecamp de planification de Garmin. (Auto)routage Le calcul automatique d itinéraires est resté longtemps une exclusivité des navigateurs routiers. Il gagne rapidement le domaine des courses et randonnées de toutes sortes. Garmin, MyNav/VDO et Falk surtout proposent un grand nombre de cartes vectorielles adaptées au routage, une condition pour la planification automatique au moyen du GPS ou de l ordinateur. En général, les cartes donnent le routage sur tout le réseau des voies de communication, depuis les autoroutes jusqu aux sentiers. Certaines cartes, comme Topo Österreich ou Transalpin de Garmin, intègrent même les «itinéraires glaciaires» dans les calculs d itinéraires. Pour la planification d une course, on indique à l appareil le mode de déplacement envisagé (par exemple piéton) et le but. Le «guide satellitaire» affiche instantanément le parcours (> fig. 7). Mais attention : l itinéraire proposé ne passe pas forcément par des chemins balisés ou plaisants. Le pilote GPS ne sait pas non plus sur laquelle des variantes d accès au sommet on souhaite s engager : sentier pédestre ou via ferrata? Chemin ordinaire ou traversée de glacier? On peut parfois, surtout sur les cartes Falk et MyNav/VDO, modifier le tracé des itinéraires sélectionnés (voir ci-dessous). Il faut alors adapter le parcours en insérant des points de route intermédiaires qui définissent le nouvel itinéraire. Sur le très petit écran d un GPS, c est une entreprise laborieuse. Pour les longues courses surtout, on le fera plus rapidement et confortablement à l ordinateur, sur lequel la plupart des cartes permettent aussi le routage. Il est d autre part recommandé de vérifier l itinéraire des courses «routées» sur une carte papier. Malgré sa relative incommodité, le routage sur le GPS permet de modifier rapidement, en chemin, le parcours programmé d une course brève, pour autant que l on suive des chemins. Si l on se déplace hors sentiers, en escalade ou course de haute montagne, il faudra renoncer de toute façon au routage. Pas de chemin, pas de routage! Vectoriel ou raster? L achat d un récepteur GPS oblige à se fixer sur un type de cartes, même si les modèles à cartes vectorielles de Garmin et de MyNav/VDO peuvent utiliser aussi les cartes raster (voir ci-dessous). En fin de compte, il faut se décider entre la fidélité du détail et la clarté des cartes raster (avantageuses surtout en terrain dépourvu de chemin ou enneigé, en haute montagne), et la diversité des fonctions des cartes vectorielles : image toujours nette, fonction de recherche d objets identifiés et de lieux, calcul automatique d itinéraires. En tous cas, il faut aussi considérer la qualité du matériel cartographique. Sur ce point, il existe de grandes différences, surtout entre les cartes vectorielles (voir illustrations). Mars

6 Services Matériel Mauvaise visibilité, orientation difficile. Le GPS est un soutien important, mais il ne remplace pas une planification consciencieuse de la course. Photo : Robert Bösch 40 Mars 2011

7 Les six péchés mortels liés à l utilisation du GPS 1 1. L utilisateur dispose de connaissances insuffisantes quant à l utilisation de son appareil. Les fonctions offertes par les appareils outdoor modernes sont nombreuses : détermination de coordonnées, affichage de points de route (waypoints) et de tracés (tracks), etc. L utilisateur non entraîné à l utilisation de son appareil sera très vite dépassé. 2. Les mauvaises cartes ont été chargées sur le récepteur GPS. Se fier dans le terrain à des cartes téléchargées via Google Maps ou d autres distributeurs gratuits revient à voler sans visibilité en terrain inconnu. Seules de véritables cartes topographiques doivent être utilisées. 3. Le système de coordonnées installé est incompatible avec les cartes utilisées. Les coordonnées sont déterminées par le récepteur GPS et reportées sur la carte. Malheureusement, il peut arriver que les réglages effectués sur l appareil s avèrent incompatibles avec certaines cartes, ce qui peut engendrer des erreurs de positionnement allant jusqu à quelques centaines de mètres. 4. Le randonneur a chargé sur son appareil des itinéraires inutilisables. On s est empressé de télécharger des tracés avant la course à partir de sources douteuses. Malheureusement, l itinéraire proposé n a pas été analysé sérieusement et ce n est qu une fois dans le terrain qu il s avère risqué, voire impraticable. 5. On accorde plus de confiance à la technologie qu à son propre bon sens. La précision des récepteurs GPS est souvent surestimée. Crevasses et précipices ne peuvent pas être localisés avec suffisamment de précision. En certains endroits, dans des gorges étroites par exemple, la réception est souvent impossible. Les aides classiques à la navigation telles les cartes papier, la boussole et l altimètre font toujours partie de l équipement de base de l alpiniste. 6. On surestime l autonomie de son récepteur GPS. Les récepteurs GPS sont très gourmands en énergie, même lorsqu ils sont intégrés à des téléphones portables ou des smartphones. Ainsi, il n est pas rare qu un appareil s éteigne au moment où on en aurait le plus besoin, lors d un appel d urgence par exemple. 1 Auteur de ces six péchés mortels, Jean-Marie Zogg est professeur à la Fachhochschule für Technik und Wirtschaft HTW de Coire. Auteur de divers ouvrages et d articles spécialisés sur le thème du GPS, il enseigne entre autres la navigation et la communication par satellite. Plus d infos sur Mars

8 Services Matériel Récepteurs et cartes GPS L offre de récepteurs GPS est actuellement très fournie, et le choix parmi les modèles n est pas facile. L important est d acquérir l appareil qui correspond à ses propres besoins. Nous proposons ci-dessous un bref aperçu de l offre actuelle. Modèles de récepteurs à cartes raster Satmap Active 10 ( fig. 8) Ce modèle robuste, le plus apprécié des alpinistes, se distingue par un affichage clair et bien lisible, un mode d emploi simple et un équipement bien conçu auquel il ne manque que l altimètre barométrique. La programmation des courses se fait rapidement sur l appareil, même en l absence de routage. L autonomie des trois piles au lithium ou de l accu rechargeable est de 14 à 16 heures, et peut atteindre 20 heures en activant diverses fonctions d économie d énergie. Les cartes pour récepteurs Satmap Satmap exploite les cartes topographiques raster de grande qualité des offices nationaux de topographie, entre autres de Suisse (Swiss Map 25/50), d Allemagne (Top25/50) et d Autriche (Amap) et de France (IGN), ainsi que les cartes de l Alpenverein (Clubs alpins allemand DAV et autrichien OeAV) et les cartes Kompass (Italie). Futé : les cartes «à bascule» permettent d un seul clic le changement d une échelle à l autre (par exemple de 1 : à 1 : , cartes de l Alpenverein) ou, pour la Swiss Snow Trail Map et la Swiss Singletrail Map, l insertion d itinéraires pour la raquette ou encore de singletrails pour VTT dans la Swiss Map 50. Toutes les cartes sont livrées sur cartes mémoire au format Satmap, mais elles ne peuvent pas être utilisées sur ordinateur. Par contre on peut programmer des courses sur le site Internet de Satmap au moyen d un logiciel de planification disponible en ligne. L opération peut être réalisée sur de nombreuses cartes Satmap, même si on ne les a pas en sa possession ( fig. 9). Malheureusement, les cartes de l Alpenverein manquent toujours. En guise d alternative, on peut programmer des courses avec toutes les cartes disponibles en DVD (Swiss Map, Amap Fly, Alpenverein, etc.) ou avec Google Earth/Maps, et les transférer sur Active 10 au moyen du logiciel SatSync (PC et Mac) CompeGPS TwoNav ( fig. 10) Si l on cherche une alternative à Satmap, on la trouvera peut-être chez Compe- GPS. TwoNav Aventura et Sportiva proposent une série de fonctions qui manquent sur les autres GPS. On peut par exemple planifier et modifier des tracés sur l appareil, mais la richesse des fonctions exige une mise au courant approfondie. Le modèle Aventura se distingue par un grand affichage très net et par une manipulation combinant l écran tactile et les touches. Le modèle Sportiva se caractérise par sa faible masse (126 g), ses dimensions compactes et son affichage plus petit. Les deux sont alimentés par un accu rechargeable, qui ne peut être remplacé par des piles Mignon que sur le modèle Aventura. L autonomie réduite du Sportiva (8-10 heures) rend son usage problématique pour les longues courses. Les cartes pour les modèles CompeGPS TwoNav On peut installer de nombreuses cartes de grande qualité sur TwoNav Aventura et Sportiva. Elles sont généralement basées sur les données topographiques des offices nationaux de topographie. Le plus simple est de se procurer les cartes (de Suisse, d Allemagne, de France et d Espagne) par téléchargement via le site On peut aussi transférer sur le récepteur TwoNav toutes les cartes compatibles avec les programmes de planification Touratech QV et CompeGPS Land. Parmi celles-ci figurent Swiss Map 25/50, disponible sur DVD, les cartes de l Alpenverein, les cartes Kompass et les cartes IGN ( fig. 11). Les deux programmes permettent aussi le téléchargement sur Internet d OpenStreetMaps, Google Maps et d autres cartes gratuites à installer sur les récepteurs TwoNav. On n est donc pas limité exclusivement aux cartes de CompeGPS. Mais ce n est pas tout, Aventura et Sportiva acceptent le chargement de cartes scannées : idéal pour les aventuriers qui visitent des régions pour lesquelles aucune carte numérique n est disponible. De plus, on dispose avec CompeGPS Land et Touratech QV de programmes bien aboutis pour la planification de courses à l ordinateur. 42 Mars 2011

9 Modèles de récepteurs à cartes vectorielles Garmin Leader du marché, Garmin propose un vaste assortiment dans lequel chacun peut trouver le modèle le mieux adapté à ses besoins et à son budget. Dakota 20 ( fig. 12) Compact, léger (155 g) et polyvalent, c est un bon choix pour les aventures alpines. L équipement n a donné lieu à aucun compromis, qu il s agisse d écran tactile, d altimètre, de boussole ou de carte mémoire. Ce modèle diffère de l Oregon par son écran plus petit et sa résolution moindre, ce qui n est toutefois pas gênant. La lisibilité par contre pourrait être meilleure, l écran manquant de luminosité en lumière diffuse ou en forêt dense. Par contre, son autonomie de quelque 20 heures prédestine ce petit GPS aux grandes aventures alpines. Oregon 450T ( fig. 13) Ce modèle offre (presque) tout ce que l on attend d un appareil GPS pour les courses alpines : réceptivité élevée, écran tactile convivial avec lequel un débutant se familiarise rapidement, altimètre et boussole. L écran haute résolution, relativement bien lisible avec le rétroéclairage, met bien en valeur jusqu aux plus petits détails de la carte. Son autonomie peut atteindre 16 heures avec des piles au lithium ou un accu à haute performance (dès 2500 mah). GPSMAP 62S(t) ( fig. 14) Vous préférez les commandes par touches? Examinez de plus près le Garmin GPSMAP 62. Grâce à des touches dédiées à certaines fonctions (par exemple marquage de points de route) et un excellent guidage par menu, il est d utilisation commode et rapide, même sans écran tactile. L affichage est l un des meilleurs du marché : lumineux, souvent très bien lisible sans rétroéclairage. Les modèles à recommander sont surtout le GPSMAP 62S avec boussole et altimètre, et le GPSMAP 62ST avec la carte de loisirs EuroTopo (1 : ). Avec son autonomie de 18 à 20 heures, c est l un des appareils à cartes vectorielles les plus polyvalents pour les courses alpines. Garmin etrex Vista HCx Ce modèle déjà ancien est toujours apprécié. Parmi ses quelques défauts, on peut mentionner sa mémoire limitée (20 tracés à 500 points), la lenteur de l affichage de la carte et l impossibilité de charger des cartes raster (voir cidessous). Malgré son écran lumineux, sa grande autonomie et son prix modéré, on devrait lui préférer un modèle plus récent. Les cartes pour appareils Garmin Garmin propose un vaste choix de cartes d Allemagne, d Autriche, de Suisse, d Italie, de France et d autres pays. La plupart se prêtent au routage. En règle générale, ces cartes sont basées sur les données topographiques officielles. Il n est donc pas étonnant que la qualité de représentation des meilleures cartes (par exem ple Topo Suisse ou Topo Deutschland 2010) approche celle des cartes raster ( fig. 5, 6). D autres, comme Topo Österreich ou Topo France, affichent un dense réseau de routes et chemins, mais avec une représentation très simplifiée du terrain ( fig. 15). De nombreuses cartes se distinguent par la quantité d objets identifiés (POI, points of interest), dont des cabanes, des hébergements et des sommets. Deux programmes gratuits sont disponibles pour la planification de courses : Basecamp (aussi pour Mac) et MapSource. Autre détail intéressant : il existe pour les modèles Garmin, sur Internet, de nombreuses cartes vectorielles gratuites basées sur les données du logiciel cartographique libre OpenStreetMap ( fig. 16). Mais si ces cartes sont étonnamment détaillées quant aux réseaux routiers, elles comportent des lacunes dans les chemins de montagne, et la représentation du terrain y est souvent rudimentaire. Toutefois, elles sont une bonne alternative pour l introduction à la navigation GPS et pour les voyages de loisirs : ( wiki/osm_map_on_garmin/download) ( fig. 16). Les cartes raster à télécharger Bien que Garmin ait mis la priorité sur les cartes vectorielles, il propose (en téléchargement payant) des cartes raster (BirdsEye Select) pour les modèles récents (p. ex. Dakota, Oregon, GPSMAP 62). Pour 20 euros, on peut par exemple obtenir pour la Suisse, l Allemagne et l Autriche des extraits de cartes couvrant 2400 km 2, ce qui, en Suisse, correspond à peu près au Jura entre Nyon et Bienne. Pour la France, un téléchargement donne droit à une zone de 600 km 2. Tandis que la carte Top25 en Mars

10 Services Materiel constitue la base en Allemagne, on dispose des cartes Kompass en Autriche et en Suisse, et des cartes IGN en France. On peut aussi charger sur les modèles récents de Garmin des extraits de cartes raster (Custom Maps) provenant d autres fournisseurs. On peut utiliser des cartes en libre accès ou des cartes scannées, ou des captures d écran de cartes numériques péniblement géoréférencées à l aide de Google Earth (instructions sur Une solution plus simple et plus précise consiste à utiliser le programme de planification Touratech QV ( fig. 11), avec lequel on peut établir divers fichiers CustomMaps sur la base de nombreuses cartes compatibles. Les cartes BirdsEye Select et Custom Maps rendent étonnamment bien à l écran l apparence classique des cartes papier et étendent les possibilités de navigation des récepteurs Garmin. Ainsi, on peut superposer les cartes vectorielles et raster pour combiner la bonne image du terrain des cartes raster avec la fonction de routage des cartes vectorielles ( fig. 17). Si polyvalentes que soient les cartes BirdsEye Select et Custom Maps, on préférera s adresser aux modèles de cartes raster de Satmap ou de TwoNav si l on attache davantage d importance à l apparence traditionnelle des cartes topographiques et moins au routage et aux objets identifiés. Comparativement à Garmin (et à MyNav/VDO), Satmap et TwoNav proposent un choix plus vaste de cartes raster de grande qualité, à des prix nettement plus favorables. En outre, la résolution des écrans est plus élevée. MyNav 500 Sport / VDO GP7 ( fig. 18) Le MyNav 500 Sport se distingue par un grand écran tactile irréprochable, bien lisible avec le rétroéclairage ( fig. 18). MyNav mise surtout sur le routage, toujours combiné au guidage vocal, pour lequel il propose un assortiment de cartes vectorielles toutes aptes au routage. Elles n offrent cependant (à l exception de Topo Deutschland) qu une représentation simplifiée du terrain. Si la présence du réseau détaillé des chemins les rend utiles aux promeneurs et randonneurs, elles conviennent moins bien aux courses alpines plus ambitieuses ( fig. 19). En Suisse, les modèles MyNav ne peuvent être achetés que sur Internet (p. ex. Par contre, on trouve dans les magasins le VDO GP (produit par MyNav), qui propose en plus des fonctions d entraînement pour cyclistes. On peut aussi charger sur les appareils MyNav/VDO les cartes raster du type Custom Maps de Garmin, les géoréférencer avec le logiciel Map Manager, les convertir, puis les transférer sur l appareil. Le site MagicMaps propose même une interface directe pour le téléchargement de cartes TourExplorer Deutschland et autres. Falk Ibex 30 ( fig. 20) Le routage est aussi le point fort de l Ibex 30 de Falk (fig. 20), qui offre en conséquence de nombreuses possibilités de modifier un itinéraire. En tant que randonneur, on peut par exemple choisir entre la variante d itinéraire la plus courte, celle qui comporte les déclivités les moins prononcées ou celle, sportive, qui comporte des montées exigeantes. On peut aussi décider si l itinéraire doit suivre de préférence des chemins pédestres ou s il peut aussi passer par des sentiers de montagne. Mais on ne peut souvent pas éviter de fixer des points de route intermédiaires pour adapter l itinéraire à ses propres vœux. L Ibex 30 s adresse surtout aux randonneurs à pied et à vélo. Sur les cartes, la représentation du terrain se limite aux surfaces boisées et aux rivières et lacs. Tout le réseau topographique des voies de communication, du chemin forestier au sentier pédestre, est représenté à l identique ( fig. 21). Si l on attache de l importance au graphisme classique des cartes nationales (allemandes), on peut charger sur l Ibex 30 des extraits des cartes raster TourExplorer Deutschland de MagicMaps. Autres caractéristiques astucieuses : on peut intégrer au calcul d itinéraires les dessertes de transports publics, et de plus consulter un guide de voyage intégré. Lowrance Endura Safari/Sierra ( fig. 22) Les caractéristiques de cet appareil sont un récepteur sensible, la présence bienvenue de la boussole et de l altimètre, ainsi qu un mode intuitif d utilisation par écran tactile et grandes touches. Mais le menu réagit avec quelque lenteur au déplacement de la carte. Si l on passe sur l absence de routage pour les activités de plein air (outdoor routing), les possibilités de navigation ne laissent rien à désirer. Lowrance combine des cartes vectorielles et des cartes en relief, qui donnent une vue panoramique du terrain. 44 Mars 2011

11 La carte garde une place prépondérante dans le sac à dos. Le GPS reste un outil d orientation parmi d autres. Photo : Robert Bösch Par mauvaise visibilité, l écran du GPS indique à quelques mètres près où l on se trouve. Photo : Robert Bösch La représentation topographique de la carte de la Suisse manque toutefois. Les cartes sans fonction de routage que l on obtient sur cartes MicroSD ne peuvent être utilisées que sur des appareils GPS, mais pas servir à la planification de courses sur ordinateur ( fig. 23). Détail futé : on peut installer sur cet appareil divers programmes de navigation d autres fabricants, comme par exemple MagicMaps2Go ou le logiciel pour smartphone de Kompass Digital Maps. Il est ainsi possible d utiliser sur l Endura des extraits des cartes raster correspondantes. On ne dispose alors que des fonctions du logiciel de smartphone, mais pas de celles de l Endura (fig. 22). Magellan explorist 610 ( fig. 24) Cet appareil satisfait à de hautes exigences en matière de sensibilité de réception et de navigation, mais il faut renoncer à l outdoor routing pour le moment. Il se distingue aussi par son utilisation intuitive par écran tactile, son affichage bien lisible et la présence attendue de la boussole et de l altimètre. La carte topographique synoptique d Europe avec le réseau routier est préinstallée sur l appareil. Dès mi-février, il est prévu que l on dispose des cartes topographiques détaillées d Allemagne, d Autriche et de Suisse convenant aux randonnées et aux courses alpines. Si l on ne veut pas renoncer à la navigation routière, il faut passer à l explorist 710 doté d une carte routière apte au routage. On trouve sur Internet un vaste assortiment de cartes gratuites pour les modèles Magellan. Elles sont basées sur les données d OpenStreetMap (OSM) (p. ex. Toutes les cartes (qu elles soient topographiques, routières ou OSM) peuvent être utilisées pour la planification de courses au moyen du logiciel VantagePoint. Bibliographie : Martin Gurtner, Lecture de carte, Editions du CAS, Berne 2011 Mars