1. Motivations et objectifs de la fusion

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1 1. Motivations et objectifs de la fusion L université s inscrit dans un monde complexe et globalisé. De son adaptation à cet environnement et à ses évolutions futures dépend en grande partie sa compétitivité et son avenir. Faire de nos universités des institutions attractives dans l avenir pour les étudiants, les chercheurs et les enseignants chercheurs issus du territoire et venant d autres régions et d autres pays, tel est l enjeu. Cette attractivité est certainement multifactorielle. La qualité des infrastructures d enseignement et de recherche, des services, du transport et du logement ou de l environnement naturel et urbain y compris les possibilités d épanouissement culturel et sportif, sont autant de paramètres importants. Construire une université pluridisciplinaire de visibilité mondiale nous semble être la réponse la plus adaptée à ce défi. Les forces qui permettent de fonder cette ambition sont le potentiel de recherche du site, la diversité de l offre de formation et ses liens étroits avec le tissu socio-économique et culturel, la richesse des infrastructures universitaires dans les différents sites, et une longue tradition de mutualisation et de coopération sur le site. L absence de concurrence en formation et en recherche entre les établissements est également un atout. La construction du site se fonde sur un historique riche de collaborations interuniversitaires, avec des structures et des actions communes multiples (informatique SIMSU, patrimoine et aménagement du Campus DAD et Opération Campus, sport universitaire SIUAPS, documentaire SICD 1 et 2, plates-formes technologiques et de travaux pratiques, mission vie étudiante et culture, menée en étroite collaboration avec les collectivités, accueil international service ISSO, centre de santé interuniversitaire et mission Handicap, actions communes dans le domaine des langues, de l information/orientation, du lien lycée/université, pôle entrepreunariat, CED ). 1

2 Aujourd hui ce modèle a atteint ses limites. Pour aller plus loin dans les collaborations et pouvoir construire une véritable stratégie commune, les trois universités ont choisi la fusion, dans le cadre d une collaboration renforcée avec leurs partenaires de l enseignement supérieur et de la recherche au sein de la COMUE Université Grenoble Alpes, rendue indispensable par la proximité forte qui existe déjà entre G INP et l université Joseph Fourier, entre l IEP et l université Pierre Mendès-France, et entre l ensemble des établissements d enseignement supérieur et de recherche et les organismes, fortement implantés sur le site. Ainsi, la création de l Université Grenoble Alpes (UGA) et la fusion des trois universités sont les deux piliers de la structuration du site. La fusion des universités du site de Grenoble est un acte fort dans trois dimensions : symbolique, stratégique, et humaine. Symboliquement, elle met fin à une division artificielle datant des années 60. Elle réunit des communautés scientifiques qui n ont pas de recouvrement ni de compétition en recherche ou en formation. Elle constitue un acte fondateur d une stratégie partagée sur le site et sera l un des piliers d UGA. Stratégiquement, elle constitue un engagement pour une université pluridisciplinaire, rassemblant les compétences et s ouvrant largement sur le monde. La visibilité internationale n est pas une option. C est la condition pour continuer d attirer étudiants, chercheurs et enseignant-chercheurs dans l avenir. Le pari stratégique qui est fait à travers la fusion est de brasser les cultures, décloisonner les disciplines et permettre de promouvoir une diversité thématique en s appuyant sur les champs les plus visibles pour stimuler l émergence et favoriser une véritable transdisciplinarité. Renforcer l impact des sciences humaines et sociales fait partie des objectifs stratégiques de la fusion des universités. C est enfin l opportunité d asseoir un interlocuteur de premier plan dans les interactions avec les pouvoirs publics et les acteurs socio-économiques. Humainement, le projet de fusion s appuie avant tout sur les femmes et les hommes qui composent actuellement les trois universités grenobloises. Leurs compétences, leurs expertises et leurs savoir-faire se croisent déjà quotidiennement et nous devons la renommée du site universitaire ainsi que son rayonnement à l ensemble de ses personnels. Les enseignants chercheurs, tout comme les personnels BIATSS, ont vocation à mettre en commun leur expertise 2

3 et ainsi contribuer à un ensemble plus homogène et plus performant au service des missions d enseignement supérieur et de recherche. Sur le plan opérationnel, les objectifs visés sont les suivants : A court terme : - Permettre un meilleur fonctionnement des services en appui aux missions de l Université, au bénéfice de l ensemble de la communauté, grâce aux moyens et à l expertise mis en commun des différents établissements actuels. S agissant des fonctions support, cela concerne notamment le système d information, les aspects budgétaires, financiers et comptables, la logistique et la gestion des ressources humaines. Une simplification des modes de fonctionnement est également attendue du fait de la création d un seul établissement au lieu de trois préexistants. La mobilité du personnel doit également être largement facilitée par la création de l université fusionnée. - Harmoniser les conditions de travail des personnels sur le site. Cette harmonisation concerne les régimes indemnitaires, les horaires et congés, le recours aux contractuels, par exemple. La fusion devrait également permettre de résorber plus facilement la précarité, grâce aux marges de manœuvre créées. L ensemble devrait permettre de développer une politique sociale ambitieuse. - Harmoniser les conditions d accueil et de travail des étudiants sur le site. Heures dédiées à la formation, soutien des associations étudiantes (crédits de fonctionnement, locaux), conditions matérielles d étude. A moyen terme : - Améliorer la qualité de la formation, sa visibilité et son attractivité. : La mise en commun permet de promouvoir une offre de formation favorisant la pluri- et la transdisciplinarité, d établir plus de passerelles entre les diplômes et plus de formations transversales. Il est attendu un enrichissement de la réflexion globale sur les formations par le croisement des différentes approches disciplinaires, et des différentes communautés (étudiants, enseignants, chercheurs). Le développement d une pédagogie innovante et intégrant les technologies numériques doit également être au cœur de nos préoccupations. 3

4 - Développer la recherche dans l ensemble des disciplines de l Université ainsi constituée et faciliter les croisements interdisciplinaires. Ceci s appuie sur la stratégie globale de recherche partagée au niveau d UGA et notamment le fonctionnement des pôles de recherche constitués au sein de la COMUE. Les universités fusionnées prendront toute leur part dans la gouvernance et la définition de la stratégie en matière de recherche. 2. Orientations stratégiques générales du nouvel établissement L «Université de Grenoble» (nom utilisé provisoirement, la question du nom n a pas encore été tranchée) sera un établissement de plein exercice, exerçant l ensemble des missions confiées aux universités par le Code de l éducation. Elle aura donc à déterminer une politique de recherche, de formation, de valorisation, de relations internationales, de vie étudiante et de gestion de l ensemble de ses personnels. Dans un esprit collaboratif de structuration du site, elle délèguera certaines de ses compétences, mutualisera et coordonnera certaines de ses activités avec les autres établissements d enseignement supérieur et de recherche de l académie de Grenoble, au sein de l UGA. Stratégie de Formation La fusion des trois universités grenobloises (Université Joseph Fourier, Université Pierre Mendès France et Université de Stendhal), devrait coïncider avec le lancement du prochain contrat quinquennal. En effet, pour des raisons en partie liées à des aspects pratiques et organisationnels, la fusion de ces trois universités en une seule université dénommée Université de Grenoble devrait aboutir à une inscription à la rentrée 2016 de l ensemble des étudiants de ces trois établissements à une offre de formation (ODF) unique. Ainsi, bien que les remontées actuelles des auto-évaluations AERES et des demandes d accréditation en juin prochain, se font/feront de façon séparée, ce nouvel établissement une fois créé (idéalement au 1 er janvier 2016) devrait être le seul à porter l accréditation des formations envisagées au sein des 3 établissements pré-cités. La nouvelle carte des formations de cette université fusionnée sera à construire dans un contexte marqué par une offre de formation en conformité 4

5 avec les récentes réformes ministérielles. En effet, nous noterons d une part l entrée en vigueur du cadre national des formations introduisant des mesures s imposant à l ensemble des formations. D autre part, le passage de l habilitation à l accréditation supposera une évaluation, selon un ensemble de critères, de la stratégie de formation de l établissement, lequel garde la latitude d organiser ses parcours-type de formation. Enfin, l élaboration, en vertu de la loi ESR du 22 juillet 2013, d une politique de site en matière de formation, qui appelle à une mise en cohérence de l ODF du site Grenoble Alpes tout en favorisant l inter- et la pluridisciplinarité. Dans cette perspective, une coordination des offres de formation de nos trois établissements a fait l objet d un travail, dans le courant du printemps 2014, qui a pu aboutir jusqu à une proposition de champs de formation cohérente à échelle du site Grenoble Alpes. La stratégie de l offre de formation de l Université de Grenoble s inscrit, en effet, dans une trajectoire qui pourrait en date de la rentrée universitaire 2016 constituer une première étape à ce processus de rapprochement des établissements de l académie de Grenoble. Dans ce contexte, les trois universités grenobloises ont d ores et déjà identifié un certain nombre de valeurs ajoutées à leur fusion en matière de formation. Les quatre principales orientations politiques communes qui en découlent sont : 1) une offre de formation unique et diversifiée offrant un large spectre de formation aux étudiants (diplômes d ingénieur, du secteur santé, LMD, DUT, ) et pluri-disciplinaire, dont l efficacité est avérée en matière d insertion professionnelle, de part les réponses qu elle apporte à l ensemble des besoins exprimés dans les différents secteurs d emplois. En particulier, ce rapprochement favorisera la mise en place de parcours bi-disciplinaires originaux, ancrés sur des niches d emplois novatrices (par exemple compétences croisées en didactique et informatique ou en sciences de la terre et éco-gestion). 2) une pédagogique revisitée (installant l étudiant dans une démarche de compétences, décloisonnant les savoirs ), innovante (atelier de créativité, groupes projets, études de cas, apprentissages par problèmes, juniors entreprises, stages virtuels ) et avec un ancrage numérique fort (Spocs, classe inversée, EAD ). 5

6 3) une préparation pertinente des étudiants à l insertion professionnelle, grâce notamment à une spécialisation progressive en Licence (majeuresmineures), l instauration de passerelles inter-disciplinaires et de modules de préprofessionnalisation. Une veille particulière sera également apportée pour que cet accès à un métier soit rendu possible pour tous les publics (Formation tout au long de la vie, bac technologique et professionnel, handicapés, personnes ayant des difficultés de lecture-écriture, sportifs de haut niveau, artistes ) à l aide d une approche pédagogique diversifiée. 4) l adossement de l ensemble des formations de niveau Master à une recherche reconnue, servant un objectif d attractivité des publics étudiants internationaux. Outre une extension des accords d échange d étudiants, un développement des accords de coopérations internationales devrait permettre d amplifier les doubles diplomations visant à assurer un accueil structuré de publics étudiants de haut niveau. Pour finir, le portage politique de la nouvelle ODF de l université fusionnée nécessitera une gestion fine et systématique grâce à des outils de pilotage efficaces. À cette fin, l université fusionnée devra continuer à déployer et harmoniser les outils nécessaires dont chacun des trois établissements actuels se sont dotés (APOGEE, HELICO, ADE, AMETYS ). Par ailleurs, la poursuite de la mise en cohérence de ces différentes briques du système d information utilisant les données de l ODF constitue un objectif incontournable. Stratégie de recherche La politique en matière de recherche et valorisation de l Université de Grenoble qui sera créée en 2016 par la fusion des universités Joseph Fourier, Stendhal et Pierre Mendès France, vise à donner une visibilité scientifique accrue à la recherche du site dans le contexte de la création de la ComUE «Université de Grenoble Alpes» (UGA) et de ses six pôles de recherche regroupant les unités par domaines disciplinaires proches. L Université de Grenoble jouera un rôle moteur dans la nouvelle dynamique collective grâce au regroupement des forces en sciences et technologies, sciences du vivant et sciences humaines et sociales, et au 6

7 développement de toutes les formes d excellence disciplinaire, comme de pluri et d interdisciplinarité, avec l ambition d être un acteur majeur de la recherche au niveau national et international. Elle aura vocation à mettre en valeur les thématiques les plus porteuses d avenir dans l ensemble des domaines scientifiques, non seulement dans les sciences et les technologies, mais aussi dans celui des sciences humaines et sociales Cette université mènera, en liaison et en complémentarité avec ses partenaires du site, une politique européenne et internationale ambitieuse, en associant étroitement le service des RI et celui de la recherche en vue d identifier les partenariats stratégiques, de développer les réseaux. Pour cela l Université de Grenoble entend créer les meilleures conditions de recherche pour ses chercheurs et enseignants-chercheurs : 1. par des dispositifs de crédit temps recherche, de décharge de service pour tous les MCF débutants, de congés recherche pour tous statuts, d appels à projets ; 2. par l achèvement d une rationalisation des unités de recherche dans le périmètre des sciences humaines et sociales (regroupements, mutualisations) ; 3. par la mise en place d indicateurs communs de performance ; 4. par une gestion informatisée des publications de toutes les unités (référencement, mises en ligne, archivage). La nouvelle université apportera son concours au collège doctoral de site pour la formation par la recherche au sein de UGA, et plus généralement dans le cadre des labels. L Université de Grenoble jouera un rôle majeur dans la politique de partenariats scientifiques, technologiques et culturels avec les territoires. Elle impulsera également une politique éditoriale de qualité sur le site (multisupports, ouvertures à l international) et incitera à la direction de périodiques, à la participation aux sociétés savantes françaises et étrangères (présidence, coprésidence, animation du bureau). De même, elle favorisera l interaction entre les laboratoires, les communautés scientifiques, les structures de recherche européennes présentes sur le site et les acteurs du monde socio-économique. Elle diffusera la culture de l innovation et de l entreprenariat. 7

8 Ayant vocation à couvrir tous les champs disciplinaires, l Université de Grenoble a plus précisément prévu de privilégier cinq grands principes dans son organisation et son fonctionnement (texte d orientation stratégique adopté par les CA en avril 2014) : - l équilibre des grands secteurs disciplinaires, notamment entre les sciences exactes d une part et les sciences humaines et sociales d autre part - la subsidiarité au profit des UFR, écoles, instituts et unités de recherche - le respect de la diversité des modes de fonctionnement qui peuvent être différents selon le champ disciplinaire considéré - le lien entre la formation et la recherche - la cohérence de la stratégie scientifique du site et l efficience de sa mise en œuvre qui passent notamment, dans le respect des prérogatives des instances de l Université, par la délégation de certaines compétences au profit de la Communauté. 3. Méthode de construction suivie Un comité de pilotage «fusion» a été mis en place en mai 2014 afin d impulser le projet et de valider les différentes étapes et scénarios d organisation. Il est composé des présidents, des vice-présidents des 3 conseils et des DGS. Il se réunit désormais tous les quinze jours. La constitution d une «équipe projet» a également été décidée afin de venir en soutien au projet de fusion. Les recrutements du directeur de projet et du chargé de communication sont en cours. Des groupes opérationnels correspondant à chaque grand chantier de la fusion ont également été mis en place. Ils devront en premier lieu dresser un état des lieux commun aux trois établissements, à présenter devant le comité de pilotage. Ensuite, en fonction du cadre qui leur sera communiqué, ils devront présenter différents scénarii d évolution. Afin d associer conseils et personnels à la construction du nouvel établissement, plusieurs instances communes sont d ores et déjà programmées : inter-ca, inter- 8

9 CT, journée commune à tous les chefs de service, inter-conseil des directeurs de composante, etc. Une stratégie de communication à l attention de l ensemble des communautés concernées sera proposée par le chargé de mission communication en cours de recrutement 9