CONSULTATION MULTI PARTIES PRENANTES SUR L EFFICACITE DE L AIDE DISCOURS D OUVERTURE DU DSRSG/RC/HC DES NATIONS UNIES
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- Pierre-Marie Rochette
- il y a 8 ans
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1 CONSULTATION MULTI PARTIES PRENANTES SUR L EFFICACITE DE L AIDE Enquête 2011 combinée sur l efficacité de l aide (Déclaration de Paris) et sur l engagement international dans les États fragiles - 12 avril 2011, Port-au-Prince, Karibe Convention Centre, HAITI DISCOURS D OUVERTURE DU DSRSG/RC/HC DES NATIONS UNIES Bonjour tout moun. Monsieur le Premier Ministre, aussi Ministre de la Planification et de la Coopération Externe, Monsieur le Directeur Général du Plan, Excellences, Mesdames, messieurs, C est un plaisir d être ici avec vous pour discuter de l efficacité de l aide en Haiti sous la lumière des principes de la Déclaration de Paris et de l engagement international dans les soi-disant États fragiles. Permettez moi d abord de féliciter le Gouvernement d'avoir organisé cet atelier à un moment si opportun. L année 2011 doit recréer des opportunités pour repositionner nos stratégies et recadrer nos politiques de développement autour du leadership du Gouvernement Haïtien. - Comment s assurer que l aide contribuera de fait à renforcer les capacités et la légitimé des pouvoirs en place, plutôt que de les affaiblir? - Quels mécanismes doivent être en place pour que l aide n accroisse pas la dépendance lorsque l objectif est tout le contraire? Il me semble que toutes ces questions sont au cœur de la déclaration de Paris et des principes d engagement. 1
2 C est à partir de leur affirmation que l aide cesse d être un acte unilatéral que le donateur juge bon de mettre en œuvre. Désormais, l aide s inscrit dans un cadre d obligations mutuelles, reposant sur 5 principes directeurs : l appropriation, l alignement, l harmonisation, la gestion axée sur les résultats et la responsabilité mutuelle. À présent, il est considéré comme allant de soi que les pays en développement doivent établir leurs propres programmes de développement ; que l aide extérieure doit s aligner sur les stratégies nationales prioritaires; que l aide doit utiliser et renforcer les systèmes nationaux, au lieu de les contourner ; et que nous devons mesurer nos progrès non pas à l aune de nos bonnes intentions ni aux sommes d argent dépensées, mais à celle de l impact pour les populations. [Haiti et la CIRH] 2010 a été l année de tous les défis pour Haiti. Au lendemain du tremblement de terre, la réponse humanitaire internationale a submergé un gouvernement déjà profondément affecté par la catastrophe. Et même si peu à peu le gouvernement a démontré sa détermination et son leadership dans la coordination de ces efforts, l architecture de l aide est devenu de plus en plus complexe à fur et à mesure qu augmentaient les flux financiers et le nombre de partenaires internationaux. L'accroissement de l'aide et la complexité croissante de son architecture ont accéléré les discussions sur sa mise en œuvre. C est dans ce contexte qu a été conçue la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d Haiti (CIRH) un ultime effort pour créer un «espace de cohérence», selon les mots du Premier Ministre, et pour permettre au Gouvernement de communiquer ses priorités aux partenaires internationaux. 2
3 J imagine que la CIRH occupera un espace important dans les discussions d aujourd hui certains évoquerons le rôle positif qu elle a joué dans la priorisation des efforts dans un contexte extrêmement complexe. D autres pourront soulever des critiques quant au niveau d appropriation du processus par les institutions nationales. La nouvelle et positive tendance semble être le renforcement du rôle du Gouvernement vis-à-vis la Commission. Il est certain que la CIRH laissera au moins un légat très important : celui d avoir établi un circuit unique et une plateforme harmonisée pour le dialogue multipartenaire, l élaboration de stratégies et l approbation de projets. [Un vent de changement] Lors de la réunion du Conseil de la CIRH de vendredi dernier, un consensus s est dégagé quant à la nécessité pour nous tous de revoir nos approches et de fournir au Gouvernement les instruments nécessaires pour le plein exercice de ses fonctions. Nous devons converger vers un seul système de planification, celui du Gouvernement, autour duquel les Bailleurs s alignent et s articulent. Un système dans lequel les Tables de Concertation Sectorielles auront un rôle essentiel pour le renforcement des capacités de coordination des Ministères. Soyez assurés, Monsieur le Premier Ministre, Mesdames et Messieurs, que les Nations Unies de concert avec le G12 - le groupe des principaux bailleurs de Fonds en Haiti - appuient avec force ce processus d appropriation et de renforcement de la responsabilité mutuelle. 3
4 En réponse aux récentes indications du Premier Ministre et de la CIRH, nous avons comme tâche de discuter et de définir une approche conjointe et cohérente de renforcement des capacités nationales notamment en ce qui concerne la redynamisation des Tables de Concertation. Une approche qui a comme idée maitresse qu une aide efficace doit renforcer et pas déplacer les capacités nationales ; développer et pas substituer les autres sources de financement du développement. Je vois pour la communauté internationale quatre exigences sans lesquelles tout simplement, je l'affirme, nous ne réussirons pas : 1. Une meilleure division du travail entre les partenaires, évitant la fragmentation des projets et les couts élevés de transaction; 2. L'utilisation des systèmes nationaux à chaque étape du cycle de nos programmes. En particulier, j aimerais mettre l accent sur l importance de notre appui collectif au système de gestion de l aide que le MPCE met en place avec l appui de nombreux partenaires dont le PNUD, la BID et le Bureau de l Envoyé Spécial des Nations Unies. 3. La prévisibilité de l'aide. Au niveau des engagements, nous devons pousser pour une planification multi-annuelle des flux financiers, avec des calendriers de décaissement plus précis, qui permettent au Gouvernement de mieux planifier. Il est très difficile de planifier ou de prioriser, lorsque nous n avons aucune idée de quelles sont les ressources disponibles. Il doit être clair pour nos partenaires nationaux que notre engagement à leur coté s inscrit dans le long terme ; 4
5 4. Enfin, la gestion axée sur les résultats. Au bout du compte, c est par l effet de l aide sur la vie des quotidienne des Haïtiennes et Haïtiens que nous serons tous jugés. [Conclusion] Plus qu'un bilan de la mise en œuvre de la Déclaration de Paris, l exercice d aujourd hui est une opportunité qui s ouvre à nous tous pour réinventer notre approche à la coopération pour le développement. Les conclusions du Chapitre Haiti doivent forger une grande ambition, celle de reformer, d innover en d autres termes : de «refonder» notre partenariat pour une aide plus efficace. Cette ambition est partagée par les acteurs de tous les secteurs et je vois aussi que nous avons des représentants d ONGs présents ici aujourd hui. Ceci est très encourageant ; les ONGs ont un rôle fondamental à jouer dans ce processus. Il s agit, certes, d une responsabilité «mutuelle». Mais la responsabilité la plus importante n est pas celle qui lie les donateurs et les gouvernements bénéficiaires, mais celle qui lie l État à sa société. Dans notre action, nous devons toujours veiller à respecter et à renforcer ce lien, qui est indispensable au développement durable. J aimerais féliciter toute l équipe qui s est constituée autour du Coordonateur National et des Points Focaux internationaux pour mener à bon port cette Enquête. Je remercie aussi les partenaires de cet atelier, notamment le MPCE, l ACDI, le PNUD et l OCDE. J espère que les discussions d aujourd hui seront vivantes et enrichissantes. Je vous remercie de votre attention. 5
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