Planète. Rio+20 : des résultats à la mise en œuvre. FREDERICO RAMOS DE ARMAS : Rio+20 : le début d un processus

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1 Le magazine du Programme des Nations Unies pour l environnement FÉVRIER 2013 Notre Planète FREDERICO RAMOS DE ARMAS : Rio+20 : le début d un processus Achim Steiner : un tournant historique Amina Mohammed : une occasion unique Rio+20 : des résultats à la mise en œuvre Guinea Bissau Kiribati PNUE 1

2 Notre Planète la revue du Programme des Nations Unies pour l environnement (PNUE) P.O. Box Nairobi (Kenya) Tél. : (254 20) Fax : (254 20) Mél : uneppub@unep.org Les numéros de Notre Planète peuvent être consultés sur le site du PNUE ISSN Directeur de publication : Nick Nuttall Responsable marketing : Mohamed Atani Rédacteur : Geoffrey Lean Éditeur : Jonathan Clayton Graphisme : Enid Ngaira Éditeur : Division de la communication et de l information du PNUE Imprimé par ONUN Distribution : SMI Books Les articles figurant dans cette revue ne reflètent pas nécessairement les opinions ou les politiques du PNUE ou des rédacteurs; ils ne constituent pas non plus un compte rendu officiel. Les appellations employées dans la présente publication et la présentation des données qui y figurent n impliquent de la part du PNUE aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. * Dollars ($) s entend des dollars des États-Unis. Le PNUE encourage les pratiques respectueuses de l environnement au niveau mondial et dans ses propres activités. Cette revue est imprimée sur du papier 100 % recyclé, en utilisant des encres d origine végétale et d autres pratiques respectueuses de l environnement. Notre politique de distribution a pour objectif de réduire l empreinte carbone du PNUE.

3 PAGE 5 Frederico Ramos de Armas : Rio+20 : le début d un processus Secrétaire d État à l Environnement, Espagne, et Président du Conseil d administration du PNUE PAGE 7 ACHIM STEINER/Un tournant historique Le PNUE renforcé est prêt à s acquitter pleinement du mandat que lui a conféré le Sommet de la Terre à Rio PAGE 10 BRICE LALONDE : Tout est en place Rio +20 peut conduire à des transformations de fond, et le PNUE renforcé peut jouer un rôle crucial à cet égard PAGE 12 AMINA J. MOHAMMED : Une occasion unique Le monde a la chance d instaurer un cadre d action pour le développement permettant à toutes les populations de vivre dans l épanouissement PAGE 14 ANDREW STEER : L urgence d agir de manière responsable Il importe de doter le PNUE du statut et des ressources auxquels il a droit pour s acquitter pleinement de son mandat PAGE 16 KUMI NAIDOO et DANIEL MITTLER La gouvernance mondiale de l environnement doit évoluer et le PNUE se voir attribuer de vrais pouvoirs PAGE 18 JOYEETA GUPTA : Une ère nouvelle Le renforcement du PNUE après Rio +20 donne à penser que la gouvernance de l environnement pourrait parvenir à maturité PAGE 20 ASTRID ZWICK : jouer la carte de la transparence La stratégie de responsabilité des entreprises a un grand rôle à jouer dans l instauration d un développement durable PAGE 22 DANTE PESCE : LE CHANGEMENT EST EN MARCHE Les rapports de performance font une percée remarquée dans les économies émergentes des pays d Amérique latine JOHN E. SCANLON : Pour un commerce légal et durable des espèces 40 ans après, la CITES continue d évoluer pour s adapter aux situations nouvelles, tout en créant des synergies au sein et en dehors du système des Nations Unies PAGE 24 PAGE 28 TRISTRAM STUART : ÉVITONS LE GASPILLAGE... En évitant le gaspillage, on pourrait économiser assez d aliments pour nourrir trois milliards d individus et aussi livres 4 People 9, 32 numbers/www 27 Le PNUE à l œuvre 30 star 34

4 Livres THE FIRST 40 YEARS A NARRATIVE (LE PNUE RETOUR SUR LES QUARANTE PREMIERES ANNEES) par STANLEY JOHNSON Pour marquer son quarantième anniversaire, le Programme des Nations Unies pour l environnement (PNUE) a parrainé la rédaction d un nouveau livre racontant l évolution de cette organisation basée à Nairobi au cours des quatre dernières décennies. Écrit par le conservationniste de renommée mondiale Stanley P Johnson, qui a été récompensé plus d une fois pour son action (voir section sur les personnalités), l ouvrage retrace le parcours du PNUE depuis sa création lors de la Conférence historique de Stockholm en 1972 jusqu à sa position actuelle au cœur du mouvement écologique mondial. Intitulé «The First 40 Years; A Narrative» («Retour sur les quarante premières années»), il explique en détail, non pas dans l optique d une historiographie officielle de l ONU mais selon le point de vue de son auteur, le rôle du PNUE à l avant-garde des efforts menés pour protéger l environnement, en s appuyant sur moult faits et chiffres intéressants. ISBN: Seeds of Knowledge - Contributing to Climate Change Solutions (Graines de connaissances Contribuer à trouver des solutions face aux changements climatiques) Cette brochure présente 24 études de cas concernant 17 pays sur les solutions appliquées localement pour faire face aux incidences des changements climatiques. Ces solutions sont particulièrement utiles dans le contexte actuel. Plus que jamais le monde est engagé dans une course contre la montre pour lutter contre les changements climatiques ou faire face à des catastrophes naturelles cataclysmiques, comme les vagues de chaleur, les sécheresses et les inondations, qui ont déjà frappé. Alors que la vulnérabilité face aux changements climatiques fait courir des risques à toutes les communautés, il est vraisemblable que les incidences de ces changements touchent davantage nombre des régions les plus pauvres du monde, qui sont les moins aptes économiquement, institutionnellement et techniquement à résister et à s adapter. La brochure Seeds of Knowledge vise à montrer que les interventions communautaires et locales jouent déjà un rôle essentiel dans le renforcement de la capacité de résistance aux changements climatiques dans toutes les régions du monde. Moyennant des niveaux satisfaisants d investissement et de soutien, de telles initiatives peuvent monter en puissance et jouer un rôle central dans la réduction des risques liés au climat et dans l appui à la transition vers une économie verte ne laissant personne sur le bord du chemin. ISBN: Mercury: Time to act (Mercure : le temps est venu d agir) Ce rapport s adresse directement aux gouvernements impliqués dans l élaboration du traité mondial sur le mercure. Il présente des mises à jour de l Évaluation mondiale du mercure 2013 du PNUE sous la forme de faits et de chiffres brefs et percutants, appuyés par des graphiques convaincants qui montrent aux gouvernements et à la société civile qu il est justifié et impératif d agir pour éliminer ce polluant aux effets nocifs bien connus. Le rapport souligne que le mercure continue de poser un problème majeur aux niveaux mondial, régional et national en raison des menaces qu il fait peser sur l environnement et la santé humaine, en particulier mais pas uniquement sur la santé des femmes enceintes et des bébés du fait, par exemple, de la consommation de poissons contaminés partout dans le monde ainsi que de mammifères marins dans des lieux comme l Arctique. ISBN: Global Mercury Assessment 2013 : Sources, emissions, releases, and environmental transport (Évaluation mondiale du mercure 2013 : sources, émissions, rejets et propagation dans l environnement) Ce rapport passe en revue les sources d émissions atmosphériques et aquatiques de mercure et présente des estimations des émissions anthropiques dans l atmosphère provenant de diverses sources sur la base des données de 2010 ainsi que des estimations des rejets dans l environnement aquatique. Il rend compte également des dernières informations sur la chimie, le devenir et la propagation du mercure dans l atmosphère et l eau. Il s agit d un rapport de synthèse établi à l intention des décideurs sur la base d un rapport technique. Towards a Life Cycle Sustainability Assessment: pub_details_search.asp?id=6282 The Emissions Gap Report 2012 (Rapport sur l écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions 2012 Le rapport 2012 sur l écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions fait suite aux rapports établis par le PNUE en 2010 et 2011 sur le même sujet (respectivement, The Emissions Gap: A Preliminary Assessment et Bridging the Emissions Gap). Le rapport 2012 dresse un bilan des émissions nationales et mondiales actuelles et prévues et présente une estimation actualisée de l ampleur de l écart entre les besoins et les perspectives. Il va même plus loin en fournissant des informations sur les conséquences éventuelles de la persistance de cet écart, tout en faisant le point de l ensemble des mesures qui pourraient contribuer à le combler. Afin d encourager une réflexion positive à l échelon national, régional et mondial sur les moyens de combler le fossé entre les promesses de réductions des émissions et le niveau nécessaire pour limiter le réchauffement climatique d ici à 2020, il propose des exemples des meilleures pratiques suivies par les pays et des conditions de réussite secteur par secteur. The Emissions Gap Report 2012 : PNUE NOTRE PLANÈTE des résultats à la mise en œuvre

5 Rio+20 : le début d un processus Par Frederico Ramos de Armas Secrétaire d État à l Environnement, Espagne, et Président du Conseil d administration du PNUE Le document L Avenir que nous voulons doit être considéré comme un point de départ permettant d établir des lignes directrices et de lancer des processus internationaux en vue d intégrer les principes du développement durable dans le processus de prise de décision politique. Rio+20 constitue donc l amorce d un grand projet et non une fin en soi. Il nous appartient d en faire une réussite ou un échec, selon notre capacité d agir dans les plus brefs délais. Les prochaines années seront décisives Shutterstock Shutterstock PNUE NOTRE PLANÈTE des Rio+20 résultats : le début à la d un mise processus en œuvre 5

6 La Conférence des Nations Unies sur le développement durable, également appelée «Rio+20», qui s est tenue en 2012, a mis en relief la volonté de la communauté internationale à promouvoir le développement durable. Les États Membres et la société civile n ont ménagé aucun effort dans la préparation et l élaboration de la Conférence, en vue d atteindre un résultat ambitieux dans le cadre de l action internationale en faveur du développement. La conférence s est centrée sur deux thèmes : l économie verte dans le contexte du développement durable et de l élimination de la pauvreté, et le cadre institutionnel pour le développement durable. Les décisions et conclusions se rapportant à ces thèmes et d autres questions ont abouti à la rédaction d un document politique final bien ciblé, L Avenir que nous voulons, qui renferme des mesures claires et pratiques pour mettre en place le développement durable. Les débats sur le thème de l économie verte ont permis de jeter les fondations indispensables à une transition sans heurts vers une économie à faible émission de carbone et une utilisation efficace des ressources, assorties des objectifs principaux que sont la création d emplois, la promotion de l inclusion sociale et, ultimement, l éradication de la pauvreté. Le document exhorte les gouvernements, la société civile et le secteur privé à appuyer et respecter une série d engagements visant à adapter nos économies aux limites de la planète. Par exemple, le fait de reconnaître la nécessité d adopter des mesures plus larges du progrès permettant d aller au-delà du simple produit intérieur brut pour prendre en compte les facteurs environnementaux et sociaux, et de favoriser la participation active du secteur privé à la promotion de politiques en matière de développement durable s inscrit en bonne place dans ces engagements. Une autre grande réussite a été d instituer un forum politique de haut niveau destiné à faciliter l intégration, de manière intersectorielle et à tous les échelons, des trois dimensions du développement durable : environnementale, économique et sociale. On s est entendu pour promouvoir une approche plus cohérente et efficace dans la mise en œuvre de la dimension environnementale au sein du système des Nations Unies. Parmi les mesures prises à cet effet, soulignons le renforcement du PNUE par le biais, notamment, de l instauration de la composition universelle, pour son Conseil d administration, actuellement présidé par le gouvernement de l Espagne, et la consolidation de son rôle de coordonnateur des activités menées dans le cadre des accords multilatéraux sur l environnement. Les débats sur le thème de l économie verte ont permis de jeter les fondations indispensables à une transition sans heurts vers une économie à faible émission de carbone et une utilisation efficace des ressources, assorties des objectifs principaux que sont la création d emplois, la promotion de l inclusion sociale et, ultimement, l éradication de la pauvreté. Je me réjouis, en particulier, de tous les efforts déployés pour faire progresser le passage à l économie verte, étape essentielle à l atteinte des grands objectifs du développement durable. Il me faut surtout mettre de l avant l importance d instaurer un cadre d action ambitieux en faveur de l établissement d objectifs universels et inclusifs en matière de développement durable, applicables à tous les pays et aux trois dimensions du développement durable. Ces objectifs devraient aider à intégrer le principe de viabilité dans le processus de prise de décision politique et à orienter les stratégies de coopération au développement dans les prochaines années. Enfin, Rio+20 a réaffirmé de nombreux engagements précédemment pris dans certains domaines thématiques étroitement liés à la mission du PNUE, comme l adoption du Cadre décennal de programmes sur les modes de consommation et de production durables, l élaboration d un instrument international pour la protection de la biodiversité marine au-delà des limites de la juridiction nationale et la reconnaissance universelle du droit humain à l eau et à l assainissement. Il importe de préciser que ces engagements, et d autres contractés dans les secteurs des changements climatiques, de la dégradation des écosystèmes et de l appauvrissement de la diversité biologique, et de la désertification et de la sécheresse, sont inévitables si l on veut satisfaire les objectifs primordiaux du développement durable et de l élimination de la pauvreté. Preuve de son engagement, le Conseil de l Union européenne a récemment adopté les conclusions : «Rio +20 : résultats et suivi de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable 2012», dans lesquelles les gouvernements européens ont réaffirmé leur détermination sans faille à lancer les actions voulues au niveau national et de l UE pour mettre en œuvre les engagements pris à Rio. Les membres de l Union européenne ont insisté sur la nécessité d examiner et de revoir, si nécessaire, les politiques, stratégies et programmes, comme la Stratégie de l UE en faveur du développement durable; cela sera complété par plusieurs autres actions futures, notamment une communication de la Commission européenne prévue pour le premier trimestre de 2013 sur le suivi et la mise en œuvre des accords de Rio+20. Ce processus important donnera aussi lieu à des débats et au lancement d autres mesures concrètes. Le document L Avenir que nous voulons doit être considéré comme un point de départ permettant d établir des lignes directrices et de lancer des processus internationaux en vue d intégrer les principes du développement durable dans le processus de prise de décision politique. Rio+20 constitue donc l amorce d un grand projet et non une fin en soi. Il nous appartient d en faire une réussite ou un échec, selon notre capacité d agir dans les plus brefs délais. Les prochaines années seront décisives 6 PNUE NOTRE PLANÈTE des résultats à la mise en œuvre

7 Achim Steiner Secrétaire général adjoint de l ONU et Directeur exécutif du PNUE Un tournant historique Phoho: UN/Flickr La vingt-septième session du Conseil d administration du PNUE fera date en tant que la première à se tenir sous le signe de la participation universelle. Le Sommet Rio+20, appuyé par une résolution ultérieure de l Assemblée générale de l ONU, a appelé à une revalorisation et un renforcement du PNUE. Sans aller jusqu à satisfaire les ambitions de certaines nations qui avaient milité en faveur de la conversion du PNUE en une organisation à part entière, ces décisions sont le signe d une volonté affirmée de faire davantage pour renforcer le volet environnement du développement durable. Des pourparlers ont maintenant lieu à New York au sujet de la possibilité de fournir au Programme des ressources financières supplémentaires, plus stables et prévisibles en lui affectant une part accrue du budget ordinaire de l ONU. En prenant ces décisions, les États Membres ont vraisemblablement intériorisé la triste réalité scientifique exposée dans des documents tels que le cinquième rapport de la série l Avenir de l environnement mondial qui est sorti juste avant le sommet et, devant les scénarios inquiétants qu elle laissait entrevoir, ont collectivement et courageusement décidé de tourner la page et d entamer un nouveau chapitre pour les générations actuelles et futures. À elles seules, les réformes institutionnelles et les nouvelles injections de fonds ne suffiront toutefois pas pour stimuler la mise en place de l Avenir que nous voulons : il nous faut également les entreprendre de façon non seulement déterminée et pratique, mais aussi clairvoyante. D ailleurs, la question de savoir comment concrètement revaloriser et renforcer le PNUE pour améliorer ses prestations aux États membres sera au centre des discours et débats lors de la réunion historique du Conseil d administration. Ces débats, et les décisions qui en résulteront, devront également inclure la meilleure manière d incorporer les idées, avis et expériences de la société civile dans le processus de transformation. Et quelle que soit la façon dont cette évolution s effectuera, l objectif principal sera de donner aux travaux et à l influence des ministres responsables de l environnement une portée et un poids plus importants à l échelle internationale et régionale ainsi que dans leurs différents contextes nationaux. Un PNUE revalorisé et renforcé bénéficiant d une participation universelle et de ressources supplémentaires prévisibles et stables sera également mieux équipé pour mettre en œuvre son programme de travail, respecter ses engagements actuels et s acquitter des nouvelles responsabilités créées par Rio+20. De fait, le processus est déjà engagé, avec le concours de différents partenaires. Rio+20 a donné le feu vert à des travaux multilatéraux sur l économie verte inclusive dans le contexte du développement durable et de l élimination de la pauvreté, un important outil pour parvenir à un siècle placé sous le signe de la durabilité. À de nombreux égards, il a autorisé le PNUE à tenir compte des intérêts nationaux dans la mise au point du concept et à répondre, avec l aide d autres partenaires, aux demandes et besoins spécifiques des pays. Dans certains pays, la question centrale est de savoir comment une économie verte peut accroître le rythme et l étendue de l élimination de la pauvreté. Dans d autres, par exemple dans l Union européenne, au Japon et en Amérique du Nord, elle prend des formes qui reflètent des impératifs nationaux comme l utilisation efficace des ressources et le découplage de la croissance économique et des impacts environnementaux. L économie verte se présentera donc PNUE NOTRE PLANÈTE Un tournant historique 7

8 comme une série de processus menés sous la direction des pays et un échange d idées entre les nations sur la réalisation du développement durable. Le PNUE pousse déjà dans ce sens, en lançant, par exemple, le Partenariat pour l action en faveur d une économie verte avec l Organisation internationale du travail et d autres. À Rio, les chefs d État ont également approuvé le Cadre décennal de programmes sur les modes de consommation et de production durables. Il a été demandé au PNUE d assurer le secrétariat du Cadre et de créer et administrer un fonds d affectation spéciale à l appui des modes de consommation et de production durables dans les pays en développement. Nous sommes maintenant en train de mettre en place l architecture institutionnelle nécessaire, notamment le centre d échange mondial devant servir de plateforme pour la mise en commun d informations, de connaissances, de savoir-faire et d outils, l établissement de réseaux et la constitution de groupes de travail sur des sujets spécifiques. Les résultats de Rio +20 nous ont permis de réfléchir aux interconnections entre les modes de consommation et de production durables et l économie verte inclusive ainsi qu à leurs aspects complémentaires, et d éviter ainsi un chevauchement des efforts. Dans le passé, pour des raisons historiques, politiques et sans doute idéologiques, on les abordait de façon cloisonnée, ce qui était peu rationnel. Le Groupe international d experts sur la gestion durable des ressources, avec l appui de la Commission européenne et de partenaires au niveau des pays, cherche à analyser de manière scientifique comment dissocier, d une part, la production et la consommation et, d autre part, les gaspillages et pertes alimentaires. L agroalimentaire est un des secteurs couverts par le Cadre et cette question intéresse tous les continents, pays et communautés, d autant plus qu il a été prouvé que nous gaspillons ou perdons 30 à 40 % de notre production de nourriture. En janvier, le PNUE a lancé une campagne internationale contre le gaspillage alimentaire, qui cadre avec les initiatives de l Organisation des Nations Unies pour l alimentation et l agriculture (FAO) concernant les pertes alimentaires dans les pays en développement. Une telle campagne pourra également appuyer les idées et orientations résultant de la décision de Rio+20 d établir une série d objectifs en matière de développement durable, vu notamment que ce thème rallie à la fois les agriculteurs et les consommateurs, les chaînes d approvisionnement et les supermarchés, les hôteliers et les restaurants, le Nord et le Sud. En effet, il ne s agit pas uniquement d une question de morale et de sécurité alimentaire, mais aussi de viabilité écologique à long terme, car chaque pomme ou gerbe de blé gaspillée ou perdue représente également un gaspillage de produits chimiques, d engrais, de terre, d eau et d énergie. Les objectifs de développement durable fournissent une réelle occasion de rassembler les préoccupations des pays en développement et les responsabilités ainsi que les impacts des pays industrialisés en un tout intégré. Ils peuvent constituer un cadre global plaçant sur chaque nation la responsabilité du progrès de la planète vers un siècle placé sous le signe de la durabilité. Le PNUE peut apporter une contribution sans égale dans de nombreux domaines, en particulier celui de l évaluation systématique de la réalisation des objectifs internationalement convenus, par exemple à la suite de nos travaux relatifs aux rapports de la série L Avenir de l environnement mondial. Il en est de même dans celui des indicateurs de l économie verte, qui vont au-delà du produit intérieur brut (PIB) et utilisent, par exemple, l Économie des écosystèmes et de la biodiversité pour mesurer la richesse et l état des écosystèmes. Conjointement avec de nombreux autres organismes des Nations Unies et la Banque mondiale, le PNUE collabore étroitement avec la Commission de statistique des Nations Unies pour trouver de nouvelles méthodes de mesure des progrès. À Rio +20, plus de trente pays et institutions, dont le Brésil, le Danemark, la Suisse et le PNUE, ont annoncé le lancement d une Initiative internationale en faveur de marchés publics durables destinée à accroître les dépenses publiques relatives à des biens et services qui maximisent les bénéfices écologiques et sociaux. Les marchés publics, qui représentent de 15 à 25 % du PIB, offrent de formidables possibilités en matière d innovation et de durabilité écologiques. D énormes possibilités existent également d accroître la transparence au sein des entreprises concernant leur empreinte écologique et sociale et leur gouvernance, et d offrir ainsi, par exemple aux fonds de pension, un plus grand nombre d options d investissement dans des sociétés qui s efforcent d atteindre des normes de durabilité beaucoup plus élevées. Ce n est pas une question de sentiment mais de réalité économique : il est de plus en plus apparent que les entreprises qui adoptent de meilleures politiques environnementales, sociales et de gouvernance sont également mieux gérées, présentent moins de risques et rapportent davantage à moyen et long terme. Depuis deux décennies, le PNUE, par le biais de son Initiative de financement et de la GRI (Global Reporting Initiative - Initiative mondiale sur les rapports de performance), encourage avec un certain succès les entreprises à communiquer des informations sur la durabilité de leurs activités. Le groupe Bloomberg estime qu environ 25 % des sociétés figurant dans sa base de données incorporent, à des degrés variables, de telles informations dans leurs rapports financiers. Mais cela signifie que 75 % d entre elles ne le font toujours pas. Rio +20 a donné une nouvelle impulsion et un regain de dynamisme aux actions visant à obtenir l adhésion d un plus grand nombre d entreprises, grâce à l initiative du Brésil, du Danemark, de la France et de l Afrique du Sud qui, avec le concours du PNUE et de la GRI, ont lancé le «Groupe des amis du paragraphe 47», qui entend rallier d autres nations et produire une feuille de route d ici la fin de l année. Rio+20 peut sembler bien loin à ceux qui peinent pour gagner leur vie, font face à des inondations et sécheresses ou se battent quotidiennement pour se nourrir et nourrir leur famille. Et pourtant, elle a marqué une nouvelle prise de conscience que le développement durable n en est pas un en l absence d améliorations environnementales et sociales. Il est à espérer que cela permettra de reléguer les faux compromis entre le développement économique et la durabilité écologique et sociale aux oubliettes de l histoire. 8 PNUE NOTRE PLANÈTE des résultats à la mise en œuvre

9 People Le conservationniste britannique Stanley Johnson, qui a été récompensé plus d une fois pour son action, vient de publier un ouvrage pour marquer le quarantième anniversaire du PNUE. «The First 40 Years: A Narrative» («Retour sur les quarante premières années», voir section sur les livres), retrace le parcours du PNUE depuis ses débuts à la Conférence historique de Stockholm en 1972 jusqu à sa position actuelle au cœur du mouvement écologique mondial. Bien qu il ne présente pas une historiographie officielle de l ONU mais le point de vue de son auteur internationalement reconnu, il a été rédigé avec l étroite coopération et la participation de tous les principaux acteurs, y compris l actuel et les anciens Directeurs exécutifs. Le livre détaille en profondeur le rôle joué par le PNUE à l avant-garde des efforts menés pour protéger l environnement et couvre un champ extraordinairement large, depuis les premières actions engagées par le PNUE pour nettoyer des océans dangereusement pollués, lancer des mesures urgentes et efficaces de préservation de la couche d ozone, empêcher les rejets dommageables de déchets toxiques, protéger la diversité biologique et sauver des espèces animales et végétales menacées, jusqu aux efforts menés aujourd hui pour promouvoir une «économie verte». Selon le Directeur exécutif du PNUE, M. Achim Steiner, «Stanley était la personne idéale pour compiler cette histoire. Son engagement à l égard de l environnement, son enthousiasme, son zèle et sa très grande persévérance, associés à sa vaste expérience et à sa créativité, ont enrichi le livre.» De 1979 à 1984, Stanley Johnson a également siégé en qualité de député au Parlement européen, où il a exercé les fonctions de vice-président de la Commission de l environnement. Il a ensuite occupé les postes de chef de la Division de la prévention de la pollution, puis de conseiller en matière de politique environnementale et de Directeur de la politique énergétique à la Commission européenne. Il est actuellement ambassadeur de la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage du Programme des Nations Unies pour l environnement. En 1984, il a reçu le prix Greenpeace pour services exceptionnels rendus à l environnement et, la même année, la Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals (RSPCA) lui a décerné le prix Richard Martin pour ses contributions exceptionnelles à la cause du bien-être animal. Découpage du gâteau lors du dîner de gala à l occasion du 40e anniversaire du PNUE, Nairobi, le 21 février De gauche à droite : Achim Steiner; Donald Kaniaru, ancien Directeur et Conseiller juridique principal; Mostafa Tolba, ancien Directeur exécutif; Amina Mohamed, Directrice exécutive adjointe ; Klaus Töpfer, ancien Directeur exécutif. Photo: Stanley Johnson Stanley Johnson a déclaré à Notre Planète : «C est un honneur pour moi d avoir été choisi pour écrire l histoire du PNUE du moins jusqu ici! Les délais étaient assez serrés. Je pense que j ai écrit mots en quatre mois, en effectuant dans le même temps des recherches fondamentales et en menant des entretiens individuels non seulement avec tous les anciens Directeurs exécutifs (et bien entendu avec celui en poste actuellement), mais aussi avec de nombreuses autres personnes, notamment d anciens membres du Conseil d administration. Aussi ardu qu il ait été, ce travail a été extrêmement stimulant. Écrire sur environ 40 années d existence du PNUE, c est inévitablement être amené à réfléchir sur certains des principaux problèmes auxquels la planète est aujourd hui confrontée. Et c est une expérience édifiante.». Le récit transporte le lecteur dans les coulisses pour lui faire voir en direct le rôle joué par le PNUE dans les négociations complexes et souvent tendues qui ont précédé divers traités historiques, comme le Plan d action pour la Méditerranée et, plus tard, le Programme pour les mers régionales, la Convention de 1983 sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage, le Protocole de Montréal de 1987 relatif à des substances qui appauvrissent la couche d ozone, qui a marqué son époque, la Convention sur la diversité biologique, et la Convention de Bâle sur les mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination, ainsi que les efforts d importance vitale engagés au niveau international pour faire face aux changements climatiques et au réchauffement global. Au cours des quatre dernières décennies, Stanley Johnson, qui est un ancien fonctionnaire de la Banque mondiale, a participé, à un titre ou un autre, à bon nombre des conférences ou événements importants mentionnés dans le livre, depuis la fameuse Conférence de Stockholm de 1972 jusqu au dernier Sommet de la terre qui s est tenu à Rio de Janeiro (Brésil) en juin de l année dernière (2012). PNUE NOTRE PLANÈTE Retour sur les quarante premières années 9

10 Shutterstock Brice Lalonde Coordonnateur exécutif, Rio +20 Tout est en place Ce n était pas le moment le mieux choisi, l été dernier, pour convoquer une conférence. Des élections étaient prévues au cours de l année dans certains pays et la plus grande partie du monde était encore aux prises avec une grave crise économique. Mais Rio+20 a quand même été une réussite. Outre l accord sur un document officiel de 52 pages, L Avenir que nous voulons, des centaines d évènements parallèles ont été organisés, ouvrant souvent des perspectives que les gouvernements hésitent encore à considérer. Les engagements contractés par les entreprises, les États et les villes ont approché les 500 milliards de dollars et, pour la première fois lors d une conférence des Nations Unies, les interventions des participants sur Internet ont été directement transmises aux chefs d État et de gouvernement. Il est encore difficile d évaluer les véritables retombées de la conférence, car les déclarations doivent être suivies d actions concrètes et les réunions internationales, même lorsqu elles bénéficient de la présence de chefs d État, n amènent pas nécessairement de grands changements sur le terrain. Les mêmes commentaires ont été faits au sujet de précédentes conférences ayant marqué leur décennie : Johannesburg en 2002 et même Rio en 1992, qui ont donné lieu à des décisions spectaculaires, mais qui ont eu peu de répercussions réelles dans les années qui ont suivi. Cette fois-ci, les décisions semblent plus modestes. Elles seront peut-être plus facilement mises en œuvre, conduisant ainsi à des transformations plus profondes. Au moins, l accord intervenu sur L Avenir que nous voulons autorise les Nations Unies et de nombreuses personnes engagées dans le monde entier à agir en faveur du développement durable. Parallèlement aux déclarations correspondant aux positions partagées par les 193 pays sur l état du monde et sur ce qu ils considèrent, ou non, comme des mesures prioritaires à prendre, Rio+20 a adopté des décisions cruciales s appliquant au système des Nations Unies. La Conférence a invité les Nations Unies à aider les pays à écologiser leurs économies grâce aux meilleurs outils et pratiques disponibles, mission d envergure dont le PNUE sera responsable. Elle a encouragé les entreprises à améliorer leurs pratiques en matière d établissement de rapports sur la durabilité, en vue éventuellement de préparer un accord international permettant de comparer les entreprises et les pays et d évaluer les progrès réalisés. Les Nations Unies ont été chargées de lancer un programme de travail visant à mieux mesurer les progrès dans nos sociétés. 10 PNUE NOTRE PLANÈTE des résultats à la mise en œuvre

11 Aller «au-delà du PIB» constituerait un grand pas en avant dans la prise en compte du capital humain, social et naturel, ainsi que des services associés, aux fins de rémunération future. On a aussi demandé aux Nations Unies de travailler à l élaboration d une stratégie efficace de financement du développement durable. Sur le plan institutionnel, la Conférence a décidé de remplacer la Commission du développement durable, créée il y a 20 ans par la première Conférence de Rio, par un forum politique de haut niveau, qui n est pas encore mis sur pied. Il est rare qu une conférence mette fin aux activités d une institution établie par une autre conférence. Mais pourquoi la Commission a t elle échoué? L idée était de réunir les dirigeants pour discuter des questions relatives au développement durable. Vont ils davantage participer à ce futur forum? Peut être, surtout s il devient la tribune internationale où l on peut débattre ouvertement, avec les représentants de la société civile, des problèmes de fond se rapportant aux tendances économiques, sociales et environnementales. La Conférence a également décidé de renforcer et de revaloriser le PNUE. En fait, la communauté internationale ressent une certaine culpabilité vis-à-vis du Programme, qu elle a créé il y a 40 ans à Stockholm, au moment où l on commençait à vraiment prendre conscience de la dimension écologique. Elle a cru qu un «aiguillon» suffirait à stimuler toutes les organisations des Nations Unies; elle n a donc pas doté le PNUE des ressources voulues pour s imposer et devenir une voix faisant suffisamment autorité. Malgré tout, le PNUE a réussi à devenir le véritable centre politique pour les questions se rapportant à l environnement mondial, et Rio+20 a commencé à combler ses lacunes en instaurant la composition universelle et en prévoyant un financement adéquat. La Conférence a aussi clairement indiqué que le PNUE devrait bénéficier de plus de moyens pour s acquitter de son mandat de coordonnateur au sein du système des Nations Unies, en vue d assurer l interface entre les milieux scientifiques et politiques et de collaborer avec toutes les parties prenantes. Et enfin, élément loin d être négligeable, le Programme doit mener des activités de renforcement des capacités et, surtout, garantir la cohérence entre les conventions, en plus de faire rapport régulièrement sur l état de la planète Terre. L enjeu actuel est bel et bien la planète, pas uniquement l environnement local ou la santé des écosystèmes dans certains pays ou une région donnée, mais également la biosphère elle même et les cycles biogéochimiques, les mécanismes fondamentaux qui entretiennent la vie sur Terre. Le système des Nations Unies ne s ingère pas dans les affaires des États Membres, mais quand il s agit de questions concernant l ensemble du globe, c est une autre histoire : la communauté internationale doit concevoir des instruments de portée planétaire. Le PNUE doit être l institution en charge de la biosphère. Malheureusement, les efforts de protection de l environnement mondial sont morcelés en de multiples conventions. Chacune d elle, par ailleurs très importante, ne traite que d une seule problématique (couche d ozone, climat, diversité biologique, etc.). Et pourtant, toutes ces questions sont interreliées, et notre monde a besoin d une tribune internationale pour définir les priorités et les stratégies. Il est absurde, par exemple, de combattre l appauvrissement de la couche d ozone en ayant recours à des gaz responsables des changements climatiques, mais cela arrive car ces deux domaines sont pris en charge par deux conventions distinctes. Voilà pourquoi il importe de consolider le PNUE pour qu il joue son rôle crucial de coordonnateur. Nous devons aussi suivre de près l évolution de l état de la Terre, mission première du PNUE, avec le concours de la communauté scientifique internationale. Rio+20 a été le théâtre d un débat entre une majorité de scientifiques, qui ont voulu mettre en garde contre les dangers de ne pas respecter les «limites de notre planète», et une majorité de pays, qui ont rejeté le concept même au nom du principe qu il serait injuste qu il y ait moins à manger au moment où ils sont enfin conviés au grand banquet mondial. Voilà l un des débats primordiaux, et très sensibles, qui sera à l avant scène dans les prochaines années. Le PNUE a par ailleurs commencé à intégrer l économie dans les questions de protection de l environnement. L Avenir que nous voulons a reconnu la nécessité de sauvegarder l environnement, mais sans convenir que la nature est un facteur de production, tout comme la main-d œuvre et le capital généré par les activités de l homme. Pourtant, les évènements parallèles tenus à Rio+20 ont beaucoup traité du capital naturel et des services rendus par les écosystèmes, et l économie environnementale est actuellement la discipline qui se développe le plus rapidement au sein des départements d économie des universités. Dans certaines des villes les plus à l avant garde, les services environnementaux ont été fusionnés aux services économiques. Il est donc vraisemblable que le PNUE se rapprochera des grands centres de l économie mondiale. La décision la plus spectaculaire prise au cours de la conférence a été de prier la communauté internationale de fixer un nombre réduit d objectifs de développement durable pour l humanité d ici Cette décision extraordinaire et imprévue, introduite par la Colombie lors des préparatifs de la réunion, pourrait modifier toute la dynamique de la coopération internationale au cours de la prochaine décennie. À l heure actuelle, les Nations Unies centrent leur action sur l élimination de la pauvreté et sur l accès des populations les plus démunies (un milliard de personnes) au développement, par la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement qui seront analysés en Quelles seront les relations entre ces deux séries d objectifs? Seront-ils fusionnés ou demeureront-ils distincts? La lutte contre la pauvreté demeure bien sûr une haute priorité pour les Nations Unies. Rio+20 a, toutefois, reconnu l énorme succès remporté dans ce domaine par les pays émergents au cours des 20 dernières années, estimant que la classe moyenne à l échelle du globe devrait atteindre les cinq milliards de personnes en Voilà pourquoi le monde a besoin d objectifs en matière de développement durable et pourquoi Rio+20 a appelé à définir des modes de consommation et de production durables, le PNUE agissant à titre de secrétariat de cette dernière initiative. De toute évidence, aucune conférence n est douée du pouvoir de transformer à elle seule le monde. Il serait toutefois crucial de déployer des efforts constants en vue d appliquer les principales décisions de Rio+20, parallèlement à celles des conférences précédentes. Des changements progressifs peuvent conduire à des transformations de fond. Les grands problèmes auxquels est confronté le monde, loin de disparaître, gagneront en intensité. Le PNUE devrait devenir à cet égard l un des instruments d invention les plus puissants mis à la disposition de la communauté internationale. PNUE NOTRE PLANÈTE Tout est en place 11

12 United Nations / Flickr Les OMD ont été à l origine d un grand nombre de réalisations. Toutefois, bon nombre d entre eux ne sont toujours pas atteints et le processus doit être accéléré. Même s ils sont tous accomplis, le principe soustendant l élaboration du programme de développement après 2015 sera de continuer dans cette voie. Nous ne pouvons, par exemple, nous arrêter tant que la totalité de la population mondiale n est pas délivrée de la pauvreté extrême et de la faim. Les OMD demeurent pertinents, à la fois comme guide pour l avenir et comme témoignage du passé. Tout futur programme de développement doit être façonné à partir des succès enregistrés, insuffisances observées et enseignements tirés au cours de leur mise en œuvre. Amina J. Mohammed Conseillère spéciale du Secrétaire général de l ONU pour la planification du développement après 2015 Une occasion unique À l approche de l échéance des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le potentiel créatif du programme de développement après 2015 suscite un enthousiasme croissant. Les Nations Unies sont entièrement en faveur d un processus ouvert et inclusif, à l appui des nombreux débats passionnants lancés et conduits par un large éventail d acteurs issus de tous les secteurs de la société. Le monde de l après-2015 sera sensiblement différent de ce qu il était au tournant du Millénaire. La population mondiale devrait augmenter de deux milliards d individus pour atteindre les neuf milliards d ici 2050, et cela, plus que tout autre facteur, sollicitera au maximum les ressources de la planète. Des questions comme la migration, l augmentation des inégalités, l évolution du paysage de la pauvreté, l insécurité, l exclusion sociale, la croissance rapide des économies émergentes, les changements climatiques et le nombre des États fragiles et à risque plaident en faveur d une approche intégrée pour l après La demande en produits et services de première nécessité continuera de croître. À l heure actuelle, quelque 2,6 milliards de personnes n ont pas accès à des installations sanitaires modernes, même si plus de gens bénéficient d un approvisionnement en eau amélioré. Malgré le déclin de la pauvreté, environ 925 millions de personnes souffraient encore de la faim en D ici 2030, la consommation alimentaire mondiale aura augmenté de 50 %, celle d énergie de 45 %, et celle d eau de 30 %. Les inégalités et le manque de travail décent représentent par ailleurs d importants défis pour le développement. Un milliard de jeunes sont particulièrement touchés par les pertes d emploi sur les marchés du travail, et cette population constitue le groupe de travailleurs à faible revenu le plus important; on a évalué à 74,7 millions le nombre de jeunes chômeurs 12 PNUE NOTRE PLANÈTE des résultats à la mise en œuvre

13 en Beaucoup d entre eux, en particulier les jeunes femmes, sont contraints d accepter des postes à temps partiel ou des emplois précaires dans le secteur informel, le tout souvent assorti d une rémunération dérisoire et de conditions de travail déplorables. Il sera essentiel de créer un nombre accru d emplois, mais cela devra s accompagner d efforts appropriés de relèvement du niveau d éducation afin de combler le déficit de compétences qui rend de nombreux jeunes incapables de trouver du travail ou qui les confine à des emplois de subsistance. Il faut continuer à élargir l accès à des sources d énergie propres et modernes afin de venir en aide aux 1,3 milliard de personnes qui n ont pas l électricité et aux quelque 40 % de la population mondiale qui utilisent du bois, du charbon, du charbon de bois ou des déchets animaux pour cuire leurs aliments. De manière générale, la déficience ou l insuffisance des infrastructures gêne le développement; les économies sont en croissance mais pourraient se développer beaucoup plus rapidement. On estime que la production est 40 % inférieure à ce qu elle devrait être en raison des lacunes sur le plan des infrastructures. L évolution des contextes socioéconomiques et politiques à l échelle mondiale a contribué à la multiplication des foyers de pauvreté dans les pays à revenu moyen, qui abritent les trois quarts des populations démunies de la planète. Près de la moitié des populations pauvres qui vivent dans les pays à faible revenu se trouvent dans des situations d après conflit ou de grande fragilité. Dans les pays à revenu moyen et à faible revenu, les ménages démunis profiteraient d une meilleure répartition des revenus et d un meilleur accès aux services sociaux, à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à des emplois productifs et décents et à un système de justice et de responsabilisation fiable. La responsabilisation et la justice doivent également être inscrites au programme de développement de l après 2015, avec des engagements et des responsabilités partagés entre les pays développés et les pays en développement. L interconnexion des enjeux mondiaux exige d adopter une approche plus globale, intersectorielle et axée sur les droits. On ne peut s occuper de problèmes communs et interdépendants en travaillant en vase clos. Les trois dimensions (environnementale, économique et sociale) du développement durable doivent s accorder avec les lois et droits humains. Nous devons clairement laisser savoir que le développement n en est un que s il est durable et que cette durabilité est impossible dans un environnement fragile, précaire et instable. Avec son approche axée sur les droits, le programme d après 2015 peut se centrer sur la prestation de services en matière de santé et d éducation et viser les groupes vulnérables, ceux qui sont victimes de discrimination ou dont les «Les bienfaits de la technologie de l information sont palpables dans une foule de domaines, allant du commerce et des transferts financiers internationaux à la mise en œuvre de programmes de services sociaux et aux perspectives d apprentissage. De nouvelles formes d alliance, de partenariat et de coopération internationale, souples et multipolaires, font aussi leur apparition.» droits sont bafoués. Il sera en mesure de justifier le renforcement de l état de droit et des systèmes de gouvernance et fournir des principes de travail clés, comme la non discrimination, la participation et la responsabilisation, pour guider la mise en œuvre des politiques de développement. Le monde dispose actuellement de tous les outils nécessaires pour élaborer et appliquer un tout nouveau cadre d action audacieux pour le développement. La population est plus éduquée et mieux informée que jamais auparavant. On observe une plus grande circulation des technologies, entreprises, capitaux et idées dans les pays en développement, et il y a eu de formidables avancées dans les sciences de la santé et l agriculture. Les bienfaits de la technologie de l information sont palpables dans une foule de domaines, allant du commerce et des transferts financiers internationaux à la mise en œuvre de programmes de services sociaux et aux perspectives d apprentissage. De nouvelles formes d alliance, de partenariat et de coopération internationale, souples et multipolaires, font aussi leur apparition. Ces opportunités peuvent et doivent servir à mettre au point et appuyer un nouveau programme de développement ambitieux, soutenu par un cadre financier solide. Le fait que les partenaires de développement sont récemment revenus sur leurs engagements en matière d aide officielle au développement pourrait avoir des conséquences désastreuses pour les pays les moins avancés et les pays en situation d après conflit, et rien ne semble particulièrement indiquer que cette tendance s inversera. Nous devrons explorer des options novatrices en matière de financement, notamment celles susceptibles de procurer aux femmes et jeunes entrepreneurs un accès préférentiel au crédit. La conception et l établissement d un programme de développement pour l après 2015 constituent une occasion unique pour le système des Nations Unies, ses États Membres et d autres acteurs de refaçonner les partenariats mondiaux et de consolider la coopération multilatérale en vue de faire face aux grands problèmes qui menacent l avenir de l humanité et de notre planète dont nous sommes si tributaires. Le développement durable devra être au centre de tous les débats. En demeurant fidèles aux engagements réaffirmés à Rio+20, nous serons en mesure d instaurer un cadre d action pour le développement qui permettra à tous les peuples de la Terre de jouir de leur droit inaliénable de vivre dans la dignité et l espoir. PNUE NOTRE PLANÈTE Une occasion unique 13

14 Shutterstock L urgence d agir de manière responsable M. Andrew Steer Président Directeur général, World Resources Institute Avec cette phrase percutante, Indira Gandhi, Premier ministre de l Inde, avait galvanisé la Conférence des Nations Unies sur l environnement, tenue à Stockholm en Premier avertissement lancé sur l état de notre planète, la Conférence de Stockholm a donné lieu à la création du Programme des Nations Unies pour l environnement dans un climat de grand optimisme sur le fait que l humanité pourrait, en unissant toutes ses forces, inverser les tendances alarmantes de la pollution et du gaspillage des ressources naturelles. Les espoirs étaient grands quand Maurice Strong, alors âgé de 43 ans, a été nommé à la tête de la nouvelle institution, premier organisme des Nations Unies dont le siège a été établi dans un pays en développement. Le mandat du PNUE était simple : être l organe principalement responsable des questions environnementales à l échelle de la planète. Sa mission consistait notamment à recueillir les données environnementales si précieuses, à coordonner les activités internationales, à élaborer des accords internationaux et à fournir une assistance technique en matière de renforcement des capacités, surtout dans les pays en développement. Depuis quarante ans, certaines des contributions du PNUE ont été cruciales. Le Programme a joué un rôle déterminant dans la création de dizaines d institutions et d accords ayant enrichi nos connaissances sur les grands enjeux mondiaux et stimulé l action internationale. Soulignons quelques étapes décisives : le Protocole de Montréal de 1987, qui a permis une baisse de 98 % des émissions de gaz appauvrissant la couche d ozone; le Groupe d experts intergouvernemental sur l évolution du climat (GIEC), principal organisme mondial chargé, depuis 1988, des questions se rapportant aux sciences du climat; le Sommet de la Terre de 1992, et ses conventions internationales sur les changements climatiques et la diversité biologique; et l Évaluation des 14 PNUE NOTRE PLANÈTE des résultats à la mise en œuvre

15 écosystèmes pour le Millénaire de 2005, toute première étude sur l état des ressources biologiques dans le monde. Et pourtant, à l aube de sa cinquième décennie, peu sont d avis que le PNUE est doté des ressources lui permettant de mener à bien l immense tâche qui l attend. Les enjeux sont aujourd hui beaucoup plus importants qu à l époque de sa création. Depuis qu Indira Gandhi et d autres ont sonné l alarme à Stockholm, l état de notre planète, en dépit de quelques réussites comme la reconstitution de la couche d ozone, n a cessé de se détériorer. Deux milliards de personnes souffrent actuellement du manque d eau et on prévoit que d ici 2030, près de la moitié de la population mondiale sera touchée. Selon l Évaluation des écosystèmes pour le Millénaire, nous avons dégradé, ou sommes en train d exploiter de manière non durable 60 % des services rendus par les écosystèmes, qui assurent nos besoins fondamentaux en abris et nourriture. L accroissement démographique s accompagnera évidemment d une hausse de la demande en nourriture, eau et énergie, respectivement 35, 40 et 50 %, au cours des 20 prochaines années. Et même la très conservatrice Banque mondiale prévoit une augmentation de 4 C des températures mondiales moyennes, assortie de coûts substantiels pour l humanité, en particulier les plus démunis. À un niveau élémentaire, les obstacles que doit surmonter le PNUE sont bien connus. Avec moins du tiers des États Membres siégeant au Conseil d administration, il n a jamais bénéficié d un appui fort et universel de la part des gouvernements (même si sa composition devrait maintenant s élargir). Son financement a été constamment aléatoire, en raison d une dépendance trop grande vis-à-vis des dons des pays. Et à titre d organe subsidiaire de l Assemblée générale des Nations Unies, plutôt que d institution à part entière, il ne jouit pas de l autonomie voulue en matière de prise de décision. Ces éléments ne sont, toutefois, que des symptômes, et non les causes du problème. Les racines du mal sont beaucoup plus profondes. Les gouvernements n accordent pas le même degré d importance aux questions écologiques qu aux questions d ordre économique, tant à l échelon national qu international. Les ministres de l environnement ont rarement le même poids politique que leurs collègues du secteur économique (ministres du commerce, des finances, des travaux publics, etc.) au sein des cabinets nationaux, et peu d entre eux abordent les grands enjeux environnementaux mondiaux de la même façon qu ils le feraient avec les enjeux économiques. En fait, de nombreux États ne souhaitent pas vraiment l institution d un organisme mondial de l environnement fort. Ils veulent bien renforcer le pouvoir de l OMC ou du FMI, car ils privilégient la croissance économique, mais ne sont pas prêts à faire de même dans un domaine qu ils considèrent moins important. Nos petits enfants ne leur pardonneront peut-être pas leur attitude. Voilà donc les vraies raisons pour lesquelles les gouvernements du monde n ont pas accordé au PNUE le statut auquel il a droit pour s acquitter pleinement de son mandat et ce, en dépit du rôle de chef de file joué par son Directeur exécutif, Achim Steiner. Le Sommet Rio+20 a, toutefois, ouvert la voie à des avancées. Les gouvernements ont décidé de doter le Conseil d administration du PNUE de la composition universelle, en plus d appeler à une hausse et une stabilisation du financement fourni par les Nations Unies, outre les contributions volontaires. Si l appel à un financement adéquat se concrétise (nous disons bien si...), le PNUE devrait tirer parti de ses nouvelles ressources et de son regain d influence dans les domaines où il joue déjà un rôle prépondérant, à savoir la collecte des données environnementales mondiales et le renforcement des capacités des pays en développement pour l application des lois environnementales. Le PNUE devrait par ailleurs s employer à rationaliser les activités mises en œuvre par plus de 500 accords multilatéraux sur l environnement qui ont proliféré au cours des dernières décennies, morcelant ainsi l action internationale. Et l Assemblée générale des Nations Unies ferait bien de favoriser le respect des engagements de Rio+20 en attribuant au Programme de plus grands pouvoirs décisionnels. Rio+20 offrait la perspective d une action mondiale renouvelée capable d apaiser le climat de tourmente qui entourait la réunion, mais n a pas tenu ses promesses. Par exemple, les travaux de préparation novateurs réalisés par le PNUE en vue de l instauration de l économie verte à l échelle mondiale n ont pas reçu l appui escompté et se sont perdus au milieu de longs débats politiques, malgré le fait que les grands dirigeants des secteurs public et privé aient été contraints d admettre la non viabilité des tendances économiques actuelles. Imaginez les grands enjeux du prochain demi siècle. De quel type de système de gouvernance internationale auronsnous besoin pour assurer, outre l élimination de la pauvreté et la création d emplois décents, la protection des espèces, la prévention des effets des changements climatiques et la sécurité alimentaire durable pour neuf milliards de personnes, tout en satisfaisant les aspirations de la nouvelle classe moyenne mondiale en pleine explosion démographique, qui est passée d un milliard d individus en 1990 à deux milliards aujourd hui et qui devrait atteindre les cinq milliards d ici 2030? Chacun de ces grands enjeux nécessite de gérer les biens publics mondiaux et nous sommes pourtant encore dépourvus d un mécanisme responsable capable de relever les défis à l échelle de l environnement mondial, et nous attendons toujours des débats responsables sur tous ces sujets. Le Conseil d administration du PNUE pourra-t-il, avec le concours des grands leaders des milieux économiques et scientifiques, contribuer à catalyser les progrès dans ce domaine? Indira Gandhi a terminé son allocution à Stockholm par la déclaration suivante, qui demeure d actualité : «Il est certain que la crise environnementale à laquelle est actuellement confronté le monde modifiera profondément le devenir de notre planète.» Une chose, pourtant, a changé. Nous ne disposons plus de 40 ans devant nous pour agir de manière responsable. PNUE NOTRE PLANÈTE L urgence d agir de manière responsable 15

16 Shutterstock Kumi Naidoo Directeur exécutif de Greenpeace International et Daniel Mittler, Directeur des affaires politiques de Greenpeace International Une revalorisation bienvenue Le Sommet Rio+20 n a été rien d autre qu un tragique échec. Face à l accélération des changements climatiques et à l exploitation sans cesse plus effrénée des ressources naturelles, les gouvernements n ont pas su impulser le changement nécessaire pour sauvegarder l avenir de la planète. Aucun engagement n a été pris pour susciter une révolution énergétique tirant parti des énergies renouvelables et reposant sur les économies d énergie, ni pour mettre un frein à la déforestation. On n a guère entendu que des vœux pieux énoncés dans un jargon prétendument écologique, en lieu et place de l action requise pour assurer la prospérité de tous, tout en ménageant notre planète. Par contraste, le renforcement du PNUE a été salué comme l un des principaux résultats de ce sommet. Certes, on doit accueillir comme une bonne nouvelle que l Assemblée générale ait enfin décidé, en décembre 2012, «de doter le PNUE de ressources financières sûres, stables, adéquates et accrues provenant du budget ordinaire de l ONU». Il était temps de mettre un terme à une situation telle que le PNUE devait chaque année mendier pour se procurer des fonds vitaux pour la protection de l environnement. Et ce fut également une excellente nouvelle d apprendre que le Brésil et la Chine avaient tous deux saisi l occasion offerte par Rio+20 pour annoncer des engagements de contributions supplémentaires importants pour renforcer le PNUE. Ce geste est une marque de reconnaissance envers le PNUE pour le rôle essentiel qu il joue dans les économies émergentes, en rupture avec la dichotomie fallacieuse et dépassée «environnement contre développement» qui avait projeté une ombre sur sa création il y a de cela 40 ans. Le PNUE entend à juste titre promouvoir «l environnement au service du développement» et il s efforce sans relâche, depuis sa création, de répondre aux besoins et aux attentes des pays en développement. Le renforcement du PNUE ne peut donc que contribuer aux efforts de développement dans le monde, et non en détourner, l environnement étant, en dernière analyse, le fondement de tout développement. C est là, sans nul doute, l une des raisons pour lesquelles les Chefs d État et de Gouvernement africains voudraient que le PNUE 16 PNUE NOTRE PLANÈTE des résultats à la mise en œuvre

17 devienne une institution spécialisée à part entière. Rio+20 aurait dû voir le PNUE devenir enfin un véritable organisme des Nations Unies pour l environnement, comme beaucoup, y compris l Union africaine et l Union européenne, l ont demandé lors du débat en plénière à la clôture de la conférence. La gouvernance du développement durable exige une autorité mondiale pour l environnement dotée de mécanismes beaucoup plus efficaces pour la mise en œuvre, le respect et l application du droit de l environnement. Pourtant, les gouvernements n ont pas franchi le pas à ce sommet, raison de plus pour affirmer qu il s est soldé par un échec. Le PNUE a fait quelques avancées dans ce lamentable statu quo, mais il s agit là d un piètre résultat pour un sommet réunissant des Chefs d État. Les gouvernements doivent maintenant agir vite pour faire aboutir le processus de revitalisation engagé à Rio. Ils doivent faire en sorte que la résolution de l Assemblée générale puisse se concrétiser par d importants financements supplémentaires afin que le PNUE puisse mener à bien ses travaux urgents et importants. Il ne faudrait pas que les gouvernements aient peur des sujets qui fâchent, mais qu ils donnent au PNUE les moyens nécessaires pour qu il puisse surveiller concrètement l application des accords multilatéraux sur l environnement et sanctionner les infractions. Tant que le PNUE restera confiné dans ses activités de plaidoyer, de formation et de renforcement des capacités, tandis que l Organisation mondiale du commerce peut, elle, imposer des mesures tarifaires punitives à l encontre ce ceux qui contreviennent à ses règles, l équilibre des pouvoirs sera inacceptable. Et la gouvernance de l environnement, les populations et l environnement lui-même continueront d en pâtir. Pour que la durabilité puisse s imposer en tant que concept, il faudra beaucoup plus qu un simple renforcement et une modeste revalorisation des institutions existantes. En plus d un organisme des Nations Unies pour l environnement doté de pouvoirs réels, il nous faut des règles mondiales qui changent la dynamique du pouvoir et qui prévoient des incitations pour favoriser les investissements. La Shutterstock «Nous devons donc œuvrer pour une véritable transformation de la gouvernance mondiale qui mette les populations et la planète au cœur de toutes les décisions. Dans une première étape, qui sera décisive, les gouvernements doivent donner au PNUE des pouvoirs réels et le reclasser dès que possible au rang d institution spécialisée. Nos enfants ne peuvent plus guère attendre davantage.» mise en place de règles mondiales engageant la responsabilité des entreprises est indispensable pour que celles-ci ne puissent plus porter préjudice aux personnes et à l environnement en toute impunité et qu elles payent pour les dommages causés. Lors du Sommet de la Terre tenu à Johannesburg en 2002, les gouvernements ont reconnu qu il était nécessaire de soumettre les multinationales à des règlements internationaux. Pourtant, à Rio+20, ils n ont préconisé que de légères améliorations, à caractère facultatif, dans la manière dont les sociétés font rapport sur leur impact social et environnemental. L élaboration d un instrument international juridiquement contraignant qui garantisse la responsabilité pleine et entière pour tout dommage social ou environnemental causé par une multinationale doit par conséquent conserver un rang de priorité élevé sur la liste des réformes à entreprendre en matière de gouvernance. Ce sera là un test décisif pour déterminer si les gouvernements souhaitent vraiment établir des règles pour les personnes et la planète, ou s ils préfèrent abdiquer leurs responsabilités en faveur d un marché libéral axé sur les gains à court terme. En vérité, le développement durable ne peut devenir réalité dans un monde où les paris à court terme des marchés financiers font la loi. Un contrôle très strict de ces marchés doit par conséquent faire partie intégrante de la réforme nécessaire de la gouvernance mondiale. De nouveaux instruments fiscaux tels que la taxe sur les transactions financières doivent être adoptés pour endiguer la spéculation et ses effets néfastes, et débloquer des fonds vitaux pour le développement et la protection de l environnement. Une révision des aspects sociaux et environnementaux du système mondial des échanges commerciaux, qui aurait dû être faite depuis longtemps, s impose également. Le renforcement du PNUE fait depuis longtemps l objet de débats. Ces 40 dernières années, le PNUE a réussi à survivre comme par miracle. Le fait qu il puisse publier des évaluations de l état de l environnement mondial, par exemple, est tout à fait remarquable. Il y a de cela 20 ans, les ONG devaient investir des ressources considérables pour recueillir et publier des informations du type de celles que l on trouve aujourd hui résumées dans les rapports de synthèse de la série L Avenir de l environnement mondial. Nous sommes reconnaissants au PNUE de jouer ce rôle, qui nous permet de nous consacrer plus pleinement aux campagnes à mener sur le front. Mais nous savons aussi que le temps presse et que tout nouveau rapport de la série ne fait que souligner l urgence croissante d une intervention. Nous devons donc œuvrer pour une véritable transformation de la gouvernance mondiale qui mette les populations et la planète au cœur de toutes les décisions. Dans une première étape, qui sera décisive, les gouvernements doivent donner au PNUE des pouvoirs réels et le reclasser dès que possible au rang d institution spécialisée. Nos enfants ne peuvent plus guère attendre davantage. PNUE NOTRE PLANÈTE Une revalorisation bienvenue 17

18 Par Joyeeta Gupta Professeur de sciences de l environnement et du développement à l Institut de recherches en sciences sociales de l Université d Amsterdam et à l Institut UNESCO-IHE sur l éducation relative à l eau, à Delft. Une ère nouvelle Il aura fallu vingt ans pour que, après les deux autres piliers du développement durable, à savoir les questions économiques et sociales, les questions d environnement soient enfin institutionnalisées. Cet évènement s est produit sur la scène internationale en 1972, lors de la Conférence de Stockholm sur l environnement. La création du PNUE est intervenue peu après. Toutefois, cette arrivée tardive d une organisation au statut limité augurait mal d une gestion internationale efficace des problèmes d environnement. Shutterstock À mesure que la mondialisation et la libéralisation des économies entraînaient dans leur sillage une exploitation toujours plus intense des ressources, la pollution de l environnement et la transformation du monde, le besoin d une efficacité accrue s est fait sentir sur la scène internationale. La gouvernance de l environnement devait être suffisamment solide pour aider à remodeler et repenser les modèles de développement ainsi que les modes de production et de consommation. Cependant, l écologie n était alors perçue que comme une alternative et nul ne s imaginait que ses défenseurs, qu il s agisse d organisations ou de mécènes, puissent avoir les moyens financiers et l influence politique nécessaires pour provoquer des changements structurels. Les politiques environnementales étaient dispersées entre différents domaines et éparpillées entre diverses instances. De nombreux modèles ont été proposés pour renforcer la gouvernance de l environnement : un modèle hiérarchique intégré (comme par exemple une Organisation mondiale du développement durable); un modèle hiérarchique spécialisé (comme par exemple un Conseil de sécurité de l environnement); une structure non hiérarchique (comme par exemple une Organisation mondiale de l environnement et du développement); un organe consultatif; le renforcement et le reclassement du PNUE; une coordination motivée par des principes communs (comme par exemple l instauration d un droit du développement durable); une coordination par le biais d un organe de coordination (comme par exemple ONU/Eau); ou un regroupement des secrétariats. Chacune de ces options obéit à des principes différents. La création de nouveaux organes s avèrerait onéreuse et risquerait de perturber les relations entre les organes existants, tandis que le reclassement du PNUE au rang d organisation pourrait être perçu comme une menace par tous ceux qui croient que les problèmes d environnement peuvent aisément être externalisés et leur solution différée. Après vingt années de débats, la Conférence des Nations Unies sur le développement (Rio+20) a finalement décidé, en juin 2012, de renforcer le PNUE; ce renforcement a été entériné en décembre 2012 par une résolution de l Assemblée générale des Nations Unies dotant progressivement le PNUE de nouveaux atouts et de nouveaux pouvoirs. Cette résolution vise à renforcer le rôle du PNUE «en tant qu autorité mondiale de premier plan en matière d environnement chargée de définir le programme 18 PNUE NOTRE PLANÈTE des résultats à la mise en œuvre

19 mondial pour l environnement» et «ayant autorité pour défendre la cause de l environnement mondial». Elle institue le principe d adhésion universelle à son organe directeur avec effet quasi immédiat. Elle préconise la participation pleine et efficace des représentants des pays en développement et sollicite le versement de contributions volontaires additionnelles pour un financement stable et sûr. Les incidences de cette décision sont quadruples. En premier lieu, en réitérant le rôle du PNUE en tant que pivot de la gouvernance internationale de l environnement, l Assemblée générale entend faire reconnaître qu il a plus que jamais autorité pour définir en quoi consiste cette gouvernance. Les organismes des Nations Unies sont nombreux à travailler sur les questions d environnement, mais c est au PNUE qu il incombe désormais clairement de coordonner et promouvoir la cohérence à l échelle du système et de prendre la tête des efforts visant à formuler les stratégies à l échelle du système des Nations Unies dans le domaine de l environnement. Le PNUE sera probablement aidé dans son rôle par le Groupe de gestion de l environnement créé en 1999 pour améliorer la coordination inter-institutions dans le domaine de l environnement et des établissements humains. Cette décision permettra peut-être au PNUE d avoir une meilleure vision d ensemble des différents aspects des problèmes écologiques et, ainsi, de mieux faire entendre sa voix dans le cadre de ses activités de coordination. En deuxième lieu, la légitimité du PNUE a été consolidée. Les 193 États Membres de l ONU seront dorénavant représentés au Conseil d administration au lieu des 58 États qui l étaient jusqu ici. Cela signifie que les États qui devaient auparavant s exprimer par la voix d autres États pour défendre leurs intérêts devant le Conseil d administration pourront désormais participer à ses travaux, créant ainsi une forme de démocratie directe. Chaque État aura donc, en théorie, une influence égale sur la politique du PNUE. La composition universelle donnera davantage de poids aux pays en développement puisqu ils constituent la grande majorité des nations du monde. «Alors que nous entrons dans la quatrième ère de la gouvernance mondiale de l environnement, rappelons que la première ère, celle d avant 1972, était caractérisée par la prise de décisions ad hoc. La deuxième, qui correspond à la période , a vu l accumulation des connaissances sur l environnement, l avènement des politiques environnementales, et la mise en place d un programme écologique mondial. Durant l ère post-1992, on s est rendu compte qu il était difficile de mener une politique de l environnement sans remettre en question les postulats du développement. Aujourd hui, dans l ère post-2012, la gouvernance de l environnement pourrait bien parvenir à maturité.» Un grand nombre d États n ont pas la possibilité de participer, faute de ressources; la communauté internationale est donc vivement invitée à leur apporter un soutien. Une telle démarche signifie que les processus politiques devront tendre inévitablement à porter davantage sur les questions d équité et sur la répartition des responsabilités, des droits et des risques environnementaux entre pays. Un soutien continu à la présence du PNUE à Nairobi sera un pas dans ce sens. Le Document final de la Conférence Rio+20 donne également au PNUE le pouvoir d impliquer plus activement les parties prenantes. Le lien formel plus fort avec les États et le lien informel avec les acteurs non étatiques accroîtront sans aucun doute sa légitimité globale et son aptitude à négocier avec d autres organismes des Nations Unies. En troisième lieu, cette décision améliorera l aptitude du PNUE à apporter un soutien direct aux pays en matière de renforcement des capacités, transfert de technologies et autres types de dialogue nécessaires pour les aider à prendre leurs décisions en connaissance de cause. Si cette démarche est envisagée comme un processus d apprentissage mutuel, le PNUE comme les pays développés en tireront des bénéfices, ce qui leur permettra d apprendre comment traiter les questions d environnement dans un contexte institutionnel. Enfin, l Assemblée générale appuie l engagement du PNUE à fonder ses politiques sur la réalisation d évaluations factuelles des données scientifiques relatives à l état de l environnement mondial, pour en assurer la pertinence. L autorité fortifiée du PNUE, fondée sur sa légitimité nouvelle et sur l orientation scientifique de ses travaux, alliée à son double mandat qui consiste, d une part, à assurer et promouvoir la cohérence à l échelle du système et, d autre part, à fournir un appui technologique, un soutien au renforcement des capacités et une assistance financière, et le plaidoyer pour un financement régulier, stable, sûr et accru en faveur des pays en développement, confèrent au PNUE les atouts nécessaires à une amélioration de son efficacité. Dans le même temps, certaines questions fondamentales doivent être abordées. Si le fond du problème est le manque de volonté politique, une amélioration structurelle peut-elle y remédier? L armature institutionnelle était-elle, dès le départ, le vrai problème? Après tout, le PNUE est parvenu avec succès à faire adopter toute une série de traités sur l environnement. Le renforcement du PNUE aura peut-être pour effet d en améliorer la légitimité, mais n aura peut-être qu un impact politique marginal sur ceux qui ne s intéressent qu au développement économique ou aux questions sociales. Même avec davantage d autorité, le PNUE pourrait rester affaibli si les grandes puissances ne ratifient pas ses traités ou n appuient pas ses autres actions, et si les pays émergents ne sont pas prêts à intégrer les considérations environnementales dans leurs programmes de développement. Alors que nous entrons dans la quatrième ère de la gouvernance mondiale de l environnement, rappelons que la première ère, celle d avant 1972, était caractérisée par la prise de décisions ad hoc. La deuxième, qui correspond à la période , a vu l accumulation des connaissances sur l environnement, l avènement des politiques environnementales, et la mise en place d un programme écologique mondial. Durant l ère post-1992, on s est rendu compte qu il était difficile de mener une politique de l environnement sans remettre en question les postulats du développement. Aujourd hui, dans l ère post-2012, la gouvernance de l environnement pourrait bien parvenir à maturité. PNUE Une ère nouvelle 19

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