BIBLIOLOGIE. I- La Révélation, l Inspiration et l Illumination de la Bible

Transcription

1 1 BIBLIOLOGIE Introduction La Bible est Le Livre par excellence. Elle est le premier livre imprimé dans le monde. Elle est le livre le plus vendu dans le monde entier. Elle est le premier livre qui a été traduit dans une autre langue. Elle est le livre qui est traduit dans le plus grand nombre de langues. Elle est le livre le plus étudié dans le monde. Les anciens livres étaient écrits sur des biblus ou papyrus, d où vient le mot grec «biblos». Le mot français «bible» vient du grec «biblos» (Mat.1 : 1) et «biblion» (singulier, petit biblos, Luc 4 : 17) qui signifie «livre». «Biblia» (pluriel) est l ensemble des livres. L Ancien Testament a été écrit en hébreu avec quelques exceptions. Les versets Dn 2 :4 7 :28; Esd. 4: 8 6: 18 et 7: 12 16; et Jer 10: 11 ont été écrits en Araméen. Le Nouveau Testament a été écrit en Grec, non pas le Grec classique mais un Grec populaire qui était parlé à l époque. La langue parlée le plus couramment par les Juifs en Palestine à l époque de Jésus était l Araméen. I- La Révélation, l Inspiration et l Illumination de la Bible A- La Révélation La Révélation est l action par laquelle Dieu se fait connaître à l homme: sa personne, sa nature, sa parole, ses désirs et ses préceptes. Le Dieu de puissance et d amour désire Se faire connaître et être aimé par ses créatures. Révélation générale La révélation de Dieu dans la nature - Rom.1: 19-21; Ps.19: 2-5; Actes 14:15-17 La méditation de cette révélation générale nous amène à nous humilier devant Lui. Ps.8: 4-5; Es.40: La voix de Dieu dans la conscience. À la nature, extérieure à l homme, vient s ajouter la voix de Dieu s adressant à sa conscience. Rom.2: Idéalement, tout homme instruit par les deux révélations de la nature et de la conscience devrait être prêt à recevoir le salut: réalisant sa petitesse et la grandeur merveilleuse de l univers, il adore le Créateur invisible. En même temps, il tremble devant Lui, car sa conscience l accuse, nul ici-bas n ayant jamais obéi à tous ses préceptes. Ces deux révélations sont pourtant insuffisantes pour arriver au salut. L individu sait qu il y a un dieu créateur et il est convaincu de son péché, mais il ne sait pas comment ni où se tourner pour trouver le salut.

2 2 Beaucoup tombent dans l idolâtrie, les fétiches, les faux dieux, les faux prophètes, les nombreuses religions de ce monde et se tourne vers eux-mêmes en cherchant le salut. Rom.1: L Apôtre Paul dit qu ils sont inexcusables. Rom.1:20 Comment seront jugés ceux qui n auront pas entendu l évangile? (Voir l Au-Delà, René Pache, p ). Chacun sera jugé d après les lumières reçues Rom.2 :12 La responsabilité augmente avec la connaissance Luc 11 :31 32 ; Mt.11 :20 24 ; 10 :14 15 ; Luc 12 : Tous les païens sans exception bénéficient des deux premières révélations. Tous ont désobéi aux lumières reçues et sont inexcusables devant Dieu Rm. 2 : Quand un païen sincère cherche Dieu de tout son cœur, Dieu lui envoie quelqu un pour l annoncer la Bonne Nouvelle. Exemples : Corneille (Acte 10 :19 20) et l Ethiopien (Acte 8 : 26 29). Le salut est seulement possible par la foi en Jésus-Christ, qui vient par la connaissance de la Parole de Dieu Rm. 10 :14 17 ; Acte 4 : 12 La révélation personnelle et spécifique de Dieu. Dieu nous a donné une révélation spécifique Le concernant en nous donnant l Ecriture, la Bible. La Bible n a pas été donnée d un coup. Elle a été formée sur une période de 1500 ans. Pendant ce temps-là, Dieu a utilisé plusieurs moyens pour Se révéler. La Révélation a été progressive: a) des apparitions (théophanies) pour communiquer quelque chose (à Abraham - Gen.17: 1, à Isaac - Gen.26: 2, à Jacob - Gen.32: 30, à Moïse - Ex.3: 2-6, à Gédéon - Jug.6: 12) b) les songes et les visions Nb.12: 6 c) les prophètes. Dieu, S étant révélé à des individus choisis pour Son service, les envoie dire au peuple ce qu ils ont entendu. Il ne parle donc pas tellement au peuple autrement que par les prophètes. En hébreu le mot prophète signifie héro, annonceur, (griot). Les prophètes agissaient évidemment sous l action de l Esprit de Dieu. Ex.4: 10-12; Det.18: 18; Amos 3:7; 2 Pierre 1:21 Dans la Bible, visions et paroles sont souvent confondues. d) la révélation de Dieu en Jésus-Christ. Jean 1:18; 14 :9 ; Mt. 11 :27 ; Col. 2 :9 ; Héb.1:1-2 e) l Ecriture. Toutes les révélations énumérées dans le paragraphe ci-dessus ont été accordées à des individus ou à des générations maintenant disparus. Que connaîtrons-nous des lumières reçues s ils n avaient pris, dans un livre inspiré, une forme définitive? Lorsque la composition de la Bible a été terminée (nous verrons cela plus tard), les nouvelles révélations de Dieu destinées à tous les hommes ont cessé. Il n y a plus eu de nouvelles doctrines données par révélation, par n importe quel moyen à n importe qui. Il n y a plus eu de nouvelles révélations de Dieu concernant sa personne.

3 3 Ceux qui y ajoutent (ou retranchent) sont en danger Ap. 22 :18, 19 En d autres mots, rien ne peut être ajouté à la Bible. La Bible est le seul livre qui soit vraiment la Parole de Dieu. Elle est la seule authentique révélation de Dieu. Les prophètes de nos jours ne peuvent pas recevoir de nouvelles révélations de la part de Dieu. Ses révélations sont finies. Le Seigneur Jésus-Christ lui-même et les apôtres nous ont mis en garde contre les faux prophètes. Mt. 7 :15 20 ; Mt. 24 :11, 24 ; Actes 13 :6 8 ; 2 Pi. 2 :1 ; 1 Jn. 4 :1 Tous ceux qui disent qu ils ont de nouvelles révélations de la part de Dieu sont de faux prophètes. La Bible nous dit de juger les prophètes pour voir s ils sont de Dieu ou pas. Dt. 13 :1 5 ; 18 : Il ne faut pas confondre la révélation avec l illumination. Dieu peut illuminer quelqu un pour qu il puisse comprendre, peut-être pour la première fois, une vérité biblique qui pour lui est nouvelle, mais que Dieu a déjà révélée dans le passé. Il ne faut pas non plus confondre cela non plus avec des révélations que Dieu peut nous faire de vérités de l expérience humaine qui nous sont cachées -Exemple: Le péché d Ananias et Saphira. (Actes 5:1-10) Enfin, il ne faut pas confondre cela avec la direction de Dieu par son Saint-Esprit dans la vie d une personne. Fausses théories de la révélation : Méthode de critique biblique. Le rationalisme a développé «la méthode de critique biblique» dont le principe est de ne considérer comme vraies ou correctes que les données ou les affirmations bibliques conformes à la raison. Cette méthode sera aussi appelée méthode historico-critique. Cette approche annule en effet la révélation divine. (Salomon Andria Introduction à la Théologie) Le libéralisme théologique. «Les libéraux nient la révélation surnaturelle (puisqu étrangère à la raison.)» La révélation dont parlent les libéraux est une révélation constante et constitutionnelle ancrée dans la créature spirituelle, qui sait d elle-même ce qu il faut dire de Dieu. L homme aurait donc la capacité en lui-même de connaître Dieu pleinement. Là encore, il n ya pas besoin de révélation divine.

4 4 La néo-orthodoxie de Karl Barth. Pour lui, si Dieu ne se révèle pas, l homme n aura pas le moyen de Le connaître. Cependant, l Ecriture n est pas la Parole de Dieu. Elle le devient à travers une rencontre existentielle car Dieu ne se révèle pas par des mots. La théologie catholique. Elle reconnaît les révélations naturelle et surnaturelle, mais soutient que l on ne peut connaître Dieu que par les mystères de la seule révélation surnaturelle présentée par l intermédiaire du Magistère (l enseignement du Pape et des évêques.) En plus, elle reconnaît deux sources d autorité : l Ecriture et la Tradition (la transmission extrabiblique des dires et des écrits des premiers Chrétiens, les écrits des Pères de l Eglise et des dogmes ou de pratiques instituées par l Eglise Romaine à travers les siècles). B- L inspiration de la Bible L inspiration est l influence déterminante exercée par le Saint-Esprit sur l esprit de ceux qui ont écrit la Bible pour qu ils annoncent et rédigent de façon exacte et autorisée le message reçu de Dieu. L inspiration concerne l enregistrement de la vérité. Car toute l Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, réfuter, redresser et apprendre à mener une vie conforme à la volonté de Dieu. Ainsi, l homme de Dieu se trouve parfaitement préparé et équipé pour accomplir toute oeuvre bonne. 2 Tim.3: Inspiré de Dieu = soufflée hors de Dieu, produite par le souffle créateur de Dieu, donnée par Lui, parlée par Lui. (voir aussi Ps. 33 :6) Selon 2 Tim. 3 :16-17, l Ecriture est utile pour : Enseigner poser le fondement de la bonne doctrine - Dt. 4 :36 ; Ps. 94 :12 ; Rm. 15 :4 Convaincre produire la conviction, réfuter, dissiper l erreur. L homme a l intelligence obscurcie et le cœur endurci (Eph. 4 :18) ; il faut la puissance de la Parole divine pour lui ouvrir les yeux et le persuader de la vérité (Jer. 23 :29 ; Hb. 4 :12) Corriger ramener sur le droit chemin, lui adresser des avertissements, des reproches, avec l amour et l autorité du Seigneur Lui-même. Ps. 119 :9, 11 Pour instruire dans la justice élever et former le croyant par cette éducation spirituelle qui l amènera à la stature parfaite de Christ. Ps. 119 :98 99, 130 Afin que l homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. 1 Pi. 1:10 12 ; 2 Pi. 1:19 21 ; Hb. 1 :1, 2 ; Jn. 8 :28 ; 17 :8, 6 L inspiration est un miracle de Dieu. L Ecriture affirme constamment le miracle, mais jamais Paul, Pierre, ni aucun autre ne nous dévoilent comment il s est opéré, ni quelle a été la manière et la mesure exactes de l influence divine exercée sur les auteurs sacrés. Cependant, l examen de quelques cas concrets de la Bible nous aide à comprendre certains aspects de l action divine.

5 1- L inspiration est accordée par Dieu de façon absolument souveraine. L Esprit parle, et fait écrire, quand et comment il Lui plaît. Les prophètes ne parlaient donc pas comme ils le voulaient, n importe quand, ni à des jours fixes. Ils attendaient qu un message leur soit communiqué d En Haut. Jr.1 :2 ; Hk. 2 : En général, l auteur sacré gardait sa pleine lucidité (son esprit était éveillé), dialoguant même avec le Seigneur, posant des questions, et faisant part de ses réactions. Es. 6 :11 ; Jr. 14 : Souvent aussi, l écrivain était dépassé par les messages. Parfois, ils étaient étonnants, effrayants ou incompréhensibles. 4- Les écrivains ont l entière certitude de transmettre les paroles mêmes de Dieu. - Moïse - répète plus de 50 fois dans le seul livre du Lévitique une phrase comme celle-ci: L Eternel appela Moïse... Il lui parla et dit: Parle aux enfants d Israël, et disleur... - David - 2 Sm 23:2 - Jérémie - emploie constamment une formule de ce genre: La Parole de l Eternel me fut adressée en ces mots..., L Eternel me dit..., Ainsi parle l Eternel.... Au total, dans l A.T. ces termes ont été utilisés plus de fois! - Paul - 1 Thess.2: 13 - Jean - Apoc. 1:1-2, 2:18, 29, 19:9 5- Nous croyons à une inspiration plénière et verbale de l Ecriture. Nous croyons que, dans la rédaction des manuscrits originaux, le Saint-Esprit a guidé les auteurs dans le choix même des expressions, et cela dans toutes les pages de l Ecriture, sans pour autant occulter leur personnalité. L inspiration plénière et verbale implique nécessairement l inerrance de la Bible. Cette inerrance se reporte aux autographes (écrits originaux) de la Bible. a) Inspiration plénière - Elle signifie que l inspiration est entière et sans restriction. C est ce qu affirment partout les auteurs sacrés: toute Ecriture est inspirée de Dieu (2 Tim.3: 16). 1 Thes.2: 13; Apoc.19:9, 21:5, 22:6, b) Inspiration verbale - Une inspiration plénière doit aller jusqu aux mots. Les mots sont inséparables du message. Son contenu ne peut être exprimé sans paroles. Pour exprimer une idée sans faire d erreur, il faut choisir très soigneusement les mots correspondants. Très souvent, le sens d un passage repose entièrement sur un mot, sur le singulier ou le pluriel, ou sur le temps du verbe (passé, présent ou futur). Cela ne veut pas dire que les auteurs ont été utilisés pour faire une dictée mécanique. Dieu adaptait complètement son activité inspiratrice à l état d esprit, à la perspective, au tempérament, aux intérêts, aux habitudes littéraires et aux particularités stylistiques de chaque auteur. L Ecriture est en même temps divine et humaine, de la même manière que Jésus-Christ était à la fois Dieu et homme. 5

6 6 6- Fausses théories de l inspiration de la Bible qu il faut connaître et réfuter: a) L inspiration naturelle ou intuition. La Bible n est qu un remarquable livre humain, sans inspiration divine, au même titre que beaucoup d autres oeuvres littéraires. Cette théorie nie la véritable inspiration. En exaltant les auteurs humains de ce remarquable livre, la divinité est exclue. C est l expression de l incrédulité. b) La Bible n est que partiellement inspirée par Dieu: L inspiration n a porté que sur les pensées de l auteur sacré, et non sur les mots de ses écrits. Mais les pensées sont exprimées par des mots. Seul l enseignement moral et spirituel de la Bible serait inspiré (les récits historiques non). Il y aurait des inexactitudes, des légendes et des notions jugées fausses d après nos idées «modernes». Si un témoin donne un faux témoignage, se trompe ou s il est ignorant sur le sujet, il sera difficile de croire qu il dit la vérité sur d autres sujets. La Bible contient mais n est pas la Parole de Dieu. Selon certains théologiens, la Bible renferme beaucoup de mythes, de légendes et d erreurs. Pour d autres, la Bible n est qu «un témoignage révélé», ce dernier s exprimant au travers des contradictions du texte. Le théologien Rudolph Bultmann s efforce de dégager tous les mythes du texte biblique, afin de conserver l essence de l Evangile, le «kerygma». Il a ainsi éliminé la préexistence du Christ, sa naissance miraculeuse, sa divinité, ses miracles, sa mort substitutive à la croix, sa résurrection et celle des croyants, son ascension, son retour en gloire, le jugement final du monde, l existence des bons et des mauvais esprits, la personnalité et la puissance du Saint-Esprit, la doctrine de la trinité, la mort comme conséquence du péché, la doctrine du péché originel, etc. Après avoir «démythisé» la Bible, que reste t-il de «l essentiel de l Evangile»? Qui peut décider de ce qui est inspiré et de ce qui n est pas inspiré si les deux sont mélangés dans le même texte? Ces théologiens nous disent que la Bible n est qu une parole humaine, mais Dieu peut faire en sorte qu elle devienne sa Parole lorsqu il nous adresse un message par son intermédiaire. Christ seul est la «Parole de Dieu». La Bible n est qu un écho incomplet de Jésus. Le problème est que nous ne pouvons connaître Jésus-Christ que par la Bible. La Bible elle-même ne cesse d affirmer qu elle est la Parole de Dieu. c) La Bible serait un livre seulement divin, ayant été dicté mécaniquement aux hommes. L auteur sacré aurait été totalement passif, enregistrant et transmettant la révélation comme le ferait aujourd hui un magnétophone. Sa personnalité aurait été entièrement mise de côté, afin que le texte soit exempt de tout élément faillible et humain (c est comme cela que le Coran aurait été donné à Mohamed).

7 Une dictée mécanique aurait produit une uniformité complète de toutes les pages de la Bible, ce qui est très loin d être le cas. Nous constatons au contraire que Dieu n a pas du tout mis de côté la personnalité des auteurs. On reconnaît leurs styles, leurs tempéraments et leurs sentiments personnels. Il est vrai que certains passages sont des dictées directes ou des enregistrements exacts des mots dits par Dieu. Mais dans ce cas, cela est clairement indiqué (Ap. 19 : 9 ; 21 : 5). L inspiration n est pas mécanique, mais organique; non pas magique, mais divinement naturelle ; non pas une dictée sans vie, mais une Parole vivante produite par l Esprit. L Evangile consiste précisément en ce que Christ, dans sa perfection, est à la fois Dieu et homme, tout comme la Bible est entièrement inspirée en même temps de l homme et de Dieu. d) L inspiration des auteurs bibliques est la même que celle qu ont tous les chrétiens aujourd hui. Ceci est une confusion avec l illumination, que nous allons voir ci-dessous. Aujourd hui, personne ne peut revendiquer la même inspiration divine que celle dont ont bénéficié les hommes qui ont rédigé les livres de la Bible. C- L Illumination L illumination est le processus par lequel le Saint-Esprit accorde la faculté de comprendre la Parole de Dieu à celui qui la lit et qui l étudie. Il accomplit cette œuvre pour tout lecteur de toute génération. L illumination est le secours surnaturel accordé par l Esprit de Dieu au lecteur de l Ecriture Sainte, pour qu il en saisisse le message divin. Elle est normalement permanente et grandissante. Dès que le croyant se soumet à l Esprit de Dieu, Celui-ci le conduit dans toute la vérité (Jn.16: 13). Ps.119: 18, 130; 2 Cor.3:14-16; Rom.8:16 L illumination rend la Bible accessible à toute personne croyante, intelligente ou non (Luc 10:21), instruite ou non (Mt.5: 3). Ceux qui ne sont pas croyants ne connaissent pas cette illumination. 1 Cor.2: 14; 2 Cor.4: 3-4 Certaines choses dans la Bible seront toujours difficiles à comprendre ; certaines ne concernent pas notre époque. Daniel ne comprenait pas les révélations qu il recevait, ainsi que beaucoup d autres prophètes. Ses prophéties devenaient claires seulement longtemps après. Les disciples ne comprenaient pas tout ce que Jésus disait (Luc 18:34). Ils ont compris Ses propos après Sa mort et Sa résurrection (Luc 24:45). Il y a des choses qui nous sont encore cachées et dont nous ne comprenons pas le sens exact (beaucoup de choses dans l Apocalypse par exemple). 7

8 8 II - La Bible - La Parole de Dieu Les chrétiens évangéliques affirment que la Bible est la Parole de Dieu. Pouvons-nous avoir foi en ce livre? Comment savoir si la Bible est vraiment la Parole de Dieu et non pas seulement un livre écrit par des êtres humains? (voir «Esquisse» - p 51) Argument à priori «l homme étant ce qu il est et Dieu étant ce qu il est, nous pouvons nous attendre à une révélation de la part de Dieu et aussi à l expression concrète des parties de cette révélation, qui sont nécessaires pour fournir une source de vérité théologique digne de confiance et infaillible.» Argument de l indestructibilité de la Bible «Quand nous nous rappelons qu il n y a qu un très petit pourcentage de livres qui survivent à un demi-siècle, qu un pourcentage encore plus petit dure plus d un siècle et que seulement un nombre infime existe encore après mille ans, nous nous rendons compte que la Bible est un livre exceptionnel. Et quand, de plus, nous nous souvenons des circonstances au travers desquelles la Bible a survécu, cela devient vraiment surprenant.» Argument de l unité de la Bible «Bien qu elle ait été écrite par une quarantaine d auteurs différents sur une période d environ 1600 ans, la Bible est un seul livre. Elle n a qu un seul système doctrinal, une seule norme morale, un seul plan de salut, un seul programme pour l histoire. Ses différents récits des mêmes incidents ou enseignements ne sont pas contradictoires, mais complémentaires.» Étant donné le contenu et l unité de la Bible, nous sommes obligés de conclure qu elle est l expression concrète d une révélation divine. La question de savoir si la Bible vient de Dieu ou non aura évidemment une grande incidence sur notre foi en Christ et en ses paroles. A- Preuve de la prophétie Hormis Dieu, personne ne connaît l avenir avec précision. Un livre qui est capable de prédire avec exactitude l avenir à cent pour cent ne peut qu être une révélation de Dieu. Le seul livre qui le fait est la Bible. À part la Bible, aucun livre sacré au monde ne peut relever ce défi, car aucun autre livre n est en mesure de prédire en permanence l avenir de façon correcte. Le test qui nous permet de savoir si une révélation vient ou non de Dieu, c est de la prophétie accomplie. Une prophétie prédictive qui vient de Dieu se réalise toujours. Dt.18:21-22 Les prophéties bibliques réalisées ne sont rien d autre que miraculeuses. Elles prouvent que la Bible est la Parole de Dieu. Exemples: 1- Le Psaume 22 écrit par David environ ans av. J.-C., donne une description très détaillée de la crucifixion d un homme, Jésus. (Et cela 750 ans avant que la crucifixion ne soit inventée comme méthode de punition à mort.) 2- Le prophète Ésaïe, 700 ans av. J.-C. a également décrit que le Messie serait crucifié pour les péchés de son peuple et qu il souffrirait à la place des coupables (Es. 53:5). Il a aussi révélé deux détails étonnants à propos de la mort de Jésus: qu il serait mort avec des méchants et que son sépulcre aura rapport avec un riche. (Es.53: 9) Effectivement, Il est mort entre deux malfaiteurs et Il a été mis dans le sépulcre d un riche après Sa mort.

9 9 3- La ville de la naissance de Jésus a été prédite avec précision 700 ans avant sa naissance. Michée 5:1 et Mat.2: Dieu annonça à Ésaïe (Es.44: 28) que Cyrus, le roi des Perses, donnerait l ordre de reconstruire le temple de Jérusalem après sa destruction par le roi Nabuchodonosor. Cette prédiction a été faite 200 ans avant la naissance de Cyrus et s est accomplie exactement comme Dieu l avait dit (Esd.1: 1-3). B- La Bible affirme constamment qu elle est la Parole même du Seigneur L Ancien Testament déclare 3808 fois qu il retransmet les paroles expresses de Dieu: Esaïe 120 fois; Jérémie 430 fois; Ezéchiel 329 fois; Amos 53 fois; Aggée 27 fois (en 38 versets); Zacharie 53 fois, etc. C- Preuve tirée du témoignage apostolique La Bible a été écrite par des hommes reconnus comme des prophètes et des apôtres de Dieu. 1- Le Christ et les apôtres confirment le témoignage de l Ancien Testament qu il est la Parole de Dieu. Exemples: Mat.15: 4-6, comparer avec Ex.20: 12 et 21:17 Mat.19: 4-5, comparer avec Gn.2: La prédication du Christ et des apôtres était appelée La Parole de Dieu. Luc 5:1; 1 Thes.2: 13; Actes 8:14, 11:1, 12:24, 13:7, 44, 49 D- Preuve scientifique La Bible parle en termes corrects de découvertes scientifiques bien longtemps avant qu elles ne soient faites (Ex: que la terre est ronde et non plate, comme pensaient les hommes de l époque.) Es. 40 : 22 E- Preuve de la puissance de la Bible pour changer des vies. De nombreuses personnes peuvent témoigner comment, en lisant la Bible et en acceptant son message, leurs vies ont subi une transformation radicale. F- Preuve archéologique L étude des civilisations des pays de la Bible a confirmé de nombreux détails trouvés dans l Écriture. Pourquoi avons-nous besoin d une parole écrite? 1- Pour qu elle ne soit pas perdue. Une communication orale donnée à un homme de Dieu, à une génération ou à un peuple élu n est pas suffisante. Il est indispensable que le message soit mis par écrit.

10 10 2- L Écriture est indispensable pour fixer le message, lui donnant une forme définitive. Mt. 5 : Le texte écrit rappelle à chaque instant le message original qu on a si rapidement tendance à oublier. Ex. 17 : Un livre permet de grouper toutes les paroles reçues. 1 Cor. 10 :11 5- Le message écrit devient indépendant de l orateur ou de l écrivain. 6- Le message écrit devient universel, indestructible et presque omniprésent. Dès que le texte est écrit, celui-ci peut être multiplié à l infini. Chacun peut avoir son propre exemplaire de la Parole de Dieu. 7- La révélation rendue accessible par l écriture rend désormais les lecteurs responsables. Luc 16 : 29. Exercice: dire à l oreille d une personne de la salle la phrase suivante: Jacques est parti lundi, le 9 février, pour payer sept bananes pour ces 3 frères et 2 sœurs. La phrase doit être répétée une seule fois par le bouche à oreille jusqu à faire le tour de la salle. La dernière personne dit ensuite à haute voix ce qu elle a compris. Observation: Nous avons vu que la Bible est la Parole de Dieu. Nous devons comprendre que Jésus-Christ est aussi la Parole de Dieu. Jn.1: 1, 14; Heb.1: 2 La volonté, les objectifs et la nature de Dieu sont connus à travers l histoire par la personne de Jésus-Christ. Jésus-Christ est la Parole incarnée, tandis que la Bible est la Parole Écrite. III - L Inerrance (exactitude) et l Autorité de la Bible L inerrance et l autorité de la Bible sont deux des points qui séparent les chrétiens évangéliques des autres chrétiens (libéraux, catholiques, indépendants, etc.) A- L Inerrance de la Bible Par inerrance nous comprenons que la Bible ne peut pas se tromper et que sa forme originale ne contient pas d erreurs. Elle est juste, vraie, exacte. L inerrance ne signifie pas l uniformité de tous les détails dans de mêmes récits analogues écrits par différents auteurs. Le point de vue ou la perspective des auteurs peuvent être différents. Les différents récits se complètent mais ne se contredisent pas. Exemple : les Evangiles.

11 2- L inerrance biblique n exclut pas l usage d images et de symboles. Bien que dans la Bible, tout soit inspiré, cela ne signifie pas que tout doive être pris au sens littéral. Il y a beaucoup de passages où le langage est évidemment symbolique. Ex : certaines prophéties (comme Daniel, Apocalypse), des poésies, des paraboles. 3- L inerrance biblique n implique pas l usage d un langage technique précis, conforme au vocabulaire scientifique actuel. La Bible n est pas un traité de science. Ex : utilisation du mot lèpre. 4- Le message biblique doit être placé dans son propre cadre historique, au moment où il a été écrit. Ex : Josué 4 :9 5- Comme les auteurs bibliques ont été inspirés par le Saint-Esprit et qu Il a veillé sur tout ce que les auteurs ont écrit, il ne peut pas y avoir d erreurs dans la Bible. Étant donné que la Bible est la Parole de Dieu, elle ne peut pas être en erreur. B- L Autorité de la Bible Par l autorité de la Bible, nous comprenons qu elle est la parole finale et autoritaire en ce qui concerne toute question doctrinale et pratique, soit morale soit spirituelle. Son autorité est une conséquence immédiate de l inspiration. Si Dieu a entièrement inspiré l Ecriture, elle est revêtue de son autorité. 1- Dieu est la source de toute autorité. Ps.10 : 16 ; Jér.10 : 10 ; 1 Tim.1 : Le Christ, étant Dieu incarné, a dans ce monde toute autorité venant de son Père. Il enseigne avec autorité Mc.1 : 22 Il commande avec autorité et puissance aux esprits impurs Luc 4 :36 Il a l autorité (pouvoir) de pardonner les péchés Luc 5 :24 Il a l autorité sur la maladie (Luc 6 :19), sur la mort (Luc 8 :53-55), sur la nature (Mt.8 : 23-26) Il a toute autorité Mt.28 : 18 ; Col.2 : 10 ; Apoc.12 :10 Jésus-Christ reconnaît l autorité de l Ecriture Mt.5 : ; Luc 24 :27, 44 ; Marc 12 :24 ; Jean 5 : L Ecriture a plus d autorité que l Eglise. Ceci est contraire à ce que croit l Eglise Catholique. L Eglise Catholique a complété à son gré les Ecritures en y ajoutant les Apocryphes de l Ancien Testament au Concile de Trente en Elle a en même temps décidé que la Tradition de l Eglise, les décisions des Conciles et finalement les décrets du Pape étaient infaillibles (dés 1870), ceux-ci ayant la même valeur voire étant parfois supérieurs à la Bible. En agissant ainsi, l Eglise Catholique se place dans une position supérieure à la Bible. L Eglise n a évidemment pas produit l Ancien Testament, et nous voyons à quel point le Christ Lui-même, les apôtres et les premiers chrétiens étaient soumis à son autorité. 11

12 Une bonne partie du Nouveau Testament établit comment la vie de l Eglise doit être régie et entretenue. L Eglise se place sous l autorité de l Ecriture. La Bible toute entière, sous la forme de l Ancien et du Nouveau Testament tels qu ils ont initialement été communiqués à ceux qui les ont écrits, est la Parole de Dieu, complète et véritable. Elle a été inspirée par le Saint-Esprit et donnée à chaque auteur humain ayant ses propres mots et son propre style. Ces écrits sont exempts d erreurs et contiennent la pleine révélation de Dieu à l homme. Tout ce que celui-ci doit savoir pour son salut et sa relation avec Dieu se trouve dans l Ancien et le Nouveau Testament. - Wilbur O Donovan, Pour un Christianisme Biblique en Afrique, C.P.E., 1998, p. 50 Méthodes d interprétation des Ecritures Saintes : (Christian Theology, McGrath, pg 205) L école d Alexandrie développée par l écrivain juif Philo d Alexandrie (av. JC 30 AD 45). L interprétation littérale peut être complétée par une interprétation allégorique. Une allégorie est une forme d expression qui permet de parler de quelque chose en énonçant autre chose. Philo disait qu il faut creuser sous le sens superficiel des écritures pour en trouver le sens plus profond. L école d Antioche, a elle placé l accent sur l interprétation des écritures à la lumière de son contexte historique. Les prophéties de l AT devait être interprétées selon l époque à laquelle elle a été faite et selon ceux à qui elle a été adressée. Toute prophétie doit être interprétée comme ayant un seul sens historique ou littéral. Par conséquent, peu de passages de l AT étaient interprétés comme une référence directe à Jésus-Christ (le Messie). Ambroise de Milan soutenait 3 sens possible à l interprétation : le sens naturel, le sens moral, ou le sens rationnel ou théologique. Augustin soutenait 2 sens possibles : o Un sens littéral / charnel / historique o Un sens allégorique / mystique / spirituel Cette méthode était largement utilisée au début du Moyen-Âge. La méthode «Quadriga», a utilisé pendant presque tout le Moyen-Âge : o Un sens littéral o Un sens allégorique pour les passages obscurs ou dont l interprétation littérale était inacceptable. o Un sens tropologique ou moral l interprétation donne une direction éthique pour le comportement chrétien. o Un sens d espoir futur l interprétation donne une base pour l accomplissement des promesses divines. Les méthodes des derniers 250 ans : o L approche rationnelle. L AT et le NT sont des contes mythiques non fiables. Tous les phénomènes surnaturels de la Bible devaient être justifiés par des explications rationnelles. o L approche historique, qui interprète la Bible comme le récit (pas nécessairement fiable) des origines du Christianisme. o L approche sociologique, qui interprète la Bible comme un phénomène sociologique de religion, comme toutes les autres religions avec leurs livres. 12

13 13 IV- L Unité de la Bible A- Généralités En réalité, la Bible est plus qu un seul livre. Elle est un recueil de 66 livres écrits par plus de 40 auteurs (+/- 45). Les auteurs humains du texte sacré présentaient la plus grande diversité: on trouve parmi eux des bergers, des rois, des hommes d État, des scribes, des prêtres, des sages, des poètes, des historiens, des hommes de loi, un douanier, un médecin, des pêcheurs sans instruction, des anonymes. La Bible n est pas tombée du ciel toute faite, comme on le prétend pour le Coran. La Bible a été écrite pendant une période d environ 1600 ans qui s est achevée il y a presque 2000 ans. Cela représente approximativement 40 générations. B- L unité de doctrine C est merveilleux de voir tous les grands thèmes de la Bible se dérouler de la Genèse à l Apocalypse, d une façon cohérente et toujours plus complète. D où peut bien provenir, au travers de toute la Bible, une telle unité de vision, de structure, de message, de doctrine, malgré les siècles et les nombreux instruments nécessaires à sa rédaction? A cette question, une réponse s impose: en réalité, l Ecriture n a qu un seul auteur, le Saint-Esprit. Pour lui, la Révélation est une, puisqu elle parle toujours du seul vrai Dieu. Il n y a qu un salut, annoncé, opéré, accompli par un Sauveur unique. La nature humaine est la même à toutes les époques: ses besoins, ses faiblesses et ses possibilités demanderont toujours les mêmes communications divines. Pour le Dieu éternel et omniscient, le temps est un, ou plutôt l éternité est toujours présente, de la première à la dernière page de l Ecriture. Enfin, la vérité elle-même est une, et ne saurait être contradictoire. René Pache, L Inspiration et l Autorité de la Bible, Editions Emmaüs, 1967 C- Les Divisions de la Bible Les deux grandes divisions de la Bible sont: l Ancien Testament et le Nouveau Testament. Dans l Ancien Testament nous trouvons trois types de livres différents: - Livres Historiques: o Pentateuque (Genèse à Deutéronome) o Josué à Esther - Livres poétiques: Job à Cantique des Cantiques - Livres prophétiques: o Prophètes majeurs: Ésaïe à Daniel o Prophètes mineurs: Osée à Malachie

14 14 Pour le Nouveau Testament nous trouvons quatre divisons: - Les Évangiles: Matthieu à Jean - Livre historique: Actes des Apôtres - Épîtres pastorales: o Epîtres de Paul: Romains à Philémon o Hébreux o Epîtres Générales (Universelles ou Catholiques): Jacques à Jude - Livre prophétique: Apocalypse D- Révélation progressive Le passage de l Ancien Testament au Nouveau Testament marque un progrès continu de la révélation. 1- Dieu, après avoir parlé par les prophètes, nous parle maintenant par le Fils. Heb.1: Les promesses faites à Israël voient leur accomplissement dans l Evangile. Actes 13: Le culte, les sacrifices, le tabernacle, les fêtes de l Ancienne Alliance étaient l image et l ombre des réalités célestes révélées en Christ. Heb.8: 4-5; Col.2:16-17 Les sacrifices d animaux Le sacrificateur La mort des premiers-nés en Egypte et la célébration de la Pâque Le serpent dans le désert 4- La loi, nécessaire préparation à la grâce. Gal.3: La progression du Royaume de Dieu est peu à peu révélée. Le Royaume de Dieu est la sphère où Dieu règne. Nous pouvons entrevoir dans l Ecriture sept étapes distinctes: a- Le paradis b- La théocratie - de Moïse à Samuel c- Le royaume annoncé par les prophètes - le règne de justice et de paix qui serait instauré par le Messie. d- Le royaume offert et rejeté dans les Evangiles (Jn.19: 19) e- Le royaume caché dans les cœurs. C est la période actuelle. f- Le règne de mille ans g- Le royaume éternel dans le ciel. 6- La conduite morale et la sainteté exigées du peuple de Dieu font l objet de révélations de plus en plus précises. Exemples: a- La rancune - Mat.5: b- L adultère - Mat.5: c- Le divorce - Mat.5: d- Le serment - Mat.5: e- La vengeance - Mat.5: f- L amour - Mat.5: 43-48

15 15 7- La révélation par excellence, celle de Jésus-Christ, devient de plus en plus précise. Traiter l authenticité de la Bible («Esquisse», p 59s) et la crédibilité de la Bible («Esquisse», p 66s) V - Le Canon Comment les livres individuels de l Ecriture, inspirés de Dieu, ont-ils été rassemblés? Selon quels critères a-t-on reconnu leur autorité, et pourquoi ont-ils été choisis alors que d autres ouvrages religieux étaient résolument écartés? A quelles époques et dans quelles circonstances a-t-on dressé la liste des livres inspirés, appelée canon? Le mot canon (tiré du Grec) signifie la règle qui sert à mesurer, puis, par extension: ce qui est mesuré. Le Seigneur opère en fait trois miracles. Il accorde : 1) l inspiration aux auteurs sacrés, 2) l illumination à l individu bien disposé, afin qu il comprenne le texte inspiré, 3) le discernement à la communauté croyante, afin qu elle reconnaisse les livres d origine divine et les conserve dans le canon. Un livre est canonique si la Synagogue juive ou l Eglise chrétienne l a reconnu porteur de la révélation communiquée par l Esprit de Dieu. Par définition, la Parole de Dieu ne doit contenir que des textes inspirés par le Saint-Esprit. Les écrits qui n ont pas cette qualité n ont rien à y faire. Dieu ne parle pas en vain. S Il S adresse à l homme, Il le rend capable de percevoir avec certitude son message. Il est clair qu un instinct mystérieux et infaillible a guidé Israël et l Eglise primitive vers les écrits sacrés qu il s agissait de rassembler et de préserver pour le salut du monde. Le canon n a pas été décrété par une personne ou par un groupe de personnes en une seule fois. Il a été plutôt reconnu au fur et à mesure que les livres inspirés sont apparus. Le canon est le fruit de l inspiration divine et non pas de décisions humaines. Les écrits des prophètes et des apôtres étant canoniques par leur valeur intrinsèque, le canon existe en principe dès leur rédaction. Le canon n a pas été donné en une seule fois. Le canon se constitue dès que les premières Ecritures inspirées sont placées dans les mains du peuple de Dieu.

16 A- Le Canon de l Ancien Testament Dès que Moïse eut donné la loi au peuple, elle fit autorité. Son recueil a été placé dans le lieu très saint à côté de l arche de l alliance. (Dt.31: 24-26, 32:46-47) De Moise à Malachie, soit pendant 1000 ans, aucun des prophètes pourtant si prompts à dénoncer les péchés d Israël ne l ont jamais accusée d avoir fait subir des altérations, des mutilations ou des ajouts au texte sacré. Témoignage de l historien Josèphe écrit vers l an 100 ap. J.C. «Rien ne peut être mieux attesté que les écrits autorisés parmi nous. En effet, ils ne sauraient être sujets à aucune discordance ; car on n approuve parmi nous que ce que les prophètes écrivirent il y a beaucoup de siècles, enseignés qu ils étaient par l inspiration même de Dieu... Nous n avons que Depuis des siècles si nombreux... personne n a été assez hardi pour y ajouter, ou y retrancher quelque chose, ou pour en modifier le contenu ; car il est devenu naturel pour tous les Juifs... de croire que ces livres contiennent des doctrines divines, d y persévérer et, si besoin est, de mourir volontiers pour eux. Ils nous sont donnés par l inspiration qui vient de Dieu. Mais, quant aux autres livres composés depuis les temps d Artaxerxes (Apocryphes), ils ne sont point regardés comme dignes d une foi semblable.» Avec le retour des Juifs de l exil, environ 400 ans avant Jésus-Christ, les révélations prophétiques ont cessé. L opinion générale des Juifs était qu avec Malachie, la voix prophétique s était tue. Au temps de Jésus, le canon de l Ancien Testament était fermement établi. Il existait déjà aussi à cette époque une traduction de l Ancien Testament en Grec faite par des Juifs en Égypte. B- Le Canon du Nouveau Testament Les livres du Nouveau Testament ont été écrits entre les années 50 et 95 après la naissance de Jésus-Christ. Très rapidement, les textes inspirés sont reconnus et appréciés par les Eglises. Pierre, dans sa 2 e épître (3 : 15-16) parle de «toutes les lettres» de Paul, les situant au même niveau que «les autres Ecritures». Paul, dans 1 Tim. 5 :18, introduit par «l Ecriture dit...» une citation du Deutéronome. (25 :4) et une autre de Luc (10 :7). Clément de Rome, vers 96, nomme la 1 re épître aux Corinthiens et montre qu il connaît d autres parties du Nouveau Testament. Polycarpe, en 115, appelle «Ecriture» les écrits apostoliques, et cite en même temps comme tels les Psaumes et la lettre aux Ephésiens. Papias (vers 140), disciple de Jean, raconte comment la parole des anciens a été remplacée par l autorité de la Parole écrite. Marcion, un hérétique de la même époque, utilise dans ses écrits l Evangile de Luc et dix des épîtres de Paul ; il connaissait aussi l Apocalypse. Justin Martyr (vers 148) parle des assemblées des chrétiens : «On y lisait les Mémoires des apôtres ou les Evangiles... avec les livres des prophètes : et dans chaque assemblée, après qu elles avaient été lues, le président en faisait le sujet de ses exhortations». 16

17 Il est très remarquable que, cinquante ans après la mort du dernier apôtre, on trouve dans les écrits des défenseurs de la foi comme des hérétiques des citations expresses de presque tous les livres du Nouveau Testament, les unes comme les autres se référant à leur autorité. L Eglise primitive utilisait certains critères pour admettre les livres comme faisant partie du canon: l inspiration, l origine apostolique (écrit par un apôtre ou appuyé par son autorité) et l accord presque unanime des églises. Dès le IIe siècle, les livres suivants étaient reconnus universellement et sans difficulté: les quatre Evangiles, les Actes, les treize épîtres de Paul, 1 Pierre et 1 Jean, soit 7/8 du texte du Nouveau Testament. Les autres livres (Hébreux, Apocalypse, Jacques, 2 Pierre, 2 et 3 Jean et Jude) ont mis plus de temps à être reconnus par toutes les églises. Lors du Concile qui s est tenu à Carthage en 397 de notre ère, tous les livres de notre Nouveau Testament actuel étaient reconnus comme faisant partie du canon des Écritures. Le Concile de Carthage a simplement confirmé ce que les églises chrétiennes pratiquaient déjà. C- Les Livres Apocryphes On appelle ainsi des livres religieux juifs d origine obscure et tardive, qui n ont jamais été inclus dans le canon hébraïque. Ce sont des livres religieux qui ont été utilisés et connus par les Juifs, mais qui n ont pas reçu la même reconnaissance que les livres canoniques. Ils n ont pas été inclus dans les premières éditions de la LXX mais ils sont apparus dans les dernières éditions. Jérôme, au Ve siècle, ajouta les apocryphes à sa traduction de la Bible en latin, la Vulgate. Ils sont au nombre de 16 livres. Certains de ces livres sont regroupés, et dans certaines Bibles catholiques ainsi que dans la TOB, nous ne trouvons que 10 livres apocryphes distincts. 17 Liste des livres apocryphes : III Esdras Tobit (Tobie) Judith Les Additions au livre d Esther La Sagesse de Salomon L Ecclésiastique Baruch Lettre de Jérémie 3 additions à Daniel l Histoire de Suzanne Prière d Azarias Cantique de trois jeunes gens Bel et le Dragon La Prière de Manassé 1 Maccabées 2 Maccabées Il y a aussi un bon nombre de livres «pseudépigraphes», c.a.d. des livres écrits de façon anonyme en utilisant les noms des anciens prophètes. A part certains renseignements historiques intéressants et quelques belles pensées morales, ces livres contiennent des légendes absurdes, des erreurs historiques, géographiques et chronologiques, ainsi que des hérésies doctrinales manifestes; ils recommandent même des actes immoraux.

18 Les chrétiens des premiers siècles ne les ont pas admis parmi les Ecritures inspirées. Lors de la réforme protestante, en réaction à Martin Luther, l Eglise catholique romaine adopta officiellement les apocryphes dans la Bible au Concile de Trente en Cette décision a été prise par Rome parce qu elle manquait d arguments face aux Réformateurs, pour justifier ses déviations doctrinales non bibliques. Elle crut trouver un appui dans les Apocryphes pour: la prière en faveur des défunts et le sacrifice expiatoire (la messe) l aumône qui expie aussi les péchés et délivre de la mort les invocations et l intercession des saints le culte des anges le purgatoire et la rédemption des âmes après la mort, etc. 18 VI - La transmission du texte Biblique jusqu à nos jours A quoi servirait le fait que Dieu ait parlé à ses prophètes si leur message ne nous avait pas été remis sous une forme vraiment digne de confiance? Nous croyons que Dieu, par sa providence et son soin particulier, a gardé pure et à travers tous les âges sa Parole. Voyons de quelle manière. A- La Transmission du Texte de l Ancien Testament L Ancien Testament a été écrit en Hébreu depuis environ 1500 à 400 ans avant la naissance de Jésus-Christ. Les livres les plus anciens ont été écrits il y a 3500 ans de cela. Les livres saints ont été recopiés à la main pendant 3000 ans, de Moïse jusqu à l invention de l imprimerie (en 1453). Moïse et les anciens écrivains écrivirent sur un rouleau ce que Dieu leur avait révélé (Ex.17: 14; Jer.36: 2). Ces rouleaux étaient fait d un papier spécial appelé papyrus, qui provenait d un roseau (plante) poussant près d un fleuve, le Nil. D autres rouleaux étaient faits de peaux de chèvres séchées (parchemins.) Ils mesuraient jusqu à 10 mètres de long et avaient une largeur de 20 à 25 cm. Un même rouleau pouvait contenir plusieurs livres de la Bible. Au fur et à mesure que le document initial s usait, les hommes éprouvaient le besoin d en faire des copies. Ce fut le travail des scribes. Ceux-ci recopiaient l original lettre par lettre. C était un travail minutieux et manuel. La transcription du texte hébreu était rendue délicate par le fait qu en principe, cette langue ne s écrivait qu avec des consonnes. Le lecteur devait fournir les voyelles, et la tradition suffisait à assurer une lecture normale. Mais à mesure que le peuple juif s assimilait aux nations parmi lesquelles il était dispersé, la prononciation exacte des mots risquait de plus en plus d être compromise.

19 Déjà vers l an 100 après J.-C. des savants juifs s étaient efforcés d établir un texte hébreu consonnal standard, qui fournissait la base des travaux ultérieurs des Massorètes. Ceux-ci étaient des rabbins de Tibériade et de Babylone, qui du Ve au Xe siècle après J.-C. ont accompli une oeuvre extraordinaire. Ils ont achevé de fixer le texte en choisissant le meilleur manuscrit parmi ceux dont ils disposaient. Les Massorètes l ont alors copié avec un soin extraordinaire. Ils ont aussi annoté le texte afin de prévenir toute addition ou omission, indiquant en marge le nombre de lettres, le nombre de certaines expressions, la lettre du milieu, le mot et le verset du milieu de chaque livre ou collection de livres. Ils avaient ainsi compté que, dans ce que nous appelons l Ancien Testament, la lettre Aleph revient fois, la lettre Beth fois, etc. Les Massorètes ont surtout inventé les points voyelles : ce sont des points ou de petits traits ajoutés dans ou sous les consonnes, pour fixer la prononciation tout en préservant l intégrité du texte consonnal traditionnel. Lorsque le scribe avait terminé son ouvrage, il comptait souvent le nombre total de lettres de sa copie et le comparait au nombre total des lettres de l original. Il vérifiait parfois si la lettre du milieu était identique dans l original et dans sa copie, de façon à s assurer qu aucune erreur ne s était glissée dans son travail. En mettant dans le cœur de ces scribes un tel souci d exactitude et de précision, le Saint-Esprit protégeait la transmission de la Bible contre des erreurs et des modifications. Aucun texte original n a survécu jusqu à nos jours. Jusqu en 1947, les copies les plus anciennes qui étaient disponibles dataient de 900 ans après J.-C. environ. Cela est dû au fait que quand les copies devenaient trop vieilles, on les enterrait respectueusement, comme s il s agissait d un mort. En attendant de les porter en terre, on conservait ces exemplaires hors d usage dans un local fermé à côté de la synagogue, appelé Guenizah (cachette). A la fin des années 1800, la découverte d une de ces vieilles cachettes au Caire a fourni de très intéressantes copies datant de siècles antérieurs aux plus anciennes copies que l on avait. Manuscrits anciens permettant de contrôler le texte Massorétique : La version des Septante. C est la traduction en grec de tout l Ancien Testament, faite par les Juifs d Alexandrie entre 250 et 150 av. J.-C. Elle est intéressante pour nous parce qu elle est basée sur un texte hébraïque de mille ans plus vieux que le texte massorétique de nos manuscrits. 19 Le Pentateuque Samaritain. Les Samaritains, séparés des Juifs et du temple de Jérusalem, avaient construit leur propre temple sur le Mont Garizim, vers 400 av. J.-C. Regardant le Pentateuque comme étant seul canonique, ils en ont conservé de très anciens exemplaires. Leur texte a été transmis indépendamment du texte massorétique, et il apporte l un des tout premiers témoignages au Pentateuque primitif.

20 20 Le Manuscrit du Malabar. Au début du XIXe siècle, C. Buchanan découvrit aux Indes, chez les Juifs noirs du Malabar, un immense rouleau des Ecritures composé de 37 peaux teintes en rouge, long de 15 m et large de 60 cm. Couvert d une belle écriture, il comporte encore 117 colonnes. Seuls manquent le Lévitique et une partie du Deutéronome. En comparant mot après mot, lettre après lettre, ce texte avec celui de l Occident (dont il est indépendant), on n a pas trouvé plus de 40 petites différences ; aucune d entre elles n est assez grave pour qu il en résulte même un changement léger dans le sens et l interprétation de notre ancien texte. Les manuscrits de la Mer Morte. En 1947 les manuscrits de la Mer Morte ont été découverts. Parmi eux un manuscrit entier d Esaïe, datant du IIe siècle av. J.-C. en parfait état de conservation. On a pu vérifier qu en 1000 ans (des manuscrits de la Mer Morte jusqu au texte Massorétique) il n y a pas eu des changements significatifs dans les copies. Puisqu on peut démontrer que le texte le l Ancien Testament a été exactement transmis au cours des 2000 dernières années, on peut à juste titre supposer qu il l a été depuis le commencement. B- La Transmission du Texte du Nouveau Testament Le Nouveau Testament a été écrit presque entièrement en Grec (avec quelques fragments en Araméen) entre les années 50 et 95 de notre ère. Ici encore, aucun des écrits originaux n a survécu, mais nous avons de très nombreuses et anciennes copies (plus de 4000), certaines suivant de très près l écriture des originaux. Ces documents ont été écrits sur des feuilles de papier et regroupés dans une sorte de classeur. Ces documents sont connus sous le nom de codex. Voici les plus célèbres et les meilleurs: Le Codex Sinaïticus, découvert en 1859 au Mont Sinaï, datant du début du IVe siècle : 75% de l Ancien et 100% du Nouveau Testament. Le Codex Vaticanus, datant du IVe siècle : 90% de l Ancien et 100% du Nouveau Testament. Le Codex Alexandrinus, datant du Ve siècle, 90% de l Ancien et du Nouveau Testament (A. T. en Grec). Le Codex d Ephrem, datant du Ve siècle, qui comporte 64 feuilles pour l Ancien et 145 pour le Nouveau Testament. Il y a aussi plus de manuscrits datant d entre le IXe et le XVIe siècle. Il y a également plus de lectionnaires contenant des choix de textes pour la lecture publique du Nouveau Testament. On peut affirmer avec compétence que le texte sacré est valablement exact. Aucun article de foi, aucun précepte moral n a été perverti ni perdu. Les copies ont été faites à la main dans les monastères jusqu à l invention de l imprimerie en 1453.