DUCM 2006 cours de anne schoendoerffer

Transcription

1 QuickTime et un décompresseur TIFF (non compressé) sont requis pour visionner cette image. DUCM 2006 cours de anne schoendoerffer > Vers une typologie originale des pratiques d espace des usagers Charles Perraton - Les stratégies à l œuvre QuickTime et un décompresseur Graphique sont requis pour visionner cette image.

2 Ceci est un clin d oeil pour rendre compte des pratiques des concepteurs

3 Introduction Objectif : réflexion sur les pratiques d espaces des usagers. La Problématique : appliquer une typologie de ces pratiques, observées dans le cadre d une sémiotique de l espace (une exposition) à l espace Internet Intérêt : en tant que concepteur médiatique, avoir une approche spatio-communicationnelle appliquée pour répondre à la pluralité des usagers dans la notion d espace. Documents de référence: + Les stratégies à l œuvre dans la production et la réception des énonciations spatiales de Charles Perraton (1990) + Le livre «Ethnographie de l exposition l espace, le corps et le sens de Véron et Levasseur (Etudes et recherche 1989) + Le dossier de conception réalisé pour l Intranet du SUFCO

4 Sommaire Première partie : Charles Perraton & ses principaux concepts Deuxième partie : Typologie des pratiques des usagers selon le bestiaire de Perraton & Scénario Troisième partie : Dans la peau de

5 Première Première partie : Charles Perraton & ses principaux concepts

6 Bibliographie de Charles Perraton : Charles Perraton est sémiologue. Bibliographie Ses dates clefs sont : 1988: Ph.D. de Sémiologie de l'université du Québec à Montréal : Éléments pour une analyse sémio-pragmatique de l'espace. 1976: Diplôme d'études Approfondies (D.E.A.) de Sociologie, option Sociologie urbaine de l'université d'aix-en-provence 1975: Maîtrise en Aménagement (Architecture) de l'université de Montréal 1972: licence spécialisé en Design 3D (Design de l'environnement) de l'université du Québec à Montréal 1970: Licence Arts + mathématiques de l'université de Montréal Ses domaines de recherche sont : La Communication avec une approche sémio-pragmatique Média et communication (analyse des énonciations visuelles) Le Design de l'environnement (analyses des énonciations spatiales).

7 Les principes clefs de Charles Perraton L auteur met en exergue deux rapports : les rapports réels (les manières de faire) et les rapports imaginaires (les manières d être) à l espace qui sont autant de moyen de s approprier l espace. >> «la logique générale de l énonciation des pratiques d espaces ne sont que des réponses et des réactions aux stratégies de l ensemble producteur».

8 Les principes clefs de Charles Perraton Pour Perraton, il faut chercher à «comprendre la démarche de l usager-lecteur occupé au décodage des messages chargés de sous-entendus et de présuppositions de toutes sortes pour comprendre son interprétation».

9 Les stratégies spatio-communicationnelles Pour Jakobson (1963) : Le sens de l énoncé ne peut être saisie en dehors de son énonciation >> Le sens de l espace ne peut être saisie en dehors des pratiques qui le concerne. >> Perraton : «l ensemble producteur se donne des procédures rhétoriques et se dote de dispositifs spatiaux pour produire, gérer les lieux et faire faire ainsi à l usager un certain nombre de choses, cherchant donc à lui faire adopter un certain nombre de comportements.»

10 Usages et représentation de l espace Perraton analyse les pratiques d espace des usagers. Son objectif est de rendre compte du sens de l espace du point de vue de la réception. >> ruses, transgressions et pratiques en rupture des usagers. Il se limite à l analyse des récits des usagers >> les rapports imaginaires à l espace. >> Notre contexte : rapprochement de l espace physique à l espace Internet >> l usager internaute surfe en apprenant ou en détournant les intentions des concepteurs. Selon sa façon d être, il mettra en œuvre différents moyens pour s approprier l espace.

11 Les manières de faire Pour comprendre ces types de pratiques >>exemples tirés de l analyse des modalités d appropriation des visiteurs d une exposition faite par Veron et Levasseur en Son objectif : analyser les pratiques de l espace pour construire des typologies des pratiques des usagers. Avantages de ces typologies : rendre compte des pratiques des usagers, conformes, ou de leurs tactiques, ruses, transgression et autres pratiques en ruptures.

12 Deux pôles opposés Un premier qui les regroupe autour d une logique générale de l énonciation dans laquelle les pratiques deviennent réponses et réactions >> l échange spatiocommunicationnel. Un second qui se définit par une logique de l expression, en rupture avec la première >> échappe à l attraction des stratégies spatio-communicationnelles. Pour Perraton, «ces manières de faire relèvent aussi d un art qui est une forme d expression consistant à rendre sensible (production de sens) ce qui ne l est pas, et cela autrement que par le langage articulé (production de signification) et sans chercher à faire connaître ou à faire reconnaître.»

13 Première Troisième partie : Typologie des pratiques des usagers selon le bestiaire de Perraton & Scénario

14 Typologie des pratiques des usagers 7 critères clefs : 1. Stratégie générale 2. Motivation 3. Pratique de l espace 4. Mode de déplacement 5. Mode de visite 6. Temps de visite. 7. Bilan de la pratique des usagers Cette typologie se décompose en trois grandes catégories de pratiques des usagers : 1. Les pratiques conformes 2. Les pratiques de transgression 3. Les pratiques de subversion

15 Première catégorie : les pratiques conformes Image tirée du bestiaire Stratégie générale Motivation Pratique de l espace Mode de déplacement Mode de visite Temps de visite Bilan pratique des usagers Fourmi Attitude réceptive et passive Le souci d apprendre Conforme à la logique des concepteurs. Elle va vers l objet. Elle suit l ordre chronologique proposé. trottinement proximale Le plus long 20 minutes en moyenne pratique faite en conformité Papillon Motivation forte Le thème Dans la logique de l exposition mais à un rapport de maîtrise. Il a besoin d avoir une vue d ensemble. Il va vers l objet. En zig-zag avec un mouvement d alternance gauche-droitegauche-droite Centré sur ce qui est énoncé + sur la manière d énoncer du destinateur Semi-long 15 minutes environ pratique active faite en conformité mais avec recul Chenille Elle est passive Passer du temps au même endroit Conforme aux intentions des concepteurs mais rapport au temps différent Flânerie, Prendre son temps Lente ressemble à celle du papillon mais avec passivité. Certaineme nt aussi long que la fourmi pratique passive faite en conformité, mais avec recul

16 Deuxième catégorie : la transgression Image tirée du bestiaire Stratégie générale Motivation Pratique de l espace Mode de déplacement Mode de visite Temps de visite Bilan Poisson = Libellule Jeter un oeil Indifférence Elle passe devant les objets. Non conforme à ce qui lui est proposé et ce qui est attendu de lui. Bourdon Subversion En quête d un monde autre Guêpe dorée Viser le système En profiter Pratique subversive. Il vise le système pour l atteindre. Il se situe à la limite inférieure de ce qui «trouble la paix publique» mais sa pratique ne gêne pas la réalisation du faire dominant. Une trajectoire entre deux eaux (s il y a un mur à gauche et un à droite, il progressera un peut prêt entre les deux). Sa trajectoire apparaît comme une boucle. Il glisse et se comporte comme s il ne voulait pas s arrêter devant les objets exposés ; il passe et jette un coup d œil furtif. Certainement furtif. Il doit butiner des endroits aux hasards Fait des Commentaires sur les propositions et donne son interprétation sur ce qu il s agit de faire des lieux et ce qui est dénoncé. Il lui est impossible de jouer à son tour le jeu de la destination, de jouer d autres coups que ceux qui lui sont proposés par l ensemble producteur Le temps de visite est court : 5 à 10 minutes Plutôt court pratique non conforme, mais tolérée pratique non conforme aux limites du tolérable Son objectif est d en Butinement Ruse Plutôt court pratique non profiter plutôt que de conforme et subvertir subversive => représente une réelle menace à la réalisation du faire principal de Copyright l ensemble -producteur anne.schoendoerffer@gmail.com

17 Troisième catégorie : la rupture Image tirée du bestiaire Stratégie générale Motivation Pratique de l espace Mode de déplacement Mode de visite Temps de visite Bilan Sauterelle En rupture mais n a pas l intention de transgresser. Pas de ruse, pas de tactique. Elle s arrête devant l objet qui l accroche et devant celui qui vient vers elle. Elle traverse, insouciante, les espaces vides. Sa pratique est en rupture car elle échappe à la logique de l ensemble producteur Elle progresse par bond comme si ayant aperçu quelque chose qui l intéresse, elle s y dirige sans hésitation. Sa visite est de l ordre du punctum (attirance pour élément ponctuel), ne retenant que les points avec lesquels elle se sent en résonance. Elle ne suit pas les itinéraires proposés Court : environ 5 minutes pratique en rupture nuée Elle est extrêmement conforme (Pratique de la masse). La consommation Elle obéit aux impératifs des producteurs et des programmeurs mais Sa conformité rend ses pratiques intolérables et subversives Afflue dans les lieux consacrés pour la consommation effrénée de culture Aspect le plus dénué de sens, le plus stupide, le moins culturel, au défi de culturalité qui lui est lancé pratique dont «l extrême conformité la rend intolérable»

18 Première Scénario

19 Architecture de l Intranet du SUFCO Page tunnel Page par défaut Home Page 7 Choix formation A l affiche Les vidéos S identifier En ligne Edito Votre avis liens 1-Accueil 2-Tous les forums 3-Emploi du temps 4-Liste des membres 1-Dernières vidéos 2- Court métrage 3-Lecture 4-veille techno 1-Votre nom 2-Votre mot de passe 3-Connexion 4- Créer un compte Des avatars s affichent si des utilisateurs sont connectés Page centrale Que pensezvous du site? Forums 5-Mon compte 6-Ecrire une actu 8-Admin planning

20 Scénario de la fourmi Page tunnel - écran 1 Procédures rhétoriques : Le visuel associé aux mots Dispositifs spatiaux : aucun - seule la souris se transforme en main sur l image QuickTime et un décompresseur TIFF (non compressé) sont requis pour visionner cette image. Pratique de l espace : Le fourmi passe la souris partout - découvre un lien -clique

21 Scénario de la fourmi Page par défaut QuickTime et un décompresseur TIFF (non compressé) sont requis pour visionner cette image. Procédures rhétoriques : image de la bannière qui rappelle la home page et l écran de cinéma Dispositifs spatiaux : la bannière et l écran qui sont animés + différentes zones sensibles + une phrase qui invite à l action Pratique de l espace : Le fourmi arrive sur cette page par défaut; elle va passer la souris à différent endroits pour au final exécuter ce que l espace lui demande : «sélectionner une vidéo».

22 Scénario de la fourmi >Sélection d une vidéo Procédures rhétoriques : image de la bannière qui rappelle la home page et l écran de cinéma + une cyberfemme. Dispositifs spatiaux : texte à droite qui situe le contexte et au centre de l écran la vidéo sélectionnée. Pratique de l espace : Le fourmi s arrête et regarde la vidéo un instant - ensuite elle regarde les autres vidéos qui lui sont proposées -cherche les zones sensibles et trouve celle du concepteur médiatique.

23 Scénario de la fourmi > Concepteur Médiatique Procédures rhétoriques : texte Dispositifs spatiaux : aucun sauf un lien interactif en bas de page qui suggère de retourner à la page précédente Pratique de l espace : Le fourmi lit rapidement le texte et retourne sur la page précédente

24 Scénario de la fourmi >présentation de la formation Procédures rhétoriques : idem -image de la bannière qui rappelle la home page et l écran de cinéma + une cyberfemme. Dispositifs spatiaux :idem - l espace n a pas changétexte à droite qui situe le contexte et au centre de l écran la vidéo sélectionnée. Pratique de l espace : la fourmi continue son trottinement et clique sur DUCM en haut à gauche.

25 Scénario de la fourmi > Web TV QuickTime et un décompresseur TIFF (non compressé) sont requis pour visionner cette image. Procédures rhétoriques : les bannières sont toujours présentes. Dispositifs spatiaux : 8 espaces différents s offrent à la fourmi dont 4 principaux. Les mots confirment le lieu. Pratique de l espace : la fourmi lit rapidement les informations centrales, découvre les autres rubriques, s identifie et va «donner son avis».

26 Scénario de la fourmi > Home Page QuickTime et un décompresseur TIFF (non compressé) sont requis pour visionner cette image. Procédures rhétoriques : les bannières sont toujours présentes.+logo Dispositifs spatiaux : 3 espaces différents s offrent à la fourmi. Le visuel et les mots confirment le lieu et incite à l action Pratique de l espace : Le fourmi lit le sondage mais ne vote pas et retourne à la page d accueil

27 Scénario de la fourmi > donnez votre avis QuickTime et un décompresseur TIFF (non compressé) sont requis pour visionner cette image. Procédures rhétoriques : même espace - les é!éments en haut clignote Dispositifs spatiaux : identique Pratique de l espace : la fourmi clique sur les éléments qui clignotent, va se balader dans l espace vidéo, veille techno - une nouvelle pop up s ouvre - ça ne marche pas - elle s en va

28 Scénario de la libellule Page tunnel QuickTime et un décompresseur TIFF (non compressé) sont requis pour visionner cette image. Pratique de l espace : la libellule vole, jète un œil, découvre un lien et clique

29 Scénario de la libellule Page par défaut QuickTime et un décompresseur TIFF (non compressé) sont requis pour visionner cette image. Pratique de l espace : la libellule survole les différentes zones sensibles; fait des boucles ; elle glisse et ne s arrête pas devant les objets. Au final elle clique sur DUCM

30 Scénario de la libellule >page par défaut QuickTime et un décompresseur TIFF (non compressé) sont requis pour visionner cette image. Pratique de l espace : elle jette un œil aux différents espaces, ouvre différents liens. Elle trouve ensuite un lieu où elle peut faire ses commentaires, part et finalement revient; elle clique sur forum QuickTime et un décompresseur TIFF (non compressé) sont requis pour visionner cette image.

31 Scénario de la libellule >page d accueil Procédures rhétoriques : icône et bandeau de couleur Dispositifs spatiaux : nouvelle mise en page; on a trois espaces principaux et un grand espace blanc QuickTime et un décompresseur TIFF (non compressé) sont requis pour visionner cette image. Pratique de l espace : elle ne s est pas identifiée; elle n a donc pas les droits nécessaires pour s exprimer; découvre la rubrique pour le faire mais s en va.

32 Scénario de la sauterelle Page tunnel QuickTime et un décompresseur TIFF (non compressé) sont requis pour visionner cette image. Pratique de l espace : la sauterelle essaie de cliquer sur tous les endroits qui lui sont proposés.

33 Scénario de la sauterelle Page par défaut QuickTime et un décompresseur TIFF (non compressé) sont requis pour visionner cette image. Pratique de l espace : la sauterelle s arrête devant l écran, traverse, revient par bond sur l écran à la recherche d une zone sensible; elle ne la trouve pas; elle est attirée par la bannière du haut qui bouge et clique sur planning.

34 Scénario de la sauterelle > Page par défaut Procédures rhétoriques : espace d expression + liens QuickTime et un décompresseur TIFF (non compressé) sont requis pour visionner cette image. Dispositifs spatiaux : une fenêtre dans laquelle on est enfermé Pratique de l espace : la sauterelle ne peut pas sortir d emploi du temps. Elle clique sur les différents liens qui lui sont proposés. Différentes pop up s ouvrent.

35 Scénario de la sauterelle > Emploi du temps Dispositifs spatiaux : on a différentes pop up et les flèches Back and Forward QuickTime et un décompresseur TIFF (non compressé) sont requis pour visionner cette image. QuickTime et un décompresseur TIFF (non compressé) sont requis pour visionner cette image. Pratique de l espace : Elle clique sur les flèches. Essai «version imprimable». Ne trouve rien. Elle n arrive pas à sortir d emploi du temps, clique sur le carré et découvre que c est une pop up. Pensant retomber sur la pop up emploi du temps admin, elle clique de nouveau et ferme le site par inadvertance.

36 Première Conclusion de l approche

37 > un point de vue original sur le comportement des utilisateurs. > En marketing & communication, on parlerait de «tendances, de profils», > en ergonomie, on ferait des «grilles d analyse». Avec cette typologie, les concepteurs peuvent dès lors prendre en compte la diversité des usagers dans la notion d espace. Quel type d internaute suis-je? Plutôt fourmi ou plutôt guêpe dorée? Et vous? >> vers l utilisateur idéal. et l ouverture sur 5 notions intéressantes : 1. réduire l écart entre l utilisateur et l interface 2. définir l interaction comme élément communicationnel. 3. se demander quel est le processus cognitif de l utilisateur? 4. Comment il va intégrer, orienter son action? 5. rendre les applications plus simple.

38 Première Dans la peau de

39 Première Sur le site de etsy.com mettez-vous dans la peau de en groupe de deux pour faire des scénarios. => dans la peau de, quelle est ma pratique d espace?