Collège National des Experts Architectes Français avec le concours de CEACAP, CNAE-JJA, CAC

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1 C.N.E.A.F. P.Prod homme Chargé des Régions Collège National des Experts Architectes Français avec le concours de CEACAP, CNAE-JJA, CAC (C2/ 039) C.R. N ème T.R.N.J Responsables : J.X. LOURDEAU 2 rue de Quincy EPINAY sous SENART T Mme Liliane IDOUX 1 rue Castex PARIS T J. SINAY 52 rue de Tocqueville PARIS T J. F. RONJEAT 7 rue Froissart PARIS T Table Ronde Nationale Jurisprudentielle Paris 16 Mars 2006 Sujet : «Organismes xylophages et lignivores Pathologie et traitement des bois de construction» Conditions : Rappel : les T.R.N.J. ont lieu le matin, sur invitations. Entrée : 20 pour les membres du Collège et 50 pour les autres. Lieu : La Chapelle des Récollets (siège du C.N.E.A.F. 148 r. du Fbg St Martin Paris Invités : Magistrats, Avocats, Ingénieurs, Experts architectes, Experts non architectes, Collégiens. Présents : une centaine de personnes. Conférenciers : Mr Jacques de Birmingham Ingénieur, Expert près la C.A. de Rennes Mme Marie Madeleine LARDET, Conseillère à la 3 ème chambre C. Cass. Commentaires : C est un sujet intéressant, qui a été remarquablement traité. Exportation? : Ce sujet pourrait être exporté, à condition que M. de Birmingham accepte de se déplacer (à vérifier), mais il est peu probable que l autre conférenciers l accepte Compte Rendu : Voir ci après P. PROD HOMME le 20 Mars 2006 destinataires : les membres du Collège. C.N.E.A.F. 422

2 Paris 118 T.R.N.J. 16 Mars 2006 Le sujet : «Organismes xylophages et lignivores Pathologie et traitement des bois de construction» J.X. Lourdeau pour ouvrir la séance, rappelle que «Xylophage» et «Lignivore», l un venu du grec, et l autre du latin, ont tous les deux le même sens, celui de «manger le bois» : Grecs et Latins sont donc tous deux attablés sur le bois : bon appétit... J. de Birmingham se présente : Ingénieur, Expert en «polluants du bâtiment», il a en outre dirigé pendant plusieurs années, une entreprise de traitement des bois. Il nous parlera donc des principaux agents pathogènes du bois. Les grandes familles : 1 / les insectes à larve xylophage 1.a / qui attaquent principalement les bois d œuvre : petites et grosses Vrillettes / Capricorne des charpentes 1.b / qui attaquent aussi les bois vivants : Capricorne du chêne ou Capricorne asiatique * / *résultat de la mondialisation : ils sont arrivés sur des palettes contenant du granit importé de Chine 2 / les termites qui attaquent les bois en passant sous terre 3 / les champignons 3.a / Champignons de discoloration (bleuissement) 3.b / Champignons lignivores (pourritures molles, fibreuses, cubiques) 3.c / Moisissures Le cycle de vie des insectes (rappel : l insecte a 1 abdomen, 1 thorax, 1 tête, 2 antennes, 3 paires de pattes) l œuf > la larve > la nymphe > l imago L imago est le nom de l insecte propre à la reproduction. C est un coléoptère, ayant des élytres. Larve et imago sont souvent très différents d aspect. Lorsque un imago rencontre un imago de sexe opposé, après une très brève romance, ils s accouplent, et pondent un œuf qu ils installent soigneusement à l intérieur du bois, et le cycle commence : vite éclose, la larve se nourrit de la cellulose (qu elle transforme en sciure), formant ainsi, sous la surface du bois (jamais à l air libre : quelle horreur!) des galeries qui peuvent avoir des longueurs incroyables, et ceci pendant des durées très variables (de 2 mois jusque à 7 ou 8 ans). Après la transformation en nymphe, ce sont les imago, qui, seuls, creuseront enfin un trou, sortiront, et humeront un peu l air frais Ô pas pour longtemps, au plus quelques heures : tenaillés par le sexe, il n auront de cesse que de rencontrer l âme sœur, forniquer, cacher dans le bois le fruit de leur faute, et mourir Hé oui, c est ça la vie d insecte : dur dur!!!! Et c est le même cycle pour tous les insectes : seule la durée varie. Les petites vrillettes (Anobium punctatum) La larve mesure de 2 à 4 mm de long pour 1 à 2 de diamètre. Cycle 1 à 2 ans. Peu dépendante de l humidité. Cible : toutes les essences de bois L adulte pond ses œufs à la surface du bois, dans des fissures ou dans d anciens trous de sortie et la larve mangera le bois dont elle rejettera derrière elle les déchets (la sciure). Elle préfère l aubier le bois de croissance, plus tendre, plus nutritif car plus irrigué en sève. Les petits trous que l on peut voir à la surface des bois infestés sont donc des trous de sortie, et cela signifie qu il n y a plus d insecte, mais qu il y a eu un cycle complet. Si les insectes ont pondu dans un ancien trou, les larves, à partir de ce trou, creuseront d autres galeries, puisqu il n y a plus rien à manger dans celle creusée par leur prédécesseur. 423

3 Les grosses vrillettes Inutile de se gargariser de noms latins : dans un rapport, il vaut mieux l éviter, de crainte de se tromper, et d être contredit par plus savant que soi : mais on peut dire sans risque : «l aspect du désordre ressemble à celui que provoquent (par ex.) les grosses vrillettes» La larve mesure de 6 à 8 mm de long pour 3 à 5 de diamètre. Cycle 2 à 5 ans (plus le bois sera «riche», plus le cycle sera court). Moyennement dépendante de l humidité. Cible : de préférence les bois déjà contaminés par un champignon, donc pré digérés. Les dégâts des grosses vrillettes sont moins visibles, mais plus importants que ceux des petites vrillettes. Le capricorne des maisons La larve mesure 15 à 40 mm de long, pour 50 à 60 de diamètre. Cycle : 3 à 5 ans. Peu dépendant de l humidité. Ne supporte pas la lumière. Cible : les résineux, surtout les bois de 1 ère année, mais dans les résineux, il y a peu de différence entre l aubier et le duramen. Beaucoup de galeries, mais très peu de trous de sortie. Recrache une sciure très sensible à l humidité, qui fait gonfler le bois. Un gonflement est donc signe de présence de cet insecte. Le capricorne du chêne ou capricorne asiatique Sa larve est énorme : grosse comme le pouce. Ses dégâts sont considérables. Les termites Ce sont des insectes sociaux, du type isoptère (à ailes égales) et non coléoptère (dont les ailes sont protégées par une paire d élytres cornés). Ils sont aveugles (sauf les reproducteurs ailés) et lucifuges. Ils ont peu besoin d eau. C est l insecte, et non la larve, qui est xylophage. On distingue des castes très spécialisées : ouvriers / soldats / mâles / rois / femelles / reine / et insectes «de réserve» susceptibles de prendre l une ou l autre des formes précédentes, au gré des besoins. La reine, nourrie par les ouvrières, devenue monstrueuse, n est qu une machine à pondre : un œuf chaque seconde, et ceci jour et nuit, pendant toutes les années de sa vie. Si son rythme diminue, les ouvrières cessent de la nourrir pour reporter leurs soins sur une reine «de secours». Les ouvrières vont chercher la nourriture à l extérieur de la termitière, la consomment, la digèrent, et régurgitent cette nourriture pré-digérée au reste de la termitière. Les soldats, aveugles, eux aussi, munis de formidables pinces, ne sont que des machines à tuer, pour défendre la termitière, au sacrifice délibéré de leur vie (quelle abnégation!).. A l époque des amours, les reproducteurs sexués s envolent, partent à l aventure, et tentent de reconstituer une autre termitière. Il en existe plusieurs centaines d espèces, mais en France, seulement 3 espèces principales : - Les termites de Saintonge - Les termites des Landes - Les termites flavicoles de bois sec, attaquant principalement les ceps de vigne, et que l on trouve surtout en Provence. D où sont-ils venus? Des pays chauds, en empruntant les bateaux, ils sont arrivés dans les ports (mais pas nécessairement dans tous les ports, certains, comme Saint Malo en ont été épargnés). En particulier Rochefort pour la Charente, Bordeaux pour les Landes, puis la ligne Paris / Bordeaux les a conduits à Paris, via les bois d échafaudages. Ceux-ci, à l époque haussmanienne, étaient enfouis dans le sol après usage, avec leurs termites. Mais la vogue des parkings souterrains a provoqué des décaissements considérables : que faire de cette terre? On a eu l idée géniale de les enfouir dans d anciennes carrières. Seulement, lorsque l on a construit sur ces carrières, les termites se sont réveillés, et ont remonté dans les nouvelles constructions : c est ainsi que l on a contaminé le reste de la région parisienne Comment peut-on reconnaître la présence de termites? Les procédés acoustiques sont très aléatoires, il existe même des procédés électriques qui le sont encore plus. Finalement, c est la présence de «cordonnets» qui les révèlent le mieux. En effet, venant du sol, les termites rongent tout ce qu ils trouvent sur leur passage, et remontent ainsi d étage en étage. On notera d ailleurs qu il ne peut pas y avoir d étage isolé contaminé (sauf passage par un mur mitoyen avec un immeuble dont la contamination aurait infecté un nombre d étages plus important). Mais, dans leur ascension, ils peuvent rencontrer des obstacles infranchissables, comme de la maçonnerie qu ils sont incapables d avaler : qu à cela ne tienne, ils «contournent» l obstacle en fabricant, avec un mélange de 424

4 sciure et de salive, une espèce de tunnel obscur (ils ne peuvent supporter la lumière!) à la surface de cet obstacle. C est le «cordonnet». Ces cordonnets peuvent même descendre d un plafond dans le vide, comme de véritables stalactites. Les termites mangent de la cellulose, sous toutes ses formes : bois, mais aussi carton, papier (donc les livres), et même la colle cellulosique qui colle les carreaux de salles de bains Il existe une carte des départements plus ou moins infestés. Je ne puis malheureusement la reproduire dans le cadre de ce compte rendu effectué à partir des notes prises pendant l exposé On a remarqué, à Paris, que les termites semblent suivre le parcours du chauffage urbain : ils ont besoin de chaleur et d humidité. Or, la chaleur et les fuites inévitables de ce système leur fournissent ce dont ils ont besoin Attention, cette observation n est pas «politiquement correcte»! Veuillez ne pas la diffuser. La loi exige des propriétaires (mais non des experts) qu ils déclarent toute contamination. Mais c est totalement insuffisant : il est bien évident que les mairies n ont aucun intérêt à expliquer que leur sol est truffé de termites, et que, par conséquent, la construction n y est pas souhaitable, et, en plus, que la valeur des immeubles déjà construits en est fortement diminuée. (ceci non plus n est pas politiquement correct!). Pour tous renseignements complémentaires : <termites.com.fr> Reconnaître les insectes par leurs trous de sortie - Oblong dans des résineux : le capricorne - Ronds, de 1 à 2 mm dans feuillus et résineux : les petites vrillettes - Les mêmes, mais de 3 à 6 mm : les grosses vrillettes - Ronds, de 1 à 2 cm : il s agit alors des «insectes charpentiers», fourmis ou abeilles. Peut se trouver dans toutes essences, sans sciure, mais finalement très rare. - par contre, les termites ne laissent aucun trou, craignant la lumière, ils laissent toujours une pellicule, parfois extrêmement fine (voire la simple couche de peinture ) Les champignons de discoloration Provoquent le «bleuissement» du bois. C est irréversible, mais sans danger, la structure du bois n étant nullement atteinte. Les champignons lignivores Se développent sur et dans le bois : se présentent sous la forme de filaments (le mycelium) pouvant former un véritable tapis, puis, au moment de la fructification, sous la forme de carpophores (les organes reproducteurs) qui secrèteront les spores permettant la reproduction. Ces types de champignons attaquent le bois et détruisent définitivement sa structure. On distingue 3 familles principales selon le type de pourriture qu ils provoquent : Pourriture molle Attaquent les feuillus et les résineux en surface, provoquant ramollissement et désagrégation en «terreau». Fréquent en extérieur. Suppose une humidité du bois < 40%. Attention : les humidimètres à aiguille (de type résistif) ne donnent que des indications : humidité faible / moyenne / forte. En outre, un matériau ayant séché peut être recouvert de sels qui «trompent» ce type d humidimètre, et indiquent une humidité qui n existe pas. Ce n est qu avec des humidimètres «capacitifs» que l on peut obtenir des mesures précises. Ex. le Coprin qui présente des carpophores avec tige et chapeau, comme de véritables petits champignons. Ces champignons détruisent définitivement le bois. Pourriture fibreuse Attaque surtout les feuillus. Suppose une humidité du bois > 40%. Caractéristique : séparation des fibres dans l axe de la longueur, ressemblant à des fibres de chanvre (type «spaghetti»). Principalement le Polyphore des caves (Phellinus megalosporus) Pourriture cubique Humidité > 15% < 50% La dégradation se fait par digestion de la cellulose, provoquant la rupture des fibres en cubes (en fait, des parallélépipèdes rectangles) de 2 à 3 cm de côté. A noter que les bois qui ont subi un incendie présentent les mêmes symptômes, car le feu a eu les mêmes effets La Lentize des poutres attaque les résineux. Elle a peu besoin d humidité. 425

5 Par contre, toutes les essences sont la proie : - du Coniophore des caves, qui attaque seulement en surface. - Mais surtout du célèbre Mérulle : Serpula lacrymans, ainsi baptisé car il «pleure» en gouttes lorsqu il se développe en plafond (on peut dire indifféremment le ou la Mérulle). Il a besoin, au départ, pour se développer, d un important apport d humidité, mais ensuite, il se contentera d au moins 22%, au plus 35%. L idéal : 30%. Mais aussi, obscurité, et chaleur. Il émet des filaments tubulaires (Rysomorphes) lui permettant de pomper l humidité, dont le diamètre peut atteindre (très exceptionnellement) 10cm de diamètre, plus souvent 1 à 2 mm, et sur plusieurs mètres de long. Au moment de la fructification, il produit une fabuleuse floraison de spores d une très belle couleur orange, cernée de blanc. Cette floraison peut être très brutale : l auteur de ce C.R. a vu un lambris en bois, de plusieurs m2, qui s est couvert en une seule nuit d une somptueuse tapisserie, au grand effroi des habitants. Un Mérulle privé d humidité devient «dormant», mais ce sommeil peut durer très longtemps (on en a vu dormir 100 ans!), jusqu à ce que le prince charmant (l humidité) vienne le réveiller Questions - Peut on dater les dégâts provoqués par un insecte ou un champignon? La question est souvent posée par le Tribunal, pour savoir si les prédateurs étaient présents au moment de la vente Pas pour les insectes, sauf pour les termites, pour lesquels, tout au plus peut-on se faire une idée très approximative en fonction de leur rapport à l enduit. Pour les champignons, théoriquement, au carbone 14, mais ne soyez surtout pas affirmatifs : on peut dire : «actif ou non, ancien ou très ancien» : ne jamais donner de date! - Quid des pieux en bois? L eau conserve le bois, il est détruit par les agents pathogène, dont l oxygène : il faut donc que celui-ci ne puisse atteindre les bois, et, pour cela, qu ils ne soient pas soumis à marnage, ce qui est rare. - Quels sont les moyens de diagnostic? Théoriquement, en labo, il y a des moyens sophistiqués, mais le labo n est pas la réalité, et il ne faut pas s y fier aveuglément : le plus sûr, c est l expérience et l observation. Se méfier des apparences phoniques, de la variation de quantité d azote dans l air, de l imagerie infra rouge, car pour celle ci, il faut des engins capables de déceler une différence de 0.01%. Or ceux ci existent, mais restent propriété des militaires : secret défense. Les engins du commerce civil ne décèlent que 0.1%! Ne pas hésiter à mesurer l humidité, et à faire de légers sondages (les sondages destructifs sont parfois interdits!), toujours avec le même engin, pour avoir des résultats cohérents (la pointe d un couteau, par ex.). Percer les abouts encastrés des poutres, en diagonale, avec une simple mèche à métal : si elle s enfonce «comme dans du beurre», c est qu il y a pourriture. - Quelles régions sont principalement atteintes par le Mérulle? L Ouest et le Nord Ouest. Attention, le CTB, Bordelais, a tendance à connaître surtout les dégâts causés aux résineux de sa région - Le chauffage et trempage du bois permet-il de le préserver? En principe oui : autrefois, on stockait les bois dans l eau Quels traitements? Aucun règlement n existe, qui obligerait d utiliser un type de traitement. Il n existe que : les recommandations du C.T.B., et le référentiel de Qualibat. Pour les insectes à larves xylophages, et pour les champignons (sauf le Mérulle) : Il faut bûcher les bois dégradés, à la hachette, ou, mieux, l herminette, ce qui permet d apprécier la solidité résiduelle du bois, et d envisager, ou non, des renforts. Puis un brossage à la brosse métallique, à la main, ou mécanique, pour empêcher le ruissellement, et permettre la pénétration des produits. Puis dépoussiérer. Enfin, injecter ces produits, pour les bois de forte section : percer aux 2/3 de la section, à raison de 3 injections au Ml, injecter avec des injecteurs, sous pression de 3 à 7 bars. Et pulvériser à refus pour les autres, en 2 passes, et au pulvérisateur, non au pinceau. Ces opérations demandent des précautions : sciure et insecticides sont classés dangereux. 426

6 Il faut donc munir les ouvriers de protections de type P3, avec des masques à double cartouche chimique filtrant les vapeurs. Et encore, celles-ci doivent elles être souvent changées : en fonction de la teneur des produits, une cartouche peut être saturée en moins d une minute. Il y a donc intérêt à faire aussi une extraction d air pendant les traitements. Par contre, à condition d avoir aéré fortement pendant 2 ou 3 jours, il n y aura pas de risque pour les habitants. Confidentiel : se méfier d un article récent de UFC Que choisir, qui dénonce sans discernement tous les traitements, et qui va faire l objet de plaintes pour diffamation. Pour les termites - Soit injecter d insecticide les bois contaminés (et adjacents) ainsi que les maçonneries, mais aussi, créer une barrière «géographique» : ils viennent du sol, donc il faut créer un fossé autour de la maison et saturer le sol du même produit. Traitements onéreux, non pris en charge par les assurances - Soit utiliser «l abattage» : on leur fournit une nourriture (de la cellulose empoisonnée) dont on remplit des petites boîtes que l on intercale sur les «cordonnets». On rouvre ces boîtes de façon régulière, et on les remplit jusqu à ce qu elles restent pleines, signe que les termites sont morts. Ce type de traitement est assorti d une garantie de traitement mais non de réparation des dégâts. De plus, il faut avoir la patience de conserver les termites jusqu à leur décès, dont on ne peut, en aucun cas, annoncer la date avec certitude (plusieurs mois, à plus d un an). Pour le Mérulle D abord, impérativement, supprimer toute source d humidité (fuites, condensations, remontées capillaires). Brûler les bois contaminés, si possible in situ. Dégrader tous les enduits. Démonter tous les doublages (placo, polystyrène, etc.), et ceci jusque 1.50 m au-delà de la dernière zone contaminée, et dans les 3 dimensions (le Mérulle dormant est peu sensible aux produits chimiques). Brûler les maçonneries au chalumeau (mini 300 ). L auteur de ce C.R. a rencontré le cas d un Mérulle qui avait traversé un mur de pierres calcaires de 40 cm d épaisseur : le mycellium imbibait pratiquement la totalité de la pierre, dont on pouvait détacher avec l ongle de fins morceaux. On aurait pu démolir ainsi toute l épaisseur du mur Injecter les maçonneries et les bois conservés. Les produits Il existe 2 labels, de qualité équivalente : N.F. et CTB+ (le CTB ne certifie que les produits). Les insecticides sont des neuroleptiques, donc dangereux pour les êtres vivants Les fongicides sont des inhibiteurs de respiration cellulaire, donc moins agressifs mais plus cancérigènes : ils ne bénéficient d aucun label. Il existe aussi des Biocides, mais on est en attente d une directive Européenne à leur sujet. Enfin, les antibiotiques sont rigoureusement interdits dans la nature, donc dans les bâtiments. Leur formulation : en phase aqueuse / en phase solvantée, c.à d. contenant des solvants à base de produits pétroliers, donc inflammables (risque d explosion!) / enfin, plus récent, en phase gel, contenant également des solvants pétroliers, mais ceux-ci non inflammables. Les bois de moins de 45 cm de périmètre de section peuvent être pulvérisés (et non pas injectés) si l on utilise un gel, alors que les autres produits ne sont pulvérisables que jusqu à 34 cm de périmètre de section : au delà, il faut injecter. Les entreprises Aucune obligation, ni de certification, ni d assurance. Néanmoins, le CTB et Qualibat délivrent une certification de «qualification de service» : Le CTB demande : un droit d entrée, un % sur le chiffre d affaire, et impose un cahier des charges (qui n est pas public!). Le référentiel de Qualibat, lui, peut être obtenu (payant!) Il existe des entreprises qui n ont ni l un, ni l autre : c est une question de réputation locale. Les garanties Aucune garantie décennale pour le traitement des bois. Pourtant, quelques rares entreprises ont obtenu une garantie de bonne fin, il y fort longtemps : si, depuis tout ce temps, elles avaient eu à la faire jouer, les contrats auraient déjà été dénoncés : dans ces conditions, c est qu elles n ont jamais eu de problème, et que l on peut leur faire confiance Les seules garanties possibles sont contractuelles, et, de ce fait, à examiner à la loupe. Ce sont des garanties de non ré-infestation, qui ne couvrent que le produit, et non les dégâts.. 427

7 De plus, elles sont assorties de clauses, non seulement d «application correcte», mais en outre, de «non modification» (ne fût-ce que une simple couche de peinture), et bien sûr de «non humidité» L expert ou l architecte devront faire très attention aux traitements qu ils préconisent. Savoir que, si le traitement est inclus dans un lot soumis à décennale, celle-ci ne pourrait, en aucun cas, s appliquer : le prescripteur pourrait alors être recherché pour défaut de conseil Dans la conclusion d un rapport : être prudent, ne jamais qualifier une contamination de bénigne, ne jamais identifier trop finement l origine du désordre (expliquer que l identification est difficile), et toujours indiquer que le traitement sera difficile. Questions Quid des traitements par micro-ondes? C est valable pour des bacs à sable, mais non pour des bois de charpentes en œuvre. Quid de la loi ? Bien vérifier ses arrêtés successifs Le diagnostiqueur a-t-il devoir de conseil? Certainement. Il n a aucune obligation de qualification, mais, théoriquement, celle d assurance. Or, s il y a une loi à ce sujet, il n y a pas encore de décrets d application Quid des sondages? La loi exige qu ils soient «non destructifs» donc, les faires de façon purement visuelle, et, au plus, à l extrême pointe du couteau. Bien préciser dans le rapport que l examen a été «uniquement visuel». La jurisprudence En fait, Madame Lardet n en ayant quasiment pas trouvé, a estimé que les débats avaient suffisamment abordé le sujet : elle n a donc pas eu a intervenir. En conclusion J.X. Lourdeau conclut la séance en remerciant les conférenciers. Il annonce que la prochaine T.R.N.J. aura lieu le 04 mai prochain C. R. rédigé par Pierre Prod homme Destinataires : les membres du C.N.E.A.F. 428