Jeanne Lombard ( ) et les artistes neuchâteloises

Transcription

1 Jeanne Lombard ( ) et les artistes neuchâteloises

2 Jeanne Lombard ( ) 1865 : Naissance, le 22 août, au Grand-Saconnex, près de Genève. Enfance dans le Sud de la France : Retour en Suisse, à Auvernier, où le père de Jeanne, Joseph Lombard, vient occuper le poste de premier pasteur de cette paroisse : Formation artistique à Neuchâtel auprès du sculpteur et médailleur Fritz Landry, puis avec le peintre Gustave Jeanneret : Présence régulière aux Salons de la Société des Amis des Arts de Neuchâtel, laquelle accepte les femmes depuis sa création en : Etudes à Lyon, atelier de Jean-Louis Loubet. Obtention d une distinction au Salon de cette ville pour deux portraits, en : Le grand dessin, A l école du dimanche, (1893) entre au Musée de Neuchâtel grâce à un don de Mme la Comtesse Frédéric de Pourtalès : Etudes à Paris, Académie Julian, puis atelier de Marie Krug-Le Fustec. Un des ateliers pour femmes de l Académie Julian à Paris à l époque où Jeanne Lombard y faisait ses études. (D après une peinture de Lucie Attinger de 1889) Vers 1900 : Retour en Suisse, dans le canton de Neuchâtel : Présentation du tableau La liseuse (1899) à la 1 ère exposition de la Société romande des femmes peintres et sculpteurs, à Lausanne. Membre de cette société professionnelle, fondée à Lausanne en 1902 en réaction à l exclusion des femmes de la Société des peintres sculpteurs et architectes suisses (SPSAS).

3 : Réalisation de sept grandes compositions relatives à l histoire des huguenots réfugiés dans les Cévennes au XVIII e siècle. Fréquents séjours à Mialet (Gard, France) où est créé en 1910 le Musée du Désert, musée dédié à l histoire du protestantisme. La première de ces compositions, Les prisonnières huguenotes à la Tour de Constance au XVIII e siècle (1907), présentée au public neuchâtelois en 1907 dans le cadre du Salon de la Société des amis des arts, est offerte au Musée du Désert, à Mialet, en Cette œuvre majeure, de même que L enterrement ou Service funèbre en Hautes-Cévennes (1914) et Le baptême clandestin (1925) figurent dans notre exposition : Membre fondateur de la Section neuchâteloise de la Société suisse des femmes peintres et sculpteurs, avec Emma Guinand, Berthe DuBois- Favre et Sarah Jeannot. Cette Société, désormais nationale, remplace la Société romande : Secrétaire de la Section neuchâteloise de la Société suisse des femmes peintres et sculpteurs (depuis 1928 : Société suisse des femmes peintres sculpteurs et décorateurs - SSFPSD) : Participation aux expositions de la Section neuchâteloise de la SSFPSD, à Neuchâtel. 1921: Installation à Corcelles (NE), aménagement d un atelier dans les combles de la maison. L Atelier de Jeanne Lombard à Corcelles (NE), tel que nous l avons trouvé en 2000 (Photographie Anne de Tribolet, MAHN) 1941: Membre d honneur de la Section neuchâteloise de la SSFPSD : Décès à Corcelles (NE), le 6 décembre. Jeanne Lombard, animée d une foi fervente, s est également investie en faveur de plusieurs œuvres de bienfaisance : visites aux femmes incarcérées, Commission des détenus libérés, Société des femmes abstinentes, Croix-Bleue, L Espoir.

4 Les artistes neuchâteloises Conçue dans un premier temps de manière monographique, l exposition fut élargie par la suite aux autres créatrices neuchâteloises à l occasion du centenaire la Section neuchâteloise de la Société suisse des femmes peintres et sculpteurs que Jeanne Lombard fonda en 1908 avec quelques amies peintres (cf. sa biographie). C était il y a tout juste 100 ans. Ce jubilé est ainsi une autre façon de rendre hommage à la femme courageuse que fut cette artiste! C est aussi une manière de réparer un peu le fait que les femmes aient été écartées si longtemps de la société artistique de leurs collègues masculins, la SPSAS, et ce jusqu en 1973! Nous l avons fait à travers un panorama de plus de 75 artistes femmes, membres ou non de la SSFPSD, sélectionnées parmi beaucoup d autres (depuis le début du XIX e siècle jusqu à aujourd hui, nous en avons recensé plus de 300!), et nous sommes conscients que nos choix ne peuvent être justes aux yeux de tous! A noter que la majorité des œuvres exposées appartiennent à notre musée. Cela fait de cette exposition un hommage aussi aux précédents conservateurs des musées de la région, car sans la présence, dans nos réserves et celles des institutions partenaires, de nombreuses œuvres d artistes aujourd hui oubliées, nous n aurions pas pu réaliser ce panorama. Rendant compte de la vitalité des Neuchâteloises dans le domaine artistique depuis plus de 200 ans, l exposition présente, dans une perspective chronologique, des artistes actives dans le canton de Neuchâtel de 1800 à 2008, ainsi que des artistes, neuchâteloises de naissance ou issues de familles neuchâteloises, actives hors du canton. Salle 2 En préambule à cette deuxième partie de l exposition, un petit prologue montre quelques artistes importantes du XIX e siècle, les beaux paysages de Rose d Ostervald, les portraits de Jenny Eckhardt, d Héloïse Vuitel ou encore une magnifique nature morte d Hortense Richard. Cet aperçu du XIX e siècle se conclut par des artistes formant la transition avec le XX e siècle : Blanche Berthoud et Berthe Bouvier, la première représentée notamment avec un Breithorn monumental, l autre à travers un grand pastel exceptionnel. Berthe Bouvier et Blanche Berthoud dans l atelier de Blanche Berthoud, vers 1900 (Photographie Collection privée D.B., Suisse)

5 Salles 2 et 3 Le panorama continue avec plusieurs figures marquantes de la première moitié du XX e siècle, Jeanne Perrochet, sculpteur, Alice Perrenoud avec ses découpages poétiques, et surtout deux autres peintres remarquables que nous présentons en dialogue : Madeleine Woog et Lili Erzinger. Salles 4 et 5 Vers le milieu du siècle, d autres artistes, nombreuses, se font connaître: parmi elles Jeanne Barraud dit Janebé et Alix Châtenay-Druey. Elles ont été relayées dans la deuxième moitié du siècle par un grand nombre de créatrices qui, pour la plupart, sont encore actives que ce soit dans le canton ou en dehors, telles Pierrette Bloch ou Françoise Grossen. Sur la scène régionale, les protagonistes sont Dominique Lévy, Anne Monnier et Armande Oswald qui entrent, dès 1973, dans le bastion masculin de la SPSAS et s y font une place avec d autres comme Anne-Charlotte Sahli, Claudine Grisel ou Claire Pagni. Armande Oswald à l œuvre dans une des grandes salles d exposition du Musée d art et d histoire de Neuchâtel lors de la préparation de l exposition «Le rêve du peintre» en Cette artiste est une des protagonistes de l art neuchâtelois depuis les années soixante. (Photographie Primula Bosshard, MAHN) Salles 6 et 7 Aujourd hui, elles sont très nombreuses à prendre part au débat artistique et de manière très différente et très vivante. Leurs œuvres témoignent de l éclatement des arts visuels, dans lesquels la photographie, la peinture, le dessin, la sculpture mais aussi la vidéo, les papiers, les cordages, la création textile, les œuvres plus «installatives» ou encore les interventions «in situ» ont leur place! Trois artistes sont présentes en dehors des salles des artistes neuchâteloises. Madeleine Jaccard a installé une peinture sur soie monumentale dans la cage d escalier, Orélie Fuchs intervient dans la salle dédiée à Jeanne Lombard et Fränzi Neuhaus, notre invitée extérieure, crée son SaitenKörper dans une salle spéciale en fin de parcours.