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1 Ouvriers et ouvrières de tous les pays, rangez-vous sous le drapeau de la IV Internationale! C est le drapeau de votre victoire prochaine! N Février Euros Groupe Socialiste Internationaliste Pour la reconstruction L Internationaliste de n 128 la - Février Quatrième Page 1 Internationale

2 Edito. Contre l accord CFDT-Medef : Grève générale! e 15 janvier, Laurence Parisot, L présidente du Medef, montrait sa satisfaction à la presse en déclarant à propos de la signature de l accord entre le patronat et plusieurs syndicats de salariés (CFDT, CFE-CGC, CFTC), qu il s agissait «d un accord historique parce que son contenu est profondément innovant, parce qu il couvre un champ très large de la vie du travail, de la vie sociale, parce qu il va transformer la gestion des ressources humaines [ ]. [Cet accord] va donner aux entreprises, aux petites comme aux grandes, de nouveaux outils pour pouvoir s adapter, pour pouvoir faire face à la conjoncture et même aux ruptures technologiques.» Même tonalité, le 16 janvier, dans le journal L Expansion qui se faisait l écho d une réaction, en privé, d un des négociateurs de la délégation patronale qui se déclarait «très, très, content» de la signature de l accord. Et pour cause! L accord intitulé «modernisation du marché du travail», que le gouvernement avait voulu «historique», reprend point par point toutes les exigences du patronat. Cet accord «gagnant-gagnant», comme il est qualifié par ses signataires, est censé mieux protéger les salariés, notamment grâce à la «sécurisation du parcours professionnel», tout en permettant aux patrons de licencier plus facilement, de faciliter le chômage partiel ou de baisser les salaires en période de récession, quitte à réembaucher en période de reprise. Tout d abord, rappelons qu accepter le principe de «sécurisation des parcours professionnels» revient à accepter que le chômage est inéluctable, alors qu il est la conséquence de la crise structurelle du capitalisme. Ajoutons ensuite que, depuis la signature de l accord, la Cour des comptes a publié un rapport considérant que les indemnités chômage étaient trop élevées en France. On imagine donc ce que va donner cette fameuse «sécurisation des parcours professionnels». Le patronat a également déclaré : «nous réembauchons quand il y a reprise». Et s il n y a pas de reprise? Aujourd hui, on peut affirmer que non seulement il n y aura pas de reprise mais qu en plus l économie mondiale est au bord d une nouvelle déflagration d ampleur. Si l on considère la part visible de la spéculation capitaliste, on voit par exemple que la bourse de New York se situe à son niveau d octobre 2007, année où la crise des subprimes a éclaté. Sauf qu aujourd hui, l économie réelle est encore plus fragile et dégradée qu en 2007 et que le caractère spéculatif du capitalisme est encore plus développé qu il y a cinq ans. Soyons clairs, l accord signé par le patronat et les syndicats correspond à la volonté de la bourgeoisie et de ses alliés de faire payer la crise aux travailleurs et aux jeunes. Il s agit de transcrire, dans le code du travail, les mesures d austérité et anti-ouvrières contenues dans le TSCG, dont presque plus personne ne parle aujourd hui. Il s agit de la plus violente régression sociale imposée par la bourgeoisie à la classe ouvrière depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. S il fallait une preuve supplémentaire, il suffit de regarder ce qui s est passé là où des accords de flexibilisation ont été appliqués depuis le début de la crise. En Grèce et en Espagne, le chômage est de près de 27 % et de plus de 55 % pour les moins de 25 ans, sans parler de l explosion de la précarité et de la pauvreté. Un accord gagnant-gagnant, on vous dit! On peut reconnaître un mérite à cet accord : il a permis de clarifier les positions des uns et des autres, du moins en partie. En signant l accord, la CFDT apparaît pour ce qu elle est : une organisation qui sert de bras armé du patronat contre la classe ouvrière et qui mène une politique active de collaboration de classe. Rien de surprenant puisque la CFDT vient à l origine du syndicalisme chrétien créé après la Première Guerre mondiale d après la doctrine sociale de l Église pour s opposer au syndicalisme ouvrier et venter la L Internationaliste Bulletin du Groupe Socialiste Internationaliste (G.S.I) publié par l association loi 1901 APIDO - BP ORLY CEDEX FRANCE (adresse pour toute correspondance) - Courrier électronique ( ) : contact@gsi-litqi.org - Site Web : Clôture rédactionnelle le 8 février Directeur de la publication : J.-L. DAVIER - Commission paritaire : en cours Imprimé par COREP - 89 rue de Tolbiac PARIS - France L Internationaliste n Février Page 2

3 concorde entre les ouvriers et les patrons contre la lutte des classes. La CGT et FO sont, quant à elles, tiraillées entre des directions bureaucratiques plus ou moins favorables à l accord et la pression de leurs bases respectives et la situation de lutte des classes. C est dans ce sens qu il faut comprendre leur refus de signer, du bout des lèvres. Les directions confédérales de ces organisations portent une lourde responsabilité dans la situation actuelle. En effet, elles ont permis, en refusant de mener la lutte jusqu au bout et en jouant sur la division et la démoralisation des travailleurs, l accumulation de défaites partielles. Ainsi, les contreréformes des retraites de 2003 et 2010 sont passées alors que les travailleurs étaient déterminés à s y opposer. De même, en laissant isolées toutes les luttes dures contre les licenciements qui se déroulent depuis des années, y compris en s opposant à leurs sections locales, elles ont bouché les perspectives d unification des luttes et ont contribué à faire croire que les fermetures et les suppressions de postes étaient inéluctables. Dans ce contexte, le travail du gouvernement et du patronat a été facilité. Face à la signature de l accord, ces directions bureaucratiques se sont contentées de dire qu elles la condamnaient, sans organiser la moindre manifestation. Il a fallu attendre trois semaines pour que les bureaucraties de la CGT et de FO commencent à déclarer qu elles envisageaient une réponse commune, sans annoncer de date précise. Ce manque de réponse organisée a permis au patronat de continuer son offensive. Dans le courant du mois de janvier, il a essayé de vaincre la classe ouvrière par KO. Devançant la transcription de l accord dans la loi, les patrons de plusieurs entreprises ont profité de la dynamique créée par la signature. La direction de Renault a dit aux syndicats : «Ou vous acceptez suppression de postes et des baisses de salaire, ou nous fermons deux usines.» La direction de PSA a affirmé qu un nouveau plan de licenciement était en préparation, en plus des suppressions de postes et de la fermeture du site d Aulnay déjà annoncés en juillet dernier. La direction de Goodyear a annoncé sa volonté de fermer l usine d Amiens Nord. Jetant de l huile sur le feu, le secrétaire de la CFDT, Laurent Berger, s est empressé de déclarer que la CGT du site d Amiens était responsable de la fermeture de cette usine, pour ne pas avoir accepté la flexibilité, le chômage partiel et les baisses de salaire appliqués dans l usine voisine de Dunlop Amiens Sud. Mais qui est responsable des licenciements? Les ouvriers qui se battent pour préserver leurs emplois, leurs conditions de travail et leur outil de travail, ou les actionnaires, les patrons et les prétendus représentants des salariés qui aident les patrons à faire passer la pilule et à affaiblir les travailleurs? Dans ce contexte, le gouvernement joue à fond son rôle de personnel politique de la bourgeoisie. Le gouvernement PS-Verts, aidé tacitement par le Front de gauche qui refuse de dire qu il est dans l opposition, mène une guerre coloniale au Mali, pour garantir l accès aux matières premières dont les grands groupes capitalistes français ont besoin. En même temps, ce gouvernement a annoncé qu il allait opérer des coupes budgétaires supplémentaires à hauteur de 60 milliards d euros réparties sur cinq ans pour arriver à réduire le déficit public et financer le «pacte de compétitivité», c est-à-dire l accord de flexibilisation signé par le Medef et la CDFT. C est dans ce sens qu il faut comprendre les déclarations du ministre du «Redressement productif» A. Montebourg qui, après avoir cédé honteusement aux exigences de L. Mittal sur la liquidation du site sidérurgique de Florange, attaque frontalement les travailleurs de Renault, de PSA Aulnay et de Goodyear Amiens Nord. Concernant les premiers, il a indiqué qu il considérait que le plan de suppressions de postes voulu par la direction de Renault était «acceptable». Pour les deuxièmes, il a déclaré que la fermeture du site d Aulnay était «inéluctable». Enfin, en ce qui concerne les troisièmes, il a invité les représentants CGT de l usine à «mettre de l eau dans leur vin» pour trouver un accord avec la direction, c est-à-dire à accepter la fermeture de l usine. Inutile de dire que A. Montebourg, un présentant de l «aile gauche» du PS, a trouvé l accord Medef-CFDT «équilibré». Toutefois, les derniers développements de la lutte des classes montrent qu un tournant est en train de s opérer parmi les travailleurs. Depuis le début du mois de janvier, les grèves dans l in- L Internationaliste n Février Page 3 dustrie, notamment dans l automobile, se multiplient. Contre les provocations patronales, contre la farouche campagne médiatique contre les grévistes et les syndicats qui luttent, contre les manœuvres des bureaucraties syndicales qui cherchent à isoler les travailleurs, le 24 janvier, les ouvriers de PSA Aulnay sont allés rejoindre leurs camarades de l usine Renault de Flins. Les images de fraternisation entre les ouvriers diffusées à la télévision ont marqué la conscience de millions de travailleurs. Le 29 janvier, à l appel de plusieurs organisations, des délégations de vingt-cinq entreprises qui vont licencier des milliers de travailleurs se sont réunies à Paris. À cette occasion, des centaines de travailleurs de l industrie sont allés fraterniser avec les grévistes de Virgin sur les Champs- Élysées avant de manifester devant le ministère du Travail. Ce début de jonction entre différents secteurs de la classe ouvrière montre la voie à des millions de travailleurs et indique que la disposition à lutter existe. En effet, contre l offensive du gouvernement, du patronat et la complicité des bureaucraties syndicales, les travailleurs devront s unir et ne pourront compter que sur leurs forces. L heure est à l unification de tous les travailleurs et à la construction de la grève générale, en France et dans toute l Europe, pour empêcher l austérité, les licenciements et la remise en cause de toutes les conquêtes ouvrières. L attitude de collaboration de la CFDT et de capitulation des directions confédérales telles que celles de FO et de la CGT face à l offensive patronale montre qu il est urgent pour les travailleurs de chasser les bureaucrates et de se réapproprier les syndicats. Cela pose la question de la constitution de tendances lutte des classes au sein des syndicats ouvriers dans la perspective d une centrale unique des travailleurs, strictement indépendante du patronat, de l État et de toutes les institutions bourgeoises. De plus, dans le cadre de la mobilisation des travailleurs, il est urgent d exiger l ouverture des livres de comptes et la nationalisation sous contrôle ouvrier de l industrie et des banques, sans indemnités ni rachat. C est le seul moyen d empêcher les licenciements et les fermetures d usine.

4 Troupes françaises hors d Afrique et du Mali! Dans cet article, loin d être exhaustif, nous avons choisi de revenir sur des éléments qui nous semblent centraux pour comprendre les implications de l intervention militaire impérialiste française au Mali. Résultat de la politique coloniale de la France en Afrique dictée par le discours de la Baule de Mitterrand après la chute du mur de Berlin, cette intervention prouve une fois encore que même affaiblit et en décadence, la France reste une puissance coloniale. En effet, la bourgeoisie française n a jamais renoncé au contrôle de l Afrique, continent riche en matière premières, en hydrocarbures, en métaux précieux. Ainsi, que ce soit sous des gouvernements de «gauche» ou de droite, les interventions militaires impérialistes en Afrique se sont succédées ces dernières années (Côte d Ivoire, Libye, Centrafrique et aujourd hui Mali). Les ingérences politiques, les barbouzeries n ayant quant à elles jamais cessé. Dans un prochain article nous reviendrons sur le rôle de l impérialisme étasunien, sans qui rien ne se fait, et sur ses liens avec l impérialisme français. L union nationale Une nouvelle fois, l union nationale se dessine autour de l intervention militaire impérialiste française au Mali. Le parti socialiste comme l UMP et le Front national soutiennent ouvertement l initiative du gouvernement. François Asensi, député Front de gauche de Seine-Saint-Denis, a quant à lui déclaré lors du débat organisé à l Assemblée nationale le 16 janvier 2013 : «La position des députés du Front de gauche, communistes et républicains, est claire : abandonner le peuple malien à la barbarie des fanatiques aurait été une erreur politique et une faute morale. La non-intervention aurait été la pire des lâchetés. Une action militaire internationale était nécessaire pour éviter l installation d un État terroriste.» Pour le Parti de gauche, composante essentielle du Front de gauche, à travers la voix de Jean-Luc Mélenchon, l intervention au Mali est discutable car d après lui, les «intérêts fondamentaux de la France» ne sont pas en jeu. Sur France Info, faisant abstraction de la réalité des interventions militaires impérialistes en Afrique, qui font et défont les États et les gouvernements au gré de leurs intérêts (Côte d Ivoire, Centrafrique, Libye ), évacuant la responsabilité de la France qui se comporte en véritable puissance coloniale sous l égide d un gouvernement PS entièrement soumis aux intérêts de la bourgeoisie française, Mélenchon a refusé de condamner cette intervention. Le PG comme le PCF ne formulent des critiques que sur la forme et ne condamnent pas cette intervention ; malgré leurs contorsions rhétoriques, ils s inscrivent dans l union nationale autour de la politique coloniale de la France. L Afrique et la chute du mur de Berlin Dans une entrevue avec Le Monde, à la question du journaliste : «Démocratie exemplaire hier, le Mali est considéré par les Occidentaux comme un État L Internationaliste n Février Page 4 failli. Comment expliquez-vous pareille descente aux enfers?», l anthropologue et chercheur Gilles Holder répond : «Le Mali a la particularité d être une ex-colonie française sans faire partie de la Françafrique : les intérêts économiques français y sont peu présents et le pays s était rapproché de l URSS lors de son indépendance en Mais en 1991, lorsque le pays a connu sa révolution démocratique fin du parti unique, élections transpa-

5 rentes, il a incarné le discours de La Baule de François Mitterrand qui prétendait privilégier les régimes vertueux. Le Mali est devenu le fairevaloir d une politique française différente en Afrique.» Le discours de La Baule a été prononcé par François Mitterrand le 20 juin 1990 dans le cadre de la 16 e conférence des chefs d État d Afrique et de France, soit quelques mois après la chute du mur de Berlin en novembre Ce discours est une date importante dans les relations entre la France et l Afrique : 37 pays africains y étaient invités. Roland Dumas résuma ainsi ce discours : «Le vent de liberté qui a soufflé à l Est devra inévitablement souffler un jour en direction du Sud [ ]. Il n y a pas de développement sans démocratie et il n y a pas de démocratie sans développement.» Ce discours s inscrivit donc pleinement dans l offensive idéologique et économique contre les exploités mené à l époque par l impérialisme au nom de la «fin de l histoire» et de la «démocratie» capitaliste. Alain Minc (économiste, conseiller politique) résuma ainsi cette offensive des bourgeoisies impérialistes : «Le capitalisme ne peut s effondrer, c est l état naturel de la société. La démocratie n est pas l état naturel de la société. Le marché, oui.» En 1960, le Mali accède à l indépendance. Le premier président malien, Modibo Keïta, instituteur et panafricaniste, élu démocratiquement, a à peine le temps d entamer une profonde réforme agraire qu il est renversé en 1968 lors d un coup d État mené par Moussa Traoré, soutenu par la France. Ce dernier instaure un régime policier qui fait de nombreux morts. Il dirige le pays d une main de fer pendant près de vingt-trois ans. Le 22 mars 1991, un soulèvement populaire est réprimé dans le sang avant qu un coup d État militaire mené par le lieutenant colonel Amadou Toumani Touré (ATT) ne le renverse définitivement. ATT organise alors la conférence nationale (qui se déroule du 29 juillet au 12 août 1991), puis des élections législatives et présidentielles en À l issue de ces élections, il remet le pouvoir au nouveau président élu, Alpha Oumar Konaré, s inscrivant ainsi pleinement dans la «nouvelle» politique africaine de la France dictée par le discours de La Baule. Le 22 mars dernier, c est aussi avec la complicité de la France que le gouvernement «modèle» d ATT a été renversé. L actuel président par intérim, Dioncounda Traoré, est l un des membres fondateurs de l Alliance pour la démocratie du Mali (Adema), association qui joua un rôle de premier plan dans la révolution de Elle s est ensuite transformée en parti politique, formation qui a largement dominé l échiquier politique de 1992 à nos jours avec ses avatars nés de multiples scissions et ce sur l ensemble du territoire national. Iyad Ag Ghali, leader du groupe islamiste essentiellement touareg Ansar Dine («Les défenseurs de la foi»), a lui aussi émergé sur la scène nationale en 1990 en lançant une rébellion armée contre le régime de Bamako. Oui, ce sont bien les impérialistes et la politiques coloniales de la France qui sont aux sources de la «descente aux enfers» du Mali. Car, comme le dit l anthropologue et chercheur Gilles Holder, «La démocratie, c est un grand mot qui masquait le libéralisme économique et l affaiblissement de l État. Sous prétexte de le désendetter, on a déchargé l État qui a dû alléger ses politiques sociales. La santé, l école, le développement ont été confiés à une société civile artificielle, travaillant pour des ONG financées de l extérieur. Ce fonctionnement a nourri une nouvelle bourgeoisie déconnectée de la réalité.» L Internationaliste n Février Page 5 Le Mujao, Aqmi, Ansar Dine et le business de la guerre Gilles Holder apporte une autre précision : «Le processus démocratique a créé un espace de compétition pour les religieux car il a verrouillé le débat politique avec une idéologie consensuelle. Un espace d interpellation démocratique entre la société civile et l État avait été formalisé par le régime, mais il fonctionnait à huis clos. De ce fait, les débats sociétaux ont glissé vers la sphère religieuse.» Les islamistes et autres intégristes, contrairement à ce que l on dit, ne sont pas nés de la Révolution arabe qu ils combattent (voir nos articles sur cette question), non! ils sont nés du vide politique laissé par les échecs du nationalisme et du stalinisme. Les djihadistes du Mujao (Mouvement pour l unicité et le djihad en Afrique), d Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) et d Ansar Dine (dont le chef est un ancien nationaliste touareg du MNLA), instrumentalisés par l impérialisme (étatsunien et français) et les régimes dictatoriaux corrompus (de la région, du Qatar, d Arabie Saoudite), ne sont que les produits d une situation ou se combinent crise économique et sociale, lutte des classes, interventions impérialistes directes ou indirectes et absence d alternative politique. Précisons aussi qu aujourd hui, Iyad Ag Ghali, chef d Ansar Dine, ne se reconnaît pas dans la revendication d indépendance de l Azawad : «Ansar Dine ne connaît que le Mali et la Charia». Et, à propos du MNLA, il précise : «Ils suivent leur chemin et nous le nôtre.» Objectivement, au-delà de leurs discours djihadistes, Mujao, Aqmi et Ansar Dine s inscrivent dans le jeu des puissances impérialistes pour le contrôle des ressources de la région. Même si la défense de leurs intérêts particuliers teintée de salafisme les met en conflit avec l impérialisme, il n en demeure pas moins qu ils ne remettent pas en cause le capitalisme et son colonialisme. Ce d autant plus que, comme nous l avons déjà vu en Afghanistan ou aujourd hui en Égypte, en Tunisie et en Turquie, les islamistes s accommodent très bien avec le marché et les dollars Malgré toutes les apparences, au-delà des clichés médiatiques, Mujao, Aqmi et Ansar Dine sont des organisations bourgeoises qui défendent leurs intérêts dans un «espace de compétition» créé par l impérialisme. Ainsi, le 8 octobre 2012, l agence suisse Ecofin, spécialisée dans les principaux secteurs africains de l économie, affirmait : «La plupart des spécialistes du Mali sont unanimes sur un point : avant le coup d État du 21 mars qui a conduit à la chute d Amadou Toumani Touré, l économie nationale minée par la corruption de l élite politique et l expansion de l économie informelle était plongée dans une crise profonde. En 2011, la croissance réelle s est repliée à 1,1 %. En cause, la chute de la production agricole, l envolée des cours des produits alimentaires et des hydrocarbures, auxquelles se sont ajoutées la guerre en Libye et la crise postélectorale en Côte d Ivoire. En accélérant l effondrement de l institution étatique, les islamistes ont contribué à redessiner le marché malien, et même sous-régional, en fa-

6 vorisant le business de la guerre.» Puis l agence précisait : «Dans son édition du 6 avril 2012, le journal malien L Indépendant annonçait une livraison de matériel militaire du Qatar par avion-cargo à l aéroport de Gao, à destination des rebelles. Un précédent ravitaillement était intervenu le 10 mars 2012, déchargeant plusieurs véhicules 4x4 et d importantes quantités d armes sophistiquées et de munitions. Le 6 juin 2012, le journal satirique Le Canard enchaîné, s appuyant sur des informations de la Direction du renseignement militaire français, annonçait que les insurgés du MNLA (indépendantistes et laïcs), les mouvements Ansar Dine, Aqmi et Mujao ont reçu une aide en dollars du Qatar.» Et l article de conclure : «Pour les États et les entreprises qui font du business avec la crise malienne, la liquéfaction de l institution étatique et la lutte contre le terrorisme islamiste offrent deux fenêtres de tir exceptionnelles pour transformer ce pays en un vaste marché noir.» Le Mali victime des plans d ajustement du FMI et de la Banque mondiale Dans ce même article du 8 octobre 2012 à propos du Mali, Ecofin précisait aussi : «Face à la déliquescence du tertiaire, le business repose essentiellement sur ses deux autres piliers que sont l or et le coton qui génèrent à eux seuls 30 % du PIB malien. Pour ce qui est de l or, les analystes attendent une production de 12 tonnes, en 2012, des 8 mines en exploitation à Sikasso (Kalana, Kodiéran, Morila, Syama) et à Kayes (Kadiolo, Loulo et Tabacoto, Yatela), ce qui fait du Mali le troisième producteur africain d or. Bien que l État malien ne bénéficie que de 20 % des revenus de ces mines, les autorités n ont eu de cesse de céder de nouveaux gisements aux entrepreneurs privés. Quant au coton, la campagne agricole devrait battre un record avec tonnes de coton graine et 2,5 millions de tonnes de céréales, d après les chiffres de la Compagnie malienne du développement des textiles.» Voilà la toile de fond de cette intervention : une population extrêmement pauvre et exploitée dans un pays, contrairement aux idées reçues, riche de ses ressources naturels, accaparées par les puissances impérialistes, à commencer par la France. Le mythe réactionnaire d une intervention humanitaire pour libérer les Maliens des islamistes en prend un coup Le Comité pour l annulation de la dette du tiers-monde (CADTM), dans un communiqué qui condamne l intervention militaire de la France et de ses alliés au Mali, résume assez bien les conséquences économique et sociale de la mainmise des capitalistes impérialistes sur le pays : «Le Mali est l un des pays les plus appauvris et exploités du monde malgré ses importantes ressources naturelles minières et agricoles. Elles sont accaparées par les multinationales. Le peuple malien est terriblement affecté par les politiques néolibérales imposées par la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, l OMC, l Union européenne et l État français. Ces politiques n ont été possibles qu avec la complicité des régimes en place. Ces politiques ont empêché le Mali de se libérer du poids d une dette extérieure qui sert d instrument de pompage de ressources et de soumission du pays aux intérêts des institutions et des puissances créancières. L initiative d allègement de la dette du Mali, qui fait partie des pays pauvres très endettés (PPTE), a prolongé les effets dévastateurs du système d endettement car les réductions de dette accordées au compte-gouttes ont été systématiquement conditionnées par l application de mesures de privatisation et d ouverture économicocommerciale. Ces mesures ont soumis les paysans/paysannes et les travailleurs/travailleuses des villes à une concurrence internationale à laquelle ils et elles ne pouvaient pas répondre. Les femmes maliennes qui portent un poids énorme dans la vie du pays sont victimes au quotidien de privation de tous ordres. Elles résistent au quotidien.» La résistance des travailleurs et paysans pauvres du Mali aux politiques d ajustement structurel est bien réelle et a contribué largement à l usure du régime corrompu d ATT. Ainsi, les grèves se sont multipliées ces dernières années. Pour le droit à l autodétermination des peuples de l Azawad C est évidemment la politique coloniale de la France qui a été à l origine de ce conflit. En divisant le territoire des Touaregs entre l Algérie, le Mali, le Niger, ex-colonies, elle a créé un peuple éparpillé entre plusieurs nations L Internationaliste n Février Page 6 et posé une bombe à retardement. Redoutant ces dangers, dès les années 1960, l Union africaine pose un principe de base, largement soutenu par l Algérie : l «intangibilité de frontières issues de la décolonisation», pour éviter les affrontements entre peuples écartelés et jeunes nations. Il faut aussi savoir que, pendant la guerre d indépendance algérienne, le FLN (Front de libération national) aidait les Touaregs à combattre l occupant français et avait installé des bases à Kidal et Gao. Aujourd hui, les quelque Touaregs algériens sont solidaires de leurs frères du Mali et plusieurs associations berbères amazighes d Algérie du Nord soutiennent les Touaregs et leurs revendications. Depuis la première rébellion des Touaregs en 1961, d autres ont eu lieu en 1990, 1994 et 2006, et Alger s est toujours mêlé de ce conflit pour faire cesser les hostilités et parrainer des accords qui ont été très peu respectés par Bamako. C est dans ce contexte historique que le MNLA (Mouvement national pour la libération de l Azawad, Touaregs), créé dès 2010 mais toujours ignoré par le pouvoir de Bamako, attaque le 17 janvier 2012 Ménaka et prend le contrôle de tout le Nord du pays le 1 er avril par la prise de Tombouctou. Le 6 avril, le MNLA publie une déclaration d indépendance. Hama Ag Sid Ahmed, porte-parole du Mouvement national de libération de l Azawad, interrogé le 31 mars 2012 par TSA, un quotidien algérien en ligne, déclare : «Je pense aujourd hui que ce peuple, qui a été marginalisé depuis l indépendance du Mali à ce jour, a le droit à présent de disposer de luimême. Il ne s agit pas seulement des Touaregs, même si les Touaregs sont les plus présents militairement sur le terrain ; ce combat politique concerne l ensemble des communautés de l Azawad, entre autres les Touaregs, les Arabes et les Sonrais. Bien entendu, la finalité de cette lutte, c est l indépendance, si tel est le souhait du peuple de l Azawad.» Le 7 octobre 2012, une délégation du MNLA est reçue par le médiateur de la Communauté économique des États de l Afrique de l Ouest (Cédéao), le président burkinabé Blaise Compaoré. Le MNLA avance sa plateforme de revendications et déclare, par la voix d Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, membre du

7 Conseil national de transition de l Azawad et chef de délégation : «Nous sommes là aujourd hui (le 7 octobre, ndlr) pour informer le monde entier que le MNLA a réussi pendant des mois de travail à tomber d accord sur une plateforme politique avec des aspirations très claires et nettes pour pouvoir atteindre le règlement politique de cette crise qui nous oppose au Mali depuis 52 ans.» Et précise : «Nous revendiquons notre droit à l autodétermination qui ne veut pas dire sécession. C est le droit à la vie, à la santé, à l éducation, les droits politiques et le droit à l expression.» Le MNLA et Ansar Dine Le 1 er juin 2012, au micro de RFI, Hama Ag Mahmoud, membre du bureau politique du MNLA, explique l échec de la fusion avec Ansar Dine et la rupture de l accord signé le 26 mai à Gao, en ces termes : «Cet accord était destiné à l origine à ramener un peu à la raison Iyad (Ag Ghali, chef d Ansar Dine). Il n était absolument pas question de nous faire perdre notre âme en nous liant avec lui. C était une stratégie momentanée, mais à notre grand étonnement, Iyad a poussé les enchères et aujourd hui nous sommes au regret de dire que nous mettons totalement fin à cet accord. Ansar Dine veut appliquer la charia et nous sommes un mouvement laïque, il n a jamais été question d un mouvement intégriste.» En effet, depuis l annonce de la signature de l accord, la communauté touareg dans les zones occupées de Gao et Tombouctou s est mobilisée pour dénoncer un pacte intolérable. Le responsable du MNLA, conscient que cette décision risque de leur coûter cher et de les marginaliser, ajoute : «Tout le monde parle de lutter contre Aqmi, contre l islamisme [ ] Nous sommes les seuls à pouvoir combattre l islamisme dans cette région, nous savons le faire, mais personne ne répond à notre appel.» Un cadre du MNLA basé à Gao explique la stratégie momentanée dont parle Ag Mahmoud : «En se rapprochant d Ansar Dine, on voulait éviter à des jeunes de chez nous d aller se perdre chez Aqmi, mais finalement nous avons été floués.» Et effectivement, cette décision lui coûta cher. En décembre 2012, après la perte de Léré (cercle de Niafunké, région de Tombouctou), Bilal Ag Achérif, président du MNLA, de passage en France où il a été reçu par de hauts responsables de la diplomatie française, déclare : «Il est vrai qu Ansar Dine est entré à Léré. Il n y a pas eu de combats. Car nous ne comptons pas ouvrir un nouveau front, en plus de celui que nous avons ouvert contre le Mujao. Nous avons demandé à nos combattants, qui n avaient pas les moyens nécessaires pour les combattre, de ne pas rester dans la même ville qu eux. Ansar Dine est peut-être actuellement en train d exploiter la guerre qui nous oppose au Mujao.» Puis il précise à propos de la situation du MNLA : «L armée du MNLA est bien là. Même si nous avons des problèmes d approvisionnement en munition liés à des soucis financiers. Nos stocks ont été utilisés contre l armée malienne au moment de l offensive du début de l année. Pendant que l on se battait, les islamistes, eux, ne se battaient pas. Al-Qaïda ne s est pas battue contre le Mali. Elle a au contraire acheté beaucoup d armes en Libye. Aujourd hui, les capacités du MNLA ne lui permettent pas de combattre ce groupe. Mais ce qu il ne faut pas oublier, c est qu aucun groupe ne peut rivaliser avec le MNLA en nombre d hommes.» Le 14 janvier 2013, une dépêche de l AFP informe que le MNLA apporte son soutien à l intervention française et propose de «faire le travail au sol». «Nous sommes prêts à aider, nous sommes déjà impliqués dans la lutte contre le terrorisme», a expliqué Moussa Ag Assarid, un des leaders du mouvement touareg interrogé par l AFP, qui s est également dit motivé par «le désir de libérer l Azawad du terrorisme». Isolé, affaiblit militairement, en désespoir de cause, le MNLA commet l erreur une fois de plus de s en remettre à l impérialisme. Le colonialisme français, hier comme aujourd hui, n a aucun intérêt à reconnaître le droit à l autodétermination y compris à l indépendance des peuples de l Azawad car cela signifierait la fin de la mainmise de l impérialisme sur l exploitation des richesses de la région. Cela ouvrirait aussi la porte au droit à l autodétermination d autres peuples, bousculant ainsi les frontières héritées du vieux système colonial et aujourd- hui perpétuées pour sa domination. L impérialisme ne peut reconnaître le droit à l autodétermination des peuples de l Azawad car ce serait prendre le risque d ouvrir la voie à de nouvelles guerres de décolonisation et à l expropriation des transnationales pour une véritable indépendance de toute l Afrique. André Sources : a l i - l a - g u e r r e - d e s - islamismes_ _3232.html Afrique-condamne-l mali-bilal-ag-acherif-secretaire-general-dumnla-nous-voulons-regrouper-tous-les-filsde-lazawad/ Pour une Fédération socialiste d Afrique : Troupes impérialistes françaises hors du Mali et d Afrique! À bas le colonialisme! Droit à l autodétermination des peuples de l Azawad! Vive l Afrique indépendante et socialiste! L Internationaliste n Février Page 7

8 e 25 janvier, de nombreuses L manifestations ont eu lieu pour commémorer l anniversaire de la chute de l ancien dirigeant égyptien. Le 25 janvier 2011, Hosni Moubarak tombait en effet sous l activité des masses, la révolution partie de Tunisie embrasant le reste de la région. Une commémoration marquée par les mobilisations Les travailleurs et la jeunesse se sont saisis de cette journée de commémoration pour organiser des manifestations sur la place Tahrir, à Port-Saïd et dans d autres villes égyptiennes. Les revendications des manifestants montrent la crise politique du gouvernement Morsi, qui occupe la place laissée vacante par le départ de Moubarak. Mais, rappelons-le, la victoire de Mohamed Morsi et des Frères musulmans aux élections présidentielles était déjà une victoire par défaut cet été (voir L Internationaliste n 122). De la même manière, la nouvelle constitution votée le 26 décembre n a pas été adoptée avec succès par la classe ouvrière, dans la mesure où le taux de participation était de 32 %. Mohamed Morsi a tenté d empêcher les explosions en appelant à des manifestations «de manière pacifique et civilisée», pendant que les Frères musulmans ont appelé à un grand mouvement, «Ensemble nous construisons l Égypte», qui rassemble actions sociale et caritative. Le FNS, Front national du salut, principale force d opposition, a également appelé à manifester sur les revendications de la révolution en 2011 : «Pain, liberté, justice». Les revendications ont scandé «À bas le pouvoir du Guide», Égypte : la révolution continue «pour la justice», «pour un État de loi» ou encore «contre la frérisation de l État», «contre l inflation des prix et le despotisme». À bas le gouvernement Morsi! Depuis plus de deux semaines, malgré la répression des militaires (deux morts, 60 manifestants, couvre-feu), la détermination des manifestants ne faiblit pas. Encore une fois, Morsi, les Frères musulmans et l armée ont montré ce qu ils étaient réellement : un détachement d hommes armés au service de la classe dominante. Pendant la campagne pour la réforme constitutionnelle, les masques sont tombés : élargissement des pouvoirs de Morsi, renforcement des privilèges des militaires. «À bas Moubarak!», scandaient les masses en janvier «À bas le conseil militaire!», scandaient-elles en «À bas Morsi!», voilà le nouveau combat que mène le prolétariat égyptien. Les islamistes bourgeois occupent le vide politique depuis la disparition de Moubarak. Mais les masses ne sont pas dupes et veulent défendre jusqu au bout leur révolution. Même si les rapports de force se sont modifiés entre les Frères musulmans et l armée, ils restent les piliers du «nouvel État L Internationaliste n Février Page 8 égyptien». Sous des désaccords de façade, les deux camps partagent le même objectif : ils veulent continuer de défendre les intérêts de l impérialisme dans la région, même s ils ne sont pas totalement d accord sur la manière d y parvenir. La preuve en est : le Premier ministre Hicham Qandil a déjà annoncé un accord avec le FMI pour obtenir un prêt de 4,9 milliards de dollars. Autrement dit, ce sont de nouvelles vagues de chômage, de misère et de pauvreté que va connaître le prolétariat égyptien. D ailleurs, le gouvernement Morsi s est lancé à la demande des capitalistes dans une tentative de faire taire les revendications ouvrières. Il veut empêcher la constitution de syndicats ouvriers et cherche à détruire ceux qui se sont construits dans la chaleur de la révolution ou encore ceux qui ont, à ce moment-là, conquis leur indépendance vis-à-vis des institutions du de l ancien régime de Moubarak. Dans ce contexte, il n est guère étonnant que les travailleurs et la jeunesse soient aussi déterminés et unis pour mettre à bas le gouvernement Morsi. Vive la lutte du peuple égyptien! Pleine liberté d organisation pour les travailleurs! À bas le gouvernement Morsi! Pour un gouvernement par les travailleurs et pour les travailleurs! Griselda

9 Élections en Israël L écho diffus de la Révolution arabe e 22 janvier 2013, les élections L anticipées en Israël ont donné un résultat pour le moins inattendu pour le Premier ministre B. Netanyahu. En effet, ce dernier avait lui-même provoqué ces élections le 16 octobre 2012, escomptant que l alliance du Likoud et de la formation d extrême droite Israel Beytenou (créée par un ancien du Likoud, A. Liberman) lui permettrait de constituer un bloc qui lui donnerait une marge de manœuvre étendue pour mettre en œuvre un programme fait d extension des colonies, de soumission des Palestiniens et d agression vis-à-vis des voisins arabes et iraniens. Or, si le résultat de ces élections a bien été une certaine montée, très relative, des partis religieux, il révèle l échec de l objectif de Netanyahu : la coalition qu il avait constituée perd plus d un quart de ses sièges, passant de 43 à 31. Elle cède voix, passant de à moins de Kadima, le parti créé par Sharon en 2005, s effondre littéralement, passant de 28 sièges à 2. La vraie surprise de ce scrutin est l émergence d un parti du «centre laïque», Yesh Atid, constitué à peine un an avant ces élections, qui remporte voix et 19 sièges pendant que le Meretz, parti lié à l «internationale socialiste» et observateur du PS européen, passe de 3 à 6 sièges. Yesh Atid a basé sa campagne sur un programme vaguement social, reprenant à son compte des revendications exprimées lors des manifestations de 2011 et 2012, les plus importantes sur des questions «non sécuritaires» depuis la constitution de l État sioniste. Il s est prononcé également pour une nouvelle constitution, laïque Soulignons que les partis arabes, laïque ou religieux, et le Hadash (parti «juif arabe» qui se définit comme nonsioniste) sont stables. Bien entendu, nous ne nous faisons aucune illusion sur le caractère sioniste de Yesh Atid ni à plus forte raison du Meretz qui se prononcent pour deux pour «deux États», un juif et un arabe, sur la base d un accord de paix avec «la Palestine», en fait le désormais «Etat observateur auprès de l ONU». Notre programme est la destruction de l État d Israël et la constitution d une Palestine laïque démocratique et non raciste, sur le territoire historique de la Palestine et dans le cadre des États-Unis socialistes du Proche et du Moyen-Orient. Cependant, le fait que les électeurs juifs aient accordé assez largement leurs voix à ces deux formations est la manifestation déformée de ce que non seulement l État sioniste est bien en crise, mais également le sionisme comme idéologie nationaliste. Au total, ces élections sont la confirmation de la bipolarisation qui est apparue autour des mobilisations sociales de 2011 et 2012 sur des questions de classes (manifestations et mouvements de grève) comme elles sont la conséquence de la défaite de l armée sioniste au Sud-Liban : le résultat de ces élections est comme l écho diffus de la Révolution arabe. J.-Louis Revue de presse sociale «La lutte de classe est nationale dans sa forme et internationale dans son contenu.» K. Marx Le début de l année 2013 est marqué par une escalade dans la tension des rapports de classe à travers le monde. C est le cas dans de nombreux pays du Maghreb et du Proche-Orient où des mouvements de grève se sont déroulés au Maroc, en Algérie, en Tunisie et en Égypte notamment. De plus, les manifestations à caractère plus politique se sont poursuivies dans plusieurs États du Proche-Orient et de la péninsule Arabique. Dans ces pays, les affrontements entre la classe ouvrière et les différents secteurs de la bourgeoisie, dont les islamistes font partie, apparaissent de plus en plus clairement. L ensemble de ces éléments confirme que le processus révolutionnaire dans cette région est loin d être clos. En Europe, les conditions de vie et de travail continuent de se dégrader pour des millions de salariés. Profitant de la crise, les capitalistes et les gouvernements, qui sont à leur service, licencient massivement et remettent en cause les conquêtes des travailleurs obtenues de haute lutte. La situation se détériore de manière accélérée depuis Au fur et à mesure que les travailleurs arrivent à s organiser contre les patrons et les obstacles dressés par les bureaucraties syndicales, la répression se fait de plus en plus dure. C est un des traits marquants des derniers développements de la lutte des classes. Mais la classe ouvrière et la jeunesse de s avouent pas vaincues et cherchent les voies de l offensive. En Espagne, le niveau de conflictualité est toujours très élevé. Les employés de la société publique municipale de nettoyage et de ramassage des ordures de Séville (Lipasam) sont en grève illimitée depuis lundi 28 janvier. Les éboueurs protestent notamment contre une baisse salariale de 5 % et contre la volonté de l entreprise de passer à la semaine de travail de 37,5 heures. Ce mouvement de grève se situe dans la continuité des grèves des éboueurs qui L Internationaliste n Février Page 9 La crise en quelques chiffres Le signe que l économie mondiale est dans une position inquiétante peut se voir dans le niveau de spéculation qui atteint des records. L indice Dow Jones de la bourse de New York a atteint fin janvier points, ce qui correspond à son niveau d octobre 2007, année où la crise des subprimes a éclaté. La différence réside dans le fait que la situation économique est aujourd hui autrement plus dégradée. Le PIB américain n a progressé que de 0,1 % au dernier trimestre 2012, quand les économistes attendaient un (Suite page 10)

10 ont eu lieu notamment à Grenade, Jaén, Jerez de la Frontera ou encore Madrid. On peut également signaler les arrêts de travail observés par les ambulanciers espagnols après les grèves massives dans le secteur de la santé dans la communauté de Madrid contre la privatisation de plusieurs hôpitaux. Dans le secteur aérien, les travailleurs chargés du nettoyage de l aéroport de Madrid ont cessé le travail pendant plus d une semaine pour exiger de meilleures conditions de travail et pour s opposer à des licenciements. Enfin, les syndicats d Iberia ont appelé le personnel de la compagnie à cesser le travail pendant cinq jours pour protester contre un plan prévoyant plus de licenciements. Au Portugal, où le gouvernement est très sérieusement fragilisé d un point de vue politique, les mouvements de grève contre les mesures de la Troïka (UE-FMI-BCE) se poursuivent. On peut mentionner notamment les grèves dans le secteur des transports. 100 % des chauffeurs de bus de la société de transports en commun de Porto (deuxième ville du pays) ont cessé le travail le 1 er février pour protester contre les baisses de salaire imposées par la direction de l entreprise. À cette occasion, le service minimum n a pu être mis en place. Pour des raisons similaires, les employés du métro de Lisbonne ont fait grève à plusieurs reprises au cours du mois de janvier, paralysant les transports de la capitale portugaise. D autres grèves sont prévues dans les transports dans les prochaines semaines pour protester contre les baisses salariales et les mauvaises conditions de travail. Par ailleurs, enseignants ont manifesté dans les rues de Lisbonne pour s opposer à la politique de destruction de l éducation menée par le gouvernement dans le cadre des plans d austérité. En Grèce, les employés du métro d Athènes ont observé une grève de plus d une semaine au début du mois de janvier avant que certains d entre eux ne soient réquisitionnés par décision de justice. Les chauffeurs de bus ont tout de même poursuivi leur mouvement. Le 31 janvier, ce sont des milliers de fonctionnaires qui ont cessé le travail contre les mesures d austérité. Les marins du pays ont également débrayé à cette occasion et ont décidé de reconduire leur grève, affectant fortement les liaisons entre les différentes îles du pays. Une nouvelle grève interprofessionnelle de 24 heures est appelée pour le 20 février, à l occasion de la venue d une délégation de la Troïka à Athènes. L Allemagne connaît plusieurs mouvements sociaux qui ont pour objectif l augmentation des salaires. Dans les aéroports de Düsseldorf et de Cologne- Bonn, plusieurs centaines d agents de sécurité se sont mis en grève le 24 janvier pour réclamer une hausse de 30 % dans le cadre de négociations collectives sur les salaires. Les salariés de Coca-Cola ont également entamé un mouvement de grève le 21 janvier. Plus de 600 salariés se sont mobilisés dans sept usines à travers le pays pour réclamer des hausses de salaire (6 % sur douze mois). Ce mouvement a également pour objectif de protester contre la suppression de 450 postes annoncée par la direction. Dans le domaine de l énergie, les deux principaux syndicats (Ver.di et IG BCE) de l entreprise EON ont voté, à plus de 90 %, la grève à durée illimitée pour demander une hausse de salaire de 6,5 %. Après cette annonce, la direction de l entreprise a accepté de reprendre les négociations, mettant en suspens la grève, qui aurait été une première dans cette entreprise. La Slovénie a connu une grève générale contre l austérité le 23 janvier dernier. En ce qui concerne la fonction p u b l i q u e, e n v i r o n fonctionnaires se sont mis en grève pour protester contre les baisses de salaires et les réductions d effectifs. Quasiment toutes les crèches, écoles et universités du pays étaient fermées. Dans les hôpitaux et les commissariats, l activité était réduite au minimum prévu par la loi. Autre fait marquant, salariés des secteurs de la métallurgie et de l électronique étaient également en grève pour exiger l amélioration de leur rémunération qui, dans un grand nombre de cas, ne dépasse pas le minimum légal (784 euros mensuels). En Belgique, des manifestations et des débrayages ont été organisés après l annonce de la suppression de postes et la fermeture de sept sites par ArcelorMittal. Des affrontements ont eu lieu entre grévistes et policiers. Il y a quelques semaines, le groupe automobile Ford avait rendu publique sa décision de fermer son usine de Genk, qui va entraîner la disparition de emplois directs. Sur ce site de production, plusieurs débrayages ont eu lieu et les tensions entre travailleurs et direction se sont (Suite de la page 9) chiffre de l ordre de 1 %. Dans ce pays, le chômage continue d être très élevé avec, pour la semaine du 26 janvier, nouvelles inscriptions, contre attendues. Aux États-Unis, comme dans la plupart des pays d ailleurs, ces chiffres sont biaisés car ils ne prennent en compte que les chômeurs enregistrés mensuellement (indice U3). Ainsi, depuis le début de la crise, des millions de travailleurs ont été découragés de chercher officiellement du travail. Le taux de chômage réel dépasserait les 20 %, selon plusieurs économistes. On peut aussi signaler que le nombre de bénéficiaires de bons alimentaires (distribués aux personnes les plus pauvres) est passé d environ 26 millions en 2007 à plus de 46 millions en En Europe, la situation continue de se dégrader. En Grèce et en Espagne, le chômage officiel fait état de 27 % de travailleurs sans emploi. 55 % des jeunes sont dans la même situation. Pour rappel, en conséquence de la crise de 1929, le taux de chômage avait atteint 25 % aux États-Unis et en Allemagne. En Grèce, un scandale a éclaté après que la falsification des chiffres du déficit public a été révélée. En 2009, un statisticien grec travaillant pour le gouvernement a ainsi gonflé les chiffres en évaluant le déficit public du pays à plus de 15 % au lieu de 12 %. La réduction du déficit public a été mise en avant pour justifier les violents plans d austérité contre la classe ouvrière grecque. Une étude publiée début février donne un panorama très inquiétant de l évolution du secteur industriel en France. Depuis 2009, usines de plus de dix salariés ont fermé en France. En 2012, 266 sites ont fermé leurs portes, un chiffre en hausse de 42 % par rapport à En 2009, un sommet avait été atteint : 379 usines avaient mis la clé sous la porte. Entre 2009 et 2012, près de emplois ont été supprimés dans le secteur manufacturier. Pour la période , le nombre d emplois détruits dans l industrie s élève à profondément accrues. En France, la situation sociale et politique est marquée par la signature de l accord entre le Medef et la CFDT qui signifie une des régressions sociales les plus importantes, sinon la plus importante, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Avec cet accord, la bourgeoisie, aidée de manière plus ou moins ouverte par les bureaucraties syndicales, a cherché à infliger une L Internationaliste n Février Page 10

11 Le 24 janvier, les ouvriers de PSA Aulnay rejoignent ceux de Renault Flin défaite à froid à la classe ouvrière du pays. Les derniers développements de la lutte des classes en France laissent penser que l accord va rencontrer d importantes résistances de la part des travailleurs. De ce point de vue, les débuts de jonction et de fraternisation qui se sont opérés entre ouvriers de plusieurs usines automobiles d une part, ou entre ouvriers et salariés du commerce d autre part sont significatifs de l état d esprit de la classe ouvrière qui cherche à surmonter l obstacle bureaucratique et cherche les voies de l offensive et de l unification des luttes. Le 29 janvier, un rassemblement réunissant plus de salariés de plus de vingt-cinq entreprises menacées par des plans de licenciements a eu lieu à Paris. Cette initiative correspond à une volonté d organiser la riposte contre les attaques des capitalistes. Le 24 janvier, les ouvriers de l usine PSA d Aulnaysous-Bois avaient déjà montré la voie en allant rejoindre leurs camarades de l usine Renault de Flins, dans les Yvelines. Il ne s agit que d un début, mais cela a marqué la conscience de millions de travailleurs qui ont vu ces images de fraternisation à la télévision. Depuis l annonce de licenciements massifs chez Renault et PSA, qui correspondent à une application avant l heure des accords de précarisation signés par la CFDT et le Medef, les débrayages se sont multipliés dans les usines automobiles. À Cléon, à Flins, au Mans, à Douai, à Batilly, à Sandouville, dans plusieurs centres d ingénierie, chez des sous-traitants, des milliers d ouvriers ont cessé le travail, pour dénoncer les suppressions d emplois et l accroissement de la précarisation des conditions de travail. En raison de la politique de division imposée par les bureaucraties syndicales, ces arrêts de travail sont encore trop souvent isolés ou sans lendemain, mais les travailleurs sont de plus en plus conscients de la nécessité de l unification des luttes. Après l annonce de la fermeture de leur usine, les ouvriers de l usine Goodyear d Amiens Nord ont immédiatement cessé le travail. Depuis plusieurs mois, les travailleurs de ce site se battent pour empêcher les suppressions de postes et la fermeture de leur outil de travail. Dans ce contexte, le patronat, aidé par les syndicats jaunes tels que la CFDT, provoque les travailleurs en accusant la section locale de la CGT d être responsable de la fermeture du site. Or, c est bien la direction du groupe Goodyear qui en a décidé ainsi. Dans le cadre de certaines mobilisations, les grévistes exigent des hausses de salaire. C est ce que l on a pu constater chez Sodexho au Mans, où les salariés ont cessé le travail pour exiger des augmentations et pour protester contre le gel de leurs salaires. À Angoulême, 200 ouvriers de l entreprise Leroy Somer ont débrayé et se sont rassemblés pour réclamer des hausses de salaire. Il faut aussi signaler la grève des enseignants du premier degré de l académie de Paris qui a rassemblé 90 % des effectifs pour s opposer à la réforme des rythmes scolaires voulue par le ministre Peillon. Il s agit d un taux de mobilisation historique. Une nouvelle grève est d ores et déjà prévue le 12 février prochain. Plusieurs syndicats ont lancé un appel à la grève dans la fonction publique le 31 janvier, notamment pour protester contre la politique salariale du gouvernement. Il s agissait de la première grève de ce genre depuis l élection de F. Hollande à la présidence. Quelque fonctionnaires sont descendus dans les rues. Il y a eu environ 7 % de grévistes. À la SNCF, les conséquences de la privatisation progressive de l entreprise sont de plus en plus contestées par les agents. Mais là encore, faute de réponse unifiée de la part des directions syndicales, les arrêts de travail restent isolés. Ainsi, les cheminots de la région Midi-Pyrénées observent une grève partielle depuis huit semaines. Les cheminots de Franche-Comté ont eux aussi cessé le travail le 24 janvier dernier. De plus, un rassemblement a été organisé pour dénoncer la politique de privatisation de l entreprise. Le 31 janvier, près de cheminots se sont réunis devant le ministère des Transports. Dans le secteur de la santé, on peut mentionner que plusieurs hôpitaux ont été touchés par des mouvements de grève qui cherchent à dénoncer les coupes budgétaires et le manque de moyens. Il y a eu, par exemple, une grève de plusieurs jours dans l hôpital de Jossigny en Seine-et-Marne. De plus, plus de vingt médecins du CHU de Grenoble ont menacé de démissionner mi-février si davantage de personnel n était pas embauché. On peut aussi mentionner succinctement les mouvements de grève à la Banque de France contre suppressions de postes, chez Presstalis contre des licenciements, dans plusieurs réseaux de transports en commun contre les bas salaires et le manque de personnel, et à la Poste contre les réorganisations de services et les fermetures de bureaux. Mathieu L Internationaliste n Février Page 11

12 La France, un état de guerre permanent A u début du XXe siècle, le partage du monde est achevé entre les puissances impérialistes qui administrent plus ou moins directement les territoires. Les luttes pour l émancipation après 1945 les contraignent à se redisposer et à abandonner, en façade au moins, le pouvoir politique. Parce qu en sous-main sont signés avec les nouvelles élites des accords économiques et militaires préservant la domination des ex-métropoles. Ces semi-colonies se retrouvent au cœur des luttes d influence interimpérialistes, dont la guerre fait partie des options naturelles pour s assurer le contrôle des marchés et des ressources. À ce titre, la France a mené depuis 1963 pas moins de 230 opérations militaires! Une armée au service de la bourgeoisie Ces opérations, sous couvert d aides «humanitaires» ou de «guerre contre le terrorisme», visent avant tout à préserver ou étendre la sphère de domination française. Pétrole en Afghanistan, en Libye ou au Nord-Mali, uranium en République centrafricaine, coton et sucre au Tchad sont autant de matières premières qui intéressent au plus haut point Total, Areva et consorts. Il en va de même pour les précieux investissements des Bolloré, Accor, Bouygues, Orange et autres BNP-Paribas. À chaque fois, l armée garantit en dernier ressort les profits de la bourgeoisie, voire même les suscite! La reconstruction des pays «libérés» est en effet une manne providentielle. Pour la Libye, elle a été estimée à près de 150 milliards d euros. La dernière cartouche tout juste tirée, le Medef était sur les rangs pour obtenir un maximum de contrats. Ces guerres intéressent aussi le complexe militaro-industriel, dont le chiffre d affaires de 17,5 milliards d euros en 2011 dépend en grande partie des emplettes du ministère de la Défense. Longtemps bénéficiaire du volontarisme de la V e République, ce secteur a été largement privatisé depuis La France compte quelques poids lourds de l industrie militaire mondiale : Nexter, Renault Trucks Défense (chars et véhicules blindés), EADS, Safran, Dassault (aéronautique), Thales, Sagem (électronique), DCNS (construction navale) et MBDA (missiles). Avec 35 % de sa production exportée en 2011, l industrie militaire française figure dans le top 5 des exportateurs mondiaux. Formidables vitrines du «savoir-tuer» français, ces guerres complètent l intense promotion faite lors des visites officielles ou dans les nombreux salons professionnels (Le Bourget, Eurosatory, Milipol ). Le ciel, libyen ou malien, est ainsi un décor parfait pour le Rafale, l avion de chasse de Dassault, que celui-ci peine à vendre au Brésil, à l Inde ou aux Émirats arabes unis. Une armée en mutation L armée française, comme ses consœurs étrangères, a connu de profondes mutations au début des années La chute de l URSS, la rigueur budgétaire imposée par la crise économique et l unification européenne ont réduit significativement les budgets et les effectifs militaires. Le modèle de défense par la seule dissuasion nucléaire et l entretien d une vaste armée de conscrits est dépassé. Désormais, l armée doit être «projetable» en un temps record en n importe quel point du globe. Pour y parvenir, la bourgeoisie a pris L Internationaliste n Février Page 12 une série de mesures. La professionnalisation de l armée, débutée en 1996, a réduit les coûts, tout en s assurant des soldats polyvalents, aguerris et convaincus de la justesse de leur action. Le résultat est frappant : le nombre de militaires est passé de à entre 1990 et De nombreux programmes ont été lancés pour doter l armée des équipements adaptés à ce type d intervention : porte-avions, avions de transport, drones, satellites, etc. Entretenir des bases à l étranger devenant coûteux et politiquement délicat, la présence militaire a été redéployée. Dans les ex-possessions, les centres de formation et les aides à l équipement ont donc remplacé les casernes françaises. Le nombre de militaires français en Afrique est ainsi passé de hommes répartis en sept bases au début des années 1960 à trois bases (Gabon, Djibouti, Émirats arabes unis) et hommes en Au total, à militaires français sont aujourd hui basés à l étranger de manière permanente (colonies, accords m i l i t a i r e s ) o u «ponctuelle» (opérations militaires). Puissance impérialiste, la France doit posséder une armée capable de défendre ses intérêts partout dans le monde. Mais tout ceci coûte cher et les plans de rigueur n épargnent pas le budget du ministère de la Défense qui a dû renoncer à plusieurs programmes d équipement et dont les effectifs n ont jamais

13 été aussi bas. Un comble, alors que les interventions militaires se multiplient depuis 2001! Ce paradoxe nécessité accrue d intervenir militairement dans les semicolonies et austérité budgétaire a contraint la bourgeoisie française à réintégrer l Otan en deux temps (1995 et 2009), à relancer l idée d «Europe de la défense» et à négocier le soutien des autres puissances impérialistes. Ainsi, sans la logistique et le renseignement américain et britannique, ses interventions en Libye ou au Mali auraient été compromises. Guerre et austérité Alors que la pauvreté et la misère explosent avec la crise économique, le budget militaire mondial s est élevé à milliards d euros en milliards seulement suffiraient à éradiquer la malnutrition qui touche un être humain sur sept. Tel est le vrai visage du capitalisme, une fois ôté le vernis de la «démocratie» et de l aide «humanitaire». Un missile rapportera toujours plus qu un individu non solvable Guerre et austérité sont les deux aspects d une même politique, celle d une bourgeoisie déterminée à défendre coûte que coûte ses profits et ses privilèges. Cela passe aussi bien par les guerres menées à l étranger pour défendre ses positions que par le démantèlement des conquêtes ouvrières en France sous prétexte de rembourser la dette publique. En France, on nous martèle que «les caisses sont vides», qu il faut se résigner au recul de l âge de la retraite, au gel des salaires, à la privatisation de l éducation et de la santé, au chantage des accords compétitivité-emploi. Et il faudrait accepter que l on dépense en plus des 40 milliards dédiés au ministère de la Défense (soit 10 % du budget de l État!) plusieurs milliards d euros par an au titre des «opérations extérieures», soit 26 milliards depuis 1976? Guerre et austérité ne peuvent apporter de solutions à la crise du système capitaliste. La seule issue pour les travailleurs réside dans la construction d une alternative ouvrière et paysanne, indépendante de la bourgeoisie, pour le socialisme. Pour y parvenir, nous devons nous battre dans l immédiat : Pour l annulation de la dette publique et des dettes privées des travailleurs, Pour le retrait immédiat et sans conditions des troupes françaises d Afrique et du Moyen-Orient. C est ce à quoi le GSI s est attelé, modestement, au travers de ses campagnes et de ses comités. Emeric Ils ont signé, ils ont trahi! Retour sur l «accord national interprofessionnel» du 11 janvier 2013 e 11 janvier, à l issue de plusieurs L mois de négociations «à froid», la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC ont signé l accord national interprofessionnel (ANI) voulu par les capitalistes représentés par le Medef, la CGPME et l UPA. Un accord imposé par le gouvernement Hollande-Ayrault qui avait appelé les «partenaires sociaux» à sceller un «compromis historique» sur le thème de la «flexibilité du travail et de la sécurisation des parcours professionnels». Un objectif qui se situe dans la continuité de l orientation du tandem Sarkozy-Fillon : obtenir une généralisation des «accords compétitivité-emploi» sur le modèle de l Allemagne de Merkel-Schäuble-Schröder. Les bureaucraties syndicales ont ainsi accepté de se soumettre à la volonté L Internationaliste n Février Page 13 patronale de flexibilité à outrance tout en prétendant obtenir, en contrepartie, de nouveaux droits illusoires pour les travailleurs. La CGT comme la CGT-FO ne l ont pas signé, mais leurs représentants sont restés à la table des négociations alors qu ils n auraient jamais dû s y asseoir. N était-il pas de leur responsabilité de mobiliser largement les travailleurs, dès le début de cette sinistre farce, en lançant une véritable campagne unitaire pour empêcher cette trahison? Le contenu de l accord Pour s appliquer, l ANI doit d abord être inscrit dans la loi. Il est bâti en cinq «titres» dont les principaux sont les trois derniers, qui renforcent les prérogatives des patrons et affaiblissent les recours contre ceux-ci devant les juridictions prud homales. Dans l ensemble, l ANI renvoie à des accords de branche ou d entreprise. Ainsi, l application des «nouveaux droits» serait aléatoire et la mise en œuvre de nouvelles obligations imposées aux salariés pourrait reconnaître des garanties inférieures au droit commun (le code du travail essentiellement)!

14 Les licenciements économiques seraient facilités. Les règles du licenciement économiques ne serait plus fixées par le code du travail mais soit par un accord d entreprise, soit par l employeur seul. Dans le premier cas, l accord devrait être signé par des organisations majoritaires. Il fixerait l ensemble de la procédure (consultation du comité d entreprise, documents produits, etc.), ceci sans possibilité de révision. Dans le second cas, l employeur établirait un document soumis pour avis au CE. Ce document serait transmis à l administration, la DIRECCTE. Sans réponse de celle-ci au terme de 21 jours, le document serait réputé homologué. On comprend bien que, avec inspecteurs et contrôleurs du travail pour près de 23 millions de salariés, la DIRECCTE n aurait pas les moyens de vérifier sérieusement quoi que ce soit La mobilité serait étendue. Jusqu ici, la mobilité des salariés est limitée et encadrée par les clauses du contrat de travail et par la jurisprudence, c est-àdire des jugements ayant force de loi, ceux de la chambre sociale de la Cour de cassation. Aux termes de l ANI, la zone géographique de l emploi serait définie tous les trois ans par négociation d entreprise. En cas de refus de mutation, y compris en dehors de la «zone géographique de l emploi», le salarié serait licencié pour motif personnel et non plus pour motif économique, le patron n ayant par ailleurs plus à justifier le motif économique de sa réorganisation, etc. Le chantage à l emploi constituerait l arrière-plan de toute «négociation». Là, on aurait le dynamitage d un pan entier de la législation sociale. La notion de «graves difficultés économiques prévisibles ou déjà présentes» pour l entreprise est centrale. Nous le savons, n importe quel groupe industriel et financier peut «organiser» la mise en difficulté de ses établissements ou de ses soustraitants pour obtenir des baisses de salaire, des subventions, des exonérations fiscales ou bien justifier des fermetures, des délocalisations, etc. : l A- NI légitime ce genre de pratiques! Dans le cas énoncé, le patron pourrait soumettre à la signature majoritaire un accord qui maintiendrait l emploi en échange d une baisse des salaires, d une réduction ou d une augmentation du temps de travail. L accord serait valable deux ans, il ne serait contestable qu en cas de modification de la situation de l entreprise ou de nonrespect des «engagements» du patron. Cependant, les salariés ne pourraient pas contester individuellement la modification de leur contrat de travail, sauf à s exposer à un licenciement pour motif économique non contestable! Autrement dit, les salariés seraient sommés d accepter individuellement la modification de leur contrat de travail sauf à prendre la porte. Le travail précaire serait généralisé. Jusqu ici limité à des secteurs bien précis, l ANI prévoie l expérimentation du CDII (contrat à durée indéterminée intermittent) puis sa généralisation aux entreprises de moins de 50 salariés. Le CDII serait un contrat totalement flexible fait de périodes travaillées ou non, avec des variations de l amplitude de la durée de travail. Il est aussi un contrat à durée indéterminée. Ce qui interdit l indemnisation pour chômage dans les périodes non travaillées! Un tel contrat tendrait vite à devenir la norme. Le CDII donnerait à l employeur final la possibilité de se défaire d une grande partie de sa maind œuvre. Ainsi, ce serait l extension des emplois «multi-entreprises» (des temps partiels cumulés chez plusieurs patrons), la transformation de nombreux salariés en auto-entrepreneurs (des sous-traitants déguisés) et l extension du portage salarial (légalisé par la loi de 2008 sur la «Modernisation du marché du travail»). Les droits des salariés et la justice prud homale seraient affaiblis. Le diable se cache dans les détails : les signataires de l ANI sont d accord pour discuter ensemble avec l État des cas où une «irrégularité de forme» dans un licenciement, par exemple, ne pourrait pas entraîner une «irrégularité de fond». C est-à-dire, dans notre exemple, une irrégularité dans la procédure de licenciement annule le licenciement. Si la démarche des signataires aboutit, le licenciement pourrait tout de même être validé : la «cause réelle et sérieuse du licenciement» n aurait plus à être établie! La phase de conciliation devant les prud hommes, généralement boycottée par les patrons, deviendrait désormais le cadre d une sorte de transaction où, L Internationaliste n Février Page 14 moyennant le règlement d une indemnité forfaitaire, au rabais, fixée par barème, le patron pourrait en terminer avec toute la procédure. À défaut d un accord en conciliation, les salariés seraient garantis de partir pour un parcours du combattant qui peut durer plusieurs années. Enfin, comme la justice est lente, l A- NI ramènerait à deux ans au lieu de cinq les délais de réclamation sur l exécution ou la rupture du contrat de travail, à l exception des cas de discrimination. Le reste est à l avenant Le Syndicat des avocats de France (SAF) considère que ce texte établirait une véritable immunité juridique pour les employeurs. De «nouveaux droits» qui n engagent pas les patrons. Ces «concessions» de la part des patrons sont censées permettre aux bureaucrates de «justifier» leur participation à cette mascarade. Elles leur servent également pour tenter de sauver la face en cas de montée des mécontentements. Ainsi, le Medef condescendrait (un temps?) à maintenir les minima sociaux en contrepartie d un licenciement désormais facilité. Des accords de complémentaire santé devraient être négociés sous un an et, dans les entreprises de moins de 50 salariés, cela pourrait aboutir, mais pas avant 2016, au versement d un minimum «obligatoire» inférieur à la CMU complémentaire! Ajoutons des droits rechargeables à l assurance chômage étendus, mais à coût constant. Les salariés doivent se partager les miettes! Ajoutons encore la création d un droit individuel à la formation de 20 heures par an plafonné à 120 heures dont le salarié ne pourra rien faire en termes de formation qualifiante L indépendance syndicale bafouée. D après les signataires, ce serait un «droit» : l entrée de représentants des salariés (astreints à la confidentialité «comme les autres membres») dans les conseils d administration et directoires d entreprises de plus de employés globalement dont en France. Les dirigeants de la CGT regrettent que seules 229 entreprises soient concernées et dans plus de deux ans Oui, une trahison! Trois millions de travailleurs sont officiellement au chômage de plus

15 chaque jour et 5 millions dans la précarité. Il y a peu, la Cour de cassation a interdit aux juges de se prononcer sur la légitimité des licenciements économiques. La contre-réforme de R. Dati a affaibli les prud hommes. 80 % des ruptures conventionnelles se révèlent être des licenciements déguisés dont la contestation est venue saturer un peu plus les conseils des prud hommes, etc. Voilà dans quel contexte la CFDT, la CFTC, la CFE-CGC ont signé! La définition du CDI serait bouleversée : le contrat à durée indéterminée se verrait transformé en contrat auquel le patron peut mettre fin à tout instant moyennant paiement d une indemnité des plus réduites. Le Medef rêvait du contrat unique : l ANI commet le tour de force de mettre en œuvre le «CU» tout en le nommant CDI! Au-delà de l accord en lui-même, ce qui serait directement en cause est le régime de l assurance chômage dont on voit qu il est ouvertement visé par le Medef à travers les accords compétitivité-emploi. Exagérons-nous? Si l on prend en compte la taxation du «recours abusif» aux CDD dont se gargarise la CFDT et l exonération des cotisations patronales pour l embauche de jeunes de moins de 26 ans, au total les capitalistes empochent encore 40 millions d euros. Et maintenant? Le projet doit passer en Conseil des ministres début mars pour aller devant le Parlement en mai. On sait aussi que la loi Sarkozy-Fillon de 2010 sur la contre-réforme des retraites avait servi subrepticement à modifier la médecine du travail Il faut donc s attendre à tout dans les mois qui viennent! Ainsi, le 18 janvier, B. Thibault, secrétaire général sortant de la CGT, a brièvement rencontré J.-M. Ayrault, le Premier ministre. Á l issue de cette rencontre, B. Thibault lâche cette phrase sibylline : «Quelque chose me dit que, d une manière ou d une autre, ce ne sera pas intégralement le texte de l accord qui figurera dans la loi.» Qu est-ce que cela signifie? De toute évidence, quelque chose s est dit en privé qui ne doit pas être mis sur la place publique. Mais encore, la direction confédérale de la CGT a-t-elle l intention de se rallier vaille que vaille à un accord qui serait amendé lors du passage au Parlement, par exemple grâce à cette fameuse loi «contre les licenciements boursiers et pour la reprise des sites rentables en cas de menace de fermeture»? La CGT qui sait, comme organisation syndicale, que le mécontentement va grandissant et que des explosions se préparent dans ce pays comme dans toute l Europe, vient de lancer une campagne intitulée «Vos droits sont entre vos mains». Est-il simplement question d organiser juste ce qu il faut de pression sur le gouvernement pour qu il infléchisse un texte qui est sur le fond inamendable? En aucun cas! L urgence est désormais la mobilisation de tous dans l unité pour refuser le chantage à l emploi et faire capoter cette entreprise de sabotage du droit du travail, de nos conditions d études et de travail et de nos conditions de vie. J.-Louis Sigles : ANI : Accord national interprofessionnel CMU : Couverture maladie universelle DIRECCTE : Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l emploi CFDT : Confédération française démocratique du travail CFTC : Confédération française des travailleurs chrétiens CFE-CGC : Confédération française de l encadrement Confédération générale des cadres CGT : Confédération générale du travail CGT-FO (ou FO) : CGT Force ouvrière Medef : Mouvement des entreprises de France CGPME : Confédération générale des petites et moyennes entreprises UPA : Union professionnelle artisanale L Internationaliste n Février Page 15

16 Pour l égalité des Droits! Pour l union libre! Pour l égalité des droits! Depuis plusieurs semaines, le débat sur le mariage homosexuel fait rage en France. En réalité, derrière les arguments des partisans et des opposants, il s agit surtout de prendre position sur une évolution de la société. Ceux qui s y opposent, sont les secteurs les plus réactionnaires de la société, notamment les secteurs religieux et les courants traditionnels de la bourgeoisie. Le mariage, une institution bourgeoise Avant tout, il est important de rappeler que, historiquement, le mariage est une institution bourgeoise qui unit un homme et une femme et dont l objectif central est de garantir la transmission du capital et du patrimoine à la descendance du couple en question. Au fil de l histoire, cela a été un des moyens de l accumulation de richesses. Cela a permis la formation de familles et la constitution de la bourgeoisie en tant que classe sociale. Cette fonction première de transmission du capital au sein de la bourgeoisie existe toujours aujourd hui. Il suffit de regarder les mariages des héritiers des grands groupes capitalistes qui se font entre les membres des quelques centaines ou milliers de familles qui dominent l économie nationale et mondiale. Dès le début, l institution du mariage a été justifiée moralement par l Église et, de ce fait, a été imposée à l ensemble de la société, y compris à ceux qui n avaient rien à transmettre à leur descendance. Ainsi, les institutions religieuses se sont posées en gardiennes des «bonnes mœurs». Signalons au passage que c est aussi l Église qui a imposé le célibat des prêtres et que, grâce à cela, cette institution religieuse a pu accumuler un patrimoine gigantesque. Pour l égalité de droits devant la loi En tant que marxistes, nous sommes fermement attachés à la défense et à la conquête des droits démocratiques. C est pourquoi, dans le cadre du débat actuel, étant donné que nous considérons que tous les individus doivent pouvoir choisir librement la manière dont ils organisent leur vie et étant donné que nous estimons que tous doivent être strictement égaux devant la loi et bénéficier des mêmes droits, nous sommes favorables à l union libre pour tous, y compris au mariage homosexuel. Nous sommes aussi favorables à l adoption et à la procréation médicale assistée (PMA) pour tous les couples, qu ils soient mariés ou non, et quelle que soit leur orientation sexuelle. Non à la réaction sur toute la ligne En période de crise, la bourgeoisie adopte une politique réactionnaire sur toute la ligne, qui vise à attaquer les conquêtes des travailleurs mais également les conquêtes démocratiques. En effet, ceux qui se mobilisent contre le mariage gay et invoquent le caractère «sacré» du mariage et de la famille sont les mêmes qui cherchent à remettre en cause le droit à l avortement et qui veulent imposer le retour de l ordre moral et la paix sociale alors même que la crise du capitalisme a atteint un niveau intolérable et menace de plonger l humanité dans un recul de civilisation inédit. Il s agit avant tout des secteurs religieux qui, au nom de «valeurs sacrées et éternelles», ont toujours combattu tous les avancées démocratiques et d émancipation des travailleurs. En agissant de cette façon, ils marchent main dans la main avec les secteurs bourgeois qui veulent faire payer la crise du capitalisme aux travailleurs. À court d arguments, les groupes opposés au mariage homosexuel se trouvent obligés de mentir sur un soutien venant d une part des homosexuels euxmêmes. Rappelons que Homovox, organisation censée regrouper des homosexuels opposés au projet de loi, ne compte que dix membres et que son initiatrice Nathalie de Williencourt, catholique pratiquante, est mère de six enfants et n est pas lesbienne. Cet exemple révèle un mépris flagrant envers les homosexuels et exprime une dangereuse homophobie dont certains groupes religieux se font les porteparoles. Nous pouvons citer en exemple les catholiques intégristes de Civitas ou l UOIF (Union des organisations islamistes de France) qui ne cachent pas leurs positions en comparant l homosexualité à la zoophilie ou à l inceste. De même, nous dénonçons le recul du gouvernement sur la question de la PMA. Non content de mener une offensive contre les travailleurs dans son pays et une guerre contre les peuples, notamment au Mali, il a capitulé en rase campagne devant les secteurs les plus réactionnaires de la société en revenant sur cette mesure. Enfin, en mettant en avant la liberté de choix pour les maires qui, en raison de leur conscience, pourraient refuser de célébrer des mariages homosexuels, F. Hollande ouvre un précédent scandaleux qui équivaut à remettre en cause l égalité des droits pour tous. Cette déclaration est inadmissible. Une fois la loi votée, elle doit s appliquer de la même manière pour tous. Seule la lutte paie! Parce que le combat pour l égalité des droits pour les homosexuels est une bataille démocratique élémentaire, parce que la bataille pour l égalité des droits revient à remettre en cause le caractère prétendument sacré du mariage et de la famille défendu par les secteurs les plus réactionnaires de la société, nous appelons à la mobilisation la plus large dans ce sens. Tout ce que nous gagnerons, nous l obtiendrons par la lutte! Pour l égalité des droits pour tous : Oui à l union libre! Oui au mariage homosexuel! Oui au droit à l adoption! Oui à la PMA! Hugues L Internationaliste n Février Page 16

17 Éducation : les écoles ne doivent plus lutter seules! e mois de janvier qui s achève a L connu d importantes luttes dans l éducation, en particulier dans l enseignement primaire. Le mardi 22 janvier, puis le jeudi 31 janvier, on a vu des taux de 85 à 100 % de grévistes dans de nombreuses écoles, mais aussi dans les dernières semaines beaucoup d AG rassemblant parents et enseignants, très justement inquiets de la «refondation de l école» voulue par le gouvernement PS. Mais ce mouvement, malgré son caractère exceptionnel, reste pour l instant dans l isolement, subissant à la fois l absurde corporatisme dans lequel s enferment les syndicats enseignants et la collaboration des principales fédérations qui font tout pour que les luttes ne puissent se joindre. La question des rythmes scolaires C est le projet aberrant qui a, visiblement, provoqué la colère des enseignants du primaire. En passant à neuf demi-journées de cours sur cinq jours, il crée un allongement masqué du temps de travail (le professeur assure toujours 26 heures dans sa classe, mais il doit assurer plus de temps d accueil), tandis qu il n apporte pas de réel allégement pour les élèves : ils vont finir 30 minutes plus tôt mais venir à l école un jour de plus. Mais l essentiel n est pas là : par ce changement qui n en est pas un, le gouvernement cherche surtout à externaliser certaines activités aux collectivités locales. Activités culturelles, artistiques, sportives seraient ainsi encadrées par des animateurs recrutés et payés par les mairies si elles peuvent se le permettre! Dans la continuité des gouvernements précédents qui ont mis en concurrence les universités puis les établissements du second degré, cette réforme Peillon représente une privatisation rampante et une mise en concurrence des écoles. Tout cela est bien sûr lié à d autres problèmes qui minent l éducation depuis plusieurs années postes? postes? postes? Alors en campagne, l actuel gouvernement avait promis nouveaux postes d enseignants pour la rentrée 2013, puis postes et même postes sur le quinquennat. La réalité est tout autre. En voici quelques chiffres parmi les plus parlants : postes seront «créés» à la rentrée 2013, parmi lesquels postes dans le premier degré qui souffre d une carence d encadrement soulignée même par les institutions bourgeoises internationales et 405 postes dans l académie de Créteil, premier et second degré confondus dans une des académies qui a le plus souffert de la saignée des années précédentes. Alors même que la seule Seine-Saint- Denis nécessite la création de 450 postes de remplacement pour permettre la continuité du service public! Or, sur la question du remplacement, que prévoit justement le gouvernement? Qu il soit assuré en grande partie par des étudiants admissibles au concours et recrutés sur contrat! En fait de création de postes, voilà donc ce qu entend V. Peillon : des miettes ne permettant même pas de L Internationaliste n Février Page 17 revenir à la situation de 2011, et une plus grande précarité avec l introduction d un nouveau (encore un!) type de contrat de droit privé. Une formation toujours au rabais Sur le plan de la formation des professeurs, là encore, le gouvernement creuse le sillon de la précarité et de la privatisation. D abord, les admissibles aux concours de 2013 qui seront contractuels pendant un an, avant de pouvoir passer en juin 2014 les épreuves d admission et, en cas de réussite d être stagiaires en , et peutêtre titularisés à la rentrée 2015 à moins que leur statut de stagiaire ne soit prolongé un an de plus. Il faut ajouter à cette situation aberrante l obligation de présenter des certifications supplémentaires (parfois payantes) pour être titularisé. Non contents, Ayrault et Peillon ont également sorti de leur chapeau les «emplois d avenir professeur» : des étudiants recrutés à partir de L2, effectuant un temps partiel ultraflexible (12 heures par semaine en moyenne, mais la durée peut varier dans l année) et payés 617 euros bourse comprise! Stagiaires ou emplois d avenir, ils préfèreront sans doute un poste de contractuel un peu mieux payé plutôt que d espérer pendant des années de précarité absolue un éventuel emploi stable, un hypothétique poste statutaire. La continuité, c est maintenant La continuité avec les gouvernements précédents est totalement confirmée par la loi d orientation présentée le 23 janvier. En effet, elle enfonce le clou du socle commun qui ne signifie rien d autre que la sortie du système scolaire d un maximum d élèves à 15 ans et sans diplôme (en somme, le retour au bon vieux certificat d études). (Suite page 19)

18 L orientation scolaire au service des élèves ou des patrons? a politique éducative du parti socialiste au pouvoir continue et L approfondit les contre-réformes des gouvernements de droite ou de gauche des dernières années. Une réforme est censée améliorer les conditions de vie et de travail des travailleurs et des jeunes. Or, toutes les fameuses «réformes» des gouvernements successifs ont aggravé les conditions d études des élèves et détérioré les conditions de travail des salariés de l Éducation. Il s agit d une politique de sape volontaire de l enseignement public, laïque et gratuit. Elle vise à faire accepter aux élèves et à leurs familles un autre modèle éducatif, un modèle d éducation privée et payant qui ne correspond plus aux intérêts des travailleurs, mais à celui de la bourgeoisie. Se battre pour la défense de l enseignement public signifie déjà se battre contre le capitalisme et son modèle de société. L éducation dans la décentralisation La décentralisation est une politique mise en œuvre dès les années Mitterrand (lois Defferre, 1982) et accentuée par Raffarin en Sous prétexte de rapprocher l État et les services publics de la population, la décentralisation a en réalité coupé net dans les budgets alloués à ces services publics. En effet, la décentralisation impose que des compétences de l État comme les allocations sociales, l entretien des routes nationales ou encore l embauche et le salariat d agents des services publics L Internationaliste n Février Page 18 soient assumées par les collectivités territoriales (communes, collèges, régions) sans que des moyens financiers suffisants ne leur soient donnés. Ainsi, mis à part le salaire des enseignants, les écoles primaires sont financées par les communes, les collèges par les départements et les lycées par les régions. C est pourquoi, d une école à l autre, d un lycée à l autre, les conditions d études sont si disparates. Parfois la région préfère financer les travaux de rénovation de tel lycée plutôt que d investir dans la réparation du chauffage ou dans l achat de tables pour tel autre. Dans le cadre d une politique pour promouvoir le numérique à l école, la nouvelle loi du ministre de l éducation

19 Peillon va obliger tous les établissements, et donc les collectivités, à investir dans du matériel informatique. Alors qu aucun investissement n est mis en œuvre pour former les enseignants à une utilisation pédagogique efficace de ce matériel, les tablettes et les ENT(1) vont rapporter des millions aux capitalistes qui investissent dans ce secteur! La plupart des agents techniques des collèges et lycées sont passés il y dix ans de l autorité de l État à celle des départements et des régions. Résultats : ils ont perdu leur statut de fonctionnaire et les conditions de sécurité et sanitaires se sont dégradées dans les établissements. Aujourd hui, ce sont les conseillers d orientation déjà rares dans nos écoles! qui vont perdre leur statut et passer aux régions. Donc, pour le gouvernement, pour la bourgeoisie, c est le rôle de l État de financer des start-up informatiques privées, mais pas celui d assurer l avenir de ses jeunes? La casse du bac pro et les régions Ce «transfert de compétences» de l orientation des élèves sur la région, sur le «bassin local d emploi» ne correspond pas qu à une volonté de rogner le budget de l Éducation nationale. À travers cette mesure, le patronat voit petit à petit sa revendication de disposer d une main-d œuvre qualifiée formée aux petits oignons pour ses besoins mais au plus bas salaire satisfaite. La contre-réforme du bac pro en trois ans a supprimé le diplôme du BEP. Très vite, le CAP va également disparaître. Quel avenir pour les milliers de lycéens partis sans diplôme, sinon celui de rejoindre la masse toujours plus importante de chômeurs? Or les capitalistes prennent toujours prétexte du chômage pour baisser les salaires. Ceux qui sortent diplômés du bac pro en trois ans doivent donc se contenter de salaires toujours plus bas. De même, les spécialités du bac pro ont été revues pour correspondre aux attentes du patronat. Les filières de secrétariat et de gestion ont par exemple été fusionnées dans un même cursus duquel les élèves sortiront moins qualifiés qu auparavant mais plus flexibles face aux employeurs. La généralisation de l alternance va dans le même sens ( contrats d ici à 2015) : lorsqu il est dans l entreprise, l apprenti n est pas à l école, il n y prépare donc pas un vrai diplôme qui sanctionne des connaissances issues d un programme national et commun à tous. Il ne faut donc nullement s étonner si dans son nouveau projet de contreréforme de l éducation le gouvernement veut permettre l alternance dès la 3e. De même, cette loi prévoit que l orientation des élèves soit fonction de «leurs aspirations [ ] liées aux besoins prévisibles de la société, de l économie et de l aménagement du territoire» et demande aux collectivités territoriales et aux entreprises de «contribuer à la mise en œuvre de ce parcours». Afin que les patrons n aient plus qu à piocher quel jeune ils pourront exploiter puis jeter à la sortie du lycée La défense du baccalauréat comme diplôme national adossé aux conventions collectives et au code du travail est une bataille centrale abandonnée par les bureaucraties syndicales qui ont accepté que dorénavant les travailleurs iraient se former et se reformer à l école tout au long de leur vie en fonction des aléas de l économie et de la volonté des entreprises privées. C est désormais aux lycéens du général, du technique et du professionnel de prendre en main ce combat dans l unité avec leurs enseignants et les personnels de l éducation! Greg (1) Environnements numériques de travail. (Suite de la page 17) Mais que l on se rassure pour la jeunesse, le gouvernement Ayrault veut doubler les places en apprentissage! Cette loi d orientation remet aussi sur la table le renforcement du rôle des directions. Enfin, elle prévoit des économies d échelle, notamment par le biais de la liaison écoles-collèges, qui doit être toujours meilleure mais dispose de moins en moins de personnel : ce qui est attendu des enseignants qui travaillent déjà 40 à 45 heures par semaine est du bénévolat, tout simplement! Les étudiants ont besoin d être formés, pas d être précarisés et exploités! Les jeunes ont besoin d une vraie éducation, pas d un apprentissage à la solde des patrons! Pendant que le gouvernement refuse de payer de vrais profs, de créer des vrais postes, il recrute à nouveau soldats! De l argent pour l éducation, pas pour la guerre, pas pour bombarder des villages au Mali! Aujourd hui plus que jamais, il est urgent de défaire l école des intérêts L Internationaliste n Février Page 19 privés, des intérêts capitalistes. Car depuis plusieurs années, les travailleurs et les jeunes sont sommés de payer la dette, en particulier par le démantèlement de leurs services publics et en tout premier lieu l éducation. Seule la lutte unie et déterminée des travailleurs et des jeunes peut gagner l annulation de la dette et une éducation gratuite et laïque pour tous, de la maternelle à l université. Garlone

20 Dernière minute - Tunisie Communiqué du Groupe Socialiste Internationaliste pour la reconstruction de la IV Internationale Chokri Belaïd assassiné! e GSI condamne très fermement l'assassinat odieux L de Chokri Belaïd, dirigeant du Mouvement des Patriotes Démocrates et de la coalition du Front Populaire, à Tunis, le 6 février Ce meurtre, commis par les nervis des partis islamistes actuellement au pouvoir en Tunisie, confirme que les organisations telles que Ennahda et les Ligues de Protection de la Révolution sont bourgeoises et contre-révolutionnaires. Il apparaît clairement que ces organisations jouent le rôle de chiens de garde de l'impérialisme et cherchent à confisquer la révolution, dans ce pays, comme le font les Frères Musulmans en Egypte. L'appel à la grève générale lancée par le syndicat UGTT et la mobilisation des masses tunisiennes, à l'occasion de l'enterrement de Chokri Belaïd, le 8 février, montrent que la classe ouvrière joue un rôle de premier plan dans le processus révolutionnaire en cours, non seulement un Tunisie, mais également dans les autres pays du Maghreb et du Proche-Orient et qu'elle ne se laissera pas faire. Il faut que justice soit faite au nom Chokri Belaïd et du mouvement ouvrier! Pour la mobilisation des travailleurs et des jeunes contre le gouvernement islamiste, bourgeois, pro-impérialiste et contrerévolutionnaire! Vive la mobilisation des masses tunisienne! Vive la révolution tunisienne! Paris, le 08 février Abonnez-vous : Sommaire du n 128 Edito - Contre l accord CFDT-MEDEF : Grève générale! p. 2 Troupes françaises hors d Afrique et du Mali! p. 4 Egypte : la révolution continue! p. 8 Revue de presse sociale et chiffres. p. 9 La France un état de guerre permanent. p. 12 Ils ont signé, ils ont trahi! p. 13 Pour l égalité des droits! p. 16 Education : les écoles ne doivent plus lutter seules! p. 17 L orientation scolaire au service des élèves ou des patrons? p. 18 Communiqué Tunisie p. 20 L Internationaliste n Février Page 20

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