Au Nom d Allah Le Tout Miséricordieux Le Très Miséricordieux

Transcription

1 سم الله الرحمن الرحيم Au Nom d Allah Le Tout Miséricordieux Le Très Miséricordieux La louange est méritée par Allah le Seigneur de l univers. Et qu Allah couvre d éloges, salue et accorde Ses bénédictions sur Son messager Mouhammad et sur sa famille. Ceci étant dit : Voici la traduction de l excellente conférence délivrée par le noble savant contemporain, le chaikh Soulayman Ar Rouhayli hafidhahoullah (qu Allah le préserve) durant le mois de rajab de l an 1435 (correspondant à mai 2014) et intitulée : «La Salafiyya : une voie et une vie» 1. Avant de présenter brièvement le contenu de ce discours, apprenons à connaître un peu plus l éminent chaikh qui l a prononcé. Il se nomme Soulaymân ibn Salîmillah ibn Rajâ-illah Ar Rouhayli, de la tribu Harb. Né à Médine en 1386 de l Hégire (1966 grégorien), où il a ensuite grandi puis étudié ; et il y vit jusqu à ce jour. Il atteint donc cette année, 1438 (2017), l âge de cinquante-deux ans. Son père le prenait avec lui pour s asseoir dans les assises des savants alors qu il 1 Pour écouter ou télécharger cette conférence (en arabe, intitulée : «as وة, hayâh salafiyya : manhaj wa : exemple»), voir par ا Pour la visionner en plus de l écouter (le chaikh jugeant licite le filmage des discours des gens de science par la caméra), voir par exemple : 7

2 n avait pas encore six ans. Il acheva la mémorisation du Coran avant l âge de dix ans. Parmi les savants desquels il assista à certaines de leurs assises et de leurs cours alors qu il n était que très jeune : l imam ibn Baz, l imam Al Outhaymin et l imam Al Albani. Parmi ses professeurs avec lesquels il étudia à l université Islamique : le chaikh Salih As Souhaymi, le chaikh Abd As Salam As Souhaymi, le chaikh Ali Al Houdhayfi. Il est titulaire d un doctorat dans la science d ousoûl al fiqh (les fondements de la jurisprudence), obtenu à l université Islamique de Médine. Il est professeur dans les hautes études à l université Islamique de Médine, chercheur dans le domaine de la fatwa à cette même université et titulaire en cela du haut statut du «Siège de Sa Grandeur, le chaikh Mouhammad ibn Ibrahim âl ach chaikh rahimahoullah (qu Allah lui fasse miséricorde) pour la fatwa et ses règles», et professeur à la mosquée prophétique. Il est également conseiller du président général des Organisations religieuses 2. Qu Allah le préserve, lui accorde Sa bénédiction dans tout ce qu Il lui a donné comme bienfaits, lui octroie davantage de Sa Grâce, renforce par son moyen l Islam et les Musulmans, et fasse de lui un des imams de l Islam et de la Sounna. Cette conférence, «La Salafiyya : une voie et une vie», il la débute par un rappel du début de la création de l espèce humaine, avec le récit de Satan à ce sujet puis la descente d Adam sur terre. Ensuite, il mentionne la situation des premières générations humaines par rapport à l adoration d Allah, jusqu à ce qu ils divergent et qu Allah 2 Organisations religieuses de Médine en particulier ou du royaume d Arabie Saoudite dans son ensemble, je ne sais pas. 8

3 envoie alors les messagers et révèle les Livres. Le chaikh explique plus particulièrement la venue du dernier de ces messagers, notre prophète Mouhammad - sallallahou alayhi wa sallam (qu Allah le couvre d éloges et le salue) -, le contenu général de sa religion et quelquesunes de ses particularités. Puis, la situation des premières générations des Musulmans face au respect des préceptes de l Islam, jusqu à ce qu apparaissent et émergent les premières sectes au sein de cette communauté, qui avaient dévié de la voie authentique du messager - sallallahou alayhi wa sallam - suivie excellemment, préservée et diffusée par ses compagnons après lui. Après cela, le chaikh en vient à expliquer l importance de parler de la Salafiyya et de l enseigner, car elle n est rien d autre que le ferme attachement à la compréhension des compagnons et le traitement des affaires et des situations de la communauté par cette compréhension authentique qu était la leur. Et c est alors qu il entame sa belle explication de cette voie de l Islam authentique, en citant, tout d abord, la définition du terme «salafs». Deuxièmement, il soulève la question «Est-ce que les compagnons se nommaient «salafiyyoûn» («Salafis»)?», et y répond. Troisièmement, il énumère, définit et développe huit grandes caractéristiques de la Salafiyya (par lesquelles il entend les attributs qui, lorsqu ils sont présents chez l individu, celui-ci jouit d une force et excellence dans son suivi des pieux prédécesseurs, et lorsqu il en perd un ou plusieurs, il a alors une faiblesse et déficience dans ce suivi) : La fermeté constante ; L équité ; La véracité ; 9

4 L acquittement des droits des autres ; La science religieuse ; La correspondance entre la face apparente et la face cachée privée ; La généralité et l universalité ; Le regard porté vers les gens avec la balance religieuse. Quatrièmement, le chaikh énumère, définit et développe huit fondements de la Salafiyya (qui sont ses piliers sans lesquels elle ne peut tenir chez un individu ; autrement dit, lorsque celui-ci enfreint et délaisse un de ces fondements, il sort de la Salafiyya) : L attachement constant au Coran et à la Sounna ; Le cramponnement à la compréhension des salafs pour les textes révélés ; Réaliser concrètement et intégralement la croyance, lui porter honneur et grandeur, et lui donner préséance devant tout autre domaine religieux ; La défense de la Sounna et de ses adeptes ; L ordre de rester constamment attaché au groupe uni des Musulmans et à leur dirigeant, et mettre en garde contre les fitan (les troubles et les conflits entre les Musulmans) ; Le retour aux savants rabbâniyyoûn (bien ancrés dans la science et bons éducateurs) qui sont connus pour leur attachement à la Sounna ; L application et les efforts pour la science ; La prescription du bien et l interdiction du mal. Cinquièmement, le chaikh traite, avec plus ou moins de détails, trois grandes questions contemporaines : la Salafiyya et la politique, la 10

5 Salafiyya et les appellations, la Salafiyya et la divergence. Enfin, il conclue en rappelant l importance de l union sur la voie des salafs et du soutien et de l entraide mutuels autour de celle-ci, mais aussi de la réforme de chacun envers lui-même lorsqu il s aperçoit qu il avait une vision erronée et une pratique défaillante de la Salafiyya. En enjoignant cela, il ouvre une dernière question, lourde et importante à notre époque, qui est l affaire des groupements et des associations dans le cadre Salafi ; qu il traite alors en détails avant de mettre fin à son discours. Après cela, trois questions lui sont posées : «Quelle est la règle précise délimitant la sortie d un individu de la Salafiyya?» ; «Est-il meilleur de réfuter l auteur d une infraction à la voie des salafs par une réfutation sévère, bien que ceci puisse aider le chaytan contre lui, de manière à ce que l orgueil criminel s empare de lui et qu il s enfonce alors davantage dans sa transgression et sa faute?» ; «Nous voyons une partie de nos frères Salafis critiquer les Hizbis, et nul doute que ces derniers ont de nombreuses fautes à leur passif, comme le fait qu ils fondent leur alliance et leur désaveu sur leur hizb (leur parti, leur groupe sectaire), mais le problème est que ces frères, qui se disent Salafis, pratiquent eux-mêmes, à la base, un même sectarisme! En effet, ils ont un nombre restreint de chaikhs, se comptant sur les doigts de la main, desquels ils ne sortent pas, et ne peut entrer avec eux et être des leurs qu un individu «pur», comme eux, qui n est point critiqué. Ne vois-tu pas cela aller à l encontre de la voie des salafs?». J ai donc traduit également les réponses du chaikh, assez détaillées et pleines d enseignements, à ces trois questions. Cette conférence, avec les réponses aux questions qui l accompagnent, sont certes dans leur totalité d un immense profit 11

6 pour les Musulmans en général et ceux d entre eux qui se réclament de la voie des salafs en particulier. Mais, par Allah, s il y a dans cellesci un point à souligner plus qu un autre, à sensibiliser davantage les esprits sur celui-ci et à diffuser en Orient et en Occident (du fait du besoin important, chez beaucoup de gens, de le comprendre et agir en conséquence), c est vraiment le fléau du sectarisme, du fanatisme, de l extrémisme, du manque de sincérité et du suivi de la passion d une partie des Salafis de notre époque, au nom de la Salafiyya, que le chaikh traite et répète à plusieurs reprises ; plus précisément, le sectarisme, le fanatisme, l extrémisme, le manque de sincérité et le suivi de la passion qu ils pratiquent dans les quatre choses suivantes : Des sujets d ijtihâd (c est-à-dire des sujets nécessitant effort de recherche, d analyse, de déduction et d interprétation de la part des savants, dans lesquels leur divergence est alors acceptable et permise) relevant du domaine de la critique et l éloge envers les individus. Le tajrîh (la critique) et le tabdî (le jugement d «innovateur» porté) contre des Salafis et en particulier des gens de science parmi eux. La manière de présenter aux gens de science la situation d un individu dont on veut obtenir de leur part une critique contre lui. La restriction de leur groupe Salafi à certains chaikhs en dehors des autres gens de science d Ahl As Sounna. N.B. : les annotations en bas de page, tout au long du livre, sont des précisions ou ajouts de ma part. 12

7 Ô Allah, notre Seigneur, nous Te demandons par Tes Noms parfaits et Tes Attributs suprêmes, de nous donner la juste compréhension de l Islam authentique, la Salafiyya, dans tous ses aspects, et de nous faire réussir à nous y plier et le mettre en pratique dans tous les domaines de notre vie quotidienne. Ecrit par Rajab ibn Abd Allah (étudiant à Dar Al Hadith, à Dammaj - Yémen, pendant 6 ans entre 1425 et et ), à Valence (France). 13