Christian Fogaing. La Tragédie de Roland

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Bruno Roberge
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3 Personnages Roland : maire de la contrée Christophe : fils de Roland et amant de Chadelle Stella : fille de Roland Chadelle : fille de Samuel Samuel : chef de la contrée (dans le sens traditionnel) Urcel : notable et confident de Samuel Cinq Notables : officiant à la cour royale Sylvain : premier secrétaire à la mairie Franc : le geôlier 2 3

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5 La scène se déroule dans une contrée d Afrique, et prend ses racines dans la demeure de Roland. 2 5

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7 Acte I Scène I STELLA, CHADELLE Il faut avouer que le ciel pour mon frère bien aimé, a su avec délicatesse vous faire sa petite amie. Bref silence, elle reprit Que votre beauté est si extraordinaire, et à la fois magnifique à nulle autre pareille ; pas même toutes les perles portées par les miss du pays ne sauraient faire d elles vos rivales. J en suis certain. Merci pour vos compliments, mais n allez point mettre la charrue avant les bœufs. Dire de moi la plus belle à nulle autre pareille, c est trop d éloges que vous me voulez faire. 2 7

8 De trop vous dites! Je trouve très modeste votre perception de vous, n ayez guère l allure d une gamine à entendre affirmer toute la beauté que votre corps si charmant en est le parfait exemple. Toute rougissante et fondante comme un chocolat, à vos mots je le suis. Je me sens très flatter et cela en mon esprit est si gigantesque à ne pouvoir articuler un mot. Alors ne dite rien Je vous trouve très à l aise dans votre rôle de me faire fondre en larmes. Et sur la pertinence de vos dires en mon esprit, je m interroge : sont-elles sincères ou sont-elles sarcastiques? En outre, si vos dires ont-elles pour dessein de me raviver le cœur en raison de mon statut futur de belle-sœur? Cela n est point du tout mon dessein, je Je vous en prie Souffrez un instant que je puisse vous dire le fond 28

9 de ma pensée. Certes, les mois avenirs feront de nous belles-sœurs ; mais cela n est point la raison. Seule votre beauté en est la cause. Êtes-vous certaine? Autre dessein que celui-ci, que le seigneur m en préserve. A cela, je dois néanmoins affirmer que ce n est la seule cause de mon estime et par là mon admiration à votre égard. De votre bouche, à dire que plus rien ne m étonne. Tout à vous, je le suis. C en dire, mon esprit en est fort bien accoutumé à vos éloges. Outre ta beauté paradisiaque, votre personnalité est fort admirable, et révélatrice de l estime que je vous porte. De votre manière très impressionnant de faire le juge, Je me souviens ; quand bien même les vôtres en étaient visés. A ce sujet, je dirais que vous avez le sens de la maternité de tout l univers ; vous n êtes pas que beauté, mais aussi vertueuse et maternelle. J ai l impression d avoir de devant moi, une 2 9

10 linguiste achevée par l usure du temps. Que vous avez l art de convaincre et d asseoir vos pensées, c est dire qu émouvoir pour convaincre est votre arme sécrète. Quoi que puisse dire tous les critiques et les hommes de peu de foi, il n y a rien de semblable à vous, sachez-le. Mais, n allez point faire la fête, car j en connais tant d autres qui ne verront point les choses de la sorte. En est-il vrai? Sur toute la ligne. Puis-je au moins en savoir pour m en préserver le cas échéant? Si du hasard du ciel, nos chemins se croisaient. Soyez zen, connaissance d un de ces hommes, vous ferez plutôt que prévue. Plutôt! Plus que certain, et si l on devait établir une 210

11 échelle de probabilité, je dirais qu elle est équivaut à 101%. Alors, arrêtez là vos démonstrations mathématiques et dites moi pour de vrai, de qui de référence vous faites allusion. Daignez jeter votre regard par-dessus votre épaule droite. Là, sur ce sofa, se trouve le portrait de qui de référence j ai fait allusion. Ah! C est un magnifique et beau vieillard, merveilleusement conservé à l abri du temps, dans un sarcophage égyptien. Je dirais d un teint assez brun, propre et luisant comme une étoile, mieux un diamant ; des sourcils à voiler ses deux yeux noirs foncés, fuyant et faisant de lui un loup-garou. Bref, c est un beau vieillard bien que caressant le troisième âge. Vous dirais-je qu il s agit de mon père et partant, celui de ton cher Christophe. Avec aisance je l aurais deviné ; vu la place centrale qu occupe le portrait de dessus le sofa. 2 11

12 Oh! Ma chère Chadelle! Congé de vous, je dois me résoudre à sa concrétisation. Car, en ces périodes de sécheresse extrême, je dirais que nos corps à ceux des hippopotames ne peuvent se borner à limiter leurs envies et souhaits les plus chers. Bien sûr, et n ayez guère de soucis à me quitter. 212

13 Acte I Scène II CHADELLE, ROLAND Chadelle restant toute seule ; soudain, retentit des pas allègres au seuil de la porte. Déjà de retour monsieur! Pas très pénible j espère, ne l a été votre journée. Un peu épuisé je vous trouve ; alors veuillez prendre place ici. ROLAND : Très touchante votre façon de vous soucier de moi. Merci d avance. De rien, j en suis ravie. Et pour tout avouer, je me trouve fort bien à l aise dans ce statut. 2 13

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