Périodique bimestriel. Éditeur responsable : Antoine Derouaux, rue du Snapeux Liège. Bureau de dépot : 4099 Liège X.

Transcription

1 Natagora - Jeunes Belgique - Belgïe P.P.-P.B Liège X 6/9348 Périodique bimestriel. Éditeur responsable : Antoine Derouaux, rue du Snapeux Liège. Bureau de dépot : 4099 Liège X. Agréation P401010? Mais d où viennent-ils L As Veyou Numéro 62 Mai - Juin 2006

2 Éditorial Par Anthony, notre envoyé spécial à New Haven (USA) Éditorial p.2 Calendrier p.3 Compte-rendu, Expédition dans la vallée de la Semois, p.6 L histoire des batraciens, Comme un poisson hors de l eau, p.8 Birds day, Le rapport de la première édition, p.10 Jouons un peu, p.12 Voyage, Sur la piste du kiwi, p.13 Couverture : crapaud commun en migration ( Cette fois, le printemps est bien de retour. Enfin! On a pu s en rendre compte lors du récent stage à Chassepierre, dont Dominique nous fait le recit dans cet As Veyou. Si le micro-climat gaumais a quelques fois fait defaut, les observations étaient bien au rendez-vous. Nous poursuivrons le printemps avec l Aube des Oiseaux. Pour la quatrième année consécutive, Natagora-Jeunes proposera le 1 er mai, avec la collaboration de nombreuses sections Aves et Natagora, plus de 25 activités de découverte du concert matinal des oiseaux, un peu partout en Wallonie et à Bruxelles. À n en pas douter, les espèces observées lors du second Birds day, les 13 et 14 mai prochains, seront plus nombreuses et plus en voix que lors de la récente édition hivernale dont David nous détaille ici les résultats. Et puis, les beaux jours étant enfin de retour, Natagora- Jeunes se doit de mettre en vedette d autres bestioles que les oiseaux. Nous découvrirons les batraciens et les insectes lors de deux sorties spécifiques, à Wanlin et à Seilles. Et espérons que lors du mini-stage en Lorraine, sonneur à ventre jaune et rainette, lucane cerfvolant et courtillière, voleront une partie de la vedette aux gobemouches à collier, hérons pourprés et autres huppes fasciées Natagora-Jeunes

3 Calendrier des activités O Le lundi 1 er mai L Aube des Oiseaux J Comme chaque année le premier mai, Natagora-Jeunes vous invite à participer à l une des nombreuses matinales organisées près de chez vous. Cette activité organisée partout en Belgique est spécialement destinée aux débutants! Toutes les infos sur J Le samedi 6 mai La Campine Responsable : Antoine Derouaux (antoine_derouaux@yahoo.com ; 0498/ après 19h) Excursion ornithologique et herpétologique dans ce coin si particulier de la Belgique qu est la Campine. RDV : 6h devant la gare de Liège-Guillemins ou 7h30 à l entrée du centre de visiteurs de la réserve de Hageven, Tussenstraat 10 à Neerpelt. Fin de l activité prévue vers 19h. L As Veyou n 62 Mai-juin 2006

4 J O Le 13 ou 14 mai (au choix) Birds day Responsable : David Dufour (daviddufour07@yahoo.fr, 0494/ après 19h) Deuxième édition du Birds day! La règle est simple : il suffit d observer un maximum d espèces sur une journée sans utiliser d engins motorisés. Attention, le respect de l oiseau doit toujours passer avant le gain d une espèce supplémentaire! Toutes les infos (règlement, formulaire d observations à renvoyer,...) sur J Le dimanche 21 mai Herpéto aux argilières de Wanlin Responsable : Antoine Derouaux (antoine_derouaux@yahoo.com ; 0498/ après 19h) Excursion à la découverte de l herpétofaune (batraciens et reptiles) de l argilière de Wanlin. RDV : 14h sur le parking de Wanlin, autoroute E411 en direction de Luxembourg. Conctacter le responsable pour un co-voiturage ou un rdv à une gare. J O Du 25 au 27 mai Mini-stage en Lorraine française Responsable : Adrien Dewandre (adrien.dewandre@gmail.com ; 0494/ après 19h) Mini-stage en Lorraine française à la découverte de ce joli coin de France si riche en oiseaux, en batraciens et en insectes. Pics à foison, gobemouche à collier, cigognes, rainette, courtillière... et peut-être l une ou l autre pie-grièche nous y attendent au détours des forêts et des étangs! Natagora-Jeunes RDV : 9h devant la gare de namur ou 8h30 devant la gare de Liège- Guillemins A emporter : matelas et sac de couchage, pique-nique pour jeudi midi Places limitées, prévenir le responsable avant le 20/05!

5 J Le samedi 10 juin Entomo dans la réserve de Sclaigneaux Responsable : Thomas Bertrand (th_bertrand@yahoo.fr ; 0472/ ) Changeons pour une fois d ailes, et découvrons celles des insectes. Les nombreux milieux que présente la réserve de Sclaigneaux abritent une grande diversité d insectes. Venez admirer ces petites bêtes à six pattes. RDV : 13h à la gare d Andenne J U O P Du 2 au 9 juillet Stage nature et ornitho à Virelles Responsable : Adrien Dewandre (adrien.dewandre@gmail.com ; 0494/ après 19h) Faut-il encore présenter le stage de Virelles? Allez oui! Le stage de Virelles c est une semaine d ornitho à vélo dans la très belle région de Chimay et de l étang de Virelles. Oiseaux d eau et de bocages, rapaces diurnes et nocturnes, chauves-souris et castor, libellules et orchidées n auront plus de secrets pour nous. Nous effectuerons également quelques travaux de gestion dans la réserve naturelle de l Étang de Virelles. Stage destiné aux participants âgés de 12 à 20 ans, nombre de participants limité à 25. P.A.F. : 125 ; 146 pour les stagiaires non membres (ou dont les parents ne sont pas membres), ce montant comprend la cotisation à Aves et Natagora pour une période d un an. L As Veyou n 62 Mai-juin 2006

6 Compte-rendu Expédition dans la vallée de la Semois Par Dominique Natagora-Jeunes Enfin, il est là, ce fameux stage de Pâques tant attendu! Malheureusement, cette semaine s est écoulée bien trop vite. Lundi soir, arrivée de tout le monde et quoi de mieux pour commencer un stage ornitho qu une petite balade aux alentours du gîte? Le nombre d hirondelles qui volent au-dessus de la Semois, en face du gîte, est impressionnant. Après un bon souper et une vaisselle rythmée par Raphaël et sa fameuse caravane, les plus motivés partent en nocturne. Ils observent quelques mouflons tandis que les autres se rappellent les règles du rikiki et de la belote! Mardi, réveil à 7h30 et départ à 9h00. On réexplique les bases à tout le monde : le chant de l accenteur mouchet, celui du pinson et le fameux tchiff-tchaff du pouillot véloce. Pour le groupe d Elodie, la journée commence fort : une hermine traverse la route, une grande aigrette est posée dans un champ et en fin de journée, un superbe épervier se laisse admirer, perché sur un buisson à 50 m. Le groupe de Manu a la chance de voir un balbuzard pêcheur, mais la palme du jour revient au groupe de Simon qui fait la découverte du «marais magique». Des bécassines des marais et des bécassines sourdes y ont élu domicile et les jours suivants nous ont réservé d autres surprises. C est Romain qui explore le marais «De toute façon, j ai déjà les pieds mouillés, alors un peu plus ou un peu moins» (mais ce fut plus )... Mercredi : réveil à 6h00 pour cause de matinale. Dur dur, les vacances d ornithos, mais cela en vaut la peine : pic noir, renard, trois chevrettes et une trentaine de mouflons. Deux groupes partent à la recherche de nids d hirondelles de rivage. Les ouvriers de la carrière de Fontenoille, très sympas, nous indiquent l endroit où sont les nids. Nous en comptons 40! Ensuite, en route pour le «marais magique», qui accueille cette fois un couple de gorgebleues à miroir! Nous recensons près de 7 espèces d oiseaux sur l unique buisson à côté du marais! Retour au gîte où le menu se compose de purée, compote et saucisses (à la Romain : dans la cendre du barbecue!) sous la surveillance d une pipistrelle. Jeudi, réveil à 6h30, direction Mouzay où Damien, Dorian et Robin sont partis en éclaireur avant le stage. Les oiseaux se bousculent dans le champ des jumelles et des longues-vues, on ne sait plus où regarder : 7 aigrettes à droite, 10 courlis cendrés à gauche, 10 alouettes en tout volent au-dessus des champs, quelques vanneaux huppés, un chevalier culblanc et un aboyeur. Ensuite, un rossignol et un coucou se mettent à chanter. C est vraiment le paradis des ornithologues! Mais, la plus belle observation de cette journée est celle de cinq sarcelles d été (quatre mâles et une femelle). Au plus grand bonheur des estomacs, Simon et Xavier nous ramènent des gaufres de Verlaine : un vrai délice! Vendredi, il pleut, Elodie emmène une partie des stagiaires visiter l Abbaye d Orval tandis que Simon et David organisent une activité décorticage de pelotes de réjection de chouette effraie. Tout le monde met la

7 main à la pâte et les trouvailles en valent la peine : crânes de mulots, de campagnols et de musaraignes (en moyenne deux à trois crânes par pelote). L après-midi, direction les étangs des Epioux, le marais magique et la réserve naturelle de Torgny. Cette réserve vaut vraiment le détour, le sol calcaire fait toute la richesse du site. On y retrouve de nombreuses espèces de plantes et d oiseaux, dont le merle à plastron, magnifiquement observé. Le soir : nocturne, avec au programme : mouflons et chouettes effraies. Certains ont eu la chance d entendre une hulotte. Après la nocturne, partie de belote endiablée remportée sur le score de deux parties à «zairreaus» (orthographe locale) par deux valeureux liégeois. Samedi : réveil à 6h15 pour une matinale (le stage ne s assimile toujours pas à une cure de sommeil). Direction le marais magique et ensuite le bois aux mouflons. Là, un jeune mouflon a coincé sa patte dans un grillage, En bon samaritains-ornithologues, nous le libérons. Une fois libre, il s enfuit, on ne l a plus revu. La suite de la journée, est fort riche en observations : pic mar, torcol fourmilier, tritons alpestres et palmés, sangliers, Mais la trouvaille de la journée est celle de Nicolas : une paire de bois de cerf! Le soir, discussion «culturelle» sur les patois wallons menée par les «Lîdjeux». Dimanche, les plus courageux partent sous la pluie pour une dernière matinale. Puis vient le temps de faire les valises. Avant de se quitter, on se raconte de mémorables blagues «pour la route» et pour tenir jusqu au prochain stage Les photos seront bientôt en ligne. Consulte régulièrement notre site Le saviez-vous? Fine oreille Savez-vous quel est l oiseau qui possède l ouïe la plus sensible? C est la chouette lapone, qui vit dans les forêts de conifères du nord de l Europe. Elle peut entendre plus ou moins la même gamme de fréquences que nous (c est-àdire qu elle ne sera pas sensible aux sons ultra aigus que les chiens entendent mais pas nous), mais sa sensibilité est beaucoup plus grande que la nôtre et elle peut capter des sons très faibles qui nous échappent complètement. Ses orifices auditifs sont faits de fines plumes qui dévient les ondes sonores dans ses oreilles et isolent l oreille de droite par rapport à celle de gauche. Tout le son venant de la droite est entièrement perçu par l oreille droite. De plus la chouette entend en stéréo grâce à la dissymétrie de ses oreilles : l une est en effet plus haute que l autre. Tout cela est bien pratique quand la neige recouvre ses proies d une cinquantaine de centimètres et que sa vue ne lui est donc d aucun secours pour chasser. L As Veyou n 62 Mai-juin 2006

8 L histoire des batraciens Comme un poisson hors de l eau Par Anthony L histoire que je vais vous raconter a commencé il y a très longtemps : il y a plus de 385 millions d années. Et pourtant, elle est encore à la une de l actualité. À cette époque, les animaux vertébrés (ceux qui ont un squelette osseux, comme le nôtre), n avaient pas encore conquis le milieu terrestre et n étaient donc représentés que par des poissons. Mais c est à ce moment-là qu un événement historique majeur s est produit. Et il y a quelques jours, des paléontologues américains ont annoncé avoir retrouvé la trace de cet événement : ils ont en effet découvert au nord du Canada, sur l île d Ellesmere, le fossile d un poisson qui, un jour, n est pas retourné dans l eau. Cet animal fossilisé serait donc l ancêtre de tous les vertébrés terrestres. Notre ancêtre! Il s appelle le Tiktaalik. Et l information de sa découverte a été relayée dans de nombreux journaux. L As Veyou ne fait donc pas défaut! À quoi ressemblait donc ce Tiktaalik? Un peu à un poisson, un peu à un batracien. Des branchies de poisson et des poumons de batracien. Des nageoires particulièrement développées, qui lui permettaient à la fois de nager et de marcher. Et les spécialistes reconnaissent dans son squelette une oreille intermédiaire entre celle d un poisson et celle d un batracien. Mais quelle mouche a donc piqué cet animal, quelles pressions ont conduit l évolution à le faire sortir de l eau? Il est très probable qu à l origine, toutes ces adaptations ne soient pas apparues pour sortir de l eau, mais bien pour y retourner! En effet, le climat était tropical à l époque du Tiktaalik, et il est certain que beaucoup de poissons ont péri au fond de petites mares asséchées par l évaporation. Dans de telles conditions, les poissons qui parvenaient à utiliser leurs nageoires pour ramper hors de l eau et trouver une mare plus profonde se voyaient bien avantagés! Et au cours de ces pénibles déplacements, pouvoir respirer hors de l eau était un atout supplémentaire. Jusqu au jour où l évolution a fait de ces poissons les premiers batraciens de l histoire de notre planète! Mais que reste-t-il aujourd hui à nos batraciens, de cette ancienne vie aquatique? Beaucoup de choses en fait! Regardez un triton nager dans sa mare : il ondule comme une truite. Et une salamandre qui traverse un chemin pour retourner dans son ruisseau : même si elle est hors de l eau, bien posée sur ses quatre pattes, son déplacement dandinant est très similaire à ces ondulations. La peau des batraciens est bien mal adaptée à une vie terrestre : elle est tout à fait perméable a l eau. C est-à-dire que le liquide contenu à l intérieur de l animal peut s évaporer exactement comme si c était un liquide exposé à l air libre. C est la raison Natagora-Jeunes

9 pour laquelle, lorsqu on empoigne une grenouille, il faut toujours avoir les mains humides, pour éviter que l animal ne se dessèche. Et puis la majorité des batraciens doivent rejoindre un point d eau pour pondre. Et les larves, les têtards, mènent une vie entièrement aquatique. Mais l histoire de l évolution des batraciens ne s arrête pas la. Certains d entre eux ont subi une autre transformation majeure : ce sont devenus de véritables machines à faire des bons. Grâce à des pattes arrières hyper-développées et musclées, les grenouilles et crapauds sont de véritables athlètes. Ainsi la bien nommée grenouille roquette, qui vit en Australie, peut faire des bonds spectaculaires de cinquante fois sa longueur. Il n y a pas de doute, si une telle grenouille pouvait atteindre la taille d un homme, le record du monde du saut en longueur 1 serait immédiatement battu. Sans élan et sans vitamines! Triton alpestre Mais tout ceci nous éloigne bien de nos principales préoccupations de naturalistes. Car malheureusement, cette histoire débutée il y a des centaines de millions d années est mise en péril dans nos contrées par les habitudes d hommes modernes que nous sommes devenus. Alors pour que la grande aventure des batraciens puisse se poursuivre, nous vous invitons à une journée pour apprendre à mieux connaître les batraciens et ensuite les protéger! Tous les détails sur cette sortie se trouvent dans l agenda des activités, page 4 de cet As Veyou. Dessin et photos : Tiktaalik : Dave Souza, Triton alpestre : Antoine Grenouille verte : Anthony 1 Le record du monde actuel, réalisé a Tokyo en 1991 par Mike Powell, est de 8,95 mètres Grenouille verte L As Veyou n 62 Mai-juin 2006

10 Birds day Birds Day Le rapport de la première édition Par David Birds Day 10 Natagora-Jeunes Cette première édition du Birds day s est déroulée le 1ier et 2 janvier groupes y ont participé. Le temps n était pas très favorable le 1 er (ce qui a empêché Anthony d observer longuement sur le terrain) ; le 2 le temps était un peu plus clément (même s il y avait assez bien de brouillard). Certains participants comme Arnaud, n ont pu observer longuement pour cause de blocus mais ont quand même voulu participer pour donner une idée de l avifaune autour de chez eux en cette période. Il faut bien préciser avant toute analyse que la répartition des lieux n était pas très représentative (la province de Liège était la seule très bien représentée). Mais cela donne quand même une bonne idée de l avifaune présente en hiver chez nous. Le total des deux journées est de 117 espèces. Si l on exclut les espèces des pays étrangers (Espagne et Finlande), cela nous fait un total de 77 espèces pour la Belgique (ce qui n est pas beaucoup plus que le meilleur résultat de 61 espèces). On peut déjà remarquer qu aucune espèce n a été observée simultanément par tous les groupes (même pas le pigeon domestique, ni le moineau domestique, ni la charbonnière ou le merle noir). Cela montre que même pour les espèces très communes, il n est pas toujours évident de les trouver quand on les cherche vraiment. Pour la Finlande, on constate qu il reste très peu d espèces en hiver (23 pour Mikko et Jussi, deux de mes amis ornithologues finlandais), même si l on se trouve dans l extrême sud de la Finlande. Il faut savoir que même dans le sud, la mer gèle et les oiseaux sont chassés encore plus au sud (pour notre plus grand plaisir). Il ne reste que les sédentaires. À cette date là, la mer n était pas encore gelée et il restait quelques anatidés (cygne tuberculé, harle, colvert, ), quelques laridés, encore quelques turdidés (comme la grive litorne) et même un sylviidé (le roitelet huppé). Le reste était composé d oiseaux sédentaires (mésanges, pic, grimpereau, corvidés, fringilles). Dans le grand nord, comme la Laponie, il reste encore moins d espèces ; un ami qui avait passé là-bas le nouvel an m a dit qu il n avait vu que 5 espèces (dont le mésangeai) Pour l Espagne, il s agissait surtout des espèces des marais côtiers puisqu Antoine et Elodie se trouvaient dans le Rio du Guadalquivir. Il y avait beaucoup d espèces d anatidés, de limicoles, d échassiers (hérons, spatule, cigognes, flamant ). Je suis sûr que s ils avaient aussi visité des milieux plus forestiers, ils auraient pu avoir bien plus d espèces (ils n avaient pas par exemple de mésanges, ni de pics ). Ils ont pu rencontrer quelques espèces de chez nous qui hivernaient là-bas : serin cini, tarier pâtre, alouette des champs, pipit farlouse, etc. Observons maintenant les résultats des espèces pour la Belgique. Les espèces les plus observées (par les 6 observateurs belges) sont, sans grande surprise, la buse va-

11 riable, le rougegorge, le geai des chênes, l étourneau sansonnet, la corneille noire et, étonnamment, la mésange nonnette. Ce sont pour la plupart des espèces très communes et visibles (comme le geai). On pourra remarquer dans cette catégorie, l absence de la pie, du merle, des mésanges charbonnière et bleue, du pigeon domestique En ce qui concerne les espèces plus rares, on peut mettre en évidence les suivantes : une grande aigrette vue par Anthony, un busard Saint Martin et un sizerin flammé. Nicolas a quand même réussi à nous dénicher deux rapaces nocturnes (hulotte et chevêche). Robin et Damien ont repéré un hivernant peu commun chez nous mais qui a tendance à rester de plus en plus : le pouillot véloce. La pie-grièche grise a été vue par deux observateurs différents. Etonnamment, le bouvreuil pivoine a été très observé (5/6) alors que c est une espèce discrète. Les espèces belges les plus représentées sont bien sûr les espèces sédentaires ou hivernantes : les mésanges, pics, fringilles, anatidés et corvidés. Les espèces exotiques ou domestiques sont aussi bien représentées (avec le pigeon domestique, l ouette et les deux bernaches). En tout cas, je tiens à remercier tous les participants pour leurs observations. J espère qu ils participeront nombreux à la deuxième édition du 13 et 14 mai qui nous permettra de comparer avec les résultats hivernaux (surtout s ils sont réalisés dans les même endroits qu en hiver). Voici le résumé de ce Birds day de janvier avec les participants, la date, le nombre total d espèces, le lieu, la durée et la météo s ils étaient précisés. Antoine + Elodie (1/01/06) Total d espèces : 64 Lieu : Espagne, Rio du Guadalquivir Disqualification : utilisation d engin motorisé Mikko + Jussi (01/01/06) Total d espèces : 23 Lieu : Finlande, Viikki et Kallahdenniemi (côte près de Helsinki) Météo : -1 C grand vent + neige Nicolas (1/01/2006) Total d espèces : 44 Lieu : Chevetogne et environ Météo : beau temps jusque 10H30 puis brouillard Anthony (1/01/2006) Total d espèces : 36 Lieu : Semois (de Moyen à Jamoigne) + village Durée : 3h00 Alexandre (1/01/06) Total d espèces : 37 Lieu : Bois du Fiérain (Lambermont, mangeoire, Domaine provincial de Wégimont ) Arnaud (1/01/06) Total d espèces : 25 Lieu : jardin + campagne de Heusy Durée : 1h30 Damien + Robin (2/01/06) Total d espèces : 25 Lieu : Xhoris, Comblain-au-pont, Rivage, Harzé Durée : 5h30 Météo : brouillard assez dense David (2/01/06) Total d espèces : 61 Lieu : Visé-OstMaarLand-Hermalle-sous- Argenteau-Argenteau Durée : 5h30 Le tableau complet des observations est disponible en ligne à la page L As Veyou n 62 Mai-juin

12 Jouons un peu... Mots-fléchés réalisé à Chassepierre par Romain, Nicolas, Robin, Xavier et mis en forme par Dominique Grand ennemi des pêcheurs 2. Grand consommateur de noyaux de cerises 3. Je réajuste le diamètre de la cavité dans laquelle je fais mon nid 4. Le plus grand des limicoles 5. J ai pris un coup de soleil à une de mes extrémités 6. Le plus petit des grèbes 7. Rapace aux ailes pointues 8. On dit que je fais le printemps 9. J ai la tête marquée par un grand sourcil blanc et je porte un collier 10. Meilleur pêcheur que Romain 11. Rapace nichant au sol 12. Je dois mon nom à ma couleur 13. Héron blanc 14. Proie favorite de l autour 15. Rapace le plus courant de Belgique 16. En latin, on me nomme Prunella modularis 17. Je suis très réputé pour mon chant 18. J ai une queue fourchue mais je ne suis pas une hirondelle 19. Ancien nom du tarier 20. Anagramme d EPI 21. C est ma cousine 22. Je me cache dans la pendule 23. Oiseau végétarien 24. Je hoche la queue très souvent 25. On me dit d été ou d hiver 26. J ai une virgule noire sur la joue 27. Je peux être biset 28. Cousine du merle 29. Citron perché dans un arbre 30. Adjectif signifiant du grand nord 31. En latin, on me nomme phylloscopus trochilus 32. J ai la tête solide 33. Je suis autour de la table ronde 34. Gardien de la forêt 12 Natagora-Jeunes

13 Voyage Sur la piste du kiwi Par Adrien Cette année, j ai pu enfin réaliser un vieux rêve d étudiant en blocus: partir en vacances pendant le congé de Pâques au lieu d ingurgiter d indigestes syllabus! Destination la Nouvelle-Zélande, où j ai rejoint un cousin présent sur place depuis quelques mois. Le pays du kiwi, du rugby et du Seigneur des Anneaux m a donc vu débarquer un beau matin, encore tout ankylosé de ces 25 heures de vol. Impressions néozélandaises Avec seulement 4 millions d habitants pour un territoire neuf fois plus grand que la Belgique, le moins que l on puisse dire c est qu on ne se marche pas sur les pieds en Nouvelle-Zélande! Par contre, la densité de moutons est nettement supérieure : il y en aurait pas moins de 60 millions, soit 15 moutons par habitants! Un chiffre qui force le respect quand on sait que la Belgique ne compte que 4 millions de vaches, soit 0,4 vache par habitant! Mais revenons à nos moutons Le voyage Les villes néo-zélandaises sont modernes, tentaculaires 1 et relativement moches. Ne nous y attardons pas. Prenons l avion pour l île du sud (Southland), une véritable réserve naturelle grandeur nature et embarquons dans notre voiture locale, une rutilante Nissan Bluebird 1989 avec matelas (pouilleux) dans le coffre et volant à droite, pour trois semaines de dépaysement total. La première étape de notre voyage passe par le Fiordland, une région du sud-ouest de l île majoritairement couverte par le Fiordland National Park, une des plus grandes réserves naturelles au monde (photo dans le titre)! C est parti pour une rando de quatre jours, le fameux Milford Track, depuis le bout du lac de Te Anau (qu on peut voir dans LOR 2 ), uniquement accessible en bateau, jusqu à Milford Sound, à une soixantaine de kilomètres de là. La nature est luxuriante et le bush (nom de la forêt locale) d une densité impressionnante. On n y voit pas à deux mètres! Tout au long de notre chemin, les oiseaux sont présents, pas farouches du tout ; le fantail et son vol papillonnant, le petit tomtit aussi curieux qu abondant, le tui et le bellbird au chant si particulier qui rappelle un peu celui du loriot, De hutte en hutte (les refuges locaux) et de forêts en montagnes, la Nouvelle-Zélande se laisse découvrir, parfois sous le soleil, parfois sous la pluie 3. Une rando en appelle une autre et quelques jours plus tard nous reprenons la route pour Wanaka, départ de la célèbre L As Veyou n 62 Mai-juin

14 Cascade Saddle, une des randos les plus physiques de Nouvelle- Zélande. Ici, point de zig-zag entre le bas et le haut de la montagne mais une impressionnante ligne droite. En comparaison le Chemin des Chasseurs pyrénéen (pour les connaisseurs) c est de la rigolade! Et nos efforts ne sont même pas récompensés par le panorama au sommet puisque tout est bouché Le temps de faire redescendre son rythme cardiaque en-dessous du seuil critique et il est déjà temps d entamer la descente explose-genoux, sous le regard aiguisé du faucon de Nouvelle- Zélande et du kéa, cet étrange perroquet de montagne grand consommateur de joints en caoutchouc de voitures. Avançons rapidement dans le temps, passons par un glacier qui descend à deux cents mètres au-dessus du niveau de la mer, des falaises aux formes tourmentées attaquées par les vagues, les phoques de la mer de Tasman et quittons la West Coast pour le centre du pays, au cœur des Alpes, dans le petit village d Arthur Pass, le plus haut de Nouvelle-Zélande. Sur les sommets aux alentours, la neige est omniprésente et le danger d avalanche élevé. Quelques jours de promenades dans la neige, sans faire trop de bruit, puis bref passage dans le «Rohan» (cf. LOR) et il est déjà temps de reprendre la route pour Christchurch, dernière étape avant Auckland puis la Belgique. La Nouvelle-Zélande et la nature Kéa se demandant par où il va commencer à attaquer la voiture sur laquelle il est posé... Point de vieilles pierres en Nouvelle- Zélande. Le joyau du pays c est sa nature et les Néo-Zélandais l ont bien compris. Le DOC, «Department of Conservation», omniprésent, gère de manière ultra professionnelle les milliers de kilomètres carrés de réserve naturelle que compte l île. Partout, de nombreuses infrastructures sont mises en place pour permettre le développement d un tourisme respectueux de l environne- 14 Natagora-Jeunes ment. L information concernant le travail effectué par le DOC est clairement visible et la moindre hutte du fin fond du Fiordland sera décorée de posters présentant des oiseaux menacés comme le kiwi ou le canard bleu. Au point de vue ornithologique, l avifaune néo-zélandaises est loin d être aussi abondante que celle de son voisin australien 4, mais elle compte bon nombres d espèces remarquables et uniques. Tout d abord de nombreuses espèces endémiques comme le kéa, le faucon de Nouvelle-Zélande, le canard bleu, le tui,... Ensuite de nombreux visiteurs d étés qui fuient l hiver de l hémisphère nord, essentiellement des limicoles sibériens. Enfin, de nombreux oiseaux de chez nous (pinson, verdier, moineau,...) introduits par les colons européens au 19 e siècle pour retrouver l ambiance visuelle et sonore de leur pays natal. Tout cela se mélange harmonieusement... sauf que... Avant d être colonisée par les Anglais, l île ne comptait aucun prédateur. Certaines espèces comme le moa ou le kiwi ont donc naturellement évolué vers un état d oiseau non volant. Le premier a été décimé au 15 e siècle par les premiers visiteurs humains de l île, les Polynésiens. Le second, suite à l introduction de prédateur comme le possum, une sorte de gros

15 chat venu d Australie, le rat et l hermine, s est fortement raréifié et ne doit sa survie actuelle qu aux mesures d éradications des prédateurs prises par le DOC. Ainsi en Nouvelle-Zélande on traque avec acharnement les prédateurs du kiwi, devenu une icône nationale 5. D après les études comparatives menées par le DOC entre des régions où les prédateurs sont piégés et d autres où ils ne le sont pas, ces mesures permettraient d augmenter de façon assez impressionnante les populations d oiseaux menacés. Et la conscience de cette lutte à mener pour sauver le kiwi s est étendue à la population toute entière. Un Néo-Zélandais qui apperçoit un possum dans la lumière de ses phares va accélérer pour être sûr de ne pas le louper! Au point de vue culture, la Nouvelle-Zélande n est pas vraiment dépaysante. Remplacez le foot par le rugby, la Jupiler par la Speights, les maisons en briques à étage par des maisons en bois de plain-pied, roulez à gauche et arrosez votre pelouse s il a plu toute la nuit et vous voilà (presque) néozélandais! C est un peu vite dit, of course, mais je ne vais pas tout dévoiler ici... Un œuf gigantesque Le kiwi est un oiseau ratite qui habite la Nouvelle-Zélande. Il existe cinq espèces différentes. Son nom est un emprunt au terme maori kivi-kivi qui désigne cet oiseau. Le kiwi, de la taille d une poule (environ 55 cm pour 2 à 3 kg), est doté d ailes, réduites à des moignons (il est donc incapable de voler), d un long bec, d un plumage brunâtre et est dépourvu de queue. Les kiwis ont une vue médiocre, mais un odorat développé. Leurs narines sont situées à l extrémité de leur long bec. Le kiwi reste caché le jour et sort la nuit chercher sa nourriture, des larves d insectes qu il trouve dans le sol grâce à son odorat. Les kiwis vivent en couple, et ce pendant une trentaine d années. La femelle est plus grosse que le mâle, et pond des œufs qui représentent environ 20% de son poids. Proportionnellement, c est le plus gros œuf du monde. L œuf le plus lourd jamais pesé faisait 500 g! C est le mâle qui couve les œufs. L incubation dure de 70 à 80 jours. 1 Auckland, la plus grande ville du pays, ne compte qu un million d habitants mais est trois fois plus grande que Londres Devinez pourquoi!? (Réponse dans le texte) 2 Lord of the Rings 3 Le Fiordland est une des régions les plus pluvieuses au monde 4 En une journée les ornitologues locaux n ont jamais vu plus que 75 espèces 5 Tout est «kiwi» là-bas! C est le surnom des habitants (un kiwi = un Néo-Zélandais) et le mot kiwi est omniprésent. Kiwi bank, big kiwi welcome, kiwi sur les timbres kiwi sur les pièces de monnaie,... On peut véritablement parler de kiwimania! Quelques bons livres et sites : H. Robertson & B. Heater, The Hand Guide of the Birds of New-Zealand, Penguin Tramping in New-Zealand, LonelyPlanet Photos : L As Veyou n 62 Mai-juin

16 POSTES AU SEIN DE NATAGORA-JEUNES Renseignements généraux et accueil Élodie Naveau rue du Snapeux 57 à 4000 Liège 0499/ Trésorerie Éléonore Dewandre rue A. Gemenne 52 à 5170 Profondeville 0498/ COA (enquêtes, recensements...) Antoine Derouaux rue du Snapeux 57 à 4000 Liège 0498/ Natagora - Jeunes Calendrier des activités Anthony Rongvaux rue du Charmois 14 à 6810 Izel pategaumais@yahoo.com, 0495/ L As Veyou Antoine Derouaux rue du Snapeux 57 à 4000 Liège antoine_derouaux@yahoo.com, 0498/ Adrien Dewandre rue A. Gemenne 52 à 5170 Profondeville adrien.dewandre@gmail.com, 0494/ Activités extraordinaires (Birds Day,...) David Dufour rue de Jupille 113 à 4600 Visé daviddufour07@yahoo.fr, 0494/ Webmestre Élise Pire rue Franklin Roosevelt 31 à 6840 Neufchâteau pire.elise@gmail.com Compte Natagora-Jeunes : Courriel : natagora_jeunes@yahoo.fr Site internet :