DIAGNOSTIC TERRITORIAL. DUPAYSCHALONNAIS enjeux et questions pour l avenir. page 1

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1 DIAGNOSTIC TERRITORIAL DUPAYSCHALONNAIS enjeux et questions pour l avenir page 1

2 édito Aménager le territoire, permettre le développement de chaque commune dans le cadre d une vision globale partagée, rechercher un meilleur équilibre entre les espaces urbains et ruraux, atténuer nos points faibles, jouer sur nos atouts communs... Voici un aperçu des sujets qui mobilisent aujourd hui les élus du Grand Chalon et du Pays du Chalonnais. Le diagnostic territorial synthétisé dans cette plaquette retrace les enjeux identifiés nécessitant des réponses collectives. Une démarche de prospective territoriale permettra ensuite d imaginer les futurs possibles à moyen et long termes. Le Schéma d aménagement durable qui en découlera fixera des objectifs volontaires de développement équilibré du territoire du Pays Chalonnais. Christophe Sirugue Président du Grand Chalon Benoît Regnault Président du Pays du Chalonnais sommaire Des dynamiques positives, des déséquilibres croissants : Des dynamiques démographiques et sociales duales... Des fonctionnements économiques contrastés... Des pôles modestes autour d une grande ville... Un territoire, des ressources et des richesses communes : Les espaces naturels et agricoles... L eau, l énergie : des enjeux contemporains... Des atouts paysagers à valoriser page 2

3 DES DYNAMIQUES démographiques et sociales duales Périurbanisation forte et affaiblissement de la ville-centre Entre 1990 et 2007, le Pays du Chalonnais a connu une croissance démographique positive de 0,3 % par an, soit plus du triple des croissances départementale et régionale. Cette croissance a été très déséquilibrée, la ville-centre de Chalon-sur-Saône se dépeuplant au profit de ses couronnes (perte de habitants soit 14% de la population). Parallèlement, les hausses de population ont été importantes dans les communes périphériques au sein du Grand Chalon (hausse de 18% de la population), et dans les secteurs de la Bresse chalonnaise et du Val de Saône (hausse de 24% de la population dans la Communauté de Communes Saône et Bresse). Ces évolutions démographiques s expliquent notamment par une production de logements soutenue dans les secteurs ruraux du Pays (croissance du parc de logements de 27% entre 1990 et 2007). Des déséquilibres sociaux croissants La production de logements, en plus d avoir été déséquilibrée d un point de vue quantitatif, l a été d un point de vue qualitatif. Les communes rurales ont privilégié une production d habitat individuel (90%) à destination des propriétaires. A l inverse, l offre locative, l offre sociale et les logements collectifs sont concentrés dans la ville-centre et certains pôles ruraux. Ce déséquilibre de l offre d habitat contribue à renforcer les déséquilibres sociaux du territoire. La ville-centre concentre les populations en difficultés, mais également les petits ménages (personnes âgées, étudiants et jeunes actifs), alors que les communes périurbaines attirent de grands ménages aux ressources importantes (couples avec enfants). Ces déséquilibres fragilisent le Pays, parallèlement à un phénomène de vieillissement qui se ressent déjà dans les secteurs les moins dynamiques et qui s accentuera dans la prochaine décennie. Comment contrecarrer la baisse de population de la ville-centre qui concentre l emploi et les services? Quels objectifs de mixité sociale méritent d être fixés à l échelle de l Agglomération comme du Pays? Comment diversifier l offre d habitat pour permettre aux différents ménages, en milieu urbain comme en milieu rural, de trouver les logements adaptés à leurs besoins? page 3

4 Des fonctionnements économiques contrastés Une forte concentration de l emploi à Chalon L emploi est fortement concentré sur la ville-centre (53% de l emploi) et son unité urbaine (72% de l emploi). Cette situation s explique par la présence de pôles d activité industriels et tertiaire majeurs, comme la mécanique et la métallurgie, les services aux personnes et aux entreprises, l enseignement et les services publics. Même si le secteur industriel connaît certaines difficultés, les pôles d emplois qu il génère encore sont porteurs de dynamisme pour tout le territoire. Elle s explique également par une offre commerciale développée jusqu à saturation (grande distribution notamment), offre commerciale qui entre en compétition avec l offre de proximité que l on retrouve dans les petits pôles ruraux. Des activités rurales qui tiennent le territoire L activité agricole subit les pressions foncières de l urbanisation, notamment au sien du Grand Chalon. L arrivée de nouveaux habitants dans les villages et l augmentation des trafics routiers qui en découle peuvent générer des conflits d intérêts entre agriculteurs et habitants. De nouvelles opportunités peuvent également apparaitre, notamment par le développement de la vente directe. Parallèlement, les activités commerciales et les services de proximité subissent l effet concurrentiel de l offre chalonnaise. L emploi rural appelle à être soutenu, dans un contexte de périurbanisation qui tend à désolidariser les nouveaux habitants de la vie villageoise de proximité. Quelle part de l emploi la ville-centre doit-elle concentrer? Quelles filières majeures doivent être soutenues à Chalon et comment? Quelles activités les polarités rurales doivent-elles offrir et comment peuvent-elles être soutenues? Quel équilibre commercial trouver entre l offre de grande distribution et l offre de proximité? page 4

5 Des pôles ruraux modestes autour d une grande ville Une hiérarchie urbaine à maillons manquants La ville-centre représente un pôle d emploi et de services majeur, d envergure régionale (second pôle commercial après Dijon). En périphérie du Pays, se trouvent des petites villes d envergure intermédiaires (Tournus et Chagny notamment) mais aucun sur le territoire du Pays. Les pôles secondaires au sein du Pays sont des pôles de proximité, qui assurent une offre d emploi et de services limitée, d où une dépendance des territoires ruraux à la ville-centre. Des déplacements motorisés importants A l'échelle du pays chalonnais, près de 80% des déplacements domicile-travail se font en voiture. Ce chiffre s'explique non seulement par la forte concentration des emplois sur l Agglomération de Chalon, mais aussi par une offre en transport collectif encore peu développée à cette échelle et qui se réduit à mesure que l'on s éloigne de la ville-centre. Aussi, hors transport scolaire, près de 70 communes ne sont pas desservies par un transport collectif. Au final, cette organisation du territoire favorise une forte utilisation de la voiture qui se traduit par des consommations énergétiques et des émissions de gaz à effet de serre importantes. Dans un contexte d'augmentation du coût de l'énergie, cette situation vient renforcer la vulnérabilité énergétique des ménages situés dans les communes rurales les plus éloignées de Chalon-sur-Saône. Néanmoins, le territoire dispose d'un atout à valoriser pour développer un système de transport collectif structurant : la ligne ferroviaire Paris- Lyon - Marseille. Quel développement des communes et des bourgs pour équilibrer le territoire et assurer plus de proximités? Comment assurer la cohérence entre développement urbain et desserte en transport en commun sans fragiliser les communes rurales? Comment organiser l offre de transport collectif sur un territoire majoritairement rural? page 5

6 Les espaces naturels et agricoles Une biodiversité précieuse Quatre entités écologiques principales composent le territoire: le val de Saône, les côtes chalonnaise et mâconnaise, la vallée de la Grosne et la Bresse. Ces entités abritent une grande richesse de milieux écologiques : prairies inondables, pelouses sèches, forêts de plaine et forêts alluviales,. A l'échelle du pays, l'ensemble de ces milieux et leurs connections constitue un réseau écologique fonctionnel qui assure aujourd'hui encore une circulation aisée des espèces. Néanmoins, la consommation croissante d'espace pour l'urbanisation et la fragmentation des milieux par les infrastructures de transport viennent le fragiliser. Une urbanisation consommatrice d espace Le développement humain, pour le logement ou pour l activité économique, consomme des surfaces naturelles et agricoles. Depuis 1976, pas moins de hectares ont été consommés. La densité des extensions urbaine est de plus en plus faible, et la consommation s accélère. Ces consommations impactent les milieux naturels mais également les ressources agricoles, qui constituent pourtant un patrimoine alimentaire précieux. Entre 2002 et 2010, environ hectares agricoles ont changé de destination, dont 500 hectares sur le seul périmètre du Grand Chalon. Quel modèle de développement mettre en place pour assurer la croissance du territoire tout en préservant les espaces naturels et agricoles? Quels «corridors écologiques» doit-on préserver en priorité? Quelles formes de développement urbain permettent de limiter la consommation d espace? page 6

7 L eau, l énergie : des enjeux contemporains Une ressource en eau commune Le Val de Saône joue un rôle stratégique puisqu'il procure près de 90% de l'eau potable du territoire. Cependant, la qualité de l eau se dégrade sous la pression de multiples pollutions issues de l'activité agricole et viticole, de l'activité industrielle mais aussi de l'urbanisation croissante (problématique d assainissement). Le Pays Chalonnais est concerné par des risques importants liés aux inondations. Les zones potentiellement inondables représentent ainsi près de ha, soit 16% du territoire, et concernent 59 communes. Pour limiter les conséquences des inondations, des documents de prévention limitent les possibilités de développement dans les secteurs à risque. La maîtrise de l'énergie Les consommations énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre d'un territoire sont fortement liées aux caractéristiques de son parc de logements et à la structure de ses déplacements. La grande part de logements individuels dans les communes rurales ou bien l ancienneté du parc de logements dans la ville-centre engendrent d importantes consommations énergétiques. La prépondérance de l utilisation de la voiture pour les déplacements vient renforcer la dépendance globale du territoire aux énergies fossiles tandis que les potentiels de production d'énergie renouvelables et notamment du bois énergie sont encore peu mobilisés. Comment garantir durablement la qualité et les usages de la ressource en eau du territoire? Comment réduire la vulnérabilité du territoire vis-à-vis des inondations et du ruissellement? Quelle solidarité amont aval dans la gestion des problématiques d inondation? Comment réduire les consommations énergétiques liées aux logements et aux déplacements? Comment favoriser le développement des énergies renouvelables à l échelle du Pays Chalonnais? page 7

8 Des atouts paysagers à valoriser Des paysages de qualité Le Pays Chalonnais bénéficie d une richesse et d une diversité paysagères importantes. De grands ensembles remarquables, comme la côte viticole, la vallée des Vaux, les vallées bocagères et la «Montagne» de Sennecey-le-Grand, méritent d être préservés. Leur mise en valeur permettrait d autre part de renforcer l attractivité du Pays sur le plan touristique. En outre, le territoire est traversé par de grands axes de découverte très fréquentés. La perception des paysages depuis ces axes (RCEA, RN6, A6, Route des Grands Vins) joue un rôle important dans l image que le territoire peut renvoyer. Des pressions importantes Cette richesse paysagère semble peu protégée face aux pressions du développement et de l urbanisation. D une part, les extensions urbaines en milieu rural participent trop souvent à une dégradation du paysage à l approche des villages : occultation des silhouettes villageoises, banalité des pavillons et perte d identité architecturale. D autre part, les extensions le long des axes de découverte participent à la fermeture de vues remarquables. Certains axes, comme la RCEA et la RN6 dans le secteur de Sennecey-le-Grand, sont encore préservés et offrent des séquences paysagères de qualité. D autres, comme la RN6 et l A6 dans leur traversée de la Communauté d Agglomération, offrent des vues dégradées qui pourraient mériter d être requalifiées. Quels secteurs sont remarquables d un point de vue paysager? Comment faire coïncider un développement résidentiel et économique avec une préservation paysagère? Quelles actions mettre en œuvre pour réhabiliter les zones résidentielles et économiques dégradées? Dans quelle mesure doit-on préserver les axes de découverte qui offrent des perceptions remarquables? page 8

9 147 COMMUNES HABITANTS MÉNAGES EMPLOIS Mission d élaboration du diagnostic territorial et des orientations d aménagement à l échelle du Pays Chalonnais, Cabinet URBICAND, Juin 2011 Contact : Stéphanie VALETTE, Direction Aménagement et développement du Territoire, Grand Chalon stephanie.valette@legrandchalon.fr - Tel :