Secrétariat du Grand Conseil PL 10218



Documents pareils
Imposition partielle des rendements provenant de participations détenues dans la fortune privée et limitation de la déduction des intérêts passifs

Aspects fiscaux de l entreprise

Le GRAND CONSEIL de la République et canton de Genève décrète ce qui suit :

Quelques aspects fiscaux du financement

5.9 Comment sont imposées les assurances vie Constitutives de Capital

Loi fédérale sur l impôt fédéral direct (LIFD) Première partie Introduction. du 14 décembre 1990 (Etat le 1 er janvier 2014)

Aide-mémoire Retraite et prestations de vieillesse. Pour votre sécurité sociale

Secrétariat du Grand Conseil PL 9487-A

(LIPP-V), (D

Les déductions fiscales. Déclaration Déclaration d impôt d impôt

Séminaire du 26 Mars 2013

N 377 ASSEMBLÉE NATIONALE PROPOSITION DE LOI

RD 852-B M Secrétariat du Grand Conseil. Date de dépôt : 9 avril 2013

2.09 Etat au 1 er janvier 2013

Caisse de pension et propriété du logement/

La dénonciation spontanée non punissable et le rappel d impôt simplifié pour les héritiers. Entrée en vigueur le

Compte bancaire ou assurance vie?

Statut des indépendants dans les assurances sociales suisses

modifiant la loi générale sur le logement et la protection des locataires (LGL) (I 4 05) (Pour favoriser la réalisation de logements)

Circulaire du directeur des contributions DES L.I.R. n 111bis / 1 du 11 décembre 2002 CONTRIBUTIONS DIRECTES

Impôt fédéral direct Impôt anticipé. Berne, le 17 juillet Circulaire n o 18. Imposition des cotisations et des prestations du pilier 3a

Loi sur les finances de la Confédération

Loi sur le revenu déterminant le droit aux prestations sociales cantonales (9135)

Daniel Schafer Associé. Gilbert Ladreyt Associé

Loi concernant la Fondation de prévoyance en faveur du personnel des Transports publics genevois (LFPTPG) (11230) B du 29 novembre 2013

Secrétariat du Grand Conseil PL 9928-A

Argumentaire du PS Suisse en faveur de son initiative pour des impôts équitables

Rapport concernant l'exercice 2014 de la Banque Cantonale du Valais

Ordonnance concernant la convention de double imposition américano-suisse du 2 octobre 1996

Prêts pour l avenir. Dans vos propres murs. Devenir propriétaire: les clés pour réaliser son rêve.

Guide Indépendants. Personnes physiques Une aide pratique pour remplir la déclaration des indépendants ( Annexes B1, B2, B3, B4 )

La Fiscalité de l Épargne Salariale

Le cadre fiscal et social de l épargne salariale pour l épargnant

Séminaire Association des médecins-dentiste de Genève Système suisse de prévoyance Fisca finance SA

> Abréviations utilisées

modifiant la loi sur la gestion administrative et financière de l Etat (LGAF) (D 1 05)

- Septième partie : Financement Dinars Au nom du peuple,

Projet de loi modifiant la loi d'application de la loi fédérale sur l'aménagement du territoire (L 1 30)

Assurance-maternité et adoption dans le canton de Genève

1 Ce mémento fournit des informations sur les cotisations

REGIME APPLICABLE AVANT LE 1 ER JANVIER

3 e pilier, prévoyance privée. Assurance vie

GUIDE PRATIQUE DE LA SCI MISES A JOUR et COMPLEMENTS D'INFORMATIONS

IMPOSITION DES INTÉRÊTS, DES DIVIDENDES ET DES GAINS EN CAPITAL A CHYPRE LOIS ET DÉCRETS

GUIDE PRATIQUE entreprises d assurance exerçant en Suisse Liechtenstein

Les nouvelles modalités d imposition des dividendes perçus par des personnes physiques

26 Contrat d assurance-vie

FCPI et FIP ISF Réduction d ISF en faveur de l investissement dans les PME La règle «de minimis» Calcul de la réduction d ISF : Réduction d ISF =

«Une fiscalité attractive pour l entrepreneur et son entreprise : comment procéder? Une approche»

Secrétariat du Grand Conseil PL 8601-A

Accompagnement et aides financières de Pôle Emploi

LE GUIDE DE LA TRANSMISSION DE PATRIMOINE

Contrats d assurance vie avec droits acquis

Convention de prévoyance Relation

la fiscalité des valeurs mobilières en 2015

Secrétariat du Grand Conseil PL 9365-A. Rapport. Date de dépôt: 30 août 2005 Messagerie

LES VALEURS MOBILIERES LA FISCALITE DES PLACEMENTS A LONG TERME

LETTRE CIRCULAIRE N

Foire Aux Questions Cocagne Investissement

Secrétariat du Grand Conseil M 1114-B

Actualité Juridique & Fiscale


Loi modifiant la Loi sur les régimes complémentaires de retraite, la Loi sur le régime de rentes du Québec et d autres dispositions législatives

Préavis No au Conseil communal

Accord intercantonal sur l harmonisation des régimes de bourses d études

ACTUALITES FISCALES. Loi de finances 2014 : les censures du Conseil Constitutionnel

BULLETIN OFFICIEL DES IMPÔTS

Fiscalité de l épargne et financement des entreprises. Eléments de constat et propositions

NOTICES D INFORMATIONS 2007

Lundi 8 octobre Nancy. Comment optimiser l organisation de votre patrimoine grâce à la loi TEPA et au projet de Loi de Finances 2008?

Convocations. Assemblées d'actionnaires et de porteurs de parts. Ales Groupe. Société anonyme au capital de Euros

Règlement J. Safra Sarasin Fondation de libre passage (SaraFlip)

Stratégie d assurance retraite

LETTRE D INFORMATION DU DEPARTEMENT FISCAL FEVRIER 2013

Compte bancaire ou assurance vie? 5. Amortissement direct ou indirect?

PLUS-VALUES DE CESSION DE TITRES REALISEES EN 2013 :

Loi sur les contributions directes (LCdir)

Retraite. Date de la retraite

LACOURTE NOTE FISCALE OCTOBRE 2012

Date d acquisition ou d établissement de la police. Traitement fiscal

Exemples de crédits d'impôt fédéral non remboursables. Le montant personnel de base. Le montant en raison de l âge. Le montant pour invalidité.

FOIRE AUX QUESTIONS (FAQ)

Initiative socialiste pour des impôts équitables Commentaires Bernard Dafflon 1

ÉPARGNER ET PRÉVENIR 1

Loi de finances pour 2014 et loi de finances rectificative pour 2013 : Quels sont les principaux changements?

Payer, épargner, prévenir

Encouragement à la propriété du logement

DIRECTION GÉNÉRALE DES FINANCES PUBLIQUES INSTRUCTION DU 2 MARS B-10-12

Nature et risques des instruments financiers

l assurance vie, les entreprises privées et les dividendes en capital

LOI sur les impôts directs cantonaux (LI)

Le présent avis fait suite à certaines questions pratiques qui ont été posées pour pareils emprunts conclus en 2014.

Ouverture d'un compte de libre passage selon art. 10 OLP

Point sur la régularisation fiscale des avoirs non déclarés situés à l étranger.

Nouvelles dispositions en matière

SÉNAT PROPOSITION DE LOI

ADDENDA RELATIF À L IMMOBILISATION DES FONDS AGF

INFORMATIONS SUR LE TRAITEMENT FISCAL DE LA DISTRIBUTION EN NATURE ENVISAGEE

Transcription:

Secrétariat du Grand Conseil PL 10218 Projet présenté par les députés: M me et MM. Olivier Jornot, Jean-Michel Gros, Ivan Slatkine, Michèle Ducret, Jacques Jeannerat, Guillaume Barazzone, Alain Meylan et Gabriel Barrillier Date de dépôt: 26 février 2008 Projet de loi modifiant la loi sur l imposition des personnes physiques Impôt sur le revenu (revenu imposable) (LIPP-IV) (D 3 14) (Réforme de l imposition des entreprises) Le GRAND CONSEIL de la République et canton de Genève décrète ce qui suit : Article 1 Modifications La loi sur l imposition des personnes physiques Impôt sur le revenu (revenu imposable) (LIPP IV), du 22 septembre 2000, est modifiée comme suit : Art. 3, al. 6 (nouveau) 6 Les dividendes, les parts de bénéfice, les excédents de liquidation et les prestations appréciables en argent provenant d actions, de parts à des sociétés à responsabilité limitée, de parts à des sociétés coopératives et de bons de participation ainsi que les bénéfices provenant de l aliénation de tels droits de participation sont imposables, après déduction des charges imputables, à hauteur de 50%, lorsque ces droits de participation équivalent à 10% au moins du capital-actions ou du capital social d une société de capitaux ou d une société coopérative. Art. 6, al. 2 (nouveau, l al. unique devenant al. 1) 2 Les dividendes, les parts de bénéfice, les excédents de liquidation et les avantages appréciables en argent provenant d actions, de parts à des sociétés à responsabilité limitée, de parts à des sociétés coopératives et de bons de ATAR ROTO PRESSE 400 ex. 03-2008

PL 10218 2/8 participation (y compris les actions gratuites, les argumentations gratuites de la valeur nominale, etc.) sont imposables à hauteur de 60%, lorsque ces droits de participation équivalent à 10% au moins du capital-actions ou du capital social d une société de capitaux ou d une société coopérative. Article 2 Modifications à d autres lois 1 La loi sur l imposition des personnes morales (LIPM) (D 3 15), du 23 septembre 1994, est modifiée comme suit : Art. 21, al. 1, 5, let. b et 6 (nouvelle teneur) 1 Lorsqu une société de capitaux ou une société coopérative possède 10% au moins du capital-actions ou du capital social d une autre société ou une participation représentant une valeur vénale d au moins un million de francs, l impôt sur le bénéfice est réduit proportionnellement au rapport entre le rendement net de ces participations et le bénéfice net total. 5 Les bénéfices en capital n entrent dans le calcul de la réduction que : b) si la participation aliénée était égale à 10% au moins du capital-actions ou du capital social de l autre société et si la société de capitaux ou la société coopérative l a détenue pendant un an au moins. Si la participation est tombée au-dessous de 10% à la suite d une aliénation partielle, la réduction ne peut être accordée sur chaque bénéfice résultant d une aliénation ultérieure que si la valeur vénale des droits de participation s élevait à un million de francs au moins à la fin de l année fiscale précédant l aliénation. 6 Les corrections de valeur ainsi que les amortissements effectués sur le coût d investissement des participations d au moins 10% sont ajoutés au bénéfice imposable dans la mesure où ils ne sont plus justifiés. Section 3 Imputation (nouvelle) Art. 36A Imputation (nouveau) L impôt sur le capital n est pas prélevé jusqu à concurrence du montant de l impôt sur le bénéfice. * * *

3/8 PL 10218 2 La loi sur l imposition des personnes physiques Détermination du revenu net Calcul de l impôt et rabais d impôt Compensation des effets de la progression à froid (LIPP V) (D 3 16), du 22 septembre 2000, est modifiée comme suit : Art. 18A Bénéfices de liquidation (nouveau) 1 Le total des réserves latentes réalisées au cours des deux derniers exercices commerciaux est imposable séparément des autres revenus si le contribuable âgé de 55 ans révolus cesse définitivement d exercer son activité lucrative indépendante ou s il est incapable de poursuivre cette activité pour cause d invalidité. Les rachats au sens de l article 2, lettre b sont déductibles. 2 Si un tel rachat n est pas effectué, l impôt est perçu, de la même manière que pour les prestations en capital issues de la prévoyance selon l article 18, sur la part des réserves latentes réalisées correspondant au montant dont le contribuable prouve l admissibilité comme rachat au sens de l article 2, lettre b. 3 Sur le solde des réserves latentes réalisées, l impôt est calculé sur la base du cinquième du taux applicable. 4 La même réduction s applique également au conjoint survivant, aux autres héritiers et aux légataires, pour autant qu ils ne poursuivent pas l exploitation de l entreprise qu ils ont reprise ; le décompte fiscal a lieu au plus tard cinq années civiles après la fin de l année civile dans laquelle le contribuable est décédé. Article 3 Entrée en vigueur Le Conseil d'etat fixe l entrée en vigueur de la présente loi.

PL 10218 4/8 EXPOSÉ DES MOTIFS Mesdames et Messieurs les députés, Le 24 février 2008, le peuple suisse a accepté la loi fédérale sur la réforme de l imposition des entreprises II, par 938 658 oui contre 918 985 non. A Genève, la loi a été acceptée par 68 586 oui contre 61 517 non, soit 52,7% des citoyens, taux qui dépasse le résultat suisse. Cette réforme a trois objectifs : atténuer la double imposition économique des revenus provenant de participations à des entreprises, tels que des dividendes et des parts de bénéfices ; réduire la charge fiscale qui pèse sur le capital des sociétés de capitaux et provoque une érosion de leurs ressources ; supprimer les entraves fiscales à la conservation, à la restructuration et au transfert de propriété des entreprises de personnes. Plusieurs des éléments prévus par la réforme acceptée par le peuple s imposeront automatiquement aux cantons, par le biais de la loi fédérale du 14 décembre 1990 sur l harmonisation des impôts directs des cantons et des communes (LHID). Les cantons disposeront d un délai de deux ans après l entrée en vigueur de la loi fédérale pour adapter leur propre législation. S ils ne l ont pas fait, le droit fédéral sera directement applicable. Le présent projet de loi ne porte pas sur ces éléments. En revanche, plusieurs aspects de la réforme ne s appliqueront à la fiscalité cantonale que si et dans la mesure où le canton le décide. Tel est notamment le cas pour la réduction de la double imposition économique. Or, puisque la plus grande part des impôts reste payée aux cantons, ne pas étendre les effets de la réforme fédérale aux impôts cantonaux serait une totale aberration. Ceux qui ont combattu la réforme fédérale l ont bien compris, puisqu ils ont systématiquement calculé la baisse attendue des recettes en partant du principe que tous les cantons tireraient parti des possibilités d atténuation de la charge fiscale offertes par la réforme. A noter que de très nombreux cantons ont d ores et déjà anticipé la réforme fédérale en introduisant des dispositions portant notamment sur la réduction de la double imposition économique. Ce ne sont aujourd hui pas moins de 17 cantons qui ont d ores et déjà adopté de telles dispositions, le plus récent en date étant le canton du Valais, dont le Grand Conseil a adopté

5/8 PL 10218 en novembre 2007 la réduction à 50% de l imposition des dividendes, en prévoyant que la règle s applique rétroactivement dès le 1 er janvier 2007! S il ne modifiait pas sa législation, le canton de Genève se retrouverait parmi les quelques rares cantons suisses qui ont estimé ne devoir prendre aucune mesure en faveur des PME. Les points pour lesquels les cantons bénéficient d une marge de manœuvre sont au nombre de quatre. 1. Atténuation de la double imposition économique L article 7, alinéa 1, phrase 2, LHID a la teneur suivante : «En cas de dividendes, de parts aux bénéfices, d excédent de liquidation et d avantages d appréciables en argent provenant de participations de tout genre qui équivalent à 10% au moins du capitalactions ou du capital social d une société de capitaux ou d une société coopérative (participations qualifiées), les cantons peuvent atténuer la double imposition économique des sociétés et des détenteurs de participations.» S agissant de l impôt fédéral direct, la loi fédérale du 14 décembre 1990 sur l impôt fédéral direct (LIFD) a mis en œuvre l atténuation de la double imposition de deux manières : - à l article 18b, alinéa 1 LIFD, pour la fortune commerciale ; - à l article 20, alinéa 1bis LIFD, pour la fortune privée. Dans le premier cas, le taux d imposition est de 50%, tandis qu il est de 60% dans le deuxième. Le présent projet propose tout simplement de reprendre ces deux mêmes taux, ainsi que le libellé des dispositions correspondantes de la LIFD. De cette manière, une harmonisation verticale aussi étroite que possible est réalisée, le contribuable pouvant être assuré qu une participation qualifiée sera traitée de la même manière par le fisc cantonal et par le fisc fédéral. Pour la fortune commerciale, il s agit d introduire un nouvel alinéa 6 à l article 3 (produit de l activité lucrative indépendante) de la LIPP IV (D 3 14). Pour la fortune privée, il s agit d ajouter un alinéa 2 à l article 6 (rendement de la fortune mobilière) de la même loi.

PL 10218 6/8 2. Réduction pour participation L article 28, alinéa 1bis, LHID a la teneur suivante : «Les cantons peuvent étendre la réduction aux bénéfices en capital provenant de participations et au produit de la vente de droits de souscription y relatifs si la participation aliénée était égale à 10% au moins du capital-actions ou du capital social ou si elle avait un droit fondé sur 10% au moins du bénéfice et des réserves d une société et que la société de capitaux ou la société coopérative a détenu la participation pendant un an au moins. Si la participation est tombée au-dessous de 10% à la suite d une aliénation partielle, la réduction ne peut être accordée sur chaque bénéfice résultant d une aliénation ultérieure que si la valeur vénale des droits de participation s élevait à un million de francs au moins à la fin de l année fiscale précédant l aliénation.» En droit genevois, la réduction pour participation existe bien entendu déjà, à l article 21 de la loi sur l imposition des personnes morales (LIPM), du 23 septembre 1994 (D 3 15). Il s agit de réduire de 20 à 10% le taux de la participation aliénée, à l article 21, alinéa 5, lettre b. En outre, l extension aux hypothèses où la participation est tombée au-dessus de 10% doit être ajoutée à cette même disposition. A noter qu aux alinéas 1 et 6 de ce même article 21, divers aménagements sont apportés par la partie obligatoire de la réforme. Par souci de cohérence, ils sont inclus dans le présent projet de loi : ce sera tout autant de gagné pour la mise en conformité du droit fiscal genevois. 3. Imputation de l impôt sur le capital L article 30, alinéa 2, LHID a la teneur suivante : «Les cantons peuvent imputer l impôt sur le bénéfice à l impôt sur le capital.» Cette disposition permet aux cantons de transformer l impôt sur le capital en une sorte de socle minimal d impôt sur le bénéfice. Par l effet de cette mesure, l impôt sur le capital ne doit être versé que dans les cas où il est plus élevé que l impôt sur le bénéfice. L impôt sur le capital est prévu au chapitre III de la LIPM. Il s agit d adjoindre aux deux sections existantes une section 3, comprenant un article 36A stipulant que l impôt sur le capital n est pas prélevé jusqu à concurrence du montant de l impôt sur le bénéfice.

7/8 PL 10218 4. Bénéfices de liquidation L article 11, alinéa 5, LHID a la teneur suivante : «Le total des réserves latentes réalisées au cours des deux derniers exercices commerciaux est imposable séparément des autres revenus si le contribuable âgé de 55 ans révolus cesse définitivement d exercer son activité lucrative indépendante ou s il est incapable de poursuivre cette activité pour cause d invalidité. Les rachats au sens de l article 9, alinéa 2, lettre d, sont déductibles. Si un tel rachat n est pas effectué, l impôt est perçu, de la même manière que pour les prestations en capital issues de la prévoyance selon l alinéa 3, sur la part des réserves latentes réalisées correspondant au montant dont le contribuable prouve l admissibilité comme rachat au sens de l article 9, alinéa 2, lettre d. Sur le solde des réserves latentes réalisées, le droit cantonal fixe le taux applicable. La même réduction s applique également au conjoint survivant, aux autres héritiers et aux légataires, pour autant qu ils ne poursuivent pas l exploitation de l entreprise qu ils ont reprise ; le décompte fiscal a lieu au plus tard cinq années civiles après la fin de l année civile dans laquelle le contribuable est décédé.» Il s agit là d un aspect essentiel de la réforme, qui vise à favoriser la transmission des entreprises, et surtout des PME. Pour l essentiel, il s agit d une réforme qui s impose aux cantons. Il reste toutefois à déterminer le taux applicable au solde des réserves latentes, celles qui ne bénéficient pas du traitement privilégié réservé à la part équivalant au rachat admissible. Sur le plan de l impôt fédéral direct, l article 37b, alinéa 1, LIFD précise que le solde des réserves latentes est divisé par 5 avant d être soumis à l impôt. C est la même formule qui est proposée par le présent projet de loi. Il s agit d ajouter un article 18A à la LIPP V (D 3 16). La coutume genevoise étant de ne pas diviser la recette fiscale mais le taux, comme c est déjà le cas à l article 18 de la LIPP V, c est la même formule qui est ici proposée, sous la forme d un nouvel article 18bis reprenant largement le texte de l article correspondant de la LHID.

PL 10218 8/8 Sur le fond, la nécessité absolue et l urgence de projet de loi reposent sur deux évidences : - Plusieurs des points essentiels de la réforme fédérale resteront anecdotiques pour les contribuables genevois s ils ne s appliquent pas également aux impôts cantonaux ; - La compétitivité des entreprises genevoises, et notamment des PME, s accommoderait mal d un cavalier seul de la part de notre canton, si d aventure il ne saisissait pas l occasion de la réforme fédérale pour atténuer les injustices les plus criantes de la fiscalité des entreprises. Au bénéfice des explications qui précèdent, nous vous invitons, Mesdames et Messieurs les députés, à faire bon accueil au présent projet de loi.