Quelles indications aujourd'hui pour la radio du thorax? Dr Cédric CARBONNEIL Chef de projet HAS-SEAP



Documents pareils
PRINCIPALES INDICATIONS ET «NON INDICATIONS» DE LA

Questionnaire santé et soins médicaux pour les moins de 16 ans

MODULE D EXERCICE PROFESSIONNEL NOTION MÉDICO-ÉCONOMIQUE DES DE RADIOLOGIE ET IMAGERIE MÉDICALE. Dr F Lefèvre (1-2), Pr M Claudon (2)

La Dysplasie Ventriculaire Droite Arythmogène

admission aux urgences

RÉFÉRENCES ET RECOMMANDATIONS MEDICALES

QUI PEUT CONTRACTER LA FA?

admission directe du patient en UNV ou en USINV

Mieux vivre avec votre asthme

La toux chronique de l adulte, démarche diagnostique

Patho Med Cours 5. Maladie Pulmonaires Obstructives BPCO Asthme

IMR PEC-5.51 IM V2 19/05/2015. Date d'admission prévue avec le SRR : Date d'admission réelle : INFORMATIONS ADMINISTRATIVES ET SOCIALES

Vaccination et tuberculose en Gériatrie. Unité de Prévention et de Dépistage: Centre de vaccination et centre de lutte anti tuberculeuse CH Montauban

prise en charge paramédicale dans une unité de soins

S o m m a i r e 1. Sémiologie 2. Thérapeutique

Parcours du patient cardiaque

Leucémies de l enfant et de l adolescent

INSUFFISANCE CARDIAQUE DROITE Dr Dassier HEGP

4eme réunion régionale des référents en antibiothérapie des établissements de Haute-Normandie

La prise en charge de votre insuffisance cardiaque

Épreuve d effort électrocardiographique

Association lymphome malin-traitement par Interféron-α- sarcoïdose

TRAUMATISME CRANIEN DE L ENFANT : conduite à tenir?

TITRE : «Information et consentement du patient en réadaptation cardiovasculaire»

Exposition de la population française aux rayonnements ionisants liée aux actes de diagnostic médical en 2012

Traitement des plaies par pression négative (TPN) : des utilisations spécifiques et limitées

Suivi post-professionnel après exposition à l amiante

QUE SAVOIR SUR LA CHIRURGIE de FISTULE ANALE A LA CLINIQUE SAINT-PIERRE?

Guide du parcours de soins Titre ACTES ET PRESTATIONS AFFECTION DE LONGUE DURÉE. Hépatite chronique B

Télé-expertise et surveillance médicale à domicile au service de la médecine générale :

Ministère de la santé, de la jeunesse et des sports. Comité technique des infections nosocomiales et des infections liées aux soins

Maladies neuromusculaires

Carte de soins et d urgence

URGENCES MEDICO- CHIRURGICALES. Dr Aline SANTIN S.A.U. Henri Mondor

Note de synthèse Assurance Maladie. Information des professionnels de santé sur les produits de santé mars 2011

Charte régionale des Réunions de Concertation Pluridisciplinaire de PACA, Corse et Monaco

1- Parmi les affirmations suivantes, quelles sont les réponses vraies :

Guide du parcours de soins Titre GUIDE DU PARCOURS DE SOINS. Bronchopneumopathie chronique obstructive

Le diagnostic de Spondylarthrite Ankylosante? Pr Erick Legrand, Service de Rhumatologie, CHU Angers

Le GRAND CONSEIL de la République et canton de Genève décrète ce qui suit :

La ventilation non invasive aux soins intensifs

Les différentes maladies du coeur

INTERET PRATIQUE DU MDRD AU CHU DE RENNES

Service évaluation des actes professionnels

Maurene McQuestion, IA, BScN, MSc, CON(C) John Waldron, MD, FRCPC

Maladie des valves. Changer leur évolution. Rétrécissement aortique Insuffisance aortique Insuffisance mitrale Rétrécissement mitral

Réparation de la communication interauriculaire (CIA) Informations destinées aux patients

GUIDE PATIENT - AFFECTION DE LONGUE DURÉE. La prise en charge du cancer du rein

La Broncho-Pneumopathie chronique obstructive (BPCO)

La prise en charge. de votre affection de longue durée

En 2011, le service Ameli-direct, anciennement appelé «Infosoins» puis «Adresses et Tarifs» connaît les modifications suivantes :

BPCO * La maladie respiratoire qui tue à petit feu. En France, 3,5 millions de personnes touchées dont 2/3 l ignorent morts chaque année...

INDICATIONS DE L AMYGDALECTOMIE CHEZ L ENFANT

prise en charge médicale dans une unité de soins

Les maladies valvulaires

Thérapeutique anti-vhc et travail maritime. O. Farret HIA Bégin

Session Diagnostic. organisme gestionnaire du développement professionnel continu.

Les fiches repères d INTEGRANS sont réalisées par ARIS Franche-Comté dans le cadre du programme INTEGRANS. Plus d infos sur

recommandations pour les médecins de famille

G U I D E P A T I E N T - A F F E C T I O N D E L O N G U E D U R É E. La prise en charge du cancer du foie

LISTE DES ACTES ET PRESTATIONS - AFFECTION DE LONGUE DURÉE HÉPATITE CHRONIQUE B

INSUFFISANCE CARDIAQUE «AU FIL DES ANNEES»

LIGNES DE CONDUITE POUR L IMAGERIE POUR LES CEPHALEES AIGUES ET CHRONIQUES NON TRAUMATIQUES

Dr L Verzaux Pr Elisabeth Schouman-Claeys

Le reflux gastro-oesophagien (280) Professeur Jacques FOURNET Avril 2003

DÉFICITS IMMUNITAIRE COMMUN VARIABLE

Apport de la TDM dans les cellulites cervico-faciales

PROJET DE MEDECINE A. HISTOIRE ET PROJET DE L ETABLISSEMENT ET DU SERVICE

Tout sur la toux! La toux est une des principales causes de. La classification de la toux. Les caractéristiques de la toux selon son étiologie

I - CLASSIFICATION DU DIABETE SUCRE

L ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE DU PATIENT EN 15 QUESTIONS - RÉPONSES

Observation. Merci à l équipe de pharmaciens FormUtip iatro pour ce cas

Urgent- information de sécurité

o Non o Non o Oui o Non

Lombalgie inflammatoire. François Couture Rhumatologue Hôpital Maisonneuve Rosemont Avril 2010

1 La scintigraphie myocardique au Persantin ou Mibi Persantin

Signalement et gestion des infections respiratoires aiguës (IRA) et des gastroentérites aiguës (GEA) 19 juin 2014

Évaluation (HTA) de l'imagerie 3D à faisceau conique (CBCT) pour l'imagerie dentomaxillofaciale. Emmanuel Charpentier, Anne-Florence Fay, Natalie

Le donneur en vue d une transplantation pulmonaire

Vincent Péters. Président du GT TICS du SNITEM. Directeur Affaires Réglementaires de BIOTRONIK France

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

LE FINANCEMENT DES HOPITAUX EN BELGIQUE. Prof. G. DURANT

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la scintigraphie osseuse et le TEP-SCAN

DOSSIER DE PRÉSENTATION

Comment ça va? Quand ça ne va pas. 4 comment ça va?

EVALUATION DES TECHNOLOGIES DE SANTÉ ANALYSE MÉDICO-ÉCONOMIQUE. Efficacité et efficience des hypolipémiants Une analyse centrée sur les statines

Hospitalisation à Temps Partiel Soins de Suite et Réadaptation Affections cardio-vasculaires et Affections respiratoires Livret de séjour

Migraine et céphalées de tension: diagnostic différentiel et enjeux thérapeutiques

Recommandations Prise en charge des patients adultes atteints d un mélanome cutané MO

Épidémiologie des maladies interstitielles diffuses

ASPECT ECHOGRAPHIQUE NORMAL DE LA CAVITE UTERINE APRES IVG. Dr D. Tasias Département de gynécologie, d'obstétrique et de stérilité

Vous et votre traitement anticoagulant par AVK (antivitamine K)

La prise en charge de votre cardiopathie valvulaire

Vaccinations pour les professionnels : actualités

Il est bien établi que le réseau d eau hospitalier peut

PROGRESSEZ EN SPORT ET EN SANTÉ. Mieux vivre avec ma maladie chronique, Me soigner par l activité physique Programmes Santé

Cancer du sein in situ

REFERENTIEL D AUTO-EVALUATION DES PRATIQUES EN ODONTOLOGIE

Vaccination contre la grippe saisonnière

Transcription:

Quelles indications aujourd'hui pour la radio du thorax? Dr Cédric CARBONNEIL Chef de projet HAS-SEAP

Contexte et méthode d évaluation 2

Une évaluation par la HAS : Pourquoi? Mars 2005: lancement effectif de la CCAM (environ 7200 actes). Données 2006: 1 ère année d analyse des données de codage CCAM pour le secteur libéral uniquement : 1 er panorama des actes techniques. En 2006, 105 millions d actes techniques réalisés en secteur libéral représentant 7,5 milliards d euros d honoraires Activité concentrés sur un nombre restreint d actes: 35 actes sont à l origine de la moitié des actes réalisées: Parmi ces 35 actes, les deux plus fréquents sont: ECG sur au moins 12 dérivations Radiographie du thorax 5 millions d actes 4,4 millions d actes 3

Une évaluation par la HAS : Pourquoi? La radiographie du thorax en secteur libéral, c est : 4,4 millions d actes réalisés (1 er acte d imagerie en volume) 135 millions d euros d honoraires Spécialités médicales réalisant des radiographies du thorax 1% 9% 90% Autres Pneumologues Radiologues 4

Une évaluation par la HAS : Pourquoi? Autres actes de radiologie conventionnelle très fréquemment réalisés: Radiographie du thorax Radiographies du bassin Radiographie de l abdomen sans préparation Radiographies du crâne et/ou du massif facial 4,4 millions d actes 3,1 millions d actes 1,1 millions d actes 985 000 actes L Union nationale des caisses d assurance maladie (UNCAM) a donc demandé à la HAS de préciser les indications, les «non-indications» et la place dans la stratégie diagnostique de ces radiographies, afin de disposer d un référentiel validé et actualisé. Ces référentiels pourront être utilisés afin de favoriser la diffusion de la demande médicalement justifiée des radiographies du thorax auprès des professionnels de santé et du grand public. 5

Une évaluation par la HAS : contexte Existence de recommandations (nationales et internationales) de bon usage des examens d imagerie En France Guide des indications d imagerie médicale pour les urgences de l adulte (2004) Guide de bon usage des examens d imagerie médicale (2005) 6

Guide de bon usage des examens d imagerie médicale : principes Transposition de la directive européenne 97/43 Euratom sur la radioprotection Rédigé sous l égide de la SFR et de la SFBMN, avec le soutien méthodologique de l Anaes (HAS) et de la DGSNR (ASN) et en partenariat avec 42 Sociétés savantes. Présentation sous forme de tableaux à 5 colonnes ( 1 tableau par système d organe). 7

Guide de bon usage des examens d imagerie médicale : limites Recommandations du guide non mises en oeuvre car : Méconnaissance du guide (diffusion insuffisante); Connaissance du guide mais non mise en oeuvre car: Guide jugé peu ergonomique, non utilisable en pratique courante (problème de format, de présentation, conception trop académique ); Guide jugé non applicable car impossibilité de réaliser les examens recommandés (TDM, IRM, TEP) faute de disponibilité de ces équipements (problèmes de substitution) à l époque. 8

Une évaluation par la HAS : 2 objectifs Mise à jour des indications définies par le guide de bon usage des actes d imagerie, mais spécifiquement pour chaque acte (ici la radiographie du thorax) Diffusion accrue des conclusions de ces évaluations auprès des professionnels de santé via: Présentations auprès des professionnels de santé (congrès ), communiqués de presse Fiches de bon usage de technologies médicales. 9

Fiches de bon usage de technologies médicales 10

Mise à jour des indications : méthode Evaluation (165 situations cliniques identifiées ) Analyse critique de la littérature limitée aux recommandations en vigueur 1 Position d un groupe de lecture pluridisciplinaire 2,3 Position officielle d organismes professionnels si nécessaire (191 publications retenues) (n=25) (SFR, FFP/SPLF, SFMU, SFAR, SRLF) 1 RPC systématiquement évaluées selon la grille AGREE 2 Position du GL définie selon une adaptation du consensus formalisé d expert : avec grille de cotation de 1 à 9 puis calcul de la médiane et du degré d accord du GL 3 Composé de pneumologues, radiologues, cardiologues, médecins généralistes, pédiatres, médecins urgentistes, hépato-gastro-entérologues, gynécologues, anesthésistes-réanimateurs, réanimateurs médicaux, chirurgiens thoraciques et cardiovasculaires, infectiologues, urologues, et oncologues médicaux. 11

Mise à jour des indications : format des résultats Continuité avec la présentation adoptée par le guide de bon usage des examens d imagerie sous forme de tableaux : Situation clinique RT d admission en USI littérature [grade] Indiqué [9] Recommandation proposée groupe de lecture [cotation] Indiqué [9] HAS Indiqué Technique d imagerie alternative recommandée littérature [grade] Aucune groupe de lecture Aucune HAS Aucune Suivi de patient stable non ventilé Non Indiqué [2] Non indiqué [2] Non indiqué Aucune Aucune Aucune Patient sous ventilation mécanique Indiqué [9] Indiqué [9] Indiqué dans des cas particuliers # Aucune Aucune Aucune # : la RT est indiquée systématiquement en cas de pathologies particulières à haut risque de barotraumatisme ou en cas de patients très hypoxiques (syndrome de détresse respiratoire aiguë, acute lung injury, asthme aigu grave, pneumothorax drainé). Dans tous les autres cas (et notamment en cas de ventilation non invasive), la RT est uniquement indiquée en fonction des données de l examen clinique. 12

Mise à jour des indications : catégories de résultats Continuité avec la terminologie du guide de bon usage des examens d imagerie : Indiqué Indiqué dans des cas particuliers Examen généralement indiqué pour établir le diagnostic et orienter le traitement dans le contexte clinique évoqué Examen uniquement indiqué dans des circonstances ou dans des conditions restreintes (précisées en note de bas de tableau) Non indiqué Examens pour lesquels il n y a pas de justification pour la situation clinique considérée Par ailleurs, n ont été retenues comme «non-indications» de la radiographie du thorax que les situations cliniques pour lesquelles des «non-indications» sont explicitement documentées dans la littérature. 13

Evaluation des indications de la radio du thorax : ce qu elle est et ce qu elle n est pas! Continuité avec la «philosophie» du guide de bon usage des examen d imagerie : Cette évaluation ne prétend pas à l exhaustivité mais est prioritairement orientée vers les situations cliniques les plus fréquentes ou importantes. Ces recommandations sont formulées à l intention de tous les médecins, généralistes et spécialistes, quel que soit leur mode d exercice. Elles ont pour but de guider le médecin dans sa pratique quotidienne et de l aider à faire le bon choix lorsque le recours à l imagerie médicale est envisagé. Elles ne sont donc pas des règles intangibles. Les «non-indications» identifiées ne sont ni des contre-indications, ni des RMO!! 14

Rappel de principes de base en imagerie Un examen d imagerie, quel qu il soit, n est indiqué qu après un bilan clinique permettant une prise de décision argumentée Les examens irradiants doivent être limités chez l adulte et réduits au minimum chez l enfant et la femme enceinte. Rappelons que la tomodensitométrie (TDM) est significativement plus irradiante que la radiographie conventionnelle. Par ailleurs, l échographie et l imagerie par résonance magnétique (IRM) ne sont pas irradiantes. Par ailleurs, la demande d examen à fournir au radiologue doit mentionner le contexte clinique, le diagnostic évoqué et les contre-indications éventuelles de certains types d imagerie. 15

Résultats de l évaluation: Principales indications et «non-indications» de la radiographie du thorax (RT) en médecine de ville 16

Radiographie du thorax (RT) et douleurs thoraciques Douleur thoracique chronique suspectée d origine cardiaque Indiqué Aucune imagerie alternative recommandée La RT est utile pour exclure des causes d origine extracardiaque (pleuropulmonaire principalement). Elle accompagne généralement le bilan biologique demandé. Douleurs thoraciques non spécifiques, hors du contexte d urgence Non indiqué Aucune imagerie alternative recommandée La RT réalisée dans ce contexte servait généralement à rassurer le patient. D autres moyens peuvent être mis en œuvre. 17

RT et toux chronique Toux chronique isolée Indiqué TDM thoracique ou des sinus en 2 nde intention La toux est considérée comme chronique lorsqu elle est présente depuis au moins 1 mois. La RT est systématiquement réalisée lors du bilan initial après évaluation clinique et après exclusion d une cause médicamenteuse ou de coqueluche (ces deux causes ne nécessitant pas de RT). La RT est généralement suffisante. Mais en fonction des constatations cliniques, une TDM peut être réalisée en 2 nde intention. 18

RT et épanchement pleural Epanchement pleural Indiqué Échographie thoracique en alternative La RT de face est anormale dès la présence d un épanchement de 200 ml. La RT de profil détectera un épanchement de 50 ml. L échographie peut alternativement être réalisée notamment afin de déceler de faibles quantités de liquide pleural. La RT est également utilisée lors d un drainage ou d un talcage d épanchement pleural (contrôle radiographique). 19

RT et infection des voies aériennes (I) Infections des voies aériennes hautes Non indiqué Aucune imagerie alternative recommandée Il n y a aucune preuve de l utilité de la RT dans la prise en charge de ces pathologies (rhinites allergiques ou non allergiques, rhinopharyngites, angines, otites ) Bronchiolite de l enfant (1 er épisode non compliqué) Non indiqué Aucune imagerie alternative recommandée En revanche, la RT a toute sa place dans les formes sévères pouvant justifier une hospitalisation, car la découverte d une image de consolidation (atélectasie, pneumonie ) serait un argument d hospitalisation (risque de décompensation secondaire) 20

RT et infection des voies aériennes (II) Bronchite aiguë (tableau clinique non équivoque) Non indiqué Aucune imagerie alternative recommandée La RT n est pas indiquée chez l adulte et chez l enfant, même lorsqu il existe une fièvre modérée ou de la toux, en l absence de signes de gravité (polypnée, tachycardie, fièvre >39,5 C, anomalies auscultatoir es suggérant une pneumonie). La RT peut être indiquée lorsque le bilan clinique ne permet pas de distinguer une pneumonie d une bronchite aiguë (tableau clinique équivoque), et tout particulièrement lorsque le contexte de survenue (co-morbidité, âge > 75 ans, vie en institution) expose à une sémiologie trompeuse. 21

RT et infection des voies aériennes (III) Pneumonie communautaire (suivi chez l adulte) Indiqué dans des cas particuliers Aucune imagerie alternative recommandée En règle générale, il n y a pas lieu de réaliser une RT lors du suivi de pneumonie communautaire car la majorité des patients présente une résolution des anomalies radiographiques à 4 semaines (délai plus long chez les sujets âgés, fumeurs ou présentant une affection chronique des voies aériennes). Mais la RT est indiquée dans les cas suivants : à 48-72 heures en cas d évolution défavorable malgré un traitement bien conduit; entre le 14 ème et le 21 ème jour en cas de pneumonie compliquée ; à 6 semaines pour les patients présentant des symptômes persistants et pour les patients avec suspicion de malignité (patients fumeurs ou de plus de 50 ans) ; La modulation doit aussi venir du type de germe, du type alvéolaire ou alvéolo interstitiel, et de l extension de la pneumopathie sur le premier cliché. 22

RT et infection des voies aériennes (IV) Pneumonie communautaire (suivi chez l enfant) Indiqué dans des cas particuliers Aucune imagerie alternative recommandée Comme chez l adulte, en règle générale, il n y a généralement pas lieu de réaliser une RT lors du suivi de pneumonie communautaire chez l enfant. Mais une RT de contrôle à 1 mois peut être réalisée dans les cas suivants : en cas de survenue de complications au cours du suivi ; en cas de symptômes persistants sous traitement bien conduit ; en cas de risque de séquelles pulmonaires, en fonction du type de pathogène ; afin de contrôler l extension de la pneumopathie. 23

RT et asthme Asthme chez l adulte (diagnostic) Indiqué dans des cas particuliers Aucune imagerie alternative recommandée La RT est indiquée en particulier chez les personnes âgées (diagnostic différentiel entre asthme et BPCO), ou en présence de symptômes atypiques (autres que la toux, une respiration sifflante, essoufflement, sensation d oppression au niveau du thorax). Asthme chez l adulte (suivi) Indiqué dans des cas particuliers Aucune imagerie alternative recommandée La RT n est indiquée lors du suivi qu en cas d exacerbations ou en cas de suspicion de complication (pas de RT systématiques lors du suivi) 24

RT et BPCO BPCO (bilan initial) Indiqué Aucune imagerie alternative recommandée La RT est indiquée afin d exclure d autres pathologies et de permettre d établir la présence d éventuelles co-morbidités, notamment d origine cardiaque. BPCO (suivi) Indiqué dans des cas particuliers Aucune imagerie alternative recommandée La RT n est indiquée lors du suivi qu en cas d exacerbations ou en cas de suspicion de complication (pas de RT systématiques lors du suivi). Cette indication est à rapprocher de l indication de la RT en cas de pneumopathies, car les exacerbations de BPCO sont d origine infectieuse dans 50 % des cas. 25

RT, HTA et cardiopathies HTA Non indiqué Échocardiographie Doppler dans certains cas La RT était auparavant proposée pour l'évaluation de l'hypertrophie du ventricule gauche. Mais dans cette indication, la RT possède une faible sensibilité, l'hypertrophie du ventricule gauche étant mieux détectée par échocardiographie. Insuffisance cardiaque congestive chronique et cardiomyopathies : suivi périodique Non indiqué Échocardiographie Doppler La répétition périodique de RT n est pas indiquée lors du suivi. Une RT peut occasionnellement être réalisée en cas de signes d appel ou de suivi d un OAP. 26

RT et pathologie digestive Perforation œsophagienne Non indiqué TDM thoracique Le diagnostic est porté cliniquement sur une douleur thoracique associée à un emphysème sous cutané qui conduit essentiellement à la réalisation d une TDM thoracique en urgence, sans réalisation de RT (car moins efficace que la TDM). Douleur iliaque droite, suspicion d appendicite Indiqué dans des cas particuliers En complément de la TDM abdominale ou de l échographie abdominale La RT est indiquée uniquement en cas de syndrome appendiculaire à expression atypique chez l enfant, afin d exclure les pneumonies à expression abdominale et chez la femme enceinte, lorsqu une confirmation par TDM était envisagée. 27

Au total 100 Indiqué Situations cliniques identifiées 165 41 Indiqué dans des cas particuliers 24 Non indiqué La radiographie du thorax reste majoritairement indiquée dans le contexte des pathologies respiratoires et des pathologies cardiovasculaires. Les indications de la radiographie du thorax se restreignent progressivement, notamment dans le cadre des pathologies tumorales et le contexte hospitalier, particulièrement aux urgences et en secteur de réanimation. Les «non indications» de la radiographie du thorax concernent autant la médecine de ville que l hôpital et dans la plupart des domaines évalués. 28

Au total Pour les pathologies respiratoires, la RT reste un examen d imagerie clé, utile aussi bien lors du diagnostic que du suivi. Pour les pathologies cardiaques, la RT et l échocardiographie fournissent des renseignements différents mais complémentaires. La RT permet majoritairement de caractériser une pathologie ayant une origine ou un retentissement pulmonaire, alors que l échocardiographie permet généralement de caractériser l origine ou le retentissement cardiaque. Les principales «non indications» de la radiographie du thorax (et non RMO) feront l objet d une fiche de bon usage de technologie médicale spécifique, disponible très prochainement 29

Dans tous les cas Importance de l examen clinique préalable à l imagerie, Importance du questionnement sur le rationnel de l examen d imagerie et ceci d autant plus qu il s agit d un examen irradiant! : «Pourquoi une RT? A quoi ça sert?» Importance de la demande d examen d imagerie argumentée 30

Pour en savoir plus www.has-sante.fr Merci de votre attention 31