Néphropathies Vasculaires (134) Professeur Philippe ZAOUI, Docteur Bénédicte JANBON, Docteur Frédéric THONY Mai 2003



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Néphropathies Vasculaires (134) Professeur Philippe ZAOUI, Docteur Bénédicte JANBON, Docteur Frédéric THONY Mai 2003 Pré-Requis : Module Appareil Urinaire DCEM1 Résumé : Les reins, régulateurs de l homéostasie hydro-sodée selon une relation pression / natriurèse, sont à la fois les acteurs et les victimes des déséquilibres tensionnels systémiques. Il s agit soit des conséquences des lésions des gros vaisseaux proximaux (artère ou veine) donc éventuellement accessibles à des interventions directes, soit des atteintes intra-rénales plus distales des artérioles ou de l endothélium glomérulaire. On peut les regrouper en 3 cadres nosologiques : Néphroangiosclérose, néphropathie ischémique, embolies de cholestérol. (Sont exclues de la question : angéites et microangiopathies). Mots clés : Néphroangiosclérose, néphropathie ischémique, embolies de cholestérol 1. Les atteintes rénales, causes d hypertension Rein coupable d HTA. Elles peuvent être uni- ou bilatérales. Il s agit soit d anomalies de la perfusion artérielle rénale, soit d anomalies parenchymateuses (perfusion = plus souvent unilatérale, parenchyme= plus souvent bilatérale). 2. Les conséquences de l hypertension artérielle et de l athérome Rein victime d HTA Néphroangiosclérose : o «Bénigne» o Maligne Néphropathie Ischémique Embolies de Cholestérol L approche diagnostique et interventionnelle doit être guidée par les mécanismes physiopathologiques. http://www-sante.ujf-grenoble.fr/sante/ 1/12

3. HTA Réno-Vasculaire 3.1. Définition Elévation permanente de la pression artérielle secondaire à une sténose sur une des artères rénales ou de ses branches. En théorie, le déséquilibre pressionnel devrait être normalisé par la correction soit de la sténose, soit de l activation secondaire du système rénine -angiotensine (diagnostic a posteriori) ; ce qui n est souvent pas obtenu en pratique (sténoses athéromateuses). 3.2. Epidémiologie Etiologies C est une pathologie d incidence faible mais dont le diagnostic est important sur le plan du risque rénal et de la spécificité des interventions. Il existe un biais de sélection. L HTA réno-vasculaire représente moins de 1 à 5 % des hypertendus. Sa fréquence augmente à plus de 10 % dans des populations ciblées : Age Athérome (30% si coronaropathie) IRC Diabète type 2 3.3. Causes d HTA réno vasculaire Elles sont différentes en terme de contexte d apparition (âge, pathologie vasculaire, présence ou non d une insuffisance rénale), de potentiel évolutif, de possibilités thérapeutiques et de réponse au traitement. 3.3.1. Sténose athéromateuse Situation ostiale / juxta-ostiale (origine : athérome aortique) C est de loin la plus fréquente des causes d HTA réno-vasculaire. Le diagnostic d imputabilité de la sténose dans la genèse de l HTA et dans la progression de l insuffisance rénale chronique reste controversé. 3.3.2. Dysplasie fibro-musculaire Pathologie rare, non athéromateuse, non inflammatoire, atteignant les artères de moyen et petit calibre de la femme jeune de race blanche. Sa localisation histologique peut être : o intimale o médiale o péri-adventitielle Caractéristiques : o Alternance en «collier de perles» o Anévrysmes o Dissections o Bilatéralité 25% http://www-sante.ujf-grenoble.fr/sante/ 2/12

3.3.3. Autres Maladie de Takayashu Coarctation aortique Traumatismes abdominaux Post-radiothérapie Fibroses rétropéritonéales 3.4. Histoire Naturelle de la sténose athéromateuse Il existe des similarités avec les sténoses des carotides, des artères des membres inférieurs et des coronaires. Les mécanismes de progression restent discutés. La progression est en moyenne de 50% de la lésion initiale par an. Le risque de thrombose est estimé à 10 % par an. Le retentissement est variable : o Latence o Aggravation HTA o Aggravation IRC o Atrophie rénale o Protéinurie (microalbuminurie) o Insuffisance cardiaque + OAP (sténoses bilatérales) o Facteur de Risque cardiovasculaire (surmortalité) 3.5. Physiopathologie. Modèles Expérimentaux 3.5.1. Système Rénine-Angiotensine et Débit de Filtration Glomérulaire Le fonctionnement néphronique est auto-régulé pour permettre de maintenir une filtration glomérulaire et des processus tubulaires adaptés aux besoins de l organisme. En particulier, la pression intra-glomérulaire (dépendant du niveau de vasoconstriction) et la fraction filtrée de Na (élément de régulation de la volémie) sont éminemment modulables. L élément senseur est l appareil juxta-glomérulaire (AJG) sensible à la pression intraglomérulaire et à la concentration en Na du tube contourné distal au contact qui définissent le niveau de sécrétion de rénine active. Le débit de filtration glomérulaire (G) est adapté par la différence de pression entre artériole afférente (Aff) et efférente (Eff) (loi de Starling) par un équilibre entre médiateurs vasodilatateurs (NO, bradykinine) et vasoconstricteurs (angiotensine II résultante de la production paracrine et endocrine de rénine par l AJG). http://www-sante.ujf-grenoble.fr/sante/ 3/12

Schéma : Paramètres du débit de filtration glomérulaire (P. Zaoui) 3.5.2. Modèles de Goldblatt (1934) La reproduction expérimentale des conséquences de l ischémie rénale uni-ou bilatérale et de son retentissement éventuel sur le rein controlatéral sont étudiés dans 3 modèles de clippage chirurgical de(s) l artère(s) rénale(s) + néphrectomie controlatérale. Dans le modèle de clip sur rein unique (1 rein/1 clip), la mise en jeu de l angiotensine 2 permet la sauvegarde du DFG et de la fraction filtrée. Schéma : modèles de Goldblatt (Tous droits réservés) Le modèle 2 (1clip avec rein controlatéral en place) mime la situation clinique la plus fréquente et permet d étudier les conséquences systémiques et controlatérales de la production de rénine par le rein ischémié. L élévation de la pression artérielle est d abord dépendante de l augmentation des résistances systémiques (constriction) ; puis de la réabsorption sodée induite par la mise en jeu de l aldostérone (hypervolémie) qui va alors éteindre la stimulation de la rénine (HTA fixée volo-dépendante). Tableau : chronologie de l HTA rénovasculaire 2Rein 1Clip L HTA dans ce modèle est d abord dépendante de la vasoconstriction, puis au fur et à mesure que le modèle se fixe, l HTA devient dépendante de la volémie (Tous droits réservés) http://www-sante.ujf-grenoble.fr/sante/ 4/12

Tableau : rôles de l angiotensine 2 (Tous droits réservés) Schéma : évolution de l atrophie rénale en fonction du traitement Le contrôle tensionnel et, en particulier, le blocage de la production ou de l effet de l angiotensine 2, délétères pour le rein clippé, permettent de rétablir le fonctionnement basal du rein sain et d aboutir à une hypertrophie compensatrice physiologique sans lésions secondaires de néphroangiosclérose controlatérale. (D après J.B. Michel) 3.6. Diagnostic 3.6.1. Circonstances + 50 ans HTA réfractaire / trithérapie HTA accélérée / maligne (FO, HVG, IRénale) Athérome (coronaires.) Tabac Diabètes 1 / 2 http://www-sante.ujf-grenoble.fr/sante/ 5/12

Tableau : les signes éventuels (P. Zaoui) 3.6.2. Méthodes de détection : absence de stratégie codifiée 3.6.2.1. Méthodes directes Echo-doppler : o Augmentation de la vitesse maximale systolique o Diminution de la montée systolique en périphérie (> sténose) o Augmentation de l Index résistance par rapport au côté controlatérale o Turbulences Scanner hélicoïdal o Calcifications o Distalité o Etat de l aorte o Produits de contraste Angio-IRM o Accessbilité o Reconstitution proximale o Faux positifs o Non néphrotoxique Angio. Digitalisée IV o Référence o Invasif o Thérapeutique 3.6.2.2. Méthodes indirectes : retentissement Test d imputabilité : Evaluation du SRA o Dosage rénine élevée, dosage aldostérone élevée : o Dosage périphérique o Dosage in situ o Conditions de prélèvement Angioscintigraphie : sensibilisation IEC http://www-sante.ujf-grenoble.fr/sante/ 6/12

3.7. Traitements Schéma : arbre décisionnel (D après Durand et col.) De l hypertension artérielle De protection néphronique 3.7.1. Antihypertenseurs Blocage du système rénine-angiotensine o + efficaces o précautions +++ o contre-indications (bilatéralité) Indications : sténoses (dysplasiques ou athéromateuses) inaccessibles à l angioplastie trans-luminale. Associations : inhibiteurs calciques, bêta-bloquants, diurétiques (potentialisent IEC) + contrôle : glycémie, profil lipidique, hypercoagulabilité 3.7.2. Angioplastie trans-luminale (ATL) Indications : sténose > 75 % o localisation o diamètre o gradient de pression http://www-sante.ujf-grenoble.fr/sante/ 7/12

Endoprothèse : o si récidive o d emblée si ostiale Complications morbidité (7%) Résultats : o normalisation PA 1/7 (ATL > Tx médical) morbidité > Tx médical o néphroprotection? o suivi : morphologique (Echo, IRM), MAPA, Microalbuminurie 3.7.3. Chirurgie : le plus souvent en deuxième intention En cas de difficultés anatomiques o Lésions associées (anévrysmes, aortite emboligène) o Sténoses bilatérales complexes En cas de geste associé ou de sauvetage o Endartériectomie o Auto-transplatation 3.8. Complications 3.8.1. Thrombose. Occlusion d une ou des artères rénales (cf IRA) 3.8.1.1. Sur vaisseaux sains embolie artérielle (arythmie, végétation mitrale) dissection aortique traumatismes abdominaux anomalies de la coagulation 3.8.1.2. Sur vaisseaux sténosés sténose > 75% favorisé par IEC favorisé par baisse PA thrombose anévrysmale manœuvres endo-luminales (post-angioplastie) 3.8.1.3. Clinique Tableau brutal : douleurs lombaires, hématurie macroscopique, (anurie si bilatéral) 3.8.1.4. Diagnostic Echo-Doppler / TDM spiralée / Artériographie http://www-sante.ujf-grenoble.fr/sante/ 8/12

3.8.1.5. Traitement Revascularisation (chirurgicale ou radiologique < 6 h) Héparinothérapie / fibrinolyse 3.8.1.6. Pronostic Mauvais (IRC terminale > 80% si bilatéral) 4. Néphropathies par embols de cholestérol Diagnostic méconnu Incidence augmente (vieillissement, athérome) Anapath : oblitération des artérioles de petits calibres par des embols de cholestérol à partir de plaques d athérome ulcérées (aortiques +++) Siège : FO, biopsies cutanées, musculaires, rénales Terrain vasculaire sévère : homme, âge élevé, tabac, dyslipidémie, diabète, AVC, coronaropathie, artérite. 4.1. Facteurs favorisants +++ Manœuvres endovasculaires (38%) o Coronarographies o Artériographies avec cathétérisme rétrograde (technique de Seldinger) Chirurgie vasculaire (5%) Traitements anticoagulants 4.2. Manifestations extra-rénales CUTANEES : livedo, syndrome des orteils pourpres, gangrène Myalgies Crises convulsives Poussée hypertensive Troubles visuels Hémorragies digestives Pseudo-périartérite 4.3. Manifestations rénales : Insuffisance rénale aiguë Ne pas confondre avec la nécrose tubulaire aiguë aux produits de contraste (postangiographie). Délai + long (7j vs 48h) Evolution défavorable Hyperéosinophilie http://www-sante.ujf-grenoble.fr/sante/ 9/12

Consommation Complément Hématurie, protéinurie 4.4. Pronostic Mortalité 64 % Récupération fonction rénale < 10% 4.5. Traitement? Chirurgie de la plaque d athérome Arrêt des anticoagulants (si possible) Prévention : rapport risque / bénéfice des explorations endovasculaires 5. HTA et Néphropathies 5.1. Atrophie Rénale Unilatérale Rein unique congénital (agénésie, hypoplasie) Pyélonéphrite chronique Reflux vésico-urétéral Post-radiothérapie Kystes Hydronéphrose (Jonction) Post-traumatique Post-tuberculeux Tumeurs à rénine Tumeurs du rein (pédiatrique ++) Caractéristiques : o enfant, sujet jeune o anomalies sédiment urinaire (hématurie microscopique, protéinurie tubulaire, leucocyturie) o insuffisance rénale débutante o Echographie ++++ o Diagnostic d imputabilité Possibilités thérapeutiques réduites : o Blocage SRA o Néphrectomie? 5.2. Néphropathies Chroniques Caractéristiques de l HTA des néphropathies : Mode de découverte Facteur de progression MAJEUR http://www-sante.ujf-grenoble.fr/sante/ 10/12

Pronostic rénal + FRCV GN > NIC Glomérulosclérose + lésions vasculaires rénales associées (cf infra) Associations antihypertensives Cibles tensionnelles basses (< 135/85) La fréquence de l HTA est liée à : Rétention NaCl Vasoconstriction 5.3. Néphroangiosclérose (NAS) (HTA : Rein = cible) 5.3.1. Circonstances Sujet âgé (même en l absence d HTA) HTA «essentielle» Diabète Néphropathies chroniques (50%) 5.3.2. Diagnostic La fréquence de la néphroangiosclérose est d appréciation difficile et son impact en terme de cause d insuffisance rénale terminale est variable selon les séries. Le retentissement sur le rein, organe-cible de l HTA essentielle, nécessite idéalement une documentation histologique par biopsie. C est plus souvent a posteriori, sur des antécédents anciens d HTA, la découverte d une élévation progressive de la créatinine sanguine associée ou non à une microalbuminurie ou à une protéinurie glomérulaire en dehors de pathologies rénales authentifiées (congénital, infection, glomérulonéphrite, diabète) qui fait suspecter le diagnostic. Microalbuminurie PBR 5.3.3. Histologie La NAS atteint les artères de petit calibre et les artérioles (pré-glomérulaires, interlobulaires et arquées). C est l augmentation progressive de la paroi artérielle associée à la réduction du calibre de la lumière en 5 stades : Schéma : Classification de Sommers Ce remodelage vasculaire est la conséquence des adaptations pariétales à l augmentation du régime des pressions. (D après Sommers) http://www-sante.ujf-grenoble.fr/sante/ 11/12

Lésions histologiques élémentaires : Hyalinose sous-endothéliale Hyperplasie myointimale (bulbe d oignon = NAS maligne) Nécrose fibrinoïde artériolaire (NAS maligne) Glomérules ischémiques Atrophie tubulaire Fibrose interstitielle inflammatoire 5.3.4. Entité Clinique : Néphropathie hypertensive Fréquence? (28% causes IRC USA) : diagnostic d élimination Dépistage : Microalbuminurie, syndrome Néphrotique, élévation isolée Créatinine Traitements néphroprotecteurs (blocage SRA) Associations : des lésions de NAS sont retrouvées associées à : néphropathie diabétique glomérulonéphrites autres causes d IRC 6. Conclusion Contrôle PA primordial Rôle-clé du système rénine-angiotensine : o Initiation lésionnelle o Spécificité et risques des interventions Contrôle du fonctionnement des néphrons : suivi o Microalbuminuries o Clairances (Cockroft) o Imagerie (Echo-Doppler) Références : Séminaire d UroNéphrologie, Méd-Edition 1998 p102-114 Bellin et Coll Liens : http://www.cuen.org/ http://www-sante.ujf-grenoble.fr/sante/ 12/12