BILLET D HUMEUR BOURSIERE PAR JEAN-MARC DIEHL
LES PERFORMANCES L année 2013 va sans doute s achever par une performance boursière de l indice CAC 40 d environ 17,90% après un plus haut à 4356,28 pts et une année 2012 qui avait déjà connu une hausse de 15,23%. Sur 5 ans la performance est de 35,39%. L indice Dow Jones après avoir atteint un plus haut à 16109,63 pts, n en finit pas de battre des records.
Les performances (suite) La performance à ce jour sur 2013 est de 22,65% et de 84,18% sur 5 ans. On peut s interroger sur les raisons de cette hausse: la politique de rachat d actifs de la FED n y est sans doute pas pour rien, dans la mesure où chaque mois sont injectés 85 milliards sur les marchés.
Perspectives Janet YELLEN, qui doit succéder à Ben BERNANKE à la tête de la FED, s est dite fortement engagée à continuer à encourager une reprise économique vigoureuse. Le taux de chômage atteignant 7,3% avec un tiers de chômeurs longue durée, cette politique sera maintenue tant que ce taux ne descendra pas en dessous de 6,5%.
Perspectives (suite) Ainsi, les taux d intérêt proches de zéro actuellement, le resteront, tant que les chiffres de l emploi seront au-dessus de 6,5%. Cette politique accommodante n est sans doute pas étrangère à la hausse des marchés et il faudra se méfier de la création d une bulle financière qui tôt ou tard finira par éclater.
Perspectives (suite) Du côté de la BCE, Mario DRAGHI a décidé le 7 novembre 2013 de baisser son principal taux directeur à un nouveau plus bas historique à 0,25%, prenant ainsi les marchés et les analystes par surprise. L inflation en zone euro a atteint en octobre un plus bas depuis 2009 à 0,7%, bien loin de l objectif de la BCE de le maintenir proche de 2%.
LES RISQUES ET INCERTITUDES La France se fait distancer sur la reprise économique qui tarde à revenir : après la baisse de 0,1% du PIB au 3è trimestre, il y a un risque de retour à la récession au quatrième trimestre 2013. Autre mauvais signal pour l économie française, l indice PMI composite du secteur privé affiche un recul au mois de novembre.
LES RISQUES ET INCERTITUDES (suite) Cet indicateur phare a en effet rechuté sous la barre des 50 points qui délimite les périodes d expansion ou de contraction. Tombé à 48,5 points en novembre contre 50,5 en octobre, il s est contracté pour la première fois depuis trois mois. Tous les secteurs sont concernés : les services à 48,8 points contre 50,9 le mois précédent.
L industrie se replie à 47,8 points contre 49,1 en octobre et la production manufacturière a de son côté chuté à 47,2 pour 49 le mois précédent. De plus le niveau des faillites reste historiquement élevé en France à 62500 pour l année 2013, contre 60500 en 2012. Les PME sont les premières touchées et le secteur de la construction représente à lui seul un tiers des défaillances.
LE SPECTRE DE LA DEFLATION Les faits sont là, l inflation a été de 0,7% en octobre dans la zone Euro et même nulle, voire négative, dans les pays les plus en difficulté: 0% en Espagne, - 0,1% en Irlande, - 1,9% en Grèce. L économiste Patrick ARTUS ( NATIXIS) a récemment sonné l alarme en montrant son inquiétude pour la zone Euro qui pour lui est entrée en déflation.
Le spectre de la déflation (suite) La déflation est une baisse générale des prix, qui paralyse peu à peu l économie d un pays: la demande de crédit diminue, en raison de la hausse des taux d intérêts réels ( taux nominal moins inflation),les ménages diminuent leur consommation et les entreprises leurs investissements, dans l attente de nouvelles baisses des prix, le tout aboutissant à une croissance zéro et un chômage élevé.
Les mesures prises La BCE a réagi en baissant son taux à 0,25% un minimum historique, mais cela reste insuffisant par rapport à la politique de la FED qui injecte des masses énormes d argent pour soutenir son économie. En zone Euro, ce n est pas possible en raison de l orthodoxie de la BCE et de l opposition de l Allemagne, celle-ci réalisant son excédent commercial davantage avec la Chine et les Etats Unis qu avec ses voisins.
Résultats A l heure du bilan des publications trimestrielles, une situation contrastée se dégage entre les Etats-Unis et le Vieuxcontinent: Aux EU: près de 55% des sociétés du S&P 500 ont dépassé le consensus de chiffres d affaires et 75% en terme de résultat. En Europe, seules 34% des sociétés de l indice phare ont dépassé le consensus de ventes et 51% celui des bénéfices.
Les résultats (suite) La parité EUR/USD demeure relativement stable proche des 1,35 USD. Les marchés demeurent irrésistibles dans leur avancée sans faille et les anticipations de consolidation sont pour le moment toutes vouées à l échec. Cette situation exceptionnelle se caractérise par une source sans limite de liquidités et par des espoirs de reprise principalement en Europe.
Quelle stratégie adopter? L année 2013 restera comme un bon millésime avec une progression de l indice CAC 40 qui se situera entre 15% et 20%. Pour 2014, je pense qu il va y avoir une consolidation au 1 ER trimestre avec un recul de l indice CAC de 10 à 15%: un retour sur le support à 3600 points me semble probable. D ici la fin de l année, je conseille une prise de bénéfices sur vos lignes gagnantes, si ce n est pas déjà fait, afin de se réserver des liquidités en vue d opportunités à saisir en cas de consolidation du marché.
Ma Stratégie A titre personnel, mon PEA présente une valorisation de + 22 % à ce jour sur l exercice 2013 et mes liquidités représentent 65 %, pour saisir toutes les opportunités du marché quand elles se présenteront. Je prépare 2014 de manière sereine en me tenant prêt à revenir sur les marchés en cas de consolidation et me repositionner sur des valeurs présentant un bilan solide, un chiffre d affaires en évolution ainsi qu une présence à l exportation.
VALEURS A SUIVRE Dans la finance: BNP en dessous de 50, AXA à 16. Dans l industrie: ALSTOM à 25, FAIVELEY TRANSPORT à 50. Dans l automobile: Plastic Omnium à 19. Dans le bâtiment: ST GOBAIN en dessous de 35, VINCI sous 42. Holding: WENDEL en dessous de 92, BOLLORE à 350.
Valeurs à suivre (suite) Dans la santé: ORPEA à 37, SARTORIUS à 100. Dans les services: EDENRED à 23. Dans la distribution: REXEL à 17. Conclusion: Désolé de ne pas être avec vous ce soir, je vous souhaite de bonnes plus-values pour 2014.